Un deux trois nous iront au bois [Terminé]

Par cette matinée ensoleillée, Carmine qui n'avait plus rien à faire dans sa chambre sortit pour aller prendre son petit déjeuner. Elle croisa nombre d'étudiants qu'elle salua avec son éternel sourire Colgate. Attablée avec des connaissances, elle consomma le strict minimum pour que son corps puisse la supporter jusqu'au midi. Saluant ses collègues de table, elle prit congés pour se diriger vers les douches. Après un décrassage en règle, elle mit quelques instants à se vêtir d'un jean clair avec un haut vert pomme. Finissant de lacer ses baskets vertes et blanches, elle prit la porte et se dirigea vers le bois en passant par le parc pour y prendre l'air, sans oublier de se saisir de son mp3.

Une fois dehors le soleil lui brûla faiblement le visage ce qui la rendit d'encore meilleure humeur. Elle fit quelques pas, seule, regardant au loin en direction du sud. Là où sa famille recommençait sa vie après avoir réaménager dans le centre ville de La Nouvelle-Orléans. Cette ville manquait de temps à autre à la demoiselle qui repensait sourire aux lèvres au carnaval, aux gens qui parlent français ou cajun et à la nourriture. Mais Carmine ne se laissa pas envahir par la mélancolie de ses pensées familiales et vit le positif de sa dernière semaine. Elle avait progressait dans la maîtrise de sa vitesse. Souffrant de moins en moins des effets des déplacements à la vitesse de la lumière. En parlant de lumière, elle tourna et leva son visage pour faire presque face au Soleil. Posant sa main droite sur son front pour atténuer une partie de la lumière provenant de l'astre solaire, elle fit basculer sa tête de droite à gauche en pensant à l'astre. Souriante, comme toujours, elle reprit sa marche matinale en regardant les fleurs et autre végétation présentent à sa vision.

"Humm…"

Émit-elle dans un souffle de soulagement et de bien être, elle qui appréciait tant vivre ici malgré tout était heureuse. Qui aurait cru qu'une mutante acceptant ce qu'elle est puisse être si bien. En parfait accord avec ce qu'elle représentait, les idées qu'elle défendait et ce pourquoi elle se battait, Carmine était chaque jour plus déterminée à montrer à ceux qu'elle aimait de quoi elle était capable. Malgré l'attrait négatif et destructeur de son principal pouvoir, celle qui défend la vie sous toute forme était heureuse de vivre. Ce qui en ce bas monde n'était pas donné à tout le monde.

Tout en marchant, elle levait de temps à autre ses bras faisant des cercles pour les chauffer un peu. La jeune Anders profitait de chaque belle matinée pour effectuer quelques exercices afin de maintenir son corps à niveau. Suite à son départ, il y a quatre ans pour l'institut, elle ne pratiquait ni la danse ni la GAF. Elle trouva donc un palliatif à la perte de ses activités en groupe, elle pratiquait dans le bois un entraînement personnel alliant danse et gymnastique. Une fois qu'elle pénétra pour de bon dans le bois et qu'elle était suffisamment loin de l'institut, elle mit en marche son mp3 qui délivra une musique contemporaine dans ses oreilles. Fermant les yeux et ressentant les ondes sonores, Carmine se mit à se mouvoir, faisant flotter son corps ou s'enfonçant dans le sol. Après plusieurs minutes d'échauffement dansé, elle commença à s'attaquer à la gymnastique. Elle posa ses mains sur le sol recouvert d'herbe. Levant une puis l'autre jambe, elle fit le poirier se maintenant en équilibre en régulant son poids avec ses pieds. La tête en bas, les yeux toujours fermés et les pieds en l'air, Carmine ne faisait qu'un avec la musique qu'elle écoutait. Loin de tout, elle s'évadait comme chaque matin.

Tranquille et sereine, Carmine déplia ses jambes pour toucher à nouveau le sol avec celles-ci. Tapotant ses mains pour y enlever les herbes restées dessus, elle tourna sa tête pense avec vu quelqu'un mais très vite vit un oiseau partir effrayé par le mouvement brusque de la demoiselle. Soulagée d'une part mais déçue de l'autre d'avoir affolé un pauvre animal, Carmine consentit à reprendre son entraînement. Elle baissa le regard sur son mp3 qu'elle tenait à présent entre ses mains. Elle fit défiler une bonne dizaine de musiques pour en sélectionner une et coincer son appareil dans une bretelle de son soutien-gorge. Les yeux fermés à nouveau elle enchaîna plusieurs mouvements se laissant aller. Vide de tout sentiment, idées et tracas divers, elle finit son enchaînement par un grand écart. Tandis que petit à petit une odeur venait envahir ses narines, elle se releva et changea une fois encore de musique. Ne percevant pas le gaz bourré d'hormones, la jeune femme continua à évoluer en pleine nature dès qu'elle sélectionna la musique voulue. Elle stoppa net son échauffement quand son cœur lui fit ressentir une émotion si forte qu'une en frémit.

*Woua! Qu'est-ce qui m'arrive?*

La sage Carmine venait d'avoir une pulsion physique étrange, le genre de chose qu'elle réprimait plus qu'autre chose. Tournant à nouveau la tête pour s'assurer que personne n'était là, elle conclut rapidement que c'était peut-être le jus d'orange de tout à l'heure qui lui faisait cet effet. Ayant la chair de poule sur tout son corps, elle tentait de faire partir cette horripilation en se frottant avec les mains pour se réchauffer. Elle pensa alors que le froid du matin pourrait être la raison de cet étrange état qui l'a traversa. Mais au vue de la belle matinée ensoleillée, elle se mit à douter de cette hypothèse.

Elle décida donc de relâcher tous ses muscles et finit par s'allonger totalement dans l'herbe moelleuse. S'enfonçant dans le sol comme elle l'avait tant fait au cours de danse, Carmine ne semblait ne faire qu'un avec les fleurs environnantes. Régulant sa respiration pour calmer son organisme, les fluctuations de son fluide sanguin et reposer ses muscles. Mais à nouveau elle ressentit son cœur s'emballer d'une pulsion aux limites de l'état amoureux. Elle releva brusquement le torse portant ses mains sur sa poitrine. Elle se sentait toute bizarre, comme amoureuse d'un inconnu. Ce fait troublé fortement la sage demoiselle qu'elle était devenue depuis son arrivée il y a quatre ans à l'institut. Elle qui jouait avec les garçons plus jeune, n'avait plus jamais pensé tomber amoureuse une fois installée ici. Non pas qu'elle rejetait les mutants mais elle avait d'autres aspirations que celle d'être amoureuse. Quoiqu'il en soit, Carmine comprit alors mais peut-être trop tard qu'elle n'était pas responsable de son état.

