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 Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]

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MessageSujet: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeLun 24 Mar 2008 - 22:20

Les mains rouges, voilà la seule chose qu'Holly n'avait pas en commun avec les autres de la confrérie ... Elle n'avait jamais tué, et ce par n'importe quel moyen... Enfin, plus pour longtemps ! Car le "virus meurtrier" de ses confrères ne tarda pas à la prendre.

Après avoir fait quelques entoure-loupes grâce à son don et avec la carte gold de son père, elle avait réussi à retirer assez d'argent pour payer à sa jeune soeur quelques stages de guitare en plein coeur de New-York et ainsi lui offrir un cadeau satisfaisant pour célébrer comme il se devait son 17ème anniversaire. Ce n'était pas parce qu'elle était muette et l'hébergeait dans une petite chambre de la Confrérie qu'elle ne devait pas lui faire plaisir pour son année de plus...

Vers 18h30 McCracken était allée dans un petit restaurant chinois pour y prendre un dîner sympa... Elle parcourait alors les rues de New-York pour retourner à la "maison". Jared lui avait parlé d'une sorte de racourcit pour y parvenir plus rapidement, même si pour cela il fallait passer par quelques endroits extrêmement mal fréquentés... Qu'importe, elle était épuisée et tenait à être rentrée à une heure convenable...

Malheureusement, dans une des ruelles qu'elle traversa, quelqu'un ne voulait pas qu'elle rentre... D'abord, elle vit cette ombre fumante... L'odeur qui s'en dégageait était infecte, ce n'était certainement pas une banale cigarette que fumait cette personne... Et alors qu'Holly s'apprêta à la contourner, une voix rauque d'homme se fit entendre ...

« Alors, ma jolie... On t'a jamais dit que ce n'était pas sûr de se promener ici toute seule le soir ? »

Elle tente alors de fuir, mais il la rattrape et la serre contre lui... Et alors qu'il lui arrache une partie de son pull-over, tout se fige. La mutante, prise de panique, sors alors son canif de sa poche et le plante autant de fois qu'elle le peut jusqu'à ce que tout reprenne son cours. C'est lorsqu'elle le voit tomber au sol inerte qu'elle se rend compte de ce qu'elle vient de faire : Elle vient de tuer un homme.

Que faire, que faire ?! Ce corps, ensanglanté... Si on le retrouve... Le temps se fige à nouveau et tant bien que mal elle tire le cadavre de son agresseur jusqu'au port où elle le jette avec difficulté...

Un frisson à l'échine... Avant de reprendre la route, cette fois-ci habituelle de la Confrérie, le regard encore vide et choqué par ce qu'elle venait de faire... Elle, la petite mutante discrète... Venait de mettre un terme à la vie d'un homme... Il y avait de quoi se faire peur à elle-même !

Mais non, cela ne pouvait être possible ! Ce soir, c'était l'anniversaire de sa cadette, et donc pas question de le gâcher ! Elle avait encore ses deux boîtes de cartons remplis de délicieux mets asiatiques ainsi que ses notifications de stage...

À 20h30 précises elle entra dans sa chambre où sa soeur avait pris la mauvaise habitude de "squater" : Pas un regard ne s'échangea, Wednesday était trop prise par la télévision. Qu'à cela ne tienne, Hours en profita pour enfiler discrètement un autre t-shirt et jeter le sien qui était dans un sale état....

Une fois habillée correctement elle alla s'asseoir près de sa soeur sur le lit, lui fit une bise et lui tendit une petite enveloppe avant de sortir le repas assez spécial du soir sur les tables de chevet. C'était alors le journal télévisé qui se diffusait.
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeMer 26 Mar 2008 - 22:38

Pourquoi tant de haine? Pourquoi tant de peur? Pourquoi tant de noir? Pourquoi tant de douleur? Pourquoi tant de cauchemars? C'était toujours une épreuve. Le nombre, la multiplication, ne pouvait effacer ni même atténuer l'horreur et la douleur que Wednesday ressentait. Chaque nuit, à chaque fois, c'était un vrai cauchemar. Le pire de tout les cauchemars. Et la nuit suivante, pire encore. Un calvaire. Des cris assourdissants, des images terrifiantes, cette sensation de sang glacé. Et toujours, ce cri. Son propre cri. Dissonant. La destruction. Mais au aussi la salvation. C'était par son propre cri, enfin, au milieu des autres, qu'elle pouvait s'extraire des cauchemars. Et c'était ce cri qui se perpétuait dans la réalité. Toutes les nuits, ce même réveil en sursaut, avec le cri terrible et terrifié. La Peur, empreinte une nouvelle fois.
Mais cette nuit, ce fut différent. Un cauchemar toujours, mais un autre. Un de plus dans la longue liste gravée dans sa mémoire. C'étaient des formes informes, des filaments noirs et malsains qui s'entremêlaient, l'encerclaient, l'étouffaient. Elle ne saurait dire de qui était ce cauchemar. Seul peut-être la présence incessante de cette goutte de sang, suspendue, qui n'attendait qu'un cri pour tomber. Et c'est celui de Wednesday, enfin, qui la fit se détacher. Mais si surprise de cette chute, elle se réveilla pour une des premières fois de sa vie, calmement. Enfin presque calmement. C'est à dire, sans hurlement. Le souffle haletant, elle revint à la réalité. Elle redécouvrit le lit, les draps, la chambre, la Confrérie et... Holly. Elle n'était pas près d'elle, séparée par une si mince cloison, mais elle pouvait ressentir sa présence. Apaisante. Elle était de l'autre coté, et cette idée même la rassura. Mais pas au point de retenter de s'endormir. Cauchemarder était trop éprouvant.
Wednesday se leva lentement, comme si elle aurait préféré pouvoir rester dans un lit toute sa vie. Ses yeux scrutaient, endormis, les murs gris dans la pénombre, si tristes. Un besoin de couleur. Mais elle n'avait rien avec elle. Rien que les vêtements de sa sœur Holly. Il faudrait tout recommencer de zéro. Elle se déshabilla un peu gauchement et enfila une robe de chambre. Il fallait encore qu'elle aille " emprunter " des affaires à Holly. Elle allait surement tiquer, mais devrait céder, afin d'éviter la vue de Wed nue comme un ver en plein milieu de la bâtisse.
Se faufilant hors de cette espace lugubre qu'on lui avait confié, et qu'elle abandonnerais surement très vite, elle se précipita vers le lieu de vie de son ainée. Il était presque midi, en fait. Celle-ci s'était absentée. Pourquoi? Wednesday n'avait pas assez de neurones opérationnels pour y réfléchir. Elle lui emprunta donc quelques vêtements, et s'étala sur le lit. Eh, une télécommande! Elle n'avait vraiment que ça à faire, se saouler de télé. C'était les informations du matin. Elle les regardait à moitié intéressée, voguant dans ses pensées, imaginant à quoi Holly pouvait bien être occupée. Elle captait quelques mots dans les news, un attentat au Pakistan, La première du dernier film Hollywoodien... Wed faisait toujours croire, avec son air plongé vers l'écran, qu'elle état une véritable télé-maniaque, mais il n'en était pas grand chose. C'était pour elle une occupation comme une autre. Elle passa le reste de sa journée à ne rien faire. Mais vraiment rien de rien. Vaguement déambuler dans la Confrérie. Vaguement manger. Et vaguement regarder la télé.
Alors qu'elle était toujours dans un état de flottement apathique, Holly arriva subrepticement. Wednesday l'entendit, la reconnut, mais ne s'en rendit pas vraiment compte. Ce n'est que quand elle vint s'installer à coté d'elle avec un sourire étiré, qu'elle eut la réelle envie de lui sauter au coup. Un peu désorientée, et molle, elle ne put que lui faire la bise, tout naturellement. Elle fit des yeux ronds comme ceux d'un poisson en voyant l'enveloppe qu'elle lui tendait. Hein, mais pourquoi donc? C'est alors, que, alors que Holly s'affairait à déposer d'étranges plateau à leur table de chevets, que Wednesday entendit la date du jour. Son anniversaire, Bien sûr! Comment avait-elle bien pu oublier? Un oubli de sa tête toute entière. Un sourire s'afficha sur son visage et elle serra sa sœur dans ses bras, assez doucement d'abord. Puis, se détachant, elle ouvrit l'enveloppe que Holly venait de lui tendre. Un petit papier, à en-tête. Pas n'importe quel en-tête... Celui d'une prestigieuse école de musique! Des cours de guitare en plein cœur de New-York! Wednesday débordait de joie et cette fois serra Holly jusqu'à l'étouffer.


