(Terminé) / [PV. Erik]-Nouvelle recrue, futur bras droit ?

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Grégoire n'était encore jamais venu à la Confrérie. Bien que connaissant l'endroit où le quartier général de la bande de joyeux lkurons d'Erik se situait. Et puis, jusqu'à présent, il n'avait jhamais vraiment oeuvré dans l'optique d'intégrer le groupe de Magnéto ; mais récemment, ce-dernier était venu jusque chez Grégoire, dans son appartement de New-York. Et la proposition qui avait été faite était des plus alléchantes pour le Comte De Foix. Il avait de suite accepté, et depuis, nombre de plans et autres choses du même style avaient germés dans l'esprit du chanteur. Tant pis, il délaisserait un peu l'opéra, mais pour un profit encore bien plus immense et bien plus honorable à ces yeux.

Grégoire De Foix avait trouvé aisément le quartier personnel de Magnéto, et s'était directement dirigé vers son bureau en arrivant à la Confrérie. Cela dit, il ne savait pas vraiment les arrières pensées d'Erik. Et c'est bien cela qui l'avait décidé à venir au final, car malgré son esprit machiavélique, calculateur et manipulateur, son côté mystérieux et beau parleur, Grégoire savait que ce n'était pas seulement toutes ces qualités que Magnéto était venu cherché chez lui.

*Ici commencent les choses sérieuses : et ça ne sera pas une partie de plaisir !*
Une des choses que Grégoire désirait par-dessus tout était se faire une place de choix dans l'élite personnelle de Magnéto ; aux côtés de la fameuse Raven et d'insouciant John. Il savait que prendre leur place aux côtés d'Erik serait beaucoup trop compliqué, et ce n'était pas vraiment l'objectif à atteindre. Alors autant être leur égal, mais pas moins !

Toujours aussi poli et noble dans s'es gestes et ses actes, Grégoire n'entra pas de suite dans le bureau. Il vérifia son manteau et son costume, toujours bine repassé et net. Il réajusta son borsalino sur la tête, puis toqua à la porte, d'un geste direct qui laissait présager que ce n'était pas avec hésitation que l'invité venait dans le bureau d'Erik. Il attendit patiemment la réponse de son futur chef et guide.

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Erik Lehnsherr ne se trouvait pas dans son bureau à ce moment-là. C’était bien dommage n’est-ce pas ?
En réalité, il avait eu nombre d’affaires à régler avant de pouvoir souffler un coup. D’une part les missions qu’il avait donné au Fléau puis à Toad et encore avant ça, il avait dû se présenter aux petits nouveaux…Cela n’avait pas été une mince affaire, croyez-moi ! Il avait été également trouver Virginia Darcy pour lui confier un service…La Confrérie semblait tourner à nouveau comme au bon vieux temps. A peine de retour, tout ce travail qui l’avait attendu…Il s’était donc empressé de le faire et dans un laps de temps très court. Une à deux journées avaient suffi pour régler les premiers problèmes, puis il avait vu le reste plus en détail, se rappelant des promesses faites à certains membres. Malgré une certaine fatigue, il jubilait intérieurement : « Enfin…Nous avançons et chaque pas que nous faisons nous rapprochent du but suprême… ».
Maintenant il se dirigeait vers son bureau afin de prendre une demi-heure de pause au moins. Cependant, il n’avait pas prévu de trouver quelqu’un à l’entrée. « Petit comité d’accueil ? » pensa-t-il ironiquement. Ses pas résonnaient dans le couloir faiblement éclairé, il avait une prestance incroyable, portant son costume qui faisait de lui un personnage de légende, ou presque puisqu’il n’avait encore rendu l’âme…Quant à l’homme qui se tenait là, il avait également ce maintient impeccable et qui imposait le respect. Magnéto ne s’arrêta pas pour autant devant son invité, d’un geste sûr de la main, il ouvrit la porte métallique menant à son lieu de travail, puis il annonça simplement d’une voix grave et remplie de ténèbres assourdissantes :

« Veuillez entrer…Compte. »

