Quand rêve devient réalité ( PV Alice )

Andrew venait de finir sa ronde des prêteurs sur gages de New York. Il y avait vendu pas mal de choses: iPad, iPhone, appareils photo, systèmes de son, bijoux en or et j'en passe. C'est fou tous les déchets que les gens jettent aux poubelles. À vrai dire, c'est normal de jeter de vieux ordinateurs ou de la marchandise électronique complètement brisée, mais pour Andrew, c'était une vraie mine d'or valeur matériaux à recycler grâce à son pouvoir.

Il avait tenté à multiples reprises de copier du diamant, sans succès. En prenant un autre diamant comme source, celui-ci n'avait tout simplement pas bougé, tandis que pour le carbone, il s'était amassé pour créer une forme un peu plus grosse que la bague sans se cristalliser, lui laissant entre les mains un vulguère bout de charbon. Il se dit qu'avec la pratique il y arriverait, car après tout, c'est en forgeant que l'on devient forgeron.

Les commis ne posaient même plus de questions, ils déposaient même l'argent directement dans son compte, c'était plus facile, rapide et s'assurait de la fidélité de l'un comme de l'autre. Après tout, Andrew apportait des objets neufs à revendre sans même marchander sur le prix, c'était une affaire d'or d'un côté comme de l'autre.

Il était environ midi quand il décida de se promener un peu à New York. Le soleil rayonnait au milieu d'un ciel azur sans nuages. Une douce brise venait caresser le visage du jeune homme, lui apportant les effluves des restaurants voisins. Son estomac gargouilla, lui rappelant qu'il n'avait pas eu substenance depuis 7h ce matin-là. Regardant tous les choix qui s'offraient à lui, il y en avait pour tous les gouts, peut-être même trop. Restaurant-minute, grande classe, buffet chinois, pub relax, restaurant normal ou la péniche, un resto très fréquenté par les mutants. Il regarda son habillement, son classique jeans et manteau de cuir était à proscrire pour le restaurant chique.

Sur la rue non loin de là, il remarqua un visage familier, il s'approcha de la jeune demoiselle et lui demanda un brin de surprise dans la voix :

Alice ?

Depuis son rêve avec une jeune fille se prénommant Alice, il se disait qu'elle n'était pas réelle, le simple fruit de son imagination. Pourtant, elle se tenait la, devant lui, en chair et en os.

Depuis son étrange rêve passé dans la tête d’un jeune homme du nom d’Andrew, Alice évitait de trop trainer dans le parc ou sur la terrasse de l’institut. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas envie de le voir mais elle avait peur de devoir lui expliquer son comportement dans son rêve. C’était ridicule, la jeune fille n’avait même pas la certitude qu’il se souvienne d’elle. Enfin, normalement les rêveurs se souviennent toujours d’elle. C’était comme ça que ça marcher, elle n’y pouvait rien. Aujourd’hui, Alice avait décidé de sortir un peu la tête de sa chambre pour prendre l’air en ville. New York n’était pas sa ville préférée mais elle s’en accommodait du mieux qu’elle pouvait.

Après une longue matinée passait à la bibliothèque, Alice décidait d’aller manger dans un fastfood non loin de là. Elle avait l’habitude de faire ça avec ses quelques amis de l’institut. Ce matin là, ils n’avaient pas voulus l’accompagner. Tant pis pour eux. Alice entendit son prénom prononcé par une voix qu’elle connaissait. Elle se retournait alors vers la personne qui l’avait appelé et elle découvrit le jeune homme qu’elle évitait depuis quelques jours : Andrew. La jeune fille hésitait entre affirmer qu’elle s’appelait autrement pour ensuite partir ou bien se jetait sur lui pour le prendre dans ses bras. La première proposition était ridicule parce qu’il pouvait très bien se souvenir de tous les détails du rêve et donc la reconnaître. Alice optait alors pour la seconde proposition.

