Feel Good Inc. ~ [Bass] [Corbeille]

Feel Good Inc.

21:07. New York City. Central Park.

A l'écart des allées fréquentées, Dimitri discutait à voix basse - en Russe - avec Sergueï, celui qui devait s'assurer du bon fonctionnement de l'écoulement de la marchandise dans le secteur de Central Park. Une fois n'est pas coutume il n'y avait pas grand chose à signaler, si ce n'est que la concurrence des italiens commençait à se faire sentir un peu plus fortement que d'habitude ces derniers temps. Il allait devoir en référer à Aleksander qui prendrrait les mesures nécessaires si besoin est, mais hormis ça Noël se passait plutôt bien pour les affaires. Tant mieux. Depuis que son oncle avait été arrêté et mis en prison, Dimitri avait gagné carrément plus de libertés, et il y avait pris goût. Il s'était un peu éloigné des affaires de son oncle, qui avaient été reprises par Aleksander, son cousin, mais il n'était en réalité jamais vraiment très loin. Il faut dire aussi que certaines des activités de la famille était on peut plus lucratives, et dès qu'il s'agissait d'argent... Dimitri récupéra les bénéfices de ses affaires et laissa sa part au dealer. Une prochaine livraison aurait lieu dans deux jours, avec la procédure habituelle. Sur ce, il laissa son "collègue" Sergueï et repartit dans le froid de la nuit.

C'était l'hiver sur New York, et Central Park s'était drapé d'un manteau blanc et cristallin. Le froid mordant de la nuit attaquait tout ceux qui flânaient dehors, mais Dimitri ne s'en préoccupait pas trop, c'était de la gnognote comparé aux hivers qu'il avait connu en Sibérie ! Quelques flocons de neige tombaient avec douceur et poésie depuis le ciel gris et cotonneux et une agitation inhabituelle régnait dans le Park, mélange de la frénésie de Noël et du nouvel an. Ah qu'il pouvait aimer cette période, l'hiver. Tout devenait plus froid et désolé, comme sa contrée natale. Enfin, l'heure n'étais pas aux souvenirs. Il marcha dans la neige, dans la nuit éclairée par les réverbères diffusant une lumière jaune jusqu'à une petite place non loin du lac. C'était soir de fête et il y avait des animations bigarrées un peu partout. Des guirlandes électriques dans les arbres, des chants de noël et une patinoire improvisée, il y avait même un petit marché qui proposait tout ce qui faisait la magie de noël. Et en plus de ça il y avait un monde fou, manne inespérée pour un voleur tel que lui. Mais pareilles rapines n'étaient plus de son niveau, il était passé à la vitesse supérieure depuis un moment déjà.

Resserrant son écharpe rouge autour de son cou, emmitouflé dans son manteau de cashmere noir, il sortit une cigarette et l'alluma avant de se mêler à la foule innombrable qui se frayait un chemin dans toute cette agitation. Un air de malice sur le visage, autant de bonne humeur lui donnait envie de semer un peu de zizanie, et il sentait bien qu'à cette idée l'Autre s'agitait un peu, toujours partant pour semer discorde et désolation. Il jeta un coup d'œil à son ombre, il était là. Il était toujours là. A moitié endormi, comme mis en stase par le froid de la neige et attendant, patiemment, que quelque chose d'un peu plus palpitant ne se passe ou n'éveille son attention. Mais non, il ne le ferait pas. Pas ce soir en tout cas. Il s'approcha d'une petite maisonnée de bois du marché de noël qui proposait des alcools en tout genre et notamment de la Vodka. Parfait, ça fera un bel apéritif pour le réveillon. Il salua la vendeuse et s'en paya une bouteille.

Ah, qu'il aimait la période des fêtes. Tant d'argent circulait, il y avait toujours de quoi trouver à se remplir les poches.