Le maître du magnétisme avait reconnu Requiem en voyant son visage, plus vieux que le sien, imaginez le tableau ! Un vétéran de plus, allez…
Le patron ne regarda même pas si le nouveau venu lui emboîtait le pas, en tout cas lui, se plaça derrière son bureau, bien content de s’asseoir. Quelques secondes, puis il fixa son interlocuteur dans le blanc des yeux, ses propres pupilles glaciales jaugeant le presqu’inconnu. Non, son identité il la connaissait, il lui avait même rendu visite il y a peu pour le convaincre de le rejoindre. Cet homme était dangereux mais sans doute plus efficace que la moyenne. Dangereux, vous demandez-vous pourquoi qualifiait-il le bonhomme de cette manière ? Eh bien il avait sut, dès l’instant où il l’avait aperçu que l’homme qui se trouvait devant lui était un ambitieux, pas pire que lui, mais justement, Erik se connaissait suffisamment pour savoir qu’un ambitieux était un ennemi potentiel même s’il jouait parfaitement bien la comédie. Ah oui ? Cela le fit penser à lui…Comme disait le bon vieux dicton : « Un ennemi connu est le moindre de tes problèmes »…Bref, ne nous éternisons pas.
Gardant le visage impassible, Magnéto attendit que son interlocuteur prit la parole, il était venu en ces lieux pour quelque chose n’est-ce pas ? Sinon il n’aurait pas pris la peine de se déplacer. Lui prêterait-il allégeance ? D’un côté il en doutait. Pour Erik, Requiem ferait un homme de mains tout à fait satisfaisant, a priori. Mais il hésiterait un certain temps avant de lui donner un poste haut placé. Il préférait rester prudent et garder un œil sur lui pour l’instant. Qui savait ce que l’avenir pouvait nous réserver…

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Grégoire entra dans le bureau à la suite d'Erik, puis referma la porte pour plus d'intimité. Les deux personnages, solennels et fiers dans leurs postures, se regardèrent. Le Comte savait qu'Erik avait encore des doutes quand à ses arrières pensées et sa place au sein de la Confrérie. Mais l'ambition de Requiem était tout autre que ce qu'elle paraissait. Et c'était là son premier but ici, le faire comprendre à Erik. Il salue alors son nouveau chef de manière sobre gratifiant également son hôte d'une légère courbette :
"Bonjour à vous, Mr. Lehnsher."

Il savait que pour Erik, c'était un peu trop et que cela pouvait passer pour faux, mais les règles de noblesses et de bienséances inculquées à Grégoire étaietn ancrées dans son esprit et dans ses habitudes, au point de ne pouvoir s'en défaire. Mais bon, les autres feraient avec pour le moment. Désormais, Requiem n'était plus qu'à deux doigts de s'affermir au sein de cette confrérie, et de plus, directement face au grand chef. Il ne devait pas se tromper dans ses mots et bien jauger son expression.

Il fit quelques pas, et regarda la pièce, cherchant la justesse de ses propos. Puis, il se lança :
"Vous n'êtes pas, très cher, sans ignorer la proposition que vous m'avait faite il ya de cela quelques jours, ni la réponse que je vous ai donné. Je voudrais juste m'esprimer clairement ici pour qu'il n'y ai pas de mauvaises surprise par la suite dans notre... association, si vous m'autorisez l'usage de ce mot."

Le ton de Grégoire De Foix était quelque peu pompeux, mais il savait bien pourquoi il fesait cela. Pour le moment, il ne devait rien laisser parraître de ses agissements ni de ses désirs. Il se devait d'être simple et sobre, mias pas mystérieux ni sombre. Certes, son désir de pouvoir surpassait tout le reste, mais il savait se contrôler. L'expérience de l'âge le lui avait appris. Et d'un autre côté, ce n'était pas un vétérand d'un quinzaine d'année de moins que lui qui lui apprendrais ça !

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Le visiteur lui parut bien pédant, il ne s’appelait pas compte pour rien. De ce fait, il négligea sa fatigue et sa mauvaise humeur pour l’accueillir avec un sourire presque sincère. Déjà, grande et bonne nouvelle sans doute pour Grégoire, Erik prenait son interlocuteur comme son égal, son ton n’était ni tout à fait impérieux – car il l’est toujours un peu, c’est ça le boulot de leader –ni tout à fait soumis face à ce vieillard de quatre-vingt six ans. Il était certes son aîné mais pour l’instant, Magnéto était le maître de la Confrérie, maître du pouvoir. En réponse à son salut suivit d’une révérence aristocratique, Erik lui fit simplement un signe de tête avant de croiser les mains devant lui.

