Harmonie du Cœur, harmonie de l’âme

Chapitre I : Trouver sa voie

Vendredi 20 Janvier – 13 : 30 P.M. – Lindenhurst, Etat de New York

Etre en harmonie avec soi-même, c’est travailler à une meilleure harmonie dans le monde.

Magnifique citation d’un anonyme, qui n’avait jamais autant touchée Amy de Lauro que depuis l’attaque à Mutant Town. Les Flammes, c’étaient ainsi que certains médias avaient qualifiés l’attaque des Purificateurs. Mais il n’y avait pas eut que l’incendie, il y avait eut les pyromanes fanatiques qui l’avait déclenché. Armés et entrainés, endoctrinés, la violence avait été leur arme, la peur, la douleur et la mort à la fois leur présent et leur objectif.

Et ils avaient fait leur œuvre avec la haine que seule l’humanité était capable d’exprimer à l’encontre d’elle-même. Il y avait eut tant de violence que les nuits de Nephilim étaient encore hantées par les flammes, les cris et les images de morts et mourants. Il n’y avait qu’une seule chose capable de stopper cet océan de violence : la violence.

Nephilim c’était résolue à se battre, pour ceux qu’elle aimait comme pour ceux qui lui étaient inconnus, mais qui ne voulait pas de cette guerre. Des âmes devaient sacrifier leur innocence pour que d’autres puissent la conserver. C’était la grande leçon de son infortune à Alphabet City.

Cependant, il était plus facile de prendre une décision que de l’appliquer. Amy voulait se battre, mais n’en était pas capable. C’était le plus amer constat qu’elle avait put faire durant sa nuit en enfer.

Elle s’était donc résolue à apprendre à se battre. Il le fallait. L’institut proposait des cours de self défense, mais la simple réputation du professeur Logan avait convaincue Nephilim de ne pas s’y rendre. Profitant qu’elle avait obtenu un moyen de locomotion pour se rendre à l’université, puisqu’elle suivait son cursus de psychologie hors de l’établissement de Charles Xavier étant donné l’indisponibilité de ce dernier à donner des cours de ladite matière – se qui ne l’empêchait pas de résider à l’Institut des d’y prendre des cours « pour mutants » ainsi que de participer à divers matières en fonction de la sympathie avec le professeur -, une simple voiture pour éviter d’avoir à se faire conduire, elle avait acquit une certaine liberté de déplacement. L’italienne la mettait à profit pour visiter New York, et interagir librement avec la ville.

Et en ce jour où elle terminait à midi, Amy n’était pas retournée de suite à l’Institut. Cela faisait pas mal de temps que les Purificateurs ne faisaient plus parler d’eux, l’enquête du B.A.M. poursuivait son cours, et si la méfiance demeurait, la tranquillité globale était revenue. Après pas mal de recherches sur Internet, Nephilim avait finit par trouver un art martial l’intéressant : Xingyi Luihe Quan, ou boxe du cœur des six harmonies, un art martial chinois de la province du Henan.

Le nom lui avait été plus accrocheur que les grands classiques comme le Karaté ou le Kung Fu. C’était déjà un début.

Elle avait finit par trouver un dojo qui dispensait l’enseignement de l’art martial, et s’en allait s’y inscrire. Entre cela et l’essence consommée pour ses déplacements, qu’elle tenait à payer, ses économies allaient fondre vite et Nephilim devrait peut-être se retrouver un petit travail. De plus, ledit dojo se trouvait à Lindenhurst, dans l’état de New York, à 53 bons kilomètres à l’est de Manhattan. Près d’une heure de voiture pour s’y rendre, et encore plus pour retourner à l’Institut.

Mais cela valait le coup, Amy en était sure. Elle s’était garée sur 1st St et avait longée Hoffman Avenue puis Wellwood Avenue pour arriver devant le Regan’s martial arts. C’était un bâtiment peint en blanc avec une vitrine ouverte sur l’intérieur coincé entre un café et un pressing, qui contrastait incroyablement avec l’image qu’avait plus se faire l’imaginaire de l’italienne. L’intérieur semblait un peu plus traditionnel, bien qu’il y eut clairement un endroit pour l’entrainement, avec tatami et Cie, et un autre pour le commerce. De fait, il faudrait à l’italienne quelques discutions et inscriptions pour pouvoir participer. Finalement, les horaires et honoraires pratiqués par ce qui semblait être une chaine commerciale dispensant aux gens la totalité de ceux qu’ils voulaient entendre firent regretter à Nephilim le déplacement.

