ça plane pour toi [PV Fumerolle]

Retirant son smoking taillé sur mesure, Warren soupira en passant un jean ainsi qu'un tee-shirt gris, les deux étaient simples, sobres et pratiques et sûrement plus honorables que ces affreuses tenues de X-Men que le mutant avait toujours détesté. Cette combinaison collante et désagréable franchement, non merci pour lui. C'est donc habillé de la sorte, les cheveux libres qu'Angel se dirigea vers le Gymnase, ou plutôt les vestiaires, là il devait y rencontrer un nouvel élève. Bien entendu, si le jeune homme devait toujours rencontrer les nouveaux qui affluaient, il n'en aurait pas fini, surtout pendant ces temps sombres où les purificateurs faisaient des dégâts et que beaucoup de famille amenaient leurs enfants au manoir de Charles Xavier pour les protéger, mais celui-ci, Pedro Gayola était un peu spécial. Warren n'avait pas beaucoup d'élèves attitrés pour les cours de vol, la plupart étant pris en charge par un autre professeur ayant cette capacité sans que cela se remarque physiquement. Ce don qui paraissait primaire et bien plus facile à contrôler que la télépathie, pouvoir profond, mystique était en réalité un véritable art, et l'on ne volait pas de la même façon en se servant de ses bras, de ses jambes ou de son corps en général qu'avec des ailes, voilà ce qui expliquait que Pedro lui soit "réservé", c'était un mutant ailé en quelques sortes.

Warren avait parcourut son dossier avec attention, il ne connaissait pas les pouvoirs du garçons ni ses capacités exactes mais avait pu se faire une idée générale et préparer ainsi le cours. Le gymnase était immense dans cette école très riche qu'il finançait en partie, ce serait bien pratique pour commencer et surtout, intéressant car l'endroit était naturellement coupé du vent, facteur qui aidait ou déstabilisait mais dans tous les cas faussait les résultats. Le jeune homme avait une mine assez sévère mais pas méchante non plus, son maintien était parfait comme le voulait sa haute éducation, un long manteau tombait sur ses épaules minces et une tenue un peu étrange le long de son bras replié contre lui, de manière à tenir le vêtement comme on tenait un habit sortant du pressing. Dans son autre main 4 paires de mitaines attendaient de rencontrer leur futur propriétaire. La tenue était légère mais pratique, et elle avait pour but de "civiliser" la créature en laquelle se transformait Pedro. La symbolique des vêtements était en effet très importante, grâce à eux, l'élève doté d'une forme monstrueuse pouvait se souvenir du garçon qu'il était en temps normal. Tous les adolescents ou presque qui possédaient un don de transformation impressionnant ici avaient en général un petit quelque chose pour leur rappeler leur condition première. Le nouveau n'allait pas échapper à la règle.

Avec un mince sourire, Angel accueillit le nouveau, il lui tendit la main après avoir mis les mitaines dans celle de gauche pour se libérer. Son sourire s'effaça mais heureusement son regard bienveillant prouvait que s'il avait l'air bien exigeant, bien sévère, il n'en était pas pour autant méchant. De toutes manières même s'il le souhaitait, avec ses cheveux blonds, ses yeux bleus et ses traits fins -sans être féminins bien sûr- ne lui apporteraient aucune crédibilité en ce sens, sans compter ses ailes.

-Bonjour monsieur Gayola. Je m'appelle Warren Worthington, et je serai votre professeur de vol. D'après le dossier, il est dit que vous ne maîtrisez pas cette capacité bien que je n'en sache guère plus. Toutefois, j'ai jugé intéressant de vous accepter sous ma tutelle... Tout potentiel doit être travaillé, aucune faiblesse ne doit être oubliée, car si vous travaillez fort, si vous apprenez vite, avec de la bonne volonté, vous arriverez obligatoirement à vous améliorer. Vous restez toutefois libre de refuser ces cours... Si vous voulez rester, donnez vous à fond car je ne vous épargnerai guère. Si vous ne faites pas le maximum, ce ne sera pas la peine de continuer. Cependant si vos entraînements sont rigoureux, je peux vous garantir des résultats. Physiques non, psychiques certainement. Des questions monsieur Gayola?

Warren avait sa façon bien à lui de rassurer les élèves. Peu de sourire, une certaine distance imposée par le vouvoiement ou l'utilisation des noms de famille mais toujours l'espoir au bout des lèvres, l'encouragement pour aller plus loin. Redressant la tête pour voir les réactions de Pedro et voir si ce dernier allait lui serrer la main, le mutant attendit patiemment. Pour l'instant il avait gardé son manteau sur ses épaules et ne dit rien à propos des habits. Chaque chose en son temps, il fallait rester à l'écoute des élèves et ne pas zapper le moment important des "questions". Parfois une minute de silence était nécessaire pour que ce dernier ose demander. Souvent ce n'était pas qu'ils n'en avaient pas, juste qu'on ne leur laissait pas le temps. Parfois ils n'en avaient vraiment aucune aussi, ça dépendait mais Angel oubliait le monde entier, le temps qui passe, ces minutes qui sont de l'argent pour un homme d'affaires face à un élève... Il lui accordait toujours son attention entière. C'était sa façon à lui d'aimer son travail, d'aimer les jeunes de l'institut.

Si on m’avait dit, avant que je n’envisage d’intégrer l’Institut, que j’aurais un jour des cours de vol, je n’y aurais pas cru une seule seconde. Et même maintenant, alors que je me dirige vers le gymnase, je ne le réalise pas tout à fait. Ce matin, j’avais eu des cours très ordinaires : mathématique, littérature… ce genre de cours auxquels j’ai l’habitude. Pour un peu, j’ai presque eu l’impression d’avoir simplement rejoint une autre école ordinaire, enfin presque puisque plusieurs de mes camarades de classe avaient fait usage de leurs dons mutants pour amuser la galerie. A présent, cette fausse impression allait définitivement être balayée. Mon premier cours de vol... Cette pensée me laisse rêveur. A quoi peut bien ressembler un prof de vol ? Forcément, il a des ails. Oui, allez, je parie qu’il a des ails. C’est logique, forcément. Mais, au-delà de son physique, comment va-t-il se comporter ? A quoi va ressembler ce cours ? Vais-je être seul ou avec d’autres élèves ? Pour l’instant, personne ne me suis. Je suis seul à me diriger vers le gymnase. Je passe la porte, l’esprit encombré de questions. Je suis partagé entre curiosité et appréhension. Car oui, le vol, comme vous le savez sans doute, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Je risque d’en baver. Mais si un jour j’arrive à voler, je veux dire, vraiment voler, pas lamentablement planer, alors le jeu en vaut forcément la chandelle.