Il écouta attentivement les propos de Requiem ; bien sûr, il ne voyait aucun inconvénient à ce qu’il s’exprimât ici même devant lui. Il l’autorisa à parler librement par un silence significatif et par un léger mouvement des sourcils. Il ne parlait rarement pour ne rien dire, surtout que pour une fois, c’était lui qui écoutait. Leur contrat consistait à quoi au juste, il voulait se faire une place dans la Confrérie, d’accord, mais ensuite ? Il souhaitait ardemment le servir, partisan d’une même idée. Pour l’instant, cela semblait clair, net et tranché. Mille délibérations ne changeraient pas les faits.
En tout cas, à première vue, le maître du magnétisme estimait déjà beaucoup son interlocuteur, un respect mutuel paraissait planer entre eux, instaurant une atmosphère paisible bien que fraîche. Les billes posées sur son bureau s’étaient remises en action à peine était-il entré dans la pièce. Elles égrenaient rapidement les secondes, s’entrechoquant de manière régulière et périodique. Leur tintement métallique et systématique résonnait sinistrement dans l’antre du vétéran. C’était pour lui rappeler le temps qui passait et qu’il devait se dépêcher un peu s’il voulait mettre à exécution ses plans…Il avait conscience également que ce bruit énervait bien nombre de ses pairs, qu’importe, eux n’avaient rien à dire et lui n’avait sûrement pas à se justifier.
Son regard électrique passa le compte aux rayons X, il attendit patiemment la suite de la partie.
Cela l'animait particulièrement de voir des gens à ses services. Des mutants dévoués pour son partie même s'ils avaient d'autres buts en tête, ce qu'il comprenait aisément puisque lui-même avait des desseins autres que ce qu'il laissait fuire. Ses acolytes en avaient pris note depuis le temps. Magnéto n'était pas un dictateur sanguinaire avide de chair fraîche, il cherchait juste à faire tourner le monde de la façon la plus juste possible pour les mutants de nos jours rejetés si souvent par l'homo sapiens ! Et puis, ce qu'il ne disait pas, c'était que son passé, marque importante de sa vie, régissait ses actes. Il gardait toujours une pensée nostalgique pour sa vie d'avant, elle lui avait laissé des séquelles importantes, il avait désormais l'expérience d'un quotidien cruel, de personnes du même acabit. Il avait compris que la loi du plus fort englobait tout même si les politiciens et l'humanité demandaient l'égalité, la liberté, qu'étaient-ce au juste toutes ces notions ?!

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Grégoire compris vite que le silence d'Erik l'invitait à continuer son discours. C'était une bonne chose pour ces deux hommes qu'entre eux, un respect mutuel s'installe. Car de là, chacun pouvait tirer parti et avec un petit peu de bonne volonté, ils sauraient s'exprimer clairement et distinctement sans mésentente aucune. Le comte reprit donc son discours, puisque son interlocuteur et hôte l'y invitait.
"Vous le savez, mon cher, que je suis ambitieux. C'est justement cela qui m'a valu ma place actuel au sein de la société d'homo sapiens dans laquelle, malheureusement, nous sommes obligés d'évoluer. Mais passons ce détails pour le moment. Mon ambition, je tiens à ce que vous le sachiez, n'est pas de prendre votre place, loin de moi cette idée folle et incongrure, aussi impossible qu'inimaginalbe !"

Grégoire fit une pose, un sourire mesquin, à la limite du sadisme se découpant sur ses lèvres. Puis prenant un air grave et sombre, il s'appuya sur la bureau d'Erik et se pencha en avant. Plongeant son regard dans celui de son hôte, il sentit une sueur froide dans son dos, mais respira prondément pour s'aider à soutenir les yeux électriques en face des siens.
"Je ne fais pas qu'aimer le pouvoir, je le désir ardement. Mais en aucun cas je n'ai la prétention de vouloir devenir un leader. Par conséquent, mon seul et unique but est de me faire une place de choix aurpès de vous pour jouir de ce pouvoir accordé par votre seule présence."

