Le passé resurgit, 7 ans plus tard...

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Cela faisait 7 ans. C'était il y a 7 ans. Sept années déjà que le ¨Professeur Xavier était venu chez Thémis, alors âgé de 18 ans, pour lui proposer de venir à l'Institut. A l'époque, Thémis ne savait pas vraiment tout ce que cela impliquait et avait refusé l'offre de Xavier. Mais pour l'heure, fidèle au dernier message laissé par le Professeur, Thémis l'avait retrouvé et était venu s'installer au-dit institut depuis déjà quelques temps.

Mais Thémis hésitait toujours autant à venir saluer le Professeur. Par certains côtés, cela lui ferait du bien de libérer un peu sa conscience en s'excusant de ne pas avoir répondu à son offre positivement il y a 7 ans, mais d'un autre côté, la honte et le remord le retenait fermement dans sa position. Sentiments étranges et méconnus que ceux que Thémis ressentait alors en ce moment.

Juste devant la porte du bureau, la main au-dessus de la poignée, immobile. Comme parralizé par les événements passés. Une larme roula sur sa joue alors qu'il pensait à sa défunte mère qu'il avait vu partir le jour de ses 20 ans. Et un soupir d'impuissance lorsqu'il revoyait son père partir pour la guerre ; maintenant il savait qu'à ce moment, ce n'était pas pour revenir.

Mais pour l'heure, il ne fallait pas être nostalgique ; Thémis avait su construire sa vie grâce à sa brillante intelligence et aux multiples contacts qu'il s'était fait à New-York. Sa petit entreprise de luminaires fonctionnait très bien, et il ne manquait nullement de quoi que ce soit. Cependant, quelque chose n'allait toujours pas dans sa vie, une sensation de malêtre, de malaise. Il devait saluer le professeur et s'excuser, désormais, c'était la seule solution.

Thémis posa la main sur la poignée de porte, et commença à ouvrir la porte avec toujours autant d'hésitation et de tremblements dans le geste, mais avec la volonté ferme d'en finir avec le passé.

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Enfin de retour après une absence qui commençait à se faire sentir, le professeur Xavier avait quasi immédiatement repris ses petites habitudes. Après avoir dis un bonjour bref à ceux qui croisaient son chemin, Charles s’était rendu tout naturellement dans son bureau. Quelle fut sa stupeur lorsqu’il revit son bureau, il n’avait pas bougé d’un pouce depuis sa dernière visite, à croire qu’il pouvait partir plus souvent les lieus étaient de toutes manières bien gardés. Cependant ce n’était pas le matériel qu’il l’intéressait mais bien le contact humain, c’était d’ailleurs la raison de son retour, s’éloigné n’avait fait que reposé les mœurs et il lui fallait avouer qu’il n’était nullement mieux ailleurs qu’ici.

Après quelques minutes ou même heures - le temps passait si vite en ces lieux -, une présence se fit remarquer. Une présence oui mais pas n’importe laquelle, Thémis, un jeune mutant que le professeur était aller voir il y a de cela 7 ans maintenant. Mais il hésitait à entrer, ses raisons ? Charles aurait pu facilement les chercher et qui plus est de les trouver, mais ce n’était pas dans le genre de l’homme de brusquer les choses de la sorte. A peine quelques secondes passèrent avant que la porte ne commence à s’ouvrir, le professeur détourna alors ses yeux azur de la fenêtre pour les diriger vers l’élève qui n’allait pas tarder à entrer.

Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu et pourtant malgré sa décision qui avait changé par rapport à l’institut, Thémis se semblait pas vraiment différent ou du moins mentalement. Xavier n’avait toujours pas perdu cette vieille manie d’aller explorer brièvement l’esprit des personnes présentes autour de lui et malgré que cette habitude lui tienne depuis son adolescence pour ne pas dire enfance, il ne s’en lassait pas. C’est avec une voix pourvue d’une touche d’ironie qu’il accueillit celui qui se faisait appeler Clair’Obscur.

- "Entre Thémis, tu ne me dérange pas."

