Une fleur s'épanouit... (PV Maiwenn)

Cérès entra dans le foyer de vie comme si c'était la première fois qu'elle y mettait les pieds. Pour la première fois elle fit attention à son cadre de vie, regarda autour d'elle et eut le sentiment agréable de se sentir chez elle. Contrairement à l'habitude, son visage n'avait pas l'air sévère et durement renfrogné qu'elle avait d'habitude. Un calme, une sérénité, presque un doux sourire transformaient son habituel mouson en une charmante jeune femme et ce malgré ses cheveux dorés et sa peau vert pâle. Elle ne fit pas attention aux autres confréristes qui occupaient les lieux, zappant sur une télé, jouant au billard ou aux fléchette dans cette pièce enfumée de tabac. D'habitude, l'ambiance sombre et étouffante de ce lieu confiné mettait Esther mal à l'aise mais aujourd'hui, elle tenait à y être.

Elle s'approcha du bar où Maiwenn Short, une confrériste connue sous le pseudonyme de Syrène feuilletait un magazine d'un air ennuyé, appuyée contre le comptoir, un verre d'un liquide indéfinissable à portée de main. Esther lui fit un signe de tête, se servit un verre d'eau et le posa sr le bar. Elle le contourna pour ensuite s'asseoir à deux places de Maiwenn qui la regardait du coin de l'oeil, légèrement intriguée.

Esther sorti de sa tunique une petite fiole contenant un liquide d'un violet pâle, presque rosé et légèrement luminescent et la posa sur le comptoir, tout près de son verre. Elle al contempla longtemps, longtemps, perdue dans ses pensées, ses souvenirs, ses espoirs...

Maiwenn était accoudée au comptoir du foyer de la Confrérie, un journal sous les yeux et un verre à proximité de sa main, le regard perdu entre les gros titres quand Cérès entra. Elle connaissait cette Confrèriste même si leurs liens n’étaient pas non plus des plus forts. Elle savait que Cérès passait le plus clair de son temps à la Confrérie et avait une brève idée de ses actions récentes. Rien de bien défini. Fallait-il y voir un laisser aller de la Syrène ? Il fut un temps ou elle était capable de réciter par cœur les dossiers de la Confrérie sur ses membres. Il fut un temps ou elle mangeait une équipe. Or depuis une semaine, elle avait du mal à se manager elle-même.

Ne serait ce que l’action de rester lire un journal plutôt que sortir avec ses Confrères faire une ronde ne lui ressemblait pas. Depuis quand ne mettait-elle pas tout son temps au profit de la Confrérie ? Elle ne savait pas quoi se répondre. Au moins, se défendait-elle, se n’était pas des sudoku qu’elle faisait, elle lisait un article traitant des associations d’aide aux mutants fleurissant un peu partout dans la ville. Celles-ci existaient depuis peu mais avait prit une ampleur médiatique à partir du moment où les locaux de l’une d’elle avait été sauvagement saccagés par des anti-mutants. Maiwenn s’était intéressée à l’affaire. Elle voulait tout savoir sur ces associations, de crainte qu’elles agissent en réalité au détriment des mutants. Le fait que plus de la moitié de leurs employés et adhérents soient des humains n’était pas pour l’en détromper.

Toujours utile que la Syrène était alors dans le foyer toute à sa lecture quand Cérès entra. Elle lui adressa un hochement de tête et un regard accueillant. A cette heure là, il était rare que la phytokinésiste montre le bout de son nez, surtout ici, sachant que cette heure marquait généralement la transformation du foyer en une espèce de bar des bas quartiers. En temps normal, quand elle n’était pas occupée ailleurs, la Syrène aimait bien se mesurer au billard contre ses collègues. Encore une fois, elle n’en avait pas eu l’envie aujourd’hui. Elle était coupée de ses habitudes.

