Accept and Shut up [Pv Apou]

Maria frissonnait, à genoux sur le sol. Pieds et mains ficelés avec fermeté, elle sanglotait tristement, comme parcourue de petits spasmes nerveux et de tremblements fébriles. Sur ses joues noircies d'une trainée de mascara, les larmes coulaient à flot mais aucune tristesse ne pouvait se traduire dans son regard, car c'est de terreur qu'il s'agissait. Sur sa bouche se découpait un épais ruban adhésif parmi la crasse salissant son visage innocent... et sur celui-ci, d'ailleurs, pouvait être lus les mots "ShuT Up" en lettres grasses et grossières marqués à l'indélébile.

Maria était bavarde de nature, et vint un moment où les pleures et les supplications deviennent vraiment... insupportables. Il y a des gens comme ça, à force de les entendre se lamenter continuellement pour des broutilles, car ça l'est, à défaut d'être humain ont pourtant le don d'infliger la migraine a qui pourrait les entendre. Et Célestine Wright n'est pas sourdre, mais surtout ne veut rien savoir. Qu'est-ce que pourrait être un instant de douleur à une vie d'affliction après tout ? C'est un fait, des gens pouvait envier Maria à cet instant même, c'était une réalité.

Elles se trouvaient toutes deux dans la chambre d'un vielle immeuble, sixième et dernier étage, dont les murs et tapisseries étaient digne d'un conte de la crypte : recouverts de moisissures ci et là, d'humidités et autres saletés dont l'origine restait douteuse. Un air vicié, un semblant d'anarchie parmi le mobilier et les bibelots, quelques graffitis sur le murs, une poignées de seringues usagées dans un recoin de la pièce laissant présager que l'endroit eut servit à d'éventuels junkies auparavant. Il y régnait une atmosphère glauque, l'éclairage étant faible et surtout défectueux laissait percevoir cette fine brume de poussière en suspension dans la chambre.

Cel s'était appuyée contre le rebord de la fenêtre tandis que Maria, au centre de la pièce continuait de sangloter, ses petits gémissent aigus étouffés par son ballon. Les yeux de Miss Wright observaient la rue en contre bas, ses verres teintés perchés au bout de son nez comme pour ne pas gêner sa vision parmi les ténèbres de cette nuit froide et lugubre. Elle semblait visiblement en mission, contrat lié certainement à cette fiévreuse Maria séquestrée par la jeune mutante... A son oreille se tenait une oreillette par laquelle l'on pouvait entendre les chuchotements de ce qui devait être son coordinateur du moment.

- Reçu.

Célestine se dégagea alors lentement de l'encadrement de la fenêtre et se dirigea vers Maria, démarche féline et légère, inexpressive à souhait cependant, ses yeux dissimulé derrière ses lunettes noires toisant d'un regard impassible la si pauvre jeune fille. Tout en se déplaçant, Cel se saisit doucement de son émetteur radio préalablement rangé dans la poche intérieur de son blouson de cuir noir et s'empara de son oreillette à présent tenue dans sa main. Elle s'accroupit à ses côtés et fit glisser le téléphone dans le décolleté de la jeune humaine qui frémit aussitôt de peur, mais alors que Cel fit un geste pour installer l’oreillette au tympan de sa victime, celle-ci un mouvement de recul.

- C'est Daddy. Tu ne veux pas l'entendre ?

dit-elle d'une voix calme.

Maria s'apaisa... si on pouvait appeler ça "s'apaiser" vraiment, et Célestine finit par installer délicatement le gadget dans le creux de son oreille.

- Allo ma chérie ? C'est moi... Je... Je... Ils... enfin il y a eu des complications.
Je... Je t'aime Maria. Il faut que tu le sache. Tu es ma fierté, tu le seras toujours tu entends ?
Je voudrais temps être là, et te sortir de là. Mais... Il y a ta mère et ton frère, ici avec moi. Et ces hommes ... ces hommes pointent leurs armes sur eux. [pleures désespérés]
J'ai du... humf... J'ai du faire un choix... Ne m'en veux pas ma chérie...