On m’a dit que je trouverais monsieur Warren Worthington du côté des vestiaires. Bien. Mais où sont les vestiaires ? Ben oui, c’est la première fois que je mets le nez dans le gymnase, moi. Je regarde autour de moi, je commence à chercher… ha, ça doit être par là. Heu… non, plutôt par ici. Ha, c’est bon. D’ailleurs, j’aperçois quelqu’un qui attend, un adulte dans un grand manteau. Est-ce monsieur Worthington ? Je jette un rapide coup d’œil à ma montre. Il est 13h57. Le cours commence à 14h d’après l’emploi du temps. Parfait. Au moins je suis à l’heure. Je m’approche du supposé Worthington.

J’ai vu juste. Il s’agit bien de mon professeur. Il me reconnait et m’adresse la parole. Il doit avoir vu ma photo sur mon dossier. Il me tend la main, je la serre avec cette fermeté espagnole. Il y a de l’enthousiasme dans mon geste. Je salue, à mon tour, respectueusement monsieur Worthington . Puis, silencieux, j’écoute le pitch professoral auquel j’ai droit. Le discours n’a rien de fantaisiste, sauf qu’on parle ici de vol. Monsieur Worthington semble être quelqu’un d’assez sévère et exigent, sans virer dans l’excès. Il me fait une bonne première impression. Il me fait un peu penser à mon ancien prof de gymnastique sauf que ce dernier ressemblait à un baroudeur sortit de sa cambrousse. Pendant que j’écoute, je ne peux évidement pas m’empêcher d’observer monsieur Worthington. C’est un bonhomme assez élégant. Il ne semble pas avoir d’ails. Me serais-je trompé ? Ha mais il porte, comme je l’avais dis, un grand manteau. Il peut très bien les dissimuler dessous. Toutefois, je me mets à douter de moi. Je remarque aussi qu’il porte d’étranges habits. Est-ce pour lui ? Est-ce pour moi ? Monsieur Worthington me demande si j’ai des questions. Je réponds, sur l’instant, avec conviction.

-Non, monsieur, je n’ai pas de question. Ça me fait juste bizarre d’assister à ce cours. Je me demande un peu à quoi ça va ressembler. En tout cas, je ferais de mon mieux, vous pouvez en être sûr.

Je remarque tout d’un coup que j’ai oublié de me découvrir. Je retire donc mon bonnet. Comme d’habitude, je suis chaudement habillé, grosse veste, gant, écharpe… Il fait froid dehors, enfin surtout pour moi. J’espère vraiment que la séance va se dérouler ici, dans le gymnase. La température des lieux est très correcte.

-C'est le principal, pour le reste ne vous préoccupez pas, c'est mon rôle de vous guider.

Répondit Warren d'un ton adouci en regardant le disciple se débarasser de son écharpe et de son bonnet, assez étonné car il ne se rappelait pas qu'il faisait si froid dehors. Le jeune homme de part sa ferme poignée de mains se montrait enthousiaste à l'idée de travailler. Le mutant était heureux d'avoir à faire à un enfant équilibré dans sa tête selon son dossier. Pas de tragédie familiale à première vue, pas de tortures etc... Un gamin sain qui souhaitait faire corps avec son gêne x, sans le refuser. Enfin! Angel aimait aussi les autres qui avaient toujours besoin d'aide, parfois agressifs, effrayés ou déprimés mais une fois de temps en temps, accueillir à ses cours une personne décidée à donner le meilleur de soi en montrant sa bonne humeur. C'était reposant, surtout quand votre foi en vos idéaux se trouvait légèrement ébranlée comme c'était le cas de Warren ces temps ci, lassé de ce combat avec les purificateurs. Le jeune homme n'était pourtant pas décidé à se relâcher, il allait surveiller chaque réaction de l'élève, après tout le vol n'était pas naturel pour lui et sans maîtrise cet art pouvait se révéler très vite dangereux! Lui même avec son physique pourtant fait pour voler: les ailes, les os creux, la graisse superflue inexistante, les yeux, les poumons avait bien réussi à se sentir mal à l'aise là-haut, parce qu'avant d'être un mutant ailé, il était un homme, et que les hommes n'avaient pas le droit de voler normalement.

-Voici une tenue pour vous monsieur Gayola, j'espère qu'elle vous conviendra, elle est bien sûr non inflammable et résiste à la chaleur. l'idée est que nous donnons à tous les élèves subissant une transformation importante voir totale de leur corps un vêtement unique qui devient sien, sa marque de civilisation malgré son aspect très différent. J'espère que cela ne vous offensera point, je peux comprendre que ce soit déroutant de prime abord mais nombre de ces dits élèves, même parmi les plus réfractaires disent apprécier l'idée par la suite... Comprenez-moi bien, je ne vous traite pas de bête sauvage ou autre, au contraire, cela montre qu'ici vous serez considéré comme un humain avant tout. Vous devez faire de même. Ici, à l'institut il est important de se contrôler, et ce quelque soit votre don... Très vite les débordements ne vous seront plus passés... Nous n'admettons pas que sous le coup de la colère, une transformation totale vous fasse perdre la raison. Vous devrez toujours être civilisé, comme vous l'êtes présentement en me saluant poliment et en arrivant à l'heure. L'aspect ne doit pas vaincre l'esprit.

Tout comme lui avait du se battre parfois pour accepter d'atterrir, que les créateurs de feu devaient résister à l'envie de projeter leurs flammes sur celui qui les énervaient, aux mutants hybrides de dévorer un autre élève, Pedro devrait apprendre à faire de son "dragon" une créature civilisée. Le meilleur moyen pour l'y aider était de ne pas faire de différence avec les autres en s’apitoyant sur lui et en lui passant tout. Enfin, après tout le garçon possédait peut-être déjà une excellente maîtrise de sa transformation qui sait? Après tout Angel ne le connaissait pas encore suffisamment, un dossier ne suffisait pas. Mais mieux valait prévenir que guérir, et puis ce discours avait aussi pour vocation de lui souhaiter la bienvenue dans un lieu ou personne ne le verrait comme un monstre. Plus qu'un avertissement, c'était une promesse de lui faire confiance pour rester humain.

Angel désigna le vestiaire et lui offrit les vêtements, espérant que le garçon le prendrait bien car son but n'était absolument pas de le blesser malgré ses paroles directes. Il lui montra d'un geste comment enfiler le pagne et désigna ses mains pour les mitaines ainsi que les "pieds". Posant ces dernier sur le un porte manteau, le jeune homme se retourna pour aller dans le gymnase.

-Le cours aura lieu en salle, afin que le vent ne soit pas trop facétieux avec vous. Je vous attends dans le gymnase. Prenez votre temps...

