Inscription d'Allan Bogglemann

~ Fiche d'inscription ~

~ Laissez moi vous guider jusqu'au pays des rêves ! ~

Citation :

A l'attention des lecteurs,

Je vous présente mes plus sincères excuses si des longueurs viennent nuire votre bonne compréhension de ce qui va suivre ... Mais hélas, je me devais de ne pas faire l'impasse sur de nombreux points clefs dans la formation psychologique de ce personnage, depuis sa naissance jusqu'à son arrivée à New-York.

Ah, et toute ressemblance avec des personnes connues ou ayant existé serait pure coïncidence.

Et finalement, je tiens à remercier tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la conception de cette fiche. Ils sont très nombreux ! Que leurs rêves soient doux ... Hihihi ! !

Allan B.

Pouvoir : " Maîtrise des Songes "

Doté de réelles aptitudes psychiques, Allan Boggelmann est capable d’envahir l’esprit de ses victimes durant leur sommeil, maître de la Dimension des rêves, dont il peut contrôler et manipuler la substance et le contenu à volonté. Il peut piéger l’esprit de ses victimes dans leurs propres rêves. Dans le monde des rêves, Allan est virtuellement omnipotent : il peut donner forme à toutes les illusions possibles et imaginables dans le but de manipuler sa victime.

Citation :

Niveau 1 :
*Contrôle des rêves et génération de cauchemar uniquement. La cible unique doit être endormie et un contact visuel est nécessaire. Vous ne contrôlez pas le cauchemar, vous le générez uniquement.
*Il vous est impossible de générer des illusions sur les esprits éveillés.
Niveau 2 : ~ Niveau actuel ! ~
*Vous pouvez, à la manière de l’hypnose, générer des facteurs cauchemardesques (déterminer dans l’esprit de votre cible un point événementiel qui déclenchera des cauchemars). De plus, vous contrôlez les cauchemars que vous générez : vous entrez dans la dimension des rêves dont vous maîtrisez l’essence et la substance. Enfin vous maîtrisez le sommeil de vos victimes : vous pouvez les maintenir endormies ou, au contraire, les forcer à s’éveiller. Le contact visuel est toujours nécessaire.
Niveau 3 :
*Vous pouvez générer des cauchemars dans n’importe quel esprit endormi. Le contact visuel n’est plus nécessaire, dans un rayon de vingt mètre. Vous pouvez manipuler les esprits endormis que vous envahissez : ils entrent dans un état de transe somnambule et agissent dans la réalité comme ils agissent dans leur rêve que vous façonnez à votre fantaisie. La cible demeure unique.
Niveau 4 :
*Même pouvoir que précédemment, mais vous pouvez cibler plusieurs personnes sur un rayon de trente mètres.
Niveau 5 :
*Idem, cibles multiples et illusions différentes pour chaque cible sur un rayon de quarante mètres.

Sous son aspect défensif, ce pouvoir immunise Allan aux assauts psychiques d’une façon particulière : les tentatives d’intrusion trouvent plusieurs réponses en fonction de leur puissance. Si la tentative est légère, l’intrus se retrouve expulsé assez violemment sans autre forme de procès. Si la tentative est plus puissante, l’intrus se retrouve projeté à la porte de l’imaginaire torturé d’Allan : elle prend la forme d'un grand portail aux allures menaçantes. L’intrus a deux choix : repartir sans représailles, ou pénétrer à ses risques et périls (il devra trouver son chemin jusqu’au trône fictif symbole de l’esprit du Croque-mitaine : plus l’intrus maîtrise ses capacités télépathiques, plus cela sera aisé – mais n’oublions pas que le Croque-mitaine veille et qu’il ne se laissera pas faire !).


