Cours d'équitation [pv Adam][Terminé]

Le jour J était là, celui où Laïa allait apprendre à Adam à monter à cheval et à faire passer cette peur des chevaux. Pour elle, elle ne voyait pas comment en avoir peur mais chacun était différent. Faire une chute pouvait parfois laisser des marques. Il faisait beau, un soleil radieux avec un peu de vent frais et les oiseaux qui chantaient dans le ciel. Laïa avait mit un jean bleu avec des baskets blancs et rouges, elle n’avait pas de veste sur elle, seulement un débardeur noir et avait attaché sa chevelure blonde en queue de cheval afin de ne pas être gênée. Elle avait laissé ses ailes à l’air libre, depuis qu’elle était à l’institut, elle ne prenait plus la peine de les cacher aux yeux de tous, après tout, tout le monde était pareil ici.

Elle tenait deux chevaux par la bride, l’un était brun et sera monté par elle, l’autre était bai et sera pour Adam, elle avait jugé bon de lui trouver un cheval calme, il était inutile de lui faire monter un cheval agité. Elle ignorait encore ce qu’ils allaient faire mais une petite balade dans le parc sera pas mal, cela ne craindra rien. Ici, il n’y avait pas de bruit de voiture, des dangers extérieur qui risquerait de faire paniquer les chevaux, hormis si un mutant laisse échapper une boule de feu quelque part.

Spoiler:

Comment ces gentilles petites bêtes étaient-elles arrivés là ? C'était simple, Laïa avait gardé le numéro du centre où elle avait été, ayant eu de bonnes relations avec le propriétaire des deux animaux, il avait accepté de les amener, enfin, les vans s'étaient stoppés à plusieurs mètres de l'institut, à l'écart avant de les conduire elle-même ici.

Tout en gardant les montures à vue et en faisant en sorte que les rênes ne leur traînent pas dans les sabots, elle s’assit dans l’herbe afin d’attendre Adam. Elle sortit son téléphone portable, son numéro ne fonctionnait plus depuis quelque temps déjà, ses parents avaient tout supprimer, résilier le contrat mais elle le gardait quand même car il fonctionnait bien et elle avait toute sa musique sur la carte mémoire, chose qu’elle avait prévu avant de fuir de chez elle. Elle avait su que son exile allait être long et dur, la musique était un moyen de se détendre. Elle pouvait maintenant recharger la batterie à volonté sans être obligée d’aller louer une chambre vétuste dans on ne sait quel hôtel.

Elle s’était installée un peu à l’écart et se leva quand elle vit Adam arriver.

-Salut, fit-elle dans un sourire, je t’ai amené un cheval calme, il est très doux, tu verras, fit-elle en montrant le cheval bai.

Non, Laïa s’était promit de ne pas rire sachant fort bien que cela risquait sans doute de le froisser mais cela avait malgré tout quelque chose de comique, comme si cacher les protections de cette façon était irrepérable. Elle n’allait faire aucune remarque. C’était la première fois qu’elle souriait ou même riait depuis longtemps. Depuis sa rencontre avec lui, elle semblait avoir changée, plus détendue et joyeuse mais cela restait exceptionnel et uniquement avec Adam. Il était le seul à avoir su percer sa carapace pour la voir telle qu’elle était, avec les autres, elle gardait son masque de protection, la laissant paraître quelque peu froide et extrêmement méfiante.

Allait-elle réellement répondre à sa question ? Si elle disait la vérité, il risquait de s’enfuir les jambes à son cou mais elle ne pouvait pas se résoudre à lui mentir. Il valait mieux ce qu’il sache ce qui l’attendait.

-Les chevaux sentent bien les choses et savent vite à qui ils ont affaire. Je t’assure que là, il a sentit ta peur mais je te garanti qu’il est docile et calme. Nous les avons jusqu’à 17h30, après il faudra que je les ramène sur le chemin forestier à quelques kilomètres de l’institut, le propriétaire viendra les récupérer. J’ai eu une bonne relation avec lui il y a quelques années, il n’a donc pas posé de question à ma demande un peu flou et mensongère aussi.

Elle n’allait pas dire que les chevaux allaient être montés par des mutants, c’était pour cela également qu’elle n’avait pas voulu qu’il s’approche de l’institut, elle a fait croire à une balade en forêt avec un ami et il était repartit sans rien demander.