Warren d'habitude préférait que les élèves se préparent rapidement mais cette fois il avait conscience que Pedro pourrait avoir besoin de temps pour accepter cette transition, regarder son corps avec ces nouveaux habits etc. En fait il ne savait pas trop vu qu'il méconnaissait l'élève, aussi avait-il décidé de le ménager un peu, au début au moins. Sortant du vestiaire pour laisser son intimité au garçon le blond se dirigea dans la salle et retira son manteau, dévoilant ses grandes ailes blanches qu'il étira presque à s'en faire craquer les os. Ensuite il s'envola, faisant le tour du grand gymnase qui pour un être doué comme lui en la matière représentait plus une grande prison qu'autre chose. Pour Pedro ce serait parfait car le tout était sécurisé en bas avec des tapis, comme il l'avait demandé. Il faudrait juste faire attention aux murs. Une fois s'être assuré que tout allait bien Angel descendit en piquée avant de déplier ses magnifiques ailes plumeuses pour atterrir en douceur, cherchant du regard Fumerolle. Peut-être que ce dernier était déjà présent ou allait arriver dans une seconde. Quoiqu'il en soit, vu l'allure de son professeur, s'il avait un doute sur la véritable vocation de ce cours -donner des cours de vol- ou qu'il pensait à une blague, voir un rêve ou qu'il avait pensé par réflexe être dans une école normale, désormais il n'y avait plus aucun doute!

La salle était tapissée de matelas bien moelleux (pas toujours, cette fois c'était une demande spéciale de Warren.) et le haut était assez grand, dépourvu d'obstacle pour l'instant. Au plafond pendaient des crochets auxquels on pouvait accrocher des choses comme une corde pour grimper ou encore de gros anneaux pour passer à travers en sautant ou en volant. L'école avait bien dû s'adapter à tout type d'entrainements pour ces mutants si différents les uns que les autres! Les portes étaient énormes, préparées à retenir un feu ou une inondation. Les punching ball vraiment gros et renforcés pour les élèves ayant une super force, une piste "creusée" en rond, un genre de circuit pour ceux qui avaient une super vitesse etc. Un sas de sécurité constituait la troisième porte entre la sortie et l'entrée au cas où si cela devait arriver, et une quatrième représentait l'infirmerie. Tout était prêt pour accueillir ces adolescents et adultes parfois dangereux.

L’étrange tenue m’est destinée. Monsieur Worthington me la tend. Elle est accompagné d’un discours, un autre pitch professoral mais d’un nouveau genre. Cette fois, c’est sûr, il n’y a bien qu’à l’Institut qu’on peut entendre pareilles paroles. Il s’agit d’une sensibilisation à la nécessité de rester civilisé même lorsqu’on est métamorphosé en partie ou complètement. Les habits joueraient un rôle symbolique en cette optique. Ma foi, pourquoi pas. Mais je reste un peu perplexe à cette idée. Mon attention se porte sur la tenue devenue mienne. Elle se résume à peu de chose. Allais-je me sentir différent en l’enfilant ? A mon avis, non. Tout au plus, cella allait insuffler un peu de nouveauté à mon apparence. Pas sûr que ce changement me plaise vraiment en plus. Cet accoutrement ne paye pas de mine. Allait-il au moins me faire passer comme différent aux yeux des autres ? J’allais avoir du mal à le savoir. Ici, tout le monde me verrait porter ça, difficile donc de comparer. Enfin, l’avenir me le dira peut-être.

Toujours est-il que je ne suis gère surpris de ce cadeau. Je savais qu’il allait arriver tôt ou tard, il avait été évoqué par le professeur Xavier. D’ailleurs, la réunion préliminaire à mon entrée à l’Institut avait permis de prendre les mesures. Même si d’un point de vu esthétique je ne suis pas convaincu, et que d’un point de vu utilitaire je suis dubitatif, je ne vais pas protester. Ce n’est pas dans mes habitudes. Le port de cette tenue fait parti du règlement, voilà tout. Après tout, personne n’a le droit de se balader à poils, à plumes ou à écailles, si je peux me permettre cette expression.

-Aucun problème. Je sais me contrôler. Et au sujet des habits, monsieur Xavier m’en avait déjà un peu parlé.

Monsieur Worthington m’invite à me préparer. Je pénètre donc dans un vestiaire. Il est plutôt vaste, tant mieux. Je dépose mes nouvelles possessions sur un banc plus je commence à me déshabiller. Je me mets à frissonner, mais rien d’excessif. Il faut chaud ici, je vais plutôt bien supporter. L’entrainement va se faire en salle, j’en suis vraiment soulagé. Au-dessus du banc, il y a de quoi suspendre les habits. Je le fais au fur et à mesure. Une fois nu, je m’éloigne du banc, me plaçant à peu près au milieu du vestiaire. Une pensée me traverse la tête. Avec un peu de recule, je me rends compte que le discours du professeur m’a un peu vexé. C’est vrai : je suis le même en homme ou en monstre. Seul le corps change. Ces remarques sur la nécessité de rester civiliser n’étaient pas nécessaires. En même temps, je suis nouveau ici, on ne me connait pas. J’ai droit, comme tout le monde, aux mises en garde réglementaires. Bref, je relativise vite et je formule ensuite en mon esprit le désir de devenir dragon. « Dragon », c’est un peu le mot magique, bien plus plaisant que « monstre ». Il ne faut pas plus. Déjà je sens des fourmillements se rependre dans mon corps.

Inés suppose que, pendant ma métamorphose, je suis d’une certaine façon sous anesthésie. Effectivement, je ne sens rien, en tout cas rien de concret à part un océan de fourmillement. Ma vision se trouble, mon ouïe aussi. J’ai, par automatisme, adopté la position du quadrupède. Ça m’évite de me casser la figure. J’entends vaguement des bruits assez glauques. D’habitude, je n’y fais même plus attention. Mais là, je me mets à les écouter. C’est tout mon corps qui change et de façon peu élégante. Je devine un jet de vapeur qui sort de mes narines. Je vois un peu de sang se répandre sur le sol. Une minute plus tard, c’est terminé : Fumerolle est là.

Je me redresse autant que je le peux. Je bats un peu des ailes, mes écailles sont toutes humides. Elles luisent sous la lueur des néons. Je me tourne vers le banc et j’entreprends d’enfiler cette fameuse tenue. C’est un peu compliqué, surtout à cause de mes mains peu pratiques. Je mets bien cinq minutes à y arriver. Le professeur m’a dit que je pouvais prendre mon temps mais je ne veux pas abuser. J’essaye de me dépêcher. Quand c’est chose faite, je m’accorde un temps pour m’observer. Et là, je dois bien reconnaitre que mon premier jugement sur cet accoutrement était faut. Ça me va plutôt bien. Et puis, c’est vrai, ça me donne un air un peu plus civilisé. Tant mieux. Je préfère ça que d’être déçu.

