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| Mon prince noir | |
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Soul Neutre Epsilon
Nombre de messages : 131 Age : 39 Pouvoirs : Esprit / Incarnation de la matière / emprise élémentaire sur la matière
Date d'inscription : 17/09/2010
| Sujet: Mon prince noir Mar 13 Mar 2012 - 9:56 | |
| Mon prince noir Il m’intrigue, il m’obsède. C’est pour ça que je le suis, que je le sers. Il semble né de l’au-delà, esprit vengeur au cœur de glace, il semble ne désirer que notre perte. Faut-il voir en lui une figure biblique, cet antéchrist annoncé par les textes sacrés, ou bien cet ange déchu roi des Enfers ? Est-il venu pour nous punir de tant de péchés, de tant de médiocrités ? Quoi qu’il en soit, je n’ai que de la haine pour ce qu’on est, pour ce qu’on a construit, ce monde hideux que j’arpente depuis de trop nombreuses années. Si je peux œuvrer à sa chute en marchant au côté de mon prince noir, alors je pourrais m’en aller heureux. C’est ainsi que je le nomme, mon prince noir. Il a donné un sens à ma terne existence : l’aider c’est ma revanche contre vous tous. Soul est son vrai nom ; le chaos est sa vocation.
Mais j’en oublie mes bonnes manières. C’est que je parle avec passion. Laissez-moi me présenter : Migraine, un fou parmi tant d’autres. C’est ainsi que vous me voyez. Non, non, inutile de le nier, je sais ce que vous murmurez lorsque vous me croisez. J’ai toujours vécu au banc de la société. J’ai essayé de m’en sortir, j’ai cru un temps à ce beau rêve américain. Mais vous n’avez pas voulu de moi, parce-que je vous fais peur, parce-que je vous dérange. Vous rallez sans raison sur vos petites vies bien comme il faut. Savez-vous seulement ce que c’est d’avoir faim, d’avoir froid ? J’ai échoué dans ce parc d’attraction. Pouvais-je imaginer lieu plus grotesque ? Pour quelques malheureux billets verts, j’ai supporté votre infâme progéniture pendant une éternité. Puis, enfin, il est venu, mon prince noir. Quand j’ai croisé son regard vide, j’y ais lu ma propre colère. C’était l’opportunité tant espérée. Non, c’était la main du destin tendue vers moi. Je n’ai eu qu’à la prendre.
Il a frappé au parc d’attraction, il a frappé au centre commercial, il a frappé à la centrale nucléaire, il a frappé au fastfood... Et moi, j’étais dans son funeste sillage. Etrange voyage que le sien. Etrange compagnie que la sienne. Je sais si peu sur lui. Jusqu’à récemment, nous n’avions jamais vraiment parlé. Il ordonnait, j’exécutais. Pourtant, petit à petit, j’ai appris à le connaitre. Je me suis rendu compte qu’il cherchait quelque chose sans le trouver. Mon prince noir est encore jeune. Oui, il me fait cet effet, un oisillon cruel, terrible, qui picore ici et là ; un mauvais présage qui ne demande qu’à croitre, qu’à devenir calamité ! Il observe, il apprend. Il deviendra grand, très grand !
Depuis quelque temps, il a changé. Ces jours-ci, je le sentais énervé, certainement à cause du Violoniste, un nouvel associé qui a très vite pris ses distances. Infect individu que ce Violoniste ! N’a-t-il donc point deviné la merveilleuse promesse portée par mon prince noir pour ainsi se défiler ? Je l’aurais bien tué de mes propres mains si j’en avais eu l’occasion. Cependant, cet affront annonça la révélation. Mon prince noir avait enfin mis le doigt sur ce qu’il convoitait. Qu’était-ce au juste ? Je ne serais le dire. Toujours est-il qu’il changea. Nous venions de nous retrouver après l’attenta du Fastfood et il m’apparu enjoué. « Migraine, » me dit-il, « nous avons fort à faire. Plus que jamais, j’ai besoin de toi. Je vais partir quelques jours. A mon retour, tu auras trouvé un lieu vaste et discret où nous nous installerons dignement. Ainsi, je pourrais étudier. » Et il s’envola pour l’Angleterre. Je sais qu’il est allé là-bas car c’est moi qui ais glissé la poupée qu’il venait d’habiter dans les bagages d’un voyageur à l’Aéroport. J’étais euphorique. Quelque chose se préparait, pas un simple attenta, quelque chose de plus ambitieux.