Du coin de l’œil, la Syrène entraperçut Cérès, s’étant assise au même bar qu’elle mais quelques tabourets plus loin sortir une étrange fiole lumineuse. Après ce mouvement qui avait attiré l’attention de la Syrène, la mutante ne bougea plus un cil, absorbée dans sa contemplation de la fiole. Maiwenn la regarda elle aussi, relevant carrément la tête de son journal et fut fascinée par cette couleur. Elle avait entendu dire que Cérès mettait au point une sorte de vaccin/sérum/truc liquide qui sert à soigner. Evidement cela impliquait des connaissances solides en termes de chimie, la femme à la peau tirant sur le vert ne devait pas être étrangère à la conception de cet étrange liquide. Curieuse, la Syrène abandonna son journal et s’approcha de sa collègue, son verre d’eau à la main. Elle s’assit sur le tabouret à côté de la mutante, l’air tranquille et demanda :

- On ne te voit pas souvent ici. Ca va Cérès ?

Elle ne voulait pas que la mutante se sente obligée de lui faire une conversation si elle ne s’en sentait pas l’envie, elle connaissait le goût de la jeune femme pour la solitude et le respectait. Néanmoins, elle se doutait que Cérès n’était pas venue pour le plaisir d’inhaler les vapeurs de tabac qui hantait la pièce. C’était pour voir du monde. La Syrène ne posa pas de question sur le produit rose mais elle le regarda un instant du coin de l’œil avant de retourner le visage détendu à Cérès.

Le visage posé entre ses mains, Cérès regardait toujours sa fiole de vaccin luire d'une lumière violacée, les yeux rêveusement perdus dans le vide. Elle hésitait. Non pas sur la décision de savoir si elle allait boire se vaccin ou pas mais plutôt de savoir quand elle allait le boire. Somme toute, sa mutation était dégénérative mais désormais parfaitement contrôlée puisque grâce à ce vaccin, elle pourrait stopper son évolution quand bon lui semblerait. Rien ne l'empêchait d'attendre encore quelques temps... L'avantage d'attendre, c'était un accroissement de ses capacités phytokinétiques car son pouvoir augmentait au fur et à mesure que sa mutation évoluait. Toutefois, plus le temps passait et plus son physique s'altérait, transformant la jeune femme en une sorte d'hybride plante assez peu élégant. Ses cheveux, sa peau, ses lèvres et même son sang avaient pris des couleurs qui déclinaient le vert du "pâle putréfaction" au "foncé cul de bouteille". Au soleil ses veines transparaissaient même à travers sa peau. Bref, plus elle se regardait dans un miroir, plus elle se trouvait laide, difforme, stigmatisée. Elle commençait à comprendre ce qu'Ernest pouvait ressentir dans son hybridation si poussée déformant totalement son aspect physique. Bref, elle souffrait un peu d'une dualité de sa personnalité. Cérès tendait à attendre encore afin d'accroître son pouvoir pourtant déjà très puissant et Esther tendait à vouloir se vacciner le plus vite possible afin de garder le semblant d'humanité et de féminité qui lui restait. Elle en était là de ses réflexion quand une voix somme toute assez douce la tira doucement de ses rêveries.

- On ne te voit pas souvent ici. Ca va Cérès ?

Esther releva doucement la tête et aperçut que Maiwenn s'était intéressée à son sort d'un peu plus près que du bout du bar. Elle lui fit un doux sourire.

- Mieux que depuis de longues années je dois dire... Quant à ma présence ici...

Elle tourna son visage vers son flacon et son verre d'eau.

- Quand on doit porter un toast, on le fait à un bar pas vrai?

Cependant, elle ne bougea pas, piquant encore plus la curiosité de Maiwenn.

La peau de Cérès était proprement fascinante. Ce vert était étrange. Maiwenn aurait juré que la première fois qu’elle avait rencontré la phytokinésiste celui-ci était bien moins profond qu’aujourd’hui. Cérès était assez énigmatique colorée ainsi, elle aurait pu être l’allégorie des Homo Superior. Humanoïde mais tellement plus. A mi chemin entre les mutants dont la mutation n’était pas visible comme la Syrène et ceux chez qui il était impossible de revenir en arrière comme de nombreux Confréristes à différentes échelles de désagrément.

La Syrène s’en voulait presque de garder un aspect qualifié de normal en voyant des individus ne pouvait pas sortir sans être aussi tôt repéré et qualifié de « mutos » par tous les passants et évité de tous. Non pas que son statut de criminelle recherchée n’agisse pas également dans ce sens, mais elle était légèrement superficielle. Néanmoins elle ne ressentait aucun dégout face à ses congénères, juste de la peine. Même avec une mutation non visible elle avait été huée, eux avaient souvent vécu mille fois pire. Mais Cérès dégageait une sorte d’assurance naturelle qui agissait comme un écran de fumé aux yeux de la Syrène. En effet elle la voyait comme une mutante accomplie qui assumait sa… verditude ?