Je sors du vestiaire et j’arrive dans le gymnase lui-même. La première chose que je constate, c’est l’immensité des lieux. C’est simple, on pourrait faire entrer cinq gymnases de mon école précédente dans celui-ci. Grandiose ! Et puis je remarque monsieur Worthington. Bingo ! J’avais raison, il a des ailes ! Et de belles ailes d’anges immaculées en plus. C’est dingue, il a la classe. Et moi, j’ai l’air de quoi à côté de lui ? En fait, ce n’est pas comparable, nos physiques s’opposent. Alors que lui semble descendre des cieux, moi je parais remonter de l’enfer. Certes, mes écailles d’argent ne sont pas affreuses dans le fond, mais cette forme de dragon un peu décharnée et surtout ma tête reptilienne pour le moins féroce en a dissuadé plus d’un de m’approcher. Mon regard écarlate et la vapeur que je relâche n’arrangent rien.

Un peu intimidé, je m’approche de ma démarche bestiale. Je m’arrête à quelques mètres. J’essaye d’être le plus droit possible, sans toutefois adopter une position que je ne peux pas maintenir. Je n’ai pas honte de ce que je suis, je me tiens comme je peux. Ce qui m’intimide, c’est surtout que c’est la première fois que je me présente sous forme monstrueuse devant un professeur, d’où mon besoin d’être aussi correct que possible.

-Heu… je ne sssais pas sssi on vous l’a dit, mais je ne peux pas arrêter de cracher le feu, dis-je de ma voix sifflante.

A chaque parole, de petites flammèches sortent de ma gueule dentue, illustrant mon propos.

-Sssi j’éternue, je sssouffle du feu à deux, trois mètres. Je fais mon posssible pour éviter de brûler les autres sssans le vouloir mais évitez, sssi posssible de rester juste devant moi.

Si je me permets cette mise en garde, c’est que le professeur Xavier lui-même m’a clairement stipulé de ne jamais hésiter à le faire. Quelques paroles peuvent éviter un accident. A présent, j’attends la suite, toujours à mi-chemin entre la curiosité et l’appréhension.

HRP : si, dans ton post tu demandes de petites choses à Fumerolle, par exemple de déployer les ails, de se positionner d’une certaine façon, tu peux dire qu’il le fait.

Warren fit un bond en arrière comme si le "dragon" avait faillit lui brûler les ailes, bien que le jet de flammèches fut très léger entendu. Il faut dire que le jeune homme détestait cet élément depuis qu'un incendie avait ravagé son école à 16 ans et puis ses plumes étaient particulièrement sensibles au feu. Aussi le X-Man se contenta-t-il de hocher la tête tout d'abord, puis après un petit temps d'arrêt pour récupérer complètement de cet aspect étrange de "mini incendie", sans compter l'apparence de Pedro, somme toute impressionnante. Non, le garçon transformé n'était pas laid, il avait même une certaine élégance dû à ses belles écailles argentées jouant avec la lumière selon Warren... Enfin il n'empêche que sa ressemblance avec la créature mythique qui crachait du feu -en plus petit- pouvait laisser pantois même le plus expérimenté des profs, ce qu'il n'était pas, raison de plus donc pour ne pas parvenir à cacher son étonnement, et son admiration aussi quelque part. Pedro arrivait à parler ainsi, certes il avait les codes vocales pour mais il fallait aussi de la volonté pour les activer, ne pas céder au côté sauvage du "monstre". Ce gamin avait l'air très sage pour son âge, très lucide et fort équilibré. S'était-il déjà entraîné auparavant? Sûrement. Avoir une famille qui vous soutient aidait également mais tous n'y parvenaient pas malgré ce cas là, aussi Pedro avait-il beaucoup de mérites.

-Merci de m'avoir prévenu. Hum... Dans ce cas ne parlez pas quand je m'approche, car je vais en avoir besoin si vous le permettez. Pourriez-vous déployer vos ailes que je les vois?

Warren était poli, il demandait avant d'agir, tout simplement parce que malgré ses propos maladroits d'avant, il n'avait jamais souhaité traiter Fumerolle comme une "bête", pour lui c'était un être humain avant tout. Prenant son temps, Angel détailla les ailes qui étaient environ de la même envergure que les siennes. La différence principale résidait dans le fait que celles de Fumerolle étaient membraneuses. La répartition du poids également était différente, et vu comme ça, le mutant n'arrivait pas à savoir si Pedro étaient plus lourd que lui, il faut dire qu'une queue ça devait peser son content, et de grandes dents comme ça aussi, mais il n'était pas dragonnier après tout.

-Bon, je ne peux pas vous prédire l'évolution de vos muscles très nettement sous-développés à l'endroit voulu, mais les ailes semblent avoir une bonne taille. Un peu plus grand pour un vol plus égal en fonction de votre "longueur" aurait été souhaitable, mais mis à part le côté muscle, la membrane paraît assez solide, les os assez forts et la taille raisonnable pour vous promettre, avec beaucoup de travail, quelque chose de plus que le "planage" auquel vous avez peut-être déjà accès d'ailleurs? Que ce soit oui ou non, sans musculation je ne peux pas vous faire réellement voler. Puis-je vous demander si vous avez connaissance de votre poids sous forme transformée je vous prie?

Tout en disant cela, Angel admirait Pedro sous tous ses angles, enfin ceux qui restaient respectueux de l'élève bien sûr, ne faisant rien sans son accord tacite via le regard. La manière plus ou moins droite dont se tenait l'espagnol comptait aussi, elle lui donnait plus fière allure et surtout montrait sa volonté, ce qui redonnait de l'enthousiasme au mutant ailé.

-Bien... Nous allons faire un essai voulez-vous? Que vous sachiez planer ou non, vous ne risquez rien.

Warren appuya sur une commande qui fit sortir d'un mur un genre de tremplin. Un gros escalier y menait, et Angel espérait que le mutant arriverait à y monter malgré ses pattes qui avaient l'air encombrantes, mais c'était peut-être juste une impression physique aussi. Ses ailes à lui paraissaient vraiment gênantes, alors qu'elles étaient assez flexibles pour être cachée sous un manteau. Si ça se trouvait l'espagnol était très habile avec ses doigts griffus.

-Il y a assez de longueur pour planer un peu si vous savez déjà y faire. Sinon lancez-vous quand même. Les matelas tapissant le sol sont capables de recevoir 200 kilos chacun élan y compris, et je doute que vous fassiez ce poids. Vos griffes ne leurs ferot rien non plus, ils sont adaptés.

