Pouvoir inconnu et inquiétudes (PV Charles Xavier)

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Pamela se tenait assise, bien droite dans le fauteuil de cuir sombre qui, avec son jumeau occupait le devant du bureau où le professeur Xavier conduisait son établissement comme une école et aussi parfois comme une navire de guerre ou une forteresse assiégée. Elle se sentait nerveuse. Un peu comme une colégienne qui attend la sanction dans le bureau du directeur. C'était somme toute stupide car Pam n'avait rien à se reprocher en ce moment.

Elle avait obtenu ce rendez-vous afin de pouvoir l'intégrer au mieux à l'institut. En effet, elle avait été bien incapable de dire en quoi consistait son pouvoir et certains parmis les éducateurs, ces fameux X-men, n'étaient pas sûrs de l'étendue exacte de ses capacités. Par mesure de précaution, Jean, l'infirmière lui avait pris rendez-vous avec le proffesseur afin qu'il l'observe attentivement. Une fois en connaissance de son pouvoir, Pam pourrait intégrer les équipes de travail et les groupes d'exercice des autres élèves de l'Institut.

Pam se dit qu'elle profiterait de ce tête-à-tête inespéré pour raconter au professeur son inquiétante agression et les questions curieusement insistantes que le curieux mutant avait posé au sujet du professeur et de l'Institut. Elle en était là de ses réflexions lorsque les portes à double battant du bureau s'ouvrir pour laisser la place au professeur, les mains croisées sous le menton, roulant dans son fauteuil. Pendant qu'il faisait le tour du bureau pour y appuyer ses coudes, Pam s'était levée, réflèxe machinal d'ancienne collégienne et avait balbutié un "Bonjour Professeur" qu'elle voulait assuré et poli.

Plongé dans d’obscures pensées, le regard tourné vers d’autres horizon, le professeur regardait d’un œil distrait ses élèves d’amuser dans le parc de l’Institut. De nombreux évènements s’étaient déroulés depuis les attaques du FLM contre les habitants de la ville de New-York et de son école. Des évènements qui fragiliseraient les relations déjà fortes ambiguës entre les peuples humains et mutants. Charles le savait bien pour l’avoir déjà expérimenté, la moindre des étincelles suffirait à faire éclater ce conflit silencieux et passif en une guerre qui bouleverserait le monde à jamais.

Combien de fois des incidents semblables s’étaient-ils produits l’éloignant de ces fonctions premières de directeur ? Il était bien loin le temps où il se croyait capable d’établir une harmonie nouvelle avec ses frères humains. Le temps à cette curieuse manie de vous rappelé que vos rêves exigeaient de votre part application et sacrifice. Les années étaient bien souvent ingrates et emportaient avec elles leurs lots de regret et d’échec qui pouvait vous déstabiliser ou vous renforcer dans vos convictions. Elles vous amenaient à construire lentement mais sûrement des lendemains meilleurs qui pouvaient en une fraction de seconde être balayé par une tempête meurtrière et dévastatrice. En y regardant de plus près, une seule chose avait su survivre à tous les tourments, cette école et sa vocation première d’accueillir et de protéger ces jeunes mutants. Ces murs constituaient la fierté du professeur et les jeunes gens qui y vivaient une raison supplémentaire de mener ses combats.

Sans oser se l’avouer, il les aimait tendrement ces jeunes témoins de l’Histoire qui demain constitueraient l’avenir du peuple mutant. Chacun d’eux était un cas unique, une pièce de ce magnifique puzzle que Charles s’évertuaient à assembler. Leurs dons particuliers et leurs personnalités en faisait des personnes exceptionnelles et différentes qui évoluaient dans un univers unifiés et sécurisant dignes des rêves du professeur. Mais n’était-ce pas une utopie alors que le monde grondait au dehors contre ces étudiants, les désignant comme des armes mortelles, des monstres dont la société humaine devait être protégée ? Une utopie ! Telle aurait certainement été la désignation de son vieil ami Erik Lehnsherr qui depuis longtemps avait refusé cette option. Charles cependant à s’associer à sa vision, convaincu que l’espoir et la paix constituaient les meilleures armes pour l’héritage qu’il désirait léguer aux futures générations.

Sortant peu à peu de ses pensées il délaissa la surveillance de ses élèves pour retrouver la jeune Pamela qui l’attendait dans son bureau depuis déjà quelques minutes. La jeune fille n’avait rejoint les rangs de l’Institut depuis fort peu et ne connaissait que bien peu de chose sur sa mutation. Sa soif de découverte et de recherche l’avait amenée à réclamer l’aide du professeur pour qu’il l’assiste dans sa démarche. Xavier avait bien naturellement répondu présent et c’est un léger sourire aux lèvres qu’il la rejoignit dans son humble antre. Pamela semblait un peu et nerveuse et se leva précipitamment pour saluer son mentor. Ce dernier hocha légèrement la tête en un sourire, répondant à ses salutations.

- Bonjour Pamela ! Je t’en prie assieds-toi !

