Dans les limites du possible, suite [Liam]

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Hayden ne souhaitait pas dire à Liam ce qu’elle était en réalité, mais elle ne voulait pas non plus mentir. C’est pourquoi, elle fut honnête lorsqu’elle développa son point de vue en matière de mutant mais ne dévoila pas sa face cachée. Ensuite, elle avait retourné la question, attendant que Liam y réponde. Elle fut d’une certaine façon elle aussi, surprise que cet homme pense cela des mutants. De nos jours, il était vraiment rare que les personnes ne soient pas induites dans les effets de mode. L’effet de mode actuel était de détester, haïr les mutants. Mais pour la jeune femme, elle n’avait jamais eu de problème avec ça vu qu’elle évitait de l’utiliser en public…

- Je comprends tout à fait ce que vous entendez par là, étant moi-même infirmière.

Par la suite, ils entrèrent dans le bar aux couleurs glauques avec une ambiance assez étrange. Hayden n’aimait pas trop ce genre d’endroit qui paraissait malfamé, surtout lorsque la plupart des hommes se retournaient lorsqu’elle passait. En regardant bien, elles ne devaient qu’être deux femmes, la serveuse et elle. Normal que ces mâles soient complètement déchainés…
Liam et elle trouvèrent une table à deux pas loin, et la jeune femme s’assit en face de son interlocuteur. Juste après, elle se pencha pour lui demander s’il venait souvent ici, en gros s’il aimait ce genre d’endroits. Vu sa réponse, il connaissait bien ce bar et son explication sur les habitudes par ici ne plut pas du tout à la jeune infirmière. Ces mecs se beurraient la tronche comme des porcs et finissaient à l’hosto dans son service –si elle était.

- Voir un médecin dans ce genre d'endroit est surprenant.

Dit-elle en le regardant sans sourire. Elle espérait juste ne pas avoir rencontré un alcoolique qui possédait l’une des plus belles professions au monde. La jeune femme vit Liam faire un signe à quelqu’un, plus précisément au vendeur. Ce dernier aux traits grossiers et à la voix rauque se rapprocha et lança une remarque qui ne fit guère sourire notre brunette. Elle l’observa, de haut en bas, se demandant s’il faisait allusion à elle pour le « macchab ». Mais, en y réfléchissant, Hayden comprit très vite que Liam venait ici dès qu’il avait un décès chez ses patients.
D’ailleurs, il changea très vite de sujet et demanda à la jeune femme ce qu’elle souhaitait boire.

- Une vodka fraiche s’il vous plait.

Dit-elle complètement dans ses songes. C’est vrai que perdre des patients n’étaient jamais faciles à accepter. Mais de là à se culpabiliser comme ça et se perdre dans des verres, c’était l’extrême. Hayden avait souvent pleuré ses premiers patients décédés. A présent, elle essayait de s’attacher le moins possible pour éviter de souffrir si la personne venait à disparaître.
La jeune avait déjà trop souffert durant son enfance, elle était blasée de ce point de vue. Liam lui demanda par la suite ce qu’elle faisait ici avec un inconnu en sachant très bien qu’il serait saoul à la fin et que pour la reconduire ça serait limite. Hayden remercia le serveur qui venait apporter sa boisson, elle prit une gorgée et lança un petit sourire au brun à ses côtés.

- Pour être franche, c’est la première fois que je monte dans la voiture d’un étranger. Et bizarrement, c’est la première fois que je porte de l’intérêt à un inconnu.

Son sourire se fit plus grand lorsqu’elle dit ça. Liam avait bien du comprendre qu’elle n’était pas une femme qui parlait beaucoup d’elle, qui ne parlait pratiquement pas d’ailleurs. Elle avait été habitué à intérioriser ce qu’elle ressentait, ce qu’elle avait encaissé et ressortir le passé lui faire ressentir la douleur d’avant.
Vu l’allure à laquelle vous buvez, c’est moi qui vous amènerai.
Dit-elle sérieusement en lui faisait un petit clin d’œil. Elle savait très bien que les hommes n’étaient pas du genre à prêter leur jouet. Mais s’il voyait 10, il fallait bien qu’elle prenne le volant…
Au pire, ils retourneraient au parking et elle le raccompagnerait en moto. Enfin, on n’y était pas encore. La jeune femme reprit une gorgée de sa boisson, évitant de faire cul sec et avoir la tête qui lui tourne. Elle balaya la salle d’un regard curieux, croisant les yeux de plusieurs hommes présents dans le fond de la salle. Le genre de types que les nanas fuient, rien qu’à l’odeur, au physique et au charisme que ces écervelés ne possèdent même pas. Ce genre de brutes épaisses qui est bête mais dangereux. La jeune femme détourna son regard, observant à nouveau Liam.

- Vous savez, boire à cause de la mort d’un de vos patients ne sert strictement à rien. Vous n’avez pas été l’auteur de son décès, de sa maladie ; au contraire, vous l’avez aidé à aller mieux pendant un laps de temps. Vous l’avez accompagné dans sa lutte, sa faiblesse et je ne pense pas que ce patient aimerait vous voir comme ça à présent.