Laïa regarda le cheval puis Adam, la première chose avant de monter était de s’approcher de l’animal sans montrer sa peur. Elle ne voulait pas que se soit le cheval qui domine mais le cavalier. Il fallait trouver une astuce, une astuce tirée par les cheveux mais qui pouvait toujours servir.

-Imagine que c’est ton pouvoir qui s’est matérialisé. Tu ne dois
pas le laisser prendre le contrôle, le pouvoir, c’est toi qui l’a entre tes mains. Cependant, il ne faut pas non plus l’enfermer et le brider sinon il deviendra incontrôlable.

Elle avait parfois de drôle de manière de présenter les choses, comparé le cheval au pouvoir, mais elle ne pouvait pas dire d’approcher directement et de le faire monter maintenant, c’était avant tout la confiance qu’il fallait. Elle s’approcha de l’animal et tendit sa main vers Adam afin de l’inviter à s’avancer afin de le caresser. On disait que les animaux aidaient à se comprendre soi-même, ce n'était pas pour rien qu'il existait des thérapie avec eux.

-Pose ta main sur lui et ferme les yeux. Sens cette douceur entre tes doigts et aussi cette puissance. C’est toi le maître et personne d’autre mais laisse ta main l'effleurer telle la douceur d'une plume, sans brutalité ni contrainte.

Les apparences étaient trompeuses. Laïa savait mentir, c’était ce qu’elle avait fait durant longtemps pour s’en sortir dans la rue ou même dans sa propre demeure. Mentir n’était pas une bonne chose mais cela s’avérait parfois nécessaire. Elle lança un sourire mystérieux à Adam.

-Tu ignores beaucoup de chose sur moi et tu pourrais bien être surpris.

Elle laissa faire Adam tout tenant le cheval, elle préféra rester à l’écart, les laisser tout les deux et s’habituer l’un à l’autre. Elle comprit rapidement que son pouvoir s’était déclenché mais elle n’allait pas lui en vouloir. Bien que l’animal avait reculé, il n’avait reculé que de quelques pas. Elle le laissa recommencer et quand elle vit que tout se passait bien, elle fit :

-Aller Cow-boy, on grimpe maintenant, fit-elle sur un ton d’humour, imagine que c’est un gros âne.

Elle voulait l’encourager et il n’y avait rien de tel que de faire de l’humour dans ce genre de circonstances. Elle vérifia la sangle et informa que tout était prêt pour qu’il puisse monter.

-N’hésite pas quand tu montes sinon tu risques de te louper et de tomber. Quand tu es lancé, tu y vas. C’est comme un saut dans l’eau. Quand tu te lances en haut du plongeoir, il ne faut pas s’arrêter au dernier moment, c’est un risque d’accident.

Il semblait s’être adapté au cheval, l’animal lui-même étant curieux de connaître son cavalier avait tourné la tête vers Adam, peut-être plus pour voir s’il n’avait pas à manger que de le sentir.

-Ou tu veux peut-être marcher à coté avant de monter ? Il s’appelle Espiègle et il ne partira pas sur un coup de tête. Comme je te l’ai dis, il est doux et calme, c’est un vieux cheval, cela te rassure-t-il ? Sauf si tu veux tenter Rapace, fit-elle en montrant l’autre cheval en souriant.

Elle avait bien dit que le cheval ne bougerait pas d’un poil et heureusement car sinon, elle aurait dû aller le chercher quelque part dans l’institut après l’acrobatie d’Adam. C’était bien tentant de lâcher un petit rire, rien de bien méchant mais elle préféra se retenir, se contentant de sourire. Cependant, elle eu un léger rire quand elle entendit son ton fier d’avoir réussit à monter sur le cheval.

-Tu vois, cela n’était pas si compliqué que cela. Tiens, n’oublie pas les rênes quand même, fit-elle en remettant les rênes entre les mains.

La suite allait sans doute être plus simple à son avis, une petite balade toute simple et tranquille. Elle s’éloigna du cheval de son ami pour s’occuper du sien qui grattait le sol avec son sabot.

-Du calme, on va y aller.

Et elle le monta avec plus de facilité. Laïa installa Rapace à coté de son copain à quatre pattes.