- Si tu veux véritablement apprendre à te défendre, c’est pas dans une machinerie capitaliste comme cette chaîne de « dojo » qu’il faut que tu t’oriente.

Nephilim se figea lorsqu’à la sortie du magasin, cette voix froide et tranchante l’interpella dans son dos. Elle se retourna, découvrant un homme sans âge, aux cheveux blancs coupés courts, vêtu simplement d’une veste noire, d’une chemise blanche et d’un pantalon noir, le visage couvert par d’épaisses lunettes de soleil di dissimulaient ses yeux comme leur contour, adossé contre le mur séparant le Regan’s du café. Mains dans les poches, Amy aurait put douter que c’était à elle qu’il se fut adressé s’il n’avait regardé fixement dans sa direction, faisant fie des autres passants.

- Pardon ?

Amy ne savait qui était ce type ou ce qu’il lui voulait, mais même sans savoir se battre, elle était prête à essayer de se défendre.

- Pas de panique, je fais ça pour me faire quelques sous,

Je veux dire, conseiller les gens qui sont suffisamment intelligent pour ne pas tomber dans une attraction touristique,

Amy ne savait pas si le mépris de l’autre était tourné vers elle où vers le pseudo-dojo, mais se préoccupait surtout de cet homme ; il ne lui semblait pas clair, même pas clair du tout. Nephilim serra les points, à mi chemin entre la peur et la colère.

- Si j’ai bien entendu, tu cherche à apprendre le Xingyi Luihe Quan ; je connais quelqu’un qui pourrait te l’enseigner, bien que cela serait mélangé avec divers styles de Kenpo. Mais cela n’est pas un problème, non ?

Rends-toi à cette adresse, demande Feing Chang. Selon tes motivations, il décidera peut-être de t’enseigner.

L’inconnu, avec une habileté manifeste, sorti simultanément à ses paroles, une petite carte indiquant une adresse de Brooklyn. Amy se saisit prestement du carton, méfiante à en éviter le contacte physique. L’autre sourit de plus belle, puis alpaga une autre personne qui sortait dépitée du bâtiment.

Nephilim s’éloigna rapidement, se retournant régulièrement pour entr’apercevoir l’autre qui discutait avec sa nouvelle prise. Sans savoir pourquoi, elle avait l’impression que derrière ses ray-ban, l’autre continuait de la suivre du regard.

Chapitre II : Trouver son précepteur

Vendredi 20 Janvier – 15 : 00 P.M. – Brooklyn, New York

C'est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble ; Montaigne.

Citation véridique, puisque si Amy de Lauro avait décidée d’apprendre à se battre, elle n’avait pas encore apprit à le faire. Des actes, et non des dires ; voilà ce que voulait Nephilim.

C’était pour cela qu’elle avait suivie le conseil de l’étrange homme aux cheveux blancs, à savoir de chercher un certain Feing Chang, qui vivait à Brooklyn. Elle avait son adresse sur un petit carton, une carte professionnelle. Ce n’était cependant pas une carte professionnelle d’un professeur d’art martial, juste une simple carte ; un nom, une adresse. Pas même de numéro de téléphone ou autre indication.

Nephilim n’avait donc pas la moindre idée de ce dans quoi elle s’embarquait, mais elle était prête à prendre des risques. La fin justifiait les moyens, et si elle voulait apprendre à se battre, il lui faudra ne pas fuir le danger. Elle s’était rendue, contre la raison et la logique, chez ce Feing Chang. De toute façon, quoi qu’il arrivât, elle guérirait.

Arrivée à Brooklyn, elle parvint à trouver tant bien que mal le quartier où se situait la résidence de Chang. C’était un immeuble assez quelconque, d’une banlieue comme une autre. Il était dégradé par endroit, mais sans plus.

Gravissant les marches rapidement, elle parvint rapidement au palier indiqué. Il y avait quatre portes, et c’était le dernier étage. Nephilim se tourna vers celle portant le 19.2, une porte de bois simple, sans autre décoration que son identifiant. Amy toqua.