- Porter un toast ? Parfait. Mais pas avec de l’eau alors.

Maiwenn se leva et d’un pas souple rejoignit l’endroit ou étaient rangés les bouteilles, de l’autre côté du bar en face de Cérès. Elle regarda du coin de l’œil la fiole émettant cette lueur rosée. Il était évident que celle-ci n’était pas étrangère à la joie de Cérès. Maiwenn releva les yeux et avec un sourire demanda tout en cherchant accroupie entre les bouteilles quelque chose qui la tenterait plus qu’autre chose :

- Une préférence peut être ?

Elle prenait son temps pour aborder la question brulante. Elle servit à Cérès ce que celle-ci demandant et prit elle-même un verre du même liquide. Elle reboucha la bouteille, la posa sur le comptoir et prit place en face de la verte mutante cette fois. Elle dit :

- Santé alors ? Puis je savoir à quoi nous sommes en train de trinquer ?

Son sourire était calme, tout était naturel. Elle regarda encore l’étrange lueur colorée et chercha ce que cela pouvait bien être. Elle savait que Cérès était une scientifique. Elle savait qu’elle avait eu plusieurs missions pour mettre au point une sorte de sérum. Tout semblait lié et la Confrériste ne tarderait pas à lui expliquer, après tout elle était venue pour fêter quelque chose, non ?

- Porter un toast ? Parfait. Mais pas avec de l’eau alors.

Maiwenn ne se laissa pas déboussoler par l'étrange réponse de Cérès. Elle répondit avec un aplomb et une spontanéité qui trouvèrent le respect de la phytokinésiste. A dire vrai, Cérès ne la connaissait que très peu mais cela ne l'empêchait pas d'avoir de l'estime pour la Syrène.

Techniquement, Maiwenn était sa supérieure hiérarchique directe puisqu'elle administrait le secteur interne de la Confrérie. Malgré son poste haut placé, il semblait que Maiwenn sache faire confiance à ses subordonnés. Depuis le début de sa mission M, Cérès avait eu carte blanche dans toutes ses actions et toutes ses dépenses et ceci sans que Maiwenn ne cherche à savoir le pourquoi du comment. Cérès appréciait cet état de choses. Certains auraient pu y voir un laxisme de la Syrène mais cette dernière dégageait un je-ne-sais-quoi d'assurance qui faisait plutôt croire à Cérès qu'elle avait reçu des directive de Magneto en personne afin de ne pas déranger les recherches de la charmeuse de plantes. Sans en avoir l'assurance, Cérès en était presque persuadée et se sentait reconnaissante envers Magneto mais aussi envers sa collègue aux pouvoirs soniques.

Soudain, la voix de Maiwenn la tira de sa rêverie. Passée derrière puis sous le bar, elle cherchait parmi les nombreuses bouteilles témoin du haut degré d'alcoolisme de la plupart des Confréristes, un alcool susceptible de satisfaire les goûts de Cérès.

- Une préférence peut être ?

Esther réfléchit un instant. Sa préférence allait sans hésité à l'absinthe mais elle exigeait un rituel parfait pour apprécier comme il se doit la "fée verte" et elle doutait fort que Maiwenn trouve ici deux verres à absinthe sans compter les pelles et les sucres. Elle apperçut alors une bouteille de chartreuse verte perdue dans un coin d'une étagère près du grand miroir qui faisait le mur du fond. Elle répondit avec un mouvement de tête.

- Un verre de chartreuse sera très bien. Il y en a une bouteille sur l'étagère gauche, tout en haut.

Elle affectionnait cette séculaire liqueur française d'une agréable couleur émeraude où elle retrouvait les saveurs de pas moins de 130 plantes différentes. Maiwenn eut même l'élégance de s'en servir un verre pour l'accompagner de concert. Elle lui adressa un sourire.

- Santé alors ? Puis je savoir à quoi nous sommes en train de trinquer ?