Plus maître de ses pulsions, elle se leva et se dirigea d'un pas décidé mais délicat vers le buisson où se trouvait Shaun. Elle leva une main pour pousser les feuilles de l'arbuste et glissa sa tête pour voir enfin sans en avoir conscience son marionnettiste.

"Salut, toi?"

Dit-elle avec un large sourire qui illumina son visage. Ses yeux pétillaient de mille feux, son regard malicieux involontaire néanmoins fixait celui de l'homme qui s'était caché. Il avait les yeux fermés et semblait concentré.

"Tu as peur de moi que tu te caches?"

Elle relâcha la branche qu'elle avait dans la main pour se diriger lentement vers l'homme en question. Carmine se posa tout prêt de Shaun, elle pouvait ressentir sa chaleur corporelle au travers de ses habits. Avec un de ses doigts, elle frotta délicatement les lèvres du mutant qui abusait d'elle. Si elle pouvait se voir, elle exploserait en morceau tellement la honte la saisirait. Que diraient les autres? La Professeur? Les X-MEN? Plus que tout Carmine n'avait rien d'une bimbo allumeuse qui se jette sur tous les mâles des environs. Et pour rien au monde elle voulait passer pour une femme de petite vertu qui s'oublie dans les bras du premier bipède produisant de la testostérone. Malgré cette volonté de fer, elle ne pouvait rien contre celui qui manipulait son cœur. Offerte comme une esclave à son nouveau maître, la jeune Anders sans avoir conscience de ses actes, glissa sensuellement sa main dans la chevelure de Shaun approchant de très prêt sa poitrine du torse de l'homme.

Émoustillée par les hormones que libérait l'homme face à elle, Carmine n'était plus maître de ses actes et de ses pensées. Brûlante d'amour et de passion, la jeune Anders voyait en cet être, l'homme idéal. Tel un Dieu auréolé d'un halo de lumière qui venait à elle. Il était Apollon et elle était sa Cyrène. Tout ce lyrisme du à une mutation, jamais Carmine n'aurait cru tomber dans un piège aussi stupide. Elle connaissait tous les élèves de l'institut à l'exception des récents arrivés. Préférant s'occuper de ses affaires, Anders n'avait pas pris le temps d'en savoir plus sur les capacités des nouveaux arrivés. Elle aurait sans pris plus de précautions avec un pouvoir aussi pervers que celui-ci. La vie joue parfois des tours à ceux qui ne font pas attention. La belle ne se laissera plus avoir une deuxième fois, si deuxième fois il doit y avoir. Mais il était trop tard pour elle, les dés étaient lancés. Une fois le coup parti, le meurtre est commis.

Lorsque Shaun prit la parole, tel un Dieu qui dicte sa loi, il demanda à son esclave d'imiter l'autruche. Chose inattendue et réellement humiliante pour la personne sophistiquée qu'était Carmine. Le mutant semblait vouloir tester son pouvoir outre mesure plus que se moquer de la femme en face d'elle. Une brève seconde elle réalisa que quelque chose n'allait pas mais très vite l'influence des hormones reprit le dessus sur sa lucidité. Privée de toute initiative, elle exécuta l'ordonne sommé par Shaun. Les règles n'étant plus ce qu'elles étaient, la demoiselle se leva doucement avec le sourire en plus et avança à l'endroit où elle s'échauffait plus tôt. Elle commença donc à imiter l'oiseau cité par son maitre, fière d'elle. Reprenant la gestuelle adéquate et les bruits qui vont avec, telle une grosse poule Carmine déambulait dans le petit carré de verdure qui l'entourait. De part son agilité et sa grâce naturelle, Carmine agissait avec souplesse même si le résultat aussi hilare qu'il pouvait être ne mettait pas à la jeune femme en avant. Elle déposa même sa tête contre la terre, tenant ses jambes droites tout en battant des ailes, enfin des bras. Après la minute écoulée, la belle cessa de faire l'animal à plume pour reprendre une posture normale. Passant langoureusement ses doigts dans sa chevelure, elle se dirigea une fois de plus vers Shaun. Mais à présent, elle attendait plus de lui qu'une imitation. Le regard plongé dans celui de son manipulateur, elle ondulait à l'idée d'être embrassée par ce-dernier. Elle le saisit par le col et se colla contre lui en lui murmurant :

"Maintenant, il va falloir que tu remplisses la part du contrat. Carmine veut son baiser..."

Lâchant le col du mutant pour mieux lui saisir la tête par derrière, la fougueuse jeune femme était prête à recevoir son cadeau. Ses lèvres à peine ouverte, appelaient au baiser, ce fameux baiser pour lequel elle venait de s'humilier. Par chance pour Shaun, Carmine n'avait nullement conscience de ses actes, sinon le pauvre être aurait dur subir les foudres de Mlle Anders en colère. Si elle s'était vu faire l'autruche ou brouter de l'herbe pour satisfaire les désirs de ce pervers, elle aurait explosé en son fort intérieur. Usant de toute sa force et de ses deux années de self-defense pour réduire en poussière ce mutant profiteur.

Répondant à son désir, la belle eut son baiser tant attendu. Exaltant toute la rage amoureuse que les hormones animaient en elle, elle savoura ce baiser sans y prendre un réel plaisir. Certes son taux d'hormones la poussait à faire cet acte mais réellement elle n'éprouvait rien, c'était juste chimique. Lorsque l'acte fut terminé, elle regarda son bourreau attendant un autre ordre de ce dernier. Il ne fallut pas attendre très longtemps à Carmine pour devenir à nouveau le cobaye de Shaun qui lui demanda si elle avait un costume. Elle lui répondit poliment tout en y mettant sensuellement les formes :

"J'ai effectivement un costume. Il est comme ceux des autres élèves, orné de vert aux sur-coutures."

Mais comme cela semblait être le dernier des soucis du manipulateur, il n'écouta point les dires de la demoiselle qui avait beau répondre à ses attentes n'était rien d'autre qu'un objet. Il lui dicta un nouvel ordre plus gratifiant celui-ci. N'écoutant que son maître, au vu de son pouvoir, Carmine se leva sans dire un mot et partit en direction de sa chambre pour y revêtir son costume de mission. Heureuse de satisfaire son amant fictif, elle se réjouissait déjà à l'idée de le voir content. Mais au fur et à mesure que la demoiselle faisait un pas, elle reprenait peu à peu ses esprits. Sa lucidité reprit lentement mais sûrement le pas sur ses émotions. Lorsqu'elle stoppa sa marche après une centaine de mètres de Shaun, elle s'interrogea sur la situation.