Invité

La jeune infirmière ne semblait guère apprécier le lieu où je l'avais entraînée, ni la description que je lui en fit. Et ? J'étais venu ici en connaissance de cause, et ne l'avait en aucun cas forcée à m'accompagner, elle n'avait qu'à s'en prendre à elle-même... Mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir un peu coupable, si jamais la situation dégénérait je n'aurais aucun moyen de retenir les loubards qui traînaient toujours dans le coin. J'avais gagné le respect d'une bande de jeunes, pas d'un ramassis de bikers et autres brutes épaisses en tout genre... En fait, les rues auraient presque été plus sûres pour moi que l'intérieur du Woodpecker's Nest.

Le choix de boisson d'Hayden me surpris légèrement. Comme quoi, il ne fallait jamais se fier aux apparences. Et ma question, loin de déstabiliser la jeune femme, fit naître sur son visage un sourire, l'illuminant , et qui s'élargit lorsqu'elle me répondit.

"Pour être franche, c’est la première fois que je monte dans la voiture d’un étranger. Et bizarrement, c’est la première fois que je porte de l’intérêt à un inconnu."

Sa remarque me troubla. Était-ce le whisky, qui me montait déjà à la tête ? Ou sa phrase était-elle lourde de sous-entendus ? Dans le doute, je finis mon verre cul-sec, et en commandait un autre. Zack se surpassait ce soir, j'eus à peine le temps de reposer mon verre vide sur la table qu'un nouveau le remplaçait déjà.

"Cadeau de la maison, Doc."

J'acquiesçai sans un mot, et repris une gorgée.

"Vu l’allure à laquelle vous buvez, c’est moi qui vous amènerai."

J'esquissai un sourire à sa remarque. Elle avait beau y avoir ajouté un clin d'œil, histoire de faire passer la pilule, le ton sérieux qu'elle avait employé indiquait qu'elle ne plaisantait pas, et envisageait sérieusement cette option. A voir... Après tout, je pouvais tout aussi bien décider de laisser agir l'alcool le maximum possible. Je relevais cependant un détail.

"Je n'habite pas tout près, vous savez. Et ce n'est pas facile à trouver."

Après avoir jeté un regard à la ronde, la jolie brune reprit de plus belle.

"Vous savez, boire à cause de la mort d’un de vos patients ne sert strictement à rien. Vous n’avez pas été l’auteur de son décès, de sa maladie ; au contraire, vous l’avez aidé à aller mieux pendant un laps de temps. Vous l’avez accompagné dans sa lutte, sa faiblesse et je ne pense pas que ce patient aimerait vous voir comme ça à présent."

J'eus un sourire amer, l'espace d'un instant. Ses paroles m'avaient atteint bien plus profondément que je n'aurais jamais voulu le reconnaître.

"Je..."

Réalisant que l'alcool commençait à avoir un effet non négligeable sur mes sens, et risquait de délier ma langue plus que de raisonnable, je fermai les yeux, et me concentrai quelques instants afin d'en augmenter la dégradation, et revenir à un taux d'alcoolémie plus raisonnable. Les yeux fermés, ainsi, je pouvais sembler faire le point, mais je préférai surtout éviter une bévue, au cas où l'alcool aurait altéré la maîtrise que j'avais sur mon don, et ne fasse tourner ceux-ci au vert vif.

"Disons... que j'ose aller plus loin que la plupart de mes confrères lorsqu'il s'agit de soigner un patient, mais qu'en l'occurrence ce soir au lieu de le guérir j'ai accéléré sa mort d'une demi-heure, peut-être plus..."

Ce disant, je reportai le verre à ma bouche, et en repris une longue gorgée. Un bruit de chaises qui raclaient le sol se fit soudain entendre derrière moi. Un grand nombre de chaises...

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Hayden était assez surprise de voir l’allure à laquelle Liam buvait ses verres de whisky… S’il continuait comme ça, il allait sortir avec plus de 2 grammes d’alcool dans le sang. Et puis, le serveur n’aidait pas son arrêt puisqu’il lui en proposait un autre de shooter… D’ailleurs ce genre d’individu énervait plus que tout Hay ; au lieu d’éviter un carnage, il profitait de la situation pour gagner du fric. La jeune femme lui lança un regard noir et ce dernier qui l’avait remarqué s’éloigna avec un sourire à la bouche.
Après avoir évoqué le fait qu’il y avait quelque chose chez lui qui l’intéressait, Hayden lui proposa –enfin ordonna- de conduire au retour pour éviter un accident. Car contrairement à lui, elle buvait son verre doucement et même si elle était à jeun depuis 7 bonnes heures, elle arrivait à se contrôler. Liam lui répondit qu’il habitait loin et que c’était difficile à trouver. Certes, mais Hay n’allait pas laisser un homme –qui plus est un médecin-, seul en compagnie d’hommes ingrats, toute une nuit. Au pire, elle le laisserait dormir dans sa bagnole ou autre… A voir dans quel état il serait après cette petite soirée entre eux deux.