« Andrew ! J’ai cru que tu ne te souviendrais pas de moi ! »

Elle entourait le cou du jeune homme de ses bras. Il lui avait tellement manqué, elle ne pouvait plus le nier. Dans un sens, cela la rassuré qu’il l’avait reconnu mais sa peur de devoir lui expliquer son comportement revenait. Andrew allait peut-être trouver ça bizarre qu’elle se jette sur lui ainsi… De toute façon c’était trop tard pour y réfléchir. Elle reculait alors doucement pour éclaircir son attitude.

« Je… Je suis désolée. Je n’aurais peut-être pas du faire ça. Je suis contente de te revoir. Et peut-être encore plus heureusement de voir que tu te souviennes de moi. »

Qu’allait-il bien penser d’elle maintenant ? Allait-il croire qu’elle c’était entichée de lui ? Peut-être bien. Mais qui pouvait mieux savoir ce qu’elle ressentait pour lui qu’elle-même ? Alice l’appréciait beaucoup ce n’était pas discutable mais était-ce vraiment de l’amour à proprement dit ? Elle ne le savait pas encore. Et puis, elle ne le connaissait pas encore assez pour pouvoir affirmer haut et fort qu’elle l’aimait.

La jeune femme se retourna, affichant une expression de surprise à la vue d'Andrew. À voir sa réaction, l'on se doutait qu'elle ne se doutait pas du tout à rencontrer le jeune homme, pas ici, pas maintenant en tout cas.

Elle passa de la surprise à l'hésitation, ayant de la difficulté à choisir entre plusieurs idées. Se je tant sur lui, elle le prit dans ses bras, le serrant contre elle.

Le coeur d'Andrew battait la chamade. Il n'aurait jamais cru que son rêve devienne réalité et pourtant la fille qu'il avait rêvé se trouvait devant lui. Andrew avait été déçu de ne pas la voir à ses côtés lorsqu'il s'était réveillé.

Dans ses bras, il sentait son doux parfum envahir ses narines et l'envouter. Il sentait leurs deux coeurs battre à l'unisson. La serrant plus fort contre lui, il espérait que cette fois-ci ne soit pas un simple rêve que quelques instants plus tard, il se réveille en train de câliner son oreiller.

Andrew ! J'ai cru que tu ne te souviendrais pas de moi !

Il aurait voulu lui dire à quel point elle lui avait manqué, à quel point il ne voulait plus la voir partir. C'était la première personne à le voir sous sa carapace depuis la fugue de chez ses parents. Non seulement cela, mais elle avait vu son enfance ou une partie du moins. Andrew avait vu une partie de celle d'Alice, lorsqu'elle a tourné au cauchemar, ce qui semblait au même âge que Andrew avait fait sa fugue.

Le jeune homme n'était pas religieux, mais faisait une prière intérieure chaque jour, espérant que ses parents se portent bien.

Se reculant, elle s'excusa de s'être emportée ainsi. Il n'en fit pas de cas, car ce serait lui qui aurait foncé pour l'étreindre si elle ce serait abstenue.

Quelque part dans son être, quelque chose lui disait qu'il venait de rencontrer la femme de sa vie. N'aurait été de la foule qui les entouraient, passant leur chemin dans la grosse pomme, il l'aurait probablement embrassée.

Il se passa quelques secondes de silence entre les deux jeunes gens. Le temps s'était arrêté pour eux, les passants, les voitures et les bruits ambiants n'existaient plus. Il aurait voulu que ce moment dure toujours, mais la vie en est autrement. Brisant le silence, il lui demanda:

Je m'en vais au resto pour dîner, tu m'accompagnes.

Il lui avait instinctivement tendu la main. Il se demandait maintenant si c'était la bonne chose à faire. Le trouverait-elle déplacé ? Seul le temps le dirait.