-Prêt ? Viens, en route. Ce n’est pas compliqué. Tu donnes un petit coup de talon et il démarre tout seul, et pour les freins, tu tires sur les rênes. En cas de problème, je suis à coté et si jamais il se cabre, la seule chose à faire, c’est de s’accrocher à la crinière et de tirer les rênes vers le sol pour le contraindre à y reposer les sabots.

Autant tout dire, on ne savait jamais mais elle doutait qu’Espiègle allait prendre ses pattes à son cou pour aller vers l’aventure. Elle fit avancer son cheval en faisant signe à Adam de la suivre.

-J’aurai le droit de te proposer un petit galop quand tu te seras familiariser avec lui ? demanda-t-elle, cela faisait longtemps que je n’étais pas remonter. Avec mon frère, on se faisait des courses et des randonnées de plusieurs jours entre amis. C’était la belle vie à cette époque…avant que tout change.

-Ne t’inquiète pas, ils ne sentent rien quand on leur arrache une touffe de crinière. Tant que tu resteras dernière ou à coté sans le laisser aller en avant, il s’arrêtera quand son compagnon s’arrêtera.

En avoir d’autres, plus souvent ? Elle ignorait si cela sera vraiment possible, elle sera obligée de mentir souvent pour pouvoir obtenir ces chevaux. Elle l’informa qu’elle verra cela au moment venu mais si elle pouvait lui faire plaisir en lui apprenant à monter plus souvent, pourquoi pas. Laïa était capable de faire beaucoup, d’ailleurs, c’était la première fois qu’elle faisait autant pour quelqu’un. Il fallait croire que cette rencontre avec Adam avait vraiment changé quelque chose en elle, ou du moins, peut-être qu’elle n’avait pas réellement perdu certaines valeurs comme l’amitié. Elle n’avait pas pensé la retrouver ainsi, si tôt et si vite mais peut-être qu’être avec quelqu’un comme elle aidait beaucoup.

Elle eu une autre idée pour les cours d’équitation, quelque chose un peu spécial peut-être mais elle le tenta quand même.

-Cela te tenterais de t’entraîner avec tes pouvoirs hors de l’institut ? Quand tu seras plus à l’aise avec les chevaux, on pourra s’enfoncer en pleine nature, loin de la ville, loin de tout. Etre autant libre peut beaucoup aider, on se sent respirer, revivre.

Chacun était différent mais c’était sans doute une expérience à tenter. Elle ne savait pas trop ce que c’était d’avoir le genre de pouvoirs qu’Adam possédait mais la nature avait quelque chose de magique, être dans un tel cadre de paix était quelque chose de spécial à vivre.

-Tu en penses quoi ? Ce serait pas mal à tenter, non ? Je connais un endroit sublime et isolé de tout, très tranquille.

Pas d’humain, pas nul plus de mutant, seulement la liberté.

Elle ralentit un peu le pas de sa monture en remarquant que le vieux cheval ne suivait pas, Rapace avait tendance à trop tiré sur les rênes, vouloir partir en avant, Laïa n’avait sans doute pas choisit la bonne monture pour l’occasion. Quand Adam mit son regard dans le fond de ses yeux, elle finit par détourner son regard. C’était quelque chose d’assez étrange comme situation et elle préférait l’éviter. Elle avait la sensation d’être comme un livre ouvert, qu’on pouvait y lire ce qu’elle voulait cacher ou ce qu’elle ignorait encore au fond d’elle.

-C’est naturel de t’aider. Tu n’as pas à me remercier. C’est grâce à toi si je suis encore à l’institut, sinon, je serai on ne sait où quelque part dans la rue. Tu m’as fais prendre conscience que je serai bien mieux ici et puis…les amis sont fait pour s’entraider, non ? fit-elle dans un sourire, s’entraider, s’amuser et se confier, trois mots qui sont censés qualifier l’amitié mais que beaucoup ignorent ou oublient.

Un calvaire pour elle ? Elle eu un rire sans joie. Elle en avait eu l’habitude de cette douleur, cela ne la dérangeait plus tant que cela. C’était vrai qu’elle évitait au maximum de le faire mais si cela pouvait lui permettre de sortir d’ici afin de se réfugier dans un lieu paisible et éloigné de tout, elle le fera. Elle le fera mais une fois en sécurité, quand cela sera possible, elle les laissera revenir à l’air libre, elle adorait sentir le vent dans les plumes.