Il se redressa de nouveau, et non sans jeté un coup d'oeil quelque peu hautain à l'égard d'Erik, il tourna très vite la tête, et faisant quelques pas, continua :
"Je ne veux pas non plus remplacer votre élite. Raven et John nous sont précieux, à vous et à la Confrérie dont je fais désormais parti."
Grégoire conclut presqu'ironiquement :
"Je ne suis pas fou, et me moque que vous pensiez cela ou pas. Mais vous savez alors mes objectifs, à vous d'en convenir ou non..."

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Naturellement, Magnéto s’était attendu à une réplique longue au sujet de son ambition. N’était-ce pas la clé de toute cette histoire au final ?
Ses pupilles coulèrent aussitôt dans ceux de son interlocuteur, y plongèrent comme dans un puits où les diseuses de bonne aventure lisaient aisément ce que réservait le destin aux mortels…Notre protagoniste avait cette fâcheuse manie d’analyser dans un simple regard l’âme d’une personne. Il ne se trompait rarement sur ses intentions. Du moins, il devinait si l’individu mentait ou non même s’il avait la conviction que dans ce monde : « anybody lies ! ».
Le maître avait conscience de son imposante posture et de sa froideur naturelle, il ne laissa néanmoins rien transparaître sur son visage de fer. Il voulait que Grégoire s’exprimât librement, sans interruption. Il avait encore de bonnes manières, n’est-ce pas ? Requiem flagornait, jouait magnifiquement bien avec les mots, dangereux manipulateurs et influents. Cela divertit notre compagnon qui, droit comme un i ne pipait mot mais dont le sourire carnassier ne cessait de s’étirer. Il afficha un air énigmatique marqué, arquant un sourcil de temps à autre lorsque le propos lui paraissait intéressant de relever.
Enfin, quand son interlocuteur eut achevé sa diatribe, s’adressant à un mur de plomb, Erik égrena quelques secondes de plus avec ses billes, installant un silence étouffé. Puis il finit par déclarer en ces termes :

« J’en conviens parfaitement, compte De Foix. Vos objectifs et votre conviction ne me laissent pas indifférent. Faites partie de ma Confrérie, montrez vos capacités, faites-vous respecter, prenez place dans l’arène aux lions, montez en grade et je vous accepterai comme membre à part entière, comme second au même titre que Pyro ou Mystique. »

Il accompagna son discours par un hochement de tête affirmatif et complice. Il voulait tester le vieil homme, le mener dans ses derniers retranchements peut-être, jusqu’où était-il vraiment prêt à aller pour atteindre son but ultime ? Lehnsherr voulait avant tout prendre compte de son don puis de sa loyauté. Il se montrait méfiant avec ce genre d’hommes…Ils étaient capables de tout pour arriver à leurs fins…un peu comme lui-même. Son regard se voila légèrement et, comme en transe ou en léthargie, son esprit divagua un petit instant. Il pensait ceci : « Et si je faisais une erreur en l’acceptant ici ? Bon, c’est vrai que de l’autre côté ce ne serait pas mieux…mais, si j’allais droit à ma perte ? Hum…de toute manière il me sera utile, il a l’air…comme je les aime. »
Les gentlemen lui faisaient un certain effet, ils étaient respectueux des règles de politesse, ce que lui ne négligeait jamais. Apparemment pour Erik, l’entretien était terminé, cependant, quelque chose lui disait qu’il manquait une réponse de Requiem. Magnéto posa sa question de but en blanc :

« Est-ce la vengeance qui vous anime ? Que cherchez-vous réellement à prouver en étant à mes côtés ? »

Le vétéran désirait connaître la fin du récit de son nouvel agent. Cela lui semblait tout à fait normal. Il savait que beaucoup convoitaient son hégémonie, mais à ce point ? Quelque chose d’autre traînait dans l’air, ce n’était pas qu’une simple coïncidence, ni qu’une question d’ambition.

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Grégoire parut satisfait de son entretien. Erik avait compris le but de sa manœuvre, et il ne restait plus qu'à se faire une place au sein des autres membres : et le Comte De Foix savait comment y parvenir, même si la route qu'il allait emprunter serait rocailleuse et escarpée... Mais il savait que le jeu en valait la chandelle ! Et le désir de Pouvoir était plus grand et plus fort que tout autre chose chez Requiem.