« Ne vous inquiétez pas pour ça, j’ai le sens de l’orientation. »

Dit-elle pour blaguer gentiment. Bon ça va, dans ce domaine, ça allait elle savait se retrouver dans les rues mais bon, trouver une maison/un appartement en pleine nuit alors que l’individu à vos côtés est ivre mort, ce n’est guère facile…… surtout quand vous le connaissez peu. Par la suite, la jeune infirmière fit une petite morale au docteur en lui expliquant qu’il ne devait pas se culpabiliser de la mort de son patient. Elle le pensait sincèrement car elle savait ce qu’elle disait, elle avait cru la même chose à certains moments. Mais… malheureusement, la mort rentre dans l’habitude de ce genre de métier…. La jeune femme resta à le fixer, attendant une réponse. Son interlocuteur semblait songer, ou se reposer peut être ; enfin il semblait déconnecté du bar.
Pourtant, lorsqu’il prit la parole, il sut redescendre Hayden sur terre en lui évoquant des choses douteuses.

« Accélérer une mort ? Personne ne le peut, à part si….. »

Hayden fit des petits yeux ronds. Peut être qu’il faisait illusion à un potentiel pouvoir. D’ailleurs sa phrase du début « J’ose aller plus loin que la plupart de mes confrères » évoquait bien qu’il était différent de l’un d’entre eux… La jeune femme avait les idées assez claires pour repenser à la lumière verte qu’elle avait vue en passant près de la chambre du futur défunt… Lorsqu’elle y était rentrée, elle l’avait aperçu près du patient, concentré. Tout ça n’était que des suppositions, mais la jeune femme était sûre depuis le début qu’il n’était pas qu’un humain ordinaire.
Bien qu’elle le pense tout bas, l’individu avait certainement compris qu’elle imaginait plein d’hypothèses à ses paroles précédentes.
A peine allait-elle répondre qu’elle entendit des bruits de chaises particulièrement forts, et des voix rauques se rapprochant d’eux. Hayden lança un regard derrière Liam et aperçut trois bons hommes venir dans leur direction. Putain, qu’est ce qui leurs voulaient ces débiles ?! Ils s’arrêtèrent juste derrière le jeune homme, et l’infirmière fit comme si de rien n’était. L’un des plus imposants se mit devant tout le groupe, avec un sourire de psychopathe.

Alors le pochard, tu nous as amené une pute ce soir ?

Lorsqu’il dit ça sur un ton provocateur, Hayden lui lança un regard glacial. Elle porta ses yeux dans ceux de Liam, finit son verre d’une seule traite et le posa bruyamment sur la table. Elle se leva, se concentrant au maximum et se rapprocha de l’insecte qui venait de l’attaquer verbalement en le fixant malgré leur différence de taille importante.

« T’as un problème gros lard ? »

Dit-elle en le regardant toujours aussi froidement. Montrant son poing à l’homme, ce dernier se mit à rire et à regarder les gars derrière lui comme pour se moquer d’elle. Hayden lança un dernier regard à Liam, puis frappa d’un coup sec dans la joue de l’autre. Elle avait concentré toute son énergie frigorifiant dans son poing qui l’avait rendu solide comme un roc et qui lui permit de balancer l’autre sumo dans les tables à côté… Juste après ça, le barman vint voir la situation en même temps que les autres du bar et demanda aux trois gars de partir. Hayden les soutint du regard, puis finalement fit volte face pour se rasseoir en face de Liam, un petit sourire gêné au coin. Elle fut obligée de s’expliquer, et trouva la première idée qui lui était venue en détournant la tête au même moment...

« Juste fait un peu de boxe il y a deux ans… »

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J'en avais sûrement trop dit. Rien qu'à voir la tête qu'elle tirait, je pouvais en être sûr. Comme quoi, alcool ou pas, il m'arrivait parfois de ne pas savoir tenir ma langue. Sa réponse, laissée en suspens, couplée à son attitude, laissait présager des pensées qui devaient lui traverser l'esprit en ce moment. Être catalogué comme mutant dans ce genre d'endroit risquait de m'attirer des ennuis, au vu de la clientèle habituelle. D'autant qu'il y avait toujours des oreilles pour traîner et entendre ce qui n'est pas sensé être révélé au grand jour. Vite, trouver quelque chose à ajouter. A la limite, mieux vaut passer pour un mauvais médecin que pour une dégénérescence de la nature. Les imbéciles obtus aux idéaux anti-mutants composant la majorité des clients présents dans ce bar se fichaient complètement du premier, alors qu'ils n'hésiteraient pas une seule seconde à lapider le second.

"En fait, il m'arrive d'avoir recours à des, hum, procédés expérimentaux, pas forcément reconnus comme efficaces par l'ordre des médecins. Mais ayant déjà eu des résultats spectaculaires en les utilisant, je pensais qu'ils me permettraient de sauver Mr Pearson. Manifestement, j'avais tort."

Avant que mon interlocutrice ne puisse esquisser une réponse, des mouvements lourds se firent entendre dans mon dos. Tournant la tête, j'aperçus une masse non négligeable de muscles et de graisses, à parts égales, surmontée d'une petite tête d'une laideur repoussante. Brody. Ce foutu Brody. Il avait fallu qu'il soit de sortie, ce soir-là. Et accompagné de deux de ses amis, de vrais malabars.