Une chanson jouait dans un magasin non loin de là. "I love you i do i do i do i do" de ABBA

Andrew lui demandait alors après quelques secondes d’un long silence si elle voulait venir manger avec lui. Il lui tendait la main. Alice pris cette main tendue sans franchement réfléchir. Qu’allait penser les passants ? Qu’ils étaient un couple ? Ou de la même famille peut-être ? Elle s’en fichait. Son existence ne tournait pas autour des dires de ces personnes qu’elle ne connaissait pas. Et puis de toute façon qui pouvait vraiment savoir la vérité sur leur relation si ce n’était les deux jeunes gens ? Alice préférait vivre le moment présent de la façon la plus entière possible. Adressant un sourire sincère au jeune homme, elle se dirigeait avec lui vers le restaurant où elle déjeunait fréquemment. Cet établissement était un petit restaurant où beaucoup d’étudiants -mutant ou non- mangeaient convenablement sans se ruiner. Une fois installait à une table de deux, Alice pris la parole de la voix la plus sérieuse qu’elle pouvait faire :

« Je suis désolée mais la dernière fois, tu sais après ton rêve, je suis partie. J’ai fui la réalité. J’avais peur de te décevoir. Je n’étais pas sur de pouvoir être la même… J’ai préféré repousser la confrontation en évitant de te croiser à l’institut… de peur que tu me rejettes… que tu ne sois pas le même avec moi. »

Puis elle se tut. Peut-être qu’elle en avait trop dit… En posant ses deux mains sur la table, Alice refusait de regarder Andrew. La confrontation allait avoir lieu à ce moment même et elle commençait à avoir peur. La jeune fille priait intérieurement le serveur de se dépêchait de venir pour empêcher Andrew de lui répondre. Malheureusement, à cette heure-ci les clients étaient nombreux et le restaurant était presque plein. Le serveur ne viendrait pas prendre leur commande tout de suite ce qui laissait loisir au jeune homme de répondre. Alice cherchait un sujet de discussion autre que celui qu’elle avait lancé mais rien ne lui vint en mémoire. Tout revenait toujours au rêve ou à son attitude stupide. De toute façon, elle préférait ne plus rien dire pour éviter de rajouter quelque chose qui la mettrait encore plus mal à l’aise.

Après quelques minutes, le serveur arrivait prendre la commande. Elle prit là même chose que d’habitude, c’est-à-dire, un cheeseburger et de l’eau minérale. C’était rare qu’elle ne dise rien pendant aussi longtemps. La gêne qu’elle ressentait devait être palpable. Le serveur ne disait rien pour ne pas se mêlait de leur affaire. Il prit la commande d’Andrew puis il retournait derrière le comptoir.

Alice et Andrew se promenaient main dans la main dans les rues de la métropole. Les passants qui les voyaient poussaient de petits rires ou les trouvaient mignons d'affirmer leur amour en public de cette façon. La demoiselle les emmena dans un modeste restaurant à quelques rues de l'institut, un endroit très fréquenté des mutants. La place était bondée, l'heure de pointe du midi était commencée depuis peu. Les rires et les conversations de toutes sortes se mêlaient les unes aux autres, créant une sorte de rideau privé, où seuls les serveurs pouvaient entendre et parler aux deux tourtereaux.

Alice semblait nerveuse, et ce n'était pas seulement depuis qu'ils étaient rentrés dans l'immeuble, mais bien avant. Quelque chose la tracassait et ne tarda pas à vider son sac :

« Je suis désolée, mais la dernière fois, tu sais après ton rêve, je suis parti. J’ai fui la réalité. J’avais peur de te décevoir. Je n’étais pas sûr de pouvoir être la même… J’ai préféré repousser la confrontation en évitant de te croiser à l’institut… de peur que tu me rejettes… que tu ne sois pas le même avec moi. »

La jeune demoiselle semblait tout aussi nerveuse qu'avant sa confession, peut-être avait-elle peur d'une réponse négative du jeune homme. Le serveur se présenta devant eux et ils prirent chacun leur commande: pour elle un cheeze burger et de l'eau minérale, pour lui une pointe de pizza toute garnie avec un soda au raisin. Le serveur offrit un regard intrigué et un sourire aux deux personnes puis partit derrière le comptoir.

Malgré les bruits ambiants, un silence lourd s'installa entre les deux jeunes gens. Elle avait clairement peur de ce que Andrew allait lui dire, elle ne le regardait pas et avait presque l'air soulagée lorsque le serveur les avait interrompus.

Il n'était pas sûr de ce qu'il allait dire, de ce qu'il devait dire. Sa mère lui disait "dans le doute, écoute ton coeur". Et c'est ce qu'il fit.

