Génération Picon (Bob)

Le Blue Moon n'était pas un modèle d'élégance, ni même de propreté, mais c'était un endroit sympa. Le bâtiment datait d'avant la guerre, le bar avait ouvert dans les années 50, et la déco n'avait pas été refaite depuis. C'était un bar assez mal famé, mais il dégageait un charme rétro qui n'était pas totalement déplaisant. Les murs en bois étaient tapissés de vieilles affiches publicitaires montrant des pin-ups sexy, mais pas vulgaires. Le comptoir en bois était d'époque, il était couvert d'entailles, de graffitis, mais néanmoins bien astiqué, le propriétaire était assez maniaque. Dans un coin, un vieux juke-box diffusait des vieux tubes de jazz. Et c'est là, accoudée au comptoir, tout près de ce juke-box, qu'Aline buvait son verre de Ricard. Rien de tel qu'un bon verre après une dure journée de service, surtout quand on le prenait dans son bar préféré. Les oreilles pleines de Albert Mangelsdorff, les yeux posés sur le néon accroché derrière le comptoir représentant un loup jaune hurlant devant une lune bleue. En plus de l'ambiance agréable, il y avait un petit on-ne-sait-quoi qui confortait aussi son côté animal. Le Blue Moon était son territoire. Même si les habituels clients louches jouaient les caïds, elle restait le plus dangereux prédateur entre ces murs.

La clochette de porte retentit, et un homme entra. Il vint s'asseoir au comptoir, à la gauche de la policière. Elle rajusta son blouson d'aviateur en mouton retourné, se préparant à l'ignorer. Mais alors qu'elle reprenait une gorgée d'alcool, une odeur vint troubler sa sérénité. L'inconnu avait sur lui une odeur qui mettait Aline mal à l'aise, une odeur animale, une odeur de grand fauve. Apparemment, ce type était un mutant, un hybride comme elle, difficile d'en savoir plus, vu que son odorat était nettement moins conséquent lorsqu'elle était sous forme humaine. Si elle-même n'avait rien contre lui, sa partie animale ne voyait pas d'un bon œil l'arrivée d'un prédateur inconnu sur son territoire. Malgré elle, elle sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque, et ses sens se mettre en alerte. Elle avait encore du mal à contrôler ses instincts. Bien sûr, elle ne se transformerait pas pour si peu, mais elle se sentit une inimité instinctive envers ce type qui ne lui avait rien fait.
Elle se rendit compte qu'elle fixait l'homme en fronçant les sourcils. Elle voulut détourner le regard, mais une partie d'elle-même refusa, de peur que ça ne passe pour un signe de faiblesse. Elle resta donc à boire son verre en fixant l'individu comme si elle voulait le brûler avec son regard. Montrer sa vraie nature pouvait sérieusement compromettre sa carrière dans la police, alors il valait mieux qu'elle ne fasse pas de bêtises...

L'individu amena le cocktail à un des jeunes installé dans le fond , profitant de l'ambiance tamisée et d'être à part pour jouer de ses charmes avec une petite "gazelle" , qui devait avoir la majorité tout au plus . Puis il intercepta la commande du bûcheron lui préparant un verre de jaune servi avec un cube de glace flottant a l'intérieur . Bob posa un billet sur le comptoir avant de sentir une odeur de grand fauve . A vrai dire son odorat ne l'avais jamais encore trompé et même dissimulé sous un parfum ça n'arrivait que très peu pour le déstabiliser dans un si petit endroit . Il remarqua aussi le fait qu'il était observé par la jeune femme à ses côtés . Sachant qu'il était trop vieux pour être dans son style et lui taper dans l'oeil , il se dit que la mutante l'avait lui aussi flairé . Donc maintenant , ils étaient tout les deux fixés l'un sur l'autre de leurs mutation , sans avoir encore engagé la moindre discussion . Ce n'était pas la première fois qu'il rencontrait une mutante dans un bar , et apparemment ça n'allait pas être la dernière ! Après ingurgitation du petit verre de pastis , il en commanda directement un second avant que la musique s'arrête et reprend sur une autre mélodie toute aussi délicieuse .

Son odeur faisait penser aux bois , a la forêt et ce genre de lieux . Elle devait être comme lui , deux hybrides fréquentant le même bar . Comme une impression de déjà vu , non ? Il se demanda qu'était-elle donc ? Quelle sorte d'animal féroce ou non se cachait derrière ce jeune visage aimable , à double tranchant ?

Puis voyant que cette même blonde avait terminé son verre , il pensa bon de lui en offrir un . Ses petites attentions étaient toujours bien vues , ayant remarqué qu'il l'intriguait au plus haut point

- Puis-je vous offrir un verre ? s'exprima t-il afin de rompre la glace

-Puis-je vous offrir un verre ?
Quand l'inconnu vint lui parler, Aline fut sur le point de grogner en montrant les dents, mais heureusement elle réussit à s'en abstenir. Elle dévisagea attentivement l'homme, cette fois ce n'était pas la louve, mais la flic qui voulait en savoir plus sur cet olibrius. C'était un grand costaud avec une barbe en collier et une mâchoire carrée. Il était musclé, mais pas comme les sportifs qui traînaient dans les salles de musculation du coin, il avait plutôt le genre de physionomie d'un gars qui s'était musclé en travaillant dur. Un paysan ?
Bon, maintenant elle avait assez de détails pour faire un portrait-robot si jamais ce type lui jouait un mauvais tour, alors elle pouvait parler.

-Je...OK, si ça vous amuse.

Puis au barman :

-Hans ! Bringen Sie uns eine Flasche Schnaps, der Herr der sich auszahlt !

Hans était un vieil homme qui, à 20 ans, avait sauté par dessus le mur de Berlin pour aller s'installer en Amérique, terre de toutes les promesses. Il avait seulement 30 Marks Est-Allemands et un couteau de poche lorsqu'il était arrivé à New-York, et en faisant jouer tout à tour ses bras et ses neurones il avait réussi à acheter le Blue Moon et à faire tourner son commerce pendant les 50 dernières années. Seulement, étant arrivé clandestinement, il n'avait jamais obtenu de visa et sa présence aux Etats-Unis était illégale. Aujourd'hui, il était redevable à Aline qui, faisant partie de la police, s'était toujours abstenue de lui faire des ennuis. On pourrait croire qu'elle le faisait chanter, mais en fait elle l'avait plutôt aidé par désir de renouer avec ses propres racines germaniques. Hans s'exécuta donc et amena une de ses bouteilles de schnaps en importation directe (qui étaient hors de prix).

