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Sujet: And all we die... ♦ Enora Mer 6 Juil 2011 - 21:44
« When you try your best, but you don't succeed... When you get what you want, but not what you need... When you feel so tired, but you can't sleep... Stuck in reverse. »
« NON! » D'un seul coup le paysage changea, troquant l'espace clos fortement éclairé pour une pièce sombre et silencieuse. En position assise, les sens en alertes et la respiration rapide, Alexandre restait immobile, cherchant du regard quelque chose qui ne semblait pas être là. Quelques secondes s'écoulèrent encore avant qu'il ne prenne conscience qu'il était réveillé. Un rêve. Rien de ce qu'il venait de vivre était réel, ce n'était qu'un simple produit de son imagination. A moitié soulagé il s'apprêtait à retrouver une position allongée quand une douleur vint assiéger son épaule gauche qu'il toucha avec précaution. L'humidité qu'il ressentit à la surface de son pyjama ne le surpris pas. Si la chambre n'avait pas été plongé de la sorte dans l'obscurité il savait qu'il aurait vu ses doigts se teinter de rouge. Du sang. Ce n'était que ça. Marmonnant entre ses dents il se redressa, quittant son lit pour se diriger vers la porte. D'un geste presque brusque il l'ouvrit, ignorant les grognements qui s'évadaient des gorges endormis de ses camarades de dortoir. Des camarades dont il ignorait jusqu'à leurs noms...
Le couloir était désert et sombre. Personne à l'horizon même s'il croyait entendre des éclats de voix venant de loin. Les X-mens, peut-être, ou des élèves ne respectant pas le couvre feu. Mais il s'en fichait, la seule chose qui dans l'immédiat l'importait était de rejoindre la salle de bain. Le gamin pénétra dans le noir, refermant la porte derrière lui avant d'allumer la lumière. Inutile d'attirer l'attention. S'approchant du premier évier, il s'appuya contre celui-ci, grimaçant face à la douleur qui tentait de coloniser l'intégralité de son bras droit. Relevant avec lenteur ses yeux vers le miroir présent devant le lavabo, il fit subitement volte face, se plaquant contre le mur. « Laisse m... » débuta-il, s'arrêtant lorsqu'il constata qu'il n'y avait rien. Pourtant... non. Il avait simplement crut voir quelque chose. Ce ne devait être qu'une simple ombre provenant de son provenant de son propre corps. Soupirant il fit de nouveau face au lavabo, prenant cependant soin d'éviter tout contact visuel avec le miroir. Son regard vint se bloquer sur le bouchon argenté sur lequel tombait des gouttes rouges. Son sang. Encore. Grimaçant une nouvelle fois il passa une de ses mains sur sa lèvre inférieur récoltant à son passage un peu de ce liquide coloré. Longuement il observa ses doigts, ne comprenant pas pourquoi il saignait de nouveau. Depuis ce qui s'était passé dans cette fête foraine rien n'allait plus. Ses blessures ne guérissaient pas, se réouvrant dès quelles en avaient l'occasion et il en ignorait la cause. Mais qu'est-ce qui déconnait chez lui? Qu'est-ce qui n'allait pas?
Tournant le robinet, il vint accueillir dans le creux de ses paumes le liquide incolore qu'était l'eau. Aspergeant son visage il releva enfin sa tête vers le miroir, fixant son propre reflet. Ses traits étaient tirés, fatigués. Ses joues étaient creuses, son corps avait maigrit depuis qu'il ne touchait presque plus à son assiette. Sa peau semblait pâle. Il ne se reconnaissait pas lui même... Si bien qu'il détourna son regard, s'empressant de quitter la salle de bain, laissant l'évier taché de sang. Rapidement mais silencieusement il dévala les escaliers, ne tardant pas à rejoindre le hall où son vieux chien dormait, accroché à l'aide d'une corde. Alexandre s'approcha de lui, s'abaissa à sa hauteur, tordant ses lèvres en un sourire. Ses doigts tremblant détachèrent le nœud qu'il avait plus tôt noué à son collier, avant de tirer l'animal vers lui, le forçant à le suivre vers la sortie.
Dehors il faisait froid, ou du moins il en avait l'impression. Le ciel était encore noir et le sol était humide. Ses chaussettes se mouillaient peu à peu au contact de la boue lui offrant une désagréable sensation. Il contourna le bâtiment, s'aventurant dans le parc désert à en cette heure avancée. A plusieurs reprises il s'arrêta, observant l'air inquiet autour de lui, avant d'accélérer son allure. Il n'était pas tranquille. Lorsqu'il atteint le bois il se retourna vers le manoir, regardant le toit, voyant celui-ci comme un moyen d'en finir avec ses problèmes. Mais il se ressaisit. Abaissant sa tête il pénétra dans le bois, les craquements qu'il entendait le forçant bientôt à courir tendit que son cœur se serrait. Il avait peur. Mais peur de quoi? Quelque chose semblait l'angoisser, quelque chose l’effrayait. Seul le contact avec le collier de son chien le rassurait, l’encourageait à continuer sa marche. Mais où allait-il? Il ne le savait pas. Tout droit, toujours tout droit. Ce fut une racine qui mis fin à sa course. Il ne l'avait pas vu, et son pied l'accrocha, le faisant basculer en avant. Il se cogna la tête contre le sol et son état n'aidant rien, il perdit connaissance. Gisant immobile dans la boue, comme un vulgaire objet qu'on aurait oublié. En moins d'une seconde, tout ce qu'il ressentait fut remplacé par un trou noir...
Le soleil perçait faiblement les nuages quand il s'éveilla enfin sous les coups de langues que son chien lui adressait. Ne réalisant pas dans l'instant où il était ni ce qui s'était passé il ne bougea pas, se contentant de cligner des yeux, n'ayant pour seul vision que le sol et la truffe de son cabot. Les coups de langues continuèrent un bon moment, le temps qu'il reprenne ses esprits. Il finit donc par repousser de la main son chien, lui adressant un « Ça va... ». A peine l'eut-il touché que l'animal émis un couinement. Surpris, le gamin se releva, se jetant sur son chien dans le but de savoir ce qui lui arrivait. Lorsqu'il passa l'une de ses mains contre sa gorge, l'animal hurla de nouveau, tendit qu'il ressentait sur sa peau le contact d'un liquide chaud. Pris d'incompréhension il se retira du pelage de l'animal, reculant vivement, finalement bloqué par le tronc d'un arbre. Devant lui la vieille bête semblait se débattre contre une chose invisible, lançant des regards implorants à son jeune maitre qui retenait sa respiration n'osant plus exécuter le moindre. Ça recommençait. Cette chaleur si apaisante, ce même bien être qu'il avait ressentit face à Miss Locke qui s'effondrait à terre vint s'emparer de son corps. Il avait l'impression de revivre la même scène, revoyant devant ses yeux ce qui était advenu de la jeune femme à moitié humaine. Il revoyait son visage, son corps explosé. Il revoyait son sang, sa peau. Il revoyait son cadavre. Puis il voyait son chien...
Les pattes de l'animal cédèrent sous son poids dans un craquement effrayant, tendit qu'il poussait des cris toujours plus forts, toujours plus stridents. Le dos de l'animal adopta une position étrange, anormale. Son ventre se tacha soudainement d'un flot de sang. Sa gorge s'ouvrit. Sa gueule grande ouverte vit ses crocs se détacher par paquet. Et enfin son corps entier se raidit. Ses yeux qui avaient toujours tant brillé de vie malgré son âge se ternirent. Il se tut. S’immobilisa définitivement sur le sol. Sa respiration s'arrêta. Son cœur n'émit plus aucun battement. « NON! » Quittant sa place il s'élança en avant, cherchant à secouer l'animal qui tombait en lambeau. Mais il était trop tard. Bien trop tard. Il était mort. Alexandre venait de perdre son chien. Son ami. Son frère. Et il était son meurtrier...
Une vive douleur vint assaillir le cœur du jeune garçon. Des larmes s'évadaient sans retenue de ses yeux, dévalant ses joues et finissant leur course sur les poils du défunt. Tout était de sa faute et il le savait. Si seulement il ne s'était pas levé cette nuit là. Si seulement il n'était pas allé dans la salle de bain. Si seulement il n'était pas parti récupérer son chien. Si seulement ils n'étaient pas sortis pour une balade nocturne. Si seulement il avait sut contrôler son pouvoir. Ou même, si seulement Miss Locke l'avait tué l'autre jour, son chien serait encore en vie. Il serait encore en train de battre l'air de sa queue, de fouler l'herbe de ses pattes... Si seulement... De nouveau il avait été bon à rien, tuant le seul être qui ne l'avait jamais jugé et toujours accepté. Anéantissant le seul être vivant qui avait confiance en lui, qui l'aimait. Il voulut hurler, mais sa gorge était nouée. Il avait l'impression d'étouffer. Il voulait mourir. Il voulait souffrir. Il voulait ressentir ce que son chien venait de subir. Il voulait aussi que ce ne soit qu'un rêve. Qu'un cauchemar qui allait bientôt prendre fin. Il souhaitait se réveiller, ouvrir les yeux, se retrouver sur son lit dans son dortoir.
Alors il se coucha contre son chien, faisant revenir la tête de l'animal contre son ventre, le caressant comme il l'avait toujours caresser. Se fichant du sang, de la boue, de ce que ces doigts pouvaient sentir lorsqu'il ne s'agissait pas de poils. Venant poser ses yeux sur ces arbres bien loin au dessus de sa tête, plongeant son regard dans leurs feuillages si vert, si beau. Oui. Les feuilles là haut, elles étaient si belles...
Enora Lacourt Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Dim 10 Juil 2011 - 20:01
Je volai. Je me sentai si légère que je ne pouvais que voler. Je n'avais pourtant pas d'ailes. Je me tenais pourtant droite. Mais je volai. Mes yeux brillaient de cette lueur que je ne pouvais croiser dans mon miroir que lorsque je m'entrainai à me contrôler. Je volai à travers les nuages. Mes cheveux volaient et le tissu de la robe que je portai, aussi blanche que les nuages qui m'entourait, ondulait, créant ces vagues quasi magiques autour de moi. mes yeux se baissèrent sur mes pieds, tentant de comprendre ce vol aussi impossible soit-il. Mes pieds nus reposaient alors sur un mince plateau dont la nature m'apparut soudain. Cet aspect nacré et argenté, c'était le fruit de mon pouvoir. C'était moi qui avait fait ce plateau argenté. Sa structure me permettait alors de me tenir dessus sans me soucier de la chute. Je volai. Je le pouvais. Un large sourire apparut sur mes lèvres tandis que je profitai de cette sensation de liberté nouvelle et agréable. Je m'imaginai déjà, voyageant à travers monts et marées. Profitant de cette capacité nouvelle. Puis, comme si cette simple pensée semblait trop grande, trop égoïste, trop innaccessible pour ma simple personne le ciel s'assombrit. Les nuages se rassemblèrent et un grondement sourd me fit bourdonner les oreilles. Puis, comme pour confirmer cette impression soudaine de lourdeur, un éclair apparut, découpant le ciel de sa forme si distincte et irrégulière. Ma concentration faiblit et je sentis mon équilibre vasciller. La peur me saisit, aussi forte pouvait elle être. La pluie se mit à tomber, me rendant alors quasiment instentanément trempée. Puis, un nouvel éclair, beaucoup plus proche... Et ce fut la chute. Interminable. Saisissante. Je me voyais tomber. La peur se lisait dans mon regard tandis que j'étais incapable de crier. Le sol se rapprochait. mètre par mètre. Et l'impact eut lieu.