En effet quand un élève projetant des pics se jetait du tremplin pour faire des acrobaties ou d'autres disciples du cours de vol même qui avaient à tout prix besoin d'une hauteur pour se lancer il fallait bien pouvoir le rattraper sans le blesser. Ces gros tapis moelleux accueillaient la forme du corps quelqu'elle soit et la faisait légèrement rebondir une ou deux fois avant de cesser tout mouvement, pas de choc brusque, pas de nuques brisées.

-Vous pourrez y aller après un petit échauffement. Je sais que cela commence fort mais j'ai besoin de voir vos réactions que ce soit dans un vol plané contrôlé ou non. Savoir quels muscles fonctionnent vraiment etc. Cependant si vous ne vous en sentez vraiment pas capable, faites-m'en part, je ne veux pas que vous vous lanciez en étant effrayé, cela pourrait s'avérer dangereux. De plus il est normal d'avoir peur... A votre âge j'avais une peur terrible du vide, un vertige affreux.

*Même si visiblement ce jeune homme me semble hardi de nature. Quelle vaillance dans son maintien, il faut vraiment corps avec sa mutation, c'est rare à cet âge!*

S'il y avait déjà eu des genres de mutants volant transformés, Pedro était le premier à ressembler autant à un dragon, à n'avoir vraiment aucune forme humanoïde, du coup Warren tâtonnait un peu. Montrant l'exemple pour les échauffements il déploya ses 5 mètres d'envergure plumeuses et battit doucement de ces dernières. Les muscles de ses omoplates jouaient avec facilité grâce à l'habitude, pareil pour tout son corps. En fait avoir des ailes étaient un excellent moyen de pratiquer du sport quotidiennement, ne serait-ce que pour porter leur poids sur les épaules.

Voulant encourager Pedrot et réellement enthousiaste par cet élève qui lui avait fait grande impression-pourtant c'était rare- le professeur lui offrit un léger sourire. Léger mais sincère. Il s'était aussi mis un peu plus loin pour que ses plumettes ne soient pas grillées façon poulet rôti.

[HJ: si Fumerolle accepte de se "lancer" du tremplin, tu peux le faire^^ et Warren sera sûrement en train de faire du sur place en volant à côté Il peut même le retenir dans les airs si tu le souhaites! Enfin si ton perso fait 90 kilos ou moins :/ sinon il ne pourra pas, peut-être freiner ta chute et te faire planer entièrement. J'espère que ça te conviendras en tout cas. ]

Hum… comment dire ? Ce début de cours me donne un étrange sentiment. C’est indiscutable, ça ne ressemble en rien aux matières conventionnels. Quoi que, de loin, ça peu s’apparenter à de la gymnastique. En fait, j’ai plus l’impression de passer une visite médicale.

Le professeur a tout d’abord semblé un peu surpris, j’imagine essentiellement à cause des flammes qui lèchent ma gueule sitôt que je l’ouvre, à moins que ce ne soit mon aspect général. Ainsi, je fais de l’effet même aux enseignants ? Je ne m’y attendais pas. Je pensais qu’ayant vu nombre de mutants, ils seraient habitués à à peu près tout. Cela me rappelle par la même occasion que ma forme monstrueuse n’est pas si anodine que je me force à le croire.

Ensuite, la surprise passée, monsieur Worthington se met à m’observer de son regard expert. Obéissant, je m’efforce de faire ce qu’il me dit sur le champ. Pour l’instant, ça se résume à peu de choses. Je l’observe moi-aussi. J’attends le verdict. Il ne tarde pas à venir. On me signale ma musculature « nettement sous-développée ». Le terme me fait sourire intérieurement. Je m’imagine déjà en plain séance de musculation en train de battre furieusement des ailes. Cette scène imaginaire à un petit côté ridicule. Mis à part ça, le reste à l’air d’aller. Voler semble être un rêve atteignable. Mais la route risque d’être longue. Monsieur Worthington me demande mon poids, ce à quoi je réponds.

-Et bien… un peu moins de sssoisssante-dix kilos. Mais sssa fait un miment que je ne me sssuis pas pesé. En tout cas, je sssuis plus léger qu’en humain.

L’ange, car je pense pouvoir qualifier mon professeur ainsi vu sa gracieuse apparence sortie tout droit d’un récit biblique, actionne une commande. Je regarde, surpris, ce tremplin émerger du mur. Mais c’est dingue toute la technologie qui se trouve ici ! Je n’ai jamais vu ça ailleurs et surtout pas dans mes anciens établissements scolaires à peine informatisés. Et encore, il parait que le gymnase, ce n’est rien en comparaison de la Salle des Dangers. L’un de mes camarades de classe m’en a parlé ce matin. Il rêve d’y faire un tour mais c’est un peu le territoire des X-Men. Rares sont les élèves qui peuvent y mettre les pieds. Enfin, c’est ce que j’ai compris. En attendant, quelque peu distrait, je continue d’écouter monsieur Worthington. Il s’agit pour moi d’exécuter un premier « vol », non sans s’être au préalable échauffé. Ça, c’était prévisible. On n’apprend pas à voler en restant au sol. Depuis que je suis entré dans cette grande salle, je suis prêt à cette perspective.

Je commence donc à m’échauffer selon les instructions du professeur. Je sens très vite le poids de mes ailes. Je sais que la remarque sur mes muscles est totalement juste. J’ai de gros efforts à faire de ce côté-là. Pendant l’exercice, je glisse quelques mots.

-Je sssais déjà planer… enfin plus mou moins. Je me sssuis entrainé, chez moi, à la campagne. Sss’est là-bas que j’ai appris à bien cracher le feu. Mais pour le vol, sssa a été moins fructueux.

L’échauffement achevé, je me dirige vers le tremplin. Gravir l’escalier ne me pause aucun problème, mais je le fais à quatre pattes. C’est automatique, dès que je dois exécuter un mouvement plus complexe que la marche, j’adopte cette posture totalement animale. Je n’y fais plus attention d’habitude, sauf maintenant car je sais que je suis observé. Au tout début, quand mon gène X s’est éveillé, j’ai eu du mal à me mouvoir de la sorte, j’avais un peu honte. Il m’a fallut pas plus de quelques semaines pour me rendre compte que je n’avais pas le choix. Sur deux pattes, mon équilibre est trop précaire. Et il m’a fallut bien un an pour l’accepter. Maintenant, c’est donc chose faite. Je suis ce que je suis et c’est très bien ainsi. C’est en le refusant que j’aurais l’air ridicule.

