besoin de soins... d'urgence (Adung et libre)

Lisbeth était épuisée, elle avait mal partout, cette nuit ferait sans aucun doute parti des plus agitées de sa vie. Avachi sur la banquette arrière du taxi dans un état semi comateux, un bras en travers de ses côtes douloureuse, elle ressassa une fois de plus tous les événements. La filature, puis les coups, elle n’avait rien pu faire, elle s’était fait désarmée si rapidement, le bruit sec de ses doigts cassés, ensuite elle ne se rappelait que de la douleur et de la peur, le souffle qui lui manquait, puis les coups de feu. Encore une fois elle avait tué, et elle n’arrivait pas à s’en vouloir. Combien de vie humaine ce dément avait-il prises ? Sa blessure au crâne avait encore saigné, mais bercer par les médicaments elle s’en était à peine rendu compte, et avait contemplé ses doigts tachés de rouge d’un air absent. Elle espérait endormir son nouveau pouvoir de manière artificielle, au moins pendant les soins, le temps de l’apprentissage viendrait plus tard. Avant de partir elle avait pris pas mal de calmants, fébrilement sans respecter aucune dose. Le fait qu’elle ne soit pas encore tombée endormis relevait du miracle.

Elle sentait ses muscles raidis par le stresse et l’agressivité d’Andreï, et avait constaté avec un mélange de dégoût et d’effroi que la main du géant, avait laissé son emprunte en marques rouges violacés sur son cou. Même la marque de ses ongles était incrustée dans sa chair, et c’était sans compter les coups, les bleus, et les plaies. Le chauffeur de taxi s’était alarmé en la voyant dans un si piteux état, mais d’une voix sèche bien que terne, elle avait refusé qu’il la conduise à l’hôpital. Ses ennemis étaient partout, et puis aller a l’hôpital c’était prendre le risque de se faire ficher, de voir dévoiler au grand jour sa véritable identité, et cela elle ne pouvait le tolérer.
Le trajet jusqu’à l’Institut ne lui avait jamais parut aussi long. La nuit commençait à tomber sur la ville, et les embouteillages dut aux sorties de bureau n’en finissaient pas, le chauffeur lui jetait de temps à autre des coups d’œil inquiet.


-Vous n’êtes pas une criminelle… hein ?
-T’occupes… roule…

Elle sortie de son sac une liasse de billet et les scrupules du chauffeur s’envolèrent. Arrivée à l’Institut, elle mit un temps certain à arrivée jusqu’à la porte, la soirée était déjà bien avancée, et la dernière chose qu’elle souhaitait s’était croiser quelqu’un, un groupe d’élève passa près d’elle, et l’un voulut même l’aider, elle lui jeta un regard noir, et d’un coup ils affichèrent tous un air absent, avant de poursuivre leur chemin. Sa vue était trouble, et ses pas laborieux, pourtant elle tenait se refusait à appeler de l’aide, son ego metterait beaucoup plus de temps à cicatriser que ses blessures. Aller d’elle-même à l’Infirmerie lui paraissait déjà être un pas énorme à franchir. Peu avant l’Infirmerie elle dut s’arrêter pour reprendre son souffle, et ne put empêcher un léger geignement lorsque par mégarde ses doigts effleurèrent le mur derrière elle.
Devant la porte elle observa un moment la poignée, son cerveau n’arrivait plus à suivre, elle était épuisée, et n’arrivait plus à ordonner à ses membres de lui obéir, lever le bras lui coûta plus d’effort qu’elle n’en n’avait jamais déployé. Elle frappa un coup fort, priant pour que le nouveau médecin soit là.

Adung avait eu une journée tranquille. Cela lui avait fait un bien énorme de passé des journées chargées à une journée tranquille. Il avait eu des patients pour des consultations banales. Ce n'était pas comme les premières journées où tout le monde s'était donné le mot pour venir le consulter. Adung ne s'était pas plaint. Il avait dormi par terre dans l'infirmerie après s'être aménagé un petit coin confortable, mais rustique. Il faut dire qu'Adung était habitué à n'avoir que le strict nécessaire et à coucher sans matelas, directement sur le sol. Sa vie d'errance et la vie de moine étaient placées sous le signe de la modestie et du minimum de confort. Cela ne l'avait dérangé de coucher dans l'infirmerie directement. Cela avait l'avantage de pouvoir se lever rapidement le matin à l'aurore pour commencer les consultations, les premiers jours. Maintenant que cela s'était tranquillisé, Adung pouvait maintenant se reposer dans sa chambre.