-Alors, qui êtes-vous ? demanda Aline en se servant un verre.

A l'extérieur , la température était des plus basses . Quelque chose frôlant la dizaine de degrés , tout au plus . Le vent balayait les rues de la crasse , des mégots de cigarettes , sac en plastiques et autre cochonneries jetées sur le sol par les passants mais surtout citoyen de la mégalopole . Néanmoins à l'intérieur la température était bien plus élevée . Entre les quelques verres qui ajoutent un petit effet de chaleur et les chauffages disposés aux quatre coins de la salle . A ses côtés se trouvait toujours cet animal mystérieux . Il essayait de mettre une image sur cette odeur mais perdit vite les pédales dans des pensées alambiquées dérivant de son idée de base . Donc pour contrer cela il pris une gorgée dans son verre avant de le reposer et faire taper le cul du verre sur le comptoir . La brave femme accepta sa proposition et dégaina une langue inconnue voir barbare pour s'adresser au barman , qui semblait comprendre . Les deux seuls mots compris par Bob était les plus simples de tous "Hans" qui était le prénom germanique du grand gaillard derrière le comptoir , face à Bob , et le mot "Schnapps" qui est un alcool , une liqueur même lui sembla t-il un instant , très prisés en Allemagne , comme en Scandinavie . Allez savoir comment , lorsqu'on parlait alcool Bob avait toujours un fond de connaissances approfondies , ou pas . Le barman lui sorti une bouteille qui semblait de loin être la plus chère de toute celle qu'il possède et la posa sur le comptoir , avant de lui adresser un petit sourire . La bête des bois la récupéra et se servi un verre tout en questionnant Bob

-Alors , qui êtes-vous ?

Qui était-il ? .. Ne sachant pas si c'était bien de crier haut et fort entre ses quatre murs qu'il était un mutant , et de toute façon elle l'avait très bien remarqué - ou du moins senti - il pensa juste d'y aller doucement pour le moment

- J'm'appelle Bob , j'suis nouveau ici à New-York dit-il lui adressant un petit sourire en coin Et vous , qui êtes-vous ?

-J'm'appelle Bob , j'suis nouveau ici à New-York. Et vous, qui êtes-vous ?

Bob ? C'était son vrai nom, ou juste un truc qu'il avait trouvé vite fait ? Aline sourit. Si c'était un faux nom, il n'était pas très inspiré, si c'était son vrai nom il n'avait pas beaucoup de chance. Enfin, ce n'était pas pire que John Smith.

-Aline, Aline Hortz. C'est vrai que vous n'avez pas l'air d'un citadin.

Elle se versa un verre de schnaps et but. C'était fort, mais elle commençait à s'y faire. Il paraissait qu'en Allemagne les enfants pouvaient boire un verre de schnaps après le dîner. Bien sûr, elle n'y avait jamais eu droit. Son père avait tâché de rayer l'Allemagne de la carte familiale, pour être un bon petit américain.

-Moi, ça va juste faire un an que je suis venue à New-York pour le travail. Et vous ? Vous êtes venu pourquoi ? Pas pour le charme de la région, j'ai l'impression, cette ville va de plus en plus mal.

Dans un premier temps, elle préférait rester évasive sur le fait qu'elle était dans la police. Les gens avaient tendance à se refermer lorsqu'ils l'apprenaient. Quand elle était en civil elle préférait en dire le moins possible pour préserver sa tranquillité, un peu comme pour son pouvoir. Et lui ? C'était un mutant, un hybride, avait-il lui aussi senti qu'elle en était une ? C'était probable. Restait à s'assurer qu'il n'irait pas le crier sur tous les toits.

-Aline, Aline Hortz. C'est vrai que vous n'avez pas l'air d'un citadin.

Aline .. Un prénom mignon , si bien évidemment elle ne venait pas de l'inventer . Néanmoins , elle semblait être quelqu'un de direct et franc . C'est peut être pour ça qu'elle lui fit part qu'il ne ressemblait pas à un citadin New-Yorkais . D'un côté , il avait passé dix-huit ans en Amérique , de l'autre côté - de la frontière - il avait passé douze années pleines au Canada , c'est comme cela qu'il obtint la double nationalité , et apparemment il avait plus pris sur le Canada !

Elle se servit un verre , alors que Bob venait tout juste de finir le sien , et il recommanda le même , tout en posant un billet de cinq dollars sur le comptoir , tout en lui laissant les deux dollars de monnaie en tant que pourboire .

- Moi, ça va juste faire un an que je suis venue à New-York pour le travail. Et vous ? Vous êtes venu pourquoi ? Pas pour le charme de la région, j'ai l'impression, cette ville va de plus en plus mal.

Pour le travail ? Bob en cherchait un justement , il y avait ce bar qui avait retenu son attention ! Videur pour un bar assez sélect , ça pouvait assez bien payé en vue des horaires de nuit . Et puis au moins , il serait sur place pour boire des verres ! Tout en récupérant son verre qu'il approcha de ses lèvres , il but une traite avant de lui répondre .

- Je suis venu pour le boulot moi aussi ! Et puis , les Etats-Unis me manquaient ! Quand au charme de la région , croyez-moi c'est toujours plus beau que les forêts enneigés du Canada !

Il attrapa son verre et repris une gorgée , la musique passait maintenant quelque chose d'un peu plus rythmé pour le plus grand plaisir de Bob . Souriant , il repris une petite gorgée avant de lui poser la "questionner" lui aussi .

- Et donc , vous travaillez dans quoi , si ce n'est pas trop indiscret ?

Je me demande quel job peut se trouver un animal comme elle ou moi ...

-Je suis venu pour le boulot moi aussi ! Et puis , les Etats-Unis me manquaient ! Quand au charme de la région , croyez-moi c'est toujours plus beau que les forêts enneigés du Canada !

Aline se frappa le front !

-Le Canada ! Bien sûr ! J'étais certaine en vous regardant que vous veniez d'une région forestière et/ou montagneuse. Pardonnez-moi pour le cliché, mais je trouve que vous avez une tête de bûcheron ou de garde forestier.

Oui, les forêts canadiennes étaient encore très sauvages, le rêve pour un prédateur comme lui. Ça se tenait.