J'ouvris les yeux. Le souffle court, j'avais eu moi même l'impression de m'écraser contre mon matelas. Je me redressai et observai la pièce dans laquelle je me trouvai, éclairée par les rayon de la lune qui s'infiltraient à travers le tissu des rideaux. Ma chambre. Rien d'autre. Tout ceci n'avait été qu'un rêve. Un rêve qui s'était transformé en cauchemar. Mon front était perlé de sueur et je l'essuyai d'un revers de manche. Les battements de mon coeur reprenait peu à peu leur rythme normal et ma respiration se fit plus longue. Oui, tout ceci n'avait été qu'un rêve. Cependant, quelque chose dans ce rêve m'intriguait. Cette capacité à voler. Et la curiosité fut plus forte que tout, même à cette heure tardive. Repoussant mes draps, je m'extirpai du lit et me dirigeai vers la baie vitrée. je l'ouvris et m'avançai lentement sur le balcon. La fraicheur de la nuit me permit de me calmer bien plus vite et de me concentrer. Chassant alors la peur, je fermai les yeux et me contentai de penser à ce plateau argenté qui m'avait soulevé dans les airs. Puis, ouvrant les paupières, je m'attendai à le voir, là, près de moi. Mais il n'y avait rien. Inquiète, je vérifiai alors si ce que j'avais fait avec Paladin était encore réalisable. Et ce fut avec un mélange de soulagement et de frusrtation que je fis apparaître ce plateau argenté devant moi. il était protecteur, je le savais. Alors, comme lors de mon cours, je fis varier quelque peu sa forme... Avant d'être trop fatiguée pour tenter autre chose. Je retournai dans ma chambre, un léger soupir m'échappant. J'allais refermer les rideaux lorsque quelque chose m'apparut, là, dehors. Quelqu'un. Une personne. Cette peresonne semblait trainer quelque chose. Je fermai les yeux et les rouvris. Mais la personne était toujours là, se dirigeant dans le bois. Etait-ce encore un rêve ? Ne sachant plus quoi penser, je retournai dans mon lit, fermai les yeux et me laissai aller dans les bras de Morphée pour finir cette nuit.
Je fus réveillée par un certain brouahah le lendemain. L'agitation avait gagné un couloir un peu à l'écart. Fronçant les sourcils et à grand renforts de baillements, je me levai et sortis de ma chambre. Un certain nombre d'élèves s'étaient rassemblés devant la salle de bain des garçons. Les battements de mon coeur se firent plus dur tandis que j'avançai pieds nus dans le couloir. Chacun parlait de son côté, me laissant dans une incompréhension totale et parfaite. Alors, je tirai légèrement sur la manche d'une de mes camarades.
"Eh ! Qu'est ce qu'il se passe ici ?"
"L'un des élèves a disparu ! Son chien aussi ! Et il y a plein de traces de sang dans la salle de bain ! En plus, quand on sait que cet élève n'a pas fait que des bonnes choses, le pire est à craindre, tu ne crois pas ?"
"... M'ouai... Comme tu dis..."
J'attendis qu'elle détourne les yeux pour m'éclipser. Je refermai la porte de ma chambre derrière moi et collai mon dos à elle. Je réfléchissai. Un élève avait disparu ? Avec son chien ? L'image de la personne trainant quelque chose sembla s'éclairer. C'était ce jeune garçon que j'avais vu courir et il tenait son chien. Je me dirigeai vers la fenêtre et écartai le rideau. Je n'avais pas rêvé. Et à dire vrai, j'étais la seule à savoir où ce garçon était parti. Je m'apprétai à ouvrir la porte pour aller le dire à quelqu'un mais je m'arrêtai. Devais-je le dire ? Que devais-je faire ? Le devoir était à la dénonciation tandis que la curiosité se liait de complicité pour le secret. Je décidai alors d'agir, simplement. Je m'habillai à la va-vite. Dans les couloir, les choses se calmaient. Les élèves avaient regagnés leur chambre ou été descendus. je n'avais qu'à faire de même. Puis, arrivée dans le hall, je pris la porte de sortit et me précipitai dans le parc.
D'un pas pressé, je retraçai le même parcours qu'avait effectué la veille le jeune homme. Quand enfin, je fus à l'abri des regards dans les bois, je ralentis le pas et cherchai à déterminer l'endroit où avait pu aller le jeune homme. La réponse était simple : N'importe où. Il aurait fallu faire une véritable battue pour le retrouver. La raison était en train de me faire changer d'avis quant à ma décision première quand un cri déchirant me parvint. Je me figeai sur place, écoutant cette complainte. Un cri plein de souffrance, suivi d'un autre... Et encore un autre. Cependant, ce cri, ce n'était pas un homme qui le produisait. C'était un animal. L'homme, je l'entendis ensuite dans un nouveau cri. Un cri de souffrance et d'impuissance. Alors, sortant de ma torpeur et guidée par ce bruit, je me précipitai vers la source de ces hurlements. Mon coeur battait à tout rompre contre ma poitrine. Puis, tout s'arrêta, ne me guidant plus et me forçant à m'arrêter de nouveau. J'étais prise d'une angoisse nouvelle. Le silence était poignant après une telle alarme. Je ne savais plus où aller...
Puis, des sanglots se firent entendre. Je n'étais plus très loin. Je repris un rythme de marche normal et me contentai d'avancer en direction des pleurs. Puis, m'appuyant sur un arbre, je découvris la scène. Ce jeune homme au vêtements tâchés de sang, assis par terre. Il pleurait. il pleurait comme s'il venait de perdre un morceau de lui même. Et je réalisai ensuite que c'était le cas. Mon envie d'aller à sa rencontre s'arrêta lorsque je vis cette chose dans ces mains. Ce mélange de poils et de chair. Le sang avait coulé à flot sur le pelage du chien. Son corps tout entier semblait avoir été brisé. Une soudaine envie de vomir s'empara de moi lorsque je pris conscience du carnage qui avait eu lieu. Ma main se posa sur ma bouche tandis que mon appui contre l'arbre du se faire plus fortement car mes jambes manquèrent de se dérober sous mon poid. Seuls trois mots m'échappèrent, dans un souffle, tandis que l'horreur et le dégout se peignait peu à peu sur mon visage.
Oh mon dieu..."
Alexandre Wade Nouvel(le) Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Ven 5 Aoû 2011 - 23:12
" Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé... " A croire qu'Alphonse de Lamartine n'avait pas tout à fait tord en écrivant cette phrase. Alexandre en faisait les frais. Marmonnant entre ses dents, s'insultant à voix basse, il continuait de caresser son vieux chien - ou plutôt ses restes - les larmes s'étant peu à peu arrêtées. Il ne pleurait plus, mais la peine était toujours là. Ce n'était pas qu'il ne voulait plus, mais il ne pouvait tout simplement plus. Les gouttes d'eau ne parvenaient plus à s'évader de ses yeux pourtant grands ouverts, comme si quelque chose les en empêchait, comme un voile invisible qui les assécheraient avant même qu'elles ne naissent. C'était étrange, mais il ne s'en rendait pour l'instant pas vraiment compte, se contentant de bouger mécaniquement sa main de la droite vers la gauche, puis de la gauche vers la droite. Ses yeux quand à eux avaient déjà quittés leur cible d'origine et étaient venus se déposer sur un des arbres qui lui faisaient face. Une large fissure était présente sur le tronc. Une fissure qui grimpait vers les branchages et les feuilles. Une fissure qui montait tout là haut...
« Oh mon dieu... » Si elle n'avait pas parlé, jamais l'idée que quelqu'un puisse se trouver là à l'observer ne lui aurait effleuré l'esprit. Le bois était assez vaste pour qu'on ne lui tombe pas dessus, et les autres pensionnaires avaient autre chose à faire qu'une balade entre les arbres. N'avaient-ils pas des cours? N'avaient-ils pas des punitions? N'avaient-ils pas assez d'occupations là bas pour qu'ils viennent jusqu'à lui? A croire que non. Tels des rapaces ils étaient partout. Grimaçant de dégout avant d'esquisser la base d'un sourire Alexandre pris la parole, adoptant une voix neutre, calme. « Laisse Dieu où il est. » Et il continuait de contempler l'écorce de l'arbre qui s'effritait, ressentant en lui une sensation des plus agréable. La peine, la colère, la douleur... Tous venaient subitement de céder leur place à ce bien être si apaisant, si étrange aussi. Son visage désormais n'exprimait plus aucun sentiment particulier. Il paressait détendu, comme si rien ne s'était écoulé. Dans l'instant présent, le pire des savants fous aurait put lui proposé de devenir son cobaye qu'il aurait accepté. Autant dire qu'il n'était pas dans un état des plus normal.
Un second craquement - venant de derrière lui cette fois-ci - lui fit comprendre qu'un autre arbre était touché par son pouvoir. Amusant. Très amusant. Alors qu'inlassablement il caressait la tête de son défunt cabot, une pensée lui traversa l'esprit. De sa faute? Tout cela était-ce véritablement de sa faute? N'était-ce pas plutôt la faute de Plasm qui avait le premier croisé sa route? N'était-ce pas la faute de Jade, du Fléau, de Mewen, Maiween et des autres X-ecutors? N'était-ce pas aussi la faute de cette Iris, cette Lilas, ce Jack et ces autres rencontres faites à New york? N'était-ce pas la faute de cette créature verte, de ce petit groupe de mutant lors de l'attaque pendant le bal? N'était-ce pas la faute d'Aeric et de sa trahison? La faute de cette Ashley, de cet autre confrériste, de cette Miss Locke, de Malicia? N'était-ce pas non plus la faute de ce professeur Hopes, de ce Xavier et de ce cher Magneto? Tout ceux là et les autres, ne rendaient-ils pas au final cette autre adolescente présente non loin de lui tout aussi coupable? Oui. De sa faute. C'était de sa faute. Tout. Une branche craqua, tombant à terre dans un bruit sourd non loin d'Alexandre qui ne broncha pas. Doucement, tout doucement sa tête se tourna, dévoilant à la voyeuse un sourire des plus inamicale.
« Regarde ce qu'ils ont fait... » Avec une certaine lenteur il souleva la tête de l'animal, la reposant avec une infime douceur sur le sol, lui adressant une dernière caresse avant de se relever. Son pyjama, ses chaussettes, sa peau... tout était trempé, taché de boue ou de sang. Il avait chaud tout en ayant froid. Il avait mal tout en étant bien. Il était zen tout en ayant envie d'exploser. Réduire cette baraque en poussière, ces arbres, ce parc. Détruire la confrérie aussi. Anéantir tout ces êtres qu'il côtoyait quotidiennement. S'anéantir lui même aussi, pourquoi pas. Il n'avait rien à perdre après tout, puisqu'on venait de lui enlever la dernière chose à laquelle il tenait. Pauvre gamin. Pour un peu on le plaindrait, n'est-ce pas? « ... mais regarde ce que tu as fait... » Répéta-t-il le regard insistant mais toujours avec une voix sans sentiment, pointant de son bras à l'épaule meurtrit le chien qu'un boucher n'aurait pas put rendre plus beau. Un chef d’œuvre. Fronçant soudainement ses sourcils, se rendant compte de ses pensées, Alexandre recula de quelques pas, sentant des picotement des ses yeux sans doute rougis. Son épaule aussi lui dit subitement mal, comme s'il se rappelait de sa douleur. Portant sa seconde main à sa blessure, il recula jusqu'au premier arbre qui croisa sa route, se laissant glisser le long du tronc jusqu'aux racines, dessinant à son passage une large fissure. « Brise moi. » Jamais il ne s'arrêtait son pouvoir? Ne trouvait-il pas que pour l'instant il en avait assez fait? Apparemment pas. Foutu pouvoir...