*Qu'est-ce que je fais là?*

Elle tourna la tête pour voir l'endroit où elle était censée se trouver, enfin dans sa mémoire. Elle y vit une ombre puis décerna rapidement un élève de l'institut. Ne comprenant rien à la situation, elle se souvint juste qu'elle devait enfiler son costume de mission. Réagissant plus par instinct que par réflexion, elle se cacha dans les buissons du parc. Elle voulait savoir ce qui s'était passé entre le moment où elle était allongée sur l'herbe à avoir des pulsions au cœur et le fait qu'elle marche en direction du manoir voulant mettre son costume. Déboussolée pour ne pas dire plus, Carmine voulait comprendre et cela lui faisait défaut car elle n'avait pas trop d'informations. Elle jeta à nouveau un regard sur l'homme situé à plus d'une centaine de mètres d'elle. La jeune femme creusant dans sa mémoire visuelle reconnut cet élève et ne comprit pas pourquoi alors que ce dernier se trouvait à l'endroit où elle s'échauffait, elle ne se souvenait pas de lui. Que lui était-il arrivé? Elle remarqua aussi une étrange odeur dans sa bouche, son haleine avait des senteurs de nourriture mexicaine bon marché. Certaine de ne pas avoir mangé ce genre saleté, elle angoissait de plus en plus. Le fait le plus perturbant était ce trou de mémoire qui l'empêchait de réfléchir sereinement. En effet, quand on ne se souvient plus de ce que l'on a fait qui sait ce que l'on a bien pu faire. Ce doute existentiel remettait en cause les bases de la jeune demoiselle qui était décidée à élucider ce mystère même si pour cela elle devait poursuivre son enquête longtemps. Soupçonneuse envers l'élève dont elle ne se souvenait plus le prénom, elle préféra retourner discrètement au manoir. Cependant, il n'était pas facile de se déplacer en rampant sans faire de bruit. Á force de ne pas vouloir utiliser ses pouvoirs pour rien, Carmine fit crépiter un bout de bois mort sur le sol de feuille. Le bruit résonna un court instant dans une petite partie du parc. Étouffant un petit cri, la demoiselle accéléra la cadence voulant sortir de cet endroit isolé pour rejoindre des personnes connues et résoudre cette énigme.

Mais au fur et à mesure que les minutes s'écoulait une chose étrange se produisit. Plus le temps passait et plus la mémoire lui revenait. Comme par magie. L'horreur de ce qu'elle venait d'accomplir lui donna envie de vomir. Elle entendait répéter dans sa tête les ordres les plus débiles de Shaun. Le pire fut sans doute le fait qu'elle se revoit entrain de faire l'autruche. Mais lorsqu'elle réalisa que l'haleine mexicaine de sa bouche venait du baiser qu'elle avait échangé avec ce porc, Carmine vomit pour de bon. Adieu petit déjeuner... La colère remplaça vite l'humiliation, elle voulu tout d'abord se laissant manipuler par ses sentiments à présent sanguinaire lui flanquer une bonne correction mais ce n'était pas du Carmine. Elle essuya sa bouche avec son poing bien résolue à lui faire payer. Elle avait du mal à croire qu'un élève de l'institut avait pu lui faire une chose pareille.

Elle se releva décider à corriger à sa manière ce fourbe. Elle s'écrira :

"Hey pervers!"

Synchronisant les cellules de son corps avec les photons environnants, elle se propulsa à la vitesse de la lumière auprès de Shaun, le posant en arrière pour le faire basculer et s'écarta de quelques mètres. Elle parcourut environ une centaine de mètre à la vitesse de la lumière, autant dire que pour l'œil humain à part voir Carmine se téléporter d'un endroit à un autre, rien ne pouvait autrement perceptible. Au vu des reflux précédents de son estomac, Carmine vomit à nouveau après avoir désynchronisé ses cellules. Le retour à la réalité était souvent difficile...

"Pour qui tu te prends, toi! Je vais aller de ce pas en parler au Professeur Xavier! Á moins qu'il ne soit déjà au courant de ta folie perverse. User de son pouvoir pour obtenir ce que l'on veut des autres. T'es un tordu! Tu ne peux pas attendre d'être dans la salle des dangers comme tout le monde? Qu'as-tu à dire pour ta défense avant que je te dénonce! Tu m'as sûrement prise pour un membre de la confrérie, je suppose?"

Le regard lourd et son air de petite fille modèle, Carmine était la parfaite petite écolière de base. Première de la classe à ses heures perdue, son attitude moralisatrice typique des "moi je sais mieux que toi" à la limite du lèche-bottisme pouvait souvent énerver son entourage. Sous ses airs de fille sage, Carmine se sentait salie par Shaun. Souillé dans son âme et dans son corps, elle n'allait pas lâcher l'affaire et en faire baver à ce pervers.

L'effronté, il n'avait que faire des propos de Carmine, il se souciait plus de son pouvoir. Elle n'avait rien contre les mutants mais les humains dotés du gène X n'étaient pas toujours de fins intellectuels, enfin à son goût du moins. Surtout ceux qui voyaient en leurs pouvoirs une manière de se jouer des autres. Elle le vit sortir son calepin pour écrire tranquillement la distance maximale de son pouvoir. Au comble de l'ignorance, Carmine se retint une fois de plus sinon elle aurait claqué des doigts depuis longtemps mais elle ne voulait arriver à cet extrême pour une personne qui n'en valait peut être pas la peine. Essayant de tempérer au mieux ses propos, tentant de redevenir la diplomate qu'elle était d'habitude, elle reprit sur un ton plus calme :

"Écoute-moi bien! On est parti sur de mauvaises, très mauvaises bases! Au lieu de te jouer de moi tu aurais pu m'en parlais. Je ne suis pas un objet là pour assouvir tes désirs... pour faire... argh faire une foutue autruche!"