A cet instant, Maria se mit à pleurer à son tour. Le désespoir la gagna, et son père en rajouta...

- Je t'aime Maria, puisses-tu me pardonner. Je suis désolé pour tous ses problèmes si tu savais... Je suis indigne de toi Maria... J-je t'aime ma petite fille, je t'aime tu entends ? Je t'aime.

A pactiser avec le diable, on finit toujours par se bruler les ailes. Le père de Maria connaissait les risques et savait pertinemment qu'un engagement avec la mafia Russe devait être respecté... coûte que coûte. Aujourd'hui, c'était sa fille qui en payait les pots cassés, et demain il s'agira de son fils, puis de sa femme. Ensuite, s'il n'avait toujours pas réunis ces cinquante mille dollars de dette, c'est à ses petits doigts que les Costard-cravates s'en prendraient. Et Cinquante mille dollars, pourtant, c'était peu cher pour le prix d'une vie... La vie de Maria.

Célestine toisait d'un regard neutre la scène, toujours accroupie non loin, laissant au père distant le soin de s'expliquer avec elle par le biais de la radio. La mutante n'avait rien à dire, ce n'était pas son rôle d'interférer dans le choix que font les gens puissent-ils être victimes ou bourreaux, ce n'était pas ses oignons. Certes, Maria n'avait rien demandé quant-à-elle, mais soit, elle ne serait probablement pas attachée, là, sur cette moquette poisseuse si elle avait pensé ne serais-ce qu'une seconde d’épargner le portefeuille de son père endetté au lieu de laisser s'exprimer librement ses caprices et ses pulsions dépensières.

- Il est temps.

Célestine reprit possession de ses effets, débarrassant Maria de l'émetteur radio, et se redressa. La jeune humaine, quant elle, semblait soudain beaucoup plus énergique ! Elle se fit tomber sur le côté, rampant déjà tel un limaçon en direction de la porte menant au couloir... A quoi bon ? La porte était fermée et la gazelle solidement ligotée, comment pouvait-elle encore chercher à se défiler ?

- Okay... Ne complique pas les choses.

Un pas vers elle et Célestine l'empoigna par les talons, et tout en la tirant vers elle, la fit glisser sur le sol. Elle lui décocha un coup de poing magistrale direction les gencives et Maria s'en trouva sonnée aussitôt, du sang dégoulinant depuis ses narines, immobilisée immédiatement tel une vache frappée par un pistolet d’abattoir...
Célestine se redressa, se déplaçant à présent dans la pièce. Elle s'empara d'une vielle chaise rongée par les termites et la déposa à quelques pas de Maria pour enfin y poser soigneusement l’émetteur radio sur son siège, ainsi Daddy et Maria pourrait toujours s'entendre... Célestine se saisit ensuite d'un jerrican auparavant posé sous une table, ses mitaines de cuir craquelant sous sa poigne enserrant la poignée, elle observa la jeune femme un instant, interpellée par son mouvement. Celle-ci remuait péniblement de la tête, cherchant à retrouver ses esprits, ressemblant alors à une bête malade cherchant à se redresser péniblement.

Aucune pitié dans le regard de Miss Wright, ni aucune satisfaction d'ailleurs... Ce n'était qu'un contrat, elle se limitait à son boulot, à ce qu'on lui avait demandé de faire. En fait, Maria ne valait guère plus que le loyer d'un appartement tout aussi délabré que celui-ci... Maria ne valait rien, et le pourquoi de sa perte n'avait aucun digne sens. Célestine marqua un léger soupir, elle s'approcha de Maria et l'aspergea d'essence sans plus de cérémonie, offrant une douche tiède à la jeune fille qui gémissait encore sur le sol, soumise et impuissante, fragile et blessée... parée pour le brasier.