- HOLLLYYYYYYYYYYYYYY!!! s'écriait-elle. MERCIIIIIIIIIII!!!

Le sujet « surchauffe des tympans » seraient surement à aborder un jour entre les deux sœurs. Tant la voix de Wednesday était puissante et si souvent utilisée...
C'était le plus beau de ses cris. Parce que venant du cœur et du bonheur. Wednesday avait toujours tendance à exploser de joie. On pouvait toujours tout savoir de son état d'esprit en la voyant. Et le plus souvent c'était une exaltation qui transparaissait. Mais ceci n'était peut-être bien qu'une façade, où ce qu'elle transmettait par dessus les couches de malheurs qui la hantait.
Si heureuse, Wednesday ne put pas entendre les informations. Qui parlaient de quelqu'un que les deux sœurs connaissaient si bien... Surement Holly, moins emportée, plus calme et posée, l'avait entendu, la chose sur lui.
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeJeu 27 Mar 2008 - 18:31

Cette manie qu'avait sa soeurette à toujours se terrer dans sa chambre lui faisait en quelque sorte plaisir... Même si Wednesday pouvait se montrer extrêmement lourde parfois, il était bon pour elle de sentir une présence près d'elle, et Holly pouvait d'ailleurs mieux la surveiller lorsqu'elle se trouvait à ses côtés. Nulle amie ne vaut une soeur, malgré toutes les folles aventures qu'elle lui avait fait vivre, elle portait plus d'importance à son sang qu'à sa propre vie... Quiconque la touchait devrait se retrouver confronté à un bien triste sort... Les anglais disent souvent que deux scorpions dans le même trou s'accommodent mieux que deux soeurs dans la même maison... Mais pour les McCracken, cette théorie s'était révélée totalement fausse. Elles s'entendaient mieux que quiconque, peut-être était-ce dû à la douleur partagée lors de leur enfance ou simplement au mutisme et au côté maternel de la plus âgée qui la rendait bien plus agréable à vivre qu'une grande soeur "quelconque"... De l'amour, c'était bien de l'amour qui les liait si fortement.

Arrivant dans sa chambre les bras chargés, elle vit sa soeur mollement affalée sur son lit, portant ses vêtements, et zappant les chaînes télévisées les unes après les autres... Profitant de la situation seconde de Weddie, elle s'empressa d'aller se changer : Si la petite voyait sa soeur couverte de sang, elle commencerait à paniquer, ce qui n'est pas du meilleur effet, surtout pour le jour de ses 17 ans. Une fois prête, elle prit la petite enveloppe blanche qu'elle avait préparé entre ses deux mains et alla s'asseoir près de sa soeur avant de lui baiser le front et de la lui tendre. Elle esquissa un petit sourire malicieux en se relevant pour aller chercher leur repas du soir et le disposer sur les deux tables de chevet près du lit... Lorsqu'elle se retrouva prise par derrière, deux mains sur son cou ...

- HOLLLYYYYYYYYYYYYYY!!! s'écriait-elle. MERCIIIIIIIIIII!!!

Se retrouvant tombée sur sa soeur elle se releva presque aussitôt... Ses cris stridents lui avaient faisaient toujours énormément mal aux oreilles... Parfois, elle aurait aimé que celle-ci soit, tout comme elle, muette : Ainsi, elle aurait peut-être eu un peu plus la paix de sa part.

Alors que Wednesday se remettait de sa joie éphémère, les informations continuaient à passer sur la chaîne nationale... Et Hours s'y intéressa alors qu'on parla d'un évènement assez particulier...

"Et c'est donc une information toute fraiche : L'éternel chanteur du groupe de rock The Used, Bert McCracken, vient d'épouser, à Las Vegas, la mannequin de charme et actrice pornographique, Sarah Morgane. Tout de suite : Les images."

Ce qu'elle vit ne la fit pas pour autant sauter de joie... Deux espèces de vieux défoncés : Son père en compagnie d'une nouvelle prostituée... Rien de nouveau... Il avait l'air de s'amuser : Sans elles. Après tout, comment aurait-elle pu imaginer ne serait-ce qu'un instant qu'elle lui manquerait ? Elle n'était que sa pauvre petite fille handicapée qui ne servait à rien... Une muette dans une famille de musiciens, quelle honte ! Mais c'est alors que la présentatrice, Claire Chase-hall, reprit son discours :

"Nous rappelons que ses deux filles sont toujours recherchées par toutes les polices de l'état et que quiconque les ramènera aura droit à une récompense. Il est important qu'elles soient ramenées saines et sauves. Il est probable qu'elles soient ensemble à leur actuelle, mais n'ayant pas disparu aux mêmes endroits et au même moment, cela reste incertain. Un numéro vert s'affiche au bas de votre écran ainsi que leurs photos."

