Une descente dans le Bronx [Pv. Anton Griffith]

Inutilement, sur une moto noire de type ancienne obtenu il y a maintenant trois ans, virevoltant entre les voitures de la voix rapide, un casque noire sur le crane, pour prévenir d'une quelconque chute, Phil portait encore et toujours une paire de lunette de soleil, brunit des verres jusqu'au branche, dans un dégradé du claire au plus foncée, plutôt fine, mais imposante. Utilisé généralement à la plage, pour bronzer. Il fallait dire que sa favorite avait été cassée par un misérable individu il y a quelques jours, et ses longues journées de travail l'épuisait trop pour aller chez son opticien – ou si vous préférez, le buraliste du coin.

Il voit à moitié, la visière du casque assombrie son regard, les lunettes encore plus, puis la nuit tombe. Il a risqué plusieurs fois la chute, a mal négocié un virage et il s'en est sortie par un miracle pour ne pas avoir rayé la carrosserie... A ! Et sa jambe aussi, mais... c'est secondaire, sa moto passe avant ! Il a tamponné aussi un car, format familiale, mais elle n'a encore rien eu.

Il était finalement arrivé dans le Bronx, sans une blessure quelconque, et arpentait encore les avenues, ruelles, rond point, pour arriver à destination. Une destination bien hasardeuse, il fallait dire, puisque l'endroit où allait était l'habitat d'un homme qui n'en avait, à priori, pas.

En fin négociateur qu'il était, il avait... négocié, évidemment, avec ses patrons pour avoir un libre partage de ses heures de travail, pour faire en sorte qu'il passe le jour à l'ombre, et le soir dehors, se retrouvant à traduire les paroles de jeune punk Japonais en quête de sensation forte à coup de musique brûlant les yeux comme un coton tige imbibé d'alcool nettoyant une plaie béante, l'après-midi, et faisant la ronde de nuit, réglant les problèmes de voisinage entre mutant de l'un, et les menaces racistes, de l'autre, parsemé de temps en temps de rencontre pimenté par le goût de l'ADN sous forme sanguine.

Ce soir, ça ce passera de la sorte, il le sent, mais sans non plus faire trop de dégât, il l'espère. Il pouvait aimer l'action autant qu'il était possible de le faire, mais dans tous les cas, il fallait toujours payer les pots cassés. Cependant, ne pensez pas qu'il a un don inné pour tous ce qui s'agit de sixième sens et tout le tintouin, non, il a juste lu le dossier narrant les action d'une personne – à priori un homme –, tuant ses victimes par éclatement de thorax, pour pour certains, et finalisant son style avec le temps, pour faire dans le plus rapide et précis.

Il place sa moto sur le bord d'un trottoir, enlève les clefs, les met dans sa poche, soulève son casque, le pose sur le guidon, se lève, part de l'engin, va voir quelqu'un, la première personne venu. Il lui montre la photo d'un portrait robot, celle du coupable présumé, et lui demande si il lui rappelle quelqu'un, plutôt aimablement. Il lui adresse en même temps un regard sympathique, il ne veut pas qu'elle se taise de peur de se retrouver si pieds sous terre, et surtout sans poitrine.

Il fait nuit. Le vagabond dans la nuit, avec pour seuls témoins que la lune et les étoiles, en finit avec la vie d'un de ses pairs. Mais il est joueur le chat, il laisse courir la grise souris avant de la gober. Il goûte son agonie, sa terreur et l'odeur métallique de son sang. Enfin, il met un terme à sa souffrance, sa faim, sa fuite et tout ses espoirs. D'une balle d'air comprimé, il brise la nuque du pauvre erre alors que ce dernier est presque arrivé hors de sa portée, alors qu'il croyait être sauvé. S'il avait su, jamais il ne se serait attaqué au maître de l'air. Se battre pour sa survie était le lot des mendiants. Au sens propre comme au sens figuré.