Une fois en haut, je me mets face au vide puis je fais halte. Je bats encore quelque fois des ails et je prends deux grosses inspirations. A chaque fois que j’expire, c’est un mètre de feu qui sort de ma gueule. Mais monsieur Worthington est à bonne distance, ça ne risque rien. Ainsi, je me concentre. Je n’ai pas peur de sauter mais faut quand même un peu que je m’y prépare. Pendants mes entrainements avec Inés, j’ai eu doit à de belles gamelles, me forçant à la prudence. Je vais à l’extrémité du tremplin, puis je recule de quatre pas. Je reprends une posture de quadrupède, je prends une ultime respiration et c’est parti.

Je cours jusqu’au bord et je saute, me donnant une impulsion maximale avec mes mattes enterreurs. Aussitôt après, sitôt dans le vide, je déploie mes ails, bien droites, et je les garde immobiles. En fait, c’est tout mon corps qui se fige dans une certaine crispation. Ma longue queue reste parfaitement dans le prolongement de mon geste. Je me mets à planer, en ligne droite. Je perds régulièrement de la hauteur. Je sais que ma posture n’est pas du tout idéale mais au moins, je garde le contrôle. Je franchis quinze mètres ainsi. Quand le sol est à moins d’un mètre sous mes pattes, je me laisse tomber et je me réceptionne plutôt bien, toujours à quatre pattes. Ma performance est, je l’imagine, très modeste mais je l’ai effectué proprement. C’est toujours mieux que de tomber comme une pierre. J’ajoute quelque mots.

-J’ai beaucoup de mal à tourner. Dès que je bouge les ails ou la queue, je perds… mon équilibre et, généralement, je tombe. Et sssi j’essaye de reprendre de la hauteur en battant des ails, sss’est encore pire.

Sujet: Re: ça plane pour toi [PV Fumerolle] Ven 2 Mar 2012 - 6:21

[HJ: désolé du retard. Je l'avoue honnêtement (je préfère ça à une fausse excuse débile), je ne trouvais plus l'inspiration pour ce topic pourtant très agréable. Désolé. ]

-Parfait, plus l'individu est léger, plus le vol se déroulera sans anicroches. Toutefois, en travaillant vos muscles, vous prendrez du poids car ceux-ci pèsent plus que la graisse, absente de toute évidente ici. Le choc en sera d'autant plus "violent", il faudra donc recalculer les paramètres. Mais pour ceci nous avons le temps. Désormais voyons vos capacités à l'oeuvre.

Warren avait franchement pensé que le dragon peinerait déjà à se hisser sur les marches menant au "plongeoir", mais non, même pas! Pedro révélait donc un potentiel d'agilité intéressant et surtout une grande volonté. Ce cours promettait d'être agréable pour le mutant ailé qui saturait des classes d'économie ou personne ne faisait attention à ses dires. Ensuite Fumerolle, installé sur son tremplin lui évita de se perdre dans ses sombres pensées en sautant. Il effectua un vol plané basique mais proprement effectué. L'amour du travail bien fait était tout à son honneur. Angel atterrit lestement à ses côtés. Lui-même sans les ailes pesait environ 60 kilos mais il trichait avec son ossature allégée d'oiseau. A dix kilos près, avec la même envergure d'ailes, ses calculs mentaux lui indiquaient que le dragon pouvait bel et bien voler sur le long terme. Planer devrait d'ailleurs se transformer en une activité assez confortable pour être souvent répétée s'il travaillait beaucoup.

-Ce n'était pas mal. L'atterrissage est maîtrisé, c'est une étape importante que beaucoup ratent au début. Vos 4 appuis sont dans ce cas un avantage, quant à votre queue elle peut servir de gouvernail en effet mais pour l'instant ne tentez pas de l'utiliser comme tel. Il faut justement essayer de rester stable, soit pratiquement immobile pendant que vous planez. Je ne vais pas tenter de vous faire voler au tout début mais plutôt planer le plus loin possible.

Warren se rappelait également du poids de son élève-bien qu'il aurait pensé que ce dernier faisait plus.- ce qui l'arrangeait grandement. En effet le x-man avait une idée derrière la tête. 70 kilos c'était 20 de moins que sa charge maximale, ce serait donc assez confortable. Il pourrait porter le dragon sans trop de peine. Restait à exposer l'idée à Pedro.

-Votre poids me permet de vous soulever. J'aimerais tenter l'expérience. Ainsi, en faisant du sur place, sans avoir à vous inquiéter de la perte d'altitude vous pourrez tenter de centrer votre gravité, et ce afin de bouger le moins possible. Je voudrais que vous arriviez à trouver le point d'équilibre en réalité. Imaginez que votre corps est fait de lignes et de courbes. Tout d'abord vous allez transformer les courbes en droites, même si vous paraitrez un peu crispé. En vous maintenant immobile, le plus tendu possible, vous étirerez ces lignes. Ainsi vous pourrez "calculer" plus ou moins où doit se trouver le point de rencontre de ces lignes pour un équilibrage. Ce dernier devrait se situer au niveau de votre abdomen normalement. Au coeur même de vos entrailles.

Warren devait adapter sa méthode avec le dragon. Il avait pensé le faire voler comme lui, les pattes arrières ballantes comme des jambes mais la queue le tirerait alors vers le bas. Un mode de vol quadrupède, c'est à dire horizontal lui semblait meilleur. Cependant tout cela restait à voir. Cette histoire de point d'ancrage ne fonctionnerait peut-être pas. Le professeur l'avait dit, il souhaitait "tenter" l'expérience, il ne pouvait que tâtonner avec un élève comme Fumerolle si exégète soit-il dans le ce domaine. En revanche le blond avait paru sur de lui en proposant de soulever Pedro, il connaissait ses capacités et limites, aucun souci pour cela. Cependant si Fumerolle ne se sentait pas prêt à lui faire totalement confiance il comprendrait.

[HJ: si tu acceptes, considère que Warren te soulève donc, il te prendrait par dessus. Son exercice est une sorte de méditation aérienne, tout en sachant que Fumerolle doit tendre ses muscles au maximum.^^ ça lui donnera aussi une idée de ce qu'est le vol bien que pour l'instant ce soit du surplace.]

Sujet: Re: ça plane pour toi [PV Fumerolle] Dim 4 Mar 2012 - 16:13

Des courbes, des droites, des points d’équilibre… je voyais dans le vol une certaine dimension poétique. Mais à entendre monsieur Worthington, c’était surtout de la technique. Non, bien sûr, je ne suis pas surpris. J’ai à faire à un professeur, pas à un artiste. Et si jusque là j’ai échoué, c’est justement parce que je manque de technique… de technique et de mesucle… de technique, de muscle et de méthode. Bon, ok, il me manque à peu près tout, sauf les ails, heureusement. C’est déjà pas si mal. On peut même dire que j’ai l’essentiel. Maintenant, je vais juste devoir en baver pendant des semaines, des moins surement. Ça ne va pas être drôle mais au bout, il y aura la récompense. Elle sera belle : elle vaut largement le coup. Voler… ha, j’ai hâte…

L’ange me propose un exercice. Il va me tenir en l’air, ce qui va me permettre de rechercher ce fameux point d’équilibre. Je ne vois pas de raison de refuser.

