Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Lun 28 Nov 2011 - 19:20
J’ai pris du plomb plusieurs fois. Me suis fait transpercé la peau par une ou deux lames dont une saloperie de couteau de boucher d’un Bameur à la con. Je me suis retrouvé quasi noyé a San Fransisco, sous plusieurs fusillades au point de ne pas savoir si j’en verrais le bout. Soufflé par des explosions à m’en faire roussir les poils de c…Je ne compte même plus les fois où j’ai ou je me suis fais défoncé la tronche. J’ai léché tellement de fois le bitume que j’y trouve des spécificités locales rien qu’au gout.
J’ai rencontré tellement de fils de putes qu’on pourrait finir par croire qu’il n’y a qu’elles qui se reproduisent ces derniers temps. Le Sommeil est devenu un concept, le repos une utopie le confort une connerie de cadeau de Noel.
La dernière fois que j’ai regardé la téloche, Bruce Willis avait des cheveux. Pour sur que j’entrave rien à ce qui se trame devant mes yeux, là dans un écran tout plat. Une série sur des mecs qui ont des pouvoirs, supeeeer ! Le méchant à l’air méchant et rit d’un rire gras et forcé et les gentils sont bien coiffés et ne disent pas de gros mots même quand ils font semblant de s’en prendre une. Le monde dévient merveilleusement con, ca me file la nausée du coup je fais un effort surhumain pour atteindre ma télécommande.
Je disais quoi avant que Joe-l’effet_minet, super héro hybride loup- vampire- lama, se découvre une passion enflammée pour Rosita la fausse méchante cruelle qui froisse ses draps la nuit dans son grand lit froid et vide en étouffant sous l’oreiller un flot de larmes de crocodile ?
Ah oui…ma grande difficulté à me pointer au rendez-vous de la faucheuse et ma grande résistance aux tracasseries de tout genre occasionnées par mon prochain quelque peu belliqueux. Lorsqu’on mène une vie de clochard durant plusieurs mois, on choppe forcément quelques extra qui vont avec le métier. Je passe sur les passagers clandestins comme les poux dont on se débarrasse assez rapidement. Les mycoses, c’est autre chose, ca se soigne et ca prend du temps surtout si elles sont mal placées, mais rentrer à la base avec une putain de grippe, ça je n’avais pas prévu !
Donc, j’ai résisté à toutes sortes de menaces et c’est un microbe qui me fout KO pour le compte. Je morfle comme un gamin de 8 ans, option pif rouge à la Rodolphe le Renne avec une fièvre qui m’a scotch é au pieu avec un léger fil de bave tendit que je me tape la pire chiasse télévisuelle qu’on propose à des post ados attardés et encore, sur l’autre chaine, y’a twillight…
Trois jours que je suis revenu et deux jours collé au lit à me déplacer comme un légume pour aller pisser et roupiller le reste du temps entre deux séries débiles. On a été me chercher de médocs et j’ai échappé aux piqures dans la fesse mais quand même, pour un retour on fait vraiment mieux !
Welcome Home mais pas trop quand même.
Je ne vois pas trop de monde, on a la décence de me laisser mourir en paix mais comme le chauffage de la confrérie marche une fois sur deux, le jour se crève de chaud et la nuit je claque des dents. Ce n’est pas viril ni sexy, je n’ai pas d’amis, il me reste au moins les Curly. Lamia est passée, elle a essayé de me parler mais j’avais la tête comme une couscoussière et je n’ai pas entravé un seul mot de ce qu’elle a essayé de me dire. Je lui ai dis trois ou quatre fois « oui » pour lui faire plaisir mais je ne sais pas à quoi j’ai donné mon approbation, faudra que je tire ça au clair dans deux trois jours. Faut dire qu’avec 40 de fièvre, on a une fâcheuse tendance à perdre un tantinet sa lucidité. J’y pense, si ca se trouve elle me disait qu’elle me trouvait attirant et qu’elle voulait du sexe là maintenant. Bah ah ah…violé et sans défense, la bonne blague…personne ne m’aurait cru…mais qu’est ce que je raconte, ca y est, je délire encore ! Ah monde de merde tiens !