"Alors le pochard, tu nous as amené une pute ce soir ?"

Toujours aussi délicat qu'à l'accoutumée. On dirait même qu'il s'était surpassé, ce soir.

"Brody."

Pas besoin d'en dire plus, dans ce simple nom j'avais déversé tout le dégoût et l'aversion que j'éprouvais pour lui. Le côté embarrassant de la chose était qu'il me le rendait bien, et surtout qu'il avait amplement les moyens de m'assommer en un coup, si l'envie lui prenait soudainement.

Je me rappelai brusquement que je n'était pas seul, et allai proposer à mes détracteurs une tournée en signe d'apaisement, quand je sentis Hayden plonger son regard dans le mien, d'un air qui me sembla résolu, ce qui me sembla surprenant, puis finit son verre cul-sec alors qu'elle avait jusqu'alors évité de prendre de trop grandes gorgées, et se leva brusquement, apostrophant le colosse d'une manière pour le moins virulente. Elle lui montra le poing, ce qui évidemment, ne manqua pas de faire s'esclaffer Brody, me regarda a nouveau puis, sous mes yeux ébahis, lui asséna un magistral crochet du droit qui le fit littéralement décoller du sol, et s'étaler sur les tables attenantes.

Je croyais être en train d'halluciner, et la surprise était telle que je me sentis dessaouler sous le choc. Le barman s'approcha alors de la scène, accompagné de Zack et d'un videur, et demanda aux trois gusses de sortir, arguant que s'ils commençaient à défoncer le mobilier il était temps pour eux d'aller décuver ailleurs. Quelques murmures se firent entendre dans la foule, qui se retourna vaquer à ses occupations après la décision du propriétaire.

Brody et sa bande prirent donc la porte, lançant des regards haineux dans notre direction avant de sortir. La jeune femme se rassit ensuite face à moi, avec un petit sourire embarrassé. Tout en faisant signe à Zack, afin qu'il m'apporte un nouveau verre, je ne me privai pas de lui demander comment elle avait réalisé cet exploit. Et sa réponse ne me satisfit pas un seul instant. Elle était totalement irréaliste. Mais bon, un mensonge pour un mensonge, j'aurais presque fini par croire qu'il s'agissait d'un jeu. J'enfonçais donc le clou.

"Surprenant. Vraiment. D'autant que cet imbécile est connu pour peser dans les 200 livres, ce qui n'est pas rien..."

Vidant mon verre d'un trait, je fis un nouveau signe à Zack, mais cette fois-ci, frottant mon pouce sur mes index et majeur joints, je lui demandai la note, qu'il s'empressa de m'apporter, avec un sourire éclatant.

"Si cela ne vous fait rien, je pense qu'il est grand temps pour moi de rentrer, j'ai eu mon quota d'émotions pour la journée. Oh, et laissez tomber pour le verre, ce chacal de Zack l'a déjà comptabilisé dans le total, évidemment."

Après avoir tendu quelques billets au serveur, je me relevai laborieusement, et me dirigeai vers la sortie, regardant à peine si Hayden me suivait. Cette jeune femme m'intriguais énormément, mais je commençais à me sentir vraiment, vraiment fatigué.

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Lorsque Liam lui lança une autre excuse sur sa façon de soigner les gens, elle ne le crut pas.
Enfin, il essayait d’esquiver quelque chose bien qu’elle comprenait qu’il veuille garder ça caché… Ils venaient à peine de se rencontrer, alors avouer des choses si personnelles viendraient plus tard -peut être ou alors pas du tout. Hayden venait de décrocher une droite au fameux Brody. Après ce coup fatal, les trois hommes avaient été expulsés du bar et la jeune infirmière était revenue à sa place, face à Liam. Vu son regard, il était très surpris de ce coup surtout que le gars était 5 fois plus gros qu’elle mais bon…

Elle était un peu gênée, déjà parce que maintenant tout le monde les fixait, et puis Liam semblait trouver ça louche. D’ailleurs, elle le sentit bien lorsqu’elle entendit sa phrase la mettre de plus en plus mal à l’aise. Elle haussa des épaules, lui montrant que cela n’était qu’un simple coup de chance. Le serveur revint donner un verre à Liam qui se les enfilait comme s’il s’agissait d’eau. Heureusement, il semblait en avoir fini de ça, demandant la note. Hayden s’apprêtait à sortir son argent, mais le jeune homme paya rapidement, son verre de vodka avec. D’ailleurs en parlant de ça, elle avait encore le gout de la brulure de l’alcool dans la gorge ; heureusement, cela ne lui tournait pas trop la tête. Lorsque la jeune femme se leva, elle glissa un merci dans l’oreille de Liam. Ils se mirent en route vers la sortie du bar, les gens les fixant toujours aussi intensément. Lorsqu’ils sortirent de cet endroit lugubre, Hayden pensait enfin respirer normalement.