C'est à ce moment précis que son coeur s'arrêta de battre... Alors... Bert avait lancé un appel ? Mais... Pourtant ... Il ne leur portait plus aucune affection... Du moins, c'est ce qu'elle avait cru. Elle regarda la photo... Autant Wednesday était radieuse et souriante, autant Holly était de marbre et montrait quelques contusions sur le visage... Un contraste assez alarmant. Un troisième visage qu'elle connaissait bien apparu alors... JOSEPH, son oncle ?!

"S'il vous plaît, si vous entendez ce message, les filles... Revenez à la maison... Vous ne pouvez pas rester dehors toutes seules à votre âge, c'est dangereux... Et vous me manquez, toutes les deux, extrêmement fort..."

Un pincement au coeur, un énorme pincement au coeur. Son oncle était, de toutes les personnes qu'elle avait connu, celle à qui elle tenait le plus : Peut-être même tenait-elle à lui plus qu'à sa soeur. C'était le seul qui prenait sa défense, et le seul qui prenait du temps pour "discuter" avec elle lorsqu'elle n'allait pas bien ou même juste pour lui changer les idées. Son oncle avait en son coeur, bien plus la place de son père, que son père lui-même... Il avait ce don incroyable pour la rassurer, lui faire sentir qu'elle aurait forcément des lendemains meilleurs... Et le voir ainsi, les appeler... Etait une déchirure.

Hours observa alors un instant sa cadette... Sa mère devait lui manquer... Mais les souffrances physiques et morales qu'Holly avait vécu étaient plus fortes que la nostalgie d'un oncle aimant. Si elle parvient un jour à le rencontrer discrètement, elle le fera : Mais pas avant.
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeDim 30 Mar 2008 - 0:24

Silence. Qu'est-ce que ça aurait été bien un peu de silence. Un moment de silence, même éphémère entre les cris de joies et le brouhaha incompréhensible de la télévision. Mais Wednesday n'était pas du genre à laisser un moment silencieux si facilement. Il fallait toujours qu'elle bouge, chantonne, sifflote, se parle à elle-même ou fasse des bruits incompréhensibles. Tout le contraire de sa sœur Holly, qui du fait de son mutisme, ne pouvait émettre autant de sons. On pouvait presque croire que l'hyper-expansivité sonore de Wed était la pour combler le trou béant laisser par Holly la muette. Mais pouvait on en être sur? L'opposition si intense entre les deux sœurs n'avait-elle été déclenchée que par le mutisme de Holly? Il y avait tant de causes plus profondes. D'abord, on peut rappeler qu'elles ne sont que demi-sœurs, reliées uniquement par Bert McCracken, lui le pire, à la fois leur lien charnel, leur tortionnaire, objet de peur et de haine. Tout partait surement de lui, et de la différence dont il avait frappé ses deux filles. Alors que Wednesday était celle dont les manifestations étaient les pires, dans ses terreurs nocturnes, Holly s'était alors placée pour la protéger de ce rude tyran, au détriment d'elle-même. Cette différence, et par delà ce lien si fort, les séparer serait impossible, et invivable. Wednesday sans Holly, c'était un navire à la dérive, menaçant de couler à chaque instant, et un concentré insupportable de toute l'énergie d'une centrale nucléaire. Holly sans Wednesday c'était la discrétion reine, la solitude mère, et un silence assourdissant. Mais ce qui les liait si fort était aussi lourd. Supporter 24h sur 24h sa petite fille attardée de soeur, ou sa tombe de sœur, n'était pas forcément de tout repos. Mais qu'importe, elles pouvaient l'oublier.
Alors que Wednesday étreignait si fort sa sœur ainée, sans aucune arrière pensée, elle sentit un mouvement de recul de sa part. Comme une boussole affolée, elle la laissa s'écarter de ses bras. Holly avait l'air préoccupé, et le regard pointé vers derrière Wed. Se retournant afin de trouver la cause de cette soudaine amertume, la cadette ne put alors pas manqué l'écran affichant le pire de tout les hommes : Bert McCracken, tenant par la taille une énième femme de mœurs légères. Les yeux exorbités, figés dans le temps, la bouche grande ouverte, Wednesday était choquée. Non par l'énième remariage de son père, mais par sa réapparition soudaine dans la vie des deux sœurs, comme si toujours, partout il viendrait les retrouver, les torturer, leur arracher le moindre instant de bonheur à elles seules. Plus choquant encore : ce sourire malsain qu'il affichait, et cet air de ne pas se préoccuper du tout de ses deux filles adorées. Remarque, c'était tant mieux. Car quand il s'occupait d'elles, c'était toujours avec un fort taux d'alcool dans le sang, des coups et des brulures. Etre loin de lui était la meilleure chose au monde. Mais il semblait qu'il ne les lâcherait jamais. La seconde suivant les images formatées et si désagréables du mariage de Bert McCracken et Sarah Morgane, la voix haut-perchée et pompante de la présentatrice se fit de nouveau entendre :


« Nous rappelons que ses deux filles sont toujours recherchées par toutes les polices de l'état et que quiconque les ramènera aura droit à une récompense. Il est important qu'elles soient ramenées saines et sauves. Il est probable qu'elles soient ensemble à leur actuelle, mais n'ayant pas disparu aux mêmes endroits et au même moment, cela reste incertain. Un numéro vert s'affiche au bas de votre écran ainsi que leurs photos. »

Wednesday en devient le plus sans voix et bouche bée qui était possible. Cette fois, tout s'arrêta dans son esprit. Il ne restait plus que la peur. La peur qu'il les retrouve. La peur qu'il s'attaque encore à elles. Jamais elles ne pourraient lui échapper. Wednesday savait moins bien que Holly de quoi il était capable, car c'était presque à chaque fois elle qui prenait les coups pour sa sœur, et elle qui gardait en douloureux souvenir les marques d'horreur sur tout le corps.
L'animatrice pot-de-fleur laissa à nouveau place à des images, celles des deux sœurs McCracken. Wednesday, malicieuse, enfantine et radieuse, les yeux tournés vers une Holly discrète et meurtrie. Voir ainsi leurs visages et leur différence étalée au grand jour n'était pas pour plaire à la plus jeune. Outre leur marginalité, on exposait leur être, sans leur avis, et ainsi dans la rue, n'importe qui pourrait les reconnaitre et les dénoncer à leur père. Elle n'aurait plus jamais de repos, devraient se montrer discrètes, et disparaitre aux yeux du monde. L'écran se métamorphosa à nouveau pour afficher un autre visage familier, mais cette fois bien plus rassurant : Joseph McCracken, l'oncle. C'était Holly qui était plus proche de lui, on peut dire que c'était les évènements qui les avaient si fortement liés, la venue au monde même de Holly étant due à Joseph lui seul. Mais il avait ce regard apeuré, désespéré que Wednesday ne lui avait que rarement vu.