J’ai suivi ses instructions, j’ai déniché le lieu idéal. Pour cela, j’ai tiré profit des sordides relations que j’ai tissé au fil du temps. En trainant dans la rue des années durant, on fait en effet pas mal de mauvaises rencontres, certaines très intéressantes. Le lieu en question, c’est un entrepôt souterrain auquel on peut accéder à partir des égouts et du métro, infiniment plus pratiques que la cave que nous occupions jusqu’à présent. L’ennui, c’est que cet entrepôt était utilisé par des contrebandiers. Forcément, il fallait s’y attendre qu’une cachette aussi intéressante soit prise. Toutefois, je ne doutais pas un seul instant que mon prince noir puisse faire le ménage. Je l’ai donc attendu pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Il n’est pas revenu de son voyage les mains vides. Il avait rassemblé, je ne sais comment, une belle petite somme d’argent, le tout bien rangé dans deux mallettes noires très chic. Il avait aussi sur lui bon nombre d’ouvrages traitant de sujets tels que la sociologie, la psychologie ou encore la politique. Voilà bien une littérature que je ne toucherais jamais. Faut dire que je sais à peine lire. En attendant, mon prince noir n’a pas exterminé les contrebandiers, enfin pas tous. Il sait se montrer terriblement persuasif, vous savez. Il promit aux survivants gloire et richesse s’ils lui juraient fidélité, ce qu’ils se sont empressés de faire. Ils devinrent ses hommes de mains, les miens aussi car mon prince noir m’a présenté comme son second, son bras droit. J’ai été honoré d’une telle promotion et je l’ai été d’autant plus quand il m’avoua, sitôt seuls, ne faire confiance qu’à moi. Il m’a chargé de garder l’œil sur les autres, ce que je fais depuis.
L’entrepôt était désormais notre. Nous l’avons réaménagé selon les convenances du nouveau maître des lieux. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’endroit a changé. On y trouve la galerie où sont exposés les corps de mon prince noir. Il y a aussi l’atelier qui m’est réservé. Je ne sais peut-être pas très bien lire, mais je suis habile de mes mains. C’est moi qui façonne ses futurs visages. Enfin, il y a la chambre de Soul, presque un sanctuaire dans lequel il s’est enfermé sitôt que ce fut possible. Il s’est alors mis à étudier comme il l’avait dit. Mon prince noir n’a besoin ni de dormir, ni de manger, ni même de se reposer. Il travaillait jours et nuits. Pendant ce temps, il m’a pratiquement tout laissé gérer. J’allais le voir, de temps en temps, pour le tenir informer des choses utiles alors que les travaux se finissaient dans l’entrepôt. Je le trouvais parfois en train de lire, parfois en train de méditer, parfois en train d’user de ses pouvoirs sans but apparent. C’’est en ces occasions que nous nous sommes vraiment mis à parler. Il m’a questionné sur divers sujets. Il m’a même demandé pourquoi je l’appelais mon prince noir. Il serait allé jusqu’à philosopher avec moi si j’avais pu le suivre sur ce terrain. J’ai toujours répondu avec autant de franchise que possible. Souvent, il prenait des notes en m’écoutant. Il abordait tout ça avec un grand sérieux, il voulait tout savoir, tout comprendre. J’ai également eu la possibilité d’exprimer un peu ma curiosité. J’étais intrigué sur la finalité de tout son travail. Il m’a répondu qu’il étudiait l’Homme et qu’il s’étudiait lui-même. Il m’a expliqué que la clé du succès, c’était la connaissance de soi et des autres. Enfin, il m’a assuré que son but n’avait en rien changé mais qu’il l’atteindrait par des voies moins hasardeuses. « Le pire ennemi de l’Homme, c’est l’Homme. Alors je vais devenir Homme. Je vais intégrer le système, je vais le ronger de l’intérieur, » m’a-t-il dit. Pour lui, le système, c’est la société, il l’a toujours nommé ainsi. Mon prince noir est en train de murir. L’oisillon devient-il oiseau ? Le sombre présage va-t-il se muer en calamité ?