Basculant sa tête en arrière il s'immobilisa, dévisageant la demoiselle toujours présente. Quand était-elle arrivée déjà? Il ne le savait plus. Il ne souriait plus. Non, il se sentait mal. Et pendant ce temps, il était où l'autre professeur avec ses promesses bidons? Loin d'ici en tout cas. Il était partit, comme tout le reste à vrai dire. Des paroles en l'air, rien de plus que du vent. Après un dernier regard se voulant insistant pour lui faire comprendre qu'elle était de trop, Alexandre laissa retomber sa tête en avant. Mais qu'est-ce qu'il avait fait? Pourquoi tout n'était pas un peu plus rose? Il ne demandait pas la lune. Seulement que tout s'arrête, une bonne fois pour toute...
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Mar 9 Aoû 2011 - 13:09
La scène à laquelle j'assistai semblait sortie tout droit de l'un de ces films angoissants qui vous font trembler des pieds à la tête. J'étais pétrifiée, les yeux écarquillée, incapable de bouger. La peur me sciait le ventre et me rendait aussi muette qu'immobile. Je ne saisissais pas encore vraiment ce qui se déroulais devant moi. Un arbre semblait se détruire petit à petit de l'intérieur. C'était ça : il implosait littéralement. Je ne comprenais pas comment cela pouvait être possible. Mon cerveau ne tournait plus devant ce spectacle aussi effrayant qu'impressionant.
Le jeune homme m'avait entendu et par ces paroles, je compris qu'il n'était pas dans un état des plus normal. C'était comme si ma remarque avait été une bonne blague. Après tout, comment un Dieu quelconque pouvait exister devant un tel carnage ?
Je sursautai tandis qu'un autre arbre à ma droite cette fois craqua à son tour. La peur se lisait sur mon visage. Sur celui du jeune homme, il n'y avait aucune expression. Il aurait fermé les yeux, on aurait pu le croire mort tant il semblait paisible. Mais c'était cette fausse paix affichée qui était très inquiétante. Une branche tomba et j'etouffai un petit cri. Des larmes de peur commencèrent à couler sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler. Je m'étais adossée contre un arbre pour me maintenir debout, mes jambes n'etant plus capables de le faire d'elles mêmes. C'était la première fois que j'étais confrontée à une telle peur. Une peur causée par un lutant contre lequel je me sentais faible et misérable. Et dans cet état, j'étais tout simplement incapable de me défendre d'une quelconque manière.
Le jeune garçon tourna la tête vers moi. Son sourire me glaça le sang. Et ses paroles auraient pu me faire dresser les cheveux sur la tête. Je restai immobile tandis qu'il se levait. Intérieurement, je voulais fuir à toutes jambes cette scène macabre et dangereuse mais je restai plantée là. Puis, une seconde phrase et alors je compris qu'il se parlait à lui même. Moi qui avait cru qu'il me prenait à témoin, je réalisai que je me trompai. ce garçon s'en voulait avant tout. Ma peur se transforma en surprise.
Le jeune homme porta ensuite sa main à son épaule. Le sang. C'était le sien qui s'écoulait. Il s'appuya contre un arbre qui se fissura à son tour. Puis, il parla de nouveau. Il ordonna à une tierce personne de lui donner la mort. Il ne se contrôlait pas. Il délirait même. Mes yeux ne se détachaient plus de lui. Puis, il me regarda de nouveau d'un œil mauvais. Mes yeux se baissèrent et se posèrent de nouveau sur le cadavre de l'animal. Cette vision me donnait des vertiges. Puis, comme pour fuir cette réalité, mon regard se reposa sur les arbres brisés avant de revenir sur le jeune homme, avant de revenir sur son compagnon.
Me remettant en appui sur mes jambes, je m'avancais lentement vers le macchabée. Je retirai mon pull et le posai avec délicatesse sur l'animal. Qu'importe ce que pouvait dire le jeune garçon sur mes agissements, je reprenai peubà peu mes moyens. Je l'observai de nouveau puis, avec une certaine hésitation, je me lançai.
"Tu... Il faut que tu vois un médecin... Tes blessures... Ça a l'air grave...
Puis, je fis un pas vers lui, lui montrant qu'il avait besoin d'aide et que je pouvais tenter de la lui porter...
Alexandre Wade Nouvel(le) Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Mar 23 Aoû 2011 - 21:00
La demoiselle bougea. Il ne la vit pas, mais il l'entendit s'avancer. Pourquoi? Pourquoi s'obstinait-t-elle de la sorte? Ne pouvait-elle pas simplement faire demi tour pour aller digérer la vision de l'animal anéantit un peu plus loin, sur un banc ou dans sa chambre? Pourquoi n'était-elle pas non plus partie en courant à la recherche d'un professeur? On fait ça normalement, on part se plaindre aux professeur, leur balancer tout ce que font les autres et qui n'entre pas dans les règles imposée et dans ce cas présent, Alexandre ne respectait pas le règlement. Interdit. On lui avait interdit d'utiliser d'utiliser son pouvoir mais il l'avait fait. Il était interdit de tuer, mais il venait de le faire. Non. C'était impossible. Ce n'était pas lui. Il n'en était pas capable. Il n'en avait jamais été capable. Le vivant, son pouvoir ne pouvait l'atteindre. Il n'en avait ni la force, ni les capacités. Jusqu'à sa mort, son chien n'avait pas été un objet. Il n'était pas non plus une machine. Juste un être vivant comme lui, comme elle. Et les êtres vivants il ne pouvait qu'à peine les toucher. Ce n'était pas lui. Non. Ce n'était pas lui.
« Tu... Il faut que tu vois un médecin... Tes blessures... Ça a l'air grave... » D'un mouvement rapide Alexandre releva sa tête vers la jeune femme, déposant sur son être un regard des plus malsains. Voir un médecin? De quoi se mêlait-elle à la fin? Immobile il l'observa faire un pas dans sa direction, quittant le cadavre de l'animal sur lequel elle avait déposé son pull. Pour qui se prenait-elle? Elle n'avait pas le droit de le toucher. Lentement il porta une de ses mains à son visage, déposant son indexe devant ses lèvres comme s'il lui demandait de se taire. Un ordre plus qu'une demande en réalité à vrai dire. Puis ses lèvres s'élargirent pour de nouveau lui offrir un sourire. Un sourire rien que pour elle. Un sourire des plus anodins alors qu'une pensée traversait son esprit. « C'est marrant... » débuta-t-il d'une voix douce, calme, tout en se redressant à l'aide du tronc d'arbre qui continuait à s'effriter. « ... c'est marrant comme on peut-être vivant puis d'un coup mort. » Il marqua une pause, la fixant toujours, clignant qu'à peine des yeux malgré les picotements qu'il pouvait ressentir sur ses orbites. « Mais le plus marrant tu sais ce que c'est? Je n'aurais pas put le tuer, même si j'aurais voulut... » Appuyant son dos contre l'arbre, prenant subitement un air grave, le tonalité de sa voix s'abaissa, se rapprochant presque du chuchotement. « C'était mon ami... alors dis moi pourquoi? Dis moi que c'est vous... S'il te plait... Dis moi que c'est toi... » Sur ces derniers mots, les craquements qu'émettaient l'arbre s'arrêtèrent et le silence envahit les lieux. Un silence pesant, presque dérangeant tendit que ses yeux étaient toujours braqués dans sa direction, son regard accroché de toutes ses forces sur cette fille qui n'était qu'une inconnue. Qu'une mutante. Qu'une élève.
« ALORS AVOUE! » s'était-il soudainement écrié, libérant toute la haine et la colère qu'il pouvait contenir en lui à cet instant. De nombreux arbres se mirent à craquer tendit que des racines apparentes sur le sol se brisèrent. Il sentait les battements de son cœur s'accélérer, le ressentant jusque dans ses tempes. Il grimaça, appuyant sur sa blessure à l'épaule tendit que les arbres autours de lui s'autodétruisaient peu à peu, déversant leur feuillage sur les deux adolescents et la carcasse du vieux cabot. D'un pas il s'avança, puis de deux. Une l'arme se fraya un chemin sur sa joue, avant qu'il détourne son regard de la demoiselle. Des larmes de douleur? De tristesse? De colère ou de haine? Qui aurait put véritablement le dire? Qui aurait put dire avec affirmation ce qui se passait dans la tête du jeune mutant depuis ces dernières minutes? Un télépathe certainement. Mais elle ne semblait pas être pourvue de cette capacité. Ce n'était qu'une élève. Rien de bien intéressant, rien de bien important. Qu'une élève méprisable. Un déchet, un détritus. C'était Ashley et tout ces autres visages sans noms qui peuplaient l'institut. C'était un peu lui aussi, en quelques sortes. Et c'était ça qui sans doute l'énervait le plus. Ça qui au font de lui le forçait à désirer son anéantissement, sa mort. Elle était tout ces gens qu'il avait un jour rencontré, ceux qu'il avait apprécié, ceux qu'il avait détesté. Et elle était là. Devant lui. Accessible s'il s'avançait encore un peu. Elle était là comme son chien. Il était mort par leur faute à tous, par sa faute à elle. Elle devait payer. Elle devait souffrir... Seulement ça...
Tout son corps fut subitement traversé par une sensation des plus apaisantes. Une sensation qu'il avait déjà ressentit à deux reprises. Une sensation qu'il ne pouvait décrire par des mots. Puis ce fut un craquement d'une autre sorte que celui des arbres qui résonna jusque dans ses oreilles. Un craquement d'une autre espèce. Le craquement des os de son chiens, de ceux de Miss Locke. Le craquement des os de cette jeune femme. Ça recommençait encore, et malgré le fait qu'il pensait contrôler ce qu'il faisait, Alexandre ne pouvait rien faire pour arrêter ce qu'il avait engendrer. Il perdait simplement le contrôle, et une part de lui en avait conscience. Une part de lui malheureusement cachée par son délire. Quelques secondes s'écoulèrent et la jambes droite de la demoiselle céda sous son poids, l'os qu'elle contenait littéralement cassé, brisé, détruit. « Tu la sens, la douleur ? » Sûre de lui il s'avança encore vers elle, entendant encore et toujours les craquements qu'émettait sa jambe. Oui, elle devait souffrir. Terriblement souffrir. Ça changeait pour une fois. Ce n'était pas ses os qu'on brisait. Ce n'était pas son corps qu'on anéantissait. Pour une fois, il était le bourreau. Pour une fois, il avait le pouvoir. « Répond moi. » Son visage, sa voix, tout deux n'exprimaient rien de particulier. Ni joie face à ce qu'il faisait, ni tristesse. Presque de l’indifférence. Une sorte de fausse indifférence...
Alexandre savait que cet instant prendrait fin. Il savait qu'on le remettrait à sa place, qu'à son tour il aurait mal. Mais ce n'était pas de sa faute. Il ne lui avait jamais demandé de vivre. Il ne lui avait jamais demandé de rester, et il ne lui avait jamais demandé d'aide. Tout comme il n'avait pas voulut tuer son chien...
Enora Lacourt Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Ven 26 Aoû 2011 - 17:27
Je sursautai. La façon dont il avait tourné la tête dans ma direction m’avait surprise. Lui qui semblait si anéanti, si détruit. Un geste brusque n’était pas à attendre de sa part. Mais ce n’était pas le plus effrayant. Ce qu’il y avait de pire, c’était ce regard. Je n’avais aucun mot pour décrire cette expression envoyée par de simples pupilles. Mais ce regard me pétrifiait. Je n’osai faire un pas de plus, gardant une distance entre nous. Puis, il porta sa main à son visage et me fit signe de me taire. Ma respiration se faisait plus difficile. Qu’est-ce qui m’avait pris de jouer les grandes sans peur ? Car dans la situation actuelle, j’étais terrifiai et mon effroi se lisait dans mes iris vibrantes.