« S'il vous plaît, si vous entendez ce message, les filles... Revenez à la maison... Vous ne pouvez pas rester dehors toutes seules à votre âge, c'est dangereux... Et vous me manquez, toutes les deux, extrêmement fort... »

Les larmes qui stagnaient dans les yeux de Wednesday se détachèrent, et commencèrent à couler sur ses joues. Ce n'étaient pas un torrent, et elle ne s'en occupait pas, le regard et l'attention fixée sur le visage de son oncle. Il était une des seules personnes à qui elle tenait, et qui est jamais pris soin d'elle. Mais elle était aussi consciente que le lien qui l'unissait à Holly était plus fort encore. Mais il était l'incroyable substitut à leur géniteur, celui que toutes deux aurait préféré avoir comme père. Mais la nature en avait fait autrement, en leur attribuant comme père le célèbre et terrible Bert McCracken.
Wednesday ne savait plus quoi penser, ni quoi faire. Quel terrible dilemme, pour retrouver ce visage aimant il fallait retrouver aussi le tortionnaire! Le choix lui était impossible, mais elle était sure de ne jamais vouloir revoir Bert. Surement Holly, elle saurait quoi faire. Elle savait toujours. Tournant le regard vers elle, apeurée et totalement désarmée. Il y avait une terrible question en suspens sur ses lèvres, cette question qu'elle n'osait pas prononcer., Quoi faire?
Mais les informations changèrent à nouveau, ne lissant pas le temps aux deux jeunes sœurs de s'interroger sur leur avenir. Etoui, c'était ça la loi du direct et du scoop le plus rapide. Cette fois le Journal s'intéressait aux tristes nouvelles locales...
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeDim 6 Avr 2008 - 12:29

Holly regardait choquée les imagines qui défilaient de cette boîte parlante... Comment avait-il bien pu oser... Se remarier avec une de ses nombreuses catins le jour de l'anniversaire de sa propre fille, tout en gardant son immense sourire insupportable et sa satannée drogue aux lèvres ! Robert McCracken était vraiment une sale petite pourriture... Plus que jamais, elle aurait voulu le voir creuver dans la plus intense des douleurs... Comme si tout l'amour qu'elle avait pu lui porter s'était évaporé sans crier gare... C'était la rage qui lui était montée : La rage de le voir heureux, et elle non... Peut-être même, heureux sans elle ? Ce sentiment qui la prit était réellement étrange... Et si, finalement, elle l'aimait toujours... Malgré toutes les souffrances qu'elle avait enduré... Bert resterait à jamais son père et elle ne parvenait à oublier que les séquelles du passé avaient été rythmées par quelques rares mais intenses moments de complicité... Lorsqu'il était sobre.

Une photo des deux soeurs s'afficha alors, et la présentatrice se permise même un appel à témoin... Il les recherchait ! Non... C'était un cauchemar... Jusqu'ici il n'avait montré aucun intérrêt pour ses deux enfants et brusquement, Bert les recherchait ?! Mais à quoi diantre tout cela rimait ?!

Hors de question à présent de sortir de la Confrérie ! Il ne restait certes plus qu'un an à Holly avant d'être majeure aux yeux de l'état, mais pour sa jeune soeur, ce n'était pas gagné ! Et elle en était certaine : Les juges ne lui en laisseraient jamais la garde, donc ce n'était pas même la peine de rêver à se rendre...

Lorsque Hours vit alors apparaître le visage de leur oncle, Joseph, ce fut comme si son coeur s'arrêtait de battre brutalement. Il les appelait, le jour même du mariage de son propre frère... Il avait l'air désemparé, épuisé... Sa nièce avait déjà vu ce regard, lorsqu'il finissait tout juste un show, en sortant de la stage... Ne plus les voir le rendait-il réellement perdu à ce point ? Elle lui portait tant d'affection... Certainement autant qu'il lui en portait lui-même... Leurs soirées à "discuter" de la pluie et du beau temps avec du papier et un crayon sur la veranda pendant que tout le monde dormait resteraient à jamais gravées au fond de son coeur... La jeune mutante n'attendait souvent que ce moment de la journée pour pouvoir souffler et se laisser aller... Il était comme sa thérapie pour qu'elle oublie, ne serait-ce qu'un instant la vie misérable qu'elle avait.

Mais à présent, cela était fini ! Fini les coups et les hurlements, fini les crises de paniques avant l'heure d'arrivée de son père... Tout cela n'était plus que du passé et il était hors de question que sa routine grotesque et violente reprenne !

Alors que Wednesday se tournait vers elle afin de lui demander quoi faire, Holly lui tourna le dos... Comme pour lui dire "Hors de question de céder, je reste ici". Et lorsqu'elle s'apprêta à éteindre l'écran de télévision, une nouvelle image apparue : Celle du cadavre de l'homme qu'elle avait sauvagement assassiné ! Sa vue lui était presque insupportable... Il avait viré au vert pâle et s'était vidé de tout son sang... Il était ouvert d'absolument partout... Claire Chase-Hall commenta alors de la façon la plus détachée qu'il soit :

« Cet homme a été retrouvé sur le port, près de la statue de la liberté. Il a été tué il y a quelques heures par plusieurs centaines de coups de couteaux avant de se faire jeter dans l'océan et de revenir par les courants. Le nombre impressionnant de blessures sans s'être débattu révèlerait que le meurtrier est un homme, droitier... Une personne aurait vu une jeune femme courrir près de la scène du crime. Elle pourrait être une supposée complice : Elle serait brune aux yeux bleus... Si vous pensez la voir, contentez-vous d'appeler la police. »

Elle appuya alors froidement sur le bouton de mise en veille de la télévision sans le moindre commentaire et s'approcha doucement de sa table de chevet pour commencer à manger son repas... Pendant qu'elle continuait à manger un petit morceau de papier apparu dans la main de Joseph.

« Vas rejoindre Joseph si tu en as envie. Je te comprend. »


Le silence règnait dans la pièce... Et alors qu'elle lui déballait son repas pour qu'elle commence également à dîner, un autre papier lui apparu.