Elle tapa du pied tout en prononçant l'animal qu'elle avait pitoyablement imité. Ses cheveux virevoltèrent rapidement dans les airs avant de retomber lourdement sur les épaules de la jeune femme qui avait à présent les bras croisés sous sa poitrine. Se mordant les lèvres, elle tapait son pied sur la terre qui se trouvait au sol pour éviter d'avoir à s'énerver plus, refoulant sa hargne sur le pauvre lopin de terre. La prendre au dépourvu n'était pas une brillante idée. Déstabilisée comme elle l'est, Carmine aurait pu être capable du pire. Par chance pour Shaun, la demoiselle de nature pacifique, évitait au possible d'employer ses pouvoirs. Une fois la colère du à l'autruche passée, elle continua sa tirade :

"Saches que je ne te torturerais pas malgré le fait que tu es abusé de moi. On est ici à l'Institut Xavier pour apprendre à vivre ensemble et non se jouer l'uns des autres. C'est auprès de Magneto que l'on apprend ce genre de tours. J'en réfèrerais au professeur, je ne peux pas laisser cet acte impuni. Cela ne me réjouit pas beaucoup de devoir tout raconter cela au Professeur mais tu en es le principal fautif. Prends-en à toi même, arrêtes de jouer avec les gens pour tes petites expériences minables. Il y a ici présent des mutants qui pourraient te changer en dindon pour le restant de ta vie et pourtant jamais ils n'oseront lever la main sur toi. Certains pourraient même te désintégrer... Gardes ça à l'esprit car ici on forme une famille qui s'entraide et non stratèges partant en guerre qui use de félonie sur leur propre allié pour remporter une égoïste victoire!"

Au fur et à mesure qu'elle parlait, son cœur battait de plus en plus vite sous le poids de l'émotion. Elle qui avait été prise pour une débile, serait peut être l'arisée de tout le bahut une fois que Shaun aurait raconté à tout le monde comment il lui a fait faire l'autruche. Elle devait trouver un moyen de faire taire ce secret qui entacherait fortement son cursus à l'institut. Elle qui ne commettait presque aucune faute. Certes la majorité des filles serait de son côté mais bon, Carmine n'était pas du genre à faire entrer en jeu les aprioris du type homme-femme pour se sortir d'un mauvais pas. Elle faisait travailler son cerveau aussi vite qu'elle le pouvait dans de telles conditions pour résoudre son problème d'intégrité si jamais la nouvelle se savait. Il serait facile pour un télépathe de faire oublier à son interlocuteur un moment passé de sa vie mais pour Carmine la tache était plus ardue. Elle qui ne possédait pas de tels pouvoirs devait composer avant tout avec son cerveau et sa logique. Si jamais elle en venait à générer une explosion, la salve lumineuse désintégrant la matière organique, Shaun se retrouverait vite auprès de Mlle Grey et ça serait elle qui aurait des ennuis. Elle la pacifique qui n'a presque jamais eu recours à son pouvoir offensif. Non! Elle ne permettrait pas à quiconque de saboter son parcours des plus brillants au sein de l'institut. Mademoiselle se prédestinant à devenir une sorte d'ambassadrice pour les mutants auprès des pays européens ne pouvait se savoir souillée à ce point. Le fait d'être vulnérable, tenue dans le creux de la main d'un étranger ne lui plaisait guère. C'était d'ailleurs l'une des raisons qui motivait sa colère. Se savoir manipulée et fautive dans un sens l'énervé grandement. Elle pestait en son fort intérieur mais ne laissait rien transparaître à ces états d'âme. Elle poursuivit donc sa morale :

"Bon, à part faire un rapport auprès du Professeur, je ne dirais rien au autre. Je m'excuse de t'avoir traité de pervers. Après tout je ne te connais pas, ni même voulu apprendre à te connaître. Mais comprends qu'en même il n'est pas poli d'user des gens via son pouvoir. Je suppose que tu es télépathe ou quelque chose dans le genre?"

La pression retombée mais la mémoire toujours retrouvée, Carmine tentée d'oublier malgré tout ces moments difficiles. Après presque quinze bonnes minutes de morale, la demoiselle commençait à devenir grossièrement lourde mais bon c'était du Anders tout craché. Néanmoins la rage diminuée exponentiellement, laissant à Carmine son caractère habituel de jeune femme avenante et gentille. Le resterait-elle longtemps?

*Oh mince ! Elle n’a pas répondu à ma question ! Ca vient de ruiner mon expérience ca !*

Carmine ne succomba pas sur l’envie de donner cette réponse qui semblait si simple à dire. Il ne s’agissait que d’un nom, un simple nombre ! Au lieu de cela, les discours moraux se mirent à débouler encore une fois. Jamais je n’aurais cru qu’une fille avait autant de salive pour tant de mots. Elle reconnue cependant que nous étions partis du mauvais pied. Par contre, l’histoire de l’autruche semblait l’avoir offusqué de quelque peu. Il fallait donc la réconforter :

- Ne t’inquiètes pas pour l’autruche. C’était encore un test ! Ne le prend pas personnel. Dis toi que ca aurait pu être pire ! J’aurais pu te dire que manger de la terre, c’était séduisant !

Malgré ces paroles qui semblaient encourageantes, rien ne détourna Carmine de ses propres principes. Ce qui était bon, c’est qu’elle venait de me promettre de ne pas me faire de mal. Cependant, cette promesse se transforma en malédiction lorsqu’elle se mit à me réciter le code de loi de l’institut. Selon elle, j’aurais pu être désintégré ou changé en dindon. Franchement, elle n’avait pas tord. J’avais complètement oublié ce point.

- Mais par contre, si je t’aurais dit que j’allais me servir de toi, ca aurait faussé les résultats. J’avais besoin de me servir d’une inconnue pour tester mes pouvoirs. Si je t’aurais avertis, les résultats auraient surement différés !

Rien à faire, elle resta prête à tout aller balancer au professeur Charles Xavier, homme qui m’avait rencontré lorsque j’avais découvert mes pouvoirs auparavant. C’était étrange entendre des menaces comme celles-ci. J’avais le même sentiment que lorsque mon ami du primaire m’avait menacé après lui avoir lancé le ballon au visage en me diant : J’VAIS LE DIRE À MA MAMAN !!!

Cette fois-ci, c’était : J’VAIS LE DIRE AU PROFESSEUR !!! Il ne manquait que les pleurs et le nez en sang et c’était pareil. Je baissa la tête sur de telles nouvelles. D’une certaine facon, je l’avais mérité. J’acceptais cette correction.

Celle-ci continua, afin de s’informer sur mon pouvoir. Elle se lanca sur le théories de télépathies. HHAAANNNN ! Mauvaise réponse !

- Non ! En réalité, j’ai le pouvoir d’ordonner aux filles d’imiter les autruches, hihi !, dis je d’un petit rire amical. J’avais cette réputation de toujours lancer quelques blagues juteuses pendant les moments tendus.
- Non ! Sérieusement, j’ai des gaz qui sortent de mon corps et qui attirent les dames. C’est pas mal, n’est ce pas ? Par contre, je ne contrôle pas vraiment la dose que je lance. Le professeur Xavier m’a aussi dit que je possédais un autre pouvoir mais pour le moment, je ne l’ai pas trouvé. J’espère que c’est le même que Logan ! Je me verras trop avec des griffes en aciers ! Groar !!!!