Cérès fit tinter son verre contre celui de Maiwenn puis se donna le temps de la réflexion.

- Disons que nous buvons à ma renaissance...

Maiwenn la gratifia d'un regard étonné. Cérès anticipa la question qui allait suivre, notamment parcequ'elle jugeait Maiwenn digne de confiance et qu'elle estimait lui devoir un minimum d'explications sur ses agissements. Elle prit en main son petit flacon rose fluorescent et le montra à Maiwenn.

- Tu as devant toi le remède à tous mes soucis mais aussi à ceux de nombreux autres mutants.

Elle marqua une pause destinée à donner plus de poids à sa révélation.

- Un vaccin contre les formes de mutations dégénératives.... Et je compte bien le boire dès que j'aurai fini cet... apéritif.

Et d'un geste velouté, elle but une gorgée de la liqueur parfumée si agréablement accordée à sa couleur dominante.

Youhouhou ! L’occasion devait être vraiment spéciale pour choisir un alcool comme celui là, sans aucun doute ou bien alors elle s’était méprise sur ce que contenait déjà le verre de la Confrériste en pensant que celle-ci n’était pas excessivement tournée vers l’alcool. Du 55° a cette heure là… Certes Maiwenn en avait usée elle-même plusieurs fois. Et même fait en sorte qu’une bouteille d’Elixir Végétal de Chartreuse, à savoir l’alcool originel, celui crée au 17° siècle en France. Soit environ une vingtaine de degré d’alcool au dessus. Mais de là à ce que Cérès lui indique l’emplacement exacte de la bouteille ! Maiwenn ne marqua pas sa surprise autrement que par un sourire et en réprimant un rire étonné. Il était vrai qu’il n’y avait aucune raison pour laquelle Cérès aurait été moins disposé qu’un autre mutant de la Confrérie à aimer l’alcool. Ce n’était pas un blâme mais une demi-surprise.

- Ah... la Chartreuse. C’est une de ces grandes choses que la France fait, bénie soit-elle, dit Maiwenn tout en faisant un rapide clin d’œil à Cérès.

La phrase qui répondit à sa question sur la raison qui motivait ce toast la surprit. Mais patiente elle attendit que Cérès « passe à table » et lui explique ce qu’elle entendait par ces mots énigmatiques. Une renaissance… elle savait peu de choses en somme sur la phytokinésiste et le regrettait. Elle aurait été plus à même de comprendre ce que celle-ci entendait par là. Heureusement Cérès, charitable, lui donna la « clé » de l’énigme en quelques sortes. Ainsi ce fascinant liquide était un vaccin contre les mutations dégénératives. C’était une très bonne nouvelle que Cérès soit parvenue à mettre au point un vaccin de ce type. Trop de mutants vivaient extrêmement mal leur mutation, de telles avancées utilisées à bon escient ne pourraient aller que dans le bon sens à savoir, celui de la Confrérie.

Ce qui pouvait surprendre la Syrène s’était qu’elle ne savait pas que sa collègue avait elle-même une mutation de ce type là. En effet, Maiwenn retint une exclamation surprise à ces mots. Elle n’avait pas vu cette nouvelle arrivée. Cela lui faisait encore plus prendre conscience que son absence de huit mois lui avait fait perdre beaucoup plus que sa mémoire. Elle avait raté tant de chose en étant en Europe et en Asie. Mais elle essayait de reprendre du poil de la bête en quelque sorte et elle ne doutait pas un instant de sa réussite même si elle était mortifiée de ne pas avoir su à l’ avance plus de chose sur le cas de Cérès. Mais elle ne laissa pas paraître outre mesure sa surprise et enchaîna sur la joie. C’était doublement une excellente nouvelle.

- Félicitation Cérès ! Ca a du être un sacré boulot…

Les mots n’étaient pas les bons elle le sentait au moment ou il franchissait sa bouche. Elle adressa un sourire d’excuse pour ses paroles maladroites. Elle était sincèrement heureuse pour la phytokinésiste.

- Félicitation Cérès ! Ca a du être un sacré boulot…

Esther eut un pâle sourire. Un "sacré boulot"... Le genre de phrase qu'on sort lorsqu'on n'a qu'une vague idée de ce que ça représente. Pourtant Cérès ne s'en offusqua pas. Elle n'aurait pas apprécié que Maiwenn s'extasie outre mesure alors qu'elles ne se connaissaient que de vue. Elle se contenta de répondre calmement.