Puis, sans que je ne comprenne réellement pourquoi, il me sourit. Un sourire simple. Le genre de sourire que tout le monde fait un jour. Puis, de nouveau, sa voix s’éleva de nouveau. Un véritable chant qui m’hypnotisait sur l’instant. Puis, il se redressa contre le tronc. Les craquements ne s’étaient pas arrêtés, j’avais juste cessé de les entendre durant un instant. L’arbre, lui, faisait grise mine. Il était réduit secondes après secondes en poussière. Cette scène était intrigante. Je me demandai comment un tel arbre qui a dû mettre plusieurs dizaines d’années à devenir ce qu’il était pouvait être réduit à néant en l’espace de quelques instants. Le jeune homme reprit de sa voix calme et posée. Il était presque incroyable qu’il puisse parler sur ce ton après ce qu’il venait de faire, ce qui avait pu se passer et même son état actuel. J’en venais à me demander si j’étais bien réveillée. Si tout cela n’était pas la suite de mon rêve inachevé. Peut-être l’orage allait-il de nouveau s’abattre ? Peut-être allais-je me réveiller dans les prochaines minutes ? Je l’aurais tant souhaité…
Il me parlait de la vie et la mort. Il semblait trouver drôle la façon dont on pouvait passer d’un de ces état à l’autre, le chemin n’étant alors qu’à sens unique. Je ne disais rien mais je réfléchissais. Ses paroles m’atteignaient d’une manière incroyable et je réalisai qu’il avait raison. Tandis que je le fixai, les yeux légèrement exorbités, il m’avoua alors que jamais il n’aurait pu tuer ce chien. Mon regard se porta mécaniquement sur la dépouille de l’animal cachée par mon pull mais si facile à imaginer. Puis, il baissa le ton, s’adressant en chuchotant presque. Comme une confidence. Dans sa voix, je percevais un sentiment d’impuissance. Et de nouveau, des reproches. Comme un rejet de l’acte qu’il avait pu causer. Il ne se contrôlait pas, donc ça ne pouvait pas être lui. Donc ça ne pouvait être que moi.
Le silence s’installa. Les arbres s’étaient tut. Les craquements sonores qui n’avaient de cesse de se faire entendre depuis un moment s’étaient arrêtés. Je regardai autour de moi, comme si je voulais dévisager cette nature qui ne parlait plus. Qui ne souffrait plus. Ce silence étant oppressant, étouffant. Même nos souffles étaient inaudibles tant nous avions peur de briser cette homogénéité. Même les oiseaux ne semblaient plus vouloir chanter. Lui ne me quittait plus des yeux mais moi, je regardai autour de moi, comme cherchant l’orage qui devait tomber. Qui allait tomber…
Puis, il reprit la parole. Il cria plus exactement, m’intimant un nouvel ordre auquel je semblai incapable de résister. Dans les deux mots qu’il avait prononcés, il n’y avait que de la colère. Une rage palpable par les nouveaux cris des arbres. Je lâchai moi-même un petit cri, effrayée plus que jamais. Mais je semblai bel et bien collée à ma place. Incapable de bouger. Les racines partaient en morceau et l’effritement des arbres repris. Mais je ne pouvais plus quitter le jeune homme des yeux. J’avais plus que peur. Mon instinct me fit faire un pas en arrière mais je ne pouvais faire plus. J’aurais dû m’enfuir. J’aurais dû courir à l’institut chercher de l’aide. Au lieu de ça, j’étais restée là. J’avais voulu aider quelqu’un qui semblait en avoir besoin. Mais apparemment, j’avais commis une erreur.
Le craquement des arbres devenait presque insoutenable. Je fixai le jeune homme. Il me rendait mon regard. Et soudain, un craquement. Le bruit avant la souffrance. Ce n’était pas les arbres. C’était autre chose. Et je ne mis pas longtemps avant de me rendre compte de quoi il s’agissait. Mes yeux s’écarquillèrent créant un véritable masque de terreur sur mon visage. Puis, j’ouvris la bouche pour pousser un cri mais aucun son n’en sorti. Puis, la souffrance devint intenable. Je me laissai tomber. Je me laissai aller sur le côté, des larmes de souffrance glissant malgré moi sur mon visage. J’avais mal. C’était comme si une décharge électrique m’avait violemment percutée. Et à chaque mouvement que je réalisai vers ma jambe, je manquai d’hurler. Mais les sons refusaient de sortir de ma bouche. C’était comme si cette douleur que je ressentais ne pouvait être tolérée pour ne pas pouvoir être exprimée par des cris.
A travers cette souffrance, je n’entendais presque plus mon bourreau. Pourtant, avec un visage qui n’exprimait rien, il me parlait. Il s’avança vers moi et tout ce que ma bouche parvins à sortir n’était qu’un mince gémissement. Un gémissement de douleur. Je soufrai le martyr. J’essayer de rester la plus immobile possible mais chaque mouvement que je faisais, chaque battement que mon cœur réalisait pour tenter d’assurer ma survie me provoquait une douleur fulgurante. Je parvins à serrer les dents tandis que le jeune homme me fixait de cette expression insondable. J’avais, pour la première fois de ma vie, la furieuse envie de lui dire d’aller se faire foutre. Mais une fois encore, les mots ne pouvaient franchir mes lèvres, comme prisonniers de mon esprit qui se perdait. Je voulais qu’il en finisse. Si c’était là son intention, alors qu’il me tue, là, maintenant. Mais que tout cela s’arrête.
Je ne me rendis pas compte alors que ma mutation prenait le dessus. Mes yeux se transformèrent émeraudes étincelantes. Une expression haineuse se dessina sur mon visage et je me laissai guider par mon instinct. Mes mains ne cherchèrent plus ma jambe endolorie pour tenter de la soutenir. Alors que le jeune homme venez de me demander de lui répondre, un champ de force apparut dans l’une d’entre elles. Je l’observai, comme hypnotisée par cette apparition. Comme si c’était la première fois que je réalisai ce genre de chose. Puis, alors que je restai allongée à terre, je joignis mon autre main à celle-ci et lançai un dernier regard à mon bourreau. Enfin, je projetai la sphère sur lui. La force avec laquelle il fut envoyé dans les airs montrait celle avec laquelle je m’étais défendue. Il finit sa course contre un arbre et les craquements cessèrent. Il était peut être assommé et avait perdu connaissance. Ou alors, peut être sonné. A vrai dire, ce n’était plus réellement mes affaires.
Mon pouvoir s’envola aussi vite qu’il était venu, me laissant seule avec ma souffrance. Je parvins enfin à lâcher un léger cri avant de me rendre compte que cela n’arrangeait rien. Le souffle court, le front ruisselant de sueur et les joues mouillées par mes larmes, je tentai de me redressai mais rapidement, j’abandonnai cette idée. A combien d’endroits ma jambe était-elle cassée ? Cette simple question me donnait la nausée. Mes mains couvrirent mon visage tandis que je pleurais. Mes pleurs exprimaient ma souffrance et finalement, la peur qui était retombée d’un coup. Mes nerfs avaient lâchés. Certaines mèches de cheveux collées sur mon front étaient pleines de terre. Je devais être dans un état déplorable. Dans un effort, après une nouvelle suite de gémissements, je me positionnai sur le ventre. Mon cœur cognait contre ma poitrine et me donnait le tournis. Je luttai contre l’inconscience qui me gagnait. Puis, mes yeux se posèrent de nouveau sur la carcasse couverte de l’animal. Mes yeux ne pleuraient plus, n’ayant plus les larmes pour le faire. Je rampai sur quelques centimètres avant d’hurler de douleur. Mon instinct me fit basculer sur le dos. Haletante, épuisée par la souffrance, je ne pouvais plus m’arrêter de sangloter sans larmes. J’étais terrifiée, seule et blessée. Comme bilan, on aurait pu faire mieux.
Ces mots n’étaient qu’un souffle. Personne ne pouvait les entendre. J’en avais conscience mais ne pouvais rien faire pour tenter de les prononcer plus fortement. J’avais trop mal et m’époumoner dans des appels au secours qui resteraient sans réponse ne servirait à rien. Alors je n’espérai plus. Comme un condamné au bucher, j’attendais. J’attendais cette mort qui ne venait pas et qui marquerait la fin de toute souffrance. Et pourtant, au fond de moi, une petite lumière contradictoire appelait toujours à l’aide.
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Lun 29 Aoû 2011 - 22:08
Elle souffrait. Elle souffrait d'une douleur qu'elle n'aurait jamais dût ressentir pour la simple et bonne raison qu'elle ne la méritait pas. Elle, petite mutante de l'institut Charles Xavier qui avait crût bien faire en proposant un peu de son aide. Un geste parti d'une bonne intention qu'elle devait désormais regretter. Une main qu'on lui tendait. Une main qu'il n'avait sût saisir, comme toutes les autres. A terre, elle gémissait. Elle gémissait sous les yeux de son bourreau qui se contentait de n'être que spectateur de cette douleur. Une douleur qu'il connaissait bien pour l'avoir subit. Il connaissait ce qu'elle était en train de ressentir pour avoir subit à quelques détails près le même sort. Aujourd'hui elle payait. Elle payait pour un acte qu'elle n'avait jamais commis. Elle payait pour Miss Locke, le professeur Hopes, pour tous ceux et celles qui étaient sources des douleurs qu'il avait put subir et qu'il subissait encore. C'était ainsi. Victime innocente, elle n'avait d'autres choix que de subir encore et toujours. C'est ce que l'on appelle " être au mauvais endroit, au mauvais moment " ...
Ce qui arriva par la suite arriva si précipitamment qu'Alexandre ne put tenter quoi que ce soit pour l'éviter. A peine eut-elle joint ses mains que quelque chose ressemblant à un champ de force s'était élancé dans sa direction, l'obligeant quitter sa position. Ce fut un arbre qui stoppa sa course, le forçant à retrouver un contact assez violent avec le sol. A moitié conscient il resta à terre, immobile. Ses yeux - seuls éléments encore actifs de son corps - vinrent se poser sur une feuille un peu plus loin. Fine, petite et pas complètement verte elle gisait là. Il se surprit à se demander à quelle espèce d'arbre elle pouvait appartenir avant de finalement cligner des yeux, vidant de cette idée son esprit encore engourdit par le choc. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'il ne commence à s'animer de nouveau. Bougeant un à un les différents membres de son corps pour se relever, il fut assez content de constater que tout semblait fonctionner normalement bien que la chute n'ait en rien arrangée à son épaule meurtrie qui reprenait son saignement. Mais peu lui importait. Peu à peu ses esprits retrouvaient le bon chemin, regagnant leur place respective. Lui permettant par la même occasion de prendre conscience de ce qui venait de se passer. Un champ de force. Ainsi c'était ça son pouvoir. La prochaine fois, il faudrait qu'il face plus attention.
Soupirant il s'avança en boitillant dans la direction de la carcasse de son chien. S'accroupissant à ses côtés, il passa sa main le long du pull que la mutante avait un peu plus tôt abandonné pour couvrir les restes de l'animal. Un pull dont il saisit une extrémité avant de se relever, le contemplant longuement. Qu'était-il en train de faire? Se rendait-il seulement compte de la gravité de qu'il accomplissait et de la situation inconfortable dans laquelle il était en train de se mettre? Actuellement, il avait déjà désobéit à certaines règles présentes dans le règlement de l'école. Il utilisait son pouvoir alors qu'on le lui avait interdit et de plus il l'utilisait pour nuire à ce qu'il aurait dût nommer une camarade. Une camarade qu'il était en train de torturer, de détruire. Dans peu de temps, ce sera lui qu'on détruira. Miss Locke avait raison. Il ne savait faire que ça. Exploser, anéantir. Il n'était bon à rien d'autre. « Né pour ça... » se murmura-t-il à lui même. C'était ça son pouvoir. Ce don qu'il avait si souvent désiré, si souvent rêvé de posséder. Aujourd'hui il se rendait véritablement compte de ce que c'était. Il se rendait compte que ce qu'une folle lui avait dit se révélait être vrai; Il était né pour détruire. Une folle qu'il avait fini par détruire. Il l'avait tué comme il avait tué son chien. Il l'avait tué comme il était parti pour tuer cette demoiselle. Comme un jour, il s'anéantirait lui même...