Description physique :

Un concept suffirait à décrire l’allure de ce facétieux roublard : la sournoiserie. Confiné dans une caricature de lui-même, Allan est plutôt petit (1m71), plutôt efflanqué (61 kilogrammes), et plutôt osseux (Considérons qu’il a presque la peau sur les os). Ses jambes ressemblent aux pattes nues d’une cigogne. En revanche, s’il a tout d’une cigogne, il n’a pas une seule plume ! Au contraire, ce pauvre petit déplumé est si maigre qu’un œil attentif y décèlerait là les traces d’une insuffisance nutritive permanente. Pourtant, il n’a pas l’air en mauvaise santé. Au contraire, son corps est plutôt animé d’un dynamisme peu commun. S’il ne pratique aucun sport, il est clair qu’il ne manque pas d’activités, activités qui le maintiennent en forme. Sur son visage encadré par des cheveux noirs comme la nuit cirés de reflets brunâtres, les stigmates de sa personnalité fiévreuse s’y disputent une place. Ses yeux sont bleus comme les vapeurs enivrantes d’un rêve, sa peau est pale comme les premières lueurs solaires de l’hiver, ses lèvres sont roses comme les premiers bourgeons du cerisier nouveau. D’un point de vue vestimentaire, il porte toujours des habits très communs enveloppés d’un manteau. Il porte d’ailleurs deux broches de nacre sur le revers de son col.

Signe(s) particulier(s) :

Une cicatrice plutôt remarquable sur son cou, qu’il dissimule avec une écharpe ; ses deux broches de nacre qui ne le quittent jamais ; l'intérieur de son manteau est gani de multiples poches qui lui servent à conserver toujours près de lui les instruments de ses plans diaboliques (il conserve toutes sortes de fioles, de flasques et de flacons remplis de produits somnifères, hallucinogènes, acides, basiques, toxiques ...) - ils ne les utilisent que très rarement, préférant les économiser.

Caractère, tempérament :

Sournois, astucieux, déloyal, double, fourbe, hypocrite, mesquin, traître et secret, Allan est une véritable « peau de vache ». Individualiste jusque sous les ongles, il ne considère l’existence qu’en fonction de trois critères : lui-même, survivre et s’amuser. A n’importe quel prix. Ainsi, pour réaliser ses ambitions les plus folles ou pour combler ses désirs les plus frivoles, il n’hésitera pas à mentir, à voler, à trahir, à tuer. Sans aucun scrupule, il n’est pas du genre à verser dans les concessions mondaines ou dans les frivolités cotonneuses propres aux membres de la bonne société. Plutôt asocial, il supportera la compagnie des autres s’il la juge utile, ou si elle s’avère indispensable. D’un autre côté, le réduire à un simple psychopathe fou, dément et dangereux serait trop simple. Il n’est pas fou. Son intelligence est seulement différente de l’intelligence commune, dans son fonctionnement. Ce n’est pas un génie de la logique, des mathématiques spirituelles. Mais il est très vif, très rusé, génie colossal dans sa folie. Il ne cherche jamais l’approbation générale, ni les encouragements : il n’a pas besoin des autres pour s’envoyer des fleurs. Au contraire, il a tendance à médire de tout et de tout le monde. L’assemblage de toutes ces « qualités » l’a plongé dans une sorte de paranoïa permanente : il est persuadé que le monde entier complote contre lui, tissant autour de sa personne des intrigues plus folles les unes que les autres pour chercher à le nuire. C'est peut-être pour cela qu'il ne réussit jamais ce qu'il entreprend. Délire ou vérité, il n’en a cure et applique avec brio la célèbre formule : « Quand le monde entier te persécute, tu te dois de persécuter le monde ! ».

~ A.R.C.A.D.E. Bogglemann ~

Un soir de l’automne 1988, un événement des plus curieux troubla la paisible existence de La Nouvelle-Orléans. Partout dans la ville, des groupes d’individus déguisés pour l’occasion célébraient Halloween, parcourant les rues en quête de friandises et d’épouvante bon marché. Les vampires, les sorcières, les momies, les loups-garous et les fantômes étaient indifférents à la scène peu commune qui avait pour décor le square Jackson, tout prêt de la cathédrale Saint-Louis. Une femme hideuse, aux yeux luisants comme deux cancrelats était allongée sur un banc, les jambes relevées et écartées. Déguisée en vampire particulièrement sanglant, elle hurlait comme si ses entrailles allaient jaillir hors de son corps. Entre ses jambes se tenaient un cavalier sans tête, qui ne cessait de marmonner des jurons plus grossiers les uns que les autres.

