Avoir des ailes mais ne pas savoir voler [Libre]

Depuis qu’elle était arrivée il y avait peu de temps, elle n’avait rencontré personne tout simplement parce qu’elle avait préféré éviter tout le monde aussi. La seule chose positive était qu’elle pouvait laisser ses ailes à vue contrairement à avant où elle avait été sans cesse contrainte de les cacher. Cela la soulageait également, elle n’avait plus cette douleur dans les omoplate quand elle devait les rétracter ou les faire apparaître, cependant, un seul problème persistait : le vol. Pour quelqu’un qui avait des ailes, c’était assez ironique de dire qu’elle ne savait pas voler.

Laïa s’était de nouveau isolée au fin fond du parc, à l’écart des autres élèves mutants ainsi que des professeurs. Sa méfiance n’était pas prête de s’apaiser même si elle se trouvait dans un « havre » pour mutants, au contraire, le fait de savoir cela lui faisait comprendre qu’elle n’avait pas sa place dans le monde extérieur et qu’elle ne l’aura sans doute jamais.

Après plusieurs coups de battement d’ailes, elle n’avait réussi qu’à se soulever de quelques centimètres mais rien de plus. Les seules fois où elle parvenait à faire de ses maudites ailes quelques choses d’utiles, c’était en cas de danger. Elle se souvenait d’une nuit dans le parc de New York, dans sa forêt plutôt, ayant cru sentir un danger, elle s’était retrouvée d’un coup d’aile à faire un bond dans l’air pour s’accrocher aux branches des arbres et pour s’y réfugier.

Pour apprendre, fallait-il faire comme les oiseaux ? Sauter et croire en son envol ? Elle regarda ses ailes noires vers l’extérieur pour s’éclaircirent et devenir blanche vers l’intérieur. Elles étaient belles, c’était sans doute la chose qu’elle aimait. Le plumage était doux mais fragile. Elle se souvenait de son arrivée ici, l’une de ses ailes avait été blessée et on voyait encore la fine blessure qui aura disparu d’ici quelques jours. Elle jeta un coup d’œil aux mutants dans le parc, tous semblaient si bien avec leur pouvoir ou même entre eux, alors pourquoi pas elle ?

Ludmilla soupira bruyamment. Elle tenait dans sa main un boule transparente et à peu près lisse issue de sa création. Elle l'avait fabriqué il y a quelques instants et cherchait à comprendre pourquoi elle avait ce don... le don de créer des boules en matière étrange, ainsi que des murs de cette même matière. Elle ne maîtrisait pas tout à fait son pouvoirs, ne sachant pas faire un mur tout à fait solide ni matérialiser une boule instantanément, comme elle avait vu faire plusieurs élèves plus expérimentés et plus anciens. Elle, elle venait presque d'arriver ! Certes, cela faisait deux ans qu'elle avait découvert ses capacités mais elle ne s'était jamais servie de celles-ci suite à l'accident qui l'avait obligé à s'exiler pratiquement chez elle. Elle avait eu peur de ce qui lui arrivait, peur de ne pas être normalement constituer... et personne ne la comprenait avant maintenant. Depuis qu'elle est à l'Institut, elle se sent mieux, comme si elle était normale alors que ce n'est qu'un grand groupe de personnes différentes des humains du dehors. Elle sortait à présent. Elle prenait l'air. Cependant, elle ne s'ouvrait toujours pas facilement aux autres.
Elle était donc à présent dans le Parc et observait sa boule. Elle la fixa quelques instants et se demanda si elle était solide. Pour vérifier, elle se leva, la prit dans sa main comme une balle de base-ball et la balança contre un mur. Elle se brisa avec fracas, malgré le peu de vitesse qu'elle avait pris. On la sentait dans l'air, on la voyait en mouvement mais surtout on l'entendait. Un sifflement avait fendu l'air. Ce n'était pas très discret et tout le monde avait tourné la tête vers elle pour reprendre ses activités quelques secondes plus tard.
Elle soupira et recréa une boule en presque une minute de concentration. Sauf que celle-ci lui échappa des mains en emettant un bruit de sifflement. La jeune mutante vit clairement la boule se diriger vers le fond du parc, là où se trouvait une jeune fille avec... des ailes ? Vite, il fallait la prévenir !