Lorsque la porte s’ouvrit, l’italienne sursauta. Devant elle se tenait un trentenaire métissé asiatique, au visage impassible et sans défaut. Il avait les cheveux et les yeux sombres, était vêtu d’un t-shirt et d’une veste de même teinte, et d’un pantalon de survêtement gris.

- Monsieur Feing Chang ?

- Tout dépend,

qui le demande ?

Amy tendit la carte sans trop savoir quoi dire. L’autre la prit, l’examinant rapidement. La rangeant dans une poche intérieure de sa veste, il se retourna vers l’intérieur de son logis. D’un geste de la main, il invita Nephilim à entrer.

- Tu as un nom ?

Amy pinça les lèvres ; elle aurait du se douter d’une pareille demande, et n’avait pourtant rien anticipée. Devait-elle donner son véritable nom ? Cela ne lui semblait pas une bonne idée.

- Nous nous contenterons de Nephilim, si cela ne vous gène pas.

L’intérieur de l’appartement était d’une sobriété à l’égale de la porte. Le vestibule donnait sur un séjour, d’où trois portes menaient respectivement à une chambre, une cuisine et une salle de bain. De la main, Feing désigna l’unique chaise de l’unique table, invitant Amy à s’assoir alors que lui-même se dirigeait dans la cuisine.

- Je comprends ta méfiance, mais je vois difficilement comment nous allons pouvoir travailler ensemble si tu ne me fais pas confiance. Soit, je t’appellerai ainsi. Et pourquoi es-tu venue ici, Nephilim ?

- Je suis venue apprendre à me défendre. C’est l’un de vos publicitaires, à Lindenhurst, qui m’a dit de venir ici. Un type aux cheveux blancs.

Amy s’interrompit lorsqu’elle vit la réaction de l’autre à la mention de l’étrange « publicitaire ». Sourcils relevés et rapprochés, paupières supérieures relevées également tandis que les inférieures sont tendues, lèvres tirées à l’horizontale vers l’extérieur du visage et bouche légèrement ouverte, inspiration ; somme toute, une belle expression de peur.

Elle nota également le bref regard que lança Feing à direction d’une enveloppe qui reposait sur le rebord de la fenêtre. Une enveloppe marqué d’un simple sigle : EG

L’autre se reprit cependant bien vite.

- C’est plutôt courant depuis les derniers évènements ; les mutants ont peur des Purificateurs, et les gens normaux ont peur des mutants qui pourraient chercher vengeance. Dis-moi ce que tu veux apprendre, ce qui t’y pousse et nous verrons…

Chapitre III : Trouver son équilibre

Vendredi 20 Janvier – 15 : 10 P.M. – Brooklyn, New York

Ce que nous appelons la paix de l’âme consiste dans l'harmonie et la sérénité, dans la conscience d'un but, dans une orientation positive, convaincue et décidée de l'esprit ; Thomas Mann

Amy avait le but, se battre, redresser les tords et défendre la justice et l’innocence, et la volonté d’y parvenir, pas seulement pour elle, mais pour pouvoir protéger les autres, ceux qui n’avaient rien demandé. Mais elle n’avait pas la paix.

Si Feing Chang l’avait écouté attentivement, il semblait à Nephilim qu’il avait déjà prit sa décision. La lettre sur le bord de la fenêtre devait y être pour quelque chose ; cependant, elle ne tourna pas la discussion pour essayer de comprendre de quoi il en retournait. Tant qu’elle avait ce qu’elle voulait, cela lui allait.

Quant elle eut finit d’exposer les faits, d’assurer ses motivations et, somme toute, de se confesser auprès de cet inconnu comme elle l’avait fait avec Warren, décrivant dans la difficulté ses souvenirs de l’attaque des Purificateurs sur Mutant Town comme les révélations qui en avait découlées, Feing hocha simplement de la tête.

