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 L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]

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Matthew Coffin
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MessageSujet: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeVen 26 Aoû 2011 - 10:57

Hj-Thème musical-Hj

-Monsieur Kint, est-ce que vous m'entendez ?

L'homme cligna des yeux tentant de se débarrasser des goutes de sueur et de sang qui s'étaient accumulées dans ses paupières. Il eut un soubresaut, reprenant enfin conscience du lieu où il était et de sa position, pour le moins inconfortable. Son regard remonta du sol rencontrant un miroir qui avait été placé face à lui, il y voyait son reflet. Dieu qu'il était mal en point. Par endroit il avait du mal à discerner sa peau tant le sang -son sang- l'avait recouvert. Diverses entailles plus ou moins profondes se chevauchaient, certaines avaient commencées à cicatriser, d'autre coulaient abondamment. Ce qui lui donnait une petite indication sur le temps qu'il avait passé ici.

-Où suis-je ? demanda-t-il d'une voix éteinte.
-Toujours au même endroit, répondis-je. Mais je pense que vous le savez.

Todd Kint remua, faisant cliqueter les chaînes qui le rattachaient au plafond. Cela lui causa également une douleur cuisante, puisque qu'une ancre en fonte de cinquante kilos était également attachée à ses pieds. Je le voyais en train de gigoter, de plisser les yeux pour tenter de voir quelle était la voix qui provenait de cette lumière aveuglante. Alors je me suis avancé, dépassant le projecteur pour monter sur scène, lui dévoilant enfin mon visage.

-Coffin... balbutia-t-il.
-Je dois le reconnaître, vous avez du cran, Monsieur Kint. Vous étiez un associé rentable, votre perte me touchera plus que vous ne le croyez.
-Vous êtes un monstre...
Le fouet claqua, encore, arrachant un hurlement à Todd Kint, encore... Enfin tiré de leur torpeur, les terminaisons nerveuses de son corps recommençaient à hurler là où elles avaient été malmenées.
-Monsieur Kint, je pourrais faire amener ici deux hommes capables de vous arracher les dents afin de vous utiliser comme jouet sexuel sans risque d'être mordu. Je pourrais faire castrer Robert, votre neveux. Je pourrais payer l'infirmière de votre mère pour qu'elle lui injecte de la soude à place de son insuline.
Un second coup de fouet, il recommença à pleurer.
-Monsieur Kint, il y a des gens dans ce monde qui sont capables de lire dans les pensées, de voler et même de faire tomber la foudre. Moi je suis capable d'effacer votre humanité d'un simple claquement de doigts. Je peux planter ma lame si profondément dans votre chair qu'elle fera saigner votre âme. De ma monstruosité, Monsieur Kint, vous ne connaissez rien, absolument rien. Ces deux derniers jours n'étaient qu'un bien sinistre prélude.
Aussi discrètement que j'avais pénétré dans ce halo de lumière, j'ai regagné les ténèbres. Mes yeux mirent un instant à à distinguer la porte et sa poignée dans la pénombre.
-Sortez le chalumeau, ordonnais-je. Vous commencerez par ses cuisses.
-Mais vous ne m'avez même pas posé de questions ! beugla Todd Kint, dans un sursaut de terreur. Je n'ai pu m’empêcher de sourire.
-Ça viendra, Monsieur Kint, ça viendra. Pour l'heure, contentez-vous simplement d'endurer.

La porte capitonnée se referma, laissant Kint seul avec ses tortionnaires. De l'autre côté j'entendis à peine son hurlement. Yamamoto attendait à l'autre bout du couloir, une cigarette vissée entre les lèvres.

-C'est pas interdit de fumer dans les boites de nuit ? lui demandais-je.
-Pas pour le patron. me répondit-il sur le ton de la plaisanterie

Il fit pivoter une paroi dans son dos, me laissant regagner en premier son bureau. Bien vite les basses de la musique diffusée dans le night club virent remplacer le silence pesant qui régnait dans cet espace insonorisé. Yamamoto referma la paroi, qui était en réalité un immense tableau représentant la crucifixion. J'ai toujours eu un faible pour la symbolique chrétienne...


-On va le garder encore combien de temps comme ça ? me demanda Yamamoto en se servant un scotch avant de s'asseoir sur un canapé en cuir.
-Le temps qu'il faudra, afin qu'il comprenne le prix de ma confiance, répondis-je, le regard perdu dans la foule en délire qui s'agitait plus qu'elle ne dansait.

Le M2 Ultralounge était une couverture parfaite pour l'homme que j'étais, enfin pour l'homme que devait être Matthew Coffin. L'achat de la célèbre boite de nuit new-yorkaise avait pesée sur mes finances, mais elle contribuait à parfaire ma façade de respectabilité. Paradoxal quand on sait qu'il s'agissait d'une boite de nuit, et donc d'un endroit où des choses pas toujours très légales se déroulent souvent. Mais rester cloitrer jour et nuit dans ma suite de l'Astoria à recevoir politiciens véreux et juges corrompus c'était encore plus louche. Posséder un night club c'était donner à mon personnage d'homme d'affaire un petit côté sombre très réaliste, en phase avec son époque. Qui plus est cet endroit était fréquenté par toute sorte de starlettes plus ou moins célèbres, jamais les forces de l'ordre ne se permettraient de faire une descente, ce qui m'offrait la possibilité d'inviter des personnes telle que Monsieur Kint dans la plus grande discrétion.


-Lève-toi, repris-je après un moment de silence. On y va.

Yamamoto bondit littéralement du canapé pour m'ouvrir la porte. J'ai parcouru un nouveau couloir au fur à mesure que j'avançais la musique était de plus en plus forte, au point de devenir assourdissante lorsque j'arrivai enfin dans le carré VIP. Dans mon dos la porte métallique où était écrit la mention "staff only" se referma dans un claquement sec.

