Un rituel comme un autre (libre)

Comme à chaque 29 février, Angela avait décidé d'aller dans un bar. Le but suprême de cette quête étant de ne pas oublier en quoi cela consistait.

Dès l'instant où elle entra dans le bar, les regards se tournèrent vers elle avec rapidité. Des regards brutaux, virils, dénués de tout forme de peur. Des durs à cuirs, c'est tout ce qu'il y avait dans ce bar.

Mais il en fallait bien plus pour l'impressionner. Elle continua ainsi d'avancer, d'un pas sur et décidé, jusqu'au comptoir où elle lança:

"Salut Dwight, comme d'habitude."

Les hommes assis rirent durant à peu près une vingt-septaine de secondes. Suite à cela, l'un deux répondit:

"Je m'appelle pas Dwight, et t'es pas une habituée des lieux.
-Ah... euh... je croyais que tout les barmans s'appelaient Dwight. Bon bah... mmm... une vodka orange, sans la vodka."

Elle eut un rire léger, comme gêné. Son assurance l'avait quitté si rapidement qu'elle n'avait pas eu le temps de l'anticiper.

"Un jus d'orange bien frais pour la demoiselle."

Quelques rires s'ensuivirent. Des rires moitié conviviaux moitié moqueurs. Les hommes du bar lui avaient parus dans un premier temps comme des machos sexistes, et à vrai dire, ce sentiment ne s'était pas totalement volatilisé. Mais au fond, Angela était persuadé qu'il pouvait tous être de gros nounours au cœur tendre.

En attendant sa consommation, elle décida de participer à un jeu de fléchettes. Ce jeu peut s'avérer être un réel danger. D'autant plus qu'Angela est une tireur d'élite si qualifié qu'elle parviendrait à toucher Oliver Twist à travers l'écran plasma de la maison de correction d'à côté. Rien à voir avec un quelconque don, juste de la simple inaptitude.

Elle s'apprête déjà à lancer, alors qu'elle est persuadé qu'elle pourrait planter la plus rouillé des fléchettes dans la jugulaire d'un pauvre consommateur primaire non vacciné contre le tétanos et trop prétentieux pour aller faire des examens sanguins. Acte qui entrainerait indubitablement la mort de la victime.

Mais ce n'est pas la seule chose qu'elle est capable de faire. Plus difficilement, ou peut-être pas, la fléchette pourrait rencontrer dans sa trajectoire une cigarette allumée. Suite à cela, la fléchette entrainerait avec elle la cigarette et serait détourner en direction d'une bouteille de gaz. Celle-ci serait bousculée par le projectile, et mal fermée, elle s'ouvrirait au contact du sol. Le contenu déversé finirait par atteindre la flammèche de la cigarette et une explosion dévastatrice aurait lieu dans le bar ce 29 février. Et le plus malheureux dans tout cela, c'est qu'Angela ne pourra jamais savoir si les hommes du bar étaient des machos sexiste ou des ours mal léchés.

Cela ne l'empêche pas de lancer sa première fléchette, car elle est décidé à s'amuser. Elle aurait au moins pu avertir la population de New York, qui se serait empressé de s'agglutiner devant la cible, seul lieu encore sur lorsqu'Angela la vise.

Jazz entrant dans le bar, avait vite reconnu se genre d'endroit, du genre sombre et humide avec une légère odeur de désinfectant se mélangeant à celle de l'alcool et de la cigarette. Le genre d'endroit qui ne convient pas à qui ne sait pas se défendre. Puis, il remarqua la jeune femme en face du jeu de fléchette qui n’était visiblement pas à sa place dans cet environnement malsain. En la voyant lancé son fléchette de façon étonnamment précise, Jazz s'élança et attrapa le fléchette avant qu'il n'atteigne ça cible. Il s'approcha de la jeune femme avec un sourire jovial et lui dit :

- C'est moi ou on dirait que tu t'es perdu ?

Angela se mit à applaudir, regardant les spectateurs avec une expression de respect à l'égard de l'homme qui avait intercepté sa fléchette.

"Vous êtes... vif ! Bravo ! Et non, je ne pense pas m'être perdu, à moins bien sur que nous soyons dans une épicerie cambodgienne... Chose dont je doute."

Elle lui offrit son plus beau sourire. Peut-être pas le plus beau, mais au moins le plus moqueur.

"Maintenant, si vous avez finit d'étaler vos talents aussi athlétique que le marathon annuel du club du troisième âge, veuillez vous décalez, il serait malheureux qu'un de mes projectile vous porte atteinte..."

Quelques uns des hommes se mirent à rire. L'imbécile incongru qui avait osé vouloir se distinguer des autres par une série d'actes asymétriques était à l'instant en train de se faire ridiculiser devant ses charmants camarades.

Angela se concentra et envoya sa flèche. Après un interminable parcours, elle vint se planter dans la main d'un homme qui jouait au flipper quelques mètres plus loin. Elle était décidément vraiment nul à ce jeu.

"Mais dites-moi vous là... Oui vous..."

Elle pointait avec force l'homme qui avait intercepté sa fléchette, mais celui-ci semblait avoir été inapte à intercepter le message.

"Vous pouvez peut-être me montrer comment vous lancez nan ? Savez vous faire autre chose que rattraper des flèches en vol ? À mon avis c'est une spécialisation choisit à la naissance, je me trompe ? Tous les lobes de votre cerveau son agencés pour permettre la réussite d'une seule et unique action. Des messages cérébraux sont envoyés sans cesse pour que vous "rattrapiez la fléfléches"... Allez, montrez moi ce que votre cerveau est capable de faire, car j'en est pas vu la couleur jusqu'à maintenant..."

[C'est un peu provocateur, mais bon, au moins y'a de quoi lire...]

Drake eut un petit sourire en coin en entendant les moqueries de la jeune femme décidément très sure d'elle. Il aimait ce style de réplique, son style de réplique. Il regarda la jeune femme dans les yeux et relança la fléchette en sa direction pour courir un sprint et la rattrapé avant qu'elle ne l'atteigne au visage. Il se trouvais maintenant derrière elle, le bras de la main tenant la fléchette tendu par dessus l'épaule de celle-ci, il se pencha afin de mettre son visage à côté du sien.

- Malheureusement je crois que tu as bien raison, je suis bon qu'a attrapé des fléfléches, par contre je suis le plus qualifié pour le faire. Et toi, t'es bonne qu'a lancé des piques ou t'as un talent quelconque ?