nouvelle rencontre (pv mark)

En peu de temps, Lisbeth avait rencontré bon nombre de personnes étranges. Plus sûrement que dans toute sa vie, les rencontres n’avaient pas été désagréables pour la plupart. Cette vie rangée, n’était pas si horrible, elle ne se sentait pas obligé de toujours regarder derrière son épaule, personne ne semblait hargneux avec elle. La vie était, somme toute plutôt douce, lorsqu’on était pas cyber criminel, ou chargé de quelques missions de terrains, pour la plupart illégales. Elle se sentait en paix avec le monde, elle avait décidé de se faire oublier, c’était en quelques sortes des vacances, méritées, qu’elle prenait à l’Institut. Depuis qu’elle y était arrivée, personne ne lui avait posé de questions gênantes, personne n’avait montré de curiosité malsaine pour sa vie d’avant. La pression qu’elle avait accumulée pendant les dernières années, semblait retomber. Elle s’offrait même le luxe, de chaque soir faire une balade en ville, fumer sa dernière cigarette avant d’aller dormir. Même son sommeil était plus reposant ici, peut être parce qu’elle passait beaucoup moins de temps derrière son ordinateur.

Les rues de New York, n’étaient pas à proprement parler, les mieux famés du monde. Elle se contentait de longer les artères principales, et bien éclairées. Elle était une mutante, mais son pouvoir ne pouvait en rien la défendre, elle restait une frêle jeune fille, et bien qu’elle déteste le reconnaître, et ne sorte que très rarement non armé, elle ne ferait sans doute pas le poids face à une agression directe. Mais dans sa sacoche, il y avait toujours son petit revolver, et un teaser. A bien y réfléchir, son sac était le sac d’une femme américaine moyenne, tout le monde était armé dans ce pays, et c’était un secret pour personne.

Elle jeta son mégot de cigarette dans le caniveau, après avoir recraché une dernière volute de fumée bleuâtre. Les rares passants qui la croisaient ne faisaient pas du tout attention à elle. Mais elle y était habitué, et ne s’en offusquait pas, personne ne s’arrêtait jamais lui demander un renseignement ou autre, son expression trop neutre, devait être peu engageante, et quiconque l’interrompait se voyait récolté un regard parfaitement inexpressif, cette attitude mettait mal à l’aise, elle en était consciente, mais c’était la sienne.

L’heure était avancée, et elle décida de reprendre le chemin de l’Institut, sans songer qu’elle ferait une fois encore, une intéressante rencontre.

Lisbeth avait reprit la route, depuis quelques secondes à peine, lorsqu’elle aperçut du coin de l’œil un éclair lumineux rouge, elle fit un bond en arrière, au moment même où une mise en garde résonna dans toute la ruelle. Elle tourna la tête pour voir d’où venait ce précieux conseil, mais c’était sans compter la bille qui en avait, apparemment, après elle. Elle recula à nouveau, mais sa chaussure glissa sur une canette vite qui traînait sur le trottoir. Avant même de comprendre l’enchaînement exact des choses, elle fut assise par terre, une douleur sourde cognant dans ses reins. Rapidement, elle redressa la tête, et vit la petite bille clignotante voler quelques mètres devant elle. Le rouge n’avait jamais été une couleur qu’elle affectionnait, un peu trop synonyme de danger à son goût.

-C’est quoi ce truc !?!
Ses yeux glissèrent de la bille, à son propriétaire, qui paraissait légèrement affolé, ce qui n’était pas pour la rassurer. Elle pouvait deviner, rien qu’au regard de l’inconnu, que la bille avait le pouvoir, si ce n’était de la tuer, au moins de la blesser gravement. Donc c’était potentiellement une sorte d’explosif dernière génération, conçut sans doute avec un détecteur de mouvement, dans le doute, elle préféra rester parfaitement immobile, son regard fixé à la lumière rouge. Mourir comme ça serait trop bête, pour qu’elle envisage cette possibilité. La position dans laquelle elle se trouvait, n’était pas très confortable, et ses muscles la suppliaient de se redresser, cependant, il était hors de question qu’elle prenne un tel risque. Elle espérait juste que, qui que soit cet inconnu, il ait dans ses réserves une solution miracle pour la sortir elle, et un potentiel promeneur, de cette situation.

-Comment ça s’arrête ?

