Les nouvelles personne ne sont plus rare(Holly+Libre)

Holly ouvrit brusquement les paupières, affolée, haletante. L’espace d’un instant, ses yeux encore aveuglés par les illusions du rêve, d’un profond bleu océan, tournoyèrent follement, lui conférant l’air exorbité d’une possédée. Une fine pellicule de sueur couvrait son front, et le voile de ses longs cheveux noirs épars semblait former un épais rideau sur son oreiller pourpre. Progressivement, son souffle s’apaisa, et la jeune femme émit un profond soupir de lassitude. Depuis quelques semaines, elle était à son tour peuplée de songeries malsaines teintées de sang et de cadavres.

Ses cauchemars avaient bien du mal à s'oublier... Elle secoua doucement la tête, chassant de ses pensées l’image de cet homme ensanglanté qui gisait encore sur le port.

La nuit était déjà intense, et la muette avait besoin de se retrouver seule. Elle avait donc décidé d'aller prendre l'air, dehors, sans prévenir personne... Elle avait laissé sa demie-soeur dormir paisiblement dans son lit.

C’était en ces moments troublants, où elle ne savait plus tout à fait qui et ce qu’elle était véritablement, que la jeune femme regrettait le plus le bonheur insouciant de ses souvenirs de petite enfance, la tendresse qui avait marqué ses relations avec sa cadette à cette époque révolue depuis bientôt quinze années interminables. Toutes deux avaient bien grandi, et tout s'était compliqué. Leur père avait sombré dans l'alcool, faisant subir à l'aînée les pires des maltraitances jusqu'à son départ de la maisonnée.

Aujourd’hui, elles s'étaient enfin retrouvées dans un refuge pour mutants, où elles apprenaient peu à peu à maîtriser leurs pouvoirs, pour un jour avoir l’espérance d’une revanche envers les pauvres mortels qui les entouraient…

Marcher, toujours marcher... Loin, vers des sentiers vides de monde, tranquille... Une forme d’apaisement étrange l’envahit alors, et ce fut presque avec sérénité qu'Holly fixa une autre femme de l'autre côté du parc censé être désert.

Cette ombre féminine s'approcha jusqu'à ce qu'Hours puisse deviner qui se tenait en face. Elle la connaissait, c'était certain. Elle l'avait déjà vue. Cette femme était une mutante, aussi. Elle faisait parti du Clan. Elle l'avait déjà croisée dans les couloirs lorsqu'elle suivait Jared pour qu'il lui montre la salle d'entraînement.

Luna s'approchait lentement, et lorsqu'elle se retrouvèrent toutes deux à quelques mètres l'une de l'autre, McCracken se pencha légèrement en guise de Salutation.

Marchant sans le moindre problème apart le rongement que de se faire regarder par cette femme proche d'elle. Luna la fixait directement dans les yeux, mais sans aucun signe de frustration. Rien, encore pire qu'un sentiment neutre, il n'y avait aucune émotion dans son regard.

Elle avançait paisiblement jusqu'à se que la jeune femme, maintenant à côté de Luna, lui fit un signe de salution en s'abaissant sans aucune voix. Quand celle-ci ce releva, sa mémoire s'enclancha au premier regard de son visage.

La petite Holly McCracken, vue il y a quelque mois dans le journal acusé d'un meurtre et voilà quelque semaine que l'accusation avait tomber sur son père.

Comment pouvait-elle la connaître? Bien sûr! À la confrérie, elle l'avait croiser quelques jours plus tôt. Elle s'arrêta et se tourna vers la jeune femme. La regarda de haut en bas dans bouger les iris et se recula quelque peu en tourna la tête sur le côté.
"Tu crois que je devrais lui adresser parole?"
"Bien sur, elle a fait marque de politesse."
Elle pensa un peu avant de sortir des mots de sa bouche, mais que pouvait-elle bien vouloir?

"Bonjour, c'est bien vous, Holly. Je crois que nous nous sommes croisées à la eh... il y a quelque jour. Je ne me rapellais pas vraiment de vous, mais ma bonne mémoire est revenu en voyant mieu votre visage."

Elle garda ses yeux sur la femme devant elle et ne broncha pas en se rallumant une cigarette et sans presque cligner des yeux. Quand Luna bougeait, c'était pour une raison qu'elle trouvait valable et la, elle parlait donc pourquoi bouger sauf les lèvres.

Elle était uniquement vêtu d’un pull noir près du corps qui ne cachait rien de son torse bien dessiné et d’un pantalon de même couleur. Le fin rideau de ses longs cheveux noirs agités par la puissance des éléments vint masquer un instant sa vue, et Holly l’écarta nonchalamment, avec une élégance toute naturelle. Lorsque son regard se porta de nouveau sur la jeune femme, elle ne se tenait plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre.