- Probablement bien plus que tu ne le crois. J'ai travaillé à ce vaccin depuis le moment où j'ai découvert que ma mutation était dégénérative. Et j'ai sué sang et eau à la tâche. J'ai même kidnappé et lavé un cerveau pour pouvoir y travailler à loisir...

Elle aurait pu être plus explicite mais elle ne jugea pas que c'était nécessaire. La prudence est mère de sécurité. Et savoir se taire est une des plus sûres formes de prudence. Elle se contenta de conclure d'une voix satisfaite.

- Cela fait quatre ans que j'y travaillais.

Un petit "pop" se fit entendre. Cérès venait de faire sauter le petit bouchon de liège. Elle versa le contenu de la fiole dans le verre d'eau qui prit un air de grenadine radioactive.

- Tu comprendras que ce jour est comme une seconde naissance pour moi... La garantie de ne pas connaître une mort lente et dégradante à long terme.

Et d'un geste assez théâtral, elle but lentement son verre de vaccin, d'un trait long mais régulier. On aurait dit une prêtresse antique accomplissant un rituel religieux tant le moment était emprunt de solennité.

Cérès sourit faiblement. Effectivement les mots n’étaient pas les bons. Maiwenn regrettait sincèrement de le pas être plus qualifiée à estimé le travail qu’elle avait du fournir. Pourtant, la mutante ne la verbalisa pas pour cette faiblesse et répondit calmement en lui expliquant brièvement en quoi parvenir a cette solution rosée avait été un véritable parcours du combattant.

- Probablement bien plus que tu ne le crois. J'ai travaillé à ce vaccin depuis le moment où j'ai découvert que ma mutation était dégénérative. Et j'ai sué sang et eau à la tâche. J'ai même kidnappé et lavé un cerveau pour pouvoir y travailler à loisir... Cela fait quatre ans que j'y travaillais.

Que dire sinon « Quatre an c’est long ? ». Maiwenn avait un peu entendu parler de ces activités par un de ses amis Acolytes. Si elle ne se trompait pas c’était un Confrériste ayant tenté de quitter la Confrérie qui avait subit ce lavage de cerveau. Il était aujourd’hui plus fidèle que les trois quart des Apprentis présent dans les locaux de la Confrérie mais la Syrène ne soutenait pas cela, chaque individu devait avoir le choix. Et oui, c’était elle, la Syrène, capable d’ordonner à un humain de sauter d’un pont si ça lui chantait qui disait cela ! Mais il y avait une différence capitale entre humain et mutant. Il y eu comme un « pop ». Cérès venait de faire sauter le petit bouchon de liège. Pendant qu’elle versait le contenu de la fiole dans le verre d'eau, Maiwenn vida son verre de Chartreuse d’un trait. Pas de frime ou d’envie de finir sous la table le plus vite possible non, la conversation commençait juste c’eut été dommage, elle avait juste oublié ce que contenait son verre. Surprise, elle déglutit et tacha d’avoir l’air normal.

- Tu comprendras que ce jour est comme une seconde naissance pour moi... La garantie de ne pas connaître une mort lente et dégradante à long terme.

- Je comprends. Je ne connais pas le détail de ta mutation, mais j’imagine ce que tu dois ressentir. C’est réellement une avancée énorme pour les mutants.

Cérès but sa mixture. Maiwenn se resservit un verre de Chartreuse. Ses cheveux blond épars tombaient en cascade sur ses épaules et brillaient sous la lueur du néon orienté vers le bar. Elle avait l’air pensif. Evidement pas de transformation improbables, pas de troisième œil poussant sur le front ou autre, cela n’arrive que dans les films. Vu l’ambiance solennel, Maiwenn hésita a faire une blague sur le goût des médicaments de resta silencieuse à attendre que Cérès de manifeste de nouveau.

Sujet: Re: Une fleur s'épanouit... (PV Maiwenn) Mar 3 Jan 2012 - 12:39

- Je comprends. Je ne connais pas le détail de ta mutation, mais j’imagine ce que tu dois ressentir. C’est réellement une avancée énorme pour les mutants.