Je zappe et je finis pas tomber sur un truc de clips..bon…au moins c’est pas du rap, c’est déjà ça. Jimmy Hendrix ! Ah bien ça !! Ca me rappellera mes premières conneries d’enfance. Du coup, je monte le son sur la télécommande d’un geste qui me demande un gros effort. Evidemment, la fièvre me rend un peu sourdingue, il y a fort à parier qu’on entende la puissance de l’organe vocal de Jimmy à l’autre bout des couloirs de la confrérie.
Osef quoi ! J’ai froid, j’suis malade et j’ai la grippe !
Un vrai rebelle quoi.
Cérès Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Gamma
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Lun 28 Nov 2011 - 21:06
Tapotant son crayon sur son bloc note d'un air dépité, Cérès eut un grand soupir. Encore chou blanc. Décidément, la génétique et elle étaient en froid de ces temps-ci. Elle touchait pourtant tellement au but. Elle avait Ernest et son grand-père sous la main, soit deux sources d'altérium différents. Elle avait tout tenté, les manipulations, les séquençages génétiques,... Elle avait même essayé de mélanger les principes des deux formes d'Altérium mais sans succès certain. Elle en était arrivé à la conclusion que l'Altérium d'Ernest devait servir à l'élaboration du virus M et que l'Altérium de Jeremy White devait servir à son vaccin personnel.
Par souci de se débarrasser le plus vite de son infirmité, elle travaillait d'arrache pied sur son vaccin dont elle avait déjà mis au point une forme stable mais qui hélas ralentissait seulement les effets de sa dégénérescence plutôt que de les stopper carrément. Cérès raya une nouvelle hypothèse fumeuse de son bloc. Il fallait qu'elle finisse par trouver. Magneto n'attendrait pas son virus toute sa vie...
Alors qu'elle se replongeait dans des calculs obscurs pour n'importe qui d'autre qu'elle, elle entendit une musique se répandre dans le labo. Une musique qui provenait des étages supérieurs, des quartiers des Confréristes. Impossible de se concentrer... Cette musique était insupportable... Non pas sa mélodie (bien qu'elle ne soit pas une fan de rock, elle avait tout de même reconnu Jimmy Hendricks) mais plutôt son volume... Elle Jeta son crayon d'un air agacé, rectifia le plis de la blouse blanche qu'elle avait l'habitude de porter dans le labo et sortit pour connaître la source de ce vacarme.
Ses pas la portèrent dans les quartiers des garçons. Plus précisément dans un piaule à peine moins sâle et sordide que les autres. On y respirait un air malsain de relents de maladie. Jugeant la scène d'un oeil, Cérès vit Kyle, l'un des Confréristes qu'elle ne connaissait que de vue. Visiblement d'une humeur de chien, avec un rhume de cerveau et une fièvre de cheval, il était affalé dans un fauteuil, reniflant pitoyablement emmittoufflé dans un édredon, s'avachissant l'esprit devant des séries de seconde zone. Jimmy Hendricks sembla être le mieux qu'il ait pu trouvé.
Cérès se retira sur la pointe des pieds, étouffant un sourire. Qu'il avait l'air fin l'un des plus grand tueurs de la Confrérie... Elle se dirigea d'un pas assurer vers la cuisine ou elle fit chauffer de l'eau. Pendant ce temps, elle rejoignit sa chambre, s'empara de quelques plantes séchées et de flacons dans sa petite armoire d'herboristerie puis les plaça sur un plateau. Elle repassa par la cuisine, s'empara d'une tisanière, y plongea son mélange et retourna chez Kyle. Elle y fit une entrée remarquée. De celle des infirmière autoritaire dans les maisons de retraites. La blouse blanche aidait à la comparaison.
Avec des gestes décidés, elle entra d'autorité, jeta les antibiotiques à la poubelle, déposa son plateau près de Kyle et mis la télé en sourdine.