« Mais ne lui dis pas où je suis. Jamais. »


HJ : Sleep Sleep Sleep ES-TU LÀ ?
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeLun 7 Avr 2008 - 18:15

(Me revoila, désolé pour le retard >.>)

Une envie. Un souhait caché, clandestin. Une idée qui apparait et fait son chemin sans jamais vouloir tout à fait s'exprimer. Toutes ces choses que l'on aimerait pouvoir faire. Toutes ces choses que l'on croit pouvoir faire. C'est surestimer. Se surestimer. Surestimer le temps. Surestimer le monde. On croit toujours que tout le monde est capable de tout, que rien ne peut nous arrêter. Mais toujours la réalité vient s'abattre. Wednesday aurait aimé faire tant de choses, se croyait capable de faire tant de choses, mais ne voulait pas accepter les faits. Jamais elle ne pourrait. Jamais elle ne pourrait réaliser ses rêves d'enfants. Jamais elle ne pourrait échapper à son pouvoir. Jamais elle ne pourrait échapper à son père. Jamais elle ne pourrait les visages aimés, disparus. Le passé est. L'avenir est noir. Seul l'espoir lui restait. Ce petit sentiment enfantin, innocent, irrationnel qu'elle gardait. Cet optimisme, cette fuite de la réalité, cette insouciance. Jamais elle ne la perdrait. Wednesday serait à vie cette enfant innocente.
Elle avait l'espoir. L'espoir utopique et irréalisable d'un monde meilleur. L'espoir que son père devienne un vrai père, qu'il arrête l'alcool et la violence. L'espoir que sa sœur se réouvre un jour, qu'elle reparle. L'espoir que sa mère devienne une vrai mère. L'espoir de revoir son oncle. L'espoir de former un jour une famille, une communauté sereine. Mais cela était bien impossible. Et dans son insouciance, Wednesday ne pouvait qu'effleurer très légèrement la compréhension de ce monde. Prisonnière de son âme d'enfant. Prisonnière d'une cage invisible, brillante, souple et douce, dont elle ne voulait pas s'enfuir.
Et il était hors de question de sauter vers ces espoirs futiles dans l'immédiat. Wednesday aurait pu foncer droit dans ces murs, se jeter corps et âme dans les retrouvailles avec son oncle ou son adoré père, mais la présence de Holly l'en empêchait. Tout comme ses propres souvenirs. Revoir le grand toxicomane qui leur servait de père aurait été la pire erreur de sa vie. Car surement Holly ne serait pas là. Holly qui la défendait. Holly qui s'interposait. Holly qui prenait toujours les coups pour elle. Holly qui ne voudrait surement plus jamais le revoir. Et Wednesday commençait à le réaliser. Elle commençait à craindre. A le craindre lui. Lui qui pouvait lui faire tant de mal. Holly ne serait pas toujours là. Holly ne la défendrait peut-être plus. Holly ne s'interposerait plus. Holly lui laisserait prendre les coups. Wednesday devrait l'affronter, en face, enfin. Elle devrait surpasser sa peur primaire. Elle devrait se servir de sa peur. Mais qui sait ce qui pouvait arriver si elle n'était pas à la hauteur? Si il balayait ses attaques d'un revers de la main? Si elle n'arrivait même pas à l'atteindre? Alors il la battrait. Alors il la torturerait. Alors il la tuerait. La mort, peine pour s'être enfuie. Peine pour avoir voulu lui échapper. Peine pour avoir existé.
Ses certitudes pulvérisées, Wednesday ne pouvait que regarder fixement, inerte, vers les yeux de sa sœur. Qui évita son regard. Qui protesta conte son appel de détresse. Elle exprimait sa volonté, imperturbable. Un langage non-verbal que les deux sœurs connaissait si bien. Mais bien vite, la TV changea le sujet. Le dictat de l'information, de la télévision, qu'elles avaient presque oubliée durant ces minutes intenses et incertaines.


« Cet homme a été retrouvé sur le port, près de la statue de la liberté. Il a été tué il y a quelques heures par plusieurs centaines de coups de couteaux avant de se faire jeter dans l'océan et de revenir par les courants. disait Chase-Hall, de son air si parfait, de son sourire si parfait, de sa voix si parfaite, de ses vêtements si parfaits, de son brushing si parfait, de sa vie si parfaite. Alors que dehors tant crevaient de faim, mourraient, subissaient la violence, et qu'elle parlait d'un sujet grave. Le nombre impressionnant de blessures sans s'être débattu révèlerait que le meurtrier est un homme, droitier... Une personne aurait vu une jeune femme courir près de la scène du crime. Elle pourrait être une supposée complice : Elle serait brune aux yeux bleus... Si vous pensez la voir, contentez-vous d'appeler la police. »

La mort avait tendance à toujours impressionné Wednesday. Peut-être parce qu'elle l'avait toujours sentie l'attendre au coin de la rue, où dans un coin sombre de la pièce. Son visage se vida de toute expression, regardant dans le vague les images froides crachées par l'écran du poste de télévision. Elle ne voyait même plus sa sœur. Et ne se doutait de rien. Elle ne pouvait imaginer une seconde une telle avalanche de violence, outre celle de son père et de beaucoup de criminels qu'abritait New York City. L'idée qu'une personne proche d'elle ait pu commettre un tel crime ne lui traversa nullement l'esprit. Mais elle dut bien revenir à une sorte de réalité quand Holly coupa brusquement la télévision. Elle sursauta presque, en clignant violemment des yeux, comme arrachée d'un état second, d'hypnose. Cette brusque fuite l'intrigua, la troubla d'une façon floue, inexplicable. Elle resta déconcertée un long moment, ne pouvant bouger d'un pouce, bloquée dans une réflexion dérangée. Que pouvait-ce bien pouvoir dire?
Holly vint l'arracher à nouveau de ce gel en lui tendant un papier. Avide de découvrir une si rare communication verbale, espérant la voir lui expliquer son soudain changement de comportement. Mais ce n'était que pour rappeler les derniers évènements bien plus graves, et clarifier la situation "familiale".


« Vas rejoindre Joseph si tu en as envie. Je te comprend. »

Wednesday n'eut même pas le temps de répondre que Holly lui encastra dans mains une petites boite ouvertes, parcourue d'écritures asiatiques, et contenant les mets que l'on dit chinois et devenus l'un de leur plat préféré commun. Alors qu'elle étudiait subrepticement le contenu de cette boite, sans pouvoir s'intéresser au contenu du message, un second morceau de papier lui atterrit dans la main.

« Mais ne lui dis pas où je suis. Jamais. »

Elle ne savait pas quoi penser. Sa sœur venait de lui confirmer ce qu'elle savait déjà. Jamais elle ne voudrait revoir Bert McCracken, et subir ses coups. Wednesday l'avait bien compris, et son souhait de retrouver le cher Joseph, était fortement ébranlé par sa proximité avec leur tyran de père.