« Au… Secours… Aidez-moi, s’il vous plait, quelqu’un… Je… J’ai mal… Pitié… » Après le cris lancé bien plus fortement cette fois-ci, cet appel à l'aide fut la goutte qui fit déborder le vase. « Ferme la! Sale ch... » Fronçant les sourcils, Alexandre s'élança dans sa direction, resserrant son étreinte sur le pull qu'il tenait toujours. Arrivé à sa hauteur il lui balança le vêtement au visage. Un vêtement sale, imprégné du sang de son défunt chien, et couvert de cette odeur acre de la mort. Elle avait tenté de fuir, mais sous l'échec elle s'était effondrée. Elle pleurait. Quelques instants le visage du mutant adopta un air franchement désoler. Comme s'il s'en voulait. Comme si une part de lui même regretter ce qu'il faisait. Quelques instants de répit. Le calme avant la tempête, en quelques sortes...
Très vite cependant la colère remonta en lui. A deux reprises elle avait crié. Désormais elle gémissait, elle pleurait. Si elle continuait ainsi, ils ne tarderaient à se faire repérer, tout les deux. Et alors... non! Il était hors de question qu'une telle chose arrive. Il fallait qu'elle arrête. Il fallait qu'elle se taise. Il devait la faire taire. La crainte de se faire découvrir, la colère toujours grandissante, la pression qu'il commençait à ressentir, cela suffit à la réactivation de son pouvoir. Pouvoir qui à la longue commençait à le fatiguer, mais pouvoir qui évoluait et sur lequel il n'avait aucune emprise pour l'instant. Les arbres se remirent à craquer, plus violemment encore. Les restes du vieux chien reprirent leur auto-destruction. « Tu ne peux plus rien faire d'autre que mourir à présent. Tu veux vivre? » Il marqua une courte pause. Une courte pause dont profita son don d'explosion pour toucher pour la seconde fois la mutante à terre. S'attaquant avec acharnement à son corps. La coupant légèrement ici et là. Craquant de nouveau sa jambe, et cherchant un autre membre à briser. « Ici, il n'y a personne pour te venir en aide. Personne tu m'entends ? Quoi qu'on t'ai promis, quoi qu'on t'ai juré, tu seras seule.» De quelques pas il recula, se passant une de ses main sur son visage, surpris de constater qu'il saignait du front. Étrangement, il se sentit soudainement à l'étroit dans son pyjama gris taché de sang, de boue et troué et ses chaussettes trempées. Il se sentit à l'étroit dans ce bois, au milieu de tout ces arbres.
Nouveau craquement d'os. Cette fois il en était sûre. Son pouvoir avait touché un autre membre de la jeune fille. Une cassure de trop. Pour la première fois depuis le début il se rendit compte qu'il ne contrôlait plus du tout son pouvoir. Il n'en était que l'instrument. Sa colère, sa haine, sa peine aussi, tout sortait. Tout. Et il ne parvenait à l'arrêter. C'était comme s'il venait d'enclencher une bombe. Une bombe qui explosait ce qui se trouvait à proximité. Une bombe qui quelque part lui faisait peur. Pour le coup, une arme pointée vers lui, prête à tirée ou même une main peu amicale lui brisant une partie de ses os n'auraient pas été de refus. Sur son visage, clairement, on pouvait lire la panique qui peu à peu le dominait. Un mal de crâne l'assiégea subitement. Il avait l'impression que d'un instant à l'autre il allait exploser. Dans sa tête résonnait des fragments de paroles qu'on lui avait un jour dit. Mais il ne savait plus celles qu'il devait ou non écouter. Il ne savait plus ce qu'il devait ou ne pas faire...
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Jeu 1 Sep 2011 - 20:35
Je ne l’avais pas entendu se relever. Ni vu. J’étais trop absorbée par ma souffrance. Chacun de mes neurones la ressentait. Cette douleur qui traversait chacun de mes nerfs, tentant de faire passer un message à mon cerveau qui était déjà sur le point d’exploser. Je semblai complètement fermée à l’extérieur. Il n’y avait plus que moi et ma douleur. Cette souffrance que je n’avais pas méritée, que jamais je n’aurais dû ressentir. Mais elle avait été pour moi. Parce que j’avais été là. Parce que j’avais voulu aider quelqu’un qui semblait en avoir eu besoin. Parce que j’étais tout simplement incapable d’abandonner quelqu’un au bord du gouffre…
Sa présence, le jeune homme me la rappela bien assez tôt. Peut-être en avait-il assez de m’entendre gémir, me plaindre, crier. Après tout, cela ne faisait que lui ramener à la réalité. A sa réalité. Mes plaintes l’avaient énervé plus que le reste et il me fit taire d’un simple ordre suivi d’une insulte assez gratinée. Trop effrayée de le retrouver, mes yeux s’écarquillèrent. Mais la peur, je la ressentis pleinement lorsqu’il s’avança vers moi. Sans que rien ne se passe, j’avais mal d’avance. Mais ce ne fut que lorsque que mon pull écœurant et tâché de sang m’arriva dans le visage que les cris reprirent. Des cris de terreurs. Une peur bleue. D’un mouvement brusque, je repoussai ce vêtement, me couvrant les mains de sang. Mais ce mouvement m’avait également valu un mouvement de la jambe, déclenchant une fulgurante décharge électrique à travers tout mon corps. Mes cris s’arrêtèrent sous le coup de la douleur. Ma respiration se bloqua et mes dents se resserrèrent.
Son regard était plus effrayant que jamais. A travers mes larmes, je pouvais percevoir ses yeux, telles deux braises scintillantes au milieu de la nuit. Mais c’est braises étaient celles de mon bûcher. On pouvait y lire la colère et même la comprendre. Finalement, le craquement des arbres reprit. Mon souffle se faisait de plus en plus court. Autour de moi, tout semblait mourir. Tout semblait ressentir cette souffrance qui était mienne. Je partageais mon corps brisé avec celui des arbres. Avec celui déjà fortement mutilé du chien sur lequel son ami continuait de s’acharner. Mais l’intensité des craquements n’était plus la même. Tout semblait plus fort, plus puissant.
Et enfin, il reprit la parole. C’était comme s’il m’annonçait la suite du programme. Il m’annonçait ma mort prochaine. Inévitable. La peur m’envahit plus encore, me faisant oublier jusqu’à ma douleur. Puis, il ajouta cette question si simple. Comme si le choix m’appartenait encore. Comme si l’espoir de survivre était envisageable. Comme si je pouvais encore tout arrêter et stopper cette machine destructrice. Je m’apprêtai à répondre quand la réalité me rattrapa. La douleur, encore et toujours. Ma jambe semblait ne jamais vouloir s’arrêter de se briser. Mais à cette souffrance, il fallait désormais en ajouter d’autres. Ce fut comme si un scalpel était passé sur mon corps, le lacérant ça et là. Avec un effroi qui ne cessait de grandir, mon sang se mit à couler sur mes vêtements. Je n’en avais plus pour longtemps. A ce rythme effréné, je finirais rapidement comme le misérable animal qui avait eu la même malchance que moi. Celle de croiser ce garçon. Tout ce que j’espérais, c’était qu’il en finisse vite. Vite pour que j’ai le moins à souffrir. Mais en même temps, je me raccrochait à cette vie qui ne tenait qu’à un fil sans cesse en train de s’effiler.
« Arrête ! Je t’en supplie, arrête ! »
C’était un appel désespéré. Un de plus. Il reprit alors la parole, sur le même ton qu’auparavant. C’était comme sortit d’un film de mauvais goût. Soulevant ma solitude actuelle, il me souligna que tout ce que l’on avait pu me promettre était faux. Personne ne viendrait m’aider. Personne ne pourrait me sauver. Il n’y avait que lui et moi. Lui, le bourreau et moi, la victime innocente condamnée à un sacrifice qui n’avait aucun sens à mes yeux. J’aurais aimé lui rétorquer que Daniel ne me laisserait jamais dans une telle situation. Qu’il allait surgir et me sauver de cette emprise douloureuse. Mais Daniel n’était plus là pour veiller sur moi et me protéger. J’aurais voulu lui dire que David allait arriver et l’anéantir. Que Paladin lui réglerait son compte et le mettrait sur la touche. Mais la réalité me fit entendre que jamais ils ne viendraient pour la simple raison qu’ils ne pouvaient appeler mes appels au secours. Alors oui, il avait raison. J’étais seule. On vit ensemble, et on meurt seul. Cette réalité s’imposait à moi, doublée d’une prise de conscience soudaine. J’allais devoir défendre moi-même ma vie. Défendre mon droit de vivre, plus seule que jamais.
Il s’était reculé. L’angle ouvert ainsi pouvait me permettre de le toucher à l’aide d’un champ de force. Je commençai à me concentrer sur cette idée quand il fut le premier à attaquer. Le craquement sourd me fit comprendre que j’étais de nouveau brisée. Mais alors que j’attendais la douleur monter de ma jambe, telle une décharge électrique qui court-circuiterait tout mon corps, celle-ci me frappa dans mon bras gauche. Et de nouveau, la nausée, les vertiges m’envahir tandis que ma respiration ne suivait plus. Maintenant, il n’était plus envisageable de me défendre à l’aide de mes pouvoir. Le moindre mouvement manquerait de me faire hurler. Les yeux mi-clos, je me sentais partir. La douleur générée par toutes mes blessures cumulées était maintenant si forte que mon cerveau avait choisi de se déconnecter, me glissant dans un état de ressenti nul. Je ne sentais plus la douleur et mes méninges tournaient à plein régime. Tandis que je luttai pour garder connaissance, je vis ce visage. Ce masque de panique qui s’était dessiné sur le jeune homme. Alors, je compris.
S’il y avait un moment où je devais me défendre, c’était maintenant. Maintenant qu’il me fallait frapper. Personne ne viendrait m’aider, non, parce que quelqu’un était déjà là. Je savais que cette idée était complètement folle. Mais je devais essayer. Il me fallait frapper pour récupérer cet allié paniqué qui avait besoin d’un coup de pouce pour se reprendre lui-même. Mes pouvoirs étaient inefficaces ou plutôt, l’énergie qu’il me coûterait de les utiliser serait trop importante pour le peu de dégâts que je pouvais espérer faire. De plus, mettre hors course la seule personne présente alors qu’il m’était impossible d’avoir une autre aide semblait une idée bien téméraire. Mes armes étaient tombées, une à une. Alors il ne me restait plus qu’une chose à faire. Alors, le souffle court et profond, les yeux cherchant cet interlocuteur, je me lançai dans un monologue.
« Tu sais… Je… Je te demande pardon… Pardon d’avoir cru bon de t’aider… Pardon d’avoir insisté pour t’emmener à l’infirmerie… Pardon de ne pas t’avoir tout simplement laissé tranquille et de m’être mêlée à quelque chose qui finalement ne me regardait pas… Et pardon… Pardon encore de… D’être devenue la nouvelle victime de ce que tu ne contrôles pas… Je… Je suis désolée… Pour tout ça… »
D’un certain point de vue, on pouvait penser que c’était là ma dernière volonté. Chercher le pardon. Mais même si c’était à moitié le cas, c’était aussi ma porte de sortie pour tenter de survivre. Et tandis que je parlais de cette voix faible, les larmes s’étaient remises à couler sur mes joues. Avalant ma salive et cherchant en moi l’énergie qu’il me restait, je poursuivis.