- Ca devrait faire tomber ta fièvre rapidement, dit-elle d'un ton neutre en versant sa tisane dans une tasse.
Elle s'empara ensuite d'une petite fiole d'un vert sombre.
- Ca, c'est de l'essence d'Eucalyptus. Tu en mets quelques gouttes sur un mouchoir et tu le respires quand tu te sens trop oppressé, ça dégagera tes cloisons nasales. D'ici trois jours, tu devrais être sur pied.
Elle réprima un rire en voyant la figure incrédule de Kyle qui ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait.
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Dim 4 Déc 2011 - 17:53
This is my cell where i used to walk This is my Hell , well it's fill of smoke.
La confrérie est parfois pire qu’un squatte. C’est une sorte de Barnum ambulant où errent les pires mutants de la création, ils ont tous cependant un point commun : ils sont assurément dangereux. C’est ma famille, j’veux dire, une famille qu’on choisit pas une de ces pantomimes de merde qu’on joue devant une dinde fourrée au marrons parce que le calendrier s’y prête et qu’on découpe au coutelât tout en rêvant de le planter dans le dos du mari volage ou du fils gay insupportable.
J’y ai fais des rencontres inattendues et formidables et m’est avis que j’ai pas fini d’en faire. Ils vont et viennent et n’ont parfois que le temps de crever pour un idéal qu’ils comprennent mal, voire pas du tout. Chacun trace sa voie et nos chemins se croisent parfois en ces murs sordides. C’est riche de parcours de vie qui sentent l’ozone, la poussière et le sang : moi ça me va. La farandole des visages s’enchaine trop vite pour que je puisse avoir vraiment le temps de comprendre pourquoi je suis encore ici et eux non. J’en ai parlé un peu à Lamia mais je crois qu’elle n’a pas trop pigé le truc, c’est une putain de psychopathe comme tout ceux qui croisent ma route ou comme moi dans le fond. C’est une pote mais elle est azimutée ! J’y peux quoi, sérieusement ?
Mewen, Kaleigh..Je ne sais même pas où les pleurer et je ne sais même pas si j’en suis encore capable, je marche à l’instinct entre mes clopes et mes bières. Je crois qu’on peut dire que je suis totalement libre parce que j’ai touché le fond ! Sur que ca aurait fait marrer Tyler Durden pour le coup mais cependant j’ai ni la gueule, ni le compte en banque à Ed Norton. Louise est aux abonnés absents, j’en viens à me demander si j’ai pas fini par la rêver, cette relation. C’est peut être ca mon paradis à moi, le paradis du terroriste Keneth : pas une centaine de vierges à ma face enturbannée, les roubignoles encore cuite du C4 qui m’a ouvert les portes de l’au-delà , juste une sacrée baiseuse aux cheveux verts avec une chute de reins à vous river les yeux à coup de tisonnier brulant et un caractère de chiotte à trouver les pires rébus chieuses des Secret Story vivables !
What’s up in my World, So ? Une étrange réplique d’infirmière au teint de cadavre. C’est sur que celle-ci, je ne l’ai jamais vu. Le Dieu Hendrix par sa mélodie transcendante à fait descendre de son paradis une zombie camée déguisée en évadée de Grey Anatomie. Au début, je crois que j’hallucine. Ca m’arrivait souvent après un shoot durant une jeunesse vieille de conneries en tout genre. Une nuit, j’avais discuté le bout de gras avec Cobain, une autre j’avais tapé le carton avec Bogart. Le hic , mes visiteurs étaient toujours des cadors et clamsés par-dessus le marché. Jamais ils n’avaient le look d’une inconnue légèrement verdâtre.
Elle avait une jolie voix.