- Je ne pourrais jamais... Je ne te voudrais jamais de mal... disait-elle de manière confuse. Voir Joseph serait Le retrouver... Jamais je ne voudrais... Le revoir... Notre p-p...

C'était un mot qu'elle ne pouvait dire. C'était la personne qu'elle ne pouvait nommer. Il restait un fantôme destructeur. Elle ne pouvait accepter ce qu'il faisait ou détruisait. Elle ne pouvait même pas supporter entendre rappeler leur filiation. Il était l'innommable. Celui qu'elle éviterait toujours. Il ne changerait jamais. Il ne deviendrait jamais un vrai objet d'amour. Wednesday ne pourrait jamais oublier.
Dans le silence le plus assourdissant, après ses paroles désordonnées, à la fois dénuée et lourdes de sens, Wednesday, baguettes en main tenta de gouter aux mets chinois de la petite boite que Holly lui avait donnée. Il y avait des Nems, des Beignets de Crevettes, et tant d'autres mets, que Wednesday n'avait pas le temps de nommer raffinés et délicieux en temps normal. Mais dans le cas présent, ils avait le gout amer de la conversation que les deux sœurs venait d'échanger. Ils n'étaient que de la chair glacée, semblable à une feuille salade, ou même à du papier de verre. Les yeux baissés par le silence, l'interrogation précédente sur l'étrange réaction de Holly revint tarauder Wednesday. La question s'insinua dans tout son esprit, dans sa réflexion, devenant une même résonance exagérée, ne pouvant plus que s'échapper d'elle, et appeler une réponse. Elle releva les yeux, inspira, et regarda sa chère sœur de façon droite, sans ciller.


- Holly, Est-ce que tu as quelque chose à te reprocher? questionna-t'elle.

Les mots sortis, échappés de sa gorge, elle se sentit reprendre une couleur à l'intérieur, et la bouchée de nems qui suivit sembla retrouver un soupçon de chaleur. Elle retrouvait le gout, tout doucement. Son sens lui revenait comme une danse légère et gourmande, la libérant des lourdes questions passées.
Si Holly pouvait prolonger se retour de la scène à l'allégresse. Wednesday n'attendait pas vraiment de réponse, un petit sourire, un changement de sujet aurait fait l'affaire. Mais peut-être Holly McCracken avait des choses à se reprocher, avait besoin de se justifier...
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeMar 8 Avr 2008 - 10:55

Elle ne faisait qu'observer passivement Wednesday... Qui lisait avec attention ce qu'elle lui avait écrit... Lorsque le silence total se fit dans la chambre : Holly venait de couper la télévision qui en disait déjà bien trop sur son affaire de... Meurtre. C'était étrange de penser cela, mais à présent, c'était bien ce qu'elle était : Une meurtrière. Elle avait mis fin à la vie d'un homme, qui avait voulu s'en prendre à elle, de la manières la plus horrible et honteuse qui soit...

Au fond d'elle-même, elle ne se sentait plus comme la pauvre petite muette, discrète et sans défense... Non. Elle commençait, au contraire, à comprendre l'étendue de son pouvoir : Son importance, et surtout le nombre de choses effrayantes dont elle était capable grâce à lui, sans que rien ni personne ne puisse jamais l'arrêter.

Avoir la maîtrise du temps renforçait sa solitude, car à part elle, qui restait lorsque la montre n'affichait plus rien, lorsque les aiguilles ne tournaient plus ? Personne. Absolument personne.

Une lourde responsabilité pesait sur ses fines épaules : Le choix de changer le passé, le futur, ... Et surtout de décider de ce qui est réellement bon de modifier pour l'avenir, ou pas.

Hours demanda à sa soeur si elle voulait rejoindre leur oncle...

- Je ne pourrais jamais... Je ne te voudrais jamais de mal... disait-elle de manière confuse. Voir Joseph serait Le retrouver... Jamais je ne voudrais... Le revoir... Notre p-p...

Un regard froid s'échangea... Sans mot... Durant des minutes... Jusqu'à ce que Weddie ne brise à nouveau le silence.

- Holly, Est-ce que tu as quelque chose à te reprocher?

Un hochement de tête puis des mouvements de droite à gauche... Elle avala lentement sa salive et sans même arrêter le temps alla chercher un moceau de papier sur lequel elle écrivit en face de son sang, ceci :

« Notre père, oui, c'est notre père. Il n'y a aucun mal à le dire. C'est notre père, le vois-tu... Je l'écris ? Celui qui a permis à chacune de nous de venir au monde. Il peut avoir tous les défauts du monde mais ne renie jamais qu'il est notre père. Car un jour tu pourrais bien le regretter. La vie est ainsi, elle est faite de bonnes et de mauvaises vérités, mais quoi qu'il arrive ne les cache jamais sans quoi tes cachoteries se retourne toujours contre toi. Accepte-le tel qu'il est, parce qu'il ne changera pas. »


Elle était énervée, et pour pratiquement la première fois de sa vie, Holly venait de donner une leçon à sa soeur...
Certes Bert n'était pas un ange, mais elle devait apprendre à faire avec, même en fuyant : Il était toujours leur père... Et ce pour toujours.

« Je comprendrais si tu y retournes, ta mère te manque, et Joseph aussi. Je suis certaine qu'il saurait te protéger... »


Elle continuait à écrire... Après tout elle serait plus sereine si Wed' ne trainait pas dans ses pattes à la Confrérie, et savait que son oncle ferait tout pour la protéger... Ou presque.

Changement de sujet.

« Et... Quels sont les reproches que je devrais avoir à me faire ? »


C'était étrange, la muette se libérait d'un dialogue dont elle n'avait jamais été actrice... On aurait presque cru deux soeurs qui parlent du beau temps, tant elle écrivait des lignes et des lignes sur son papier...
Elle en tremblait d'ailleurs, presque comme si ses écrits étaient basés sur une obsession détournée depuis des lustres...
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeSam 12 Avr 2008 - 15:30