J’étais devant elle, imitant cet amusant personnage qu’était Wolverine. Après quelques instants, je revint à mes esprits et lanca la même question à Carmine :

- Et toi, Rosana ? Tu permets que je t’appelles Rosana ? Quel est ton pouvoir ?

Ce type désespérait fondamentalement Carmine. Il s'agissait d'un homme moyen qui non avantagé par son physique s'était réfugié dans les blagues miteuses pour tenter d'accrocher les filles. Il n'était pas vilain à regarder mais rien que de repenser que Carmine l'avait embrassé, cela lui donner encore envie de vomir. Pourquoi c'était tombé sur elle? Il aurait très bien pu faire ça à Emma Frost qui l'aurait sans attendre châtié pour sa perversité. Il tenta de se défendre en diminuant les effets de l'autruche mais cela eu comme résultat d'exaspérer encore plus la jeune Anders qui fronça le regard. Il tenta d'expliquer pourquoi il n'avait rien voulu dire à Carmine avant de l'utiliser comme objet, cela afin de diminuer les chances de rater son expérience. Ce type était vraiment un goujat de la pire espère : ceux qui se croient tout permis et qui osent se défendre leur prétendue innocence. Shaun fit à nouveau de l'humour en ce qui concernait l'autruche ce qui généra chez Carmine un réflexe. Elle leva sa main et faillit claquer des doigts mais très vite, elle se contrôla et s'aidant de son autre main, elle stoppa son mouvement. Si elle n'avait pas de valeurs ou si la mort de cet individu n'avait pas d'importance sur son avenir, ça aurait un bon moment qu'elle aurait fait jaillir sa lumière. Mais non, la vie réservait parfois de drôles de surprises et de lourds fardeaux à supporter. Á supposer que Shaun était la croix que devait porter à bout de bras la jeune femme. Il arriva enfin à expliquer son pouvoir, ce qui permit à Carmine de faire de suite le lien.

*Un producteur d'hormones! Remarque...*

Une pensée négative lui traversa l'esprit, elle si douce et si gentille.

*... c'est peut être sa seule manière d'embrasser une fille!*

Sur le coup cela lui fit du bien mais très vite, elle culpabilisa d'avoir eu une pensée aussi négative envers une personne qu'elle ne détestait pas encore mais surtout qu'elle ne connaissait pas du tout. Lorsqu'il imita Wolverine espérant obtenir la même mutation que lui, là Carmine n'eut plus de pitié pour ce qu'elle considéra comme un débile. Elle n'était pas au bout de ses surprises avec ce gars qui semblait être loufoque au possible. Comment le Professeur avait-il pu recruter un tel spécimen sans lui laver le cerveau? Cette idée extrême traversa juste les pensées de la mutante qui l'oublia très vite, ce n'était pas son style d'imaginer de telles horreurs. Mais à bout de nerf elle avait du mal à rester zen et politique correcte.

"Je ne connais pas suffisamment l'histoire de Logan mais je peux t'assurer que ses griffes en adamantium ne résulte pas de sa mutation mais d'une expérience. Alors à moins que tu désires devenir un cobaye à ton tour! Je lui ferai part de ton imitation, ça le ravira j'en suis persuadée..."

Une certaine ironie jaillit de sa dernière phrase, cependant le reste de son énoncé faisait comme d'habitude très scolaire. Elle fut stupéfaite que cet énergumène l'appelle Rosana avant même de lui demander son prénom. Réflexion fait, elle non plus de lui avait pas demandé son prénom. Elle aurait pu jouer la carte de l'humour mais ce n'était pas du genre de la mutante.

"Mon prénom n'est pas Rosana mais Carmine. Carmine Anders, je suis ici depuis quatre ans, figures-toi, ce qui m'a permis d'en découvrir plus sur mes pouvoirs. Je n'ai nullement envie de te dire en quoi consistent mes pouvoirs. Peut être qu'un jour lorsque tu iras te coucher et tu découvriras qu'en effet tu as été victime d'une de mes capacités. Ici à l'institut on essaie de s'intégrer au mieux et pour ma part je considère que les pouvoirs mutants ne sont pas de la poudre aux yeux. Il faut les utiliser en cas d'ultime nécessité, je pense surtout aux pouvoirs offensifs. Beaucoup d'entre nous imaginent que nos pouvoirs sont un don qu'il faut exploiter. Je pense que c'est une évolution naturelle des choses qu'il faut relativiser. Des mutants tels qu'Emma Frost ou Charles Xavier, ne passent pas leur vie à manipuler les autres avec leur télépathie. Voilà les modèles que je veux suivre. Devenir suffisamment charismatique pour ne pas avoir à user de mes pouvoirs afin de résoudre mes problèmes. Voir même, me rabaisser à les utiliser sur des cobayes... Qui plus est faisant parti du même camps que moi!"

Fière de son laïus, Carmine attendit une réaction de la part de Shaun dont elle ignorait toujours le prénom d'ailleurs. Mais cela lui importait peu car pour elle il n'avait pas la moindre importance pour son avenir. Elle devait juste s'assurer qu'il saurait taire les moments ridicules qu'elle venait de passer. Certes elle avait utiliser son pouvoir mais pour sa défense personnelle, il s'agissait de son pouvoir passif et par rapport à la manipulation qu'elle avait subi, cela était bien mérité. Son père lui avait toujours appris à ne jamais se laisser faire, sinon elle deviendrait rapidement le souffre douleur sur qui tout le monde se défoulerait.

Malgré ces plaisanteries que je faisait en imitant ce respectable Logan (Wolverine), la jeune Carmine, toujours étrangère à mes yeux n’osa même pas montrer le moindre son ricanant. Aucun fou rire! RIEN! Il n’y avait que le vent qui sifflait au travers des feuilles. Pour ma part, sachant que la jeune peau foncée s’était éloigné de moi pour être à nouveau envoûter par mes dons de mutants, je ne pouvais absolument pas voir où celle-ci se cachait ni l’expression faciale qu’elle pouvait laisser dégager en ce moment.