Invité

Les fêtes hivernales, Noël, le nouvel an et toutes ces inventions n'avaient aucune importance pour Dante, il s'en contrefichait, il vivait ces jours ci comme tout les autres. Pour lui il n'y avait rien de spécial. Dante aimait par contre la neige et l'hiver, un paysage de coton, vierge, comme si l'homme ne l'avait finalement jamais foulé. Ainsi, pour Dante tout ceci était apaisant il décida donc de faire une petite virée. Avant de partir, il se prépara un fix puis s'injecta la dose d'héroïne. Le mercenaire tomba alors en arrière dans son fauteuil en cuir pendant quelques minutes, puis tout d'un coup, il se leva, prit une bouteille de Jack Daniel's dans son bar, mit son long manteau bleu en cuir puis partit. Il faisait déjà nuit alors qu'il était environ 20 heures 45, en hiver la nuit tombe tôt. Les rues n'étaient pas calmes évidemment. Tout d'abord parce qu'au fond, c'était New York ! La ville qui ne dort jamais, toujours du bruit dans ses rues. Et de plus, nous étions en périodes de fêtes, ainsi de multiples décorations lumineuse surgissaient à profusion dans la nuit, des chants de Noël se faisaient entendre et tout le reste qui va avec... Dante portait son lourd et long manteau de cuir bleu, un jean noir, sobre et piétinait le sol enneigé de ses fidèles Doc Martens. Il faisait froid certes, mais Dante y avait été habitué. En effet, il avait passé la plus grande partie de sa vie en Mongolie, là où il a apprit la plupart des choses qu'il connait désormais, là où il a apprit « l'art de tuer ». Dante se rappelait des hivers en Mongolie, le froid tétanisant souvent aux alentours de -45°C. Le paysage y était si beau, les plaines démesurées, immaculées par la neige. Ces plaines qui vous donnent l'impression d'être littéralement écrasé par le paysage. Que de nostalgie...

Le mercenaire ne s'était pas vraiment « armé », il sortait juste, ainsi il avait seulement sur lui ses deux colts 45 qu'il ne lâche jamais et une dague bien aiguisée. Dante était désormais aux abords de Central Park. Le mutant sortit son paquet de cigarettes et se grilla une blonde avec un zippo, d'un geste appliqué, gracieux et habitué. Il observa les gens dans la rue, et toutes sortes de clichés apparurent : La mère de famille qui range ses dernières courses de Noël dans le coffre de sa voiture; l'homme d'affaire « important » en costume et en train de proférer d'innombrables jurons, le portable à l'oreille; les gosses, innocents, jouants avec la neige; le clochard, vêtu de haillons, brandissant un carton sur lequel il était écrit « J'ai faim ». Dante ouvrit sa bouteille de Jack Daniel's et avala une première gorgée. La première gorgée de whisky : la plus dure mais ensuite, ça passait tout seul. Il marchait maintenant dans les allées de Central Park, métamorphosé pour l'occasion, la végétation était recouverte de neige. Un paysage glacé.

À quelques mètres de là semblait se tenir une sorte de « marché de Noël ». Pff, Dante ne comprendras jamais les autres... Quel intérêt pouvait on apporter à une chose aussi nase et ennuyante qu'un « marché de Noël » ? Curieux et sûrement masochiste, Dante y fit un tour. Dans de petits chalets de bois éclairés et décorés aux couleurs de la fête, se tenaient des vendeurs exhibant leurs produits, tous différents les uns que les autres. Des babioles, de la bouffe, des sapins, des digestifs, des décorations etc... Le mercenaire se lassa vite et décida donc de s'en aller. D'ailleurs le manque commençait à se faire sentir. Enfin les pulsions meurtrières, la voix. Celle qui le met hors de contrôle, celle qui le pousse à tuer,massacrer. À force de tuer, on en garde des séquelles. Tout ceci avait atteint le cerveau de Dante et maintenant qu'il avait gouté au sang, il ne pouvait plus s'arrêter de le faire couler. La consommation de drogues dures de Dante n'avait pas arrangé les choses et avait développé chez lui certains troubles psychologiques. Il associait désormais ses pulsions meurtrières à une voix. Il en était ainsi. Pour le moment, la voix ne se manifestait pas, et c'était tant mieux.

Le mercenaire n'était désormais pas loin du lac -qui servait d'ailleurs de patinoire aux gamins- , un type était assis sur un banc avec ce qui semblait être une bouteille de vodka entre les mains. Tout cela lui rappelait curieusement sa condition actuelle. Dante n'était pas d'un naturel social, il était plutôt professionnel. Bien qu'au demeurant sympathique, il avait appris que les liens faisaient parfois plus de mal que de bien. La neige craquait sous ses pas, de toute façon il ne tenait pas à être discret. Le jeune garçon tourna la tête dans sa direction, Dante décida donc de l'aborder :

« Whisky ? »

» But I Feel Good [PV ICARE]
» Absence de Bass.
» Dante Mercer / Bass