Ironie qui se voulait tout de même rassurante, et, malgré le fait qu’il ne soit de retour que depuis quelques heures seulement, Charles était tout à fait apte à recevoir quelqu’un dans le besoin qu’il soit élève ou non. Il n’avait pas encore osé chercher la raison de sa venu, et cela semblait de toute façon inutile car lorsque l’on vient vers quelqu’un ce n’est pas pour rester muet. Le professeur n’était pas du genre à rester derrière un bureau pendant une conversation, c’est pourquoi il actionna d’un geste bref son fauteuil et avança quelque peu en direction de la porte afin de se retrouver face à face avec le jeune homme, jeune par rapport à lui bien sûr.

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Thémis entra dans le bureau du professeur Xavier avec toujours la même hésitation dans ses gestes. Mais sa détermination n'en était aucunement amoindrie. Ses mains tremblaient et il ne supportait pas ça. Il se les passe sur le visage comme pour se rafraichir les idées et faire le point dans sa tête. Il prit une profonde inspiration. Il devait parler au professeur et s'excuser auprès de lui, pour sa conscience. Thémis devait se faire violence et il n'était pas question de reculer en si bon chemin. Il expira longuement avant de se décider à parler. Mais dans sa panique intérieure, il ne pu que bafouiller :
"Je ne sais pas par où commencer..."

Submergé par le stress, la panique et la fatigue, Thémis avança jusqu'à l'un des fauteuils et s'y laissa tombé. Il ferma les yeux quelques secondes, puis les rouvrit et fixa le professeur dans les yeux. Paradoxalement, Thémis était conscient de sa faute et du fait qu'il devait s'excuser, mais parallèlement, il ne se l'était jamais vraiment pardonné à lui-même. Il espérait profondément qu'en étant pardonné par le professeur, il réussirait à se pardonner à lui même.

Mais tout n'était pas encore gagné, encore fallait-il demander ce fameux pardon. Et malgré toute la force mentale et la volonté de fer de Thémis, il était des choses qu'il avait énormément de mal à dire, et ne serait-ce même qu'à penser...

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Le garçon entra, il ne semblait pas à l’aise et pour cause, il semblerait que celui-ci avait quelque chose à dire d’important. Xavier aurait pu encore une fois facilement trouvé la raison de sa venue mais pour le bien de l’élève il fallait le laisser dire ce qu’il voulait que le professeur sache. Le jeune Cloutier parla, s’était déjà cela car même s’il n’avait pas dit ce qu’il voulait, au moins il débutait par un point, et après tout c’est mieux de commencer par le commencement sinon on ne s’y retrouve plus. Charles regarda Thémis de ses yeux calme et posé, il attendit qu’il s’asseye, maintenant tout deux silencieux et assis, le professeur releva la conversation.

- "Et bien demande toi donc où débute le commencement, peut être cela t’aidera à savoir par où commencer le début."

Il adressa un bref sourire à son interlocuteur, celui-ci semblait mal à l’aise et en général un sourire ne vaut pas grand-chose mais réconforte grandement. L’homme à l’allure sereine releva ses bras, croisant les mains juste en dessous de sa tête, ses coudes étaient désormais posés sur les accoudoirs de son fauteuil. Charles avait reprit son air sérieux sans pour autant le paraître de trop, il y avait un juste milieu à toutes choses et bien que Thémis ait du mal à ne pas sombrer dans le stress, il lui fallait absolument se calmer s’il voulait pouvoir parler sans dire trop de bêtises ou même se faire comprendre.

L’attitude de l’élève laissait transparaître un comportement entre la timidité et la honte, et bien que Xavier eut envie de l’aider, il préférait quand même attendre encore et peu et – s’il n’y arrivait vraiment pas – aider le jeune homme.

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Thémis était toujours hésitant. Certes, toutes les actions du Professeur le mettaient en confiance, mais il restais nerveux quand même. Il se devait de mener à bien cette démarche : pour lui et pour sa conscience, c'était des plus importants. Il fallait qu'il se lance, et comme venait de le dire le professeur, débuter par le commencement. Thémis prit à nouveau une grande inspiration et se lança directement dans le vif du sujet :
"Je suis certain, professeur, que vous vous souvenez de cette journée d'octobre 2000 où vous êtes venu chez moi. Vous m'avez alors demandé si je souhaitais intégrer votre établissement. A l'époque, je ne savais pas le raisons de votre venue, ni les conséquences de ma réponse, mais toujours est-il que j'avais décliné votre offre."

