Perdu dans les couloirs ( libre )

<-


Troy, sa meilleure amie dans les bras, son sac à dos, toujours sur le dos, grimpait les escaliers, en essayant de faire le moins de bruit possible. On ne sait jamais, s'il arrivait en plein milieu d'un cours, ou alors d'une chambre de filles qui seraient, disons, en mauvaise posture! Mieux valait être prudent.
Il atterit enfin au premier étage.

"Mais c'est pas possible, ils ont combien de marches, ces escaliers? Et, y'a encore beaucoup d'escalier comme ça?"

Il se rendit vite compte que le premier étage était aussi vaste, voire plus vaste, que ne semblait l'être le rez-de-chaussé.

"Je suis perdu!"

Ce fut la première pensée de Troy, qui malheureusement se revela exacte. Partout où il passait, il avait l'impression de déjà vu, comme s'il ne faisait que tourner en rond. Un quart d'heure, une demie-heure, trois quarts d'heure.

"Mais c'est géant cet institut! Et comment ça se fait qu'il n'y ait personne ici?"

Par sécurité, il voulut consulter Roserade, qui ne put pas beaucoup l'aider.

"Calme-toi, Troy! D'après Margerite, il y a beaucoup de monde ici, tu ne tarderas pas beaucoup à croiser quelqu'un.

"Espérons que cette bonne vieille Marguerite ne se trompe pas!"

Il décida alors de prendre son mal en patience et, avisant une fenêtre, il s'y accouda, regardant attentivement le parc, les grandes étendues vertes et fleuris.

"Vivement que je fasse connaissance avec tout ce petit monde!"

Soudain, un bruit derrière lui. Il se retourna, et vit tomber une jeune fille. Elle était habillée de manière un peu excentrique, surtout en ce qui concernait ses chaussures. Jamais Troy n'avait vu pareil chaussures : elles étaient énormes, avec leurs dix centimètres au moins de talon! La jeune fille marchait sur une plateforme, pas étonnant qu'elle tombe à chaque fois qu'elle fasse un pas. Quelle idée le filles avaient d'elles de porter de telles ... chaussures compensées!

- Bonjour. Tu es nouveau ?

Troy sentit que le ton n'était pas à la conversation, qu'elle disait ça, simplement, non par politesse, mais pour se renseigner. Après tout, il devait y avoir pas mal de nouveau élève chaque jour ici, come le provuait sa rencontre avec Zachary, qui était là depuis tout juste deux heures. Troy, devant l'exaspération de la jeune fille, répondit, très poliment, comme s'il marchait sur des oeufs!

-Bonjour, je suis Troy Ivy, et oui, je suis nouveau dans cet établissement.

"Un peu emprunté comme ton!"

-Saurais-tu où je peux trouver le, comment dire, directeur, de l'institut? S'il te plait, rajouta-t-il, prestement.

"Bien, cette fois c'est une jeune fille. Calme-toi, Troy, tout ira bien. Regarde son visage, observe attentivement son regard, elle est simplement exaspéré parce que quelque chose ne va pas. Et à mon avis, ce quelque chose, ce n'est pas toi!"

Même lorsqu'il avait adressé la parole à la jeune fille, Troy n'avait pas laché la feuille de Roserade. Et ses conseils lui faisaient le plus grand bien.

Le flot ininterrompu de paroles submegea le jeune Troy. Mais comment pouvait elle parler si vite, et sans reprendre sa respiration? Décidemment, cette jeune fille l'étonnait autant que Kurkaru, mais pour une autre raison. Autant ce dernier le faisait rier par son physique et ses mimiques, autant Amanda l'effrayait un peu. Elle paraissait fière, sûr d'elle, mais était en même temps terriblement contrarié. Par quoi? Troy aurait bien aimé le savoir, mais c'était de la curiosité mal placé. En parlant de curiosité :

-Ah, fit-il, surpris, tu veux connaître mon ... mon .. pouvoir?

Il regarda Roserade un moment, sans lui parler, puis se lança. Après tout, si tout le monde avait des pouvoirs ici, autant qu'ils sachent dés à présent quel était le sien.

-Je suis télépathe. Mais attention, je ne parle qu'aux plantes; je suis un télépathe végétal.

Il ne voulut pas paraître désagréable, mais son sac le pesait un peu. Depuis le début de la journée, il ne l'avait pas quitté.

-Excuse-moi de redemander, mais saurais-tu où trouver le directeur de l'institut? Parce que, vois-tu, mon sac, sur mon dos, est un peu lourd, et...

Il n'osa pas finir. Elle comprendrait, c'était certain. Du moins l'espérait-il!

Encore ce flot de parole. Mais pourquoi les humains devaient toujours dire quelque chose! Ne faisaient-ils que parler, parler et encore parler? Jamais ils ne se taisaient pour profiter du silence, ce merveilleux silence, avec le paysage qui va avec. Son histoire de balle inquiéta tout de même Troy. Et si jamais elle était encore blessé? Si elle s'évanouissait, comme ça, dans les couloirs? Que ferait-il, il ne sait même pas où se trouve l'infirmerie! Mais question plus importante : où se cachait le corps enseignant?

-Euh, et bien, merci beaucoup, Amanda!

"Vas-y, continue de lui parler, soit agréable"

-Hum, oui, alors, comment dire ... euh ... bah, voilà, ma ... mon amie, Roserade.

Tout en disant cela, il avait enlevé sa main de la fleur, et avait levé le pot pour qu'Amanda puisse mieux la voir. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'on voyait une aussi belle rose. Ses pétales étaient rouge, d'un rouge profond, et certains étaient aussi irisés de blanc, comme une toile rouge sur laquelle un pinceau blanc d'artiste aurait laissé une aura merveilleuse.

-Et, au fait, eh bien, merci, pour l'offre du cadenas, mais... ça ira, merci.

"Je crois comprendre que tu préfères la compagnie des demoiselles que celle des demoiseaux!"

- Elle est magnifique...

Ce compliment n'étonnait guère Troy. En effet, il avait passé tellement de temps à lui parler, à la cajoler, à l'admirer même, car s'il avait été lui-même une fleur, nul doute qu'il aurait été une rose, mais une rose, masculine. Il avait passé plus de temps avec Roserade ses dernières années qu'avec quiconque, même son père était passé à la trappe, face à la beauté, et aux besoins de Roserade. Car les fleurs ont beaucoup plus de besoins que les hommes. En tout cas, si elles n'en ont pas plus, elles ont davantage besoin de lui que tout les êtres humains. Eux pouvaient très bien se débrouiller sans lui. Mais il espérait secrètement fois, rien qu'une fois, une personne aurait besoin de lui, comme les fleurs ont besoin de lui.

- Tu veux que je t'accompagnes à l'infirmerie ? Tu pourras voir Jean Grey et elle reglera les formalité. En plus, pour se trajet tu ne trouvera pas meilleur guide !

"Madame Grey, mais, il me semble que c'est elle dont Kurkaru avait parlé. Alors, ne perdons pas de temps, allons-y!"

-Euh, très bien, si cela ne t'embète pas de m'y accompagner, je veux bien. Merci beaucoup, Amanda.

Comme toujours, les pensées de Troy dépassaient ses paroles!

>-

Suite Infirmerie dans le sujet de Jean et de Zachary