En effet, le docteur Beckett aurait préféré profiter autrement de la soirée d’Halloween. Mais ce brave gynécologue de trente sept ans n’avait su abandonner sa voisine, Margaret Bogglemann, qui avait perdu les eaux sur le tapis de son salon alors qu’ils dansaient ensemble un tango des plus sensuels. Ils avaient couru à travers le Square Jackson pour rejoindre la voiture du docteur, mais l’état de Margaret était trop avancé : elle devait accoucher sur le champ. Edward Beckett aurait souhaité la faire accoucher chez lui, dans une chambre à coucher où le confort l’aurait aidé dans sa besogne. La pauvre femme avait refusé : elle s’était assise sur un banc en tenant son énorme ventre entre ses bras. Le docteur avait couru chercher sa fille, déguisée en affreuse sorcière et le nécessaire pour préparer l’accouchement jusqu’à l’arrivée de l’ambulance que sa femme, déguisée en citrouille, s’était empressée d’appeler.

Poussant de toutes ses forces pour expulser le nouveau-né de son ventre endolori par tant d’efforts, Margaret criait comme un animal qu’on égorge. Le cavalier sans tête l’assistait et l’affreuse sorcière épongeait son front humide de sueur à l’aide d’un linge frais. La situation était critique, et le docteur avait l’abominable impression que cette grossesse coûterait la vie à l’un des deux acteurs de ce terrible drame. Il y avait bien trop de sang, bien trop de convulsions.

-Allan … Ronald …
-Quoi ? s’écria la sorcière, en approchant son visage de la face crispée par la douleur de la vampire.
-Les prénoms … les prénoms de … de mon enfant … c’est un garçon … je …
-Dîtes ? Quels prénoms avez-vous choisi ?
-Allan … Ronald … Argh …

Elle déglutit et un filet de bave coula sur son menton.

-Allan, Ronald, et ?
-… Ronald … Charles … Andrew …
-Tout ça ? s’étonna la sorcière, écarquillant ses yeux plissés grouillant de verrues.
-Oui … c’est important … pour le père …
-Le père ?
-Andrew … Dean … et … Edward …
-D’accord … Allan, Ronald, Charles, Andrew … euh …
-Dean et Edward … ! Vous avez … vous avez bien compris ?
-Oui ! répliqua la sorcière en appliquant le linge sur la bouche du vampire pour éponger la bave et l’empêcher de parler davantage.

Un quart d’heure plus tard, le jeune nouveau-né exerçait ses poumons à grand cri dans le square. L’ambulance était arrivée à temps pour sauver l’enfant, mais nul ne vint pour sauver la mère qui mourut comme elle avait vécu : prostrée, rompue, difforme. Qu’advint-il de sa dépouille mortelle ? Elle fut enterrée dans une fosse commune. Personne ne sachant rien d’elle dans le voisinage, nul ne put prévenir sa famille ni ne savait quelle était sa confession. L’enfant fut donc placé dans un orphelinat dirigé par les sœurs de la Juste Clémence, appelé « Le Clos des Hirondelles ».

~ Sa majesté des Aubépines ~

L’enfance d’Allan passa tristement, lentement, comme un songe que l’on désire oublier. Elevé parmi la myriade d’enfants de quatre à treize ans de l’orphelinat, il ne connut jamais la douceur d’un foyer aimant et protecteur. Dès son plus jeune âge, il fut confronté à l’implacable hiérarchie qui régissait le domaine du Clos des Hirondelles. Ceux qui n’avaient pas encore cinq ans, les valets, devaient loyauté et obéissance à tous les autres. Les cavaliers, qui n’avaient pas plus de sept ans, devait fidélité à leurs supérieurs mais pouvaient exiger n’importe quel service de n’importe quel valet.