Changeant. Profondément changeant. Du meilleur au pire. Tout pouvait basculer. C'était le lot commun de ces situations. De ces discussions, entre deux personnes à la fois si liées et si différentes. Telles étaient les discussions entre Holly et Wednesday McCracken. Une dangereuse barre, un dangereux équilibre sur un fil tendu. Vacillant. On ne savait jamais qu'est-ce qui l'emporterait. Le pire : les mauvaises idées, les mauvais souvenirs, la tristesse, la peur; ou le meilleur : le retour à l'enfance, la complicité, les souvenirs heureux, où toutes ces choses qui font la vie des adolescents. Souvent l'une ou l'autre s'emparait de la conversation. Quand c'était Wednesday, c'était un retour constant à l'enfance, à l'innocence, mais aussi à la peur. C'était aussi les longs monologues joviaux, les longs récits d'aventures et d'escapades. Quand c'était Holly, c'était toujours plus silencieux, plus lent, mais on ne peut pas dire que c'était un gage de tristesse continue, car sous cet air renfermé, Holly avait autant d'idées blanches que n'importe qui. Les sujets étaient bien différents, plus femme qu'enfant, plus adulte, plus discrète, l'aînée imprimait une sérénité dans la discussion. Tout le contraire de Wednesday l'explosive.
Et c'était tout juste en ce moment, que la conversation jouait à basculer entre le noir et le blanc, entre Holly et Wednesday. Les tristes évènements, les tristes souvenirs qui avaient ressurgi, à cause de cette cage malsaine qu'on appelle télévision. Les yeux embuées devant l'écran, toute la vie de Wednesday semblait avoir défilé sous ses yeux, comme résumée à cette simple idée du père tyrannique. Pourquoi sa vie n'avait-elle été que cela? Toute sa vie tournait autour de lui. Tout revenait à lui. Et la était la question encore. Revenir ou ne pas revenir? Wednesday avait pensé non, et Holly l'avait dit, échangeant leur rôle dans la communication habituelle.


« Notre père, oui, c'est notre père. Il n'y a aucun mal à le dire. C'est notre père, le vois-tu... Je l'écris ? Celui qui a permis à chacune de nous de venir au monde. Il peut avoir tous les défauts du monde mais ne renie jamais qu'il est notre père. Car un jour tu pourrais bien le regretter. La vie est ainsi, elle est faite de bonnes et de mauvaises vérités, mais quoi qu'il arrive ne les cache jamais sans quoi tes cachoteries se retourne toujours contre toi. Accepte-le tel qu'il est, parce qu'il ne changera pas. »

Wednesday ne pouvait rien répondre. Elle ne savait pas quoi répondre. Honteuse de l'avoir renié. De ne pas avoir répondu aux attentes de sa sœur. Mais pourquoi aurait-elle du s'y conformer? Par amour fraternel, ou fausse obligation, Wednesday ne pouvait vraiment s'y plier. Se conformer ne faisait pas tout à fait partie de son vocabulaire. Mais avec Holly c'était différent. Tout était toujours différent. Les certitudes et habitudes du monde extérieur n'avaient plus lieu d'être entre elles. Sans oser pourtant formuler une réponse, Wednesday s'insurgea à l'intérieur, tête baissée, afin que sa sœur ne puisse le lire clairement. Bert était leur père, mais avait-il jamais agi ainsi? Ne s'était-il jamais rendu vraiment compte des attentes qu'elles avaient toujours eu en lui? N'avait-il jamais même compris sa paternité? Les croyait-il deux éternels jouets à ses caprices? Quoiqu'il en soit, Wednesday avait grandi, et jamais plus elle ne se laisserait faire. Il n'avait surement jamais voulu qu'elle s'extraie de son monde, mais il ne pouvait rien contre la nature et le temps. Wednesday s'était enfuie. Enfuie du monde. Enfuie de son monde.
Relevant finalement la tête, elle vit enfin le regard dur de sa sœur. Enervée. Elle venait de lui donner une bonne leçon. Mais Wednesday comme une enfant récalcitrante ne l'avait pas entendu vraiment de cette oreille. Soutenant quelque secondes se regard, elle ne put le supporter plus longtemps. Détournant les yeux, laissant Holly la grande gagner une fois de plus. Pourquoi ne pouvait-elle pas être aussi forte que son regard? C'était comme revire en face tout ces souvenirs. Revoir le regard dur de son père, de sa mère, même, ou plus récemment de Jared. C'était ce regard qui ne présageait rien de bon, ce regard après une bêtise, Ce regard avant le correction. Subitement un papier lui atterit dans la main.


« Je comprendrais si tu y retournes, ta mère te manque, et Joseph aussi. Je suis certaine qu'il saurait te protéger... »

Il n'était pas question d'y retourner. Pas pour l'instant. Wednesday se sentait bien trop faible pour lui résister. Et elle n'était pas sure que Joseph puisse quelque chose pour elle, devant l'incommensurable colère qu'aurait surement son père. C'était se jeter dans la gueule du loup. Et sa mère, n'en parlons pas. Dénuée de tout sentiment maternel, sa seule motivation était de la tenir loin d'elle et de se battre avec Bert pour la posséder tour à tour. Wednesday n'était que ce petit jouet disputé entre deux grands et terribles enfants-rois. Mais peut-être Holly l'enviait elle. D'avoir une mère encore vivante. Mais qu'y avait il à enviée d'une si indigne mère? Ce n'était que la vague génitrice, qui jamais n'avait eu d'intérêt pour sa fille. Qui sait ce qu'aujourd'hui elle faisait d'ailleurs. Peut-être trainait-elle dans un quelconque bar à se saouler comme un trou? Peut-être effectuait quelques prestations légères dans les bas-fonds de New York? Peut-être étaient elle étendue, une seringue à la main, volant vers d'étranges mondes parallèles? Peut-être même était-elle morte? Wednesday ne pouvait pas savoir. Et elle s'en foutait royalement. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Parce que l'annonce de cette mort lui aurait peut-être fait plus d'effet qu'elle pensait. Mais se préoccuper de cette toxicomane de mère étaient la dernière de ces envies.
Wednesday adressa un regard de dédain à Holly en seule réponse. Un dédain envers cette famille délitée, cette mère indigne. Elle arrivait à soutenir son regard subitement, ayant repris une certaine force de cette nullité de mère. Un nouveau papier encore.


« Et... Quels sont les reproches que je devrais avoir à me faire ? »

Et revint l'intrigante réaction de Holly quelques minutes plus tôt. Elle qui n'avait pas l'air soit de voir de quoi elle parlait, ou de vouloir s'expliquer. Remarque Wednesday n'y tenait pas tellement non plus. C'est donc plutôt par provocation qu'un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres, alors qu'elle baissait la tête vers la boites chinoise aux nems, dont le contenu avait sensiblement baissé. Elle attrapa l'un des derniers mets et le portant devant ses lèvres, le laissant en suspens. Elle releva les yeux vers Holly, toujours avec ce regard assez sous-entendu. Elle lui disait à la fois «Tu sais bien de quoi je parle» puis «Laisse tomber», en mangeant finalement ce qu'elle avait laissé en l'air. Un long silence s'en suivit. Aucune des deux ne sachant vraiment quoi ajouter. Alors que le contenu des boites se rapprochait de plus en plus sensiblement du vide intersidéral, Wednesday réfléchissait à ce qu'elle pouvait bien faire. Elle n'avait plus du tout envie de ressasser tous ces mauvais souvenirs, mais n'avait pas vraiment d'inspiration sous ce silence assourdissant.
Et finalement, ses baguettes ne trouvèrent plus que des miettes, et Wednesday du bien se rendre à l'évidence qu'elle avait tout mangé. Reposant la petite boite par terre, à coté du lit, elle se laissa tomber sur le lit. Précédemment assise, ses jambes pendaient toujours lamentablement sur le bord du lit. Alors qu'elle s'étirait longuement et bizarrement, ses doigts rencontrèrent un bout de papier. Ce n'était le papier doux de Holly, mais un papier glacé, venant de loin. Le ramenant devant ses yeux, Wednesday reconnut la notification de cours de Guitare que Holly venait de lui donner. D'un bond, elle se releva, soudainement animée d'une énergie incroyable.