Pour le moment, Adung était en train de consulter les dossiers médicaux des personnes de l'institut. Soigner des mutants demandait une autre méthode que de soigner des personnes et en même temps non. Adung regardait les particularités des pouvoirs que chaque mutant avait. Il prenait des notes pour faire des recherches ou pour signifier de ne pas administrer tel médicament ou composant moléculaire. Il n'avait pas fait beaucoup de dossiers, car chaque dossier lui demandait quatre heures de travail continu en moyenne sans interruption. Bref, ce n'était pas un travail rapide. On pourrait même dire que c'était un travail de moine. Pour le moment, tout allait bien. Adung referma le dernier dossier qu'il venait à peine de finir. Il s'étira les bras vers le haut. Il regarda l'heure en jetant un coup d'oeil rapide. C'était le temps d'aller dormir. Adung se leva de sa chaise et ferma la lampe. Il était vertu de son costume de moine qu'il gardait. Il s'était acheté d'autres vêtements, mais il ne se sentait pas confortable dans ses nouveaux habits. Il ajusta ses gants par réflexe et sans y penser. Ils les portaient depuis l'âge de douze ans et c'était devenu une seconde peau. Adung se dirigea vers l'armoire de médicament qui serait normalement barré, mais Adung ne voulait pas courir le risque que cela ne soit pas le cas. Il se tourna rapidement vers la porte de l'infirmerie quand il entendit le coup sur la porte. C'était un coup fort et à une heure aussi tard, cela n'augurait rien de bon. Adung se dirigea rapidement vers la porte pour l'ouvrir. Il l'ouvrit en souriant et fut surpris de voir l'état de la jeune femme. Il garda son sourire, non pas parce qu'il était content, mais plutôt pour rassurer la jeune femme. Il remarqua que du sang était sur les cheveux et que les yeux montraient une grande fatigue. Adung parla

''Je suis Adung. Êtes-vous capable de dire votre nom ? Restez éveillé et parlez-moi de votre accident ou de n'importe quoi d'autre. Je vais vous aider à entrer. ''

Adung ne voulait pas utiliser son pouvoir sur la porte de l'infirmerie. Il s'assura que son coup était caché pour ne pas utiliser son pouvoir par inadvertance. Adung aida la jeune femme en entrée tout en continuant de lui parler. Il craignait une commotion cérébrale et c'était mauvais signe. Il ne voulait pas qu'elle s'endorme sinon cela serait difficile de la réveiller.

''On est presque arrivé. Tout va bien.''

Il l'aida à s'installer. Il n'avait pas le choix de la toucher avec son pouvoir. L'hémorragie à la tête était peut-être sérieuse. Il dit

''Il va falloir que je vous touche avec mon pouvoir. Je préfère vous avertir.''

Adung enleva son gant droit et toucha la tête. Il espérait que la proximité aiderait à accélérer la guérison. Aussitôt le contact fait, Adung sentit une marée de souffrance l'envahir. Son pouvoir commença à soigner Lisbeth. Adung savait qu'il ne pourrait pas tout soigner . Il retira sa main après un contact de deux minutes. La blessure de la tête n'était plus qu'un mauvais souvenir. Il n'avait pas pu soigner les os cassés, car cela aurait demandé un contact plus long et rien il doutait qu'il aurait pu soigner cela. Il en avait trop. Adung regarda Lisbeth droit dans les yeux et demanda.

''Avez-vous pris des médicaments ?''

Il devait le savoir pour ne pas donner de médicament en trop. Il sortit une trousse pour nettoyer les plaies et pour les panser. Il commença par nettoyer les plaies les plus sérieuses. Il y allait doucement, mais avec rapidement et efficacement.

[HJ]Si cela ne convient pas, dis le moi et j'éditerai.

Lorsque la porte s’ouvrit sur Adung, Lisbeth ressenti un profond soulagement. Elle manqua de s’effondrer lorsqu’il l’aida à se déplacer, la fatigue pesait sur elle comme une chape de plomb. Il avait parlé, posé des questions, elle comprenait les mots, mais n’arrivaient pas à en dégager le sens. Elle clôt ses yeux, cherchant à rassembler ses forces, former une pensée cohérente, elle ouvrit la bouche pour parler, mais rien ne vint. Son nom, lui dire son nom, réussir à articuler, elle avait plusieurs noms, lequel voulait-il ? Tout était embrouillé dans sa tête, elle mobilisait ses forces déjà pour ne pas sombrer dans l’inconscient, et voilà qu’en plus de cela elle devait répondre à des questions. Elle se senti lésée, énervée, son nom, pourquoi ses cordes vocales refusaient de s’actionner. Lorsque enfin elle réussit à prononcer son nom, elle ne reconnut pas sa voix, elle était trop rauque, trop plaintive.