- J’accepte. Je t’apprendrai le Xingyi Luihe Quan. Je pourrais te sortir le baratin comme quoi tes motivations sont pures et compagnie, mais nous nous en passeront,

L’harmonie et la paix sont deux choses différentes : trouver l’harmonie te donnera la paix mais ne te l’apportera pas, comme la paix ne t’apporterait pas l’harmonie. Tu dois simplement savoir que ce que tu fais te permet d’avoir un équilibre spirituel ; une paix intérieure, voilà ce qu’est l’harmonie.

Se dirigeant à nouveau vers la cuisine, Feing y déposa les deux verres vides.

- Le contrôle de soi requit par les arts martiaux pourra t’aider à trouve cette paix intérieure, cependant il faudra que tu ais et la volonté de l’atteindre et celle de continuer dans ta discipline. C’est pas seulement des coups de poings et de pieds, mais véritablement une technique de combat où la connaissance et la maîtrise de soi sont nécessaires. Qui plus est, les Xingyi Quan sont inspirés par la philosophie taoïste. Le Yin et le Yang, la plénitude du vide, ça te dis quelque chose ?

Oui, Amy connaissait quelques paradoxes soulevés par le Taoïsme, ainsi que les grandes lignes : une religion et une philosophie chinoise apparue il y a 2.500 ans ; sans plus. Pas que cela ne l’intéressait pas, mais elle avait un autre objectif en tête en venant ici.

- Bien sur,

- La philosophie Taoïste repose sur une mystique quiétiste, une éthique libertaire, un sens des équilibres et un naturalisme, entre autre. Tu vois un peu de quoi je parle ?

- Vous allez me faire un cour ?

- Si tu veux trouver l’harmonie, cela te sera utile ; qui plus est, si tu veux pratiquer une discipline inspirée par une autre, ne penses-tu pas qu’il soit utile de connaitre cette dernière ?

Amy ne dit rien ; c’était logique. Cependant, dans le cas présent, Nephilim aurait aimé griller les étapes, passer directement à son intérêt premier. Apprendre à courir avant de savoir marcher, en quelque sorte. Mais, justement, elle était ici pour apprendre. Mieux valait donc suivre son professeur que d’essayer sans lui.

L’italienne ne savait pas pourquoi, mais elle pressentait que cela allait être long ; bizarre, puisque d’ordinaire, elle aimait la philosophie comme la culture. Mais aujourd’hui, elle n’était vraiment pas là pour cela.

Et puis, la philosophie Taoïste pourrait effectivement l’aider à trouver un équilibre en elle-même ; stopper les cauchemars, lui faire accepter les choses. Il ne servait à rien de fuir la réalité, cela ne conduisait qu’à la folie ; cependant, on pouvait être conscient de la réalité mais refuser de l’accepter. Nephilim voulait l’accepter pour la changer.

Dans le pire des cas, elle perdrait un peu de temps. Si cela lui permettait d’avoir ce qu’elle voulait, c’était comme pour l’enveloppe : qu’importe les moyens, c’était la fin qui importait.

- Si, bien entendu,

Je vous écoute.

Feing eut un petit rire amusé, puis commença son discours.

Sujet: Re: Harmonie du Cœur, harmonie de l’âme Sam 3 Mar 2012 - 11:31

Chapitre IV : Trouver sa force

Vendredi 20 Janvier – 15 : 55 P.M. – Brooklyn, New York

C'est la volonté qui créera l'harmonie intérieure de votre âme ; Aristide Quillet.

Le cour avait en effet était long, mais long. Pas dénué d’intérêt, mais d’une lenteur atroce.

Au début, Feing Chang s’était intéressé à ce qu’elle écrivait, mais il s’était bien vite ravisé : Amy prenait ses notes en sa langue maternelle, l’italien.

C’était un indice qu’elle ne craignait pas trop de divulguer, car nombre de personnes à New York parlaient italien, et l’autre n’aurait put se douter qu’elle-même était de nationalité italienne, et non pas américaine.

Après trois quart d’heure de monologue sur la philosophie Taoïste, même Feing sembla en avoir marre, d’autant plus qu’il n’avait nul moyen de vérifier si Nephilim retranscrivait véritablement ses dires sur sa feuille ou bien était partie sur une quelconque autre occupation littéraire que la barrière des langues couvrirait.