-Personnellement, j'adorerais vivre au Canada, mais je suis retenue ici par mes obligations.

Même si la bête en lui voudrait vivre dans une région boisée et enneigée où elle pourrait s'ébattre et chasser à loisir, Aline savait que sa vocation était d'être flic, et de participer activement (à grands coups de taloches !) à construire un monde meilleur.

-Et donc , vous travaillez dans quoi , si ce n'est pas trop indiscret ?

Aïe ! Aline aurait préféré éviter de parler de son travail, mais maintenant qu'on le lui demandait elle n'allait pas mentir comme si elle avait honte de ce qu'elle faisait. Après tout, ce n'était pas comme si elle se souciait de l'avis des autres...

-Je suis flic.

Si nous étions dans une sitcom humoristique, sa réponse aurait été accompagnée d'une petit musique de film d'épouvante. Parce que oui, la plupart des gens à qui elle disait ça aussi tôt après les avoir rencontrés devenaient plus distants, plus réfractaires, quand ils ne prenaient pas tout simplement la fuite. Il était vrai que la police américaine avait la réputation d'être abusive dans ses méthodes, les vidéos d'interpellations violentes avec usage abusif du tazer ou de la matraque fleurissaient sur internet. La LAPD (auquel elle appartenait avant d'être mutée à New York) figurait même devant la police serbe dans le classement mondial des polices les plus violentes. Mais de là à avoir une telle peut des flics...

-Ça ne vous fait pas peur, au moins ? Vous n'allez pas vous éclipser en prétextant un rendez-vous important ?

- Le Canada ! Bien sûr ! J'étais certaine en vous regardant que vous veniez d'une région forestière et/ou montagneuse. Pardonnez-moi pour le cliché, mais je trouve que vous avez une tête de bûcheron ou de garde forestier. Personnellement, j'adorerais vivre au Canada, mais je suis retenue ici par mes obligations.

Il sourit et eu un petit ricanement . Une tête de bûcheron ou de garde forestier .. Elle touchait en plein dans le mille . A vrai dire sa tenue vestimentaire n'étant pas celle d'un fils à papa , la chemise à carreaux de couleur brune y faisait littéralement penser , c'est d'ailleurs pour ceci qu'on disait "Chemise de bûcheron" .

- Vous touchez en plein dans le mille , miss Aline ! Apparemment , je devrais avoir la gueule de l'emploi ! Il rigola de plus belle Je suis effectivement bûcheron , du moins je l'étais .

Oui , le Canada était un endroit charmant . Pas mal d'Américains et même de Français s'y exilaient chaque année , les Français allant plutôt au Québec pour profiter de la zone francophone plutôt qu'aller au Canada où l'on parle plus l'anglais-américain . Néanmoins , les deux régions avaient tout les deux le même charme .

- Je suis flic

Elle l'avait dit d'une certaine façon . On aurait pu croire qu'elle l'avait dit froidement , du moins ça laissait y penser . Bob pris une énième gorgée , cet alcool dit Français était très bon , malgré qu'il n'était pas fan de l'anis , étant une plante au goût plutôt sucré et assez proche de l'orgeat , l'alcool qu'ils faisaient avec était des plus succulents !

-Ça ne vous fait pas peur, au moins ? Vous n'allez pas vous éclipser en prétextant un rendez-vous important ?

Il répondit tac-o-tac , sans même prendre le temps de réfléchir à une réponse

- Peur ? Pourquoi devrais-je avoir peur ? Il n'y a que les malfrats , les criminels qui ont peur de la police !

Il s'approcha pour lui souffler à l'oreille une murmure que seul la policière allait entendre . Sa voix étant si faible qu'elle était impossible - sauf si l'on lisait sur les lèvres - à l'entendre , mis à part son interlocutrice .

- Si je devrais avoir peur , c'est plus pour ce que vous êtes à l'intérieur. Dit-il , accompagné d'un clin d'oeil avant de redécaler sur sa chaise . Puis-je goûter un verre de votre "Schnaps" ? Je vous le paie , cela va de soit ! Dit-il finissant son verre et le faisant claquer sur le comptoir

-Peur ? Pourquoi devrais-je avoir peur ? Il n'y a que les malfrats , les criminels qui ont peur de la police !

Très bonne réaction, il gagnait déjà des points dans l'estime d'Aline. Bon, finalement ils devraient pouvoir s'entendre. Enfin... Soudain, il s'approcha d'elle. Qu'est-ce qu'il comptait faire ? Lui rouler une pelle ? Non, pire !

- Si je devrais avoir peur , c'est plus pour ce que vous êtes à l'intérieur.

Aline blêmit. Elle ne put s'empêcher de passer un regard circulaire sur le bar pour s'assurer que personne n'avait entendu. Apparemment, ça allait, il avait parlé assez bas.

-Puis-je goûter un verre de votre "Schnaps" ? Je vous le paie , cela va de soit !
-Allez-y, de toutes façons j'ai déjà dit à Hans que c'était à mettre sur votre note.

Elle tâchait de faire bonne figure, mais en fait elle bouillait. Elle se sentait à deux doigts d'attraper Bob par les cheveux et de lui éclater plusieurs fois la tête sur le comptoir. Mais quel con, de parler de ça ici ! Non ! Il fallait qu'elle se calme ! Elle ne se maîtrisait pas encore totalement et si elle continuait de s'énerver elle allait finir par se transformer.

-Venez avec moi dans la réserve, nous pourrons parler sans être dérangés. dit-elle en se levant

Hans avait confiance en elle, et la laissait aller et venir comme elle voulait dans les parties du Blue Moon réservées aux employés

-Venez ou je vous pète les dents ! glissa-t-elle à Bob aussi discrètement que quand il l'avait percée à jour, mais sur un ton beaucoup plus agressif.

Elle se dirigea vers une porte marquée "STAFF ONLY".