-Vous préférez la sortie principale ou celle de service ? me hurla Yamamoto à l'oreille.
-C'est mon club, la moindre des choses c'est de m'y montrer, me contentais-je de rétorquer.

Le japonnais m'ouvrit la voie. Le carré VIP était plutôt tranquille quelques rappeurs ratés m'appelèrent "mon frère" et levèrent quelques verres sur mon passage, comme s'ils pensaient me connaître. Personne ne me connaissait. Les ennuis commencèrent lorsque j'en sortis. Une foule compacte et agitée nous assaillit alors. Ferme et brutal, Yamamoto écarta avec rudesse le moindre individu barrant son chemin, qu'il soit simple client ou serveur ; mais sa réputation avait l'avantage de désamorcer toute protestation.

Malheureusement dans cet océan de corps en mouvements, je n'avais pas remarqué que l'on m'avait pris en chasse.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeLun 29 Aoû 2011 - 22:38

Le M2 Ultralounge.

Voila longtemps qu’Hayden avait rêvé de mettre un jour les pieds dans une telle boîte de nuit. Non pas que l’ambiance mondaine et la foule endiablée se bousculant sur la piste de danse l’attiraient particulièrement, mais cette discothèque servait en revanche les meilleurs cocktails de la ville et il s’était promis intérieurement d’aller les essayer en guise de récompense. Récompense de quoi ? Hayden n’en avait pas la moindre idée, il savait en revanche que la vie était trop courte pour ne pas profiter des joies que l’alcool lui offrait.

Il s’était ainsi vêtu des pieds à la tête de vêtements qu’il jugeait habillé mais qui au final n’était qu’un assemblage moins hétéroclites et excentriques que ce dont il avait l’habitude de se vêtir. Il n’avait eu aucun problème à passer la barrière de vigiles qui n’émit aucune protestation à sa tenu vestimentaire qui était au final très à la mode, mais cela Hayden n’en savait rien, sa foutu vie était bien trop chargé en évènement en tout genre pour que monsieur s’amuse à suivre les dictats de la mode. En un mot comment en cent, il n’en avait rien à foutre.
Il entra donc dans la boîte un air satisfait sur le visage et déterminé à enfin passer une bonne soirée dans la détente et la bonne humeur. Il était seul certes, Oliver était occupé à bosser sur un de ses fichus cours de psycomachintruc et Alice avait élégamment refusé sa proposition en prétextant une mauvaise humeur des plus flagrante dont le jeune homme avait fait les frais. Bref il vaut mieux être seul qu’être accompagné de râleur n’est ce pas ? Aussi le jeune homme se retrouva rapidement au bar à enchainer les pina colada, délicieuse évidemment, au rythme tribal de la musique techno qui l’enivrait de plus en plus.

Il se leva alors au bout d’un moment et se déhancha sur la piste de danse bondée avant d’être pris de la fameuse envie pressante qui atteint tout alcoolique digne de ce nom à un moment donné au cours de la soirée. En effet pina colada ballotée dans un ventre est égal à mauvaise idée, c’est donc en ronchonnant qu’Hayden se dirigea vers les toilettes pour homme pour en ressortir quelques instants plus tard beaucoup plus sobre à son grand mécontentement.
Il se faufila donc habilement à travers la foule dans le but de rejoindre son oasis de la soirée, le bar jusqu’à ce qu’un homme de grande taille le bouscule violemment apparemment trop absorbé par l’objet de sa traque qui devait être surement une fille, encore une fois les hétéros étaient tous les mêmes. Il s’apprêta à hurler une injure des plus grossière qui n’aurait de toute façon pas atteint ses oreilles tant le brouhaha de la boîte était puissant lorsqu’il eut à sa plus grande surprise une vision.

L’homme déambulait dans la foule et fixa son regard sur l’objet de sa convoitise. Un homme de taille moyenne, un italien de toute évidence qui portait un ensemble assez chic que la majorité des gens trouve généralement de bon gout. Une arme à feu fut tirée d’une poche intérieure et pointé sur l’homme qui déambulait.

BANG !

Ce fut alors le chaos, la foule hurla et la panique s’épris de la discothèque entière …


Hayden revint péniblement à la réalité.

-POURQUOI BORDEL DE MERDE ?? !!

Les gens qui l’entouraient semblèrent le considéré avec mépris, le prenant surement pour un fou. Hayden leurs lança un regard plein de mépris qui signifiait entre autre ta gueule en beaucoup plus nuancé bien évidemment. Il se dirigea à travers la foule vers le lieu de la fusillade, il était bien décidé à ce qu’aucun mort quel qu’il soit ne vienne perturber sa soirée censé être parfaite, même si du coup elle ne l’était plus vraiment.
Il ne mit pas longtemps à trouvé les deux personnes de sa vision, l’italien était à quelques mètres devant lui, le tueur un peu plus loin derrière. Hayden les détailla un peu plus, l’italien était mignon, c’était un mafieux, l’oracle le sut au premier regard, et aperçut en gros quelques détails de son passé. Matthew Coffin donc …

-Mais c’est quoi cette putain de boîte ?? !

Il venait de comprendre que quelqu’un était détenu et torturé au chalumeau dans une pièce secrète, qui ne l’était plus tellement, derrière un tableau dans le bureau du patron. Hayden se résonna, ce n’était pas parce qu’il torturait des gens qu’il méritait la mort, après tout chacun à le droit à une seconde chance. Il regarda sa montre, c’était l’heure.
Il se précipita alors dans un réflexe qui le surprit lui-même sur l’homme au moment même ou le coup fut tiré.

BANG !

Il chopa Coffin en plein vol et atterrit sur lui dans un roulis boulis absolument magnifique digne des plus grands cascadeurs. Avant qu’il n’ait pu faire quelque chose, un chinetoc sauta sur le tueur et le désarma avec facilité.

-Je suis désolé de la brutalité du choc monsieur Coffin. Au plaisir de vous revoir.

