[Studio 2] Mutant ou Militant [PV : Véga/Striky]

Cela faisait deux heures que Carmine étaient entrain de se faire maquiller, briefer par tout un tas de gens soporifiques et inutiles d'après son avis. Si elle subissait cela c'était pour une bonne raison. Aujourd'hui, elle animerait un show télévisé opposant le Révérend Stryker et le célèbre X-Men Véga. Elle avait hâte de confronter les deux protagonistes. Elle avait accepté même tenu à faire cette émission. Elle qui avait la cote auprès des gens serait propulsée dans une sphère médiatique encore plus intense. Des milliers voir des millions de gens regarderaient ce débat opposant anti-mutants et fervents défenseurs des droits à l'égalité. Ainsi son entreprise pourrait diffuser, gratuitement tout un lot de publicité vantant les mérites des produits des sous entreprises d'Olympe Corp.

La voilà enfin prête! Lorsque Mlle anders ouvrit enfin les yeux, elle vit dans le miroir le reflet d'une jeune femme rousse la peau laiteuse. Grâce à un dispositif offert par Phobos, Aphrodite disposait de deux identités. Celle de tous les jours et celle des médias. Ainsi sa vie privée était un mystère, ce qui faisait qu'autour d'elle un réel engouement était apparu. Les gens voulaient savoir ce que faisait cette nouvelle égérie des foules. Jeunes, riches, belles, secrètes… Une Mylène Farmer des temps modernes. Complètement lobotomisée par les soins de Charles Xavier, Anders n'avait aucun souvenir de son passé qui avait été fabriqué de toute pièce. Véritable charogne en affaire, elle comptait bien réussir l'exploit d'obtenir un audimat énorme faisant exploser les statistiques que ses subordonnés lui faisaient voir chaque jour depuis deux semaines.

Une personne entra dans sa loge pour la prévenir que l'émission allait commencer et qu'il fallait qu'elle se tienne prête. Prompt à aller de l'avant, elle descendit de sa chaise, lui lançant deux remarques blessante sur sa personne et prit la porte. Vêtue d'une robe noire à bordure rouge, elle saisit son micro qu'un assistant vint lui place. Lorsque le malheureux lui effleura légèrement le sein, Carmine l'attrapa par les cheveux et lui hurla dessus de faire plus attention sinon elle le ferait virer pour harcèlement. Une fois la tragédie finie et l'assistant parti en pleurant, Anders se positionna devant le panneau derrière lequel elle devait entrer.

Générique! Une musique annonciatrice du début de l'émission débuta, trompette et fanfare battantes pour accueillir la présentatrice. Illuminées par les spots, Carmine s'avança sous une nuée d'applaudissements en levant les bras pour acclamer la foule d'humains totalement inexistants pour elle mais nécessaire à son travail. Elle salua quelques instants ces êtres pathétiques avant d'annoncer le but de cette émission. Expliquant au combien elle était flattée de présenter ce débat de fond sur les mutants oui-non. Carmine alla enfin se placer sur son confortable fauteuil pour accueillir enfin ces invités.

"Comme prévu ce soir, en direct, nous avons le plaisir d'accueillir Jean-Paul Beaubier. Connu sous le nom de Véga, ce membre d'élite des X-Men, féroce défenseur du Québec Libre qui a revendiqué son homosexualité est aujourd'hui avec nous. Face à lui, l'irrévérencieux religieux, j'ai nommé le William Stryker. Révérend médiatisé pour son point de vue ferme sur les le traitement des mutants, il est avec nous pour discuter du cas mutants. Je vous demande de chauds applaudissements pour accueillir nos deux invités de ce soir."

Spoiler:

La coiffeuse finissait de lui arranger les cheveux, vaporisant avec attention un spray fixant sur sa chevelure. William se regarda dans la grande glace, l’air satisfait du résultat. La jeune femme avait fait du bon travail. D’un simple sourire, il la remercia et lui indiqua qu’elle pouvait prendre congé, après lui avoir lancé quelques paroles aimables. Évidemment il ne les pensait pas vraiment mais il avait une réputation à tenir. Celui du charismatique révérend Stryker, cet homme d'église qui ne méprisait qu'une seule chose sur terre: ce fléau qu'on appelait le gène X. Et la vérité, c’était qu’il ne s’en sortait pas trop mal. Il était quand même un bon comédien.

Et puis, la gamine était plutôt jolie…Une bonne petite chrétienne, cela s’entendait. Cela faisait bien longtemps qu’il ne regardait plus les femmes. Dans sa jeunesse, il avait bien aimé s'adonner aux plaisirs de la vie comme tous les hommes mais maintenant, il n’avait plus la tête à cela. Un bon chrétien ne regardait pas les jeunes filles. Enfin…Au moins la gosse n’était pas comme ces abominations…Comme celle qu’il allait rencontrer dans à peine quelques minutes.

