Martin était "de garde" cette nuit-là. Cela signifiait qu'il devait régulièrement faire le tour du bâtiment afin de veiller à ce que tout était en ordre, renvoyer dans leurs lits quelques élèves noctambules et évidemment repérer toute infraction. Quand il était marine, Martin avait été entraîné à cet exercice. Cela ne lui posait donc pas de problème de faire sa ronde toutes les demi-heures.
Son seul souçi était de rater éventuellement les bruits suspects. Même quand la nuit était paisible, tous les sons ne parvenaient pas à ses appareils auditifs. Raison de plus pour être particulièrement vigilant. Ses autres sens, qui eux étaient décuplés, prenaient alors le relais.
C'était d'ailleurs ce qui l'avait mené sur la piste de l'intrus. Sans le voir, ni l'entendre, il "sentit" qu'une odeur inhabituelle flottait dans le couloir. Instinctivement, son flair digne d'un chien policier le guida jusqu'à l'endroit précis où se terrait l'intrus. Evidemment, Martin commença par inspecter les rideaux, les armoires, s'attendant à y dénicher une personne de taille humaine. En vain. Il se concentra alors d'avantage sur sa piste olfactive. Il se rendit compte que cela venait de plus bas. Alors il baissa les yeux. Et il le vit.
"Eternity for Men", de Calvin Klein... Tu t'emmerdes pas mon vieux. Dommage pour toi, c'est un parfum particulièrement tenace.
Tout en parlant, Martin se mit en position de combat au cas où. L'individu n'était pas de l'Institut. L'Archer avait laissé son arme favorite dans sa chambre mais, à la place, il sortit un énorme poignard qui ferait palir de jalousie Rambo. Il le tenait de façon à être prêt à frapper au moindre signe d'agression.
Relèves-toi et déclines ton identité. Si tu nous veux aucun mal, il ne te sera fait aucun mal. Mais nous aurons surement quelques questions à te poser.