-Très bien, allons-y, dis-je sans l’ombre d’une hésitation.

Je ne sais pas si je vais y arriver mais je suis fermement décidé à essayer. Je me positionne, façon quadrupède, pour permettre au professeur de me saisir. L’exercice débute. Au début, faut bien l’avouer, ce n’est pas terrible, pas terrible du tout. Monsieur Worthington ne sait pas très bien par où, exactement, me tenir et ma raideur, que j’adopte sitôt après avoir quitté les tapis ne lui facilite pas la tâche. On doit bien faire une dizaine d’essais, on tâtonne tous les deux, j’en ai bien l’impression. Mais après un quart d’heure d’effort, l’ange, fort de son expérience, finit par trouver la bonne position. Les choses sérieuses commences. C’est désormais uniquement moi qui travaille, l’homme ailé se contentant de me maintenir avec aisance au-dessus du sol.

Transformer les courbes en droites, ce n’est pas un problème pour moi. En fait, je suis si raide qu’il n’y a plus vraiment de courbe dans ma posture. Mais voilà, ce fichu point d’équilibre, je ne le trouve pas. Je ne dois pas être assez à l’écoute de mon corps, peut-être. En tout cas, quelque chose bloque. Cette raideur, toujours… ça vient de là. Pas besoin d’être raide pour faire une ligne. Le professeur me demande de me détendre. Je n’y arrive pas, c’est presque plus fort que moi. Le temps passe et on commence à mettre le doigt sur l’un de mes problèmes. Il n’est pas physique mais physiologique : j’ai peur.

Je finis par avouer à monsieur Worthington toutes les gamelles que je me suis pris en essayant d’apprendre à voler seul avec ma sœur. Certaines ont été très douloureuses.

-…Une fois, c’était la pire, j’ai chuté sur bien dix mètres et l’atterrissage a été rude. Je me suis cassé une aile et une jambe. C’est à cette occasion que je me suis rendu compte que je ne pouvais plus me métamorphoser si j’étais blessé. J’ai dû rester dragon pendant des semaines, le temps que je me remette. Heureusement, c’était pendant les vacances scolaires, enfin au début. Pour le reste, on a dû trouver des excuses, dire que j’étais malade. Bref, ça vient sans doute de là.

J’ai un peu honte de moi. Je suis quand même un solide gaillard, sous forme humaine au moins. J’ai des ailes et j’ai peur du vide. C’est ridicule. Le pire, c’est que cette peur est discrète. Je ne tremble pas, je n’ai même pas l’impression d’avoir peur. J’arrive à sauter, à me lancer. Mais dès que mes pattes ne touchent plus le sol, voilà qu’elle arrive, cette peur, qu’elle me raidit. Pas étonnant que je ne sais planer qu’en ligne droite. Je suis presque une statue en l’air. Mais hors de question de se décourager pour autant. Je continu l’exercice et j’essaye sérieusement de me détendre, d’oublier toutes mes petites mésaventures. A la longue, j’y arriverais…

Et le temps, lui, je ne le vois pas passer. La fin du cours arrive incroyablement vite. Au moins, c’est sûr, je ne me suis pas ennuyé.

Sujet: Re: ça plane pour toi [PV Fumerolle] Mar 13 Mar 2012 - 12:49

[HJ: j'ai introduis subtilement -ou pas^^- un petit élément qui devrait nous aider pour notre prochain rp prévu . J'espère aussi que l'ellipse te conviendras et que la tournure du cours te plairas. Sinon n'hésite pas à m'envoyer un mp. Je serai moins long pour poster la prochaine fois, j'avais juste une baisse générale d'inspiration.]

-La première chose que j'ai dû régler, c'était ma peur du vertige... Pourtant je suis fait pour voler. Tout mon corps a été modifié pour cela, mais ça n'empêche pas que malgré les apparences nous restons "humains" et qu'un humain n'est pas fait pour voler. Dépasser cette idée n'est pas une chose aisée même lorsque l'on a des ailes.

Warren s'était fait plus doux pour cet élève qui faisait de son mieux, qui combattait vaillamment ses peurs. Cela lui faisait plaisir désormais de se retrouver dans ce gymnase avec un adolescent plein de vie mais toutefois discipliné. Le juste milieu entre l'élève dissipé et la chiffe molle... Entre la bête et l'homme, en réalité Fumerolle semblait représenter un point de rupture à lui seul. Quoiqu'il en soit, cette classe se termina sur une bonne note, Angel sourit même légèrement, quittant le vestiaire apaisé, presque comme si le courage de l'adolescent faisait de lui le professeur pour certaines choses.

Chaque fois c'était pareil, les exercices se ressemblaient et l'humeur des deux partenaires également. Le dragon avait l'air toujours aussi enthousiaste tandis que l'ange semblait de meilleure humeur, ayant comme un regain d'énergie rien que de penser à cette heure pour lui paisible où il pratiquait ce pour quoi il était fait soit voler. Petit à petit Fumerolle semblait avoir apprivoisé le professeur si sévère quoique toujours juste. C'est sans doute ce qui expliqua qu'au lieu de s'entrainer ce matin là, le jeune homme après avoir gentiment congédié Icare venu juste avant pour son cours s'installa au milieu des tapis dans la salle. Le jeune chanteur passa devant Fumerolle en le saluant de la main. Il avait l'air de bonne humeur, visiblement pour lui aussi les cours se passaient bien, seulement depuis son amnésie ponctuelle Angel avait oublié son début d'amitié avec ce dernier. Le lien fulgurant qui s'était de prime abord forgé entre eux n'avait pas été réitéré et son élève favori était réellement le dragon.

Ainsi donc, après avoir vu Icare débouler vers la sortie, à peine fatigué, Fumerolle pouvait retrouver la silhouette du professeur pourvu des mêmes ailes mais d'un physique plus viril assis au milieu de la place. Ceci donnant clairement le ton du cours: cette fois pas d'exercices à enchaîner, de sueur etc. La seule chose gâchant un peu cette impression détendue qu'il voulait donner était son dos rigide et droit. Ses grandes ailes blanches tombaient doucement sur le sol coloré que formait les coussins moelleux tandis qu'il regardait Fumerolle s'approcher.