Le silence fut assez rapidement brisé. Carmine, telle une élève modèle commençait à dénigrer tous les petits commentaires que je venais de dire afin de détendre l’atmosphère. Mais pour qui se prenait-elle? Un trouble fête? Une petite sœur? Moi qui avait souvent l’habitude de plaisanter sur tout et sur rien, je commençais à ne plus me sentir à mon aise dans une telle situation. Carmine se trouvait à être mon anti-thèse. En plus de désirer me dénoncer au professeur, elle désirait aussi me dénoncer à Wolverine de cette petite plaisanterie que j’avais fait à son sujet. Mais voyons…. voulait-elle mettre tout l’institut sur le dos? Il faut rire dans la vie! Cette fille dévoila finalement son prénom : Carmine Anders, un nom assez joli. Mais ce nom fut suivi de nouvelles leçons de morale?

*Mince! Est-ce que je parle à une fille ou au schtroumpf à lunette, moi?*

- C’est bon! Vous gagnez! J’arrête les plaisanteries! De toute façon, vous ne semblez pas être capable de rigoler. Vous me décevez un tout petit peu. Une fille qui ne rigole pas, c’est comme une fille qui jure, c’est pas joli! Mais si vous voulez que j’oublie cette histoire, vous gagnez. Je n’en parlerais pas aux autres.

Mon but après de telles péripéties était de faire la paix. Mettre le trouble dans une école à laquelle je venais juste d’emménager n’était pas une excellente idée. Malgré toutes les bonnes intentions que j’avais au départ, il fallait enterrer la hache de guerre :

- On fait la paix? Je propose d’officialiser ca avec un câlin! dis je en ouvrant les bras et en levant le menton légèrement.


(Petit poste, désolé! ^^" Je ferais mieux prochaine fois! )

La demoiselle fixa intensément pour voir au plus profond du regard de Shaun qui proposa une trêve. Mais ce fut les dires de son interlocuteur qui permit à Carmine de se relâcher un peu. Elle qui était de nature plus avenante, retrouva son large sourire et son regard pétillant. Elle émit un léger rictus lorsque Shaun confirma qu'il ne dirait rien à personne de cette histoire. Toujours décidée à en toucher quelques mots au professeur, Carmine s'était attendrie. Elle bloqua sur le jeune homme lorsqu'il insinua qu'elle ne souriait pas beaucoup. Si ce crétin n'avait pas voulu jouer au plus fin avec elle, jamais il ne l'aurait connu sous cet aspect petite fille modèle. Mais comme il semblait vouloir le faire, Carmine décida d'enterrer la hache de guerre. Elle hésita un petit moment avant de se réconcilier avec un câlin mais elle flancha. Après un bref moment, le jeune femme s'écarta de Shaun et lui dit cette fois-ci avec son ton naturel, gentil :

"Alors comme ça tu es nouveau ici? Tu viens d'où? Tu te plais ici? Si jamais tu veux des conseils pour t'intégrer plus facilement tu peux me demander. Je suis à la chambre neuf avec trois autres filles. Mais déjà je pense que tu auras appris qu'il ne faut pas jouer avec les autres impunément. Après, ne vas jamais manger aux heures de pointe, évites les toilettes situées non loin de la salle de détente. Ne t'infiltres jamais dans les sous-sols du manoir car si tu te fais attraper par un X-Men tu risques gros…"

Quoiqu'il en soit, gentil ou cassante, Carmine parlait beaucoup. Mais c'était dans sa nature de vouloir tout dire, faire sortir de son cerveau fécond les impressions et idées qui s'y trouvaient. Décontractée, enfin, elle pu à nouveau admirer le paysage qui l'entourait. Elle qui adorait tant cet endroit. Une réflexion l'a fit soudain sourire et elle s'empressa de la partager avec sa nouvelle connaissance.

"Ça me fait penser que depuis quatre ans que je suis à l'institut, jamais personne ne m'a surprise ici. Pourtant je viens presque tous les matins au moins trente minutes pour décompresser. Tu auras au moins partagé ça avec moi. N'est-ce pas un endroit superbe? Le manoir aussi est magnifique mais cet endroit respire la sérénité et la fraîcheur. Ça me fait un plus grand bien de venir ici. On dira que ce lieu pourtant accessible à tous est notre lieu secret pour oublier les tracas de la vie."

S'afficha alors sur son visage un sourire moqueur. Que croyait-il qu'elle ne savait pas rigoler. Certes rien de très hilarant, Carmine n'était pas une comique mais de temps à autres elle savait relâcher la pression. Elle décida de se poser dans l'herbe souple et leva la tête en direction de Shaun.

"Assis-toi et parles moi plus de toi. Que j'apprennes à mieux te connaître. C'est toujours intéressant d'apprendre des autres. On est tous tellement différents que nos expériences sont enrichissantes pour tout un chacun."

Oui bon, elle faisait ce qu'elle pouvait pour détendre l'atmosphère après l'avoir lourdement brisée il y a quelques minutes. Elle parlait toujours beaucoup et même dans ses meilleurs moments. Il vallait mieux pour ses compagnons qu'elle ne disposa pas d'un pouvoir lié à sa voix sinon les pauvres, ils en pâtiraient. Car celui qui fermera le claquet de Mlle Anders n'était pas encore né. Sans avoir toujours le mot pour faire rire, elle était Mme Réponse à Tout. Celle qui donnait toujours son opinion et ce en trente six volumes reliés et voir quelques annexes pour expliquer les termes employés dans les volumes précédents. C'était sa façon d'être d'en faire trop, sans être réellement consciente de cet aspect pipelette voir enquiquineur de sa personnalité. Elle pensait faire au mieux en apportant à son entourage toutes les informations nécessaires à la compréhension d'une conversation, sachant qu'il était très difficile de se faire clairement comprendre par les gens et ce dans toutes situations. Ceci étant aussi le résultat de son enfance, benjamine de sa famille, elle du apprendre à se faire sa place et souvent en prenant la parole à tout va pour montrer aux autres qu'elle était là.
Alors que l'ombre des arbres cachait une partie de son visage, la douce demoiselle attendait tout sourire dehors que Shaun consente à s'asseoir prêt à partager avec elle un longtemps moment de parlote.