A cette simple pensée, les doigts de sa main droite, posée sur son genou, se crispèrent sous la colère et le dégoût, et il serra le poing. Il se morigéna aussitôt, ce n'était pas le moment de perdre les nerfs. Après tout, ce débat ne calmerait pas ses ardeurs, ses envie d'extermination et de vengeance mais elles lui donneraient l'occasion de discriminer les mutants aux yeux du peuple. Avant de passer à plus...

Comme à son habitude, William avait revêtu son costume noir. Une couleur sombre qui allait de pair avec ses idéaux : sobriété et rejet du superflu et de la frivolité. L’image même du Tout Puissant et de son fils, ceux qui guidaient ses pas et le menaient au combat. Cette lutte acharnée contre cette vermine qui souillait la Terre, qui contaminait et déshonorait l’humanité, ainsi que les valeurs chrétiennes pures. La famille, la chasteté, l’amour de Dieu et de l’Homme, ainsi que la haine des mutants, voilà ce qu’il fallait aux jeunes générations. Et aux moins jeunes…Les prêcheurs avaient tendance à oublier…

Convaincu de sa victoire, il adressa un petit sourire à son reflet. Le bel homme qu’il était lui renvoya son sourire aussitôt et il ne put s’empêcher d’admirer son image pendant un court moment. Puis il se leva, épousseta une dernière fois ses vêtements, chassant faux plis et poussières imaginaires et se dirigea vers le plateau de télé. Les assistants fourmillaient autour de lui, lui bredouillant les derniers conseils inutiles qu’il faisait mime d’écouter. Mais que croyaient-ils au juste, ces jeunots ? Qu’il était né de la dernière pluie, qu’il ne savait pas comment se conduire devant les caméras? Il soupira intérieurement, se ravisant de rembarrer ces bleus et préférant garder sa concentration pour l’épreuve qui l'attendait.

Alors qu’il se rapprochait de son but, il entendit la musique du générique, une musique qui se voulait moderne mais dont il n’avait connaissance. Pour son propre show, c’était ses assistants personnels qui se chargeaient de la mise en scène. Lui venait seulement prêcher la bonne parole, il n’avait pas le temps de s’attarder sur des détails matériels aussi insignifiants.

Son entrée était prévue du côté gauche, les producteurs ayant eu la bonne idée de faire entrer les deux adversaires par des portes séparées, craignant sans doute les représailles. Une précaution toute fois inutile. William avait beau haïr les humains, il n’en oubliait pas pour autant sa patience et son image. Ce mutant-là, ce québécois, militant et homosexuel de surcroit, -pouvez-t-on imaginer pire-, il préférait le vaincre par ses paroles que de ses mains. Son tour viendrait plus tard quand il en aurait fini avec toutes ces idioties.

La présentatrice les annonçait déjà -Irrévérencieux? Certes...On ne touchait pas le public en déclamant des poèmes, tout de même- . Aussitôt, les applaudissements fallacieux du public se firent entendre. Il n’hésita pas et il pénétra sur le plateau, bombant le torse et levant fièrement le menton. En face son adversaire faisait de même mais il ne lui accorda aucun regard. Au lieu de cela, il se tourna franchement vers le public et leur envoya un large salut de la main, faisant étinceler son sourire colgate et les bénissant, bon chrétiens qu’ils étaient, avant de se retourner et de se diriger vers la belle rousse qui allait animer le débat. Encore une autre beauté, bien humaine, celle-là. Une de ces nouvelles vedettes médiatiques...Il en avait vaguement entendu parler, il ne s'intéressait pas vraiment à ce genre de ragots. Encore une qui avait dû pécher pour réussir, comme c'était bien souvent le cas dans ce milieu...C'était bien dommage, car elle était vraiment belle.

Jean-Paul avait accepté assez souvent les débats télévisés au Canada, mais rarement contre des gens tellement convaincus. Il avait rencontré des conservateurs au Canada, mais c'était rarement des arguments religieux. La jeune adolescente maquillait le mutant souriant, peut-être qu'elle avait lu ces livres ou peut-être qu'elle avait des idées beaucoup plus libérales. Mais, en tout cas, la jeune femme était beaucoup plus gentille que pendant d'autres émissions. Jean-Paul n'avait plus accepté de participation depuis quelques mois, surtout à cause de son enseignement en économie.

Pour Véga, c'était un débat comme un autre, un débat sans fin avec un fondamentaliste borné et extrémiste. Il en avait connu aux États-Unis, des centaines comme Stryker. Il avait bien sûr Jerry Falwell, décédé maintenant, mais il avait fait des remarques assez répugnantes. Il croyait que le 11 Septembre 2001 était à cause des immigrants, des homosexuels et des mutants. Un message de Dieu, selon ce petit. Il avait aussi un certain Jack Chick, reconnu pour être un protestant auteur de bande-dessiné contre l'homosexualité, contre les catholiques, contre l'avortement et bien sûr contre les mutants. Alors, ce n'était pas très rare de rencontrer ce genre de gens. Des personnes aussi géocentrisme qu'eux ne sont même pas capable de dire où est le Brésil ou la France sur une carte géographique. Jean-Paul se sentait très supérieur à ce fameux homme.