- ATTENTION A LA BOULE !!

Elle avait crié pour que la mutante l'entende. Cela ne servit à rien : la boule s'écrasa contre un arbre, ayant évité de justesse la jeune fille aux grandes ailes. Lud' courut la rejoindre.

- Ca va ? Elle ne t'a pas touché ?

[HJ : non, cela ne dérange pas du tout.]


Laïa devait avouer que, plongée dans ses pensées, elle n'avait pas entendu la jeune fille la prévenir de...la boule qui semblait venir droit là où elle était. Elle avait cependant bien entendu un bruit de sifflement, quelque chose d'étrange qui avait attiré son attention. Dès qu'elle vit ce qui se passait, ce fut par instinct, par réflexe, ses ailes se déployèrent et frappèrent brutalement l'air, faisant comme un bond en arrière pour se laisser retomber à terre lentement, les ailes formant comme un parachute.

La jeune fille regarda la boule se briser contre un arbre alors que ses pieds atterrirent au sol. Puis, elle tourna son regard vers une jeune mutante à la chevelure noire qui accouru.

-Non, je n'ai rien. Le pauvre arbre a eu plus de malchance, fit-elle dans un sourire.

Depuis qu'elle était ici, elle essayait d'être courtoise envers ceux qui l'approchaient même si elle pouvait avoir un comportement de méfiance parfois, trop même, mais elle se devait de faire des efforts pour créer des relations. Rester dans l'ombre et seule, ce n'était pas pour cela qu'elle avait accepté de rester ici.

-C'est toi qui a fait cela ? Trop petite pour faire du basket mais trop grande pour le golf, voulu-t-elle plaisanter tout en restant un peu à l'écart, mais dommage qu'elle ne soit pas si solide, ce serait plus pratique pour assommer les garçons trop bavards.

Ludmilla rit aux paroles de la jeune fille.

- Oh tu sais ça suffirait pour faire peur à quelques-uns ! Peut-être que plus tard, qui sait, elles seront plus fortes que l'acier !

Elle espérait vraiment arriver jusque là ! En attendant, elle se contentait de créer de petites sphères fragiles et cela l'agassait ! Elle n'arrivait à les contrôlerque le quart du temps et cela l'énervait à un point très élevé. C'était très dangereux, comme le révélait ce qui s'est passé. Elle s'approcha de l'arbre touché et contempla le tronc à l'endroit de l'impact. L'écorce n'avait rien du tout, c'était à peine si elle avait été frappée ! L'étudiante soupira de désespoir : elle 'était as très expérimentée ! Voir pas du tout ! Elle jogea les débris transparents par trre et pris un morceau de cette matière étrange. Elle n'était pas tranchante, ce qui la difféenciait du verre. Elle se rappella qu'elle n'était pas seule et fixa son regard sur sa victime.

- Heureusement pour toi que je ne sais pas viser en tout cas.

Elle grimaça en imaginant ce qui aurait pû se produire et se ressaisit. Elle ne s'était pas présentée et tendit une main à la blonde accompagnée d'un large sourire amical.

- Moi c'est Ludmilla mais appelle moi Lud' ou Milly.

Laïa comprit que la jeune fille semblait déçue de ne pas savoir très bien utiliser son pouvoir, il suffisait de voir son expression quand elle observa le tronc de l'arbre et les morceaux brisés de la boule. Elle pouvait aisément la comprendre car elle-même ne savait pas voler alors qu'elle avait des ailes, cela était très ironique d'ailleurs mais elle sentait qu'elles semblaient se renforcer. Cela était peut-être dû au fait qu'elle les laissait à l'air libre et faisait des battements pour leur faire faire de l'exercice mais cela ne faisait pas tout, elle sentait les coups de vent dessus et cela était assez désagréable. Il faudra du temps avant que ses ailes ne soient renforcées et moins vulnérable au climat et à tout ce qui pourrait les irriter.

Elle sortit de ses pensées quand elle reprit la parole.

-Il ne suffit pas forcément de bien viser pour toucher une cible, il m'arrivait de faire du tir à l'arc et je touchais plutôt bien pour quelqu'un qui ne savait pas viser le bon endroit.

