La jeune fille avait de l'argent à dépenser; La vente de ses lames par l'intermédiaire de l'institut lui rapportait bien et cela faisait longtemps que Kara n'était pas allée en ville. Alors... On sèche les cours et on s'enfuit ? Pas vraiment réalisable. Elle avait dû attendre un long week-end et maintenant il y avait plein de monde. Forcement... Kara n'aimait la foule que parce que dans la marrée humaine elle devenait n'importe qui et que tout le monde s'en fichait. Plan sortie : 0. La jeune fille n'avait même pas trouvé un truc sympa à acheter. C'était tout de même terrible ça ! Nada, nichts, niente, rien, nothing. A croire qu'ils avaient étés dévalisés. Ce qui n'était pas le cas. Pourtant, malgré le sentiment de sécurité qui était dans la foule, elle sentait les ceintures en métal la frôler, les fermetures éclaires des sacs à mains lui rentrer dedans, et à chaque fois un bref élan de violence la prenait. C'était comme si l'on jouait avec ses sentiments, avec sa vie.
Ce matin, elle avait déjà du prendre le tram, descendre, remonter, se perdre parce que le sens de l'orientation et elle faisait quatre. Elle voulait aussi visiter la prison à 10 heures pour avoir des nouvelles de son frère, mais on lui a dit qu'il avait été relâché. Bonne conduite. Où était Toshiro maintenant ? Pourquoi ne lui avait-il rien envoyé ? La nouvelle lui fit un coup au cœur. Neuf ans qu'elle ne l'avait pas vu et là, alors qu'elle était sur le point de le retrouver, il disparaissait encore. Lorsqu'elle avait entendu parler de son arrivée à la prison de NY elle avait été si heureuse. Six mois plus tard il était relaxé ?Il y avait des choses qu'elle ne pouvait pas comprendre. Elle avait été prévenue de son arrivée par le professeur Xavier, qui lui avait confié qu'il avait été arrêté une nouvelle fois pour malversations. Blase sentait qu'elle passerait sa vie à le chercher sans le trouver. Pauvre d'elle...
Sa tête bourdonnait, son esprit en évolution était à cran. Elle devait sortir par tous les moyens. C'est à ce moment là, qu'elle se mit à courir. Oh, tout le monde s'en fichait. Mais elle avait besoin d'air. Elle trouva un petit magasin vide qui vendait des vêtements gothiques. Ce n'était pas que Kara s'habillait ainsi : il lui arrivait d'avoir envie de petites robes de ce style mais cela n'allait jamais bien loin. Pourtant, cette boutique un peu cachée un peu éloignée semblait calme malgré une musique en fond rock en bruit de fond. Blade se tenait la tête, la force de ses émotion lui transperçait le crâne. Elle se rendit compte qu'elle était de plus en plus sensible aux métaux. Avant cela ne lui arrivait qu'une fois tout les mois par hasard, maintenant cela devenait encore plus régulier. Elle avait des jours comme aujourd'hui où sa mutation empirait.
Kara avait bien l'intention de rester dans la boutique en attendant de stopper la migraine. Déjà ça allait mieux. La jeune femme respirait et se remettait de ses émotions. Son air froid se replaça sur son visage, son cœur tendre se cacha au fin fond de son corps et la douleur se dissipait tranquille. Il ne resta bientôt plus qu'un grand vide émotionnel chez Kara. Un "rien" confiant et doux qui la reposait. C'était dans ces moment là qu'elle se rendait compte que ses cours lui servaient.