Lisbeth vit avec soulagement la petite bille retourner vers son supposé propriétaire, qui l’attrapa d’un geste presque machinal. Il boitilla vers elle, s’excusa à peine, et se mis à trifouiller le mécanisme. Les yeux de la jeune mutante s’arrondirent, cet chose, quelle qu’elle soit, avait apparemment le pouvoir de tuer. Et cet inconnu ne semblait se soucier que de vérifier ce qui semblait dysfonctionner, cela l’a mis hors d’elle, après tout, n’importe qui n’ayant pas ses capacités auraient pu y laisser la vie. Il lui promit que cela n’arriverait plus et avec une dextérité surprenante observa ce qui clochait dans son invention. Elle se redressa, épousseta ses vêtements et fixa un regard réprobateur sur le jeune homme, qui semblait ne pas s’en rendre compte, trop absorbé par son travail. Elle voyait presque les rouages de son cerveau s’articuler, tant il semblait concentré, se demandant a coup sur (ce qu’il confirma quelques instant après en posant de lui-même la question), comment elle avait échappé à son système. Elle répondit d’une voix égale comme elle en avait l’habitude, et la question devenait si courante, qu’elle songeait à pré enregistrer la réponse.

-Je suis indétectable, aucun système ne peut me repérer, tes billes n’y échappent pas. Et d’ailleurs tu devrais éviter de les laisser se promener en liberté…

Elle fit peu cas des mots maladroits de son vis-à-vis, seul comptait l’information, et puis elle avait fait le plein de prose depuis son entrevue avec Jack Holmes. Elle soupira, contemplant le jeune homme toujours semblait-il, subjugué par ses billes, elle parierait qu’il était un mutant, ou peut être un super génie, un super génie doté d’un bras biomécanique… elle en doutait. Ce devait être un mutant, avec un don pour la robotique, et vu son air quelque peu négligé, elle pouvait presque affirmé qu’il passait plus de temps dans un laboratoire à créer ce genre de chose, qu’à courir les esthéticiennes. Il gagnait un point d’estime.

-Et toi tu es quoi au juste… ? Un mutant biomécanique ?

Elle dégagea les cheveux de son visage, attends une réponse précise, qui déterminerait sans doute leur future entente. Soit il poursuivait sa route sans faire attention a elle, soit il tentait quand même d’envoyer une nouvelle bille, qu’elle devrait sans doute éviter s’il la lançait, (elle était indétectable, pas immatérielle) soit il répondait normalement. A première vue elle ne le rangeait pas dans les mutants agressifs ou fou dangereux, mais l’erreur était humaine, et malgré le temps qu’elle passait sur son ordinateur, elle n’en était pas devenue un.

Elle haussa élégamment un sourcil. Sa manière de parler lui rappelait vaguement une scène de full metal jacket. Lis s’autorisa un fin sourire, il devait être un ancien soldat, puis son regard se voilà, ou un agent quelconque. Elle n’avait jamais eu confiance dans le gouvernement, après tout, elle était une cyber criminelle, doublé d’une criminelle tout court. Pourtant la maladresse des mots employés, lui indiquait, qu’il était loin d’être dangereux. Elle songea un instant a quelques articles qui faisaient cas de l’expérimentation sur les mutants, peut-être avait-il participer à un de leurs obscurs projets. Il ne se dégageait de lui aucune trace d’hostilité, juste des interrogations, et peut être un peu de gêne. Elle se rendit compte qu’il était apparemment impossible depuis qu’elle avait pénétré l’institut, de faire un pas dehors sans rencontrer de mutants, tous plus étranges les uns que les autres. Avec des pouvoirs hétéroclites et une gamme de caractères variées. Il ne lui avait pas encore été donné l’occasion de faire face à un confrériste, mais elle pouvait presque affirmer avec certitude qu’il n’en était pas. Les échos qu’elle en avait eu, lui signalait la plupart du temps, des gens avec un ego démesuré, proclamant fièrement leur statut, il ne correspondait définitivement pas à la description. Elle attendit qu’il est finit de parler pour répondre, et fut d’autant plus surprise qu’il lui propose un verre. Mais elle prit le temps de répondre à ses interrogations dans l’ordre.

-Non je ne suis pas plus effrayée d’appeler un chat, un chat… que d’exprimer ce que nous sommes. De plus la rue est déserte.

Non, elle n’avait aucune honte, de toute façon qui irait prouver ses dires, elle n’existait pas. N’avait aucune existence légale, même les tests ADN ne marchaient pas sur elle. Elle ne se plaignait d'ailleurs pas, c'était le genre de chose qui lui facilitait grandement les choses, dans son activité. Qu'elle avait bien entendu stopper en entrant chez le professeur Xavier. Il ne le lui avait pas demander, mais c'était sans doute préférable. Elle ne voulait pas détonner dans ce milieu ou tous semblait si pleins de bonnes intentions, prônant une paix sans doute irréalisable. Même Thomas More n'a jamais réalisé plus belle utopie.

-Nous ne sommes pas des monstres, je ne vois pas ce qu’il devrait me faire peur. Le symbole des Etats-Unis n’est-il pas la liberté, la merveilleuse Amérique ne prône t-elle pas l’égalité.

Bien entendu son ton était ironique. Une démocratie le joli mot… Elle qualifiait d’avantage cette nation de ploutocratie. Et sa richesse cumulée à son pouvoir lui permettait de ne pas être fichée. De ne pas être dans les petits papiers de l’Etat. Et de jouir d’une liberté complète, sous l’identité d’Anna Caroll, citoyenne modèle de son Etat.