Adam trouvait l’idée intéressante, c’était une bonne nouvelle. Une histoire secrète ? Elle avait hâte d’entendre cela. Il avait l’art de mettre du mystère mais elle n’allait pas s’en plaindre, au contraire, cela rendait les choses plus mouvementées. Elle le fera grimper aux arbres mais cela, elle n’en dit rien, seul son petit sourire pouvait faire comprendre qu’elle avait une idée en tête.

Elle pu tourner de nouveau son regard vers lui quand il parla de complicité.

-Alors je te remercie d’être honnête et je vais tenter de l’être au maximum moi aussi. Il y a certaines choses que je ne supporte pas, la manipulation, les mensonges, le mal moral que l’on peut faire volontairement. Je connaissais des personnes que jamais je n’aurais cru capable de faire autant de mal.

Elle se tu un instant avant de reprendre.

-Je ne suis pas rancunière, mais je ne pardonne pas, je n’oublie pas. C’est peut-être pour cela que je ne parviens pas à faire confiance.

Elle savait qu’il ne serait pas capable de faire de mal mais si cela devait arriver, ne serait-ce qu’involontairement, elle ignorait si elle sera capable de redonner sa confiance.

Laïa eu un rire quand il parla de partir au galop. Eh bien, il aimait l’aventure apparemment. Excellent.

-Tu veux toujours le tenter ?

Cependant, elle ne lui laissa pas le choix de répondre qu’elle partit en avant, un petit galop, ils n’étaient pas sur un champ de course non plus. Elle dévia légèrement sur la droite, se dirigeant vers un tronc d’arbre au sol et le cheval passa sans problème par-dessus. Elle ralentit quelque peu, regardant en arrière afin de voir ce qu’Adam allait faire.

Alors comme cela, il pensait qu’elle avait laissé le frein à main ? D’ailleurs, elle savait mieux monter à cheval que conduire une voiture…aucun rapport entre les deux mais cela n’était pas bien grave. C’était de la provocation pure et simple qu’il faisait mais elle n’allait pas se laisser démonter pour autant. Elle le laissa même prendre un peu d’avance, juste histoire qu’elle repère une petite chose avant de lancer Rapace au galop.

Laïa le rattrapa, restant un peu à sa hauteur au début mais après un fin sourire ironique, elle le dépassa d’une encolure et fit dévier la monture d’Adam du chemin emprunté.

-Tu veux faire le malin ? Voyons voir si tu peux sauter.

Et il ne pouvait pas se défiler, l’obstacle était tout proche. S’il décidait d’arrêter l’animal, il risquait de mal réagit ainsi, arrêté si brusquement, et s’il voulait changer de direction…elle ne fera rien contre. C’était seulement un petit obstacle, rien de bien méchant, un petit arbre s’étant déraciné, il se retrouvait au sol. Le saut ne sera pas bien haut, Adam ne pouvait que le réussir.

Comme pour l’encourager, Laïa fit accélérer Rapace qui bondit en avant, les crins au vent. Elle sentit le vent dans ses plumes, c’était quelque chose de doux et d’agréable. Rapace sauta par-dessus l’obstacle avant de se diriger vers la pierre, destination pour la fin de la course qu’avait proposé Adam.
Elle finit par s’arrêter, regardant comment Adam se débrouillait et fit dans un rire :

-Tu as oublié d’appuyer sur le champignon.

Une revanche ? Elle n’allait pas dire non à cela, loin de là, cela promettait d’être amusant. Mais plus il montera, plus elle poussera loin les défis, qu’il fasse attention, elle n’avait pas dit son dernier mot.

-Quand tu veux pour le verre, je suis partante.

Contrairement à Adam, elle ne descendit pas du cheval, pas encore en tout cas. Elle le fit tourner autour de la pierre où Adam s’était installé, d’abord au pas tranquille puis le passa au galop. Elle ne voulait pas lui faire peur, elle voulait seulement défouler Rapace en embêtant un peu Adam. Elle aurait tant aimé pouvoir lui montrer ce qu’un cheval était capable de faire, le faire monter derrière elle et lancer la monture mais elle n’aurait sans doute pas réellement supportée un si proche contact.