Thémis s'arrêta quelques instants, pour faire le point sur ce qu'il venait de dire. C'était un exploit qu'il ait pu parler toujours avec cette même bien-séance lui étant propre. Cela le rassura quelque peu, et il continua avec plus d'entrain, sa nervosité s'estompant un peu plus chaque seconde.
"C'est désormais maintenant que je me rends véritablement compte de tout ce que cette démarche, la vôtre, impliquait. Alors premièrement, je voulais vous remercier pour cette proposition que j'ai accepté avec sept années de retard."

Voilà, le moment fatidique et décisif était venu. Bizarrement, Thémis se sentait déjà mieux, car il ne lui restait plus grand chose à dire. Sa nervosité et son stress avaient disparus, et sa détermination d'en finir avait redoublé d'efforts. Il clôtura donc son monologue :
"Et c'est dans cet esprit que je viens vous présenter mes excuses pour avoir décliné votre offre de il y a sept ans. Sincèrement navré de ne pas avoir su comprendre votre appel."
Sur ces dernières paroles, Thémis, très détendu alors, inclina légèrement la tête en signe de pardon.

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Un élan de courage sembla s’emparer de Thémis lorsque celui-ci lui avoua tout d’un seul coup, par moment il s’arrêta mais ce n’était que pour reprendre de plus belle. C’était surprenant comment une personne de son tempérament pouvait changer en si peu de temps et, malgré que le professeur fut assez étonné par ce brusque changement, lui adressa à nouveau un regard emplit de bienveillance. Il fallait du courage mais aussi beaucoup de sagesse pour oser aller chercher quelqu’un afin d’avoue une faute – qui n’en était d’ailleurs pas vraiment une -, le principal restait quand même que désormais Thémis était présent parmi eux. En fait, que qualifions-nous de faute ? Dans ce cas là s’était plutôt un choix et le garçon en avait fait un, les choses nouvelles impressionnent, même lorsqu’elles sont bénignes mais là n’était pas l’important car la simplicité d’une excuse ne l’est que pour celui qui l’accepte.

Xavier se souvenait parfaitement du jour où il était allé chez le jeune Thémis alors âgé de dix-neuf ans, accompagné de sa mère ils avaient tout deux répondu négativement à la demande de placement pour l’enfant dans l’institut spécialisée. Depuis lors, l’enfant qu’il connaissait ou plutôt qu’il connu ne semblait plus exister, il avait gagné en taille mais aussi surtout en maturité. Non pas car il avait refusé, car ça ne dépendait pas vraiment de cela, mais l’on pouvait sentir qu’avec les années et sûrement aussi à ses expériences propres que le garçon avait des idées plus claires et des opinions beaucoup plus pertinentes.
En y repensant le professeur aussi était passé par là, un peu à la manière de tout être humain, même si certaines personnes semblaient croire qu’elles leur étaient supérieur…

- "Je n'accepte pas tes excuses."

Phrase plutôt peu banale lorsqu’il s’agit de discussion telle que celle-ci. En générale les excuses étaient acceptées et la vie reprenait sa course frénétique, mais, ne voulant pas laisser trop l’attente et l’anxiété envahir l’élève, Charles reprit.

- "On ne peut accorder le pardon à quelqu’un qui n’en a pas besoin, n’es-tu pas d’accord ?"

C’était une manière décliner et plutôt compréhensible d’accepter les excuses de Thémis, même si pour le professeur, un choix est un choix, une erreur est une erreur et que ce sont deux choses bien distinctes qu’il suffit de ne pas mêlée entre elles. Cela ne se voyait peut être pas mais était enjoué que le garçon lui rende visite mais de nature réservé Xavier ne montrait que rarement, pour ne pas dire jamais, ses véritables émotions ou du moins ne les exprimes pas comme tous les autres.

