James Tucker Agent du B.A.M. Alpha
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| Sujet: Bonnie and Clyde jouent au Docteur [PV Lisbroutha] Mar 26 Juil 2011 - 21:00 | |
| ~ Vous savez pourquoi les hôpitaux font peur à la plupart des gens ? Parce qu'ils sont la mort. Au propre, comme au figuré. Ce ne sont pas des endroits très sains, ni qui évoquent un sentiment chaleureux, non. Cette façade blanche immaculée qu'on leur colle à chaque fois n'est là que pour mieux cacher la noirceur de ce qui se passe dans ces lieux. Secrets, mensonge, petits meurtres dissimulés... Oui, un séjour à l'hôpital, c'est encore mieux qu'une partie de Cluedo d'enfer. Mettre sa vie entre les mains de parfaits inconnus en pensant que tout ira bien, quelle autre démonstration éclatante de la bêtise humaine. Laisser des mains farfouiller votre chair, les laisser écrire ces ordonnances de traitements qui vous assomment, entendre cette voix mielleuse et ces paroles doucereuses qui se veulent réconfortantes. Et voir ce regard qui trahissait l'hypocrisie de la véritable pensée. Vous n'êtes pas grand chose, après tout, dans cet infernal va et viens de corps numérotés, de patients à traiter et d'organes à modifier. Non, pas plus qu'un numéro, sur une feuille de rendez-vous. Le tout, à un coût exorbitant bien entendu. Sinon, quel intérêt que de perdre son temps - et ses outils - plongé dans vos intestins ? Mais, le plus effarant dans tout ce système n'est pas là encore. Non, le plus effarant ne saute aux yeux que lorsque la terrible évidence est mise à jour. Une évidence telle, qu'on n'y pense pas avant. Vous vous en rendez brièvement compte lorsque vous passez sur la table d'opération avant d'oublier. Alors allongé et impuissant, l'esprit perdu dans des limbes fantasmagoriques, tous ces visages masqués et aseptisés tournent autour de vous tels d'énormes masses informes et indéfinissables. Vous entendez vaguement quelque chose et alors, vous vous dites l'espace d'un instant, un seul mais terrible instant, que ce visage derrière le masque qui vous regarde en ce moment même pourrait être n'importe qui. Oui, absolument n'importe qui.
Assis au volant d'un véhicule aux couleurs caractéristiques rouge et bleu, la vitre baissée pour profiter de la fraîcheur convoitée d'un courant d'air, Dimitry patientait tranquillement à un feu rouge, observant l'hôpital désormais bien en vue. Avec sa coéquipière Julia sur le siège passager, éventuellement discutant de choses et d'autres - ou pas - pour faire passer le temps, ils étaient en opération "récupération" pour le compte de personnes dont la moralité n'atteignait pas le quart de celle que Dimitry et Julia pouvaient réunir à eux deux. C'est dire. Le feu passant au vert, il roula tranquillement vers l'entrée réservée au service d'enlèvement de la morgue. Évidemment, leur camion était un faux, leurs papiers étaient des faux, et eux même n'était pas réellement là pour enlever un corps mort. Le principe était simple. Sous couvert des services de la morgue, ils devraient en effet enlever un corps, mais celui-ci était loin d'être mort, oh ça non. Toutefois, la cible à récupérer ne se situait à vrai dire pas vraiment à l'endroit ou ils étaient sensés faire leur boulot. Et c'est là que résiderait la partie la plus délicate de leur opération : avoir l'air assez antipathiques et sûrs de ce qu'ils faisaient pour qu'on n'ait pas envie de leur poser de questions trop dérangeantes. La femme qu'ils devaient récupérer était sensée être en convalescence, dans une chambre seule car celle-ci présentait parfois des signes de trouble du comportement associé à une possible violence mineure. En somme, c'était la leur livrer sur un plateau d'argent. Mutante, celle-ci avait attiré l'attention de certaines personnes et c'était sur les deux compères qu'était tombée l'ingrate tâche de récupération. Ainsi, étaient-ils sur le point de commettre un enlèvement.
S'engageant dans l'allée qui menait à l'entrée de l'hôpital qui les concernait, ils avaient déjà vu et revu la disposition des lieux et les procédures à effectuer. Un petit coup d'infiltration solitaire n'avait pas fait de mal et permit d'avancer grandement la tâche de plannification. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Alors c'est parti mon kiki. Passant la barrière qui se leva à leur approche, il se gara proche de la sortie.
_ Et voilà, c'est ici qu'on descend joli cœur. Tu verras, c'est comme livrer une pizza, mais en plus marrant. »
Descendant, il fallait sortir et déplier le brancard. Sous l'uniforme de la morgue, Dim avait toutefois quelques petites surprises au cas où. Ils avaient aussi des sédatifs pour neutraliser la cible et la faire passer pour une morte. Ainsi que des faux badges d'accès, même si ceux-ci ne survivraient pas à un contrôle moyennement poussé.
_ Franchement, Bonnie and Cyde peuvent aller se rhabiller... »
Et, mettant ce masque d'hygiène sur le visage, il devint alors l'un de ces anonymes n'importe qui. » | |
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