Finalement, elle fit stopper l’animal et descendit, elle allait le laisser tranquille, pauvre bête ! Laïa s’approcha de son ami et s’assit à coté de lui en regardant les oiseaux dans le ciel, elle aimerait tant être comme eux. Elle détacha sa chevelure blonde, la laissant retomber sur ses épaules.

-Tu t’es bien débrouillé. Je te choisirai un cheval un peu plus agité la prochaine fois, fit-elle en riant, plus jeune en tout cas, si on part en promenade en pleine nature, le vieux Espiègle ne suivra jamais et…je crois en avoir un en tête. Très joueur.

Elle s’éloigna légèrement et s’allongea à son tour en étalant quelque peu ses ailes.

-J’ai vu que tu montais un groupe de rock, c’est une super idée. Je serai ta plus fidèle admiratrice, fit-elle en souriant, cela va mettre de l’ambiance. Il y a du monde intéressé ? Je serai au premier rang pour les concerts, crois-moi. Avec des bannières géantes et un lancé de peluche, non ? plaisanta-t-elle.

Laïa finit par se redresser et fit battre ses ailes afin de les dégourdir un peu. Ses cheveux s’envolèrent sous le vent créé mais elle en avait l’habitude, cependant, elle se tourna vers Adam et fit :

-Oh, désolée. Pas trop décoiffé ?

Non, pas trop joueur, elle lui promit de ne pas le faire monter sur un cheval trop fougueux et trop dangereux pour un débutant, elle n’était pas folle à ce point. Le son joyeux de son rire sortit de sa bouche quand Adam annonça qu’il préférait d’autres sortes de cadeaux à jeter sur scène. Elle aurait voulu en rajouter mais elle se tu finalement, autant en rester là car elle savait que, lorsqu’elle était partit dans la plaisanterie, cela pouvait aller loin. Cela faisait des années qu’elle ne s’était pas autant amusée. Elle ne regrettait pas cette nuit où ils s’étaient rencontrés.

Un nom au groupe ? Il faudra être inventif, quelque chose d’originale, très originale. Elle n’avait pas douté que certains seraient intéressés, après tout, cela détendait, faisait penser à autre chose qu’aux différences.

-Au VIP, carrément ? Je vais me convertir en journaliste du groupe si tu veux, fit-elle dans un sourire.

Elle avait quelque base sur cela, elle avait toujours aimé le journalisme, pouvoir s’intéresser à tout…elle qui était très curieuse, cela était fait pour elle sans compter qu’avec un caractère parfois assez trempé, elle savait comment frapper.

-J’avais cela en option quand j’étais encore à l’école et je m’occupais du journal avec un groupe. C’était assez sympa. On faisait du touche-à-tout en fait.

Bon, il y avait aussi les dérives, des rumeurs souvent personnelles pour une simple vengeance étaient parfois lancées.

-C’est bien d’avoir une clim’ transportable, fit-elle en réponse à sa plaisanterie, cependant, elle reprit un peu son sérieux, je ne peux pas les dégourdir en volant, c’est un bon moyen pour les « dérouiller » de temps en temps. Tout ce que je sais faire, c’est de planer. Monter dans les arbres, c’est bien mais pour redescendre, ce n’est pas très simple parfois alors c’est rassurant de savoir que j’ai un parachute toujours accroché.

Non, il ne l’avait pas froissé. Peut-être que venant de lui, une petite plaisanterie de temps en temps ne l’atteignait pas comme si cela devait être de la part d’un inconnu ou d’un proche disant cela sur un ton de mépris.

-J’aimerai pouvoir un jour danser dans le ciel avec l’aigle, voler au sommet du monde et traverser les océans.

Son regard fut dans le vague durant un instant. Oui, un jour elle partira d’ici. Elle ne savait pas si elle aura envie de se poser et fonder une famille, elle avait trop envie de liberté, de voyager, comme un appel. Elle se tourna vers Adam.

-Mais pour l’instant, je vais me contenter de mes jambes, sourit-elle.