La foule hurlait dans tout les sens et composait une cacophonie absolument horrible qu’Hayden ne supportait plus.Il n'aspirait qu'à une seule chose sortir d'ici et surtout loin de ce fou. Il épousseta son pantalon avant de sortir de la boîte, trop d’émotions fortes tuent l’émotion forte, il avait besoin d’une cigarette et le retour à l’air libre lui ferait le plus grand bien.

Spoiler:
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Matthew Coffin
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeDim 11 Sep 2011 - 17:36

-Patron !

Étrange sensation que celle d'être un scarabée retourné sur le dos, incapable de se remettre seul sur ses pattes. J'étais Matthew Coffin, pendant des années j'avais dispensé mort et jugement. Hommes, femmes, enfants, j'avais sur mes mains le sang de personnes plus ou moins innocentes. Elles aussi avaient ressenties ce que je ressentais à cet instant, l'incompréhension la plus totale. C'est la peur, plus que toute autre blessure qui cloue un homme sur le sol, même un homme aussi déterminé que moi. Était-ce ainsi que tout ça finissait ? C'était d'une tristesse...

-Patron !
Le visage de Yamamoto apparut dans mon champ de vision, d'ordinaire si calme et cruel, il semblait paniqué. Je sentis ses mains parcourir mon buste à la recherche de quelque chose.
-Il n'a rien ! hurla-t-il à l'intention de quelqu'un. Relevez-vous, patron : on va vous marcher dessus !

Un sceau d'eau glacée se déversa sur moi. Les événements des dix dernières secondes défilèrent derrière mes paupières. Cette silhouette qui s'était jetée sur moi suivi d'un coup de feu. La terreur viscérale qui me paralysait s'évapora aussitôt, réduite à néant par ce qui coulait à présent dans mes veines, quelque chose de plus brûlant que la colère : la honte. La honte de s'être senti à se point dominé par la situation. La honte d'être humain.

Je n'ai pas saisi la main tendue par Yamamoto, préférant me relever seul. A côté de moi, trois vigiles étaient occupés à frapper un quatrième homme à coup de cannes télescopiques, visiblement le tireur. Personne, à part nous, n'avait conscience de ce qui se passait, une foule ivre et démente fuyait je ne sais quoi. Tous se précipitaient vers la sortie la plus proche, dans le désordre le plus complet. Il n'y avait plus de musique, les lumières s'étaient rallumées.


-John ! Frank ! Protégez le patron, ordonna Yamamoto. Neil, tu descends ce fils de pute à la cave.

Au moins, il y a quelqu'un qui sait encore garder son sang froid, pensais-je avec amertume. Tandis que les deux gorilles m’entourèrent, dispensant des coups de canne à des fuyards ayant eu le malheur de s'approcher de trop prêt, Yamamoto se mit dos à moi. Du coin de l’œil j'aperçus Neil trainer le "fils de pute" par une porte dérobée.

-On sort ! hurla Yamamoto.

Alors, notre grotesque cortège s'ébranla. Les deux videurs et leurs tiges de métal sifflant l'air en premiers, suivis d'un Yamamoto trop collant à mon goût. C'était pourtant ce qu'il y avait de mieux à faire. Yamamoto le savait, parce que je le savais. Son rôle dans cette situation était de jouer le bouclier humain, au cas où un autre tireur déciderait de sortir de l'ombre. S'il le fallait il se sacrifierait sans hésiter une seule seconde. Nous étions de retour au Japon, celui de l'ère Edo. Sans regrets le samouraï était prêt à donner sa vie pour son seigneur. Une tradition qui, par leurs lointains descendants yakuzas, perduraient encore aujourd'hui.

Ce fut donc sans encombre que nous pûmes atteindre la sortie, Frank et John taillant leur chemin comme s'ils tenaient des machettes. L'air frais de la nuit me fit le plus grand bien, mais je n'eus guerre le temps d'en profiter.


-Franck ! beugla Yamamoto en désignant la limousine blanche qui attendait. Va ouvrir la portière !
Soudain son regard se posa sur un jeune homme adossé contre un mur, occupé à fumer. Chose étonnante au milieu de cette foule paniquée débordant des trottoir. Il me rappelait quelqu'un...
-L'enfoiré de première... souffla Yamamoto. John : le patron !

Instantanément John se plaça devant moi, dévisageant la foule afin d'y déceler la menace invisible. Yamamoto zébra le troupeau de piétons, se dirigeant droit sur l'inconnu. Je le vis cogner celui-ci en plein plexus solaire avant de le trainer jusqu'à la limousine où il le jeta à l'intérieur tête la première. Suite à quoi il fit un grand signe furieux à John. Celui-ci m'enjoignit de le suivre.

-Pourquoi as-tu fait ça ? demandais-je à Yamamoto en montant dans la limousine.
-Ce taré vous a sauté dessus une seconde avant que l'autre enflure dégaine. C'est louche.
-C'est pas louche, Yamamoto, c'est stupide. Ce taré comme tu dis, m'a sauvé la vie. En revanche ton petit numéro devant témoin, tu aurais pu t'en passer. Appelle donc Montgomery, qu'il envoie Biggam et Leckie. Reste ici pour gérer la paperasse.

Je refaisais peu à peu surface, reprenant les choses en main. Yamamoto claqua la portière et la limousine démarra. Appeler le Commissaire Montgomery pouvait paraître étonnant dans de telles circonstances, mais pas quand celui-ci est financé par mes soins. De plus, les lieutenants Leckie et Biggam étaient deux crapules n'ayant de policiers que le nom, et qui regarderaient là où on leur diraient de regarder. Une fusillade au M2 ne passerait pas inaperçu, donc autant réagir comme n'importe quel propriétaire de night club : appeler la police.

Mon regard se posa sur l'homme à mes pieds. Son visage me revenait enfin, ainsi que ce qu'il m'avait dit en me sautant dessus. Plusieurs questions me venaient à l'esprit, dont la raison de son intervention et le fait -étrange mais pas irréaliste- qu'il connaisse mon nom. Mais chaque chose en son temps.