Il appuya son invitation d’un léger signe de la main et fit rouler son fauteuil jusqu’au devant de son bureau. Il laissa la jeune fille s’installer avant de reprendre son discours

- Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de te voir. Comment te portes-tu depuis ton installation à l’Institut ? Le docteur Grey m’a dit que tu souhaitais t’entretenir avec moi au sujet de tes pouvoirs. Est-ce exact ?

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- Bonjour Pamela ! Je t’en prie assieds-toi !

Tendant sa grande main vers le fauteuil qu'elle venait de quitter, le professeur fit signe à Pam de se rasseoir. Celle-ci s'exécuta. Le professeur poursuivit d'une voix calme et pausée :

- Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu l’occasion de te voir. Comment te portes-tu depuis ton installation à l’Institut ?

Pam eut un faible sourire.

- Ca pourrait aller mieux, professeur. Non pas que mon installation ce soit mal déroulée. Au contraire, je me plais beaucoup ici et tout le monde est très gentil avec moi. Mais j'ai eu d'autres petits problèmes.

Pamela se tut alors, pensant qu'il serait un peu geignard de parler de but en blanc de son agression. Le professeur poursuivit, pensant savoir ce qui la préoccupait.

- Le docteur Grey m’a dit que tu souhaitais t’entretenir avec moi au sujet de tes pouvoirs. Est-ce exact ?

Pamela hocha la tête.

- Oui, c'est une des raisons pour lesquelles je tenais à vous voir.

Pamela prit une profonde inspiration, comme lorsqu'on s'apprête à demander un gros service puis parla.

- Voilà. Je ne sais pas du tout en quoi consiste exactement mon pouvoir. Je sais juste que je suis capable de devenir toute molle, un peu comme une femme-caoutchouc. Mais ce que je voudrais savoir, c'est si je ne suis pas capable de faire plus que ça où même si je suis capable de faire autre chose. Je voudrais comprendre la logique de mon pouvoir et l'entraîner en rejoignant les programmes d'entrainement de l'Institut. Je me suis dis que vous seriez le mieux placer pour m'aider puisque vous êtes un des plus puissants téléphates de cette planète.

Pam se tut, tordant nerveusement ses mains.

*Et si il refusait de m'aider?* pensa-t-elle. *Allons Pam, ne soit pas bête!* lui répondit sa petite voix intérieure. *Pourquoi voudrais-tu qu'il refuse? Il est là pour t'aider, c'est son job. Tu n'es pas la première qu'il aide et tu ne seras certainement pas la dernière non plus!*

La première affirmation de Pamela rendit Charles perplexe. Il était loin de se douter que la jeune fille avait pu rencontrer des problèmes depuis son arrivée en ces lieux. Le bien être de ses élèves constituant un élément essentiel à leur bon épanouissement, il décida de s’arrêter quelques instants sur ces quelques petits problèmes qu’elle semblait avoir du mal à aborder. En constatant la gêne de la jeune fille, celui-ci lui adressa un sourire réconfortant et tenta de la rassurer.

- Tu aurais donc pu rencontrer des problèmes récemment ? Si tel est le cas Pamela n’hésite pas à m’en parler, je suis là pour ça. Puisque tu affirmes que tu t’es bien intégrée parmi nous, je suppose que tes difficultés concernent des personnes extérieures à l’Institut. Je me trompe ?

Le télépathe n’aurais bien évidemment eu aucun mal à découvrir les raison qui rendait Pamela si mal à l’aise, mais fouiller dans l’esprit de ses interlocuteurs ne faisaient pas partie de ses méthodes préférées. La discussion poussait ses étudiants à s’ouvrir de même à lui et ce n’était que grâce à ce moyen traditionnel que la confiance pouvait être instaurée.

Pamela s’attarda ensuite sur sa mutation. Comme bien d’autres mutants avant elle, la jeune fille cherchaient à comprendre la nature de ses pouvoirs. Cela n’avait en somme rien de surprenant et les quelques hésitations que Charles pouvait percevoir dans le comportement et dans les pensées de Pamela amusait le professeur.

- Je n’oserais prétendre que ma télépathie pourrait t’être d’une quelconque utilité dans tes recherches Pamela mais tu as raison. Je suis ton professeur et en tant que tel je suis là pour t’aider à comprendre tes pouvoirs et à les contrôler. Je suis ravi t’apprendre que tu souhaites te joindre à notre programme d’entraînement, cela démontre ta volonté d’aller de l’avant et une assurance concernant ta nature mutante. Toutefois j’aimerais effectuer au préalable quelques investigations pour mieux me fixer sur tes capacités. Je me contenterais de te poser une série de question et nous ferons ensuite quelques exercices afin d’en comprendre l’étendue. C’est un travail qui te demandera de l’application et de la patience mais qui se révèlera très gratifiants. Es-tu prêtes à t’y consacrer pleinement ?

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- ... Puisque tu affirmes que tu t’es bien intégrée parmi nous, je suppose que tes difficultés concernent des personnes extérieures à l’Institut. Je me trompe ?

Pamela hocha la tête lentement dans un signe d'affirmation. Après un gros soupir, elle vida son sac, les yeux lancés au plafond, un peu comme les petites filles qui récitent une leçon un peu trop longue ou trop compliquée pour elles.