« Je… je ne sais même pas comment tu t’appelles… C’est idiot… j’aurais dû commencer par là… C’est comme ça que l’on fait habituellement… Mais écoutes… je… je ne peux pas prétendre comprendre ce que tu vis et… Ce que tu as vécu… Je n’en ai pas la moindre idée et ça serait décalé de ma part de tenter de comprendre… Mais moi… Je te pardonne… Je te pardonne le meurtre de cet ami… Ce chien… Car je sais que tu ne voulais pas le tuer… Ce n’est pas toi… Et je te pardonne… Ce que je vis… Parce que je sais que toi, tu n’as jamais voulu tout ça… Et… Et tu sais pourquoi je choisis de te pardonner ?... Parce que quelqu’un doit le faire… Quelqu’un doit choisir d’accepter tes erreurs pour que toi-même… Tu puisses t’accorder ce pardon que tu mérites… Même pour ce que tu as fait… Cesse de te dire que tu es né pour ça… Bats-toi… Tu as le choix… On l’a tous… Alors tu dois choisir… Tu peux… Tu peux finir ce que tu as commencé… Tu peux me tuer moi aussi… Comme tu as tué ton ami… Ou alors… »
Ma voix s’éteignait au fur et à mesure que je débitais ces mots. Le craquement des arbres la rendait encore plus faible qu’elle ne l’était. Mais les yeux fermement fixés aux siens, je forçai un peu dessus pour prononcer mes deux derniers mots. Peut être les derniers de toute mon existence. Ou ceux qui me sauveront :
« Aide-moi … »
Alexandre Wade Nouvel(le) Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Sam 1 Oct 2011 - 14:32
La situation n'était plus entre ses mains. Il n'avait plus le pouvoir de décision, de choix. Seul son pouvoir dans l'instant était le maitre du jeu, s'amusant comme il n'avait sans doute jamais joué auparavant. Blessant comme il n'avait encore jamais tué jusqu'ici. Il avait évolué, il était devenu plus fort, plus puissant et Alexandre devait réapprendre à le dompter, le maitriser. Dans l'instant cependant, il se serait contenté de parvenir à l'arrêter. Mais c'était impossible. Obéissant à des sentiments bien plus profond désormais, il n'était plus que l'ôte de son pouvoir, de son don. Possesseur, il devenait possédé. C'était lui l'outil désormais. Lui le jouet, l'instrument. Le cœur d'une bombe n'ayant aucune autre destiné que d'exploser. De s'auto détruire. Dans sa tête, il sentait son cerveau cogner. Les battements de son cœurs s'accéléraient toujours plus. Il avait mal, mais sa douleur était moindre par rapport à la torture qu'il infligeait à l'adolescente. Des larmes cependant montaient à ses yeux. Son crâne allait explosé, il le savait. Il en était sûre. S'il avait put, il se serait tranché les veines. Tout aurait été de suite plus simple. La mort, il n'y aurait eu plus que ça. Le noir, le vide, le néant. Son pouvoir le tuerai bien un jour de toute façon. Si ce n'était pas aujourd'hui, ce serait demain. Vivre un jour de plus, à quoi bon?
Il avait reculé. Il voulait fuir. Fuir ce qu'il venait de faire. Fuir cette fille ainsi que les membres de l'institut. Il aurait voulut devenir invisible, se cacher. Et en même temps, une petite part en lui était heureuse. Quelque part dans son corps une petite flamme dansait, chantait. Quelque part en lui, cet acte lui faisait du bien. Qu'était-il en train de devenir? Marmonnant entre ses dents des mots incompréhensible, il sursauta lorsque son dos entra en contact avec quelque chose de dur. Pensant tout d'abord à un Xmen, il ne se retourna pas, retenant même sa respiration, près à encaisser un quelconque coup. Mais il n'y eu rien, ce n'était qu'un arbre, un vulgaire arbre qui craquait. A croire qu'il en devenait parano. Reprenant un rythme respiratoire plus ou moins correcte il se laissa glisser, se fichant que le seul vêtement trouvé que portait le haut de son corps laisse passer les griffures que le tronc lui rendait, comme si eux aussi ils se vengeaient. C'était idiot. Un arbre, ce n'était qu'un arbre. Un arbre, ça n'avait pas de conscience, pas d'esprit. Un arbre ne pourrait se venger, même s'il le voulait. On ne voyait cela que dans des films. Or, ils n'étaient pas dans un film...
La souffrante pris soudainement la parole. Mais ce n'était cette fois ni un cris, ni une supplication. Elle lui demandait juste pardon. Pardon pour des choses auxquels on ne s'excuse habituellement. Elle disait être désolée, désolée d'être là avec lui, qu'elle n'aurait jamais dût venir ou encore lui proposer son aide. Il ne compris pas ce qu'elle cherchait à lui dire au travers de ses mots, de ces paroles. Il ne comprenait même pas pourquoi elle lui parlait encore, pourquoi elle faisait cet effort qu'il n'aurait sans doute pas fait lui. Sans doute parce qu'elle était accrochée à sa petite vie, à son existence. Qu'elle ne voulait pas mourir. Qu'elle avait encore de l'espoir. L'espoir. Ce n'était qu'une blague, une blague pour nous obliger à ne pas abandonner, pour nous forcer à continuer. Avec lenteur il porta son regard sur elle. Lui aussi il aurait aimé lui parler, lui dire quelque chose, mais il n'y arrivait pas. Les mots lui manquaient, et s'excuser était pour lui quelque chose de bien trop difficile. Grimaçant il se releva, la contemplant de haut, plongeant ses yeux rougis dans ceux pleurant de la demoiselle.
Puis elle recommença. Elle se remis à parler, divisant son monologue en plusieurs fragments trahissant sa douleur. Elle avait mal mais elle continuait. Elle lui parla de son chien, de cet ami qu'il avait tué. Et Alexandre, toujours debout l'écoutait. Il l'écoutait par que c'était la seule chose de douce qu'il entendait. La seule chose de douce parmi tout ce qui l'entourait. Il l'écouta sans broncher jusqu'à la fin. Jusqu'à ce dilemme qu'elle lui proposer. Elle disait qu'il avait le choix, mais c'était faux. Il n'avait pas le choix, il ne l'avait plus. On lui avait pris cette option, tout comme on lui avait prit pas mal de choses d'ailleurs. « Tu peux me tuer moi aussi… Comme tu as tué ton ami… Ou alors… Aide-moi... » Longuement il l'observa, dans un immobilité quasi parfaite. Il l'observait, sans l'observer. Perdu dans ses pensées, ou de ce qu'il restait de ses pensées. Épuisé par ce pouvoir qui jamais n'arrêtait. Il saignait, il avait mal. Elle saignait, elle avait mal. Un partout. Ils étaient quittes. Mais quitte pour quoi? Brisant leur contact visuel, le visage sali de boue, de sang et de transpiration, Alexandre fixa ce qu'il restait de son chien. Pas grand chose. Des poils, des fragments d'os. C'était moche, ça le répugnait. Il se répugnait lui même.
Sa vie dans son intégralité se déroula devant ses yeux. Quelques souvenirs heureux d'un passé qu'il ne pouvait plus espérer recroiser un jour, mais surtout des moments douloureux qui nourrissaient son quotidien. Fronçant les sourcils, chassant toutes pensées de son esprit pour ne se retrouver qu'avec son mal de tête, il fini par s'avancer vers elle, prudemment. Comme dans un ralentit, il eu l'impression d'avoir marché une éternité de la rejoindre, elle qui n'était qu'à quelques mètres de lui. Lorsqu'il put presque la toucher du bout de ses chaussettes, il s'accroupit, prenant appuis sur le sol boueux. « Pour... Pourquoi tu es comme ça? » Pour la première fois depuis le début de leur rencontre il paressait humain. Derrière lui les craquements s'étaient tus, mais il ne le remarqua pas. Son pouvoir se calmait, peu à peu. Il n'agressait plus les arbres, il ne devait plus non plus agresser la jeune mutante à terre. Il n'y avait que lui qu'il agressait encore. S'acharnant sur son corps, dans sa tête, comme pour lui montrer son mécontentement. Avec hésitation il porta une de ses mains dans sa direction, une angoisse grandissante au creux de son ventre. Il avait peur de la toucher. Peur que ce qui s'était produit avec son chien se reproduise. Il abandonna d'ailleurs ce geste à quelques centimètres de ses vêtements laissant mollement son bras retomber contre sa propre jambe. « Il m'a brisé les membres pour entrer. Ils me les briseront pour partir. Va-t-en. Pars. » La peur se lisant sur son visage, l'adolescent tenta de le cacher à se redressant avec hâte.
Il retourna au chevet de la carcasse de son chien, s'asseyant tout en enroulant ses bras autour de ses genoux qu'il collait fermement contre sa poitrine. « Je ne peux pas t'aider... »
Enora Lacourt Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Lun 17 Oct 2011 - 20:20
Tout semblait s'être arrêté. Le jeune homme avait écouté chacun de mes mots. Son regard s'était tout d'abord dérobé. Mais finalement, il avait accepté de me fixer. Fixer ses yeux dans les miens. Accrocher ma peur à sa panique. Et j'avais pu voir l'humanité qui vivait en lui. J'avais eu raison. Ce long discours m'avait épuisé. Mais il avait touché la corde sensible du jeune homme. Lorsque j'eus fini, il me regardait encore. Jamais il ne me lâcha du regard. Un photographe aurait pu profiter de cette pose parfaitement immobile sans craindre le moindre flou sur ses photos. Car c'était ça, l'immobilité parfaite.
Ses yeux se détournèrent pour se fixer sur une chose que je n'osais plus voir. Je fermai les miens. La douleur devenait difficile à contenir. Même sans faire le moindre mouvement, j'avais mal. Ma jambe droite était hors service. Mon bras gauche m'envoyait des décharges régulièrement. Quant à toutes ces coupures, elle me vidaient lentement de mon sang. Mes larmes glissaient sur mes joues sans que je n'ai le moidre contrôle sur elles. Comment pouvais-je pleurer autant ? Après toutes les larmes que j'avais déjà versé, d'où sortaient ces dernières ?
Je sursautai lorsque j'entendis ses pieds frôler le sol. Mes yeux s'ouvrirent et se fixèrent de nouveau dans les siens. Il était si proche de moi. Moi allongée, lui accroupis. Il me dominait sur tous les plans et aurait pu m'abattre s'il l'avait voulu. Au lieu de cela, il posa une question simple. Le genre de question que n'importe qui peut vous poser à n'importe quel moment de la journée. Pourquoi étais-je comme ça ? Fallait-il réellement apporter une réponse à cette question ? Et surtout était-ce à moi de la lui donner ?
Le silence s'imposa. Et cette fois-ci, il fut complet. Les arbres s'étaient tus. Seuls demeuraient nos respirations. La mienne difficile, courte et saccadée, la sienne plus mesurée bien que tout aussi bruyante. Nous nous observions tandis que je cherchai une réponse correcte. Mais mes forces m'abandonnaient. Mes yeux semblaient se voiler lentement et je dus secouer la tête pour garder connaissance. Ce simple mouvement provoqua toute une décharge à travers mon corps et je lâchai un gémissement étouffé.
Puis, sa main s'avança vers moi. Lentement. Je l'observai faire sans réagir. De toutes façons, je ne pouvais rien faire. Physiquement, je ne pouvais plus lutter. Mentalemnt, j'espérais que quoi qu'il arrive, tout se passe trop vite pour que je ne puisse avoir le temps de comprendre. Mais, il s'arrêta. Il se refusa son geste et se redressa avant de s'éloigner de moi. Ma respiration reprit, et je lâchai un léger soupir. La peur avait traversé le visage du jeune homme qui avait lancé une phrase qui n'avait aucun sens. Seul les derniers mots m'étaient familier. "Pars". J'avais envie de lui hurler "Comment ?".