Sur sa note ? .. C'était fort sympathique sachant que le brave homme ne se trimbalait pas avec des cent et des mille sur lui . Les bûcherons étaient plutôt bien payé , certes , mais Bob avait pris toute ses économies pour survivre maximum un mois dans la ville . Donc , sachant qu'elle était payé par sa part il pris un verre , l'enquilla , et renversa un deuxième dans son verre . Apparemment , quelque chose l'avait dérangé , elle semblait changer d'air . Peut être aurait-t-il du tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler ? ... Allez savoir . En tout cas , elle ne pouvait pas s'en prendre à lui pour autant , sachant qu'elle était de la police , il fallait qu'il l'attaque en premier pour qu'elle s'attaque à lui . Et si elle le faisait avant , c'était un "abus" de pouvoir , mais bon , tout le monde sait qu'on écoutera plus la voix d'un policier que celle d'un bûcheron . Lorsqu'elle lui chuchota "Venez ou je vous pète les dents !" Son sang ne fit qu'un tour et ses poils commençaient à s'hérisser .

Bob se leva , tout en choppant son verre avant de l'engloutir . Les poils qui s'hérissent étaient un mauvais signe , malgré qu'il arrivait à contenir son pouvoir , il y avait toujours une petite faille , et il ne voulait pour rien au monde sortir ses griffes ici , sachant qu'il allait être mal vu par le proprio et donc du coup il ne pourrait plus remettre ses pieds dans cet établissement qui était classe , calme et propre . Tout en suivant Aline , il se doutait qu'elle allait lui parler de quelque chose d'important , où peut être qu'elle allait directement s'en prendre à lui . En tout cas , il restait sur ses gardes poing serré pour être sûr que les griffes ne sortent pas afin d'éviter de s'auto mutilé , il prenait conscience que de la sorte , son pouvoir pouvait se retourner contre lui .

Il poussa la porte du personnel , et attendait que son interlocutrice lui fasse part de ce qu'elle avait à dire , ou à faire , tout en restant sur ses gardes . Moore ne se sentait pas menacé mais sait-on jamais , avec les mutants ça peut très vite dégénérer pour un rien . Malgré qu'il attendait , il fut le premier à parler :

- Je vous ai contrariée ?

Aline entra dans la réserve, petite pièce sombre encombré de cageots de bouteilles, de casiers à vin et de fûts de bière. Dès qu'ils furent tous les deux entrés et la porte fermée, la flic empoigna le bûcheron par le col et le plaqua contre le mur, indifférente au fait qu'il fasse une bonne tête de plus qu'elle.

-Non mais ça va pas ? Où t'as vu que tu pouvais parler de ça ? Tu veux ma mort !

Elle resta un moment sans rien dire, sentant qu'elle réagissait un peu fort. Elle se calma et relâcha Bob. Si elle voulait éviter les emmerdes, il fallait qu'elle travaille un peu son self-control. Dans le fond, s'il n'avait jamais été dans la police, il ne pouvait pas savoir à quoi il l'exposait.

-Désolée, j'ai tendance à m'emporter. Je vous aime bien, Bob, sérieux, je vous trouve sympa, mais s'il vous plaît gardez pour vous ce que vous savez sur moi. Je dois faire très attention à garder secrète mon appartenance à la race mutante.

Elle fit quelques pas entre les casiers à bouteilles. Depuis toute petite elle avait dû prendre d'extrêmes précautions pour que personne ne connaisse son secret, même pas ses cons de parents, mais ce secret devenait de plus en plus lourd à supporter.

-Je suis une mutante hybride, oui, comme vous. Mais je ne peux pas me permettre que ça se sache. Dans la police de New York il y a une grande tendance à la discrimination anti-mutants depuis l'assassinat du maire. J'aime mon boulot, je tiens à y rester, mais si on apprend que je suis une mutante ça risque de sérieusement compromettre ma carrière. Vous pouvez comprendre ?

C'est alors qu'à peine après avoir posé sa question , la jeune femme lui empoigna le col pour le plaquer contre le mur . Elle avait du cran la gamine , mais surtout une force plutôt bien développée , presque équivalente à celle de Bob d'ailleurs . Elle lui parla , sur le ton de la colère .

-Non mais ça va pas ? Où t'as vu que tu pouvais parler de ça ? Tu veux ma mort !

La meilleure des réponses était sans doute de se la fermer . Sans broncher il l'a regarda droit dans les yeux avant de remarquer que sa colère était passée . Elle le relâcha , puis continua sur sa lancée .

-Désolée, j'ai tendance à m'emporter. Je vous aime bien, Bob, sérieux, je vous trouve sympa, mais s'il vous plaît gardez pour vous ce que vous savez sur moi. Je dois faire très attention à garder secrète mon appartenance à la race mutante.

Bob se sentait un peu mal . En vrai il arrivait à comprendre de quoi elle parlait , sachant qu'il avait été plus ou moins banni des terres canadiennes , mais surtout de son travail lorsqu'ils avaient appris qu'il était mutant . Le plus embêtant était son père , qui le voyait comme un monstre qui était sorti de lui . Malgré ça , Bob était fier de ce qu'il était à présent , et si quelqu'un n'était pas en accord avec lui qu'il vienne lui dire en face .

- Je comprends .. C'était pas facile pour moi non plus .. Dit-il sincèrement A croire que pour vous aussi c'est pas facile tout les jours de mener la vie de mutant ..

C'est vrai qu'en y regardant de plus près ils avaient pas mal de choses en commun . Le fait qu'ils étaient mutants déjà , puis le fait qu'ils avaient du se cacher du monde extérieur qui les voient plus comme une menace qu'autre chose . Puis pour finir , ils aimaient bien boire et sentaient tout les deux l'odeur prolongé d'un animal des bois . Peut être était-elle un ours elle aussi ? Ou peut être un loup , voir un renard qui sait !
La jeune policière repris la parole

-Je suis une mutante hybride, oui, comme vous. Mais je ne peux pas me permettre que ça se sache. Dans la police de New York il y a une grande tendance à la discrimination anti-mutants depuis l'assassinat du maire. J'aime mon boulot, je tiens à y rester, mais si on apprend que je suis une mutante ça risque de sérieusement compromettre ma carrière. Vous pouvez comprendre ?

- Hmm... je comprends tout à fait . J'avais pas envie de vous causez du soucis , miss ! Veuillez m'en excusez ! ... Puis-je me permettre une question ? ... Mon odorat sur-développé à flairé une odeur "animal" en vous . Quel genre de mutante êtes-vous ?

-Hmm... je comprends tout à fait . J'avais pas envie de vous causez du soucis , miss ! Veuillez m'en excusez ! ... Puis-je me permettre une question ? ... Mon odorat sur-développé à flairé une odeur "animale" en vous. Quel genre de mutante êtes-vous ?