Ainsi de suite, les valets servaient les cavaliers qui servaient les plus âgés, les élites : dames et rois se disputaient le pouvoir sur cette curieuse tribu enfantine. Allan était un valet très dissipé, aussi fit-il les frais de la justice tribale : la trahison se voyait puni d’une heure d’exhibition, totalement nu, dans le dortoir des filles ; le mensonge se voyait puni d’une privation temporaire de nourriture au profit d’une dame ou d’un roi ; le vol, enfin, se voyait puni d’un ostracisme temporaire dans les sanitaires insalubres du concierge.

Il avait douze ans quand il entra dans la catégorie des rois. Précoce, la puberté était devenue une compagne fidèle du jeune garçon qui observait avec une crainte passionnée les changements de son corps … et de son esprit. En effet, plutôt observateur, il remarquait que les nuits où ses rêves le tourmentaient, ses camarades de dortoir faisaient des cauchemars similaires au sien. Conscient qu’il y avait là une opportunité pour accroître son importance au sein de la communauté des Hirondelles, il décida qu’il devait exploiter ce phénomène à son profit.

Il trouva le moyen d’apaiser ses sommeils, et curieusement les cauchemars quittèrent les songes enfantins de ses camarades. Fort de ses nouveaux pouvoirs, il rassembla ses camarades dans le réfectoire et fit une proposition à ses camarades. Si, durant la nuit suivante, tous faisaient des cauchemars, ils devraient le nommer Roi suprême des Hirondelle et lui accorder tous les pouvoirs sur tout le monde, car lui seul avait le pouvoir de dissiper ces cauchemars. Se riant de lui, ses camarades acceptèrent le pari qu’ils étaient sûrs de gagner.

Trois jours plus tard, Allan était le roi des Hirondelles. Ses camarades cédaient à tous ses caprices pour qu’il les protégeât d’un sommeil torturé. Sa première action fut de renommer la tribu. Jugeant le patronyme des « Hirondelles » bien trop insipide pour quelqu’un de sa condition, il choisit de renommer sa tribu le royaume des aubépines, plante aux vertus bénéfiques pour le sommeil. Sa deuxième et dernière action en tant que Majesté des Aubépines fut de planifier l’emprisonnement des Sœurs de la Bonne Espérance dans le réfectoire de l’établissement où tous les enfants de l’orphelinat suivaient leur scolarité pour pouvoir s’enfuir et partir à la conquête du monde.

Mais alors qu’il polissait ses plans avec l’aide de ses amis, ou plutôt de ses sujets, la Mère Supérieure du couvent de la Juste Clémence le fit appeler. Curieusement, Allan savait que quelque chose de très irritable allait perturber ses plans.

Quand il arriva dans le bureau de la Mère Supérieure, Allan réfléchissait à toute vitesse. Les adultes avaient découverts ses projets et prévoyaient de le punir si sévèrement qu’il n’oserait jamais plus tenter quoique ce soit de si grandiose. Allan n’allait pas les laisser faire. Les adultes n’auraient jamais raison de ses projets révolutionnaires ! Il fallait trouver une issue pour échapper à ces comploteurs, à ces intrigants. Il pourrait se jeter par la fenêtre. Ou se cacher dans l’armoire et leur sauter dessus pour fuir quand ils l’ouvriraient … Quand il pénétra dans le bureau, sœur Josiane l’accueillit avec un sourire que le jeune garçon jugea des plus suspects.

- Ah, mon petit … Je crois bien que le Seigneur te récompense, aujourd’hui ... Je vais te laisser discuter avec ces messieurs. Si vous avez besoin de moi, ajouta-t-elle à l’attention des visiteurs, je serai sur la terrasse.

Elle sortit par la baie vitrée entrouverte. Allan, après s’être assis sur le divan, faisait face à deux personnages qu’il n’avait jamais vus. Le premier était un jeune homme plus âgé que lui, vêtu d’une façon très classique. Il portait des lunettes aux reflets étrangement rougeâtres. Le deuxième était encore plus curieux. Il s’agissait d’un vieil homme chauve vêtu d’un complet bleu et d’une cravate. Il souriait paisiblement et ses yeux grisâtres étaient posés sur le jeune garçon. Il semblait confortablement assis dans son fauteuil roulant.