Laïa sourit à sa présentation mais hésita à prendre sa main même si cela était un geste amical. Elle avait toujours vécu dans l'isolement, ne faisant confiance à personne alors...elle répondit simplement :

-Je m'appelle Laïa...sans surnom, désolée.

Cependant, elle trouva bon de rajouter pour éviter qu'elle prenne mal le fait qu'elle ai refusé sa main amicale.

-Excuse-moi mais j'ai vécu seule durant bien longtemps et j'ai un peu de mal de me retrouver entre ses murs avec d'autres. Ce n'est pas contre toi mais je vis encore trop sur la défensive et la méfiance.

Ludmilla savait ce que c'était d'être seule. Elle avait vécu deux ans enfermée chez elle de peur de blesser quelqu'un ou qu'on la prenne pour un monstre. C'avait été très difficile pour la jeune fille qui aimait sortir et sentir le vent dans ses cheveux. Le seul vent qu'elle sentait sur sa peau était, pendant ces années, la brise un chaude d'un sèche-cheveux ou celle un peu fraîche d'un ventilo ! Elle ne savait pas comment réagir lorsque Laïa refusa sa poignée de main. Elleréfléchit un laps de temps pour se rendre compte que, finalement, elle la comprenait parfaitement. C'était très dur de reprendre des habitudes normales envers les gens et surtout des inconnus ! Cependant, elle entendit clairement le nom de la jeune fille et acceuilli ses paroles avec un petit sourire.

- Ce n'est pas grave. Je te comprend : moi aussi j'ai vécut seule pendant un certain temps...

Elle baissa les yeux en se remémorant la cause de cet isolement : son pouvoir. Ce gène X, comme l'appellent les scientifiques, qui lui rendait la vie si étrange. Elle ne comprenait pas pourquoi elle... pourquoi pas quelqu'un d'autre. Certes, à présent elle savait qu'elle n'était pas seule mais c'était encore plus bizarre de se retrouver avec des personnes comme elle : différents.
Elle leva le regard vers la blonde pour tomber sur ses ailes. Elles étaient belles et plutôt imposantes. L'une était légèrement habimée mais ça n'avait pas l'air grave. Pourant, la brune s'inquiéta.

- Ce n'est pas un fragment de ce truc qui t'a fait ça en se fracassant contre cet arbre j'espère !

Elle paniqua légèrement : elle était vraiement angereuse comme fille !

[HJ : Désolée du retard !!]

[HJ : ce n'est pas grave, là, c'est à moi de m'excuser pour le retard ^^]

Laïa eu un faible sourire quand elle annonça que, elle aussi, elle avait vécu seule durant un temps. Elle venait de se rendre compte qu'elle n'était peut-être pas la seule à souffrir d'être ainsi, d'être différente des autres, de se sentir exclue et de ne pas trop savoir où était sa place.

-Je pense que la raison de notre isolement n'est pas vraiment de notre fait finalement. Avant la découverte de mes pouvoirs...enfin, de ses membres en plus, j'avais eu une vie comme les autres, ce qui a changé, c'était...la vision de ma famille sur moi. En réfléchissant bien, ce sont les autres qui nous poussent à vivre éloigné.

Après tout, cela n'était pas faux, si le monde avait un regard différent sur les mutants, qu'il les acceptait tels qu'ils étaient, ils n'auraient pas à fuir, à se cacher des gens dits "normaux", ils pourraient mener une vie normale comme tout le monde.

-Mais l'être humain est comme il est, peu de l'inconnu et de ceux qui sont différents.

Elle eu un plus large sourire quand elle sembla s'inquiéter pour son aile.

-Non, ne t'inquiète pas, cela ne vient pas de toi. Mon arrivée ici a été un peu mouvementée et c'est en escaladant le mur du domaine que mon aile s'est agrippée aux branches.

Laïa fit battre ses ailes afin de la rassurer.

-Elles vont très bien sauf que je ne sais pas voler. La seule chose que je sais faire avec elles, c'est de les rétracter dans mon dos. Elles rétrécissent et "se fondent" dans les omoplates. Avant, elles étaient toujours cachées, maintenant, elles peuvent prendre l'air sans problème.