-Hey! Holly, si on essayait maintenant? s'écriait -elle, toute en joie, tendant droit devant les yeux de sa sœur le fameux papier.

Elle courut vers la porte, à coté de laquelle elle venait de repérer une housse de forme étrange. Comme un vase, c'était une guitare sèche qui y était enfermée, ni déballée, ni exposée, tout jute protégée des yeux du monde. Sans laisser à Holly le temps de protester, Wednesday la sortit de son étui et la ramena vers le lit. Avec cet immense sourire, elle se mit dans la position de jeu, enserrant tendrement, ce morceau de bois creusé étrange, dont les sons du paradis s'échappaient. Elle était accordée, heureusement, car Wednesday n'avait jamais su le faire. C'était toujours la catastrophe et elle devait appeler Holly ou l'un des autres musiciens de la famille. La musique, oui, c'était une affaire de famille. Avec un père musicien, chanteur d'un célèbre groupe de rock, les deux filles avaient été bercée très tôt par la musique et la violence qu'il y mettait. Bert avait appris à ces filles, de façon sporadique, entre deux bouteilles de vodka, les bases de la musique, la guitare, le piano, avec lequel Holly avait plus accroché que Wednesday, et le chant, mais bien sûr uniquement pour celle qui arrivait à formuler ses sons. Mais alors que Holly réussissait à s'entrainer, à progresser toute seule, Wednesday avait toujours besoin qu'on lui apprenne. Et comme Bert n'avait pu le faire souvent, Holly et Joseph s'y étaient parfois collés, et c'était surement par fatigue que Holly avait fini par l'inscrire dans un vrai cours professionnel.
En fait, Wednesday n'avait aucune idée de quoi jouer. La guitare entre les doigts, ses doigts s'étaient comme bloqués au dessus des cordes. Pour combler le vide, elle testa quelques harmoniques. Un son pur. Toujours pas inspirée, elle se décida finalement à enchainer quelques accords, les seuls qu'on lui avait appris. Des enchainements aussi bien énergiques que triste et, quand ils étaient vraiment de sa pâte, empreint d'une sorte d'espoir inaltérable. Par la musique tout le monde s'était exprimé. Bert lui avait transmis des accords d'énergie de violence et de tristesse. Holly des accords de mélancolie, et d'une joie lointaine. Wednesday avait inventé les siens, dynamiques, joyeux, battants. Mais il fallait se rendre à l'évidence, Wednesday ne savait pas faire grand chose à la guitare. Du moins, pas encore. Elle avait vraiment besoin de ces cours.
Elle se détacha de la guitare et la tendit à sa sœur, surement la prendrait-elle et jouerait-elle ces mélodies qu'elles connaissaient si bien. Et surement, Wednesday y collerait sa voix, cette communication musicale, enfin. C'était encore ce qu'elle savait le mieux faire, user de sa voix. Mais quand elle chantait, c'était différent. Ce n'était plus des cris stridents, c'était une chaleur, une innocence, une folie indescriptible.
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MessageSujet: Re: Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY]   Happy Birthday... Murder tramp. [WEDNESDAY] Icon_minitimeSam 12 Avr 2008 - 16:34

Une situation pesante, voilà dans quoi elles étaient fourrées. Cette tension intense entre les deux sœurs n’était pas vivable, pour l’une comme pour l’autre, d’ailleurs.

Comme à son habitude, Wednesday préférait contourner les épreuves plutôt que de les affronter, et même en suspectant sa sœur d’un grave assassinat, elle parvint à changer radicalement de sujet et d’état d’esprit…Elle était forte, à ce jeu là. Changer du tout au tout, retourner sa chemise à n’importe quel moment, et oublier en quelques secondes les malheurs dont elle était victime.

Cette facette de la jeune mutante, elle ne la partageait pas. L’air sévère, elle dévisageait toujours Wed’ de la même façon, sans changer une seule de ses expressions.

-Hey! Holly, si on essayait maintenant?

Sourire candide de petite fille ingénue. Mais à quoi jouait-elle ? Prenait-elle goût, sans le vouloir, à ce double-jeu, que malgré de délicieux avantages, pouvait dissimuler des risques, d’énormes risques. On ne joue pas avec Holly McCracken, même lorsque l’on est sa petite sœur. On a beau pouvoir tromper n’importe qui, la muette est une des rares créatures à ne jamais croire la première version des dires d’autrui.

Il fallait bien l’avouer, depuis quelques temps déjà, Hours était différente. Une différence qui ne laissait personne de marbre, surtout pas sa jeune cadette…Insipide moment. Ennuyeuse et morne perte de temps. Elle l’observa pourtant sa mot dire prendre sa guitare et la manier maladroitement… Tentant de chanter quelques petites choses sans grande importance.

Pourtant, Hours ne mangeait pas de ce pain là, elle n’avait plus la force, ni même la patience. Sa sœur l’avait achevée par ses questions sans profondeur. La seule chose qu’elle attendait à présent était la paix, le calme, le néant.

Écouter le moindre son sortir de cet instrument maudit ne lui plaisait plus, elle ne voulait plus même le voir. Dans son dos elle apercevait encore le visage de Bert lui apprenant à concilier doigts, cordes et médiator. Trop de souvenirs heureux, pas assez de courage. Un regard furtif puis une plongée dans les draps et un morceau de papier volant, tout simplement dans les airs.

« Pas ce soir, Wednesday. Je suis fatiguée. »


Des yeux qui se ferment et une guitare qui disparaît des mains d’une petite trop émotive pour être directement rangée dans son triste étui. Le calme, le néant… Puis le rêve qui commence.

Holly est endormie.

Elle attendit que sa soeur fasse de même puis sorti de son lit pour rejoindre la cuisine...

Arrow Cuisine.
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