- Bonjour, Allan. Je suis le professeur Charles Xavier. Voici Scott Summers.
- Enchanté, répliqua aussitôt Allan avec un dédain évident.
- De même. Avant toute chose, laisse-moi me présenter. Je suis le directeur d’un institut scolaire pour les élèves surdoués tels que toi.
- Pourquoi dîtes-vous que je suis un surdoué ? A part en danse et en …
- Tu as raison. Je me suis mal exprimé. Alors, disons que tu possèdes certaines capacités qui font de toi le candidat idéal pour entrer dans mon institut. Tu es un mutant, Allan. Tu as des capacités particulières qui te distinguent des autres. Des capacités … anormales, qui te donnent certains pouvoirs que tu dois apprendre à contrôler …

Les yeux d’Allan pétillèrent de curiosité. Il n’écoutait plus ce que disait le vieillard qui avait tout de même susciter son intérêt. Ainsi, il n’était pas le seul à disposer de pouvoirs anormaux ? Mais alors, il existait sans doute des individus plus aptes, plus puissants que lui ?

- … car les erreurs sont courantes, quand on est inexpérimenté …
- Inexpérimenté ? Vous croyez que je suis nul ?

Le jeune homme qui accompagnait le professeur Xavier eut un sourire niais qui n’échappa guère au jeune enfant. Allan posa sur lui un regard coloré de mépris, avant de retourner son attention vers le vieil homme.

- Vous dîtes que vous êtes … comme moi … Vous pouvez le prouver ?

Charles Xavier inclina la tête, légèrement amusé par la situation.

« Scott Summers ne pourra te faire de démonstration ici. Mais je pense que la mienne devrait suffire ? »

Après un court instant, Allan recula fébrilement dans son fauteuil. Il avait bien entendu les paroles du professeur Xavier, mais il n’avait pas vu ses lèvres bouger d’un iota.

- Comment pouvez-vous faire ça ?
« Avec un peu de pratique … »
- Et moi, j’y arriverai aussi ?
- Je ne pense pas. Tu sais, les pouvoirs diffèrent d’un individu à l’autre. Certains sont capables de déplacer les objets par la pensée, d’autres peuvent voler. Mais toi …
- Moi, je déclenche des cauchemars ! coupa Allan avec fierté.
- Entre autres, mais …
- Vous, vous pouvez pénétrer dans ma tête ?
- Je peux en effet lire dans l’esprit des personnes qui m’entourent.
- Et si je ne veux pas ?
- Eh bien, sache que j’évite de pénétrer certains domaines sans une autorisation, répondit Charles avec patience, quelque peu intrigué par le comportement du garçon.
- Mais si vous me forcez ?
- Pourquoi poses-tu toutes ces questions ?
- Je veux savoir. Je veux savoir si je peux empêcher quelqu’un d’entrer dans ma tête.
- Eh bien, pour le savoir, il faudrait étudier l’ampleur de tes pouvoirs et de ta mutation … Et comme tes pouvoirs sont d’une nature psychique, quelques séances de télépathie me permettront …
- De télépa-quoi ?
- La télépathie. C’est ce qui me permet de lire dans l’esprit des personnes, ce qui me permet de communiquer avec toi par la pensée.
- C’est ce qui vous permet d’entrer dans ma tête ? s’écria Allan en se levant d’un bond.
- Oui, mais …
- Que se passe-t-il ? interrompit Sœur Josiane, alertée par les éclats de voix qu’elle venait d’entendre.
- Madame, je …
- Ces messieurs veulent entrer dans ma tête pour me contrôler ! Je le savais ! Mais je ne les laisserai pas faire ! Personne n’entrera dans ma tête, personne !

