Pemiers produits pour Ampère [Ampère] [terminé]

Spoiler:

La moto filait rapidement entre les immeubles de New York, slalomant rapidement entre les véhicules et évitant avec aisance les files de voitures interminables. Aux commandes, Louise la menait d’une poigne solide, jouant sans retenue avec l’accélérateur pour ne pas être en retard à son rendez-vous. Son but, rejoindre un petit garage de New York, pour rencontrer son futur fournisseur, avec qui elle avait pris contact quelques jours plus tôt. Elle n’avait pas eu à attendre, l’homme avait semblé tout de suite disponible, et c'était tout aussi bien. Elle avait entendu parler de ce type grâce aux nombreux contacts qu’elle commençait à avoir autour d’elle. Voilà plusieurs mois qu’elle se trouvait à New York, et peu à peu, elle tissait sa toile de réseaux et d’indics. L’un d’entre eux lui avait parlé de cet individu, Louis Mac Cavaugh, connu pour vendre le genre de choses qu’on ne trouvait pas au supermarché du coin. La Confrérie possédait du matériel intéressant, notamment au vu des dernières négociations avec Maximilien Fray mais à l’écoute des produits dont disposait l’inconnu, Louise avait tout de suite été séduite. Elle avait besoin de matériel avant de partir pour Bagdad afin de remplir la mission dont Papy Métal l’avait chargée...Infiltration et meurtre, tels étaient ses deux objectifs principaux. Et malgré ses pouvoirs et ses fouets, elle s’était dit que quelques gadgets et autres lui seraient bien utiles.

Arrivant à destination, elle entreprit de ralentir et passa dans la cour située derrière le garage avec quelques minutes d’avance sur l’heure convenue. Louise avait quelques défauts notables mais elle mettait un point d’honneur à arriver dans les temps...Même si cela impliquait sauter les règles du code de la route instaurés par ces fichus humains...Après tout, au vu de toutes les activités illégales qu’elle exerçait, elle n’était plus à un petit excès de vitesse près. Garant sa moto sur un côté, elle eut un sourire de satisfaction en apercevant celui qui semblait être son contact. Elle descendit et ôta son casque, révélant la lourde masse de cheveux bruns foncés parsemés de mèches vertes qui lui tombèrent sur les épaules. Toute de cuir vêtue, d’imposantes bottes noires au pied, et ses gants spéciaux aux mains, la demoiselle s’avança en direction de l’homme d’une démarche sûre et élégante. Sur son visage, pas le moindre signe de nervosité, juste une excitation contenue et maitrisée, qui indiquait clairement qu’elle était avide de commencer l’échange. Son argent était dans sa poche, Magnéto lui avait fait une avance généreuse pour subvenir aux besoins de sa mission. Une grosse partie était destinée à l’achat du billet d’avion, le reste demeurait à son bon vouloir...Et elle savait déjà ce qu’elle voulait.

A présent, elle arrivait à hauteur de l’homme, caché derrière une paire de lunettes de soleil. Louise ne s’arrêta pas à son teint palot et à ses cheveux presque écarlates, elle tendit la main directement en direction de son interlocuteur et l’aborda d’une voix calme.

« Louis Mac Cavaugh? »

Ravie et souriante, Louise attrapa le sac que lui tendait l'homme et l'ouvrit pour en inspecter le contenu. Après tout, dans la jungle urbaine de New York, où la corruption flirtait admirablement avec l'escroquerie, les stratagèmes et les impostures, on n'était jamais sûrs de rien. Dans le petit sac, un simple coup d'œil lui suffit pour repérer le gel refroidissant, l'acide et la mousse gonflante...Parfait, c'était tout simplement parfait, elle avait désormais en son pouvoir tout ce qui lui fallait pour partir en mission...Dans tous les sens du terme. Pleinement satisfaite, Ampère referma le sac, puis se retourna vers son fournisseur.

« C'est parfait, j'embarque le tout. »

C'était à son tour de remplir sa part du contrat. De la poche de son blouson, elle sortit une enveloppe remplie de billets de banque. La somme convenue, en petites coupures. Inutiles de laisser des traces de cette entrevue illégale sur le quelconque ordinateur d’une banque ordinaire, il existait toujours le risque que quelqu’un peu scrupuleux remonte jusqu’à eux. Rien de tel qu'un bon échange au noir pour effacer ses traces et éviter tout souci avec les autorités...

Près d'elle, l'homme conclut leur entrevue avec politesse et avec ce qui ressemble à une volonté de garder le contact pour de futurs échanges...Louise n'est certes pas contre, les produits que vend cet homme sont on ne peut plus intéressants. Peut-être que plus tard elle se laissera tenter par des boosters ou des armes moins conventionnelles...Seulement l'avenir le dira. Pour l'instant, elle doit prendre congé de l'homme et rentrer rapidement à la Confrérie. Pas envie de rester dans le coin surtout, quand tant d'yeux et d'oreilles indiscrètes peuvent espionner leur conversation. Louise sourit et se prépare à retourner à sa moto, et elle lance à son interlocuteur d'un ton malicieux, teinté d'un soupçon d'amusement:

« Merci pour tout, je ne doute pas que nous nous reverrons, Mr Mac Cavaugh... »