Sérieux…J’avais rarement entendu un timbre aussi berçant et charmant. D’emblée je su qu’elle n’était pas ce qu’elle semblait être. Y’a des gestes qui en disent plus que tout un discours plein d’emphase. Je le sais parce que je suis comme ça. Y’a des évidences qui vous manquent, qui vous passent à coté et auxquelles vous resongez lorsque la morsure de regret se livre à vos nuits. J’ai ce talent d’avoir besoin que d’un seul regard pour voir ce qui se cache au fond, juste là. Nous étions semblables dans nos constructions : c’était un monstre à l’âme humaine et moi un humain à l’âme monstrueuse. Je ne sais pas si elle a ressentit cette sorte de bi-polarité à cet instant précis. Moi je peux vous dire que je l’ai sentit au plus profond de mon âme et ça m’a rudement excité. Il existe des rencontres magiques dans des situations les plus grotesques, j’en vivais une grâce à la grippe et à Hendrix. Bordel, la vie : c’te foutage de tronche.
J’avais l’air con, à l’évidence tendit que la Fée Verte me proposait son étrange absinthe. Mais bon, mieux vaut avoir l’air con que n’avoir l’air de rien. J’aurais pu l’assommer de platitudes : un merci bredouillant, presque un aveu de faiblesse. Ou alors tenter un « t’es qui ? » bien bourrin pour une question qui de toute façon trouverait sa réponse dans les minutes à venir sans avoir besoin d’être posée. Que dire d’un « vas chier » quasi puéril qui à l’embarra ajoute le danger d’un revers de fortune douloureusement mystérieux ? Non. Elle méritait plus car sa laideur relative forçait l’envie de la mettre à nue et ce geste quasi maternel mettait plus en émoi que je n’aurai pu l’avouer à qui que cela soit.
D’un geste je lui montrais un fauteuil proche du mien et j’y balançais la télécommande avec un réel effort. Je jetais un coup d’œil à la mixture tout en soupirant puis avec un demi sourire, j’ouvrais la palabre aussi ridiculement que possible mais si elle était ce que je croyais qu’elle était, elle comprendrait qu’inévitablement c’était la meilleur façon de ne pas nous noyer sous les platitudes.
- Félicitation, t’as gagné le droit de choisir le programme.
Cérès Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Gamma
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Dim 4 Déc 2011 - 22:51
Cérès s'apprêtait à livrer un combat face à un confrériste tenace au caractère trempé mais très curieusement, Kyle n'en fit rien. Presque docilement, il avala quelques gorgées de la tisane parfumée au goût légèrement amer. Puis, d'un geste las, il jeta la télécommande sur un fauteuil miteux et y invita Cérès d'une façon qui n'appartenait qu'à lui.
- Félicitation, t’as gagné le droit de choisir le programme.
Sans un mot, Cérès s'approcha du fauteuil, en retira la télécommande, s'assit non sans vérifier que sa blouse blanche ne dévoile pas trop ses jambes et d'un geste désinvolte appuya sur le bouton muet. Le silence tomba sur la pièce comme une pluie d'orage. Avec un soupir d'aise imperceptible, Cérès lui répondit :
- Je te propose un autre deal. Tu choisis le programme mais je règle le volume... On fait affaire?
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Mar 27 Déc 2011 - 19:16
Après avoir lâché un reniflement sonore, du fond de mon fauteuil je lui adressais un sourire qui avait tout d’un rictus. Comment voulez vous avoir l’air cool quand vous votre physique vous rapproche plus d’un légume que de Brad Pitt ? J’avais envie d’une clope mais j’étais trop naze pour courir après mon paquet et trop fier pour lui demander de bouger son joli petit cul pour me le ramener. Je me contentais alors de tapoter nerveusement des doigts.
- On t’a jamais dis que le bruit c’était la vie ? Bordel , t’auras bien l’temps d’en bouffer du silence quand tu croupiras sous terre et que le seul bruit qui percera ton quotidien sera celui de mastication des vers de terre. Bah…fais comme tu veux, je remettrais le son quand t’auras dégagé.