Bon. Aline estima qu'elle pouvait lui faire confiance. Un grand canadien bourru comme ça, il ne devrait pas se montrer trop bavard. Et puis dans le cas contraire, s'il la trahissait, elle avait les moyens de faire en sorte qu'il plonge en même temps qu'elle. Enfin, elle espérait tout de même ne jamais devoir en arriver là. Elle le trouvait vraiment sympa, ce canadien.

-Je suis une louve. Je peux passer à une forme entièrement animale ou une forme anthropomorphique. Je vous montrerais bien, mais ça risque d'abîmer mes vêtements et j'ai la flemme de les enlever. Et vous, alors ? Attendez, laissez-moi deviner ! Je dirais...que vous êtes une sorte d'ours. J'ai bon ?

L'odeur indiquait un grand fauve, et puis il avait déjà la carrure de l'emploi. Mais elle pouvait encore se tromper. Elle ne croisait pas beaucoup de mutants hybrides. La plupart vivaient mal leur nature et se cachaient.

-Je suis une louve. Je peux passer à une forme entièrement animale ou une forme anthropomorphique. Je vous montrerais bien, mais ça risque d'abîmer mes vêtements et j'ai la flemme de les enlever. Et vous, alors ? Attendez, laissez-moi deviner ! Je dirais...que vous êtes une sorte d'ours. J'ai bon ?

Cela pouvait être son instinct féminin , son intuition de policier ou peut être l'odeur que dégageait Bob . En tout cas , elle avait touché juste . Le Canadien acquiesça d'un signe de tête - de haut en bas - avant de prendre parole .

- C'est exact , vous touchez juste ! .. Hélas pour ma part , je sais pas si je peut passer en forme animale .. Je n'ai bénéficié que de "ça"

Il lui montra ses doigts , et ses ongles s'allongèrent de quelques centimètres tout en prenant une forme acéré comme celles de la bête . Il renifla deux fois d'affilés sentant que quelqu'un s'approche et cacha ses mains dans le dos , le temps que les griffes reprennent leur forme initiale , c'est à dire celle des ongles humains . Le gérant du bar rentra récupérer deux bouteilles de vin avant de lâcher un sourire à Aline , regardant Bob d'un oeil intrigué . Sans doute devait-il se demander ce qu'elle lui voulait . C'était sans doute l'heure de retourner au bar , alors la sortie de Hans fut accompagnée de celle du bûcheron et de la policière , ils revinrent au bar et s'installèrent devant le comptoir , comme si de rien était .

Bob commanda maintenant une pinte d'un demi litre de bière , histoire de se calmer sur les alcools fort et de boire quelque chose qui allait le désaltérer pour de bon . Puis , il sourit à la policière sachant que sa future question allait être totalement déplacée mais qui ne tente rien n'obtient rien et puis de toute façon , elle n'allait pas le dévorer pour si peu ! Quoi que .. Peut être bien , qui sait ?

- Et sinon ? .. Une jolie fille comme vous doit bien avoir quelqu'un dans sa vie , non ?

Aline assista à la démonstration en souriant. Un pouvoir intéressant, même si quelque part elle était déçue que ça s'arrête là.

-C'est vrai que c'est pénible de ne pas maîtriser complètement ses pouvoirs. Mais à mon avis, vous devriez pouvoir vous transformer avec de l'entraînement. Votre odeur est trop forte pour juste...

Ils furent interrompus par Hans, qui venait chercher des bouteilles. En les voyant seuls à deux dans la remise, avec une expression de gamins pris sur le fait en train de faire une bêtise, n'importe qui aurait pu s'imaginer des choses. Mais le tenancier connaissait le caractère bien trempé d'Aline et n'allait pas s'imaginer n'importe quoi. Aline jugea tout de même plus simple de sortir en même temps que lui. Bob la suivit, et ils regagnèrent leurs tabourets et leurs verres.

-Et sinon ? .. Une jolie fille comme vous doit bien avoir quelqu'un dans sa vie , non ?

Houlà ! La discussion commençait à prendre une drôle de tournure. Est-ce qu'il pensait vraiment être assez proche d'Aline pour avoir des chances avec elle ?

-Hon hon ! J'ai tabassé tous ceux qui ont tenté leur chance.

Elle avait la réputation d'être une mal-baisée, certain la soupçonnaient même de préférer les femmes. Mais rien de ça en fait, elle n'avait juste pas envie de partager sa vie avec quelqu'un. Évidement ce n'était pas facile, avec le corps qu'elle avait, elle ne manquait pas d'attirer les regards. Elle se sentait donc obligée de recourir à la violence pour bien faire passer le message.

-Et vous ? Je suis sûre qu'un grand costaud comme vous doit bien plaire aux dames.

De toute les réponses possibles et imaginables , Bob ne pensait certainement pas à une comme celle-là . Elle avait du cran la petite , il fallait se l'avouer ! Et puis , il y avait une note "humoristique" dans la réponse formulée par la policière .

-Hon hon ! J'ai tabassé tous ceux qui ont tenté leur chance.

Et c'est ainsi qu'il rigola des plus belles . C'était une réponse si ... Comment dire ? .. Il ne trouvait pas les mots sur le coup , et essuya la petite larme de joie qui coulait le long de son oeil droit . Cette fille était tout simplement si drôle au naturel . Il observa la pièce d'un oeil intrigué , la plupart des personnes étaient toujours là mais .. Il manquait un petit quelque chose . Comme s'ils étaient figés sur place , il n'y avait pas de grand cris , pas de rigolade , quasiment rien à part le bruit des lèvres qui se collent et des verres qui tapent sur la table , accompagné bien sûr par la musique Jazz envoûtante .

-Et vous ? Je suis sûre qu'un grand costaud comme vous doit bien plaire aux dames.

Un grand costaud ... Plaire aux dames ? .. Ah bon ?

- Non , malgré que pour ma part , je n'ai pas tabassé toutes celles qui ont tentés !

A partir de maintenant , il ne savait plus trop de quoi parler . A vrai dire , il ne la connaissait pas vraiment et mis a part les quelques points qu'ils avaient en commun , ils étaient assez différent . En tout cas , la police comptait une mutante , c'est fort dommage d'ailleurs qu'elle doit le cacher ! A vrai dire , une forme animale telle que la louve devrait être efficace lors des courses poursuites , ou pour dissuader des dealers et autre . C'était bien plus efficace qu'ils ne l'imaginaient , mais l'humain y voyaient plus de craintes qu'autre chose .