Mais, ce ne fut pas le cas. Lorsqu’ils mirent les pieds dehors, Liam se fit attraper par un mec, et Hayden sentit plusieurs mains l’enfermer. On la prenait désormais fermement, elle ne pouvait pas bouger. Elle comprit qu’elle allait payer le coup de tout à l’heure.

Tu vas payer pour ton coup sale pute !!!!

Dit Brody toujours aussi grossier, le visage rouge écarlate. Hayden lui lança un regard noir et réussit à lui foutre son pied dans le bide tandis que l’autre lui tenait encore les mains férocement. Brody revint à la charge en lui fichant une droite et la projetant contre le sol. Elle poussa un cri, la douleur l’aveuglant. Il revint à la charge en lui tenant les pieds et en l’entraînant derrière le bâtiment. Liam et elle, allaient passer un sale quart d’heure tous les deux, surtout que Liam n’était pas en état de se défendre et qu’il n’y arrivait pas là… Le gars qui s’en occupait commençait à le tabasser pendant que les deux autres gars sur Hayden semblaient vouloir la défringuer. Nan mais qu’est ce qu’ils foutaient là ?!
Voyant rouge et malgré la douleur, la jeune femme profita du moment où Brody avait lâché les pieds de la fille pour s’attaquer à ses hanches pour lui redonner un violent coup de pied.
L’individu derrière elle essaya de lui faire payer cet acte en tenant plus douloureusement ses poignets. La fille retourna alors sa tête et lui mordit l’avant bras. Profitant du cri de douleur du gars, elle se débâta pour finalement être lâché par l’autre victime et tomber sur le sol dur. Elle était désormais libre, c’était le moment d’attaquer. Hayden se releva rapidement, et se mit à courir en direction du gars qui tenait Liam, mais au même moment les deux autres rappliquèrent vers elle comme deux grosses brutes.

Vu leur charge et leur poids, elle ne pourrait jamais les arrêter aussi facilement, elle n’avait donc qu’une seule possibilité : La glace, son don, son élément. Tant pis s’ils découvraient ce qu’elle était. Elle leva ses mains en direction de chaque individu produisant alors d’un côté un mur de glace, et de l’autre un sol très glissant. Cela eu pour effet de faire cogner un des gars en pleine tête dans la glace, et de faire glisser l’autre par terre. Débarassée par ces deux montres pour l’instant, elle se remit à courir et arriva vers Liam et l’autre. Elle tendit ses mains vers ce dernier, projetant un fil de glace épais qui fonça en plein dans le dos de l’autre, celui-ci se faisant projeté durement contre l’une des bennes plus loin. D'ailleurs, elle entendit un bruit de verre quand le gars se fracassa contre la poubelle, lachant au passage un hurlement.
La jeune femme détacha son regard de cet inconnu qui l'importait peu et le reporta sur Liam qui était libre à présent.

- Ca va, rien de cassé ?

Dit-elle à l’insu de Liam. Il avait l’air de s’être bien débrouillé aussi de son côté, mais l’alcool n’aidait pas dans ces situations là. Hayden continuait à le regarder, assez inquiète. Bien évidemment, il avait découvert son pouvoir à présent, il allait certainement faire le lien avec son avis sur les mutants, ou encore sa force incroyable quand elle avait cogné Brody...
Et oui, elle faisait bien partie de ces gens-là... La jeune femme détourna le regard, observant les trois hommes au sol, songeuse.

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A peine sorti du bar, je fus agrippé par le col et traîné dans une ruelle attenante, puis violemment projeté au sol. Un des gorilles domestiques de Brody. Evidemment. Tellement évident que même en étant un peu éméché, j'aurais dû le voir venir gros comme une maison. Mais ce n'était pas le cas ce soir, trop d'événements et questions se bousculant dans ma tête pour que je puisse vraiment réfléchir. D'ailleurs, ce n'était plus vraiment le temps de réfléchir, là. Si un seul s'occupait de moi, c'est que les deux autres risquaient de se venger sur Hayden d'un instant à l'autre, il fallait donc absolument que je réagisse.

Afin d'avoir au moins une chance de me battre correctement, je commençai par dégrader rapidement l'alcool encore présent dans mon organisme, puis après une courte hésitation je fis de même pour l'acide lactique accumulé dans mes muscles par cette longue et pénible journée. Je n'aimais pas trop modifier le métabolisme de mon propre organisme, peu habitué à le faire mis à part concernant l'alcool ou toutes les saloperies contenues dans les cigarettes, d'autant que je sentais bien ne pas parfaitement maîtriser cette facette de mon don. Manifestement, j'en serais quitte pour être totalement exténué d'ici une heure ou deux. Mais j'avais évidemment plus urgent à penser.

Toute ma préparation n'avait duré que quelques secondes, mais je fus tout de même surpris de voir que la brute épaisse en face de moi avait daigné attendre, plutôt que de me sauter dessus.

"Surprenant, ça. J'étais persuadé que tu m'en collerais une à la première occasion.

- J'ai rien contre toi, doc, les ordres du boss sont de te tenir à l'écart le temps qu'il s'amuse un peu, je les applique à la lettre."