-Sa… Salander Lisbeth.

Elle n’était plus debout, et le visage du moine dans sa semi conscience lui parut menaçant, au sien s’était superposé celui d’Andreï. Lorsqu’il approcha sa main, elle émit une faible protestation et tenta, mais bien trop lentement, de l’empêcher de la toucher, de lui faire du mal, encore. Mais à la place du coup qu’elle s’attendait à recevoir, elle sentie juste la douleur de sa tête s’éteindre. Son bras était encore levé en signe de protection, elle le laissa retomber, ses doigts cassés heurtèrent ce sur quoi elle était installée, et elle poussa un geignement de douleur.
Son cerveau fonctionnait trop lentement, mais malgré cela et depuis que sa blessure au crâne avait été soignée, elle arrivait de nouveau à réfléchir. Les cachets faisaient encore effets dans son sang, et parler était toujours laborieux, mais elle comprenait maintenant les phrases qu’on lui adressait.


-Calmants… anti-douleurs…

De temps à autre, elle grimaçait lorsque que le désinfectant imprégnait ses plaies les plus profondes. Devant ses yeux se jouaient sans cesse la scène de la veille au soir. Elle aurait dut tuer Andreï, il allait retrouver la mémoire, et il se lancerait sans aucun doute à nouveau à sa poursuite. Elle ne supporterait pas une nouvelle séance de torture, sans s’en rendre compte elle émit un petit rire proche de la folie qui se finit en quinte de toux, elle posa la main sur ses côtes douloureuses. Maintenant elle pourrait faire oublier, mais elle ne contrôlait pas ce pouvoir, elle espérait simplement qu’il se manifesterait dès qu’elle en aurait besoin, et qu’il resterait endormi la plupart du temps. Elle ne possédait déjà que très peu de compétences sociales, mais si en plus les gens en venaient à l’oublier, elle pourrait toujours vivre en autarcie dans un bunker. Elle allait le retrouver, les retrouver, quitte à partir en Russie et s’attaquer directement au chef, c’était une mission suicide sans aucun doute, mais elle ne pourrait plus dormir sur ses deux oreilles tant qu’elle était sur qu’elle ne craignait plus rien. Ses poings se crispèrent, et elle couina de douleur avant de poser ses yeux sur ses doigts. Gonflé, et d’une couleur inquiétante.

-Mes doigts…

Il ne lui ferait pas de mal. C'était bien les mots qui étaient sortis de sa bouche. Elle ne parvenait à les croire, cela lui paraissait si invraisemblable, elle se rendait compte qu'elle risquait de sombrer dans une profonde paranoïa, pire encore qu'avant. Pourtant elle savait qu'elle était à l'infirmerie de l'Institut le seul lieu qu'elle considérait comme vraiment dénué de tout mal. Une sorte de havre au milieu de la jungle, pourtant, elle avait peur. Ce sentiment ne l'avait pas quitté, et puis pourquoi ce médecin s'obstinait-il à sourire, se réjouissait-il de la voir dans un si piteux état. Incapable de se défendre, s'amusait-il de son état de faiblesse. Après tout il était là depuis peu, qui avait pris le temps de convenablement vérifié son identité. Il venait peut être juste finir le travail. Elle avait tant de mal à réfléchir s'en était rageant. Adung reprit la parole, et elle dut user de toutes ses forces pour l'écouter, comprendre le sens de sa phrase. Combien de calmant... elle n'avait pas compté, assez pour dormir, assez pour oublier la douleur, la réponse était donc sans doute celle-ci :

-Trop...

Sa tête ne la lançait plus, seul les médicaments étaient responsables de son état, son cerveau ankylosée ne comprenait plus ce qui était rêve ou ce qui était réalité, les deux se confondaient étrangement, et un instant elle crut sentir la main d'Andreï dans son cou, une fois encore elle avait l'impression de suffoquer. Elle porta sa main valide à son cou cherchant à se débarrasser d'une poigne inexistante. User ses forces pour cela lui parut vain, chacun de ses gestes lui paraissait beaucoup trop lent, chaque partie de son corps était lourd, tout réclamait à grands cris le sommeil, pourtant elle ne voulait pas dormir, peur de ses rêves, peur de ce qu'elle retrouverait une fois réveillée.

