Commande sur commande (libre)

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La vaisselle de la veille n'étant toujours pas faite, de même que les courses, Angela a décidé d'aller au restaurant. Nous sommes dimanches, les magasins sont fermés, elle n'a plus d'huile d'olive, le reste de pain est partit dans le pudding. Il lui reste des pattes, mais j'ai oublier de préciser qu'avec le chantier qui s'organise dans ses locaux, l'eau a prit une teinte marron repoussante. Elle savait qu'elle n'aurait pas du prêter son appareil à gauffre à sa tante et qu'elle aurait du prévoir plus de fromage à raclette pour les invités de samedi dernier.

Mais elle n'a rien prévu de tout ça, et la voilà qui se retrouve sans nourriture, ou tout du moins sans moyen de les rendre comestible. Ou à la limite au moins autant comestible que les yaourts périmés de sa voisine ou de l'affreuse boisson gazeuse light qu'elle achète pour son cousin diabétique.

Non, ce n'est pas le jour d'Angela, et la faim qu'elle éprouve n'est pas là pour arranger les choses. Heureusement, les restaurants existent et elle n'a pas mis longtemps à rejoindre le plus proche.

"Bonjour madame ! Vous passez un bon week end ?"

Inutile de vous décrire le serveur en costume noir, avec des cheveux qui luttent contre un gel à bas prix pour se redresser et pouvoir enfin respirer de nouveau. L'hypocrite par excellence, dicté non pas par le serment d'Hypocrate, mais par un principe célèbre qui avance que "le client est roi" et qui ne pré-existe dans la conscience humaine que dans un but purement lucratif. Cet homme qui trouve un avantage à la femme que lorsqu'il la salue, étant donné que phonétiquement "Mrs." se termine par le son "i" et qu'il peut ainsi sortir son sourire commerciale, qui n'est à tomber que lorsque les dents ne le sont pas.

Mais cela n'empêche en rien à la femme de répondre:

"À merveille !"

Suite à cet entrevue simple et pourtant si nécessaire, le serveur lui indique de façon très sexiste la table à l'autre bout de la salle où elle pourra s'asseoir et patienter une bonne demi-heure avant que la commande ne soit passée.

Attendre seule dans un restaurant, quelle supplice pour une femme comme Angela. Elle donnerait tout pour avoir de la compagnie. Un homme peut-être ? Ou ne serait-ce qu'un peu d'action né d'altercations illégales par des victimes de la crise économiques ? Elle ne sait pas, elle aimerais avoir un peu de divertissement. Au moins, à la maison, il y a la télé.

Mais comme la surprise n'en est une qu'à l'instant où on ne s'y attend pas, une charmante petite dame entre dans le restaurant. Un mètre trente deux, les cheveux blond clair coupés court. Le serveur s'empresse de l'accueillir, et après avoir prononcé sa phrase d'accueil si compliquée, il se rend compte avec effroi qu'il connait cette dame, car il l'a vu il n'y a même pas cinq minutes. Instinctivement il se retourne et repère Angela sur la table qu'il avait indiqué.

"Oh ! Vous êtes jumelles ! Tenez, rejoignez votre soeur..."

Angela aurait pu avoir la décence de rassembler ses doubles avant de sortir. Car il en reste cinq quelque part dans les environs, avec une faim de loup.

En entendant la porte du restaurant s'ouvrir, le serveur se retourne, lançant son habituel:

"Bonjour madame !"

L'expression de désespoir insatisfait qu'il arbore désormais sur son visage est la preuve que les doubles ont décidés d'entrer par paire. En compensation, Angela va avoir de la compagnie, mais il ne faudrait pas que cela tourne au cauchemar.

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Marie avait décidé de ce rendre en centre ville aujourd'hui pour se changer de son appartement. Celui ci était simple, bien organisé, mais y vivre 24h/24 et même plus... Elle voulait vraiment sortir. Elle avait entendu parler de "La Péniche" assez chic et plutôt bien fréquenté... Elle s'était décidé donc à allez y mangé. Mais un problème s'était opposé à elle. Il était 18h. Elle grimaça. Un peu.

Elle s'était dirigée vers son placard histoire d'être plus ou moins présentable. Tout compte au lieu des cinq minutes prévues, elle y passa une bonne demi heure. Ses cheveux brun et lissé étaient tenus de rester en place dans un demi chignon plutôt précaire, mais très artistique. Son jean était artistiquement délavé, plutôt sombre, serré aux genoux et évasé au bas. Son haut était en lainage fin, gris clair, plutôt ample et en dessous un simple débardeur blanc. Elle était plus ou moins prête.

Elle avait pris un taxi (ses talons la meurtrissaient, pas la peine d'essayer de marcher sur une distance plus grande que 300m) et avait donné l'adresse au chauffeur. Pendant tout le trajet, celui ci l'avait dévisagé dans le rétroviseur. Irritant personnage, pensa-t-elle. Pourquoi la regardait-il comme ça au lieu de s'intéresser aux feu rouges qu'il grillaient sans gêne ? Marie grommelait intérieurement tout en résistant à la tentation d'enlever ses chaussures pour contraster des dégâts sur ses pauvres pieds. Ils allaient être bleus ce soir...