-Apparemment les manières n’ont pas l’air d’être ton fort. Avant d’inviter quiconque dans un bar on se présente. Je suis Anna Caroll. Et non je n’ai de particulier à faire.

Paranoïaque. Le mot était encore faible, elle l’était, lui était au stade encore au dessus. Lisbeth n’avait que bien trop conscience que la méfiance était une vertu, encore plus lorsque l’ont était mutant, et que l’ont possédait un passé trouble. Tout le monde avait un cadavre dans le placard, qu’il valait mieux ne pas sortir, et, prier pour que personne n’ait l’idée d’ouvrir la porte.

Si elle se souvenait de la façon de faire fonctionner ses zygomatiques, elle aurait sans doute éclaté de rire. Mark Snov, était sans aucun doute aussi maladroit que méfiant. Et semblait mener un combat intérieur contre sa maladresse, c’était… mignon. Le mot lui parut étranger, et elle n’avait aucune envie de se moquer de lui, peut être de le taquiner un peu. Il s’avérait être aussi perdu qu’elle dans les relations sociales, mais lui sa timidité entravait les efforts qu’il s’appliquait à fournir.

-Oui, il y a le Four Courts à quelques rues d’ici.

Aux grés de ses balades nocturnes elle était passée de nombreuses fois devant, il était peu éloigné, et serait loin de l’agitation des bars du centre ville, qui sans en douter, serait loin de plaire à sa nouvelle connaissance. Elle soupçonnait que l’ambiance enfumée et saturer de musique electro mis à fond dans un espace restreint, ne plairait sans doute pas à ce géant de l’est. Du haut de son mètre 68, elle se sentait légèrement écrasé par sa taille, et tendre le cou lui parler n’était pas à proprement parler plaisant. Elle se recula d’un pas et le dépassa afin de se mettre en route, tout en lui indiquant le chemin à suivre.

-Suit moi je vais t’y conduire.

L’air s’était rafraîchi, et après sa brusque monté d’adrénaline, elle frissonna lorsqu’une brise sournoise fit voleter ses cheveux. Elle n’aimait pas le froid, et avait omis de prendre une veste. Elle se fit la réflexion que si chacune de ses escapades nocturnes, se finissaient par une rencontre, il serait bon qu’elle investisse au plus vite dans une veste.


[hrp : désolée encore pour le temps de réponse]

Lisbeth ralentit le pas, après tout rien ne servait de courir, et Mark semblait peiner, bien sur il ne dirait rien, et elle ne ferait aucune remarque. Ca aurait été stupide et vexant. Elle se calqua sur son rythme de pas, l’air de rien, le café n’était plus très loin, mais à ce rythme il leur faudrait encore, sans doute, une bonne dizaine de minute. Elle laissa un silence confortable s’installer, ce qui lui permit de réfléchir. Des capacités d’ingénieries, c’était relativement intéressant, se procurer des armes revenait cher, et elle avait besoin de nouvelles technologies. Enfin ce n’était pas vraiment le moment de passer un contrat, elle était censée rester blanche comme neige, tant qu’elle se trouvait à l’institut, pas de mission, pas de vol, rien qui ne la compromettrait… et puis même si elle le faisait, le professeur le saurait. Comment mentir à un télépathe ?

C’était des vacances, une remise dans le droit chemin, sa boite mail était saturée de demande, règlement de compte, matériel à récupérer, bijoux, tableau… tout cela lui manquait, cela mettait un peu de piment dans sa vie, elle se sentait quelqu’un qui pouvait faire quelque chose pour aider les gens. Ce qu’elle faisait n’était peut être pas légale, mais elle avait la conscience tranquille. A l’institut, elle pouvait prétendre à des amis, et à une certaine protection peut être. D’ailleurs cette dernière l’agaçait, comme si elle avait besoin de quelqu’un. Elle avait vécut par elle-même à un âge ou la plupart des adolescents ne savaient que réclamer la dernière console à leurs parents, et sortir boire en cachette avec des amis qu’ils oublieraient aussi vide qu’ils vidaient les bouteilles.

Elle interrompit ses réflexions lorsqu’elle entendit la question de Mark.

-Qu’est ce que vous faites dans la vie ?

C’était si banal qu’elle en aurait presque rit, mais elle avait compris dès le début que les relations sociales n’étaient pas le point fort de son interlocuteur. Il n’empêchait que la question posait problème Ce qu’elle faisait, en ce moment ? Strictement rien, si ce n’était errer sur les bords de l’Hudson.

-En ce moment… j’ai repris l’école.

Elle haussa les épaules, ce n’était pas mentir. Et elle se voyait mal énoncer la vérité, enfin ce qui était la vérité il y a quelque temps.


-Et vous ? Si ce n’est lancer des sphères dangereuses dans la nature ?