Un bruit métallique attira son attention, ainsi que le remous familier de l'eau, elle entendit à peine ce qu'Adung lui demandait mais elle sentie très nettement la pression sur ses doigts, une plainte sourde lui échappa. S'amusait-il à la torturer ? Une part d'elle même savait très bien qu'il ne faisait que constater les dégâts, mais une autre ne souhaitait que s'enfuir en courant pour se terrer chez elle. Sauf que cette fois elle ne pouvait s'en sortir seul, et avec les cachets qui coulaient toujours dans son sang, elle ne ferait pas plus de trois pas avant de s'effondrer. Elle avait l'impression d'être passée sous un camion ce qui devait sans doute faire le même effet, dans le cas bien sur, ou l'ont y survivrait. Sa main lançait atrocement, surtout depuis que l'infirmier prenait un malin plaisir à tâter sa blessure, sa cassure sans doute. Rien que d'y songer cela l'effrayait, elle avait besoin de ses mains, pour manier ses armes, ou même quand elle partait à l'autre bout du monde récupérer une chose ou l'autre. Elle se souvint qu'elle avait renoncer à cette vie, elle voulait vivre dans une relative légalité, mais voilà comment celle-ci payait. La légalité était douloureuse, et les représailles étaient tombées drues, comme pour lui rappeler qu'elle ne serait jamais à l'abri, un seul moment d'égarement et elle le payait cher.

Et puis son nouveau pouvoir, une chose encore qu'elle ne contrôlait pas, mais qu'elle devait en ce cas précis expressément retenir. Il serait mal venu qu'Adung oubli tout, ou quelque chose simplement elle ne contrôlait pas cette nouvelle mutation, qui après réflexion était le juste cheminement de la première étape. Ses idées devenaient plus clairs, son cerveau comprenait sans doute que sa boite crânienne n'était plus ouverte. Elle ouvrit à nouveau la bouche, sa gorge était si sèche qu'il était douloureux pour elle de parler.

-Je...contrôle rien... j'ai soif... s'il vous plait...

Elle détestait être vulnérable, elle se sentait comme une fillette, tout juste capable de geindre. Elle espérait que ce calvaire serait le dernier, peut être prendrait-elle des vacances par la suite, un hôtel luxueux, une piscine, un bon parasol, et un de ses cocktails colorée avec une ombrelle, c'était tout ce dont elle avait envie pour le moment. Quelques vacances bien méritées, et dormir, d'ailleurs ses paupières s'alourdissaient, de plus en plus, un dernier sursaut de paranoïa l'empêcha de s'endormir. Elle ne pouvait rester parfaitement inconsciente face à un parfait inconnu, sur lequel elle n'avait aucune donnée.

Adung ne connaissait pas grand-chose de la vie en dehors du Tibet et une infirme partie des États-Unis. Cela ne le dérangea pas ou du moins, cela ne l’aurait pas dérangé s’il n’avait pas été obligé de fuir le monastère. Après, il avait remarqué que cela était un véritable handicap. Il pouvait dire les noms des capitales, mais leurs histoires, c’était trop lui demander. Pourtant, il avait un diplôme de médecine et pourtant il ne connaissait pas l’histoire des autres pays en dehors du Tibet. C’était étonnant de la part d’Adung, ce peu d’intérêt envers l’histoire des autres pays.

Adung n’aimait pas apprendre l’histoire en lisant. Il préférait l’apprendre par la bouche des habitants du pays en question. Il estimait que l’histoire du pays en question était plus intéressante de l’apprendre de la bouche de ses habitants, car chaque personne a sa vision de l’histoire. S’il n’avait pas eu peur de se faire reconnaître par les agents chinois, Adung aurait voyagé pour en apprendre plus sur les autres pays. Avec la menace qu’il planait sur sa tête, il n’osait guère voyager. Il faut dire qu’il n’avait même pas osé s’éloigner très longtemps de l’institut. Ce n’était pas par lâcheté, mais plutôt pour protéger les personnes de l’institut.

Toutes les actions d’Adung étaient faites selon un mode de pensée d’altruiste. Il faisait toujours passer les intérêts des autres personnes avant les siennes. Il n’aimait pas être devant la scène. Il préférait faire les tâches simples. Il pouvait risquer sa vie pour une autre personne et il refusait les hommages. Pour lui, aider une autre personne était une chose qui le satisfaisait. Il répondit avec un sourire à la question que Lisbeth lui posait.

’’En effet, je ne le savais pas. Cela risque d’être pratique même si je préférais de ne jamais les rencontrer. Peut-être est-ce que vous n’avez pas besoin d’un conseil d’un tibétain, mais je pense ce que vous avez pris, dois être drôlement important pour vous pourchasser comme ça. Vous devriez peut-être leur rendre ou bien leur faire croire que la chose qu’ils recherchent n’existe plus.’’

