Derrière tout patriarche se cache un père (suite)

Charles avait durant quelques minutes discuté avec Erik des difficultés que tous deux rencontraient avec leurs enfants. Il n’était pas certain que son vieil ami ait vraiment pu prendre conscience des reproches qu’il le lui avait adressés et restait persuader que cette affaire n’en resteraient pas là. Malgré tout il avait accepté la proposition de son interlocuteur de rejoindre un lieu plus propice à la discussion et il l’avait tout simplement invité à rejoindre son bureau. Laissant leur progéniture récupérer lentement de leur mauvaise expérience, les deux patriarches longeaient les couloirs de l’Institut. Xavier avait rendu la présence de Magnéto invisible aux yeux des X-men et des élèves, espérant que cette petite manœuvre rassurerait son ami sur ses intentions on ne peut plus pacifiques.

Sans trop de difficultés, ils parvinrent jusqu’au bureau de Charles et entrèrent tous deux avant que le professeur ne referme la porte derrière lui, interdisant ainsi l’accès à la plupart de ses protégés. Cette parade n’avait rien d’inhabituelle puisque c’était le cérémonial qui accompagnait la plupart des réunions importantes qu’il organisait. Son fauteuil roula alors jusqu’à son bureau et il invita Magnus à s’asseoir en face de lui. Il ne put s’empêcher de sourire lorsqu’il aperçut, dissimulé sous une pile de dossier, l’article qu’il avait eu le plaisir de parcourir tantôt. Ce texte d’apparence tout à fait anodine avait paru dans un magazine qu’il l’était tout autant. Qui aurait pu imaginer que l’auteur du texte qui s’était vu discerner « le Prix de l’Eté de Scifi Magazine » n’était personne d’autre que Magnéto, le mutant craint par la plupart de ces mêmes lecteurs qui avaient apprécié cet écrit de très bonne qualité. Peu de personnes connaissaient son nom véritable et si David n’avait pas su révéler la supercherie, seuls les fans de science-fiction auraient eu connaissance de son existence.

Charles s’en saisit alors et le tendit à son vieil ami, presque amusé par cette situation, sourit et lança de bon cœur.

- J’ignorais que tu tenais tant à te lancer dans une carrière littéraire. Devrais-je donc te féliciter pour ce prix glorieusement remporté ou critiquer quelques peu les idées que tu y as exposé? Mais parlons plus sérieusement, A quel sujet tenais-tu tant m'entretenir?

Spoiler:

La confiance n'était pas là du tout, Magnéto n'aimait pas cet endroit à cause de tous ses fanatiques envers une cause impossible, envers une cause qui dépassait bien les termes du rationnel. Est-ce qu'ils sont naïfs? Oui beaucoup trop encrés dans un modèle social et un modèle culturel pour comprendre les autres, pour certains d'entre-eux, ils n'existent que les méchants de la Confrérie et d'un autre coté, les gentils X-Men, prudes et intelligents. Peu de gens avait une grande humanité et malgré ce que dis les gens de l'âge d'or, Magnéto pouvait être considéré, étant une personne ayant beaucoup d'humanité d'un certain coté.

Acceptant le choix de Xavier pour s'asseoir, Xavier a sorti quelques choses de très étrange, attendez, il lisait vraiment de la science-fiction, ce vieux croulant là ou il a simplement écrit le véritable nom de Magnus sur Google pour retrouver ses nombreuses histoires, décrivant à la fois une partie de sa vie, de son malheur et de ses rêves. C'était quand même très étrange que Xavier lui fournit ce document, il a eu un petit rire, un petit rire sincère en montrant la fameuse revue. Toutefois, les questions de Xavier étaient un peu blessantes envers Magnéto.

-Hum. Je ne crois pas que tu me connais encore beaucoup, oui tu connais mon passé et mon histoire, mais tu ne connaissais pas mes rêves. Tu crois réellement que je voulais devenir un leader terroriste quand j'étais jeune? Quand, j'étais jeune, je lisais toujours de la science-fiction, cela me permettait un peu de m'enfuir de la réalité des problèmes économiques et sociales de mon époque. Je lisais souvent du Zamiatine ou de l'Huxley.

Même après la guerre, je lisais encore du Orwell et du Dick, je voulais devenir un écrivain de science-fiction avant. Tu le savais ça? Alors, cela compense un peu mon désir d'enfance, d'écrire un peu, alors si tu critiques mes thèmes et mes histoires, c'est toujours à ton choix. Je trouve cela quand même triste que tu sois toujours aussi centré dans tout ce que je fais dans mes idées. Je serai quand même énormément déçu que pour toi, je ne suis que le pauvre rival idéologique, parce que je te considérai quand même plus que cela.

Je ne voulais pas te parler d'un sujet en particulier, je n'aime simplement pas de traîner avec tes élèves et tes X-Men, ils ne m'aiment pas beaucoup et ils incarnent pour moi, un petit danger personnel.

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