Ce qui est certain, c’est que, jours après jours, mon prince noir semble plus fort. Je le vois quand il éprouve sa magie devant moi. Celle-ci est plus intense, plus imposante. Je ne sers assurément pas un vulgaire mutant. Avant, j’en avais la conviction. Maintenant, j’en ai la preuve. D’ailleurs, je n’arrive même pas à concevoir qu’il puisse être mutant. Non, il est forcément bien plus que ça. Lorsque j’ai eu le courage de lui poser la question, il m’a répondu qu’il était l’engeance du chaos. Et si le chaos c’était quelqu’un ? Cette idée a traversé mon esprit. Le chaos, c’est peut-être le diable. Après tout, pourquoi pas. Me revoilà parti dans mes suppositions mais je n’en démords pas : mon prince noir est certainement une créature divine.
Le repaire achevé, le Violoniste y a été invité. Sa venue ne m’a pas enchanté. Je ne lui ai pas pardonné son comportement passé. Mais mon prince noir, lui, a tourné la page. Ils se sont longuement entretenus. D’après le peu que j’ai entendu, ils avaient l’air d’avoir trouvé des terrains d’ententes. Ils parlaient de bénéfices mutuels. Ils parlaient aussi d’un rôle à construire, d’un passé à créer. Quand mon prince noir s’est adressé à moi, il m’a dit que ses projets avançaient, que bientôt je devrais lui façonner un corps un peu spécial et qu’il comptait sur moi pour me dépasser. Il m’a demandé de m’entrainer. Il m’a donné beaucoup d’argent pour que je puisse avoir tout ce qu’il me faut. Alors c’est ce que je fais. Je ne compte déjà plus les heures passées dans l’atelier. Je serais prêt. Et vous, le serez-vous lorsque mon prince noir s’abattra sur vous ? Je suis Migraine, un fou parmi tant d’autres, un fou qui est fier d’œuvrer à votre perte ! | |
| | | Soul Neutre Epsilon
Nombre de messages : 131 Age : 39 Pouvoirs : Esprit / Incarnation de la matière / emprise élémentaire sur la matière
Date d'inscription : 17/09/2010
| Sujet: Re: Mon prince noir Ven 23 Mar 2012 - 10:08 | |
| L’ESPRIT VENGEUR
Chapitre 2
La Voix de la Gloire Cette voix ! Bon dieu, si vous l’aviez entendu ! Depuis le temps que je cherche une voix comme ça ! Cette maitrise, cette pureté, cette force… non, c’n’est pas possible, elle doit être mutante pour avoir une voix comme ça. Je l’entends encore dans mes souvenirs de la mâtiné. J’ai peine à y croire. Ce doit être un rêve. Faut que je me pince. Hai ! Non, c’est bien brai ! Bon dieu d’archi bon dieu… faut que je me calme, moi… et puis tout d’abord, commençons par le commencement. Je me nome Rachel Oldway. Je fais passer des auditions pour le compte des Holy Girls. C’est un groupe de musique archi chrétien qui fait des tournées aux quatre coins des Etats Unis. Leur trip, c’est de jouer dans les églises. Vous voyez le tableau je présume. Bon et vu la façon dont j’en parle, vous devez aussi vous douter que je les apprécie pas plus que ça. J’me demande d’ailleurs pourquoi elles ont fait appel à mes services. Ok, mes vieux sont de bons cathos bien comme il faut. Mais fallait quand même un peu plus se renseigner. La dernière fois que je suis allé à la messe, ça doit faire… oula… un sacré moment pour sûr. Dieu est un peu trop sourd à mon goût si vous voyez ce que je veux dire. Enfin bref, faut bien gagner sa vie. Alors les Holy Girls ou un autre groupe, au fond, j’m’en fiche. Donc ce lundi matin, comme tous les lundi matin depuis un mois maintenant, y’avait les auditions. Les Holy Girls cherchent une nouvelle chanteuse car l’ancienne dit avoir eu l’illumination et elle se trouve maintenant dans un couvant. Non mais j’vous jure, quelle bande d’illuminées ! Bref, les filles se sont succédés face à ma mine blasée. Car oui, blasée, je