La nuit tous les chats son gris (LIBRE)

Invité

PREMIER TOPIC!

Il était tard. Tara s’en moquait. Elle n’avait pas vraiment d’horaire, cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus à se tenir à un planning quelconque. D’ailleurs, le temps ne comptait pas pour elle, il ne comptait plus depuis bien longtemps. Aussi, lorsqu’elle avait besoin d’argent, elle avait toujours trouvé quelqu’un qui avait été prêt à lui en fournir. Souvent contre un sourire, parfois contre plus, mais qu’importe.
Ce soir, elle avait laissé ses dernières créations de bijoux chez son revendeur, avait diné avec lui mais avait tout de même choisi de rentrer chez elle, bien que celui-ci lui avait proposé de passer la nuit ailleurs. Justement, elle ne l’avait pas voulu. Pas ce soir et pas avec lui. Tara donnait lorsqu’elle avait envie de donner et prenait lorsqu’elle en avait besoin.

Les bruits de ses pas solitaires résonnaient dans la rue et Tara bifurqua à droite afin de traverser le grand parc, ce qui lui raccourcissait considérablement le chemin qui la ramenait chez elle. A une heure aussi avancée de la nuit, il n’y avait plus personne, seul un homme et son chien marchaient un peu plus loin et disparurent de sa vue. Un pâle réverbère projetait une ombre à ses pieds. Une ombre qui ne ressemblait à rien à la jeune femme qui marchait, car la créature qui s’étalait à ses pieds et qui la précédait obstinément était courbée, voûtée et incroyablement fragile. Une créature sans âge, qui semblait tenir debout que par miracle.
Tara grinça des dents lorsque son regard se posa ce qu’était devenu son ombre. Elle détestait voir ça et aurait aimé terrasser ce réverbère d’un simple geste.

„Ma belle, t’aurais pas une clope?“
Tara réalisa que c’était à elle que la voix s’était adressée. Devant elle, un homme était sorti de derrière un arbre. Visiblement aviné, il lui barrait le passage, et même lorsque Tara répondit avec un „non“ glacial, l’inconnu ne broncha pas, et lorsqu’il bougea, c’était pour s’approcher de la jeune femme.
„C’est pas très gentil, ça“, constata le type. „Dans ce cas-là, ton sac fera l’affaire.“
Cette fois, Tara sentait le danger. Un éclair argenté venait d’apparaître dans la main de l’homme : un couteau. Pourtant, la jeune femme ne broncha pas. Elle n’avait pas peur, pas vraiment. Elle était simplement terriblement lasse…peut-être aurait-elle du prendre le chemin le plus long ? – Sans doute, mais maintenant, c’était trop tard.

„Allez, pétasse, donne-moi ton sac!“ , gronda l’homme et tendit la main vers le sac à main de Tara, qui repoussa la main d’un énergique coup de parapluie. D’un rugissement de colère, le type se jeta sur elle et la lame du couteau heurta le bras nu de Tara. La jeune femme n’eut pas un cri, pas une plainte et pas une goutte de sang. Face au manque de réaction de sa victime, l’homme s’arrêta et fixa sans comprendre l’avant bras intact de Tara. Il n’y avait pas une égratignure.
„Mais c’est quoi, ce délire?“, hurla le voleur, tandis que Tara faisait un pas en avant, attrapa le poignet de son agresseur et se mit à le serrer de sa main délicate. Un fourmillement bien connu lui parcouru l’avant-bras, suivi par une délicieuse décharge d’énergie, tandis que son agresseur pâlissait à vue d’œil et laissa tomber son couteau. Tara sentait les efforts désespérés de l’autre afin de s’échapper à son étreinte, mais elle ne lâchait pas. Pas encore…c’était trop bon.

Des sillages commençaient à se creuser sur le dos de la main qu’elle tenait, tandis que les veines devenaient de plus en plus saillantes…et Tara n’avait toujours pas l’intention de lâcher sa victime. C’est seulement lorsqu’elle sentit son agresseur tanguer que Tara lâcha finalement prise et fis un pas en arrière alors que l’homme s’effondrait en luttant pour reprendre son souffle. Des mèches grises étaient apparues dans ses cheveux, les joues s’étaient creusées, mais Tara était d’avis qu’elle avait cessé à temps. D’ailleurs, elle partait du principe que, durant le reste du temps qu’elle lui avait laissé, ce type n’allait plus jamais importuner une passante.

En retroussant légèrement le nez en signe de dégout, Tara enjamba le corps à ses pieds et poursuivi son chemin.

(Super bon début Tara! Je vais tenter d'être à la hauteur ^^)

Je revenais justement de mon appartement. Afin d'officialiser le tout, il fallait que j'amène mes effets personnels jusqu'à l'institut Charles Xavier afin de les entreposer dans le dortoir où j'allais séjourner pour un bon bout de temps.

Par chance, j'avais pas beaucoup de choses. Puisque j'avais perdu mon emploi et que j'avais souvent des besoins d'argent, mes effets personnels ne se résumaient qu'à une seule boite deux boites en carton. Dans l'une d'elles, on pouvait y trouver des photos, des films dont je n'avais pas encore vendu et quelques jeux. Pour la seconde boite, il y avait tout ce qui devait être fondamental : Mes vêtements, ma brosse à dent et mon affiche de Jean Reno.
*Ca commence à être lourd ces trucs là!*

Une idée traversa mon esprit. En apercevant le chemin qui passait par Central Park, je vis l'opportunité de gagner du temps. De toutes façons, qui d'aussi bête pouvait bien se promener à une heure aussi tardive?