Enfin le jeune homme se présenta, Carmine apprit donc pour de bon son nom et son prénom. Il relata rapidement son enfance dans une famille monoparentale masculine. Ce qui était très rare de nos jours mais cela ne choqua pas son interlocutrice. Puis il parla un peu de son père policier et du fait qu'il n'avait voulu suivre la voie de son paternel. Tout l'inverse de ce qu'avait fait Mlle Anders. Elle suivait pas à pas la voix, enfin l'idéal de sa mère. IL expliqua aussi depuis combien de temps il était là et surtout fait marquant qui n'échappa à Carmine, l'histoire des deux baisers. Lorsqu'elle entendit le nom de Tornade, jamais elle n'aurais cru possible une telle chose. Pour elle, ce type avait donc un réel pouvoir mais il semblait ne pas s'en rendre compte. Les neurones de la demoiselles actives non-stop finir par conclure que la capacité de Shaun était active elle aussi non-stop. Pour s'assurer de son hypothèse, elle s'apprêter à parler quand elle fut couper par Spencer qui lui demanda à nouveau d'être son cobaye mais cette fois-ci d'opposer une résistance. Sur ces mots, elle se leva et recula tout en disant :

"Confirmes-moi une chose, tes pouvoirs est actif constamment? C'est comme cela que tu as pu être embrassé par ta voisine et par Ororo! Si j'ai bien compris la distance permet aux femmes de se protéger de toi? Tu n'arrive pas à maîtriser la diffuse de tes hormones?"

Située à plus d'une cinquantaine de mètres, Carmine parlait de plus en plus fort pour que Shaun l'entende. Elle était partagée entre sa colère qui recommençait à pointer le bout de son nez et sa bonté générale. Puisque la hache de guerre avait été enterrée, elle décida contre toute attente de laisser au mutant une seule et unique chance.

"Ok! Je vais te servir de cobaye! Dis-moi quoi faire. Par contre, tu es prévenu, si jamais tu me fais faire quoi que se soit d'humiliant tu découvriras l'étendue de mes pouvoirs à tes dépends!"

Fixant Shaun après une profonde respiration, elle restait là attentive aux directives de son potentiel bourreau. Elle le connaissait à peine, il s'était déjà joué d'elle. A présent c'était elle qui acceptait d'entre être réduite à ça, mais pourquoi? Disons que cela ferait bien de dire qu'elle a aidé un nouveau venu à mieux connaître ses pouvoirs, histoire de montrer à ses supérieurs qu'elle un être altruiste. Décidément la compétition que s'était mise en tête la pauvre jeune fille lui montait parfois un peu trop à la tête. Ses mains se crispèrent, ses poings se serrèrent et ses muscles furent soudain tendus. Aller soit même se jeter dans la gueule loup, il faut vraiment être fou. Mais un bref souvenir des ses premiers essais auprès de ses frères, lui rappela combien elle aimait au début user de son pouvoir. D'ailleurs ses jumeaux de frères lui avaient fait promettre d'améliorer sa capacité à son paroxysme. Doux euphémisme quand aujourd'hui Carmine se contente juste de maîtriser au mieux son don. Elle pourrait travailler plus en salle des dangers au lieu de dévorer des livres et aux documentaires sur la génétique, la culture française ou la cuisine.

Exposant le déroulement du test, Carmine fit de son possible enregistrer les informations tout en oubliant le reste. Difficile de se concentrer quand on n'était sûr de rien. Faire confiance si vite à une personne pouvait apporter plus de préjudices que de bienfaits. Malgré son ambition et ses excès de colère, Carmine restait globalement une jeune femme compréhensive. Elle comprenait que pour Shaun cela ne devait pas être facile à vivre au quotidien. Savoir que toutes les personnes féminines qui l'entourent, risquent de ne pas être elles mais des zombies amourachés à lui via ses hormones. Le pauvre, s'il ne maîtrisait pas la libération de son gaz, il ne pourrait plus jamais approcher une femme sans que celle-ci soit hypnotisée. Attendrie par le côté tragique du pouvoir de Spencer, elle se força donc de répondre aux attentes du mutant. Secouant la tête en signe d'approbation, elle fit son premier pas en direction de Shaun tout en lui parlant, puis elle enchaîna avec un second pas, ainsi de suite :

"Je suis concentrée sur toi, sur le fait que je ne dois pas tomber sous le joug de tes hormones. Je ne ressens toujours rien, je reste focalisée sur mon objectif."

Les réponses furent sensiblement les mêmes durant les trente premiers pas, au bout du trente quatrième, les réponses commencèrent à changer. Carmine attentive à son été faisait tout pour lutter. Malgré son intelligence, ce n'était pas une super femme ou une télépathe capable de se blinder de tous pouvoirs externes.

"Plus j'avance et plus j'oublie mon but. Il me paraît impossible de ne pas t'aimer. Attends... Je vais… Je dois… Mince! Foutues hormones! Je te hais, je te hais, je te hais…"

Elle cria ses dernières paroles pour canaliser ses émotions amoureuses en leur inverse. Alors qu'elle était toute proche de Shaun, sa force des derniers moments lui permit de rester intèrgre. Refusant de redevenir la Carmine dévergondée d'il y a quelques temps, elle posa sa main sur l'épaule du mutant avec un air néanmoins tendu. Elle ne souriait plus, dans son fort intérieur amour et haine avaient tous deux franchit la ligne qui les déparait. Elle ne savait plus quoi ressentir. Le contact physique entre les deux personnes troubla Anders qui jusqu'à présent réagissait plutôt bien. A l'avenir, elle ne le toucherait plus... Pourtant tout à l'heure elle lui avait fait un câlin. Le pouvoir de cet individu semblait beaucoup plus complexe que l'avait imaginé le jeune femme. Alors qu'elle semblait enfin être sous les effets du gaz, un masque de rigidité se grava sur le visage de Carmine qui repoussa Shaun avec sa main. Se recroquevillant sur elle même, à terre au vue du conflit émotionnel qu'elle ressentait, la jeune femme ne savait plus quoi faire : l'aimer ou le haïr. Perdue dans ce combat impossible, elle se heurta à des sautes d'humeurs proches de la schizophrénie. Cédant tantôt à l'effet des hormones ou luttant le plus possible contre elles. Son regard changeait sans cesse allant du regard pétillant d'amour à celui refroidit par la rage et la hargne. Poussant un dernier cria de colère, Carmine réussit à se relever et à fixer Shaun. Une larme perla au coin de sa joue, signalant la souffrance émotionnelle qu'elle venait de ressentir alors que son visage exprimait la peur. Elle n'était pas devenue une poupée manipulée, un Pinocchio à qui l'on avait remis ses ficelles, mais Carmine resta là sans bouger, attendant que le mutant face à elle augmente le taux d'hormones dans son gaz.

"Tu peux... y aller..."