-Je suis navré de la manière dont Yamamoto vous a traité, dis-je enfin en désignant la banquète qui me faisait face. Je vous en prie, asseyez-vous. Désirez-vous boire quelque chose ?

Les deux gardes du corps ne lâchaient pas l'inconnu du regard, mais ils ne bougeraient pas sans mon autorisation. L'homme qui tombe à pic pouvait en être sur rien qu'à mon ton.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeSam 24 Sep 2011 - 20:56

Hayden venait à peine de quitter Coffin et ses hommes, tous préoccupés par le bien être de leur grand patron qui n’avait évidemment rien, le jeune homme y avait veillé. Outre le fait de préserver a soirée, il ne savait pas pourquoi il avait pris la lourde décision de sauver Coffin et à vrai dire il s’en moquait, seul le manque de nicotine le préoccupait à présent. Il se faufila habilement à travers la foule en délire et trouva rapidement la sortie de la boîte. Il se dégagea du mouvement de foule et s’adossa contre un mur non loin d’une certaine limousine blanche dont Hayden savait que le propriétaire n’était autre que la personne qu’il venait de sauver. Il porta alors une cigarette à ses lèvres dans l’attente de l’arrivée de la troupe de Coffin, il savait également qu’en restant ici il pourrait avoir un tête à tête avec le mafieux, ce qui ne lui déplaisait pas forcément, d’une part parce que cela pouvait se révéler marrant et que c’était une bonne manière de terminer la soirée et d’autres part Coffin possédait dans sa limousine un très bon whisky, ce qui attisait son envie.

L’attente ne fut pas très longue, le géant chinois, ou japonais l’oracle n’avait jamais su faire la distinction, se jeta littéralement sur lui avec une rapidité phénoménale pour lui assener un coup droit sur la poitrine. Hayden s’écroula littéralement au sol et fut envoyé sans ménagement dans la limousine. Ce coup la, il ne l’avait pas vu venir et il se jura intérieurement que le gros chinetoc le paierait un jour ou l’autre. Il se redressa alors péniblement en se massant l’endroit ou le géant venait de le frapper. Il ne détailla pas la limousine, il avait déjà vu l’intérieur dans ses visions, et plaça son regard d’un gris azur des plus froids dans les yeux de Coffin qui lui faisait face.
Le mafieux s’excusa de la manière dont le jeune homme venait d’être traiter et comme il l’avait prévu, Coffin l’invita à s’asseoir et à prendre un rafraichissement, Hayden se leva et s’assit sur la large banquette en cuir que lui avait désigné l’italien.

-Je prendrais un whisky glace, je vous remercie.

Hayden ne lâcha pas Coffin du regard tout comme ses gorilles qui n’arrêtaient pas de le fixer avec mépris, ce qui le fit largement sourire. Il s’enfonça dans la confortable banquette, croisa ses frêles jambes, et alluma une nouvelle cigarette sans ajouter un mot. Il ouvrit le cendrier qui se trouvait sur la portière et tapota le peu de cendres qui venait de se former au bout de sa clope. Il ne savait pas si un tel comportement était permis et à vrai dire il s’en fichait, les gorilles ne lui feraient rien pour le moment. Il regarda le paysage défilé sous ses yeux un moment, avant de rediriger son regard sur Coffin. Son whisky glace venait de lui être servit sur une petite tablette, il en but une gorgée avec délice.

-Merci.

Il n’ajouta pas un mot supplémentaire, rien. Sa poitrine lui faisait mal là ou l’autre gros l’avait frappé avec violence. Il porta sa main à l’endroit douloureux et entreprit une nouvelle fois de le masser légèrement.

-Je suppose que vous attendez des réponses à vos questions monsieur Coffin ? Comment je connais votre nom ? Pourquoi je suis intervenu ? Je dois vous avouer que pour cette dernière question je ne connais pas réellement la réponse, je ne peux cependant pas autoriser la mort de quelqu’un sous mes yeux même si cette mort serait amplement justifiée au vu des actions que vous menez, enfin soit je ne suis pas la pour vous juger j’ai d’autres choses à faire.

Hayden avala son whisky cul sec et écrasa sa clope dans le cendrier.

-J’apprécierais que vous me déposiez dans le centre … Oh ! Et rassurez-vous, l’homme agissait seul, vous n’avez plus rien à craindre, cependant à l’avenir veillez à ce que vos « gorilles » soient capables de repérer un homme qui vous traque cela pourrait être utile. Quelque chose me dit que ce n’est pas le dernier timbré à qui vous aurez à faire.

Hayden avait dit tout cela d’une voix calme et monocorde, il était en quelque sorte blasé et lassé. Ce mafieux n’était pas aussi excitant qu’il en avait l’air au premier abord et son whisky pas aussi bon.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeMar 27 Sep 2011 - 19:13

-Le 23 mai 2009, une adolescente répondant au nom d'Emily Stewart a prédit ma mort, dis-je le regard perdu sur les trottoirs new-yorkais qui défilaient à toute vitesse sous mes yeux. Sa mutation la rendait en effet capable de voir l'avenir, ou du moins la forme hautement subjective d'un futur proche.

C'était après mon premier gros coup sur le marché. Les italiens avaient voulus couper les vannes, me priver de leur cocaïne, indispensable pour moi qui approvisionnait le moindre junkie new-yorkais en crack. Là où d'autres auraient vu un sentier beaucoup trop escarpé, j'ai coupé à travers champ. Trois coups de téléphone et une tasse de thé géorgien plus tard, les russes de Brighton Beach me mettaient en contact avec leurs amis tchécoslovaques. Le produit que j'allais récupérer, pour le même prix, ne serait pas aussi pur que celui des italiens, mais j'avais droit à un cadeau. Des tarifs préférentiels sur toute une gamme de pilules de MDMA made in Bosnia. Autant dire que les italiens n'ont pas appréciés de me voir non seulement survivre au coup qu'ils m'avaient portés, mais également rafler des parts de marchés dans un domaine où ils ne s'y attentaient pas et où jusque là, il savaient été eux-mêmes exclus. C'était finement joué de ma part, mais c'était le coup de trop. S'ils laissaient passer ça, les italiens savaient que ce n'était qu'une question de temps avant que je leur passe dessus pour prendre contact avec les cartels mexicains et m'approvisionner sous leurs nez. Ce n'est que mus par un farouche sentiment de survie qu'ils prirent la décision de m'abattre.