C'est d'ailleurs bien dommage ..

- Vous m'avez l'air d'être quelqu'un de sympa , miss Aline . J'vous offre la bouteille , même si je dois infliger une sévère claque à mon budget . Il lui sourit et trinqua avec la demoiselle Elle coûte combien au fait ? Dit-il avec un peu d'appréhension , voulant tout de même avoir assez de fond monétaire pour se payer un hôtel même miteux

-Non , malgré que pour ma part , je n'ai pas tabassé toutes celles qui ont tentés !

Aline rit de bon cœur. Dans le fond, ça lui manquait vraiment de pouvoir se confier à quelqu'un. Bob était un inconnu, qui n'était pas spécialement impliqué dans la police, mutant hybride, de surcroît, et un bon buveur en plus de tout le reste. Ça faisait de lui le candidat idéal pour être le confident de la femme-flic.

-Vous m'avez l'air d'être quelqu'un de sympa , miss Aline. J'vous offre la bouteille, même si je dois infliger une sévère claque à mon budget. Elle coûte combien au fait ?

Et généreux, en plus. L'homme parfait existait ! Hans apporta l'addition. Aline pouvait très bien payer, mais ce n'était pas souvent qu'on lui offrait un verre alors elle ne voulait pas tout gâcher. De toutes façons, hans lui ferait sans doute un tarif préférentiel.

-New York est une ville dangereuse, mais il y a beaucoup de travail. Vous devriez pouvoir trouver quelque chose en cherchant. Déjà, je peux vous filer quelques tuyaux. Sur les quais ils embauchent beaucoup de gars costauds, mais c'est un travail crevant et qui ne rapporte pas beaucoup. Je peux aussi vous suggérer de faire videur pour une des nombreuses boîtes de nuit locales, mais il faut en avoir dans le slip. Il y a beaucoup de mutants avec des pouvoirs de fou-furieux qui font des problèmes. La Confrérie fout toujours la merde dans les bas-quartiers. Si vous saviez le nombre d'interventions que ça nous fait chaque mois...

Ça lui plairait, d'aider Bob à trouver du travail et à bien s'installer. Ce serait sa façon de le remercier pour la bouteille.

-New York est une ville dangereuse, mais il y a beaucoup de travail.

Une ville dangereuse .. C'était pas tout à fait faux . En deux journées il s'était déjà fait "agressé" par deux fois par des mutants assez puissants et coriaces . Néanmoins , être un homme robuste et puissant servait pour survivre dans ce genre d'endroit , ça lui évitait de se faire marcher sur les pieds !

-Déjà, je peux vous filer quelques tuyaux. Sur les quais ils embauchent beaucoup de gars costauds, mais c'est un travail crevant et qui ne rapporte pas beaucoup.

Les quais ? .. Bob taperait dans n'importe quoi tant qu'il pourrait subvenir à ses besoins , c'est à dire être logé dans un appartement qui a de la gueule , et tant qu'il y a l'eau courante , le gaz et l'électricité , le reste lui est complètement égal , ne cherchant pas à obtenir les derniers appareils sophistiqués et moderne comme un écran plasma avec plus de trois cent chaines . A vrai dire , la télévision il ne la regardait même pas . Celle de sa chambre servait de décoration , cette chambre de motel miteux n'est visitée uniquement pour la douche , les toilettes et le lit .

- Je peux aussi vous suggérer de faire videur pour une des nombreuses boîtes de nuit locales, mais il faut en avoir dans le slip.

- Justement j'ai postulé dans une boite de nuit locale ! Lui avoua t-il Paraît-il que leur dernier gars est encore à l'hôpital .. Les rixes de bar , encore et toujours ..

Triste histoire , le jeune homme s'était attaqué à plusieurs autres civils parce qu'il était dans un état d'alcoolémie plutôt avancé . Lorsque le videur à essayer de le calmer , l'homme armé d'une bouteille de bière lui à éclaté sur la tête avant de le mutiler avec les restes de la bouteille tranchante en verre , avant l'intervention des autres gars de la sécurité puis de la police .

- Il y a beaucoup de mutants avec des pouvoirs de fou-furieux qui font des problèmes. La Confrérie fout toujours la merde dans les bas-quartiers. Si vous saviez le nombre d'interventions que ça nous fait chaque mois...

- La Confrérie vous dites ? .. J'ai déjà entendu ce nom , il est répandu de l'autre côté de la frontière . Il leva sa choppe et l'approcha de ses lèvres La police .. C'est un métier risqué , faut avoir du cran ! .. D'ailleurs je pense qu'ils devraient engager des mutants , afin de pouvoir être à égal avec les mutants qui s'amusent foutre la merde ..

-La Confrérie vous dites ? .. J'ai déjà entendu ce nom , il est répandu de l'autre côté de la frontière. La police .. C'est un métier risqué , faut avoir du cran ! .. D'ailleurs je pense qu'ils devraient engager des mutants , afin de pouvoir être à égal avec les mutants qui s'amusent foutre la merde ..

Aline haussa les épaules en versant le reste de schnaps dans son verre. Le bar se vidait peu à peu de ses clients noctambule, il ne restait presque plus que Bob et elle, elle pouvait parler plus librement. Hans, qui leur tournait le dos pour nettoyer la vaisselle sale, ne comptait pas. Il cachait bien son jeu, mais en fait il était sourd comme un pot. Pour qu'il arrive à comprendre, il fallait parler fort (comme quand Aline avait commandé la bouteille de schnaps), le reste du temps il faisait semblant d'entendre ce qu'on lui disait en lisant en fait sur les lèvres. Mais tant qu'on parlait à voix basse et qu'il regardait ailleurs, ça allait.

-En fait, ils ont...un genre de police composé de mutants. Le Bureau des Affaires Mutantes, le BAM. Une sorte de bureau fédéral qui s'occupe exclusivement des crimes commis par les mutants. J'y aurais sans doute été redirigée si mon secret s'était su. Mais je préfère rester au NYPD. Ils s'occupent des mutants, mais surtout des gros crimes et des organisations terroristes, comme la Confrérie, mais les petits délits commis tous les jours ils s'en battent les couilles. Et c'est justement ces petits délits contre lesquels personne ne fait rien qui foutent en l'air le système, comme autant de grains de sable dans un moteur. Et en tant que flic de base, c'est justement mon boulot de m'occuper de ces délits, et j'aime ça. Et puis...je n'aime pas le BAM. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu l'impression qu'ils cachaient quelque chose de louche. Pour moi, ils sont mêlés à une sorte de complot gouvernemental, ou quelque chose comme ça. Ils captureraient des gens pour leur laver le cerveau que ça ne m'étonnerait même pas ! Bref, évitez-les.