Très brusquement, Allan bouscula la mère supérieure qui tomba à la renverse, entraînant le professeur Charles Xavier dans sa chute. Scott Summers s’élança à sa suite pour le rattraper, mais Allan fut plus rapide. Il fit tomber derrière lui une table basse avant de s’échapper par l’ouverture de la baie vitrée. Scott Summers trébucha contre la table alors que le jeune garçon disparaissait dans le jardin de l’orphelinat. Quelques instants plus tard, il franchissait pour la dernière fois les grilles du Clos des Hirondelles, Roi exilé des Aubépines.

Courant dans les rues ensoleillées de La Nouvelle-Orléans, Allan était très fier de lui. Il avait échappé au complot qui le menaçait depuis toujours, il avait échappé à ce méchant télépathe et à ses pouvoirs si puissants. Mais il savait que ce n’était que partie remise. Bientôt, les armées de ce maudit Charles Xavier seraient à ses trousses, prêtes à pénétrer son esprit pour le contrôler. Il ne les laisserait pas faire. Il courut longtemps, puis marcha quelques heures, errant sans but réel. La faim déchirait son ventre qui émettait des sons qu’il n’aurait jamais cru possible.

Il trouva une petite esplanade à l’ombre, garnie de bancs et de tables de pique-nique. Il s’y installa et s’y endormit. C’est une vieille femme aux airs candides mais fatigués qui l’éveilla. Elle lui demanda ce qu’il faisait tout seul ici à une heure si tardive, endormi. Il lui raconta son histoire, légèrement modifiée. Les sœurs de la Juste Clémence avaient, selon lui, tenté de le placer de force dans un institut spécialisé contre sa volonté. Horrifiée par le récit de l’enfant, la vieille dame se présenta à lui.

- Je suis Martha Hoggets, de l’Aide Sociale à l’Enfance (équivalent français du Child Protection Service). Ne t’inquiète pas, nous allons te prendre en charge. Veux-tu bien venir avec moi ? Je dois me rendre à notre bureau général, à Kenner. Là-bas, nous nous occuperons de toi.

Voyant là une belle opportunité de s’éloigner d’une ville où les sbires de Xavier étaient peut-être cachés prêts à l’attraper, Allan accepta sans se faire prier. Dans les jours qui suivirent, son cas fut traité auprès des services sociaux. Il ne pouvait rester dans l’orphelinat où il ne réussirait plus à s’intégrer normalement, il serait donc confier à une famille de substitution jusqu’à sa majorité.

C’est ainsi qu’Allan Bogglemann devint le deuxième fils de la famille Marshall. James et Susan Marshall était un couple d’agriculteur vivant avec leur unique fils de treize ans, Valentin, dans une ferme proche de Bâton-Rouge. Se sentant à l’abri dans ce nouveau foyer des plus chaleureux, Allan s’intégra très rapidement à sa nouvelle famille. Il devint très rapidement l’équivalent d’un frère pour Valentin.

Ils s’aimaient énormément et avaient constamment besoin l’un de l’autre. Ils étaient tous les deux d’excellents élèves, ils aidaient consciencieusement les adultes aux travaux des champs, et partageaient une même passion : les jouets. Plus tard, Valentin souhaitait créer son propre Parc d’Attraction, et Allan voulait devenir le plus célèbre des marchands de jouets du monde. En fait, ils partageaient tout. Valentin était la seule autre personne à savoir tout de la nature mutante de son « frère ».

Un soir, Valentin amena son jeune « frère » jusqu’au sommet d’une colline où ils allaient régulièrement pour observer les étoiles et refaire le monde à leur façon. Ils avaient chacun dix-huit et dix-neuf ans. Mais ce soir-là, Allan avait conscience que Valentin était préoccupé. Il ne fut donc pas surpris quand celui-ci prit la parole, alors qu’une étoile traversait la constellation de Persée.

- Allan … je dois te dire quelque chose …
- Quoi donc ? répondit machinalement Allan tout en gardant les yeux rivés vers le ciel.
- Je … je crois que je suis un mutant, moi aussi …
- Ah oui ? répondit Allan, soudain très intéressé.
- Oui … regarde …

Allan posa ses yeux sur les mains de Valentin. Celui-ci les étendit au dessus du sol et quelques instants plus tard, les petits cailloux s’élevèrent dans les airs, tourbillonnant à la manière d’un satellite autour de son orbite. Allan était captivé par ce spectacle, alors que Valentin riait de bon cœur.