A cette époque déjà, j'étais mieux familiarisé avec Mutant Town que ne pouvaient l'être d'autres mouvements criminels. Je devais cela à une ouverture d'esprit que certains humains n'ont pas, mais également à des liens étroits avec Olympe qui à l'époque m'employait comme mouchard. C'est ainsi que les rangs de ma très jeune organisation s'étaient trouvés garnis par quelques individus doués du fameux gène X. De loin, Emily était la plus précieuse. Je crois qu'elle passait pour une sorte d'oracle dans son squat. Elle ne devait pas avoir plus de dix sept ans, mais les autres ''habitants'' la vénéraient d'une fervente admiration. Nous avions trouvé un moyen de s'arranger, quelque chose de mutuellement profitable pour nous deux. Je lui fournissais de quoi planer aussi haut que Jimmy Hendrix, en échange elle me gratifiait de ses visions ; un état de transe qu'elle atteignait beaucoup plus facilement après avoir tiré sur sa pipe à eau.

Elle m'avait vu dans Central Park, marchant comme je le faisais tous les mardi après-midi. Elle avait également vu mon assassin : un policier. Je devais mourir, abattu de trois balle dans le dos. Mais Emily avait changée la donne. J'ai donc changé le cours de mon destin. Ce mardi après-midi un autre mutant, doué dans l'art de manipuler la réalité, endossa mon pardessus et un épais gilet pare-balle. Après que ce policier ait fait feu, Yamamoto n'eut qu'à sortir du bosquet où il se dissimulait pour l'abattre.

Un coup de maître, un coup grandiose. Les italiens avaient sus à quoi s'en tenir après ça. Aujourd'hui ils étaient morts, tous morts. Même Emily, ce petit oiseau, avait finit par s'envoler définitivement de l'enfer où elle croupissait. Elle m'avait quittée à peine six mois après cet évènement. Personne ne se penche sur les morts violentes et encore moins suspectes à Mutant Town. J'avais pourtant tenu à payer un praticien privé afin d'obtenir un rapport d'autopsie : on lui avait fait un shoot mortel. Il n'y avait rien d'étonnant à ce que ceux ayant souhaité ma mort se soient vengés sur elle.

Je n'ai jamais considéré la mort comme quelque chose d'effrayant. Comme tout à chacun je voulais évidemment perdurer le plus longtemps possible sur cette Terre, mais prendre conscience de la futilité de mon existence ne réveillait en moi qu'un sentiment d'agacement très superflus. Cependant, lorsque l'on m'annonça la mort d'Emily, je me surpris à ressentir une certaine gène qui perdura plusieurs jours après son décès. Une chape de plomb qui m'empêcha de me concentrer pleinement sur mes affaires. En y repensant aujourd'hui, je constatais qu'une partie de ce sentiment était toujours vivace dans mon cœur.


-Cette vision lui couta la vie, mais sauva la mienne, soupirais-je en regardant finalement l'inconnu. C'est ce que vous avez fait ce soir, n'est-ce pas ?

Quelqu'un qui ne connaîtrait pas ma vie, mon histoire, trouverait probablement un certain panache dans ces déductions concernant la nature d'un mutant. Mais après avoir travaillé avec Olympe, après avoir respiré l'essence de Mutant Town, n'importe quel chasseur de mutant dirait qu'on les repaire. Qu'on est capable de le ressentir au fond de ses tripes rien qu'au premier coup d’œil.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 12:40

Emily Stewart. A l’évocation de ce nom, les yeux de l’oracle prirent une teinte argentée instantanément. Apparemment elle était également douée du don de précognition et était liée étroitement à l’homme qui lui faisait face. Comme dans un film en accéléré la scène se déroula sous ses yeux. Cette bobine de souvenir floue arracha une légère grimace de douleur à Hayden qui n’était pas habitué à voir autant de choses d’un coup. Cette Emily lui ressemblait drôlement, tant par son pouvoir que par ses fréquentations, mais elle était morte aujourd’hui et ce pour avoir sauvé Coffin d’une mort amplement mérité. Mais tout comme Hayden, Emily avait sans doute dû croire que la vie humaine valait bien plus que tout cela. Ou au contraire elle avait été trop naive ou trop shooté pour ce rendre compte que l’homme qu’elle venait de sauver ne lui causerait que des ennuis.

Hayden se jura intérieurement qu’il ne lui arriverait pas la même chose, il avait pleinement conscience des répercussions de son acte et il en assumerait l’entière responsabilité.
C’est alors que Coffin établit le fameux lien entre Emily et lui, entre leurs pouvoirs quasi similaire, entre leurs actions qui, toute deux, lui avaient permis de vivre un peu plus longtemps.

-J’admire votre sens entrainé de la déduction monsieur Coffin. C’est effectivement à peu de chose près ce que j’ai fait ce soir.

La tournure de la conversation lui plaisait à présent. Il s’était mépris au sujet du mafieux, il était beaucoup plus intelligent, beaucoup plus manipulateurs et beaucoup plus fort qu’il ne le laissait paraitre au premier abord, un allié de poids en somme.