Son sourire goguenard ne laissait rien présager de bon quant à la distraction que comptait s'offrir Brody. Mais son discours avait au moins le mérite de montrer qu'il n'était pas aussi stupide qu'il en avait l'air. Il faisait ce pour quoi il était payé, ni plus ni moins, et ne tirait semblait tirer aucun plaisir à tabasser un pauvre hère comme moi. Sûrement le genre d'homme à aimer les défis à sa hauteur. Et je n'en représentais visiblement pas un.

J'avançai de quelques pas en direction de l'angle de la ruelle, d'où me parvenaient des bruits étouffés qui ne manquaient pas de m'inquiéter. La réaction du colosse fut immédiate.

"On ne passe pas. Au prochain pas, je serais au regret de devoir t'assommer. Avoue que ce serait dommage, hein ?"

L'avantage, avec ma carrure, c'est que je ne payais pas de mine. Mais après une vingtaine d'années de pratique régulière de l'aïkido, même si je n'étais pas un prodige, je me débrouillais plutôt pas mal. A fortiori contre une imbécile se reposant totalement sur sa force brute.

Je continuai donc ma progression, ignorant son avertissement, mais me préparant à agir au moment où mon adversaire entrerait en action. Et ça ne loupa pas. Alors que je passai à sa hauteur, son poing partit à toute vitesse en direction de ma poitrine. Parant son coup du bras gauche, j'attrapai son poignet avec le droit, et tirait pour le déséquilibrer. J'en profitai pour augmenter sa production d'acide lactique. Après tout, dans ce genre de situation, tous les coups sont permis. Il partit en avant, et manqua s'étaler, mais retrouva son équilibre, et revint à la charge en ahanant, le souffle court. Un peu présomptueux des effets de mon don, je me pris son poing de plein fouet dans l'estomac, et en eus le souffle coupé. On dirait bien que mon détracteur avait une endurance hors du commun. Je me relevai tant bien que mal, et parai le coup suivant, voyant l'autre s'épuiser petit à petit, mais restai toujours sur mes gardes. Alors qu'il armait à nouveau son bras pour frapper, il fut violemment projeté contre une benne à ordures non loin, dans un grand fracas, et je l'entendis hurler de douleur.

Surpris, je tournai la tête, et aperçu la jeune infirmière, debout au bout de la ruelle, bras tendus dans notre direction. La paume de ses mains semblait comme givrée, et je mis quelques instants à comprendre que c'était bien à elle que je devais mon salut. Elle s'était donc débarrassée d'une manière ou d'une autre de l'infâme Brody et son complice. Mais au vu des éléments en ma possession, j'en avais maintenant une petite idée, de la manière. Et ceci expliquait évidemment son point de vue sur les mutants. Peut-être était-elle télékinésiste, peut-être s'agissait-il d'autre chose, pour l'instant je n'avais pas encore d'idée précise, même si l'aspect de ses mains m'aurait plutôt fait penser à une maitrise de la glace. mais les solutions les plus évidentes n'étaient pas tout le temps les meilleures.

La jeune femme me demanda si j'allais bien, je répondis d'un hochement de tête, le souffle court après cet exercice impromptu, et le magistral coup reçu. Je m'approchai d'elle lentement, et m'aperçut qu'un des deux autres marioles lui avait laissé un souvenir sur la joue, présageant d'un magnifique coquard le lendemain. Ce serait fort dommage, sur un si joli visage. Et difficilement explicable à ses collègues. Sans un mot, je posais ma main sur l'ecchymose en formation, et laissait agir mon don. Le sang se résorba rapidement, les muscles meurtris retrouvant leur vigueur, et en quelques instants la joue retrouva sa couleur habituelle, et je laissai retomber ma main le long de mon flanc. Me sentant fatigué, j'en déduisis que j'avais pratiquement atteint ma limite pour la soirée. Il allait falloir que je fasse attention, sinon je ne serais pas à l'abri d'un accès palustre, ce qui serait plutôt dommageable dans ce genre d'endroit.

Un gémissement se fit entendre, du côté de mon ancien adversaire. Mais du genre qui ne présageait rien de bon. Je me dirigeai vers lui, et vit qu'il était dans un bien plus sale état que je ne l'avais imaginé. Il n'avait pas eu de chance, le pauvre, il était retombé sur un tas de bouteilles entassées sauvagement, et les avait brisées dans sa chute face en avant. Cette dernière avait d'ailleurs été miraculeusement épargnée, mais on ne pouvait pas en dire autant de ses bras, particulièrement le droit. Il devoir l'avoir senti passé, car il était tombé dans les pommes.

Dégageant sa veste, j'observai les multiples coupures, et m'aperçus qu'un tesson de bouteille était entré profondément au niveau de son bras, un peu en dessous de l'épaule, et saignait abondamment. Ça, ce n'était pas bon signe. J'informais la jeune femme de l'étendue des dégâts:

"On dirait qu'il a l'artère axillaire touchée, il risque de se vider de son sang en quelques minutes si on ne fait rien."

Anticipant la question qu'elle ne manquerait pas de poser, j'y répondis d'office.