Il avait donné un conseil sans qu’on lui demande. C’était une preuve qu’il avait commis une grande impolitesse. Pourquoi l’avait’il dit, ce conseil ? Adung se promit de méditer sur la question. Avant tout chose, il devait s’excuser.

’’Excusez-moi de vous avoir donné un conseil. Vous savez mieux que n’importe qui quoi faire. Je dois avouer que je comprends que vous ressentez d’une certaine manière. Les Chinois ont mis ma tête à prix à cause de mon pouvoir. Un pouvoir de guérison est un bien que les communistes voudraient avoir. Assez parlé de mes malheurs. Voulez-vous avoir quelque chose pour passer le temps ? Je peux aller chercher un téléviseur et un DVD pour passer le temps. À moins que vous préfériez être un petit moment seule ?’’

Adung faisait tout pour que le monde soit à l’aise. Pas trop à l’aise pour qu’ils ne reviennent pas en temps que blessés, mais plutôt en visiteur. Moins qu’Adung avait de patients, plus il était satisfait. Ce qu’il détestait par-dessus tout, c’était de faire des autopsies. Par chance, il n’avait jamais suivi cette discipline et même s’il était capable de le faire sans problème, il préférait les vivants.

Pendant le court laps de temps ou Adung sorti à la recherche d'un livre, Lisbeth se perdit dans la contemplation du plafond. Songeant à ce qu'aurait été sa vie si elle n'avait pas décidé un jour de s'enfuir, et si son beau père ne s'était pas avérée être un parfait crétin. Elle aurait finis son lycée, été au bal de promo, sans doute aurait-elle été admise à la fac. Puis par cheminement logique aurait participé à des fêtes, bus jusqu'à finir l'estomac retourné. Son pouvoir ne suscitant rien de particulier elle aurait pu mener l'existence ordinaire des autres gens. Elle en frissonnait d'effrois rien qu'a l'idée. Elle n'aspirait pas à une morne vie de famille, c'était sans doute sa pire hantise. Elle avait essayé de se ranger, elle en avait vu les conséquences désastreuses que cela avait provoqué. Lisbeth n'était définitivement pas faite pour ça, ni pour la vie en collectivité. Elle était complètement inadaptée socialement.

Elle sortie de ses pensées lorsque la porte se rouvrit sur Adung. Il lui tendit un livre, un peu vieux et jaunis par le temps. Elle haussa un sourcil et s'en saisit. Maurice Leblanc, elle avait déjà parcourus quelques livres des aventures d'Arsène Lupin. Elle le remercia du bout d'un lèvre, accompagnant la parole d'un léger signe de tête

« merci »

Elle replia ses jambes afin de coincer l'ouvrage, elle n'avait qu'une main pour tourner les pages. Après avoir trouvé une position correcte pour lire, elle se plongea dans l'histoire. Elle comprenait ou le moine avait voulus en venir, mais elle était bien loin du personnage, pour commencer elle ne répugnait pas à tuer, et l'avait fait plus qu'à son tour, elle ne restituait aucun objet gratuitement et bien qu'elle se renseigne un minimum sur ses clients, conservant une certaine éthique. Son seul rapprochement avec le personnage est peut être sa qualité à changer d'identité.

Plongée dans sa lecture, elle fit abstraction du reste et s'étonna d'entendre une voix la sortir de son roman. Elle tourna la tête vers Adung, elle mis quelques secondes à comprendre sa question. Elle referma le livre, son regard indéchiffrable posé sur l'infirmier. Une faveur ? C'était nouveau ça.

« Vous pouvez demander, je me réserve le droit de refuser. »

Elle était intriguée, que pouvait-elle exactement faire pour Adung ? Qu'est ce qu'un moine avait exactement comme requête à lui soumettre, cela avait le mérite d'éveiller sa curiosité. Après elle préférait clarifier les choses de suite, oui il l'avait aidé, non elle n'était pas reconnaissante au point d'accepter n'importe quoi. Elle restait quelqu'un de profondément méfiant, et lorsqu'on demandait un service, elle préférait que l'ont soit directe, sans en demander la permission, sinon cela ne laissait jamais rien présager de bon. La faveur était délicate à demander. Lisbeth n'avait pas pour habitude de rendre service, d'accorder des faveurs, pour elle rien n'était gratuit en ce monde. Mais elle s'emballait sans doute, après tout c'était un moine, il ne voulait sans doute rien de trop compliqué à accorder, rien qui ne nécessite de longuement tergiverser.