Invité

- Dois je comprendre que tu es un incapable?
Homme de Pierre : - Non mon Seigneur, malgré que certains de vos descendants ont été caché, je ne les ai jamais perdu de vue…
- Déjà le deuxième descendant… J'espère pour toi qu'ils seront vraiment à la hauteur, ou sinon ce sera toi que je punierai.
HP : - Et j'accepterai avec honneur votre Punition mon Seigneur, mais n'ayez de crainte, sa vie en dehors du Clan en a fait une personne encore plus efficace pour vos projets.

Voici un brin de la conversation qui avait lieu au pieds de la bâtisse ou se trouvait en ce moment une des arrières arrières arrières… petites filles d'En Sabah Nur, une fille qui semblait avoir hérité d'une partie de la force et de la résistance de son ancêtre d'après les paroles du Général de Pierre, cet homme dont le corps graniteux n'était que l'image de son immortalité mais qui était le gardien, celui qui veillait et écoutait les messages de l'avenir. D'après lui cette femme nommée Celestine avait une importance capitale et devait rejoindre le Clan, les siens… Ce qui est amusant c'est que pour l'instant les principaux membres du Clan recherchés viennent de parias qui avaient caché leur enfant de peur que l'homme de pierre les juge faible et les tue. Amusant paradoxe, vraiment amusant…

Apocalypse s'avança vers l'entrée des lieux mais le Général de pierre vint ajouter quelques mots d'un ton toujours aussi humble et soumis… Oui au moins celui-ci était un Cavalier Immortel des plus soumis et fidèle, jamais il ne tentait de trahir son maitre ou de venir le poignarder dans le dos, et pourtant dans le temps il était son premier ennemi… Bref, Apocalypse s'arrêta pour écouter les conseils de celui qui pouvait tout entendre et voir d'une certaine façon, chose qui faisait que ce Général était toujours aussi important pour le Premier, important car il était plus qu'une arme, il était la clé permettant de tout préparer et prévoir.

HP :- Mon Seigneur… Elle correspond parfaitement à ce que vous recherchez mais je vous préviens, elle n'est pas une de ces soumises qui vous écoutera sans raison, montrez lui que c'est son intérêt…

En Sabah Nur fit un signe de tête positif et entra dans ces lieux, d'un pas lourd pour prendre l'escalier, venant monter les étages un par un, arrivant dans un couloir face à un homme qui avait sortit son arme en entendant arrivé le mutant, un homme qui savait que normalement cet étage était inoccupé et vu la mission en cours, cela pouvait être pour lui qu'un flic ou autre chose de négatif. Même si Apocalypse n'avait rien avoir avec les forces de l'ordre, il avait raison sur un point, cette présente était bien négative pour lui.

Homme de mains : - Pas un pas… Mais vous êtes quoi vous? Echappé du cirque des monstres?

Dit il en pointant son arme vers En Sabah Nur, se pensant en force vu l'arme vers l'être et osant même se moquer d'une apparence monstrueuse. Apocalypse le regarda sans répondre, avançant vers celui-ci qui se mit à tirer dessus, tirant plusieurs fois, des détonations que devait surement entendre Celestine à ce moment la, mais toutes les balles vinrent s'écraser contre la peau et l'alliage du corps du mutant, sans le chatouiller. L'homme prit sa petite radio d'épaule et vint prévenir sa collègue d'un ennui, tirant les dernières balles de son chargeur…

HM : - Soda, décroche vite…Argh… TZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ

Le bruit a la fin ressemblait à celui c'une tronçonneuse, enfin sans le moteur, juste le bruit d'une sorte de scie mécanique qui trancherait quelque chose. En faite c'était cela, le bras d'Apocalypse transformé en Scie circulaire et qui venait de s'allonger pour trancher l'homme de main en deux, arrosant le couloir du sang de cet humain stupide… Tout en finesse et délicatesse, la scie redevenant une main et Apocalypse reprenant sa route vers la pièce ou devait être cette fameuse Soda… Qu'elle n'ait point de crainte, il ne comptait pas la décapsuler et la boire, juste avoir une conversation avec celle-ci. Sans attendre il entra dans la pièce ou se trouvait sa descendante, et non il n'ouvrit pas une porte… Non mais vous l'avez déjà vu ouvrir simplement une porte? Il traversa simplement le mur pour faire face à la scène ou se trouvait Celestine et la petite damoiselle qui avait un parfum Super Sans Plomb 95 octane…

- Célestine Wright, finissez et suivez moi…

Dit il assez froidement et d'un ton autoritaire alors que l'être de plus de deux mètres avait son visage gris et son armure recouverte du sang de l'homme de main.