La théorie du complot était une des passions d'Aline. Petite, elle parlait de ça juste pour énerver son père en démolissant sa petite image colorée du rêve américain, et puis peu à peu elle avait fini par y croire. Après tout, avec les ancêtres qu'elle avait c'était peut-être dans sa nature d'être incorrecte.

-Vous êtes canadien de souche, ou bien vous êtes arrivés d'un autre pays ? Sur ce fichu continent, nous sommes tous des immigrés ou des enfants d'immigrés...à part les indiens...mais ils sont presque tous morts...

-En fait, ils ont...un genre de police composé de mutants. Le Bureau des Affaires Mutantes, le BAM. Une sorte de bureau fédéral qui s'occupe exclusivement des crimes commis par les mutants.

Aline était à elle seule une source d'informations utiles . En trois jours sur New York il venait d'apprendre plus de choses aujourd'hui que les deux journées et soirées d'hier et d'avant hier ! Il prenait le temps de l'écouter , tout en finissant sa choppe .

- J'y aurais sans doute été redirigée si mon secret s'était su. Mais je préfère rester au NYPD. Ils s'occupent des mutants, mais surtout des gros crimes et des organisations terroristes, comme la Confrérie, mais les petits délits commis tous les jours ils s'en battent les couilles. Et c'est justement ces petits délits contre lesquels personne ne fait rien qui foutent en l'air le système, comme autant de grains de sable dans un moteur. Et en tant que flic de base, c'est justement mon boulot de m'occuper de ces délits, et j'aime ça. Et puis...je n'aime pas le BAM. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu l'impression qu'ils cachaient quelque chose de louche. Pour moi, ils sont mêlés à une sorte de complot gouvernemental, ou quelque chose comme ça. Ils captureraient des gens pour leur laver le cerveau que ça ne m'étonnerait même pas ! Bref, évitez-les.

Evitez-les ! L'ordre était plutôt clair , de toute façon Bob n'était pas du genre à s'attirer les foudres d'organisations para-policière appuyé par le gouvernement . Même la police en avait "peur" . Le Blue Moon s'était vidé de tout ces buveurs tardif qui s'étaient tous empressés de quitter ce lieu afin de rejoindre leurs maisons respectives .

-Vous êtes canadien de souche, ou bien vous êtes arrivés d'un autre pays ? Sur ce fichu continent, nous sommes tous des immigrés ou des enfants d'immigrés...à part les indiens...mais ils sont presque tous morts...

- En fait je suis natif américain ! Je suis né et j'ai vécu jusqu'à ma majorité dans le Maine , dans une petite bourgade pas très connu . C'est justement à mes dix-huit ans que j'ai décidé de "voler de mes propres ailes" .. enfin , le contexte est bien plus compliqué que ça mais je vais vous épargner mes histoires de famille ! Et vous ? .. Je vous ai entendu parler un dialecte bien étrange .. Vous êtes native américaine ? Germanique ?

-En fait je suis natif américain ! Je suis né et j'ai vécu jusqu'à ma majorité dans le Maine , dans une petite bourgade pas très connu . C'est justement à mes dix-huit ans que j'ai décidé de "voler de mes propres ailes" .. enfin , le contexte est bien plus compliqué que ça mais je vais vous épargner mes histoires de famille ! Et vous ? .. Je vous ai entendu parler un dialecte bien étrange .. Vous êtes native américaine ? Germanique ?

Un américain ? On pouvait dire qu'il s'était plutôt bien imprégné de l'ambiance de sa patrie d'adoption. Il était facile de deviner ce qui l'avait poussé à partir. Beaucoup de parents qui chérissaient avec amour leur enfant chéri changeaient instantanément de visage à l'instant même où ils apprenaient que leur bébé était un horrible mutant, et s'empressaient de le bannir/déshériter/traiter comme un paria. Ses parents à elle auraient sans doute fait pareil. Quelle bande d'hypocrites !

-Moi, c'est un peu compliqué. Ma famille est d'origine germanique. Mon grand-père était officier dans la Wehrmacht, mais pas un nazi. Quand la guerre s'est terminée, il a fui l'Allemagne en ruines pour venir s'installer aux Stazunis et fonder une famille. Du peu que je l'ai connu, c'était un type génial, il avait tout compris à la vie. Mais ce qu'il n'avait pas pu prévoir c'est que son fils (mon père) serait un gros con.

Le père d'Aline faisait partie des personnes qu'elle détestait le plus au monde. Tout chez lui l'horripilait, depuis son mode de vie petit-bourgeois jusqu'à ses cravates aux décorations tendancieuses et racistes.

-Lui, ce n'est pas du tout le même genre de personne. M'est avis qu'il faudrait faire un bon test ADN ! Mon père a toujours été très étroit d'esprit. Dès qu'il a pu, il s'est éloigné le plus possible de mon grand-père, qui pour lui ne correspondait pas assez au stéréotype de l'américain bon chrétien et étroit d'esprit qu'il voulait être. Il a rencontré ma mère, qui était aussi gratinée que lui, et ensemble ils se sont bâti un petit cocon. Rhâ ! Je suis sûre que vous aussi vous auriez détesté. Ils vivent comme ces gens qu'on voit dans les vieux films de propagande américaine de la guerre froide. La petite famille, dans un petit pavillon de banlieue à la pelouse bien entretenue, avec une voiture, des enfants modèles, et un chien. Le rêve américain personnifié ! Beuââh ! Enfin, pas de bol pour eux, je ne suis pas une fille aussi modèle qu'ils le voudraient. Enfin ! Maintenant j'ai laissé tout ça derrière moi et c'est tant mieux. En plus, ils sont racistes, homophobes et anti-mutants.