"Oui, j'ai ma sacoche médicale dans le coffre de ma voiture, mais non, nous n'avons pas le temps d'aller la chercher."

Évaluant la gravité de la plaie, je soupirai. Si j'utilisais mon don pour la faire cicatriser, j'étais bon pour un accès palustre à coup sûr. Mieux valait en avertir Hayden.

"Je vais tenter quelque chose, mais je suis à peu près certain de le finir dans un état lamentable. Non, actuellement je n'ai plus une goutte d'alcool dans le sang, si c'est ce que vous pensez. Par contre, pour les deux prochaines heures, si ce n'est plus, je vais être très malade, et avoir absolument besoin de repos. Quoi qu'il en soit, ne m'arrêtez sous aucun prétexte dans la manœuvre, sinon vous risquez d'avoir la mort de cet imbécile sur la conscience."

Ceci étant dit, je me repenchai sur l'homme inconscient, retirait d'un coup sec le tesson de verre, et appliquait mes mains sur la blessure, puis commençai à stimuler le métabolisme du mastodonte. Le résultat ne se fit pas attendre, celui-ci commença à se tordre de douleur, mais je sentais les dégâts se réparer petit à petit, aussi continuai-je sur ma lancée.

Mes yeux tournèrent rapidement au vert vif, pour finir par briller d'une lueur de même couleur. Je commençais à être pris de tremblements, me sentais brulant, et la sueur coulait sur la moindre parcelle de ma peau, mais je continuai malgré tout à soigner mon agresseur.

Finalement, exténué, je m'écroulai à ses côtés alors que j'avais terminé la cicatrisation profonde. Artère, nerf, muscle, tout y était passé, mais je me sentais incapable de réparer la peau. J'avais atteint ma limite, et n'allai pas non plus risquer ma vie pour une coupure maintenant superficielle. Il irai à l'hôpital en se réveillant, voilà tout.

Fièvre, sueurs, tremblements, j'avais là un magnifique tableau de crise paludéenne, un véritable cas d'école. Levant un regard fiévreux vers la jeune infirmière, je sortis avec difficulté les clés de ma voiture de la poche de mon blouson, et les lui tendis.

"On dirait bien que vous allez pouvoir la conduire, finalement..."

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Hayden n’avait qu’une seule solution, dévoiler son don, son pouvoir de créer et maîtriser la glace.
Ainsi, elle put facilement rendre les deux hommes inconscients, ainsi que le troisième que Liam maîtrisait déjà. Elle le projeta contre une des poubelles appartenant au bar, et l’homme à la fin de son voyage poussa un hurlement strident –certainement avait-il du se blesser quelque part à cause de la chute. Mais Hayden s’en fichait relativement, il l’avait bien cherché, si elle ne s’était pas défendue ces hommes l’auraient certainement violé… La jeune femme revint vers Liam, qui semblait assez fatigué au premier regard.

Il avait aussi réussi de son côté à se libérer de cet individu, et Hayden l’avait juste aidé pour le coup final. Elle lui demanda comment il se portait, s’il n’avait rien de cassé surtout. Il répondit juste en un hochement de tête que Hay fit à son autour pour lui montrer qu’elle avait saisi son geste. Elle lança des petits coups partout, voir si personne aux alentours ne les avaient vus. Lorsqu’elle reposa ses yeux vers Liam, elle vit que ce dernier s’était rapproché d’elle et qu’il venait de poser sa main sur son visage.
A l’endroit même où l’un des gars l’avait coupé. La jeune femme resta à fixer l’homme, attentive à ce qu’il souhaitait faire. Finalement, après quelques secondes, elle sentit que la blessure ne la piquait même plus ; elle passa même sa main dessus, et sentit que sa peau était lisse comme si rien n’était passé dessus. Réellement surprise, elle comprit qu’elle ne s’était pas trompée sur Liam, il n’était pas un homme ordinaire. Il devait avoir une sorte de pouvoir de guérison, et grâce à lui, certainement beaucoup de patients s’en sortaient vivant. La jolie brune saisit tout de suite les événements précédents lorsqu’il disait que ça n’avait pas marché sur le client de l’après-midi… Elle lui souffla un petit merci, alors que le médecin s’approchait du gars que Hay avait balancé contre la benne.

Il était tombé dans l’inconscience, et son bras était dans un mauvais état. La jeune infirmière se rapprocha, essayant de comprendre la blessure qu’il s’était faite. Verdict juste après, il avait l’artère axillaire de touchée et risquait de se vider de son sang s’ils le laissaient comme ça. Hayden s’apprêtait à lui demander s’il n’avait pas une sacoche médicale dans sa voiture mais le docteur sut anticiper la question. Hayden resta, perplexe, à regarder la scène à la troisième personne quand Liam se mit à parler.
Elle l’écouta très sérieusement, il lui expliquait comme il fonctionnait et comment la prochaine scène allait se passer. Hayden devait le laisser faire sa manœuvre, même si Liam allait souffrir pendant deux bonnes heures par la suite. Connaissant parfaitement son rôle d’infirmière, celui d’assister le médecin lorsqu’il fallait, elle comprit ce qu’il lui demandait.