- Ca s’appelle la télékinésie, je crois … Tu penses que je pourrai soulever les ballots de paille, un jour ?
- Je veux ce pouvoir.
- Quoi ?
- Je veux ce pouvoir !
- Mais qu’est-ce que tu dis ? T’es vraiment bizarre, tout à coup …
- Tais-toi ! TAIS-TOI !

Sans préavis, Allan se rua sur Valentin. Ils basculèrent dans l’herbe et roulèrent péniblement sur le versant de la colline.

- Mais arrête ! s’écriait le plus âgé qui ne comprenait pas la réaction de celui qu’il considérait comme son frère.
- Tais-toi ! Tu es l’un des leurs ! Encore eux ! Encore eux ! Mais pourquoi toi ? Pourquoi toi ! Je t’aimais ! Je te croyais sincère, je te pensais mon frère !

Pris d’une rage monstre, Allan avait saisi entre ses deux mains serrées la gorge de Valentin. Insensible aux suppliques silencieuses de son « frère », il serrait toujours davantage. Quand il sentit que Valentin ne luttait plus, il se redressa, soudainement inquiet. Il secoua son frère assez violemment avant de se relever. L’avait-il tué ? Apparemment non, puisqu’il respirait toujours. Il n’était probablement qu’inconscient.

Allan resta immobile quelques instants, perdus dans ses pensées. Quelques minutes plus tard, Valentin s’éveilla. Sans échanger un mot, ils rentrèrent chez eux.

Allan n’adressa jamais plus la parole à son frère. Accusant une crise tardive d’adolescence, James et Susan Marshall n’y firent guère attention. Mais leur fils, Valentin, en fut très perturbé. Il essaya longtemps de discuter avec son « frère », de lui expliquer qu’il lui pardonnait et qu’il ne supportait plus de ne plus lui parler comme avant.

Parallèlement, sa santé se détériora. Il ne dormait plus ou trop peu, et les rares nuits de sommeil étaient envahies de cauchemars effroyables, épuisants. Les médecins ne surent jamais les causes de tels troubles du sommeil. Valentin savait, mais préférait se taire. Il préférait taire que celui qu’il aimait plus qu’un frère cherchait à le tuer progressivement, à se venger d’un affront qu’il ne comprenait pas.

Une nuit, Valentin décida qu’il était temps de résoudre les problèmes qui gangrénaient leur vie. Il se rendit dans la chambre de son « frère » et entreprit de discuter de force avec lui.

- Je ne veux plus te parler.
- Pourquoi ? Ca va faire des mois et … et tu me manques !
- Tu n’as qu’à faire joujou avec ton pouvoir, ça te distraira !
- Oh, vas … tu n’es pas toujours jaloux quand même ?
- Jaloux, moi ? Jamais !
- Bah alors ? Pourquoi es-tu comme ça !?
- Ce ne sont pas tes affaires.
- Mais si … je sais bien que quelque chose te tracasse … si ce n’est pas l’histoire de la colline, qu’est-ce que c’est ? Tu sais bien que tu peux tout me dire ! dit Valentin qui commençait à s’énerver.
- Arrête !
- Non !

Comme il avait dit cela, plusieurs livres tombèrent des étagères sur lesquelles ils sommeillaient tranquillement avant d’être dérangés. Valentin ne maîtrisait pas toujours son pouvoir, et ce genre de chose arrivait généralement quand il éprouvait de fortes émotions.

- Sors de ma chambre.
- Non ! Pas avant que tu ne m’ais dit …
- Très bien, je vais te le dire. Je ne t’aime pas. Tu n’es pas mon frère, je n’ai pas de famille, je suis seul. Seul face à un monde qui s’acharne sur moi et qui veut m’empêcher de réaliser mes rêves ...
- Mais tu délires, mon pauvre !
- Pas du tout ! Tu es comme eux ! Tu me mens tout le temps ! Tout comme tu as menti à Jessica …
- Tais-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !
- Tu crois ? Tu crois que je ne sais pas ce que tu lui as dit sur moi pour qu’elle ne m’accompagne pas à la fête de …
- Assez, j’en ai marre. Je retourne me coucher !
- Ah ! Tu vois, tu es pathétique. Tu n’assumes jamais tes actes !
- Arrête ! ARRETE !