D’un geste las je cliquais sur la télécommande et m’arrêtais sur la diffusion d’un film en noir et blanc que je reconnu du premier coup d’œil. Un classique « Elephantman » scène mythique ou John Hurt entouré par une foule véhémente hurlait au ciel qui n’était pas un animal. Sans le son, la scène avait quelque chose d’encore plus pathétique et poignant. Je gardais le silence une minute avant de poser mon regard sur ma garde malade au teint verdâtre. Elle n’était pas jolie, petite, le teint verdâtre et habillé de façon austère. Je ne sais pas si c’était le contraste avec le mélo dramatique du film qui agrémentait notre rencontre, mais ici, dans cette petite chambrée crade et décadente, je la voyais comme une orchidée sauvage s’accrochant pour sa survie.
J’ai toujours eu une ame de poète, où alors c’est cette putain de fièvre. J’sais pas mais j’avais vraiment pas envie qu’elle se barre, elle me plaisait bien ma petite fleur sauvage qui tendaient ses racines dans les immondices d’un monde en décomposition.
- Quand j’étais gamin, j’ai vu ce film au moins dix fois. On pourrait dire que ca concerne hein ? Nous les « anormaux. » Ben en fait non. A l’époque, je ne me savais pas mutant, seule ma sœur l’était et encore, on n’avait pas le même sang. Je trouvais ça cool de se dresser comme ça face au monde, j’touvais cool que ca puisse me toucher. Je veux dire que la détresse de ce type puisse m’émouvoir. Surement que ca faisait de moi quelqu’un de bien, non ? Surement ! Puisque je ne réagissais pas comme ces autres enfoirés prêts à lui maraver la tronche. J’étais un parfait trou de balle, comme tous ceux qui nous entourent et s’enfoncent dans leur politiquement correct. Ce film est une merde, c’est l’apologie de la normalité et du bon sentiment, rien à carrer de ce gus à la tronche de monstre, les monstres sont ceux qui se trouvent justes, c’est ça la vérité.
Je faisais une pause pour boire l’amer liquide.
- A quinze ans, je suis tombé sur un groupe de loosers qui pétait la gueule à un mutos. Ce con criait qu’il était normal, un peu comme dans ce film. Je suis intervenu, je leur ai pété la tête à ces pisseux, ils ont détalés comme les rats qu’ils étaient. Je me souviens que ce gamin a levé ses yeux mouillant vers moi en guise de merci, j’devais ressembler à dieu tout puissant ou à son incarnation du héro, cape et slip rouge en moins. Tu sais c’que j’ai fais ? Je lui ai foutu une raclée inoubliable, le pilant à même le sol…ca a duré des heures…Ou c’est probablement ce qu’il a du ressentir. Lorsque ce fut terminé, j’ai pu lire dans ses yeux une seule chose, question universelle du « pourquoi ». Impossible de le dire dans la bile et le sang, souvent le regard suffit. Alors je me suis penché vers lui pour lui murmurer. « Parce que c’est comme ca que la vie te baise. L’enfer est sous tes pieds mais au dessus, y’a rien d’autre. »
Je soupirais, mon regard toujours rivé sur l’écran.
- On est notre propre force, ce con avec sa tete de fion est trop idiot pour l’avoir compris. Ca sert à rien de gueuler ou d’apitoyer son monde, ce qu’on veut : on le prend. Alors moi j’ai deux questions : c’est quoi ton nom et ton histoire, ma belle et surtout : qu’est ce que tu voudrais prendre de moi ?
Cérès Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Gamma
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Mer 28 Déc 2011 - 15:32
- On t’a jamais dis que le bruit c’était la vie ? Bordel , t’auras bien l’temps d’en bouffer du silence quand tu croupiras sous terre et que le seul bruit qui percera ton quotidien sera celui de mastication des vers de terre. Bah…fais comme tu veux, je remettrais le son quand t’auras dégagé.