Il s'éloigna, retournant auprès de la carcasse de son ami. Il s'appuya contre l'arbre et se laisser aller au sol. Puis, dans une posture qui pouvait ressembler à une posture de protection, il arrêta de bouger. Et il ajouta quelques derniers mots. "Je ne peux pas t'aider". Je le regardai et mes larmes reprirent de plus belle. Evidemment. Qu'étais-je allée m'imaginer ? Qu'il me prendrais dans ses bras, me ramènerait à l'institut et que tout cela serait du passé ? Oui. Peut être. Mais j'aurais du ouvrir les yeux et me rendre compte que j'allais mourir, là, maintenant. J'étais à bout de souffle. Au bout du plongeoir avant un saut dans le vide.
Lentement, je tâchai de replacer les unes derrière les autres chacune de mes pensées. Mes forces ne seraient suffisantes pour un long monologue. J'allais devoir être brève. Tandis que l'eau salée continuait à se déverser sur mon visage, je me lançai, tournant la tête vers lui.
"Je... Je suis comme ça... Parce qu'il y a toujours moyen de croire... De se dire que ça ne doit pas s'arrêter... Je ne veux pas que ça s'arrête... Je ne veux pas mourir... Et... Mais... Je ne peux pas partir... Tu m'as détruite... Je... Aide moi... Je t'en supplie... Tu le peux... Alors..."
Mes mots se turent peu à peu. Le voile s'abbatait sur moi. Tout devint noir. La douleur s'envola et je sombrai enfin dans une sérénité parfaite...
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Dim 30 Oct 2011 - 20:50
Comment pourrais-je bien les aider alors que je suis incapable de me contrôler moi-même ? Cette question, lancée au minimum une fois par chacun de mes collègues, avait su trouver réponse lorsque ces derniers s’étaient réalisés au travers de leurs pouvoirs qu’ils avaient patiemment appris à maîtriser. En ce qui me concernait, nulle réponse n’avait su faire taire les échos de cette question résonnant sans cesse dans ma tête, recherchant désespérément une explication dans les méandres de ma mémoire. Avec autant d’ardeur que les templiers, je m’étais jeter à corps perdu dans cette quête de mon Graal qui me soulagerait enfin du poids de ce terrible fardeau qui affaissait mes épaules. Les élèves de l’Institut, les fidèles de ma communauté toutes ces personnes m’aidaient à m’approcher de ce rêve inaccessible. Mais à chaque fois que j’apprêtais à le toucher du bout de mes doigts, mes indéfectibles personnalités parasites me faisaient chuter de mon piédestal, m’enfonçaient dans un gouffre noir et profond auquel je ne pouvais y échapper. C’était alors que dans les moments les plus sombres de ma vie, une main tendre et rassurante se tendait vers moi sans aucune condition, me poussant à continuer à gravir ces sommets dont je n’osais même plus rêver.
Tu possèdes une grande force en toi, bien plus grande que celle que ces entités veulent te faire croire. Tu es capable de comprendre mieux que quiconque la douleur que ces jeunes mutants éprouvent et ton empathie pourrait un jour te permettre de sauver la vie de l’un d’entre eux. Ces paroles prononcées par mon père, je les gardais en moi tel un trésor inestimable, qui m’aidait à avancer dans mes moments d’errance. Je gardais le profond espoir que sa prophétie finirait un jour par se réaliser et j’œuvrais de toutes mes forces pour la voir s’accomplir. C’était la destinée qui m’avait été allouée, celle pour laquelle je me dévouerais corps et âme… une petite lumière dans cet horizon si sombre qui se profilait devant moi.
Alors que je ruminais ses quelques pensées dans un demi-sommeil, j’entendis au loin comme un appel au secours. Une petite voix qui se faisait plus audible à chaque instant. Quelques images floues apparurent dans mon esprit sans que je puisse clairement les définir. Des arbres tout juste éclairés par la lumière timide du jour, un jeune homme secouer par une mystérieuse colère et une tristesse sans égal, un corps minuscule et ensanglanté qui devait être la dépouille d’un animal et enfin une jeune fille, saisit d’une grande douleur, qui se trouvait être allongée sur le sol. Je ne pouvais pas voir son visage, ni deviner la raison de ses appels, mais un petit détail sans grande importance parcourut mon corps d’un frisson glacial. Sa chevelure d’un blond platine me rappela immanquablement ceux de notre jeune princesse qui avait trouvé refuge à l’Institut quelques années auparavant. Etait-ce vraiment les cris d’Enora que résonnaient dans mon esprit ?
Sans prendre le temps de m’attarder sur cette question, je bondis de mon lit et saisis à la hâte une robe de chambre suspendue dans mon armoire. Enfilant les chaussures nichées au pied de mon lit, je me précipitais dans le couloir bousculant de ça de là quelques élèves que la nouvelle de la disparition d’Alexandre avait ameutés aux abords de la salle de bain où le jeune homme s’était attardé la nuit dernière. J’ignorais tous des évènements de la veille et je n’allais certes pas m’arrêter pour m’en informer. En cet instant, seule la sécurité de ces deux jeunes gens me préoccupait. Il fallait intervenir rapidement et cela malgré les dangers auxquels nous serions tous trois immanquablement exposés.
La porte de l’Institut à peine franchie, je m’engageais sur le chemin forestier que je connaissais si bien. Un sentier que j’avais bien souvent emprunté et qui m’offrait toujours une impression de bien-être et de profonde quiétude. Etrangement, les sentiments que je nourrissais en cet instant étaient bien différent. La peur et l’inquiétude semblaient être les seuls maîtres de cette improbable course folle à travers les bois. Jamais l’ombre des conifères ne m’avait tant effrayé et la matinée automnale ne contribuait guère à me rassurer. Me fiant aux images que mon esprit m’envoyait, je suivais avec soin la trace des empreintes télépathiques des deux élèves. Au bout de quelques interminables minutes, je me trouvais subitement en face des élèves et de la dépouille mortuaire de l’animal. Si les images que j’avais perçues tantôt m’avaient aidé à me figurer cette situation, le spectacle qui s’imposait à moi dépassait en horreur le fruit de mon imagination. Le jeune homme, que j’identifiais bien vite comme étant Alexandre Wade, semblait en proie à une violente crise intérieure. Une mésaventure dont les pouvoirs qu’il ne parvenait plus à maîtriser étaient certainement la cause. En face de lui se tenait la jeune Enora couchée à même le sol et dont la vue me parcourut d’un frisson d’horreur. Les blessures clairement visibles que son corps avait subies semblaient si graves qu’elles auraient pu lui être facilement fatales. Malheureuse victime de la démonstration de pouvoirs d’Alexandre, elle semblait livrer dans un blâme les quelques dernières paroles de sa vie.
- Enora !
J’avais lancé ce nom dans un murmure à peine audible qui trahissait la peur que j’éprouvais en cet instant fatidique. J’avais des responsabilités envers elle et je me devais de tout faire pour la secourir. C’était une promesse discrète et profonde que j’avais adressé à mon meilleur ami avant son départ. En l’absence de Daniel, je m’étais juré de devenir le témoin discret de sa carrière à l’Institut Xavier, le preux chevalier qui repousserait tous les dangers qui se dresseraient sur sa route. Voilà pourquoi à présent j’accourais dans sa direction, décidé à faire taire cette douleur qui l’étreignait avec cruauté. Arrivé à sa hauteur je m’abaissais vers elle et la saisit dans mes bras, inquiéter par sa brève inconscience. Etait-elle réellement condamnée à vivre ses derniers instants. Je lui adressais ensuite quelques paroles dans le but de la rassurer, tentant de la convaincre qu’elle n’était plus seule dans cette épreuve.
*Ne t’inquiète pas Enora., je suis là tout se passera bien à partir de maintenant*
Agissant sur son subconscient, je tentais de faire disparaître tout sentiment de douleur, espérant qu’elle pourrait ainsi revenir à elle. Mon attention se porta ensuite sur le jeune homme qui me faisait à présent front. Semblant enfin avoir repris le dessus sur ses pouvoirs, il se réfugiait à présent auprès de la carcasse de l’animal, adoptant une attitude renfermée devant la douleur d’Enora. S’il était capable de la secourir, je me devais de le placer devant ses responsabilités.
- Alexandre, ne fais pas ça. Ne laisse surtout pas cette folie garder le dessus sur toi. Je sais ce que tu traverses et je crois pouvoir être en mesure de t’aider. Mais cesse de rejeter les mains qui te sont tendues et accepte de te battre contre cette perte de maîtrise. Si tu ne le fais pas maintenant, tu laisseras tes pouvoirs effacer en toi toute trace d’humanité. Enora ne mérite pas de mourir par leur faute et tu ne peux pas les laisser détruire ta vie de cette façon ! Alors je t’en supplie aides-la. Si tu le fais pas pour elle fait-le au moins pour toi !
Spoiler:
Hello les gars! Je sais vous allez me dire que c'est pas franchement génial comme post mais j'espère que vous trouverez tout de même ça potable... S'il y a le moindre problème redites-le moi. Je me ferais une joie de corriger mon texte.
Alexandre Wade Nouvel(le) Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Ven 11 Nov 2011 - 13:20
I'm not a perfect person... There are many things I wish I didn't do...
/ DÉSOLÉ POUR LE TEMPS. LA VIE IRL RÉSERVE PARFOIS DES SURPRISES... / Puis en plus c’est même pas bien ce que j’ai écrit …
« Et... Mais... Je ne peux pas partir... Tu m'as détruite... Je... Aide-moi... Je t'en supplie... Tu le peux... Alors..." » Et elle se tut. Elle se tut et s'immobilisa. Était-elle morte? Retirant sa tête de ses bras il la regarda. Elle respirait, mais pour combien de temps? Grimaçant, il vint repositionner son visage entre ses mains. Que devait-il faire maintenant? La ramener là-bas, affronter les regards, et dire tout haut 'C’est moi qui l'ai tué.'? Ou rester ici, sagement assis dans la boue, et attendre que son corps ne s'enfouisse dans la terre ramollie? Peut-être que s'il creusait et qu'il l'enterrait là, personne ne la retrouverait. Elle n'était rien d'autre qu'une adolescente. Une mutante à un âge où tout est possible. On penserait à une fugue ou quelque chose du genre. C'était possible après tout. Une fuite ou un départ, c'était son droit. Qui s'intéresserait à elle et à sa disparition de toute façon? Il y avait dans l'institut bon nombres d'élèves bien plus important que sa petite personne. Et puis sa mort, n'était qu'une mort de plus. Il n'aurait qu'à cacher son corps dans le bois une fois que son dernier soupire aurait retentit. Elle n'était pas la seule dans le monde à souffrir à cet instant précis. Elle ne serait pas non plus la seule à mourir. Tout meurt. C'est bien connu.
Mais pour l'instant elle n'était pas morte. Pour l'instant elle respirait. Elle n'était qu'inconsciente, évanouie. Et pour l'instant elle ne souffrait plus. Alexandre ignorait s'il devait s'en réjouir ou non. Si c'était une bonne chose ou si au contraire cela signait son arrêt de mort. Il n'était de toute évidence pas prêt à faire face à un quelconque professeur ou X-men de l'école. Il n'était pas prêt à affronter qui que ce soit de toute façon. Tu m'as détruite lui avait-elle dit dans ses derniers mots. Tu m'as détruite suivit d'un appel au secours qui lui était destiné à lui. Un appel au secours auquel il ne répondait pas. Peut-être parce qu'il ne savait comment y répondre. Il n'avait de son côté jamais accepté les mains qu'on lui tendait. Comment pouvait-il tendre à son tour la sienne? Il ne ferait qu'aggraver les choses. Il n'était pas parfait. Il était loin d'être parfait même. Il venait à nouveau de le prouver aujourd'hui en la détruisant, à ne l'aidant pas. Et il restait là, comme si elle n'était pas là. Comme si elle ne saignait pas. Comme s'il n'y avait pas le cadavre d'un animal anéantit à côté de lui. Une de ses mains se leva, venant tâter ce qui un jour avait été une tête de chien. Avec douceur il l’effleura du bout de ses doigts. « C'est fini maintenant. » Avait-il chuchoté. « Tu vas rentrer à la maison. » Il marqua une courte pause. « [color=#805041]Mais tu ne seras pas tout seul.[color] » Sans le quitter des yeux il fit un mouvement de tête dans la direction de la demoiselle toujours immobile à terre, les yeux clos.