-Je dis bien à peu de chose près, car contrairement à Emily j’ai agi en pleine connaissance de cause, je connais votre passé que j’ai entraperçu lorsque je vous ai vu la première fois. Je sais ce que vous faisiez endurer à ce pauvre Todd Kint juste avant que vous descendiez dans la boîte pour vous faire tirer dessus, et si je le voulais je pourrais m’amuser à retracer tous les jours de votre vie jusqu'à votre naissance monsieur Coffin. Et pourtant, malgré tout ça j’ai tout de même décidé de vous sauver la vie. Cependant, et contrairement à Emily je sais exactement qui vous êtes et quel seront les conséquences de mon acte et je n’en ai pas peur.

Il alluma alors une cigarette et regarda Coffin d’un œil curieux, il venait de lui révéler l’entière étendue de ses pouvoirs et il savait par avance que tout cela ne fera pas plaisir au mafieux qui se sentirait menacé. Il se voyait déjà fusillé ou encore torturé mais bizarrement, il n’avait absolument pas peur, surement un contre coup à sa rencontre avec Boune.

-Inutile de préciser que je ne vous veux aucun mal, auquel cas j’aurais simplement eu à ne rien faire tout à l’heure pour me débarrasser de vous.

Hayden accorda alors un sourire amical à Coffin, le premier qu’il adressait au cours de l’entretien. Il tira alors une bouffé de fumée sur sa cigarette en attendant la suite de la conversation.


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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeDim 13 Nov 2011 - 19:58

-Inutile de préciser que je ne vous veux aucun mal, répondis-je du tac au tac à mon sauveur. Auquel cas j'aurais simplement eu à demander à Frank et John ici présents de vous coller une balle dans la nuque avant de vous jeter dans le coffre.

Brisant un instant le masque de froideur recouvrant mon visage, je lui ai renvoyé son sourire. Parlementer avec un être capable d'anticiper ce que vous allez dire est une absurdité totale, un combat perdu d'avance pour certains. Je ne suis pas de cet avis.

-Je rencontre de nombreuses personnes pour qui la confiance n'est rien de plus qu'un mot, la parole d'un homme ou même l'honneur ne semblent plus avoir la moindre valeur. Cette époque fait émerger des gens dangereux et stupides, des gens comme Monsieur Kint.
Je n'étais pas de ces mafiosi aimant s'imposer dans les conversations comme dans leurs affaires, menaçant leur interlocuteur à la moindre virgule et n'offrant le respect qu'à l'argent ainsi qu'à leur image.
-Monsieur Kint m'avait donné sa parole, en échange je lui ai avancé ma confiance. Il a eut l'audace de me la voler. Ce soir il en paie le lourd tribu. Mais je sais que vous ne serez pas ainsi, comme vous l'avez dit vous acceptez les conséquences de vos actes. Une qualité fort rare aujourd'hui.
Mes questions et ses réponses, ma proposition et ses exigences, tout cela devait être probablement écrit quelque part, dans un livre que seul le mutant assis en face de moi était capable de lire.
-Vous êtes libre de découvrir ce que bon vous semble à mon endroit, si mes souvenirs sont bons les visions d'oracle ne sont pas retenues lors des procès. Par ailleurs, qui serais-je pour dissimuler à celui qui est capable de voir au delà du temps ce que j'ai fait et compte faire.

En vérité c'est bien ce dernier point qui m'intéressais, mais il le savait déjà sûrement. Pas besoin de vision : cela se voyait rien qu'à mon regard

-Vous avec le don des dieux, poursuivis-je avec le sérieux qu'imposait un tel sujet de conversation. Je suis prêt à vous faire les offrandes qui conviennent pour jouir de vos visions. Vous devez vous doutez du poids de celles-ci dans mon domaine d'activité. Je ne suis pas le genre d'homme à laisser une telle chance m'échapper.

A l'époque j'étais encore jeune, le phénomène mutant me fascinait avec autant de force qu'il en répugnait d'autres. Je n'avais pas encore le recul nécessaire pour appréhender un sujet aussi sensible. L'expérience d'Emily m'avait beaucoup appris, aujourd'hui encore, pour une obscure raison, ma conscience payait encore le tribu de mon arrogance d'hier. Mais la donne avait changée, les meurtriers d'Emily, les véritables maîtres de cette ville, achevaient leur règne. Désormais, si les mutants que je recrutais venaient toujours de la rue, ils n'étaient plus des asociaux trainant dans des squats nauséabonds. Moi aussi j'avais effectué quelques mise à jour, moi aussi j'avais évolué.

-Penthouse en plein Manhattan, limousine, une rente généreuse en espèce sonnante et trébuchante, immunité policière, énumérais-je en regardant d'un air distrait par la fenêtre. Mes dons n'ont certes pas grand chose à voir avec ceux que l'on avait coutume de faire à la Pythie de Delphes, mais je les trouve mieux adaptés à notre temps. Je ne pense pas me trompez en disant que vous les préférerez aux paniers de fruits et aux têtes de taureaux.

Il est toujours bon de s'inquiéter des conséquences de ses actes, celles engendrées par un ralliement à ma personne étaient plus qu'appréciables.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011 - 14:19

Coffin répondit du tac au tac à la remarque lancée par Hayden. Ce qui amusa l’oracle qui ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire. Le visage du mafieux se contracta alors en un rictus bizarre que le jeune homme interpréta comme un sourire et le laissa à penser que ce ne devait pas être une habitude pour lui. Hayden, gratifié, ne s’en sentit que plus content. Ce sur quoi, Coffin entreprit un long discours sur l’honneur, le fait de donner sa parole et les raisons qui l’avaient poussé à prendre des mesures contre monsieur Kint. Hayden trouva ses paroles très intéressantes et y réagit rapidement.

-Je suis content de savoir que vous me considérez comme un homme de confiance, me laissant même voir vos souvenirs.

