Malicia avait évidemment du mal à gober les paroles de sa mère adoptive. Peu importait, Mystique était quelqu'un de patient, de réfléchit. Elle savait que ses mots résonneraient dans son esprit, qu'ils tourneraient dans la tête de sa fille chérie, jusqu'à y semer quelques graines : Du doute ou de la rancœur, mais quelque chose de réel. Jetant un coup d'œil aux personnes présentes, la métamorphe sembla hésiter. Finalement, ses yeux se reportèrent sur Marie, à qui elle envoya d'un ton doucereux :
- Tu vis dans un rêve, mon cœur. Un beau et doux rêve, duquel tu devras bientôt te réveiller. Mais tu n'as jamais vraiment accepté la réalité, n'est ce pas ? Moins délicat, le ton de Mystique se faisait peu à peu plus caustique. Quand Irène et moi t'avions recueillis, tu fuyais la réalité de ton pouvoir. Tu fuyais de chez toi. Nous t'avons fais comprendre le don que tu avais, à quel point tu étais supérieure à la plupart des gens... et puis tu as pu observer la cruauté de notre vie, la place que les humains ont légué aux mutants : celle de monstres. Tu n'as pas supporté la réalité qui nous force à nous battre et à abattre ces pathétiques humains. Alors tu as fuis, encore une fois, pour te réfugier dans l'utopie de Xavier. Et là encore, tu ne supportes pas la réalité de tes choix, qui t'ont poussé à tuer des gens, alors tu rejettes la faute sur moi.
C'est tellement facile plus facile...
Le visage de Mystique ne trahissait aucune émotion. Elle ne pouvait faire preuve de sympathie devant cette enfant qu'elle réprimandait, mais était incapable de se résoudre à lui véhiculer un quelconque sentiment de rejet. Non, Raven ne rejetait pas sa fille, mais il était temps que cette petite sotte ouvre les yeux. Elle savait fuguer, mais elle ne pourrait survivre en passant son temps à courir et à se cacher... Soupirant, la métamorphe poursuivit :
- La vérité, c'est qu'on est tous maîtres de nos choix. Je sais ce que je fais, je connais la quantité de sang qui coule sur mes mains, mais je l'assume. C'est toi, Marie, qui a choisit de me suivre et de m'obéir. Toi qui a choisit de me croire. Nous sommes en guerre, mon coeur, que tu le veuilles ou non. Toi et tes copains utopistes vous en rendrez compte bien assez tôt, quand votre charmant petit institut sera encerclé par un cordon de policiers armés jusqu'aux dents...
Elle leva la main, comme pour dire à Malicia de se taire, sans qu'elle n'ai eu l'occasion de parler.
- J'y vais, je ne te torture pas plus longtemps. Quand on se reverra, ai meilleur opinion de moi...
Et puis elle sortit par la fenêtre, s'élançant au pas de course dans l'herbe du jardin. Il ne lui fallut que peu de temps, pour sortir de l'enceinte du bâtiment...