Elle avait payé sa course et se tenait devant la péniche. Avant toute chose, elle alla se planquer dans un bosquet de façon à ce que personne ne la voit. Puis elle remonta le temps. Enfin, elle voyagea plutôt. Le temps qu'elle venait de quitter s'écoulait normalement, mais elle n'y était plus. Enfin... si. Mais ça c'était son futur. Futur dans son passé. Dur dur hein ? Mais elle s'y était faîtes. Bref. Il était midi, elle avait faim et sommeil à la fois, ce tenait face à un restaurant, elle se redressa, sortie du buisson en direction du bâtiment.

Elle entra. Il y avait la un serveur stupéfait et... Des triplées ? Quadruplées ? Combien de fois vit-elle la même tête ? Ses yeux papillotèrent un instant. Le serveur la dévisagea à son tour. Déjà, elle ronchonnait en son fort intérieur. Ils la regardaient tous aujourd'hui ! Ce que c'était irritant tout de même ! Le serveur avait l'air sous le choc. Aussi la jeune fille alla s'installer comme une grande prés de la seule dame assise. Marie lui adressa un sourire par politesse. Elle attendait maintenant le serveur. Mais celui ci regardait les nombreuses naines.

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Le célèbre mambo number 5 retentit tout droit des enceintes apposées au plafond. Un des doubles d'Angela avait profité de la stupéfaction orchestré par l'arrivée en masse des naines pour passer derrière le comptoir à l'entrée et insérer à l'insu de tous son lecteur MP3 dans la plateforme sonore du DJ agrégé.

Il n'est pas bon de la laisser s'ennuyer trop longtemps. Elle avait décidé de s'amuser. Et il ne fallut pas longtemps aux sept naines pour se lever et se déhancher dans le restaurant. Elles s'agencèrent en une magnifique chenille et se préparèrent à faire le tour de l'établissement. Régulièrement elles s'arrêtaient pour envoyer une jambe haute et souple sur le côté, en parfaite synchronisation. Puis elles faisaient de nouveau quelques pas en ondulant leurs hanches avec rythme, jouant de leurs pieds et de leurs bras pour harmoniser l'ensemble.

Le serveur, tout d'abord effaré par cette prise d'initiative en tout point aberrante, avait finit par se prendre au jeu, et il n'hésita pas à les rejoindre lorsqu'elles entamèrent leur second tour de restaurant. Il semblait vraiment enchanté par cette nouvelle ambiance.

La première expression qu'il avait affiché n'était en fait qu'une façade professionnelle censé modelé son visage par soucis de crédibilité commercial, mais au fond, comme à chacun de nous, il existe une autre face, bien plus... libertine (?), bien plus... festive. Oui, festive.

Peu de temps après, une serveuse s'était joint à la chaîne. Elle était très attirante, avec un corps bien sculpté. Ni ses seins ni ses fesses ne semblaient vouloir jamais tomber, et sa courbure au niveau des vertèbres sacrés illustrait une parfaite décroissance exponentielle. Ses hanches fines et ses flancs reluisant permettait une prise en main agréable. Angela su tout de suite que la serveuse allait être un maillon résistant de la chaîne.

Un homme qui venait d'entrer dans le restaurant ne chercha pas à comprendre ce qui se passait ici et saisit instinctivement le bassin de la serveuse. Les dix individus n'avaient aucun mal à suivre une bonne coordination, et la danse en était des plus réussit.

Au passage, Angela, au tout début de la fil, prit la main d'une femme qui s'était assise peu de temps avant et la fit s'imbriquer juste derrière elle. Il ne fallait oublier personne. Et la femme pouvait s'appelait Marie Bennet ou Josianne Balasco, elle n'avait pas droit au refus. Et de toute façon, qui ne serait pas tenté par cette ambiance chaleureuse ?

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Spoiler:

Le serveur était toujours muet de stupéfaction. La naine assise avait l’air un petit peu gênée. Dans la tête de Marie l’option « Mutante » s’imposa. Ce n’étaient pas des sœurs, mais des doubles. Marie regarda, l’air préoccupé, ce qui allait ce passer lorsque « Mambo N°5 » sortit alors des enceintes. Un sourire apparut au coin des lèvres de la jeune fille. Marie aimait bien cette chanson. Le serveur devait l’adorer littéralement. Une des naines s’installa alors comme « DJ ». Marie étouffa un rire, non pas à cause d’un quelconque ridicule, mais parce qu’elle ne s’attendait pas du tout mais alors là pas du tout à se retrouver dans un restaurant, avec une naine DJ, un serveur dansant au milieu de la pièce et d’autres naines le rejoignant. Oui la scène était insolite. Elle avait donc bien le droit de rire un peu tout de même ! Une autre serveuse se joint à leur danse folle. Puis la naine du début, celle qui au départ était assise, vint l’inviter à rejoindre la danse. Marie hésita. Elle était bonne spectatrice mais... Danseuse ? De toute façon elle n’avait pas tellement le choix. Les pas faciles vinrent tous seul. Puis, au bout de quelques minutes d’amusement fou, La musique changea. Le rythme était bien moins attrayant. Marie fit un sourire au serveur et lui demanda la carte. Elle avait apprécié ce moment certes, mais elle n’était pas venue pour danser.