Mais il eut une moue surprise et quelque peu dégoûtée lorsque Magnéto lui demande ce qui animait les intentions de Grégoire De Foix au sein de la Confrérie, et ce que pourrait lui apporter une telle place auprès de Magnéto.
"Demandez à un archange s'il y a de l'eau en Enfer... Il vous traitera d'hérétique ! La seule différence, c'est que je suis à la fois cet archange et l'eau des Enfers..."

Grégoire aimait cette réplique, car il l'avait souvent entendue de la part de ses professeurs durant ses enseignements musicaux. En clair, cela traité à la fois de fou, d'hérétique et de païen la personne à qui s'adressait cette phrase. Mais ici, Requiem savait pertinemment que le païen, fou et hérétique était lui-même.
"Vos fidèles n'ont cure de savoir si votre idéal mutant, notre idéal mutant, est engagé par esprit de vengeance envers votre vieil ami Charles lui prouvant ainsi quelque chose, ou bien si c'est votre esprit de conquète ou quoi que ce soit d'autre. Bien que Charles Xavier ai grandement contribué à notre cause...

Le Comte savait qu'il venait de dépasser les limites : pour un nouvel arrivant, il avait non seulement du caractère et de la pertinence, mais également trop d'ambition et de dédain ! Cependant, quelque chose lui disait que malgré cela, il finirait quand même par atteindre son but...
"Je ne vous répondrais que par un mot : le POUVOIR !

Requiem s'attendait à ce que son interlocuteur déchaîna sa colère contre lui pour son affront des plus hautains...

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Magnéto repéra immédiatement la moue dégoûtée du diablotin lui faisant face. Il resta cependant stoïque, comme intouchable. Un rictus très perceptible étirait le coin de sa lèvre qui trembla presque de tension et d'agacement retenus. Son interlocuteur l'outrageait ouvertement et il ne supportait pas ce comportement, pourtant il ne releva pas l'insulte indirecte. Rester alcyonien, placide et imperturbable faisait partie des qualités du leader et cela résolvait bien des problèmes en général. Il avait toujours prôné la diplomatie à la violence gratuite. Ses collègues devraient lui en être très reconnaissants car il avait maintes fois pardonné l'impardonnable...Il avait évité à certains un calvaire à vie.

Quand vint la véritable motivation du choriste noir (après une éternité passée à se lancer des bouquets de roses), Erik se dit alors qu'il recruté un dangereux criminel non déclaré ou alors un dingue, à vous de choisir. On pouvait aimer le pouvoir, mais à sa juste limite. Le compte était plus qu'avide. Il était emprisonné dans sa passion...ce qui avait le loisir de déplaire et d'être contre tous les principes de Magnus Lehnsherr.
« Ce mec est l’hyperbole de la folie. » Ce fut sa seconde pensée, ensuite il passa à autre chose. Il se demanda quelle attitude allait-il adopter afin de faire son effet et de garder le contrôle de la situation.
Grégoire De Foix cherchait-il à déclencher son courroux par inadvertance ou volontairement ? N'était-ce que pure provocation de sa part ?
« Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
Notre ami ne lui donna pas ce plaisir indicible. C'était comme offrir des coups à un masochiste ; cela l'extaserait davantage que cela ne le renverrait dans ses petits souliers. Et il pourrait lire sur sa face réjouie un tel contentement...Il ne laisserait sûrement pas une chose pareille arrivée.

Le grand maître croisa les mains devant lui avec lenteur puis son regard se pencha sur sa victime. Il se maîtrisait merveilleusement bien - l'expérience aidait n'empêche. Il exploitait ainsi ses ressources en matière de sang-froid. Même la tempe nerveuse et la veine agitée ne venaient pas à bout de sa parfaite patience, de sa cuirasse invincible qui parait à toute éventualité de ce style. Ses pupilles dures et dont l'expression ineffable faisait bien plus mal qu'une simple et ridicule colère noire et bruyante, fixèrent intentionnellement l'interlocuteur importun. Il en fallait beaucoup, beaucoup plus pour mettre à bout Mr Lehnsherr.
Le vétéran n'avait en outre nullement besoin de recourir à la démesure, à la précipitation, à l'emportement, à la révolte, au pogrom ou à la démence pour remettre les gens à leur place. Il n'était certainement comme ces bouffons de scène à crier leurs velléités belliqueuses sur tous les toits. Non, il lui suffisait de faire ceci ;
Par conséquent, il eut une réaction digne de son grade et de sa personne. Le silence dura. Quelques secondes en revanche qui pouvaient paraître interminables pour le compte avant son jugement dernier. Très cher purgatoire, Seigneur, récompense tes fidèles de leur loyauté infernale...
Erik s'humecta les lèvres et lui posa à nouveau une interrogation froide et quasi dépourvue de sens. Quand sonne le glas...