C’était la première fois qu’Hayden était considéré avec autant de respect et cela lui donnait l’impression d’être quelqu’un d’important ce qui lui plaisait plutôt bien. Tout l’intérêt de Coffin résidait dans les capacités précognitrices de l’oracle, et il en avait pleinement conscience ce qui atténua rapidement son contentement. Il écrasa sa cigarette, en alluma une autre et tira longuement dessus avant de recracher un épais nuage de fumée. Et comme Hayden l’avait prédit, le mafieux ne tarda pas à lui faire sa proposition. Proposition qui se révéla être très intéressante et lucrative pour le jeune homme. Ce que ne savait pas Coffin, c’était que l’oracle n’avait pas l’âme cupide, le besoin d’argent pouvant être facilement comblé dans des jeux de hasards divers dans lequel l’oracle n’avait aucun mal à prédire les résultats à coup sûr. Malgré tout, la proposition l’intéressait tout de même, surtout pour l’immunité policière en fait.

-Effectivement, les têtes de taureaux et les paniers de fruits m’inspirent moins que votre proposition, je dois bien l’avouer. Je pense donc l’accepter mais à quelques conditions. Tout d’abords les prédictions que je vous fournirai, je veux que vous les ayez en main propre, je ne m’adresserai pas à vos gorilles, je ne les aime pas tellement. Ensuite vous devez savoir que je ne peux pas voir les personnes avec qui je n’ai pas de lien direct, pour retrouver quelqu’un par exemple j’aurai besoin d’un objet lui appartenant. Enfin il me semblerait important que vous assuriez ma protection en cas de besoin, je ne tiens pas à subir le même sort qu’Emily.

Ses conditions étaient posées, et Hayden savait pertinemment que ses exigences ne seraient satisfaites qu’à la condition qu’il fasse ses preuves. Une idée lui traversa l’esprit, il se concentra quelques secondes, il voulait une vision, il arrivait de mieux en mieux à le faire, il savait qu’il était capable de le faire. La vision ne se fit pas attendre très longtemps, et, en se concentrant sur l’endroit ou Chaz faisait son marché de cocaïne et d’héroïne, il eut l’information qu’il recherchait.

-Je suppose que l’héroïne et la cocaïne vous intéressent ? Je tiens à faire mes preuves, je pense que votre présence au port Newark-Elizabeth serait nécessaire, vous pourriez y conclure un marché qui, j’en suis sûr, sera très lucratif.

Hayden s’enfonça dans la banquette de la limousine, et regarda par la fenêtre une nouvelle fois. La vitesse de la voiture ne convenait pas.

-Dites à votre chauffeur d’accélérer un peu, nous n’allons pas y arriver sinon.

Il ne dit ensuite plus un mot, réfléchissant sur la portée de ses actes. Ce qui était sûr c’était que l’alliance avec le mafieux ne pouvait être que bénéfique pour le mutant qui s’en contentait pour le moment.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeVen 18 Nov 2011 - 20:48

-Vous avez compris, Henry ? dis-je en haussant la voix sans pour autant lâcher l'oracle des yeux.
En guise de réponse une subtile poussée nous cala tous dans nos sièges et fit osciller quelque peu le niveau des liquides dans les bouteilles d'alcool.

Une curiosité que je croyais ne plus jamais éprouver s'était emparée de moi. Celle de l'enfant qu'avait été Matteo Bara, puis du jeune criminel arpentant les rues mal famées de Tokyo. Les italo-américains étaient hors jeux depuis que j'avais décimé leurs rangs avec une rare violence. Les russes m'avaient réitérés leur soutien, déjà les premiers contrats avec le cartel de Suarez étaient tombés, la poudre que le jeune mutant se mettrait dans le nez dès la semaine prochaine serait véritablement la mienne. Alors pourquoi l'écouter ? Pourquoi se rendre au port ?

Pour franchir un nouveau cap, comme toujours. Et accepter cette vision c'était s'adapter un peu plus à cette néo-criminalité mutante que j'avais contribué à forger. Mais à la différence de mes supérieurs génétiques je ne m'adaptais pas pour survivre : je m'adaptais pour conquérir.

L'état d'amusement dans lequel je me trouvais était imperceptible, seule cette petite étincelle au fond de mes yeux trahissait mon excitation. J'ai donc jugé opportun de profiter du temps qui restait pour assurer les attentes de l'oracle.


-Vous me faites penser à cette jeune Alice qui m'a rejoins il y a quelques jours. Elle aussi posa comme condition principale de ne traiter qu'avec moi ; ce qui obligea Yamamoto à s'amputer d'un doigt pour gagner sa confiance. Car voyez-vous je ne peux pas être partout, en vérité : je ne dois pas être partout. C'est une des raisons de ma longévité parmi les requins. Mais comme à Mademoiselle Rigby je vais vous faire une fleur : Yamamoto n'ayant plus assez de doigt à sacrifier j'accède à votre demande.
Le prix était élevé, mais je le payais aisément.
-Je me suis longtemps questionné sur la raison ce cette méfiance, dis-je en désignant Frank et John de la tête.[i] Celle-ci ne vise que mes hommes de main mais pas moi, voilà ce que je trouve étrange. Ce n'est qu'à l'instant que j'ai compris.

[i]Depuis un petit moment je fixais le col largement ouvert du mutant, celui-ci dévoilait les tatouages de ce dernier. D'un geste rapide du poignet j'ai desserré mon nœud de cravate puis j'ai délicatement soulevé le tissus blanc de ma chemise, dévoilant ma clavicule noircie par l'encre. A la différence de celui du jeune homme mes tatouages étaient d'une finesse et d'une beauté inégalable ; l'irezumi dans toute sa splendeur. Vu l'état des siens on devinait un travail de squatteur en manque de drogue et une coloration de mauvaise qualité.


-Nous sommes semblables, assenais-je. Génétiquement je reste sapiens, et rien ne changera cela. Mais je possède votre façon de penser, votre façon de vivre. C'est pour cela que je vous reconnais dans la rue d'un simple coup d'œil, pour cela que vous ne voulez traiter qu'avec moi. Ce n'est pas de la confiance, j'en ai conscience, juste la plus indifférente des reconnaissances en un individu que vous identifiez comme membre de votre espèce.