Se levant de son perchoir, le professeur improvisé commença à marcher aléatoirement dans la pièce ; pour faire circuler le sang, surement. Amy le regarda faire en rangeant son matériel ; elle avait bien eut le temps d’observer Feing. Il avait croisé ses jambes lorsqu’il s’était assit sur la table, plaçant inconsciemment la droite sur la gauche. A moins qu’il ne soit gaucher, cela signifiait qu’il était en confiance. C’était l’un de petits trucks qu’Amy savait si bien décoder : homme droitier, jambe droite sur jambe gauche, à l’aise. Chez les gauchers, c’était l’inverse : jambe gauche sur jambe droite, à l’aise. Et chez les femmes, c’était également l’inverse. Et dire qu’elle déduisait cela naturellement…

- Bon, on va passer à ce que tu as si poliment attendu, Nephilim. Si tu veux bien me suivre.

Amy eut un air étonné lorsque Feing commença à se diriger vers la porte. Elle le suivit cependant sans faire d’histoire. Une fois de retour sur le palier, il prit parti de monter, et non de descendre, les escaliers. Mais n’étaient-ils pas au dernier étage ?

La cage d’escalier donna sur un toit plat d’où l’on avait une vue imprenable sur les alentours. L’esplanade elle-même était encadrée par des barrières, et un peu plus dégradée que le reste du bâtiment.

- Que vient-on faire ici ?

- Ben s’entrainer, tu croyais pas que l’on allait faire ça dans mon appart ?

Nephilim ne savait pas quoi répondre ; non, l’appartement était bien trop petit, mais le toit… il n’y avait aucune protection, c’était du dure et ce n’était pas d’une propreté à tout épreuve. Au Regan’s martial arts, ils avaient au moins des installations correctes.

- En fait, je pensais que vous auriez des tatamis, des trucks dans le genre,

- Ben non, c’est pas mon métier. Je fais cela pour compléter les fins de mois ou, dans ton cas, faire du civisme.

Mensonge ; Feing avait eut un léger sourire de mépris à l’évocation de son acte civique : il croyait qu’elle serait bernée par son mensonge, et s’était donc sentit supérieur. Et cela, Amy l’avait vu. La lettre devait être son payement, d’une manière ou d’une autre.

Feing s’immobilisa à quelques pas d’Amy, se mettant en garde. Alors que l’italienne le regardait avec des yeux ronds, ne sachant quoi faire, ce dernier sourit.

- Attaque-moi. Coup de poing, coup de pied, ce que tu veux ; je veux juste voir comment tu te débrouille.

Amy serra les poings ; cependant, elle était plus intimidée qu’autre chose à l’idée de se battre. Elle allait avoir mal, au vue des dalles sur le sol, cela était plus ou moins admit, mais elle devait trouver la force d’attaquer.

Si elle restait tétanisée maintenant, alors qu’elle ne devait que s’entrainer envers quelqu’un qui ne lui voulait pas de mal, comment cela se passerait lorsqu’elle serait réellement confrontée au danger ?

Elle devait réussir ; elle devait surpasser sa crainte de la violence. Elle devait trouver la force de se battre et parvenir à être suffisamment forte pour protéger les autres. Elle le devait pour que plus jamais elle ne soit impuissante ; pour que plus jamais un massacre tel que celui de Mutant Town ne se refasse. Elle devait devenir plus forte pour pouvoir rejoindre les X-men et servir la justice et l’innocence. Elle devait le faire.

Amy pria Dieu de lui donner la force, et lança son poing en direction de Feing.

Sujet: Re: Harmonie du Cœur, harmonie de l’âme Mer 7 Mar 2012 - 23:07

Chapitre V : Trouver son harmonie

Vendredi 20 Janvier – 20 : 00 P.M. – Institution Charles Xavier, Etat de New York

Nous deviendrons réellement libres lorsque nous aurons réappris à dépasser la mort, lorsque nous aurons franchi cette frontière mentale qui permet l'harmonie avec soi-même ; Theo Angelopoulos

Amy se tenait en tailleur sur son lit, yeux clos et visage impassible.

Elle avait encore mal de son apprentissage forcé avec Feing, terminé quelques heures plus tôt. Trois heures, ils s’étaient entrainés durant trois heures. Les xingyi quan se caractérisaient par des mouvements explosifs percutants liés à des déplacements linéaires ou en zigzag (esquive). Ça, elle l’avait plutôt bien retenu.