Aussitôt, le vase qui se trouvait sur la table de chevet d’Allan se brisa en mille morceaux. Deux d’entre eux se fichèrent profondément dans la gorge du jeune maître des rêves.

-Oh, non ! Allan ! Seigneur … Maman, Papa ! Venez vite …

Allan n’entendit plus rien. Il avait perdu conscience.




Les années ont passé, lentes et maussades, depuis ce tragique événement. Allan n’en garderait, pour toute séquelle visible, qu’une cicatrice remarquable sur sa nuque. Mais les blessures de son âme ne se refermeraient jamais. Les deux frères furent séparés peu après, sans jamais avoir renoué le dialogue. Valentin partit étudier la médecine et Allan partit poursuivre ses études de biochimie. Il devint très rapidement un expert dans la manipulation des substances hallucinogènes, narcoleptiques et stupéfiantes. Son diplôme en poche, il entreprit des études de pharmacie avec un petit job dans une obscure ville de la Louisiane. Mais il abandonna rapidement ce poste qu’il jugeait trop exposé à la menace qui pesait sur lui.


Actuellement, il vit à New-York, prêt à construire quelque plan machiavélique pour venir à bout des conspirateurs qui se cachent un peu partout, prêt à lui nuire. Il est étudiant, comme toujours, et vit dans la réserve du commerce où il travaille pour payer ses études. C'est un endroit sûr, car improbable. Travaillant le jour, il dort très peu, préférant s'évader la nuit dans les rêves d'autrui, devenant ainsi le Croque-Mitaine, ou encore le Chat noir, divers formes qu'il prend pour se manifester aux autres durant leur sommeil. Il a le secret désir de conquérir le monde, mais toutes ses tentatives semblent vouer à l'échec. Ignorant tout de sa famille, et n'ayant rien reçu de l'héritage de sa mère, qui de toute façon était pauvre comme un pou sur un crâne chauve, il vit assez péniblement. Il songe souvent à l'opportunité qu'il a manqué de s'améliorer en refusant la proposition que Charles Xavier lui avait faite alors qu'il n'était qu'une enfant.

Mais rassurez-vous. Ce fou furieux a plus d'un tour dans son sac !

Citation :

Personne sur l'avatar : Nicolas Bemberg
Age dans la vraie vie : 19 ans
Expérience en RP : Quelques mois
Double compte : Oui – Sven Jorgensen
Votre personnage est-il issu du Comics (ou des films) X-men : Inspiré des personnages : Arcade - Cauchemar

Je certifie avoir lu et j'accepte le règlement. Je m'engage a écrire toujours au minimum 5 lignes complètes dans chacun de mes messages en Role Play. [Alexandre]

Spoiler:

Bienvenue ô très cher Allan ! (re-bienvenue dans ta maison Sven, il est super ce nouveau personnage ! Tu étais drôlement inspiré.)

Oh, prenez le temps qu'il vous faut pour modérer cette petite broutille (J'insiste sur le "petite" xD)

Quant à la chanson, c'est "Musix Box" du groupe Thrice. Il est assez peu connu, comparé à d'autres grandes stars du genre, mais j'aime assez le contraste sobriété/profondeur qui anime toutes leurs chansons, et particulièrement celle-ci.

Et si j'ai choisi c'est musique, c'est parce que c'est une berceuse ... assez particulière (^^).

En tout cas, merci à vous =).

Le forum va se retrouver envahi par les psychopathes... bienvenue quand même ^^ Enfin rebienvenue quoi

Doublement merci =)

Merci

A l'attention des lecteurs > Je me suis permis une petite édition concernant quelques vilaines fautes d'orthographes qui, à mon insu, s'étaient infiltrées çà et là ><.