-Aujourd'hui j'aimerais que nous sacrifions une heure du cours pour nous connaître. Nous travaillons depuis un certain temps... Aussi je pense qu'il est important de ne pas « s'ignorer » encore. Bien donc, je vais commencer par une question facile... Comment trouvez-vous ce cours? Que manque-t-il? Qu'est-ce que vous préférez? Quel est le bénéfice le plus important à vos yeux? Ce genre de choses... N'ayez crainte de parler franchement. Ensuite, comme tout fonctionne mieux avec de la réciprocité, je suppose que vous aurez l'occasion de me poser ensuite une question, ainsi de suite. Cela vous tente-t-il?

Demanda Angel, toujours assez mécanique et sévère dans sa façon de s'exprimer même si cette heure était sensée être de repos. Néanmoins son regard limpide semblait sincèrement intéressé par les réponses de Fumerolle. Il n'était pas dit que le X-Man toujours très pointilleux sur les manières, le langage et le travail soit trop égocentrique pour refuser les critiques ou s'intéresser aux autres. S'il était ici, c'était bien que derrière son masque du parfait homme d'affaires et du professeur sévère se cachait un personnage altruiste, voir rêveur à ses heures.

Quand on avait le pouvoir de voler, il était tout bonnement impossible d'être terre-à-terre à 100%. Dans ce monde que le gêne X régissait, c'était mathématique, inévitable, inéluctable.

Sujet: Re: ça plane pour toi [PV Fumerolle] Sam 17 Mar 2012 - 9:51

Ainsi donc, apprendre à voler, ce n’était pas que de la technique, mais aussi de la psychologie. Pas facile de se battre sur les deux plans à la fois. Mais je faisais de mon mieux. Les cours de vol s’intègrent à merveille dans mon nouvel environnement qu’est l’Institut. Je m’y rend toujours avec plaisir même si, encore une fois, j’en bave. C’est en quelque sorte un excellent moyen de se vider la tête, de faire un break. Voler, quel bel objectif ! Peut-il y avoir récompense plus attirantes ? J’en doute mais c’est un avis personnel. En fait, quand je discute avec mes camarades de classe, ce qu’ils préfèrent en moi, c’est indéniablement le fait que je puisse cracher le feu. On m’a même surnommé « le lance-flammes sur pâtes ». Mon aspect de dragon aussi fait l’unanimité. Mais le vol en lui-même, il passe au second plan. C’est vrai que le feu c’est fascinant. Et puis, pouvoir le cracher, c’est une arme redoutable. Les armes aussi c’est fascinant, surtout pour des adolescents. Ils rêvent pour la plupart d’épique scènes de batailles. X-Men contre Confréristes, c’est un thème récurant. A quelques reprises, certains de mes amis m’ont défié. Un petit duel dans le parc, juste pour s’amuser et mesurer ses pouvoirs, disent-ils. Bien sûr, je refuse tout le temps. Je me suis déjà battu par le passé mais jamais sous ma forme monstrueuse. J’ai trop peur des risques surtout que j’ai le sang chaud. Non, vraiment, j’ai un peu de mal à comprendre mes camarades. La baston, ce n’est pas un jeu. Moi je rêve de voler, c’est plus calme. Et eux, ils ont un peu de mal à me comprendre. Faut dire qu’en humain, je suis un peu une armoire à glace et en monstre, et bien je suis un monstre quoi. Dans les deux cas, on s’attend à de l’agressivité de ma part. Mon caractère dénote clairement avec mon physique. J’imagine que c’est ma marque de fabrique : une gentille brute.

Me voilà en route pour un nouveau cours avec Warren Worthington. J’ai entendu des rumeurs sur lui. Certains ne l’aime pas car il serait trop rigide, trop sévère. Et puis, en plus du vol, il enseigne l’économie. C’est pas du tout la matière la plus populaire. Les adolescents ont la critique facile, c’est sûr. Pour ma part, je l’aime bien. Il est toujours juste et puis je crois que lui-aussi m’apprécie. Ensuite, et bien même si je progresse lentement, laborieusement, et bien je progresse. C’est l’essentiel. Je pénètre dans le gymnase. Comme d’habitude, je me dirige vers les vestiaires où je me métamorphose. Puis, en route dans la grande salle. J’y croise Icare, un autre ange mais un élève cette fois. Je ne lui ai pas encore vraiment parlé, l’occasion ne sait pas présenté. On se croise juste de temps en temps comme maintenant. Il me salues de la main, je le salue de la pâte et il disparait. J’aperçois alors le professeur assis sur les tapis. Je le rejoins en me demandant ce qu’on va faire cette fois-ci. Visiblement, il s’agit de discuter. Au début, je suis un peu surpris mais, comme je l’ai dis au début, voler ce n’est pas qu’une histoire de technique. Alors ce cours est certainement consacré à la psychologie. Je m’assoie à mon tour, en face de monsieur Worthington. Evidement, je garde la distance de sécurité. Elle est d’autant plus importante que je vais devoir m’exprimer, donc ouvrir la gueule. J’écoute, silencieux. Je réfléchie puis, je réponds de ma voix sifflante.

-Alors, comment je trouve ssse cours ? Et bien… heu… il est bien.

Pas terrible comme réponse. Le professeur m’a un peu prit au dépourvu. J’essaye d’organiser mes idées plus que ça afin de fournir des réponses plus constructives.

-Non, sss’est vrai, j’ai rien à redire. Il est intéresssant, j’aime m’y rendre. Sss’est pas fasssile tout le temps mais sss’est normal. Et puis, apprendre à voler, sss’est quand même sssuper ! Je trouve sssa bien plus motivant que de résssoudre des équasssions. En plus, ssse cours, sssa a été mon premier cours particulier, je veux dire, le premier cours ssspécial mutant. Alors y’a eu l’effet de découverte. Et j’ai pas été désssu. Je sssuis venu à l’Inssstitut pour sssa. Hum… que dire de plussse ? Je ne vois pas. Je fais confianssse à vos méthodes. Pour l’inssstant sssa marche. Alors y’a pas de raissson que sssa change.

Je tombe dans le silence. Si j’ai bien compris, je peux à mon tour questionner. Je n’ai pas longtemps à attendre avant de savoir quoi demander.

-Alors, vous, vous vous y êtes pris comment pour vaincre votre vertige ? Et je me demandais ausssi, enfin sss’est pas trop en rapport avec le cours, mais sssette histoire d’apparenssse, votre dissscours au tout début du premier cours, la tenue pour sss’humanissser, tout sssa… je me demandais donc : ils sssont nombreux les mutants aux physssique monssstrueux à devenir de vrais monssstres ?

Ce sifflement, à la longue, c’est peut-être désagréable à entendre. Parler en dragon, c’est pas ce que je fais de mieux. Alors je propose :

-SSSi on ne fait que dissscuter, je peux peut-être retourner aux vessstières pour reprendre forme humaine. Sss’est comme vous voulez.

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