Elle n’avait même pas encore apprit la moindre prise, car l’après-midi l’avait vu être testée et évaluée, et ensuite elle avait dû faire des gymnastiques divers et variées pour s’améliorer sur le plan physique. Elle devrait encore se perfectionner, cependant les prochaines semaines la verrait s’entrainer durement : Feing avait accepté de la recevoir tous les Lundi et Jeudi une fois qu’elle avait fini ses cours à l’université, ainsi que les après-midi complet du Vendredi, où elle n’avait pas cour.

Pareille générosité n’avait nullement laissée d’illusion à Nephilim concernant le fait que quelqu’un tirait les ficelles. Feing avait été payé pour l’aider, la question restait de savoir par qui. Le sigle « EG » n’évoquait rien à Amy, mais il était frappé sur l’enveloppe.

Il lui faudrait s’inquiéter de cela plus tard. Elle avait trop à faire pour l’instant. N'ayant pas de pouvoir offensif, elle devrait trouver un autre moyen d'infliger des dégâts. Les armes à feux lui avaient parues une bonne solution, cependant elles étaient bien contrôlées dans l’État de New York et le port d'une arme sans permis était passible de trois ans de prison ferme. Nephilim avait donc repoussé l'idée d'en avoir une, pour l'instant, mais pas d’apprendre à tirer. Elle ferait cela dans les prochaines semaines.

Elle avait commencé à apprendre à maîtriser son corps, mais il restait un autre détail qu’elle se devait de contrôler : sa régénération. Son Facteur Guérisseur était bien moins puissant que celui de la plupart des autres mutants possédant ce don ; de plus, il n’était pas indépendant, et nécessitait la consommation de la biomasse créée par sa photosynthèse : c’était ce processus qu’elle devait maîtriser.

Elle n’avait pas de grandes connaissances en biologie, mais il lui semblait que puisque c’était les cellules de Sanguis qui transportaient la biomasse, elles devaient être capables de la stocker, sans quoi sons facteur guérisseur ne serait jamais effectif très longtemps. Si elle parvenait à forcer la consommation de biomasse, elle accélérerait son pouvoir guérisseur, bien qu’elle n’en disposerait que pour un temps plus court.

Cela devait être faisable, et c’était ce qui l’avait motivée pour s’emparer de l’un des couteaux de la cuisine de l’Institut.

Nephilim rouvrit les yeux et regarda la lame. Elle n’avait pas peur. Elle savait cela tout aussi nécessaire que son entrainement aux arts martiaux. Elle devait s’endurcir pour pouvoir se battre. Se régénérer serait un atout certain dans sa lutte.

Amy se coupa dans le creux de la main, son visage affectant une expression de détermination plus que de douleur.

Serrant le poing alors que la sève de sa vie commençait à couler, Nephilim referma les yeux.

Les pouvoirs mutants étaient généralement déclenchés par le stress, alors elle laissa les souvenirs pénétrer son esprit.

Les flammes, les cris, la peur, la haine, la douleur et la mort. Tous ce qui avait été l’attaque des Purificateurs, en cette fatidique nuit du jeudi 12 janvier 2012, filtra dans ses pensées. L’héroïsme des deux policières, l’acharnement des fanatiques, les visages des blessés et des mourants, des hommes venus à leur secours comme de ceux venus pour leur fin. Tout ce qui l’effrayait et la hantait ; tout ce qu’elle aurait préférer fuir mais auquel elle devait faire face. Tout ce pourquoi elle savait avoir fait le bon choix dans son engagement au combat.

Elle avait traversé les flammes et la douleur, et voulait maintenant lutter contre elles. Jamais plus elle ne pourrait se dire que la vie est ainsi faite ; elle devrait se battre. Dieu avait fait en sorte qu’elle survive à l’attaque des Purificateurs, et ce n’était certainement pas pour qu’elle reste les bras croisés devait la bataille pour l’âme de l’Humanité.

Elle avait été marquée au fer pour que d’autres puissent échapper à ce triste sort. C’était sa mission, confiée par Dieu ou par sa conscience; probablement les deux.

Mais pour l’accomplir, elle devait parvenir à guérir. Aller, guérit !

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