l’étais pour sûr. Chaque lundi matin je voudrais être sourde tellement j’entends des trucs horribles. J’me dis parfois que je suis tombée bien bas. Enfin bon, soyons pas trop caricatural quand même. Dans le tas, y’en a quand même une ou deux qu’ont des voix passables. Sauf que passable, c’est pas assez pour les Holy Girls. Alors les auditions continuent encore et toujours. Ça, ça m’arrange parce que j’fais pas ça bénévolement, ça va de soi. Mais ce qui est aberrant c’est que la directrice de ce fameux groupe dont je vous parle depuis le début n’arrive même pas clairement à me dire ce qu’elle cherche exactement. J’ai juste envie de lui mettre une droite à chaque fois que je la vois. Bref, la séance allait se clôturer quand elle est arrivée. C’est une femme vachement bien foutue en plus. Comme pour toutes les autres, j’lui demande de chanter ce truc religieux qui, pour tout vous dire, me sort par les oreilles tellement je le connaîs par cœur, tellement je l’entends souvent. Elle met un peu de temps à démarrer. Je songe même à lui dire de dégager. Puis après… ben c’est la claque quoi ! Sa prestation a atomisé toutes les autres. Pendant les premières secondes, j’ai pas trop percuté, j’avais l’esprit ailleurs. Ensuite, j’étais transportée. Et quand elle a terminée, je suis restée, là, comme une con. Avec le recule, je me dis que c’est surtout le contraste avec la médiocrité des autres qui a joué en sa faveur. Mais quand même, sa voix c’est de l’or. De l’or… pour ce groupe minable fanatique sur les bords… je peux pas m’y résoudre. Au diable les Holy Girls ! Cette voix, je l’ai trouvé, elle est à moi. Ouais, exactement ! Et rien à foutre si elles me colle un procès aux fesses ! Je vais revoir cette femme. Elle s’appelle Lidia Morning,, ça c’est un nom de star. Je vais lui dire ce qu’il en est. Avec les Holy Girls, elle n’ira pas loin, elle va gâcher son talent. Alors que moi, je la conduirais au sommet de la gloire ! J’ai le sens des affaires, de la communication, j’ai même quelques bons contacts ici et là, j’ai tout ce qu’il faut pour être son agent. C’est pour elle, et pour moi, le début d’une grande carrière ! Quoi que je devrais peut-être pas m’enflammer si vite. Faut que je fasse plus ample connaissance avec elle et que j’éclaircisse certaines choses. Car y’a quand même des choses à éclaircir. Déjà, pour commencer, est-elle mutante ? Je pense que oui mais elle m’a assuré que non lorsque je le lui ai demandé après sa prestation. Elle a même paru un peu choqué. J’espère que je ne l’ai pas froissé. Ensuite, et bien je me suis un peu renseigné sur elle. Ho, pas grand-chose, juste quelques petits clics sur le web. Et là, vous savez ce que j’ai trouvé ? Lidia Morning est sensée être morte en Afrique, voilà déjà quatre ans. Elle aurait été prise en otage puis exécutée par des terroristes. J’ai vu quelques photos d’elle datant de 2008 et bien elle a pas mal changée. On l’a décrivait alors comme une marginale. J’ai peine à croire que je me suis retrouvé face à cette même personne ce matin. J’aurais bien passé un coup de fil à ses proches mais voilà, elle n’en a pas. Enfin si, y’a son père mais il a fait une commotion cérébrale et il vit comme un légume à l’hôpital. Bref, c’est pas lui qui va m’apprendre des trucs. Au fond, Lidia a du pas mal être changée par ce qu’elle a vécu. Elle s’en est sortie je ne sais comment mais ça pas dû être simple. Enfin, c’est ce que j’imagine. Je lui demanderais tout ça dès demain. Et si elle me semble fiable je saute sur l’occasion. Je lui fais ma proposition. Sa voix, c’est celle de la gloire ! | |
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