« Savez-vous ~~planter les choux~~ (ça manque cruellement de crédibilité) jouer aux échecs ? Je manque d’adversaires de talent et une partie à l’occasion me ferait infiniment plaisir…Reconnaissez que le Fléau n’est pas le joueur idéal pour un jeu qui demande concentration, patience et tactique. »

Ce n'était absolument pas une réplique qu'on attendait après un affront. Cela fit sourire le redoutable mutant, d'un sourire cynique.
Il se rappela par la même occasion sa dernière tentative et entrevue avec son acolyte pour jouer aux échecs.
Ce dernier n'anticipait aucun coup à l'avance tandis que son maître en envisageait cinq, voire plus. Cette histoire se finissait de la même manière ;
Le patron prononçait très distinctement et très paisiblement le terme : « Échec et mat » en déplaçant magnétiquement les pièces du Jeu sur la table. C'était sans nul doute un spectacle incroyable et fascinant à observer, sauf que Juggernaut n'appréciait pas de perdre et sûrement pas l'art dans sa nature respectable. Cela avait plus le don d'énerver le compagnon de jeu d'Erik qu'autre chose...Il renversait le plateau en l'air et balançait les pièces. La loi de Galilée s'appliquait alors et un « bang » retentissait suivit des petits personnages de ferraille. Magnéto soupirait, las de cette bataille et lui disait simplement de le laisser seul, puis son magnétisme ramassait le tout et remettait chaque chose à sa place comme si de rien n'était.

En se frottant les mains, le fondateur de la Confrérie prit une légère inspiration avant de déclarer ces mots :

« Une dernière chose monsieur le compte…à l’avenir, sachez que je ne tolérai pas un autre affront de ce genre. Prenez ça pour chose acquise, c’est mon jour de charité si vous cherchez à comprendre le but à toute cette comédie. »

Il se redressa sur son siège et lui fit un sourire pleinement satisfait mais tout à fait courtois. Il leva une main, lui faisant signe de poursuivre la conversation sans faire attention à ce qu'il s'était produit auparavant.

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Grégoire s'était attendu à des remontrances de la part de son actuel chef, mais il obtenu pour toute réponse une invitation à jouer aux échecs. Le Comte se méfiait tout de même, mais pourquoi pas ? Les échecs étaient un jeux de stratégie où il fallait planifier les actions de ses adversaires un bon nombre de coups à l'avance afin d'anticiper suffisamment les manœuvres pour les contrer et répliquer à son tour. Cependant, avant même que Requiem ne put répondre et accepter cette cordiale invitation, les dites remontrances arrivèrent au galop ; mais à nouveau, l'étonnement s'empara du Comte De Foix. Il s'était réellement attendu à des vives reproches voire des sanctions, comme un enfant attend une gifle après avoir fait des bêtises dont il est pleinement conscient.

Sans pour autant faire paraître sa surprise, Grégoire ne dit rien et compris véritablement à quel point il était allé trop loin. Mais d'un autre côté, c'était un peu sa nature de toujours être excessif en tout, et surtout en ce qui concernait d'asseoir un pouvoir toujours aussi prisé et désiré. Mais face au charisme d'Erik, sa passion et son amour du Pouvoir n'était que peu de choses.

"J'en prends note." Requiem répondit sobrement aux reproches en accompagnant ses paroles d'une légère courbette. L'éducation de noble qu'il avait reçu était devenu presque une habitude, voire transforme en réflexes conditionnés. Mais il espérait que vis-à-vis de son guide, ce-dernier, malgré quelque parole trop forte, lui en ferait grâce. Il continua ainsi : "En ce qui concerne les échecs, ce serait avec joie. Mais je me permets de vous proposer une partie d'un enjeu hautement intéressant." Requiem reconnaissait qu'au final, il se permettait beaucoup de choses. Mais sur ce point là, Erik ne pouvait refuser l'offre.