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Thémis se sentait soulager d'avoir pu aller jusqu'au bout de sa démarche, d'avoir pu mener à terme ce pour quoi il était finalement venu. Pour lui, s'était presque un exploit, même si il avait en quelque sorte toujours su qu'il le ferait un jour, même sur son lit de mort si cela avait été nécessaire. Mais ce n'était plus la cas, Thémis était libéré de ce poids, de ce fardeau qui pesait lourdement sur sa conscience. Cependant étonnement, le Professeur refusa ses excuses ; mais d'une manière assez particulière dira-t-on. Au lieu de simplement refuser, Charles Xavier avait ajouter que pour lui, il n'y avait rien à pardonner. Thémis avait fait son choix d'une part, ses erreurs d'autre part, et il avait vécu avec ses expériences.

"Je ne m'attendais pas à cette réaction de votre part, Professeur. mais pour moi, je vais considérer que vous avez ainsi accepter mes excuses. Car il est vrai que maintenant ma démarche arrivée à termes, j'ai fait mon choix il y a sept années. D'un coté, je ne l'ai jamais vraiment regretté, mais bon..."

Thémis ne voulait pas terminer sa phrase, car s'il avait accepté la proposition du Professeur sept ans auparavant, il n'aurait jamais eu à enterrer sa mère. Mais sur ce point, il préférait de pas s'en souvenir, ne serait-ce qu'une bribe de mémoire. Il avait passé le cap, et le passé appartenait au passé. Pas question d'y revenir.

"Tant que je suis là, Professeur, vous n'avez besoin d'aucune aide de quelque sorte que ce soit ?"

Il lui devait bien ça, après toute la patience et la bienveillance dont Charles Xavier avait fait preuve envers Thémis. Le minimum était bien de proposer ses services ou toute autre forme d'aide que cela puisse être.

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Le professeur sourit légèrement lorsqu’il entendit la réponse de son élève, c’était vrai que la plus part de ses dires étaient à prendre au second degré sinon elles restaient floues. Il se contenta d’écouter la réponse de Thémis, comme il l’avait prévu, l’élève fut d’abord surpris, mais il su aussi prendre le second sens de cette phrase ce qui ne l’étonnait pas du tout de sa part. Brusquement il s’arrêta puis reprit comme si de rien n’était, demandant le plus naturellement du monde s’il avait besoin d’aide. Charles, qui d’habitude n’était pas vraiment du genre à parler de chose dont les autres ne veulent pas discuter, haussa un sourcil. Une autre façon de lui dire qu’il n’était pas dupe et voyait bien qu’un sujet le dérangeait en particulier cependant, il ne releva pas cette première manifestation de Thémis car si le jeune homme voulait lui en parler, libre à lui de le faire. Charles répondit donc à la question de son élève, faisant abstraction du reste sans pour autant l’oublier.

- "Les actions menées par l’ensemble de l’institut de sont pas redevables, tu ne nous doit donc rien. Aussi, considérons-nous désormais à éga… "

Le silence revint entre les deux membres du dialogue, la seule chose que l’on pouvait entendre c’était le chant des oiseaux et le bruit mélodieux de l’eau qui, par l’absence de vent, arrivait à se faire entendre jusqu’au bureau du professeur. Son regard s’était alors détourné de celui de Thémis, il était comme pensif, absent, parti... Soudain, le professeur sembla revenir à lui, ses yeux restèrent pourtant hagards même s’ils paraissaient pourtant si concentrés. Charles tourna la tête, releva les yeux puis redirigea son visage en direction du garçon. Dans une respiration profonde, l’homme paru reprendre tout son calme et son sérieux et, d’une voix qu’il ne présageait qu’un évènement important reprit.

- "lité… Je te remercie je n’ai pas besoin d’aide, ou du moins pas maintenant."

Il esquissa un sourire léger avant de continuer sur sa lancé.

– "Maintenant, si tu veux bien m’excuser, il me semble que quelqu’un ne va pas tarder à arriver. "

[Hj : Voilà, comme on avait dit : fin du sujet. Merci à Vincent pour l’inspiration qu’il m’a fournit grâce à son arrivée =)]

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