J'étais loin d'être un fin sociologue, même si je disposais d'une grande expérience du genre humain. Mais j'avais foi en ma théorie. Je savais qu'aucun mutant n'aimait faire étalage de ses capacités, pas dans notre monde. C'était pour eux quelque chose de profondément intime et d'irrémédiablement honteux. Ceux qui ne s'en cachaient pas étaient mis au banc de la société s'ils ne le faisaient pas d'eux-mêmes, X-Men et Confréristes en étaient un bon exemple.

Pourtant, Alice et l'oracle étaient prêts à le faire devant moi, simple humain. Ils savaient que je les regardaient avec les yeux d'un mutant. C'était au delà de l'égalité des races, c'était enfoncer toutes les barrières sociales établies pour passer directement de la compréhension à l'acceptation. Bien plus que du respect.


-Je vous comprends et je vais vous avouer une chose, dis-je sur un faux ton de confidence tout en pointant les gorilles du pouce. Je ne leur fais pas confiance non plus.

Quelques dockers regagnant leurs foyers, des SDF attroupés autour de quelques bidon en flammes, autant d'indices qui me prouvèrent que nous approchions du port.

-Bien, Oracle, que devrais-je voir ? demandais-je en tentant de discerner l'invisible dans la pénombre de Kellogg Street.
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MessageSujet: Re: L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith]   L'art délicat du nihon teien. [Hayden Smith] Icon_minitimeLun 21 Nov 2011 - 10:29

Sans réfléchir Coffin ordonna au chauffeur d’accélérer et une légère pression colla Hayden un peu plus à son siège. Il ne cherchait plus vraiment à discuter avec le mafieux, son attention s’étant entièrement tournée vers la trame de l’avenir, son regard était perdu au loin à travers la fenêtre et se perdait dans la myriade de point lumineux qui éclairaient New York à cette. Suivant le mouvement et la vitesse de la voiture ces points dansaient ça et là et se reflétaient dans le regard perdu du jeun oracle rendant l’éclat argenté de ses pupilles plus intense encore. L’homme qu’ils allaient voir était d’une quarantaine d’année environ et ressembler déjà à un vieux moussaillon dont les traits burinés attestent du plaisir intense qu’il a pris tout au long de sa vie à naviguer sur les flots. Il s’appelait Burt Brown, plus couramment appelé B.B., et représentait un véritable investissement dans le marché des drogues dures puisqu’il en exportait, sous couvert de l’Etat, un bon paquet. Hayden ne l’avait vu qu’une seule fois et pourtant il lui avait déjà fait la bonne impression de l’homme honnête, enfin aussi honnête que l’on puisse être dans le marché de la drogue.

Ce soir, le marin n’allait pas être content que le client qui lui avait passé commande n’ait pas assez d’argent pour le payer intégralement. Hayden était sûr que Coffin serai content d’acheter de la came en aussi grand nombre, à bas prix et de qualité certaine. Il restait donc confiant et alluma cette fois ci un joint pour se détendre l’esprit. Il revient à la conversation alors que le mafieux évoquait une certaine Alice Rigby. Rigby ne lui disait rien, mais le prénom d’Alice rappela dans son esprit le souvenir d’une blondinette rencontrée un soir dans un bar. En fouillant le passé de Coffin, il eut la grande surprise de voir que c’était la même jeune femme.

-Il parait que nous ne rencontrons jamais les gens par hasard monsieur Coffin, Alice est une de mes amies.

Il n’avait plus eu de nouvelle de la jeune femme depuis cette escapade au bar qui les avaient amenés à échapper aux flics et à fumer quelques pétards ensemble. Mais il savait qu’Alice n’avait rien connu de fâcheux depuis, il lui avait promis de garder un œil sur elle et de la prévenir en cas de danger, ce qu’il faisait.

-Je suis également satisfait que vous accédiez à ma demande et j’espère que le marché que vous conclurez ce soir vous conviendra.

De ce marché, Hayden ne doutait à présent plus qu’il ne convienne à Matthew Coffin, son assurance en la véracité de ce qu’il voyait augmentant au fur et à mesure que l’instant T approchait.
Le mafieux argumenta sur le fait que la majorité des gens, en particulier les mutants voulait traiter avec lui. Hayden trouva son opinion amusante mais eu la décence et l’intelligence de ne pas le montrer.

-Peut être, peut être pas. Il est en tout cas sur que je ne me vois pas expliquer à vos gorilles les méandres du futur, je n’en aurais pas la patience ni le temps. D’autant plus que se servir de messager, c’est aussi prendre le risque que le message soit déformé or, voyez vous, dans la prédiction de l’avenir chaque détail compte, il me semble donc plus utile de vous en parler directement à vous. Et puis je dois dire que la façon dont celui-là m’a traité me laisse quelques peu dubitatif quant à ses capacités de déduction enfin soit.

Ils étaient enfin arrivé au port Elizabeth, Hayden indiqua le chemin et chauffeur et ils arrivèrent ainsi au quai 54. Un gigantesque bateau de marchandise s’y trouvait et Hayden afficha un large sourire.

-Le bateau que vous voyez ici contient une importante quantité de drogues, dans quelques instants un homme va apparaitre, celui-ci n’aura pas réussi à réunir l’argent pour acheter la commande qu’il a passé ; il vous suffit de le remplacer. Je vous attendrais dans la voiture et je vous conseille d’y aller avec vos gorilles, qui s’ils ont un peu de jugeote seront vous protéger, le gars est armé et n’est pas seul, je vois deux mecs avec lui.
Et Yamamoto, vous feriez bien de retenir gauche-droite-gauche-droite, c’est dans votre intérêt. Et n’oubliez pas de tirer une deuxième fois.


Hayden tira une longue bouffé sur son joint et regarda en direction du port, l’homme venait d’apparaitre avec les deux hommes que l’oracle avait perçu. Burt Brown venait d’apparaitre sur le pont de son cargo, un énorme fusil à pompe placé sur son épaule.

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