Sa voix légèrement cassée rendait bien avec le reste du corps et de l'état de la jeune femme. Brisée était peut être le mot le plus proche de se qu'elle vivait. Partagée entre deux sentiments opposés poussés à leur paroxysme. Le premier induit par le gaz de Shaun, le second provoqué par Carmine qui voulait à tout prix résister. Sa volonté de fer réussira-t-elle à venir à bout d'une trop forte quantité d'hormones. Si ce pouvoir semble plus où moins lié à l'état émotionnel de la personne la subissant, elle devait à tout prix lutter. Expirant longuement comme avant un accouchement, elle se tenait prête au pire car elle doutait fortement de tenir encore très longtemps à ce rythme. Elle haïrait encore plus Shaun de manière graduelle, au feeling pour éviter de tomber au piège des hormones.

Après les mots que prononça Carmine, le mutant face à elle ferma les yeux. Ceci signait donc le début des problèmes pour la demoiselle. Le gaz qui émanait du corps de ce dernier allait envahit les narines de la jeune femme. Les hormones contenues dedans enivreraient Carmine qui tomberait éperdument amoureuse de l'émetteur du gaz. Au plus profond d'elle, elle ressentait tout un tas d'émotions opposées qui avaient du mal à trouver leur place. Pleurant littéralement sans réellement savoir pourquoi, passant du rire aux larmes comme on dit, Anders était totalement perdue avec ses sentiments. Elle poussa un grand cri d'effroi lorsque Shaun prononça son nom. Totalement chamboulée par tout ce flot diffus d'informations émotionnelles dans son seul petit être, Carmine aurait voulu être plus forte afin de pouvoir résister à cela. Mais elle n'était pas plus forte qu'un autre après tout. Elle perdit donc pied, voilant sa réalité et sa perception des choses, elle oublia qui elle était pour devenir à nouveau le jouet de Shaun. Redevenue la Carmine dévergondée d'il y a quelques temps, elle posa sa main sur la joue du mutant. Son sourire et son regard charmeur insinuaient qu'il était pour lui d'agir et d'assouvir une fois de plus ses bas instincts sur la mutante qui s'offrait à lui. Son visage encore meurtrit par les précédents pleurs d'Anders affichait un sourire qui tranché fortement avec la terreur encore lisible sur son faciès. Dans un mouvement relativement fluide, elle se glissa dernière lui et le saisit au torse avec ses bras.

"Mon Shaun! Toi et moi, ensemble ici! Seul comme sur une île déserte… Je serais ta Juliette si tu désires être mon Roméo…"

Portée en offrande, elle massait délicatement les habits et par conséquent la peau du mutant. Tout ceci afin de l'émoustiller. Au plus proche du corps de Shaun, elle respirait à grand flot le gaz qu'il libérait, encore et encore. Au comble de l'ardeur, elle commençait à avoir chaud, transpirant par dessus ses larmes. Celle que l'on nommait parfois "Frigo" était aussi bouillante qu'une friteuse. Peut être que son surnom changerait pour "Baraque à frite" si quelqu'un apprenait cela…

Les paroles de Shaun étaient aux oreilles de Carmine une douce sérénade. A la fois parole divine mais tellement proches d'elle. Elle s'abreuvait donc des paroles du mutant pour n'en perdre aucune goutte. Alors que Spencer avait promis de ne rien tenter de dégradant envers Carmine, il proposa malgré tout à la demoiselle de se rembourrer le soutien-gorge de feuilles et d'aller au loin marcher. Celui pour qui elle avait eu de la pitié à un moment venait de définitivement se faire une ennemie qui n'aurait plus jamais confiance en lui. Malgré cela, étant inconsciente de la réalité des choses puisqu'elle était sous l'emprise du fourbe, elle s'abaissa pour réaliser sa besogne. S'attelant à sélectionner feuille par feuille les plus jolies, pour satisfaire son prétendu amant, elle n'hésita pas une seconde à se les enfiler dans le bustier. Chose particulièrement stupide et affligeante pour son image de sainte nitouche. Après avoir dissimulé toutes ses feuilles et obtenu pour résultat une énorme poitrine végétale, Carmine partie en direction du lieu dicté par Shaun. Alors que chaque pas l'éloignée un petit peu plus du gaz aphrodisiaque de Shaun, Carmine retrouvait comme précédemment son libre arbitre. Raide comme un i au milieu du bois, elle se souvenais pour l'instant que du dernier moment passé auprès du mutant. Elle ressentit une gêne au niveau de la poitrine et après vérification visuelle, elle poussa un grand cri. Elle comprit et ce au fur et à mesure que la mémoire de ses actes sous les effets du gaz lui revenaient, que Shaun avait une fois de plus abusé d'elle. Son regard figé par l'effroi et la rage, se porta au loin sur l'auteur de cette mascarade. Elle n'avait pas autant le contrôle sur ses actes, qu'elle aurait été comme beaucoup de ces mutants trop bourrins, Carmine aurait à cet instant fait exploser des photons juste à côté du visage de Shaun. Mais son éthique de la vie lui interdisait de faire un tel acte, au point même qu'elle n'y pensa même pas. Déçue par cet individu qu'elle avait osé croire, elle enleva les feuilles énervée tout en baragouinant des sons pour ne pas avoir dire des insultes.

Lançant un dernier regard sur Spencer alors qu'elle venait de lâcher la dernière touffe d'herbe qu'elle avait dans le soutien-gorge, elle tourna les talons en direction de l'institut. Bien décidée à en référer au Professeur et à tous les X-Men. Légèrement boudeuse mais surtout déçue de l'attitude de Shaun, elle avançait d'un pas relativement calme malgré les circonstances. Elle n'avait pas la haine mais ça n'en était pas loin. Le fait était que le mutant ne réalisait pas à quel point cela pouvait être frustrant, énervant voir traumatisant d'accomplir des actes dont on était plus maître. Carmine aurait voulu que ce joueur des dames se trouve à son tour dans cette situation. Un peu comme si le professeur la venger indirectement. Il aurait peut être compris que son pouvoir venait toucher au plus profond de l'intimité des individus autour de lui. Des fois, il fallait faire soi-même ses propres expériences pour comprendre que nos actes, nos dires voir nos pensées pouvaient engendrer chez autrui un mal supérieur à celui que l'on avait imaginé. Ainsi Shaun saisirait qu'il ne faut pas user de la gentillesse des autres à ses fins personnelles. Quoiqu'il en était, Carmine traçait droit en direction de l'institut, elle parlerait au Professeur le lendemain ou surlendemain car elle transférait toujours ses problèmes à un jour suivant. De cette manière, elle avait le temps de réfléchir sur le sujet et surtout de ne pas réagir à chaud, chose qu'elle détestait par dessus tout. Néanmoins, elle était bien décidée à faire en sorte que Shaun change radicalement de comportement.