Je ne savais pas si tu étais réelle. Tu m'avais dit dans le rêve que tu tenais ma main, assise près de moi sous l'arbre et quand je me suis réveillé, tu n'y étais pas. Je n'ai pas vraiment tenté de te chercher, je pensais que tu n'étais que dans ce rêve. Nous ne sommes plus de l'autre côté du miroir, nous sommes en chair et en os dans le vrai monde. Nous devrions recommencer tout à zéro.

Il fit une courte pause, cherchant les mots, la force de continuer et dit:

Bonjour, je m'appelle Andrew, et toi ?

Sujet: Re: Quand rêve devient réalité ( PV Alice ) Jeu 1 Sep 2011 - 20:26

Andrew commandait lui aussi son repas. Il ne parlait pas beaucoup non plus. Enfin, même lorsqu’ils étaient dans le rêve, il ne parlait presque pas. Ca devait être du commun des hommes. Ils ne parlent pas beaucoup et après ils accusent les femmes de trop parler. Alice relevait les yeux quand Andrew décidait enfin de prendre la parole. Il disait qu’il pensait qu’elle n’était pas réelle, qu’elle ne vivait que dans son rêve. Il ne l’avait pas cherché en ne la voyant pas à ses côtés à son réveil. Normal. Alice n’aurait pas cherché Andrew si c’était lui qui avait été dans son rêve. Pourquoi ? Elle ne l’aurait peut-être jamais retrouvé.

Puis, Andrew parlait de recommencer à zéro. C’était surement la meilleure solution. Il avait raison. Après tout ils ne se connaissaient pas vraiment. Leur enfance avait été dévoilée mais c’était tout. Le passé ne fait pas tout. Il joue un grand rôle dans la personnalité de l’individu mais ça ne fait pas tout. Andrew se représentait et il attendait qu’Alice fasse de même.

« Moi je m’appelle Alice Sherman. »

Il le savait mais puisqu’il voulait tout recommencer… Ce n’était pas nécessaire de parler de leur pouvoir, Andrew créait des objets et Alice contrôlait les rêves ce n’était pas un secret. Par contre, elle ne savait pas encore quel âge il avait. Apparemment, il avait à peu prêt le même âge. Alice pouvait paraître plus jeune qu’elle ne l’était, elle ne voulait pas qu’il se trompe sur elle alors elle préférait préciser son âge.

« J’ai 18 ans… Même si je peux paraître plus jeune. »

Le serveur revient quelques minutes plus tard avec leur commande. Alice n’était plus dans son état de stresse intense comme il y avait quelques minutes. Il ne disait rien de plus que la présentation des plats. Dire autre chose aurait été impoli de sa part. Les histoires des clients ne le regardaient pas et on ne lui demandait pas de s’intéressait à la vie de ses jeunes gens. Il retournait derrière le comptoir après un « bon appétit » dit machinalement.

Alice attendait qu’Andrew commence à manger pour le suivre. On lui avait appris à attendre que les autres aient commencés à manger pour manger ensuite. Cela devait surement venir de l’éducation de sa tante. Alice devait toujours attendre que sa sœur ait fini de manger pour commencer.

Sujet: Re: Quand rêve devient réalité ( PV Alice ) Mer 7 Sep 2011 - 14:20

Le serveur revint de la cuisine avec leur commande. Malgré la grande quantité de monde qu'il y avait dans le restaurant, ça n'avait pas pris grand temps pour leur apporter leur commande. Son front perlait lourdement,il était évident qu'il avait couru, il courait toujours à travers les tables, ne semblant jamais s'essouffler. Il n'avait pas bien de temps pour se reposer, aussitôt entré dans la cuisine qu'il en ressortait avec les plats de clients dans les mains. C'est évident lorsqu'un serveur veut son pourboire, et le monsieur ici présent ne ménageait aucun effort pour l'obtenir.