Le lendemain, après un festin composé de sardines jetées sans doute à cause de leur fraîcheur douteuse, Anton retournait à son repaire afin de s'y reposer. La nuit dernière n'avait pas été de tout repos et n'étant pas correctement nourri, il était contraint de se reposer une partie de la journée, d'autant plus qu'il n'était pas toujours remis des légères blessures subies durant le Walhala. Sa situation n'avait pratiquement pas évolué. La seule différence était qu'il était parvenu à s'insérer dans le monde des combats de rue. Ainsi, pour une trentaine de dollars, il massacrait sur le ring une fois par semaine un à deux adversaires à la fois. Le Walhala avait au moins eu cet avantage, il y avait appris à plaire au public et le tenir en haleine jusqu'à la dernière seconde. Ainsi, bien qu'il ne se battait que depuis quelques semaines, il avait déjà remporté tout ses combats et un petit public. Comme il était mutant, il ne gagnait pas autant d'argent qu'un combattant ordinaire mais d'un autre côté, il avait été assez fin pour le cacher au public et il savait bien que c'était lui qui avait le pouvoir. Grâce à lui, il ne pourrait pas être mis hors-jeu si facilement. Avec l'argent obtenu et le retour des beaux jours il avait pu se permettre de se laver -dans l'étang de Central Park.

En chemin, alors qu'il marchait d'un pas traînant dans une ruelle sombre, il vit un homme d'aspect ordinaire montrer une image à une passante à la longue chevelure blond vénitien. L'homme arborait le teint pâle de ceux qui ne s'exposent que très rarement au soleil et des lunettes de soleil faisant penser à des Ray-Ban et un blouson de moto. Intrigué et méfiant à la fois, il se rapprocha silencieusement, tapi dans l'ombre du jour tombant. Ne parvenant toujours pas à bien voir le sujet du portrait de l'image, il s'approcha encore un peu, se cachant derrière un container. La jeune femme interrogée semblait quelque peu intimidée et ne semblait pas vraiment décidée à répondre à l'homme. C'est alors qu'Anton, parvenant à discerner un peu mieux les traits de l'homme figurant sur le portrait robot ce rendit compte qu'il devait s'agir de lui. Ces derniers mois, il n'avait guère eu l'occasion de voir son visage et la métamorphose était flagrante. Depuis qu'il avait quitté l'institut, il avait du perdre une vingtaine de kilos et une épaisse barbe à la couleur rendue plus ou moins indéterminables à cause de la crasse dévorait ses joues creusées par la fatigue et l'amaigrissement. Ses yeux étaient cernés et aussi rouges que s'il avait été atteint de conjonctivite. Ses cheveux étaient plus longs qu'avant et étaient collés en mèches grasses et boueuses. Bien sûr, il savait qu'il n'avait plus le même physique mais n'avait pas vu le changement n'ayant pas de miroirs à disposition. Décidant que faire comme si de rien n'était, il continua son chemin, ne cherchant pas à se cacher dans l'ombre.

[HJ] J'ai fais comme si la personne que tu interrogeais étais une PNJ, ça aurait été un très gros coup de chance si Phil tombait sur Anton directement et en plus tu décris la personne comme un simple passant sans précision aucune. [HJ]

Une main tendu vers une femme à la robe verte, tenant dans ses mains deux sacs en papier où devait contenir l'essentiel pour quelques jours de vivre, Phil s'exaspérer – calmement du moins, le nuit avait sortie sa robe d'apparat et couvrait presque entièrement tout Brooklyn. Juste quelques brins de lumières frappait les bas d'immeubles de l'autre côté de la rue. Cette charmante femme à la chevelure blonde ne semblait pas apte à lui répondre, sans doute la peur d'être la prochaine victime que beaucoup ici appelé le Boucher de New-york – nom donné peut-être un peu trop souvent à travers le monde, Phil avait déjà croisé un de ces soit disant bouché dans un journal Japonais.

Elle tremblait légèrement, au niveau des mains. Ses sacs vibrait et l'ombre ne cessait de bouger. Pendant l'espace de quelques secondes, le regard du Bamer était descendu face à elle, comme attiré. Légèrement, une sorte de vapeur grisâtre s'était formé juste au-dessus de celle-ci, inconsciemment. Phil n'avait pu la faire disparaître, puisqu'il avait levé le regard à ce moment-là.

Un frisson léger parcouru son corps, il voyait derrière une benne à ordure un SDF l'épiant, une longue barbe couleur au-choix de l'imagination de Phil, elle semblait toutes les contenir, il plissa les yeux : il semblait savoir qui il était, mais ne voyait pas tout à fait qui...

Il hocha rapidement de la tête, il ne voyait à présent plus le SDF. Il avait montré avec plus d'insistance la photo à la jeune femme avant d'en conclure que la décision de coopérer chez-elle était inexistante, et lui adressa quelques mots rapide avant de rebaisser le bras.

