LONDRES Phase 4...J+2

Sujet: LONDRES Phase 4...J+2 Mar 23 Mar 2010 - 16:44

Spoiler:

Le chômage.
Garry Spencer n'y aurait jamais cru à son âge, cette réalité n’était pourtant pas la sienne. Il avait une bonne situation hier, ca lui avait prit un temps fou, mais il y était parvenu à force de coups bas et de tractations inavouable. TIMERS l'avait recruté tôt et son génie informatique avait été utilisé à bon escient. Talent...trop sans doute, lorsqu’on sait se montrer habile dans un domaine et que ce domaine peut s’avérer lucratif, très vite, on s’expose à attirer le regard de certaines institutions assez avides. Au premier abord, TIMERS ne semblait pas de celles-ci. Seulement l’organisation qui avait pignon sur rue s’était offert une section « plus particulière » nommée « Projet Gamma ». On lui avait demandé de prendre des "chemins détournés" une fois..puis deux...puis l'engrenage jusqu’à ce qu’il soit recruté pour le projet. Il ne répondait plus depuis 2 ans qu'à monsieur Kain, Jarvis Kain qui lui même répondait à la boss...mais dans son domaine la boss s'appelait Zeta, jamais de nom, toujours des lettres grecques et tout ca pour un foutu délire, une chimère de plus. Des noms de codes, des "opés noires", des infiltrations, des fiches-data, des « procédures », il avait vite été mis au parfum. C’était comme ca que ca devait se passer.

Il était rapidement devenu le levier à actionner chez le service des renseignements de TIMERS...enfin, des renseignements, plutôt des fichiers dit "douteux"...Le salaire était haut, la coke et les filles pleuvaient, c'était la belle vie, que demander plus ? Et bien « plus » comme toujours et à chaque fois, on le lui donnait.

Et puis....

Et puis il avait fallu que Zeta mette la main sur l'Alpha. C'était lui qui avait approché le contact de New York, 1 an d'enquête ! Enfin un sacré succès !
C'était lui qui avait choppé toutes les infos sur sa greluche. Il méritait un « golden parachute » pour tout ca, non ? Ou alors un petit extra ?
Et bien : nada ! La suite, on la connaissais hein, un beau merdier..Zeta avait perdu les pédales et Alpha était complètement cinglé…la cata ! Tout s’était écroulé, le projet, le secret, les agents et lui avec…sans indemnités bien sur..
enfin, il aurait peut-être était fort imprudent d’en demander, l’exil était préférable pour l’heure.

Ok… ca ressemblait à une fuite mais il avait un joker...une jolie clé USB remplit de données sur un paquet de trucs...notamment le passé d'Alpha et les infos glanées sur 5 ans de boulot. Il y avait bien un ou deux groupes de golios à New York que ca pouvait peut être intéressé, et ce genre d’information pouvait sans doute se négocier un joli petit paquet. Des mutants pas trop catholiques, il parait que ca courent les rues...il pouvait encore espérer un sup' de cash sans trop se fouler.

Il en était à ces considérations, qu’il rabâchait comme un disque rayé, tout en buvant son café. Par habitude, il jeta un coup d'œil à travers la vitrine de l’établissement vers la rue et son cœur s'arrêta.

Dehors, les mains dans les poches d'un long mentaux noir, lunettes teintées et expression fermée, l'air effroyablement calme et le fixant comme une statue ..Alpha !

« Oh, P…. !!!! »

Garry en renversa son café, se brulant au passage, et sauta de son tabouret. Reflexe salvateur vu la situation, mais un tantinet trop tard. A peine avait-il bougé avec ce qu’il pensait être une bonne vitesse, vers l'arrière salle qu'il sentit une main ferme lui saisir le bras et le retourner comme une crêpe. Il fut basculé sur une table, Alpha à quelques centimètres de son visage le tenant fermement au cou et commençant à l’étrangler.

QUI A NEW YORK ?? Parles ou tu crèves !

C'était pour le moins explicite, Alpha alias Daniel Hopes n’avait pas la réputation d’un homme qui aimait se répéter deux fois, il le savait bien, il le profilait depuis tant de temps. Il savait aussi que l'Alpha laissait toujours une porte de sortie à ceux qu'il malmenait car il suivait des propres règles sans y déroger.
Le choix était vite fait, Garry voulait encore vivre un peu.

« Kyle Borsman…un comptable..un de vos intermédiaires..c’est ..c’est.. »

L’étau ne se desserra pas , au contraire, Daniel le souleva et le replaqua de plus belle sur la table devant l’impuissance de quelques clients qui regardaient la scène, interloqués.

« Bien…et les fichiers ?! je n’ai pas toute la journée ! magnes toi ! »

« des quoi ?? j’ai..j’ai. ;je ne sais pas de quoi vous.. »

Il ne finit pas sa phrase : un éclair luit dans le jour et une violente douleur lui arracha un hurlement. Par réflexe son regard se porta vers la source. Alpha venait de le « clouer » littéralement su la table au niveau de l’omoplate droite avec une longue lame…l’esprit de Garry lui indiqua comme par désespoir « pas n’importe qu’elle lame, un couteau de marque « Ghinzu »..c’est toujours son arme de prédilection. » Ce traitement suffit à délier toutes les langues du monde. Alpha était intraitable lorsqu’il s’agissait d’obtenir ce qu’il voulait par la force.

« yaaa ! ma poche..ma poche…droite..par pitié..laissez moi »

Il le sentit le fouiller et sortir ce qu’il cherchait, il y jeta un coup d’œil derrière ses lunettes opaques et le rangea. Garry subissait en serrant les dents, l’orage était passé, il allait lui promettre ce qu’il voudrait, il allait s’en aller et partirait le plus loin possible, il oublierait tout et bientôt…
une douleur vive et un cri…il vient de retirer son saloperie de couteau..dans dix secondes il va lui sortir son prêchi prêcha et ca sera bouclé. Il se sent être soulevé, il pense a être ailleurs, puis il ne comprend plus..il voit l’Alpha lui saisir la tête entre les deux mains..
et l’image bascule..un sinistre craquement au niveau du coup, le monde perd ses couleurs..il ne comprend même pas qu’il est mort.

Le corps dont la tête bouge comme une poupée brisée s’effondre sur le sol, Daniel est déjà dehors.
Il jette un rapide coup d’œil au porte feuille de l’individu et regarde sa carte d’identité, précisément son adresse.

Trois petites heures plus tard, le lieu n’existera plus complètement ravagé par les flammes et tendit que le brasier dansant sur le crépuscule montera vers la nuit à venir, un homme non loin de là, vêtu d’un long manteau noir sortira un petit carnet rouge et y rayera un nom sur une liste déjà bien entamée.

» Londres - Le Baiser de Juda. David Haller.
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