La jeune fille se présenta sous le nom de Alice Sherman. Il le connaissait déjà, mais se plaisait à l'entendre de nouveau. Nouveaux débuts, nouvelles présentations. Elle fit une chose que Andrew ne se doutait pas: elle lui donna son âge : 18 ans. Ce n'était pas tant l'âge d'Alice qui l'étonnait, mais le fait qu'elle l'ait dit. Normalement, les demoiselles cachent leur âge, le garde secret, voulant toujours rester jeune. Certaines mentaient sur celui-ci, se rajeunissant aux yeux de leurs amis et nouvelles connaissances. Enfin, voulait-elle simplement faire une comparaison avec Andrew, se demandait-elle s’il était trop jeune pour elle ? Et puis, qu'est-ce que ça allait changer à leur relation ? Si relation il y avait vraiment.

J'ai seize ans.

Il avait dit cela sans y penser. Même si c'était la réponse à la question indirecte de la jeune fille, il aurait pu l'éviter, changer de sujet et continuer comme si de rien n'était. Il prit alors une bouchée de sa pizza. Il remarqua alors une chose étrange : elle ne mangeait pas. Attendait-elle qu'il ait commencé ? Ou quelque chose lui avait coupé l'appétit ? Non ce n'était pas le second, au regard qu'elle offrait à son cheeze burger, elle avait faim. Poussé par cet élan de curiosité, il demanda :

Tu ne manges pas ?

Sujet: Re: Quand rêve devient réalité ( PV Alice ) Lun 19 Sep 2011 - 14:09

Alice se rendit compte qu’il était plus jeune qu’elle. Elle aurait pu s’en douter mais pourtant il paraissait avoir le même âge. Enfin, vous me direz deux ans ce n’est pas grand-chose. C’est vrai… Rien de grave alors. De toute façon, il ne pouvait rien y faire. Alice ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était trop jeune pour elle. Trop jeune mais tellement intéressant… Ses émotions et ses sentiments se mélangèrent dans son esprit. Avait-elle vraiment le droit de s’intéresser à un si jeune garçon ? Était-ce morale ? Beaucoup de questions auxquelles aucune réponse ne lui venaient.

Après tout rien ne prédisait qu’ils allaient sortir ensemble. Ils se connaissaient à peine et tellement à la fois. Alice savait que peu de gens connaissaient le passé du jeune homme aussi bien qu’elle mais ça ne faisait pas tout. Le présent était important aussi. Que souhaitait-il faire dans la vie après ses études ? Allait-il rechercher ses parents ? Il se connaissait tellement peu que cela fit peur à la jeune fille. Elle avait besoin de le connaître. De savoir plus de choses que ce qu’elle avait en sa connaissance. Puis, Andrew lui fit le remarquer qu’elle ne mangeait pas.

« Je… J’attendais juste que tu aies commencé. C’est juste une habitude ne t’inquiète pas. »

Elle retombait ensuite dans son silence. Le bruit autour des tables ne la dérangeait plus. Perdu dans ses pensées, elle n’était même pas sûr de se rendre compte si Andrew lui parlait ou pas. Une fois dans son cocon il était dur de l’y en sortir. La jeune demoiselle commençait alors à manger en observant attentivement ses aliments. Ils étaient beaucoup plus intéressants que d’habitude. Alice était un peu gênée de la situation. Ils étaient comme dans le rêve c’est-à-dire seul. Les autres clients ne les remarquaient pas et ils s’intéressaient encore moins à leur discussion. En quoi deux adolescents qui déjeunent ensemble pouvaient être intéressant ? C’était tellement commun…

Sujet: Re: Quand rêve devient réalité ( PV Alice ) Jeu 22 Sep 2011 - 19:26

La jeune fille semblait déçue de la réponse d'Andrew. Qu'attendait-elle de cette question ? Ils ne s'étaient rencontrés que quelques jours plus tôt et ils se comportaient presque comme des amoureux. Ça n'avait pas été un coup de foudre au moment où ils se sont rencontrés, c'était plutôt le contraire. Pas qu'elle ne l'ait pas trouvé de son gout, mais les circonstances n'avaient pas été fantastiques.

Il est vrai que c'était rare pour un couple que l'homme soit plus jeune. Cela prend généralement plus de temps pour un garçon à arriver à maturité, même si aucun homme ne perd sa part d'enfant en lui, que cer soit à 20 ans ou à 80, l'on peu apercevoir une part de son enfance dans son visage.