"Vous savez qu'il y a peu, le Député Européen anti-mutant Ciarans est décédé. Il me semble même que vous y êtes impliqué, mais cela importe peu pour la suite.
(Pour savoir ce qu'il en est, tu peux aller lire la fiche d'Ice Queen.)
"Affaiblissant ainsi la politique anti-mutante pour quelques temps, je serais d'avis de vous proposer une seconde place forte en Europe, et plus précisément en France. La château comtal de Foix, qui de surcroît me revient de par mon héritage familial, me semble une entreprise intéressante. Avec votre permission, j'aimerais bien me charger de cette affaire afin d'assurer notre puissance, déjà certaine en Amérique, dans les pays de l'Europe Occidentale. Qu'en pensez-vous, Erik ?"

Grégoire De Foix espérait profondément que son interlocuteur accepte car ce projet lui tenait vraiment à cœur. Non seulement il jouirait de la récupération de ce qui lui revenait de droit, mais en plus, il affermirait son pouvoir au sein de la Confrérie en même temps qu'il renforcerait celui d'Erik en Europe.

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Magnéto le fixa avec un petit sourire en coin, juste de quoi le surprendre à son insu, durant les différentes phases de l’étonnement qui se dessinèrent subrepticement sur le visage vieilli du compte De Foix. Il n’y avait rien d’hilarant, ni de particulièrement désopilant pouvant susciter un tel éclat d’amusement dans le regard bleuté du leader. Pourtant, en voyant se décomposer la figure de son interlocuteur en quelques secondes lui donnait pleine satisfaction, un sentiment victorieusement modeste. Erik était de ceux qui appréciaient écraser leurs clients ou leurs patients de leur simple aura de charisme.
D’abord hésitant, le noble reprit bien vite sa diatribe destinée à lui rendre service d’une part et à le flatter d’autre part. Magnéto n’avait en réalité rarement envisagé de s’implanter ailleurs qu’aux Etats-Unis. Bien que l’idée l’eut effleuré à de nombreuses reprises, il ne désirait pas quitter son petit logis pour un continent pas si inconnu de son passé. De toute évidence, il n’avait pas véritablement besoin d’étendre sa renommée, sa suprématie avait déjà atteint des sommées. L’humanité toute entière connaissait son nom et son visage…
Néanmoins, laisser le soin à Requiem de faire tourner ses propres affaires en solo l’occuperait et ne lui serait pas nuisible ; il lui donna donc son accord :

« Faites votre devoir Compte De Foix, vous savez exactement ce qu’il vous reste à faire de toute manière. Ah, et n’oubliez pas de me faire un rapport concis de vos expectatives quand vous reviendrez en Amérique. »

Là se terminait-il leur entretien d’affaires ? Sans doute. Erik n’avait vraisemblablement plus rien à ajouter, il fit un signe à son nouvel associé de prendre congé de lui. Je crois qu’il en avait vu assez pour aujourd’hui, enfin, semblait-il…

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C'était déjà ça de gagné, Erik acceptait la proposition de Grégoire quant à un éventuelle seconde base en France. Requiem y voyait une place stratégique, et qui plus est, bien cachée puisque sous la protection du Compte De Foix. Il ne luis restait plus qu'à aller trouver des Confréristes bien gentils, et surtout dociles, pour pouvoir mener à bien cette petit expédition.

" Merci de votre compréhension Erik. Mon rapport sera sur votre bureau dans trois semaines exactement, mais après cela, je ne pense pas revenir avant quelques mois en Amérique. Je m'occuperais personnellement de cette base avancée européenne...

Il avait déjà quelques plans en tête afin d'atteindre son but ultime. Mais en attendant, il avait à faire. Il salua son chef et hôte, et pris congé de lui. Il gardait en mémoire la proposition d'une partie d'échec, mais la sienne ne se déroulerait pas sur un plateau à cases : sa mission la représentait, et il entendait bie navoir raison de l'utilité de son idée.

[FIN]

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