Une voix hargneuse, un regard noir, Kyle semblait considérer Cérès comme une vieille fille acariâtre, une enquiquineuse, une empêcheuse de tourner en rond. Il tranchait ses avis comme un bourreau tranche des têtes. Elle aurait cru qu'un homme de son genre aurait un peu plus de pondération mais il n'en était rien. Kyle avait l'air de ce genre de personnes blasées et caustiques qui avaient tout vu et tout vécu. Lui expliquer qu'elle était peut-être mieux placée que quiconque pour savoir l'importance de la vie aurait été peine perdue. Gardant un silence galcé, elle le toisa d'un regard lourd de sens qui sembla le mettre légèrement mal à l'aise. Il zappa rageusement sur la télécommande.
L'écran se figea sur un vieux film tourné en noir et blanc : "Elephantman". Cérès connaissait ce film pour l'avoir vu étant petite. Sa mère le lui avait montré un jour ainsi qu'à sa soeur. Madame Ophraïm pensait, comme tout parent juif qui se respecte, donner une leçon de choses à ses filles en les faisant réfléchir sur le thème de la différence et de la tolérance. Esther sentit un goût amer lui venir dans la bouche. La tolérance... quelle vaste blague. Sa mère s'était révélé être la plus farouche et la plus intolérante de toutes lorsque sa mutation s'était brusquement déclenchée il allait y avoir presque 5 ans de ça. Elle l'avait chassée, reniée, honnie.
En revoyant ce film, elle revit son jugement de jeune fille ignorante de la cause mutante. Cette pauvre créature qui criait à la normalité n'était jamais qu'une vision des sapiens de la différence. Et encore, ici était-il question d'un sapiens difforme, pas d'un superior. Cérès se dit que cet homme avait tout faux. Il ne devait pas prétendre à l'égalité car égal, il ne le serait jamais. Il devait prétendre à la tolérance. Et encore, lui le pouvait. Esther avait perdu cette illusion depuis longtemps. Ce à quoi elle prétendait désormais c'était l'indifférence mais même ça, c'était trop demander...
Kyle partit alors dans un long monologue qui fouillait ses souvenirs. Mais ces souvenirs avaient quelque chose de philosophique et de réfléchis. Cérès apprit que Kyle avait ce caractère amer et désabusé au moins depuis ses quinze ans. Il avait du subir un sérieux revers de fortune pour considérer la vie comme une belle salope alors qu'il n'avait que 15 ans. Elle se demanda bien ce que ça pouvait être.
Kyle ne reporta son attention sur elle qu'après un bon moment de tirade.
- J’ai deux questions : c’est quoi ton nom et ton histoire, ma belle et surtout : qu’est ce que tu voudrais prendre de moi ?
Cérès se donna le temps de la réflexion. Son nom l'intéressait à coup sûr. Kyle n'était pas le genre d'homme à apprécier rester dans l'ignorance. Son histoire, elle était moins sûre qu'il y apporte de l'intérêt si ce n'était pour la calculer et en dresser une sorte de profil psychologique. La preuve en était cette deuxième partie de question : "qu’est ce que tu voudrais prendre de moi ?"... Kyle s'imaginait que tout le monde vivait de manière bassement intéressée. Cérès jugeait cela navrant. Même au sein d'une Confrérie où chacun en avait autant bavé que l'autre, elle trouvait encore de la méfiance, du calcul et de la bassesse froidement intéressée. Aussi c'est d'une voix calme mais néanmoins glaciale où pointait une sonorité de déception qu'elle répondit.
- On m'appelle Cérès. Quand à mon histoire, elle ne te regarde ni t'intéresse. Non pas qu'elle soit banale ou inexistante mais tous ceux qui y figurent sont morts pour moi au sens propre ou au figuré. Sache simplement que tu n'es pas le seul à avoir souffert par le passé. Cependant, contrairement à toi, j'aime encore à croire que si la vie nous baise et que l'enfer est sous nos pieds, il y a encore des endroits où on peut marcher sans se brûler les pieds et des gens à qui on peut prendre la main sans les envoyer au tapis par dessus notre épaule.
Elle se leva et rajusta le col de sa tunique blanche.