Maiwenn avait profité du long silence de Cérès en train de boire son remède pour livrer une petite pensée personnelle. Cérès, après une légère grimace reposa son verre et répondit.

- Disons que maintenant je le ressentais. Grâce à ce remède, je suis maintenant une mutante à part entière. Sans lui, j'étais condamnée à me transformer petit à petit en une plante aussi banale qu'un buisson de roses...

Elle se secoua légèrement, voulant chasser le frisson sinistre qui lui parcourait encore le dos à la simple évocation de cette idée.

- Mais c'est du passé maintenant. Et cela pourra devenir du passé pour tous ceux qui le souhaiteront. Imagine le potentiel que représente ce vaccin pour Magneto... Tous nos frères qui meurent à cause d'une mutation défaillante pourront être sauvés. Ils pourront rejoindre notre cause.

Cérès ne livra pas tout à fait le fond de sa pensée. Pour elle, ce vaccin aurait surtout pu être un moyen de pression pour ralier de nouveaux mutants à la Confrérie. Il n'était pas question d'en faire profiter un X-men ou encore pire, un de ces vendus qui avaient intégré le BAM...

Sujet: Re: Une fleur s'épanouit... (PV Maiwenn) Ven 6 Jan 2012 - 18:54

La persévérance. Cette capacité à ne jamais relâcher ses efforts et aller au bout de ce que l’on a entreprit jusqu’à en souffrir. Ne jamais abandonner quitte à ne jamais voir poindre à l’horizon un brin d’espoir pour l’avènement du grand projet. Cette qualité, pouvant aussi être un défaut si on la nommait entêtement, était une des premières caractéristiques des grands Hommes. Des êtres étant parvenus à faire évoluer le destin de l’humanité. Ou des mutants. En était-elle dotée ? Maiwenn se considérait comme quelqu’un de persévérant mais l’était-elle ? Elle n’avait jamais vraiment été confrontée à un obstacle trop haut pour elle. C’était toujours d’elle que ces limites provenaient. En général si elle n’arrivait pas à quelque chose, c’est qu’elle perdait confiance en soi et doutait de ses capacités pour finir par se planter. Il est tout de même important de préciser que cela lui arrivait rarement.

Cérès semblait en être dotée. Pour arriver à une avancée scientifique pareille elle devait à l’origine avoir des capacités assez développées mais son désir de réussir le mieux possible et les moyens retors qu’elle avait employés le montrait encore mieux. Cérès était un bon élément de ce que Maiwenn savait. Elle aurait réellement aimé savoir plus. Ca y est elle avait trouvé ce qu’elle ferait entre cinq et sept heure du matin tout en buvant ses cafés (et oui, plusieurs. Le réveil est parfois… très dur).

Maiwenn joua un peu avec son verre en faisant tournoyer le liquide avant de vider le fond qu’il restait d’un trait. Comme quoi, on s’habitue à tout. Cérès venait d’achever sa tirade par rapport au vaccin. Maiwenn passa une main pensive dans ses cheveux blonds tout en étudiant la phytokinésiste. Un buisson de rose ? Elle se demanda ou Cérès en était dans sa dégénération avant de boire le vaccin. Puis elle finit par dire :

- Je suppose que ça sera également un très bon moyen de persuasion…

Elle avait un air entendu mais des yeux froids. Elle avait la nette impression d’avoir saisi la pensée de Cérès au vol. Et elle ne la partageait pas entièrement. On devait rejoindre la Confrérie par conviction. De plus, faire chanter un X men ou un BAMeur était à ses yeux bien trop vil. Ses ennemis n’avaient pas un X sur une combinaison moulante. Ses ennemis n’allait pas tenter de réguler les actes criminels des mutants, tout du moins pas nécessairement. Ses ennemis avait deux bras, deux jambes, une tête et des organes similaires au siens. Mais ces ennemis n’étaient pas des mutants. C’était là leur problème, la raison pour laquelle aux yeux de la Syrène il fallait les éradiquer. Elle ne voulait pas tuer les mutants, même si ils lui mettaient des bâtons dans les roues, il s’agissait de ces frères même si ils étaient dans l’erreur à force d’optimisme.

On ne le répétera jamais assez, les optimistes sont des gens mal informés.

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