Non. Il ne délirait pas. Mais lui parler ainsi le rassurer, même si le chien était déjà mort depuis un petit moment maintenant. Il lui parlait comme il l’avait toujours fait, sachant pertinemment que ce serait la dernière fois. Quand quelqu’un arriverait il devra l’abandonner, le laisser seul dans le bois, le laisser seul avec les asticots et autres insectes qui se régaleraient de ses restes. Pauvre bête. « Demain on ira à la mer. Tu as déjà couru au bord de… » Alexandre ne termina pas sa phrase. Quelqu’un s’était approché de la jeune fille. Un homme assez grand. Un homme au visage qui ne lui semblait pas inconnu. Il avait dut le croiser dans l’institut, au détour d’un couloir. Un professeur ? Un X-men ? L’un comme l’autre, peu lui importait. N’était-ce pas la même chose de toute façon ? Ils étaient l’autorité, ils étaient la loi. Il était l’autorité, il était la loi. Haussant des sourcils en le voyant se saisir de la victime, le gamin vint reposer sa tête contre ses mains. Quitte à recevoir une correction, mieux valait qu’il se fasse oublier pour l’instant.
« Alexandre, ne fais pas ça. » Ne pas faire quoi ? C’était trop tard. Tuer son chien, c’était déjà fait. Lui faire du mal , ça aussi c’était déjà fait. « Ne laisse surtout pas cette folie garder le dessus sur toi. » Ne pas la laisser sortir ? Quelqu’un avait tout fait pour que ce soit le contraire. Ne pas la laisser prendre le contrôle? Beaucoup plus facile à dire qu’à faire. « Je sais ce que tu traverses et je crois pouvoir être en mesure de t’aider. Mais cesse de rejeter les mains qui te sont tendues et accepte de te battre contre cette perte de maîtrise. Si tu ne le fais pas maintenant, tu laisseras tes pouvoirs effacer en toi toute trace d’humanité. Enora ne mérite pas de mourir par leur faute et tu ne peux pas les laisser détruire ta vie de cette façon ! Alors je t’en supplie aides-la. Si tu le fais pas pour elle fait-le au moins pour toi ! » Mais l'aider, il ne pouvait pas. Il n'en avait pas les capacités. La détruire, il le pouvait. La réparer, il ne le pouvait pas. Ce n'était pas si compliquer que ça à comprendre, si?
« Pourquoi les gens parlent-ils tout le temps? Ne peuvent-ils pas se taire? TAISEZ-VOUS! » Il s'était relevé, et reculé. Marchant sans s'en rendre compte sur un bout des restes de son animal, provoquant un léger craquement sous ses pieds. Il grimaça, resserrant ses poings. « TAISEZ-VOUS! » Continuant de reculer, son dos entra en contact avec un tronc d'arbre. Tronc d'arbre qui commença à émettre des craquements. Non. Ça ne devait pas recommencer. Resserrant davantage ses poings, ses ongles s'enfonçaient lentement dans ses paumes, mais peu lui importait. Il devait se calmer. Il voulait se calmer. « Tais-toi et va-t-en... » Puis il renifla, passa une de ses manches contre son nez. Sa tête lui faisait mal. Son corps entier d’ailleurs était source de douleur. S’il ne se calmait pas il ne tiendrait pas. C’était fatiguant de perdre le contrôle. C’était fatiguant de se sentir impuissant face à soi-même. Laissant échapper un rire nerveux, Alexandre vint attraper de sa mains gauche la manche de son bras droit, tirant légèrement dessus, tout en les regardant, tous les deux. Espérant qu'il se lèverait, et qu'il la porterait jusqu'à l'institut et que tout finirait bien dans le meilleur des mondes. Malheureusement ils n'étaient pas dans le meilleur des mondes. L'adulte n'allait sans doute pas partir de suite. La demoiselle allait sans doute souffrir un peu plus encore. Et lui, il allait être puni.
« C'est toi le héros. Fait ton boulot. » Avait-il lancé en montrant la jeune mutante. « Sauve la, et tue le méchant! C'est pas pour ça que tu es ici? C'est pas pour ça que tu es un X-men? Expose au grand jour tes talents. Vas-y. J'ai rien à perdre de toute façon. » Nouveau rire nerveux. « Je ne ferai rien pour elle... » ...parce que je ne peux rien faire d'autre que la tuer. Et il se laissa tomber, ses genoux retrouvant un contact plus ou moins brutal avec le sol. Le dos courbé, les bras lâches, la tête basse, il resta là.
Enora Lacourt Elève X-Men Delta
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Sujet: Re: And all we die... ♦ Enora Lun 23 Jan 2012 - 10:40
"No One to call, Everybody to fear Your tragic fate si looking so clear... As you're fucking Nightmare"
Un long couloir se dressait devant moi. Éclairé d'une manière quasi surnaturelle. Contre toute attente mes pas ne résonnaient pas devant l'immensité du couloir. Le seul son qui me parvenait était mon souffle. Une autre chose me parut pour le moins étrange. Je ne souffrais plus. La douleur s'était comme évaporée. Je n'avais plus mal. Et lorsque mes yeux se baissèrent, je constatais avec une étrange sensation que ma jambe était intacte et me soutenait. Je lâchai un profond soupir de soulagement avant d'être gagnée par l'inquiétude. Étais-je... Morte ?
"Non !"
Ma voix résonna dans le couloir, écho aux intonations amplifiées. Je me mis alors à marcher d'un pas pressé. Je ne pouvais pas être morte. C'était impossible. La mort ne pouvait pas être aussi cruelle. Un coup, j'étais la haut, souffrant le martyr, suppliant la seule personne encore présente mais qui n'était autre que celui qui me torturait. Et après je me retrouvai ici. Prise au piège de ce tortueux couloir. La panique m'ordonna de courir. Courir sans savoir où j'allais. Je devenais véritablement folle. Plus je courrais, plus le couloir était grand. Je finis par m'arrêter. Non pas parce que j'étais essoufflée, je ne ressentais rien de cela. Mais plutôt parce qu'il fallait que je me rende à l'évidence : courir ne servirait à rien. Je me laissai aller contre le mur. J'étais seule. Je commençais à avoir véritablement peur de cet endroit où je me trouvais. j'étais perdue. Coincée. Prise au piège de ce rêve qui n'en est pas vraiment un. L'espoir commençait même à m'abandonner, me donnant alors la certitude que j'étais morte.
Mais soudain, une voix s'éleva. Elle résonna dans le couloir, approchant tout d'abord comme une rumeur lointaine avant que je ne la comprenne.
"Ne t’inquiète pas Enora, je suis là tout se passera bien à partir de maintenant..."
Cette voix ne m'était pas inconnue. Bien au contraire. Je me redressai brutalement, en cherchant alors la provenance. Instinctivement, je me mis à crier son nom.
"David !"
La course reprit sur quelques mètres avant que de nouveau, je ne m'arrête. Je réfléchissais à vitesse accélérée. Si cette voix me parvenait, alors je n'étais pas morte. J'étais juste... Ailleurs. Et il allait falloir trouver un moyen de sortir de ce cauchemar aux allures réelles. Je fermai les yeux quelques instants. Et soudain, le calme fut rompu. Un grondement sourd s'élevait depuis l'extrémité du couloir. En plissant légèrement les yeux, je réalisai avec horreur que le couloir était entrain de se désintégrer. Je reculai de quelques pas avant de reprendre un course effrénée pour échapper à cette destruction. Mais cela se rapprochait. Ma course n'était pas assez rapide. Et finalement, dans un cri d'angoisse, je tombai. Mes pieds s'étaient élevés dans le vide et la chute avait commencée...
La douleur. Elle était toujours présente. Légèrement effacée par un procédé inconnu, mais toujours présente. Ce fut elle qui me fit comprendre que j'étais de retour sous les arbres et que les craquements que j'entendais étaient ceux des arbres. Je n'osai bouger, je n'osai parler. J'avais bien trop peur de raviver la douleur qui me replongerait dans un coma sans retour. Je restai inerte. Mais j'étais consciente.
Quelqu'un m'avait pris dans ses bras. À la discussion qui avait lieu, je devinai que je n'avais pas rêver. Comment l'avait-il su ? Je l'ignorais. Mais David était venu pour me sauver. Dans un faible murmure, je voulais prononcer son nom mais mes lèvres ne s'animaient pas. Je me contentai alors de les écouter. David tentait de raisonner Alexandre. Alexandre. C'était donc son prénom.
Il s'énerva. Il lui intimait de se taire. Le silence se fit autour de nous. Et il lui expliqua ce qu'il devait faire. Sauver la gentille, tuer le méchant. David devait être un héros. Mais ce que l'adolescent ne semblait pas comprendre, c'est qu'il n'y avait pas forcément de héros. Pour que le héros existe il fallait un méchant, un vrai. Or, Alexandre n'était pas le méchant mais la victime de l'histoire. Il était dominé par une force qu'il n'avait pas appris à contrôler et avait fini par abandonner la lutte.
Avec frayeur, j'ouvris les yeux. Mes pupilles étaient fixées sur David qui me regardait, inquiet. Mais ma prise de conscience semblait l'avoir déjà rassuré. Je lui souris faiblement, grimaçant légèrement sous l'effort que cela me demandait.
"David... Je... Comment...?"
Mon souffle se faisait court. Mes yeux se posèrent de nouveau sur mon corps meurtri, brisé. Le sang tachait mes vêtements, les rendant humides. Tout semblait douloureux. Mais rien ne l'était vraiment. David devait jouer la dessus. Comment, je l'ignorais mais je lui en étais très reconnaissante. Je tournai la tête vers le jeune homme.
"Alexandre..."
Ma voix était douce. Il y avait ce ton que l'on employait lorsque l'on voulait calmer les gens. Mais c'était différent. Cela sonnait presque comme de l'affection. Mes yeux verts ne lâchait plus son regard. Je ne voulais pas vraiment l'hypnotiser ni même le séduire. Je voulais seulement qu'il ait confiance en quelqu'un. Qu'il accepte que parfois, certains pouvaient avoir raison. Qu'il se tourne vers moi et qu'il m'accorde sa confiance.
"Pourquoi te mets-tu dans le rôle du méchant ? Un héros est inutile lorsque le méchant n'existe pas... Le seul méchant de l'histoire, c'est ce don que tu acceptes comme une malédiction... T'es tu seulement regardé dans un miroir en te remerciant de ce que tu es ? Tu es un mutant. Un mutant très puissant, peut être trop. Pourquoi vouloir être plus différent encore alors que tu vis dans un lieu où tous, nous sommes tes semblables ? Les Xmen ne sont pas là pour nous mater mais pour nous aider, nous laisser sur un sentier battu. Si tu t'aventures trop sur leurs frontières, alors oui, ils te remettrons à ta place. Cesse de les provoquer, plie toi un peu à certaine conditions... Tu verras que ta liberté n'en sera pas touchée d'avantage... Et surtout, tu y gagneras beaucoup. Une confiance, la liberté... Et des amis qui seront là pour veiller sur toi autant que tu essaieras de veiller sur eux..."
Je lui souris maladroitement. Puis, fatiguée, je me retournai vers David. Mes yeux montraient alors une crainte inégalée.
"Je... Je... David... J'ai peur... Je ne veux pas... Mourir..."