- Je vais même t'en donner une preuve en te disant que je ne veux rien de toi qui puisse avoir la moindre valeur à tes yeux. De Confrériste à Confrériste, j'ai l'habitude d'échanger de l'estime et parfois même un peu d'espérance. Malheureusement je crains fort pour toi que tu sois encore capable d'éprouver de l'espoir.
Elle eut un geste désinvolte.
- Mis à part un volume décent dans ta télé, je ne te demanderai rien.
Elle fit mine de quitter la pièce, afin de voir s'il la retiendrait. Qui sait, peut-être Kyle se donnait-il un genre plus qu'autre chose et que ce qu'elle lui avait dit l'amènerait à réfléchir.
- N'oublie pas de boire ta tisane deux fois par jour après les repas.
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès) Dim 8 Jan 2012 - 10:24
The Pot is Full, Let me take control. The Pot is full, Of secrets to be told.
L’espoir… J’étais sans doute le plus humain des confréristes, le moins extrême, le moins frappé mais malheureusement pas le moins abimé par tout ça. Je veux dire, tout ce qui s’effondre là sous pieds et le fait que même nos vêtements finissent par prendre l’odeur de la terre des cimetières ou que la pluie tombant sur nos vissages ne parvienne plus à nous laver l’âme et nous faire oublier nos péchés.
Oui, elle faisait mouche.
Je n’avais pas d’espoir, je l’avais perdu depuis que cette vie m’avait perdu. Je pensais pouvoir vivre des moments de bonheur avec Louise, des moments de convivialité avec Meiwen, des moments de tendresse avec Kaleigh. Mes trois amours…à des degrés divers. Je pensais avoir droit à cela en donnant un peu de souffrance et de sang en échange. Mais je n’avais rien gagné d’autre que de la solitude et un immense sentiment de gâchis.
Alors j’aurai pu.
J’aurai pu oser un mot et la retenir pour qu’on puisse passer une heure à s’échanger nos blessures ou juste une heure à se croire ailleurs et quelqu’un d’autre. Je la devinais fragile sous cette écorce rude et solide. Je la devinais plus seule qu’elle n’y paraissait. Elle devait être du genre à s’absorber dans son travail, j’étais du genre à me replier sur moi-même, me fermer du monde. Chacun sa came, on vit comme on veut ces moments là.
J’aurai pu tendre une main et la rattraper. Si peu d’espace qui nous sépare et tant de souffrances indicibles qui s’érigent en abysses infranchissables. Les mots sont des espoirs mort-nés, les gestes eux ont cette franchise désarmante des aveux naissants des premiers amants. Ainsi la main sur sa peau livide, j’aurai pu la ramener à ce monde où je m’enfoncer pour qu’elle devienne une veilleuse durant une nuit de tempête et que nous nous abreuvions de verbiages insignifiants ou de silences réconfortants. Par ce geste, lui montrer qu’elle me juge trop vite ou trop bien dans ce que je veux être jugé.
J’aurai pu lui porter un de ces regards dont les pièges se referment sur vous et vous tiennent en éveil au cœur de la nuit sans émois lorsque le sommeil ne veut pas venir. Juste qu’elle puisse comprendre par les lueurs de mon âme qu’il y a plus que l’amertume, là derrière. Il y a l’enfance, il y a l’adolescent, il y a un bataillon de rêves brisés. J’aurai pu lui demander implicitement de la laisser me guider à travers mon histoire, de me laisser prendre le contrôle car il y a bien des secrets qui ne demandent qu’à être révélés.
Oui, je suis cette bouteille pleine de secrets à être dévoilés à qui s’y arrête. Mais je n’ai rien fait de tout cela.
Parce que je ne sais pas. Parce que je ne sais plus. Parce que, peut-être, je n’ai jamais su tout simplement.
Je la regarde s’éloigner, enfermé dans mes pensés, je n’ose même pas un merci. Personne ne me connait, c’est mieux ainsi. Tout ceux qui s’y essayent, finissent par s’y bruler les ailes.
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Sujet: Re: Le son, La grippe et les mutants. ( Cérès)