- Ca c'est passé il y a cinq jours. J'ai été violemmet agressée par un mutant à la sortie du cinéma. Il s'est mis à m'insulter et à me frapper pour une stupide histoire de bousculade. Ce n'est pas tant pour l'agression en elle-même que je viens vous voir car ce qui est fait est fait et puis on s'occupe bien de mon moral. Si je tenais à vous en parler, c'est parceque le drôle de mutant m'a posé des questions sur l'Institut. Il voulait absolument savoir si j'y résidais.

Le professeur écoutait calmement, adossé à son fauteuil, les coudes sur les accoudoirs et les mains jointes par le bout des doigts devant son visage grave. Après avoir marqué une pause, Pam osa une conclusion.

- Qui j'étais lui était égal. Il ne m'a accordé de l'importance que parce que j'étais une mutante et que j'avais l'âge d'être une de vos locataires. Je crois qu'il recherche quelqu'un d'autre qui habiterait l'institut.

Le professeur semblait réfléchir. Un peu mal à l'aise Pam ajouta d'une petite voix :

- Je ne lui ai pas dit que j'habitais ici. Je lui ai inventé que je logeais à la cité universitaire mais je pense qu'il ne m'a pas crue. Il semblait vraiment obnubilé par l'Institut. Un vrai fou. J'avais beau lui certifier que non, il n'en démordais pas.

Alors que Charles s’attendait à ce que la jeune mutante lui parle d’une agression de la part d’un humain, elle lui fit rapidement comprendre qu’il n’en était rien. Pamela avait été la proie d’un mutant au caractère virulent qui lui posait des questions plutôt indiscrète au sujet de l’Institut. Le professeur songea premièrement à un membre de la confrérie dont le but était de retrouver l’un des membres de cette école. Si tel était le cas, ce n’était pas seulement avec Pamela qui lui faudrait discuter de cette bousculade mais également avec la proie de ce dangereux mutant. Après quelques brefs instants de réflexions, le regard du professeur se posa avec douceur sur le visage de son élève.

- Je suis navré Pamela que tu te sois ainsi trouvée en si mauvaise posture. Comme tu as pu le constater, certaine mutants ne sont pas nourris par de bons sentiments et peuvent parfois user de leurs pouvoirs de façon bien détestables. J’espère cependant qu’il ne t’aura pas fait trop de mal.

Il replongea ensuite dans ses pensées, pesant bien chacun des mots qu’il pourrait adresser à la jeune fille. L’idée même d’un combat ou leurs pouvoirs deviendrait des armes meurtrières effrayaient la plupart de ces jeunes gens, craignant déjà suffisamment de faire du mal à leur proche. Il était donc inutile d’effrayer la jeune demoiselle. Xavier s’interrogeait également beaucoup sur l’identité et les raisons qui poussaient son agresseur à tant de curiosité. Ne désirant pas immédiatement faire usage de sa télépathie, il se contenta d’interroger Pamela afin de découvrir ce qu’elle savait déjà.

- Dis-moi Pamela, ce mutant à quoi ressemblait-il ? Quelles questions t’a-t-il donc poser sur l’Institut ?

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- Je suis navré Pamela que tu te sois ainsi trouvée en si mauvaise posture. Comme tu as pu le constater, certaine mutants ne sont pas nourris par de bons sentiments et peuvent parfois user de leurs pouvoirs de façon bien détestables. J’espère cependant qu’il ne t’aura pas fait trop de mal.

Pam eut un petit sourire encourageant. Elle montra du doigt le petit pensement qui recouvrait son sourcil gauche.

- Rassurez-vous, à part ce petit bobo-là, il n'a pas réussi à me toucher. Mon corps a réagi comme un système d'autodéfense. Je suis devenue aussi visqueuse que de la boue. Même en me tirant plusieurs balles dessus, il ne m'a pas blessée.

Le professeur semblait beaucoup réfléchir. Il questionna plus précisément :

- Dis-moi Pamela, ce mutant à quoi ressemblait-il ? Quelles questions t’a-t-il donc poser sur l’Institut ?

Pam plissa son petit front pour réfléchir à son tour.

- Il avait des cheveux noirs et longs, coiffés à l'iroquoise. Et puis il avait d'énormes tatouages sur un de ses bras... le droit je crois. Il avait aussi deux énormes griffes noires qu'il faisait sortir du dos de chacune de ses mains. Il ne m'a pas posé de questions très variées. Dès qu'il s'est apperçu que j'étais une mutante il m'a demandé : "Tu vis chez Charles?" puis quand j'ai nié, il m'a frappée pour me faire avouer. Il était persuadé, à juste titre, que j'habitais ici. On aurait dit qu'il n'aurait pas souffert une autre réponse que "oui". Mais comme je ne lui ai pas répondu et que je me suis enfuie, il n'a pas eu l'occasion de me poser d'autres questions.

Le professeur écoutait toujours, les mains jointes devant son visage. Pam se risqua à une petite question :

- Ma descritpion vous dit quelque chose?

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