- Ok, je ne vous arrêterai pas.

Dit-elle légèrement anxieuse. Elle resta alors silencieuse quand l’individu mis ses mains à l’endroit où souffrait la victime inconsciente. Hay sentit automatiquement qu’il se passait quelque chose entre les mains de Liam et la peau de l’individu. Puis tout à coup, la jeune femme vit une lumière verte, la même lumière qu’elle avait aperçue dans la chambre du patient. Il s’agissait des yeux de Liam. Hayden était face à un spectacle magnifique, elle n’y croyait pas ses yeux. Après un bon bout de temps, le jeune médecin tomba sur le côté, parsemé de tremblements. L’infirmière qui n’avait pas bougé depuis, vint rapidement vers Liam, ce dernier lui donnant les clés de sa voiture, lui lançant entre temps une dernière petite touche d’humour malgré l’état dans lequel il était.

- Oui, on dirait bien ! Attendez, je vais vous aider.

Dit-elle en prenant les clés et les fourrant dans son sac. Elle s’accroupit et aida Liam à se lever, mettant le bras de ce dernier sur son épaule. Elle l’emmena sans se retourner vers l’endroit où il avait garé la voiture. La jeune femme ne faisait pas attention aux alentours, même s’il faisait nuit noire à présent. Elle reprit les clés, ouvrit la bagnole et aida Liam à s’installer sur le fauteuil. Son état lui faisait peur, elle avait peur qu’il ne tienne pas… Elle se dépêcha de monter dans le côté droit de la voiture puis mit le contact.

- Je vais vous emmener chez moi.

Dit-elle d’un ton sérieux. Rapidement, elle roula en direction de chez elle. Et oui, elle ne connaissait pas où habitait l’homme et puis, il fallait vraiment qu’il s’allonge et se repose. Durant le trajet, elle lâcha un moment la main gauche du volant pour la poser sur le front du jeune homme. Elle profita de cette occasion pour refroidir sa main, servant de glaçon pour faire légèrement baisser la température.

- Vous avez vraiment un don exceptionnel.

Se permit-elle te dire pendant qu'elle regardait la route, concentrée.

Invité

Je ne m'y ferai jamais. J'avais beau l'avoir déjà expérimenté régulièrement, j'étais toujours surpris par l'intensité du paludisme qui me ravageait à chaque fois que j'utilisais un peu trop mon don. Et cette fois-ci ne faisait pas exception. J'avais beau savoir pertinemment que j'y survivrai, je ne m'y habituais pas pour autant.

Soutenu par la jeune infirmière, je me traînai laborieusement en direction de ma voiture. La fièvre me faisait voir trouble, ce qui n'était pas des plus pratiques... Le temps qu'elle ouvre la voiture, je m'appuyais sur le coffre de la Chrysler, chancelant, et manquai tomber plus d'une fois, mes jambes ne me portant quasiment plus.

Avec l'aide d'Hayden, je m'installai sur le siège passager, et pus finalement me laisser aller un peu, je me sentais particulièrement faible, et le simple trajet jusqu'à l'automobile m'avait semblé durer une éternité. Elle m'annonça qu'elle comptait m'emmener chez elle afin que je me repose, et ne m'y opposai pas. D'une part, parce que j'étais exténué, et que chaque parole me coûtait. D'autre part, parce que plus le trajet serait court, plus vite je pourrais me reposer. Elle semblait un peu inquiète, aussi tentai-le de la rassurer.

"Je ne vais pas mourir, hein. C'est juste temporaire. D'ailleurs, on peut dire que je commence à bien connaître ça..."

Bon, d'accord, c'est pas parce que je connais bien cet accès palustre que je m'y suis habitué pour autant. Mais si ça peut la rassurer... Perdu dans mes pensées, le regard dans le vague, je sens une main se poser sur mon front. Mais celle-ci est particulièrement froide, j'ai l'impression d'avoir un glaçon sur la tête. Ça me fait un bien fou, et me permet de reprendre un peu mes esprits, alors que je commençais presque à délirer. Et ça confirme ce que je pensais, la mutation de la jeune femme lui permet bien de manipuler la glace. Sa remarque suivante me fait esquisser un sourire:

"Vous avez vraiment un don exceptionnel.

- Certes, il a ses avantages, mais les inconvénients ne sont pas négligeables... Ce qui est plus surprenant, c'est que ce que je ressens actuellement n'a rien à voir avec lui, au départ, comme si la Nature avait ressenti le besoin de me brider un peu plus... Et je dois avouer que le votre ne démérite pas moins... C'est encore loin, chez vous ?

Je me sentais exténué, et avait hâte de pouvoir m'allonger un peu, et me laisser aller dans un sommeil réparateur. J'étais d'ailleurs près de m'endormir, dans la voiture, et luttais désespérément afin de garder les yeux ouverts. Si je m'assoupissais maintenant, je risquai de ne pas me réveiller avant que la crise soit passée, et aussi confortable que soient les sièges de ma voiture, je préférai l'éviter, dans la mesure du possible...

Invité

Suite chez moi

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