Pas ce soir. Ce soir, où elle avait le goût du sang versé dans la bouche, et où tout lui semblait fade, lourd, affreux, désagréable…

L'hiver dans le coeur, et du marbre à la place de la peau. Son Salut vers Luna fut bref et significatif de son état d’esprit.

La jeune femme lui adressa alors la parole.

"Bonjour, c'est bien vous, Holly. Je crois que nous nous sommes croisées à la eh... il y a quelque jour. Je ne me rapellais pas vraiment de vous, mais ma bonne mémoire est revenu en voyant mieu votre visage."

C’était étonnant, depuis que McCracken faisait parti de la Confrérie, on lui parlait comme on parle à tout autre personne… L’époque où ne se tournait pas vers elle était donc bien révolue, elle commençait réellement à s’intégrer dans la société… Mutante. Ce qui ne lui déplaisait pas, au contraire !

Un papier arriva dans les mains de Luna.

« Bonjour. Oui, c’est cela. Je vous ai également déjà vue dans les couloirs, vous savez où, je crois… Comment vous appelez-vous ? »

Cette discussion entre elle était très pudique, mais elles s’étaient simplement croisées, Holly ne voulait pas entrer dans les détails de la vie d’une inconnue, même si elle faisait parti de sa « famille ». C’était incorrect.

"Disons que sa métonne qu'on se rapelle de moi, puisque que le monde, à mon apparence, aime mieu ne jamais m'avoir croisé. L'on m'apelle l'Amazone, mais vous pouvez m'apellez Luna. Puisque nous sommes dans la même "famille" je vous laisse m'apeller par mon nom."

Famille ? L'air posé, elle regardait la mutante qui, sans vouloir le laisser paraître, l’observait calmement. La Confrérie était une véritable communauté à présent, on pouvait y trouver de tout et de n’importe quoi. De vilains grotesques en passant par de véritables guerriers avides de sang. Ces différences faisaient la force de ce groupe unis où chacun trouvait son utilité, sa place. Holly, par exemple, servait de protection au groupe. Si, pendant les infiltrations, ils avaient besoin de discrétion : Un arrêt temporel et le tour est joué, sans que personne ne le remarque. Mais au cours de son évolution peut-être parviendrait-elle à réparer les erreurs du passé et à avoir les clés du futur ? Ce serait tellement incroyable, elle serait alors quasiment infaillible.

Luna lui tendit la main, par pure politesse… Et même si la jeune mutante hésita un instant à la lui prendre, elle le fit timidement. Elle n’était pas très friande des contacts physiques avec les personnes qu’elle connaissait à peine. Pour elle qui était muette, une poignet de main de sa part signifiait beaucoup, notamment une amitié qui se tissait. Mais si elle tenait réellement à faire parti de cette famille qui l’avait accueilli les bras ouverts, alors elle devrait se montrer compatissante avec chacun de ses membres : Hors de question de se faire rejeter à nouveau. Luna pouvait faire peur au premier abord, certes, mais avec Sinner, Hours avait appris à ne pas se fier à la couverture d’un livre qui, une fois lu, peut s’avérer intéressant.

Pendant leur échange un homme approchait . . . Hours voulu faire comme s’il n’était rien, mais elle ne pu lui échapper lorsque, bien qu’à une certaine distance d’elles, il ouvrit la conversation.

"Trois mutants sur un périmètre aussi réduit, sa pourrais bien être fatal à l'un de nous, enfin si je voulais du mal à l'une de vous... Mais permettez-moi de me présenter, Docteur Windsor."

Comment savait-il qu’elle était mutante ? Holly, contrairement à certains de ses confrères et consoeurs n’avait aucun signe distinctif qui puisse trahir son code génétique… Ce type n’avait rien de très rassurant. Discrètement, au fond de sa poche, elle retint sa montre : Prête à fuir à tout instant.

Luna sembla parler dans sa barbe… Ou plutôt à elle-même.

"Il m'a l'air plutôt louche ce gars là, tu trouve pas? Un peu oui, regarde le bien, tous les mouvements, tous approchements, tous ce qu'il pouvait sembler étrange que l'on pourrait mettre contre lui et tu sais la fin... Gnak gnak gnak!!!"

La muette la fixa un instant… Oui, elle était sincèrement surprenante. Des gens qui parlaient trop, ou pour ne rien dire, elle en avait déjà rencontré… Mais une femme qui se posait des questions et se donnait les réponses tout aussi spontanément : Jamais.

Elle se tourna vers le nouveau protagoniste et parla plus fort cette fois, pour qu’il entende.

"Faite attention aux mots que vous dites monsieurs, ce pourrais vous être fatal. Moi c'est l'Amazone, je te laisse te présenter si tu le veux bien..."

Amazone s’adressait à elle… Premièrement, elle ne parlait pas, et, deuxièmement, même si elle avait été capable de se présenter, pourquoi l’aurait-elle fait, devant un homme qui semblait déjà la connaître… Elle resta de marbre, observant Sinistre silencieusement, comme à son habitude.