J'emprunta donc le chemin qui serpentait ces espaces verts,`à la recherche de la sortie. Par chance, les lampadaires m'aidaient beaucoup dans cette tâche de me retrouver sous toute cette obscurité.

Soudainement, mes oreilles entendirent un cri grave. Ce cri devint rapidement de plus en plus faible. Afin d'en avoir le coeur net, mes yeux ne purent s'empêcher de regarder par-dessus ces boites qui cachaient ma vue. À ma grande surprise, je venais de voir quelque chose que je n'aurais jamais cru voir de ma vie. Le spectacle était spectaculaire tout en restant flippant. J'avais l'impression de vivre un de ces films d'horreur. Un homme était en train d'agoniser à la poigne qu'une dame lui faisait. Celui-ci fit tout ce qui était en son pouvoir pour s'en libérer. Rien à faire! Ce n'est qu'au moment où il montra quelques signes de faiblesses qu'elle lâcha prise.

La dame en question s'éloigna lentement, ne prenant pas compte de ce qu'elle venait de faire.

Tel un scout, je déposa mes boites et fonca vers l'homme en question. Le lampadaire me dévoila son visage. Il s'agissait d'un individu dans la quarantaine, cheveux gris et comportant quelques rides. Il était là, gisant sur le sol, sans connaissance.
Mais pourquoi une jeune fille en voulait elle à un vieil homme comme lui? Il fallait absolument que je saches. Je tenta de marcher rapidement vers cette inconnue qui semblait fuir ce lieu souillé par le viol. Usant de mon odorant charme, je n'avais donc rien à craindre. Il ne fallait que me concentrer pour éviter le pire des scénarios : qu'elle soit déja en amour ou qu'elle soit lesbienne.

- Mademoiselle! Pourquoi vous être pris à un vieillard comme lui? C'est moche! Ce sont des gens comme ca qui rendent les compagnies de lotteries si riches!

Invité

(Merci, je retourne le compliment ^^)

Quelle soirée…
Tara sentait encore l’énergie vitale de cet inconnu courir dans ses veines comme un courant électrique qui avait le chic de la mettre de bonne humeur. Après tout, elle devrait peut-être remercier ce malheureux d’avoir tenté de l’agresser et de lui avoir ainsi fourni une bonne raison de faire usage de ses pouvoirs. Cela faisait un bon moment qu’elle ne l’avait plus fait, mais l’occasion avait fait le larron – ou dans ce cas, le mutant.

Ressentant encore la vie à l’état pur pétiller à travers tout son corps, Tara n’eut soudain plus tellement envie de rentrer directement chez elle. Oh, elle n’avait pas hésité à envoyer un râteau à son partenaire d’affaire, mais la nuit était encore longue. La jeune femme s’arrêta donc un instant afin de réfléchir à la direction à prendre pour rejoindre le plus proche quartier animé, et c’est à cet instant qu’elle entendit le bruit de pas rapides derrière elle. Le type était-il parvenu à se relever ? – Tara ne le pensait pas, car elle avait eu l’impression qu’il avait eu sa dose.
Brusquement, elle se retourna et vit un jeune homme qui marchait rapidement vers elle. Il devait avoir à peine plus de vingt ans, mais elle devait avouer qu’elle ne lui en tiendrait pas préjudice s’il s’avérerait qu’elle-même était la raison de sa hâte. La chance semblait être avec elle, car c’est bel et bien droit sur elle qu’il se dirigeait…

- Mademoiselle! Pourquoi vous être pris à un vieillard comme lui? C'est moche! Ce sont des gens comme ca qui rendent les compagnies de loteries si riches!

Lorsqu’elle fut sûre que c’était bien à elle que ce jeunot venait de s’adresser, Tara éclata ouvertement de rire. Qu’il était mignon ! Savait-il seulement qu’il était entrain de vivre le monde à l’envers, soit le jeune et beau héros qui défend le ruffian face à la méchante jeune fille ? Non ? Eh bien, elle allait prendre le temps de le lui faire comprendre.
„Moi, m’en prendre à un vieillard? Je crois que vous faites erreur, Monsieur, je n’ai fais que me défendre. D’ailleurs, si vous retournez en arrière et si vous chercher bien, sans doute vous montrera-t-il le couteau qu’il cachait.“

Normalement, Tara n’aurait même pas pris la peine de se justifier, mais ce soir-là, elle avait une étrange envie de causer à ce petit jeune qui était venu, comme un super héros, défendre une pauvre victime…qui était, bien entendu, pas celle qu’il croyait.
„Que voulez-vous, je n’ai pas eu le choix“ , avoua Tara d’un air faussement sobre en faisant un pas de plus vers le jeune homme. „Les preux sauveurs sans peur et sans reproches se font rares de nos jours…alors que nous reste-t-il à faire, à nous, pauvres filles sans défense ?“
Arrivée à une trentaine de centimètres du parfait inconnu, Tara eut un sourire au coin. „Mais maintenant que vous êtes là, je n’ai plus de soucis à me faire, n’est-ce pas?“

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