Sa lui faisait bizarre de parler de sa famille à une inconnue , même si elle était sympa et mignonne , ça lui faisait toujours replonger dans la nostalgie . Son père était un vrai tyran et sa mère une soumise . Drôle de famille n'es-ce pas ? Bob quand à lui avait vu sa scolarité dégringoler au fil des jours , étant de plus en plus absent , tête en l'air et récoltant blâme sur blâme , avertissement sur avertissement . Et lorsque son père appris qu'il était mutant , le jour même il tenta de s'en débarrasser . Moore avait souhaité d'une part retourner dans le Maine , poser les griffes sur son père et le tuer de sang-froid . Mais , quelque chose le déstabilisa , et puis de toute façon il vivait mieux sans la vision du paternel , alors c'était peut être mieux qu'ils vivent chacun de leurs côtés . Aline était donc germanique , c'était peut être le lien entre le fait qu'elle parle couramment allemand et qu'elle porte un nom à connotation germanique : Hortz .

-Moi, c'est un peu compliqué. Ma famille est d'origine germanique. Mon grand-père était officier dans la Wehrmacht, mais pas un nazi. Quand la guerre s'est terminée, il a fui l'Allemagne en ruines pour venir s'installer aux Stazunis et fonder une famille. Du peu que je l'ai connu, c'était un type génial, il avait tout compris à la vie. Mais ce qu'il n'avait pas pu prévoir c'est que son fils (mon père) serait un gros con.

- J'imagine que ça ne devait pas être tout rose à la maison .. Il laissa échapper un sentiment personnel .

- Lui, ce n'est pas du tout le même genre de personne. M'est avis qu'il faudrait faire un bon test ADN ! Mon père a toujours été très étroit d'esprit. Dès qu'il a pu, il s'est éloigné le plus possible de mon grand-père, qui pour lui ne correspondait pas assez au stéréotype de l'américain bon chrétien et étroit d'esprit qu'il voulait être. Il a rencontré ma mère, qui était aussi gratinée que lui, et ensemble ils se sont bâti un petit cocon.

On aurait dit un film américain dramatique .. Drôle de vie . En tout cas leur fille avait l'air de ne pas être comme son père , elle semblait être une fille ouverte d'esprit et agréable à vivre pour le peu qu'il lui avait parlé , malgré qu'elle semblait démarrer au quart de tour , se remémorant encore le "Viens ou je te pète les dents" .

- Rhâ ! Je suis sûre que vous aussi vous auriez détesté. Ils vivent comme ces gens qu'on voit dans les vieux films de propagande américaine de la guerre froide. La petite famille, dans un petit pavillon de banlieue à la pelouse bien entretenue, avec une voiture, des enfants modèles, et un chien. Le rêve américain personnifié ! Beuââh ! Enfin, pas de bol pour eux, je ne suis pas une fille aussi modèle qu'ils le voudraient. Enfin ! Maintenant j'ai laissé tout ça derrière moi et c'est tant mieux. En plus, ils sont racistes, homophobes et anti-mutants.

Ils avaient tout pour plaire ... Ironie bien sûr

- Et bêh ! Sacrée histoire ! .. Comme vous me partagez la vôtre autant que je vous partage la mienne . Il fit signe au serveur de lui remplir sa choppe tout en y posant un billet pour payer déjà les deux choppes . A vrai dire , je sais pas trop comment ils se sont rencontrés , étant deux personnes complètement différentes . Mon père est un alcoolique bourru qui fréquente les bars depuis toujours , et d'ailleurs ça lui monte bien trop souvent à la tête au point d'en venir au mains avec sa femme . Un type minable .. Un frisson parcouru son corps , ses poils s'hérissaient

Hans lui posa sa choppe avant de reprendre ses activités : Laver des verres , décrasser les bouteilles poussièreuses et nettoyer sa salle , débarrasser les verres qui traînent sur les tables , bref un boulot de barman quoi !

- Merci ! Dit-il accompagnant ses paroles par un signe de tête Ma mère quant à elle , je sais quasiment rien sur elle , ne parlant pas des masses . Je sais juste qu'elle s'est mise avec mon père suite à une histoire d'argent , il l'aurait fait sortir de la misère et maintenant c'est devenu son esclave personnel .. Une sale vie . Quand à moi .. J'ai toujours voulu protéger ma mère de ce type malgré qu'elle préférait rester avec lui . Je suis parti de chez moi par une nuit d'hiver , et j'ai marché marché et marché jusqu'à arriver à la frontière . J'ai cherché du boulot , en vain . Jusqu'à ce que ma masse corporelle fut vu par quelques hommes qui avaient besoin de gros bras pour couper du bois ..

Il pris une gorgée tout en pensant à cette nuit d'hiver . Il avait froid et faim .. Et il avait du tuer deux personnes pour leur voler leurs repas . Triste histoire . C'est ce jour qu'il compris l'étendu de ses pouvoirs . Après vouloir s'en débarrasser il s'était dit qu'il lui serait plus prolifique qu'autre chose .

- Sa me fait plaisir de vous avoir rencontré , miss Aline ! J'ai pas encore eu l'occasion de parler à des gens sympathique ici , enfin si mais pas autant que vous !

Aline leva les yeux au ciel. Les humains étaient des créatures bien hypocrites. Ils clamaient que les mutants étaient des monstres qui ne méritaient pas de vivre, mais se comportaient de façon bien plus ignobles que la plupart d'entre eux. Elle comprenait ce qui poussait de plus en plus de mutants à grossir les rangs de la Confrérie, mais elle ne les approuverait jamais. Aucune cause ne pouvait justifier le massacre de civils innocents. Ces barbares ne valaient finalement pas mieux que les humains qu'ils blâmaient.

-Sa me fait plaisir de vous avoir rencontré , miss Aline ! J'ai pas encore eu l'occasion de parler à des gens sympathique ici , enfin si mais pas autant que vous !
-Ah mais moi de même ! J'ai bien m'éloigner de mes collègues humains pour me détendre, mais boire seule ce n'est pas drôle non plus.

L'ambiance de fin de soirée était de plus en plus sentie. Les joues de la policière viraient au rose, signe que l'alcool commençait à faire effet sur elle.

-Bon, ben il va être temps pour moi d'y aller. J'espère qu'on se reverra. De toutes façons je viens souvent ici. Allez, salut !

Aline paya pour ce qu'elle avait bu avant que Bob ne se propose si galamment de lui offrir un verre, puis se dirigea vers la sortie.

(Si tu as quelque chose à ajouter, tu peux essayer de rattraper Aline pour continuer le sujet. Sinon, je te laisse clore.)