Le visage de Célestine pivota sur le côté, yeux en coin pour le récepteur radio l'interpellant. Son collègue montant la garde non loin lui ordonna de décrocher, le tout accompagné d'un ultime râle d'agonie suivit par le vrombissement d'une tronçonneuse ! Célestine dégaina rapidement l'un de ses Raging Bull, s'approcha doucement de la porte, et laissa Maria s'étouffer avec ces vapeurs d'essence auréolant sa faible carcasse encore quelques secondes... Mais c'est au moment où elle voulu poser sa main sur la poignée de la porte qu'une imposante silhouette fit son entrée dans la pièce, traversant le mur à ses côtés comme si de rien n'était !

Célestine ne put que se reculer rapidement, observant l'homme tandis que son talon se heurtait à la jeune fille ligotée et gisant au sol derrière elle, ce qui la fit stopper. Non pas qu'elle était dégoutée de son apparence, de ce détail Célestine s'en fichait éperdument, mais plutôt se plaçant sur la défensive vu cette entrée surprenante. De plus, cette carrure impressionnante et ce sang dégoulinant sur cette étrange armure étaient de sinistre augure, ajouté à cela venait ce visage synonyme de mutation rimant en toute logique avec Pouvoir. Mais encore, comme si tout ceci ne suffisait pas, voici qu'il l'appelait de son prénom et de son nom... Il la connaissait, il savait où la trouver... Mais ni peur, ni angoisse fut ressentie pour autant, on connaissait Célestine pour son sang froid et sa façon de percevoir la mort avec tellement de déconsidération, il s'agissait plutôt de surprise et de questionnement.

Elle sembla néanmoins se détendre lorsqu'elle prit conscience de ce que l'étranger lui disait, lui quémandant de terminer son travail et de la suivre. Ce fut tout ce qu'il désirait alors ? Bien... Célestine pouvait s’exécuter à accomplir sa mission, mais le suivre, vraiment ?
Miss Wright, plus décontractée, marcha en direction de la table sans pour autant quitter du regard l’étrange individu et attrapa cette lampe allogène dissimulée sous une épaisse couche de poussière et de toile d'araignées qui y était posée. De suite elle s'avança vers Maria, et d'un geste unique vers le sol, fit éclater l'ampoule dans une giclée de petites étincelles venant mettre le feu à l'essence : flammes naissantes et grandissantes, feu intense et affamé, Célestine fit éclore le brasier !

Maria hurlait à gorge déployée, se tortillant en tous sens comme possédée et tiraillée de toute part par la douleur. Crépitante petite Maria en souffrance maintenant en feu, ses mouvements rapides et rendus fou par la torture de ces flammes dévorant sa chair propageaient dans son sillage un début d'incendie. Célestine s'en écarta, faisant un pas vers son homologue mutant, elle prit la parole en ouvrant la porte à ses côtés malgré cette entrée de fortune que c'était improvisé le colosse, l'invitant à pénétrer dans le couloir le premier afin de garder un œil sur ce dernier :

- Ne trainons pas. Je vous suis.

Évidemment, Célestine n'était pas décérébrée et elle envisageait bel et bien de prendre la poudre d'escampette dans une direction opposée à celle de l'intrus. Mais qui sait parlerait-il de choses sensées et intéressantes quant à lui ? Il n'avait que quelques secondes pour en venir au fait, Célestine avait déjà dans l'idée de lui fausser compagnie...