Marie finit par commander de simples pâtes. Innocentes comme tout. En patientant, elle se remémorait les cinq dernières minutes. Elle s’était étonnée elle-même. Puis, elle finit par se décider à engager une conversation avec l’une de ces nombreuses voisines. En effet elle était assise à côté de la table de la naine. Maire commença par un sourire timide.

- Je voulais vous remercier pour la danse de toute à l’heure, je n’avait pas bougé comme ça depuis... En fait non. Je n’avais jamais bougé comme ça !

Elle rit. Ses études, ses voyages dans le temps, son piano... Elle négligeait certes les loisirs comme les sorties en boîtes entres copines et autres. En fait, le réel problème était que Marie n’avait pas d’amies... Mais pas le temps de le déplorer non plus. Le serveur réapparut, chargé de sa commande. Marie le remercia en le gratifiant d’un sourire, puis se retourna vers la naine en attendant ça réponse.

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La chanson prit fin, et tout le monde vint reprendre la place qu'il s'était attribué à un moment donné dans leur vie. La dame qui à première vue paraissait seule et qui à au final l'était vraiment se rapprocha d'Angela et lui adressa la parole.

"Je voulais vous remercier pour la danse de toute à l’heure, je n’avait pas bougé comme ça depuis... En fait non. Je n’avais jamais bougé comme ça !"

La pauvre faisait peine à voire. La naine fut empreint à une note de sentimentalisme.

"Oh ne vous en faites pas, c'était normal voyons..."

Un des doubles d'Angela était reparti subrepticement derrière le comptoir et avait envoyé cette musique pleine de mélancolie.

Les naines étaient prête à rendre ce moment inoubliable. Une autre des naines avait réussit à s'approprier le disjoncteur et elle avait éteint toutes les lumières, excepté celle au dessus de la table de Marie.

Et si les naines arrivaient à prendre les commandes aussi facilement, c'est parce que le personnel du restaurant est occupé par les autres naines qui ont assiégé les cuisines. On ne peut pas vraiment dire qu'elles mettent le restaurant sans dessus dessous, car elle reste dans le politiquement correcte. Elle ne se contente que de parler avec les cuisiniers, ou au pire de jouer au chat et à la souris du côté des casseroles.

Seule l'original était resté à table. Encore que non, elle s'était déplacé pour aller chercher le serveur, et le faire asseoir de force face à Marie. Elle lui avait réajusté sa cravate en quelques secondes.

"Il est temps pour vous de vous amuser ma chère..."

Elle mit l'assiette de patte au centre de la table et donna une fourchette au serveur. Celui-ci n'osait même pas bouger de sa position. En fait, il n'en revenait tout simplement pas. Mais Angela était bien décidé à faire de ce tête à tête une occasion de s'amuser à cette pauvre et attachante demoiselle, qui méritait tout simplement de l'attention et de la tendresse.

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La naine avait décidément envie que cette journée ne ressemble pas aux autres. MArie surprise regarda bondir les naines de tous les côtés. Marie finit par perdre le fil de ce qu'il se passait. Lorsque les choses ralentirent un peu, une musique mélancolique imprégnait la pièce d'un sentiment étrange. Le serveur, l'air éberlué est assis en face d'elle. Marie retint difficilement un éclat de rire. Il a l'air si perdu. Une assiette de patte posée entre eux, armés tous deux de fourchettes, c'était risible. Tout simplement hilarant. La naine s'était elle méprise ? Pourquoi avait-elle organisé ce... Repas entre elle et le serveur ? MArie avait l'air aussi désespérée ? Enfin. Elle n'allait pas faire la fine bouche, ça ne lui ressemblait pas. L'irrationnel ne pouvait qu'être amusant.

Elle se décida de manger à l'italienne et prit avec autant de naturel que possible une cuillère. Elle commença à manoeuvrer avec précaution pour amener les pâtes enroulées autour des dents de sa fourchette, maintenues par sa cuillère, à sa bouche. Les pâtes étaient délicieuses. Mais il n'en restait pas moins que l'ambiance n'était pas très détendue. Ni elle, ni la naine, ni le serveur ne parlait. La musique tentait vainement d'empêcher les bruits d'un bazar sans nom en cuisine. La musique redevint alors plutôt entraînante. Marie en était soulagé, l'ambiance se calma un peu. Elle cherchait un sujet de conversation pour elle et ses compagnons de repas. N'en trouva pas elle continua de manger ses pattes.

Etait-elle trop gênée pour faire preuve de sociabilité ? Avait-elle changé à ce point à force de s'isoler du grand monde ? Marie devait sortir à nouveau. Sa santé mentale en dépendait apparemment. Si elle n'arrivait même plus à discuter avec des inconnus.... Elle avait honte de son asociabilité. Elle ne savait plus ou se mettre. Elle posa ses couverts et guetta le moment où le serveur ferait de même afin qu'elle puisse d'une manière ou d'une autre s'enfuir.

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