« Bien... si vous savez quelque chose, appelez la BAM, et demander l'agent Dénioky, il est en charge de l'affaire. »

Il fit quelques pas sur le trottoir, prenant la direction d'un nouveau passant, quand il vit en face de lui le même clochard qu'auparavant marcher devant-lui à la même fréquence à peu près. Se demandant rapidement qui il était, à nouveau, son subconscient lui cria « SDF ! Barbu ! SDF ! Barbu ! ». Il eut à cet instant un flash, une image sortie de ses souvenirs, une image de synthèse le représentant. Il laissa tomber le portrait robot quand, s'étant retourné, il avait croisé le regard effrayé de la jeune femme vu plutôt, regarder à côté de Phil. Il murmura un « C'est... », quand il comprit réellement.

Sortant son arme de son étui, il prit en joug l'SDF, et lui cria :

« Ne bougez plus ! Je suis l'agent Phil Subberty du BAM, et j'ai pour ordre de vous arrêter ! »

[Hrp : Désolé du temps de réponse, je me rattraperai la prochaine fois (ça sera pas vraiment dur, faut dire xD)
Pour l'individu, je pensais pas du tout à Anton, t'inquiète ^^, de plus je pensais aussi à une femme. Et tous ce que je décris sans beaucoup de précision, c'est en partie fait pour que tu ne sois pas trop... coincé dans un lieu qui t'ai donné de force ^^. Donc libre à toi de décrire avec de la profondeur ce dont je ne précise pas, ou très peu, voir que je précise en oubliant des détails ^^.
Fin du Hrp.]

Anton tentait de s'enfuir subrepticement, marchant d'un pas régulier, comme s'il n'avait pas vu l'agent. Ce dernier l'avait-il remarqué ? C'était très possible, cependant, il n'avait que le portrait robot pour l'imaginer. L'homme ne l'avait sans doute jamais vu en vrai ni même en photo. Peut-être ne l'avait-il pas reconnu mais les chances pour qu'il l'interpelle étaient assez fortes. Que faire si c'était le cas ? Faire face et répondre à ses éventuelles questions ? Le risque qu'il soit percé à jour serait bien trop grand. Ce serait se jeter dans la gueule du loup. Néanmoins, d'un autre côté, s'il ne répondait pas, il serait intercepté et peut-être emmené au poste de police ou au commissariat. Inconsciemment, il accéléra le pas. La peur le prenait au ventre, le rendant fébrile.

L'homme avait abandonné la jeune femme et marchait maintenant dans sa direction. Visiblement, le visage du vagabond le troublait quelque peu mais il ne semblait pas le reconnaître. Y mettant toute ses forces, Anton se força à faire comme si de rien n'était, sans le dévisager. Bien que ça ne se voyait pas à cause de la crasse, il était livide et une goutte de sueur perlait déjà sur sa tempe. C'est alors que l'autre jeta un regard par-dessus son épaule destiné à la jeune femme qu'il avait tenté d'interroger. Le portrait robot glissa alors de sa main et Éole comprit immédiatement qu'il était découvert. Il tourna les talons et s'enfuit à toutes jambes, tentant de se fondre dans l'ombre alors que l'agent criait :
« Ne bougez plus ! Je suis l'agent Phil Subberty du BAM, et j'ai pour ordre de vous arrêter ! »

Ainsi il s'agissait d'un agent du BAM ? C'était toujours bon à savoir. Tout d'abord, cela signifiait que les forces de polices savaient ou plus vraisemblablement se doutaient que le coupable de tout ces crimes atroces était un mutant. Ensuite, ça voulait dire que l'agent avait de fortes chances pour être un mutant. Prit dans sa course effrénée, un détail le percuta avec la force d'un uppercut ; s'il y avait un portrait robot, c'était qu'il y avait eu au moins un témoin d'un de ses crimes. Il s'était montré négligeant. Il s'en rendait maintenant compte.

Il s'essoufflait et l'agent du BAM devait être fort et entraîné. Si ça continuait comme ça, il allait le rattraper et n'aurait plus qu'à le cueillir comme un fruit trop mûr. Il décida donc de le conduire jusqu'à un endroit qui pourrait le fournir un avantage durant l'affrontement qui aurait certainement lieu ; un terrain de jeu pour enfant. Le vagabond lui jeta à la figure :
-Ne laisse pas échapper cette occasion de fuir ! Je n'ai aucune envie de me battre avec toi, mais si c'est ce que tu veux, tu vas être servi !

Anton pensait qu'il était inutile de faire semblant.

» Anton Griffith [TERMINE]
» Descente sans retour...
» Absence d'Anton