Une femme, c'est le contraire: on dirait qu'elles se coupent complètement de leur enfance et qu'elles se fixent une apparence propre à leur esprit d'être. L'on dit souvent que les hommes ne savent pas exprimer ses émotions. Peut-être qu'ils le font simplement par leur language corporel tandis que les femmes le font par la parole.

Alice connaissait l'enfance d'Andrew et vice-verça. Ce n'était pas tant que ça, après tout, des gens se connaissaient depuis des années, avaient les mêmes passe-temps, mais n'étaient jamais sortis ensemble. Il n'aurait fallu que d'une simple étincelle pour que le feu de la passion s'embrase. Ça avait peut-être été le cas pour les deux jeunes gens: de savoir l'enfance de l'autre, de savoir qu'ils n'étaient pas seuls dans leur situation avait su donner à leur coeur cette étincelle. Après cela, c'était de savoir si cela allait allumer un brasier ou si ce n'était qu'un feu de paille.

Pour expliquer qu'elle ne mangeait pas, elle expliqua que c'était une habitude, qu'elle commençait seulement après les autres. En repensant à cette petite chambre, avec si peu de choses, il ne peut s'empêcher de se dire que ce n'était pas simplement de la politesse qui était incrustée dans cette habitude.

Les mutants sont généralement bien vus dans la société. Il n'en est pas le cas pour tout le monde par contre. Le B.A.M. a été inventé pour venir en aide aux mutants, mais aussi pour s'occuper de ceux qui sont dangereux pour la société. Simplement à avoir vu l'état de la chambre d'enfance d'Alice, il savait que sa tante et peut-être aussi sa soeur ne l'aimaient pas. Il ne pouvait dire si c'était à cause de sa nature mutante, mais il ne pouvait trouver d'autre explication.

Après avoir pris une bouchée de son burger, Alice semblait tomber dans un état d'hypnose. Elle mâchait machinalement son burger tout en fixant son assiette, un air penseur. Andrew pouvait déjà voir sa belle mère et ses trois vilaines soeurs lui crier après et la dénigrer. Elles partiraient au bal pour séduire le prince charmant tout en laissant la pauvre Alice seule à nettoyer les planchers ... c'était pas dans cendrillon ça ? Andrew avait l'impression de se trouver devant ce personnage fictif, elle semblait se dénigrer elle même par habitude.

Alice ?
Alice ?!

Elle ne fléchit pas. Pas même un lèvement de sourcil ou un petit bruit de questionnement. Peu importe ce qu'elle pensait, cela l'absorbait totalement. Il voulait ... non, il fallait qu'il la réveille et les mots ne semblaient pas être la solution. Regardant à l'entour pour quelque chose qui pourrait la faire bouger, il mit les yeux sur une affiche intéressante: "La fête foraine arrive en ville ! Venez vous amuser dans nos dizaines d'attractions et de manèges ! La maison hantée vous fera mourir de trouille; Le monstre vous fera vivre des sensations fortes ! Parfait pour toute la famille et personnes de tous âges !"

Il se rappela tous les bons moments qu'il avait passés avec son père aux nombreuses fêtes foraines qu'ils avaient visitées. Tous les toutous gagnés, les repas père-fils, les rires, les peurs, les manèges, les souvenirs ... Il se laissa emporter quelques instants par ces pensées chaleureuses avant de se forcer à revenir au présent.

Il allait l'amener là-bas. S'amuser un peu lui ferait du bien, elle pourrait se changer les idées au lieu de ruminer un passé malheureux. Andrew leva la main et le serveur accouru aussitôt. Il lui glissa quelques billets dans la main, lui disant de garder le change. Il prit ensuite Alice par la main et la traîna hors du restaurant.

Allez vient !

Il souriait de son plus beau sourire. Une joie et un fou rire se cachaient sur ses lèvres. Il pensait à toutes les attractions qu'ils feraient, la barbapapa, les manèges, le tunnel de l'amour avec le bateau en forme de signe ... ses joues prirent une teinte rougeâtre. Ils allaient s'amuser, qu'elle le veut ou non !