Ce remettre au journal ? Elle ne le savait pas trop. Autrefois, aller enquiquiner les autres pour tout savoir, qu’ils soient élèves ou professeurs, ou autres vu qu’ils avaient un domaine bien large, ne l’avait jamais dérangé. Maintenant, tout était différent, elle ignorait si elle sera capable de refaire cela. Elle aimait écrire, cela venait de sa passion de la littérature mais tout avait été bousculé dans sa vie, certaines choses avaient été abandonnées comme pour tenter d’oublier ce passé et tout ce qui pouvait le lui rappeler. C’était une idée à creuser et oui, certains auront beaucoup de soucis à se faire si elle mettait vraiment cela à exécution.

Elle sourit face au compliment qu’il sortit pour la couleur de ses ailes. Elle aussi trouvait cela sympa, cela sortait de l’ordinaire. Chic ? Pas sûr, mais mystérieux, cela oui.

-Je ressemble plus à un ange déchu qu’à autre chose. En blanc, on dit que c’est un ange mais quand on voit des ailes noires, c’est parfois une autre impression que l’on a.

On lui avait dit qu’elle avait des ailes de corbeau, rien de très réjouissant. Avec des ailes blanches, on pensait à la colombe, aux anges, cela était quand même plus flatteur que de se faire comparé à un corbeau géant ou à un ange déchu qui ne méritait pas qu’on s’approche de lui. D’ailleurs, moins on s’approchait d’elle, mieux elle se portait alors cela ne la dérangeait pas vraiment…enfin, au plus profond d’elle, si, un peu sûrement.

-Peu importe le moyen de transport, c’est vrai, mais je rêve de pouvoir toucher les nuages et de voler sous les étoiles.

Elle tourna son sourire vers Adam.

-Peut-être même qu’un jour je pourrai voler avec un passager. On m’a dit une fois que mes ailes étaient assez grandes pour porter le poids de deux personnes, il suffit seulement de les fortifier avec l’entraînement, là, je doute même si elles sont capables de me porter sur une longue distance.

Elle regarda sa montre…déjà ? Le temps passait bien trop vite. Elle se dirigea vers sa monture et la monta.

-Tu arriveras à monter tout seul ou tu veux une échelle ? fit-elle en plaisantant, je te laisserai là je t’ai attendu, j’irai les ramener seule. Je dois rétracter mes ailes avant de sortir et je ne veux pas que tu me vois ainsi.

Montrer sa douleur, c’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas faire.

-Même si certaines choses me bloquent, cela ne veut pas dire que je n’ai pas confiance en toi, sache-le.

D’accord, peut-être qu’elle n’avait pas confiance dite totale car, même si elle se confiait, même si elle acceptait sa présence qui comptait pour elle et qu’elle se sentait bien avec lui au point de retrouver le sourire ainsi que de rire à nouveau, il y avait certaines choses qu’elle n’était pas encore prête. Un contact trop proche ou encore montrer quelques faiblesses qu’elle avait comme la rétractation de ses ailes, des douleurs qu’elle refusait de montrer.
Encore un compliment. Il fallait avouer qu’elle était gâtée avec lui. Elle qui n’était pas habituée à en recevoir, elle trouvait cela un peu abusé mais elle le laissait faire. Se muscler les bras ?

-Tu crois peut-être que je ne le suis pas ? Cela fait du sport quand tu dois monter des chevaux difficiles, je te garanti que les bras y prennent un sacré coup. Tu vas voir, je vais te montrer la prochaine fois et tu ne diras pas que je dois me muscler les bras, fit-elle avec un regard provocateur.

Elle n’allait pas se laisser faire de la sorte, non mais. Un bar ? Pourquoi pas. Elle savait qu’il n’y avait pas d’alcool dans l’institut, heureusement d’ailleurs, elle n’osait pas imaginer ce qui risquait de se produire dans le cas contraire. Sortir d’ici et aller boire un petit coup ne fera pas de mal.

-De toute façon, dans n’importe quel bar, il y aura forcément des mutants et des humains, on n’y échappera pas. Je ne connais pas le bar dont tu parles, on peut toujours le tenter. C’est quand tu veux, je suis libre tout le temps de toute façon.

Ils n’auront que le choix de la date et de l’heure. Ils arrivèrent là où Laïa l’avait attendu, le retour avait calme et paisible.

-J’espère que j’ai été un bon professeur, fit-elle dans un sourire, je vais les ramener seule. Se sera vite fait.