Véga se répéta de rester calme en tout temps. Il se regarda dans le miroir, il voulait paraitre très bien à la télévision. Il ne connaissait pas vraiment la nouvelle vedette qui animait le ''show''. C'était une grande vedette selon beaucoup d'auditeurs, mais Véga n'était pas vraiment attiré par les nouvelles vedettes. Il les trouvait assez nombreux, et chacun vont connaître un déclin habituel. Drogue, problème relationnel ou autres, c'était une tradition aux États-Unis de voir les vedettes s'écroulaient aussi rapidement que leur monté. Jean-Paul attendait seulement le signal pour embarquer sur la scène, un membre de l'équipe a indiqué à ne pas faire. Véga connaissait assez le business de ces débats, il n'avait pas besoin vraiment de conseil.

La musique commença, une musique aussi moderne que les vêtements de Véga. Beaubier avait un habit magnifique, il était sur son 36. Il n'avait pas sa barbe et il était très bien coiffé. Pour son âge, il était un homme assez beau. En plus, il s'approchait même de l'âge de William Stryker, mais Beaubier était capable de rester jeune. Physiquement, il était encore très bien bâti. Puis, la présentation des deux protagonistes, peut-être une émission pas complètement neutre. C'était assez rare de trouver une émission neutre, mais avec un coté pour les mutants, c'était encore plus rare. Véga présenta un magnifique sourire à le public avant de serrer la main à l'animatrice.

Puis, par son opportuniste politique et intellectuel, il décida de présenter sa main à Stryker. Véga semblait assez honnête en présentant sa main devant Stryker. Mais, il croyait vraiment que le religieux refuserait seulement par principe. C'était une seule stratégie pour Beaubier, pour faire mal passer son adversaire.

Les deux ennemis étaient dans l'arène et Carmine en Caesar aller diriger ce débat. Elle salua chaleureusement, enfin il le fallait bien, les deux hommes avant de leur montrer leur siège respectif. Une nouvelle fois, un jingle retentit, annonçant le début du débat. Du haut de son confortable fauteuil, la rouquine, prit la parole pour débuter la joute.

"Bonsoir messieurs. Ravie de vous accueillir sur ce plateau. Comme vous le savez, ce soir va être une soirée consacrée au débat autour du phénomène mutant. Pour tous nos auditeurs, je me permets de faire un petit rappel pour situer le cadre. La mutation peut être en chacun de nous. Seuls les porteurs d'un gène, nommé gène X, deviendront avec les troubles de l'adolescence des mutants. Humains dotés de pouvoir allant de la télépathie à la combustion des matériaux. Au cours des années deux clans distincts se sont formés. Les Confréristes, sous la domination de Magneto désire voir le règne de l'humain cesser pour laisser les mutants dominer. Face à eux, les X-Men menés pour le puissant Charles Xavier, espère que les mutants et les humains pourront sympathiser."

Elle marqua une courte pause pour se tourner vers le canadien et lui faire un sourire. Pure stratégie médiatique que de saluer par un acte de gentillesse celui qui œuvre aux côtés des bons. Puis elle reprit sa posture d'avant, fixant la caméra et continua.

"Bien, pour débuter nous allons, enfin vous allez, répondre à des questions que les auditeurs nous envoient. Je rappelle qu'il suffit de composer le 555-257-752. Alors la première question est : "Révérend Striker, si vous aviez été un mutant vous seriez-vous suicidé?" Mark Kentucky. Révérend je vous laisse réfléchir le temps de poser la question à Jean-Paul. "Véga, qu'est-ce ça fait d'être mutant et gay! T'es aussi rejeté par les mutants?" Claire Texas. Alors je vais donner la parole au Révérend puis Véga vous pourrez répondre ensuite."

Elle posa alors ses yeux verts sur l'homme âgé mais séduisant avec une moue figée d'animateur télé. Elle se moquait bien de la réponse, ce qui l'intéressait c'était les idiots qui envoyaient leurs questions et payaient un maximum. Tous les fonds allaient être directement virés sur les comptes d'Olympe Corp. En plus des frais des publicitaires, les appels des auditeurs étaient un bonus financier non négligeable. La rouquine allait donc en une soirée rapporter de l'argent et aussi valoriser encore plus l'image de l'entreprise menée par Phobos.

En face de lui, au moment même où William saluait le public, son adversaire s’empressait de faire de même. Le Révérend préféra ne pas y faire attention mais lorsqu’il eut serré la main de la jeune présentatrice, ce malheureux s’avança vers lui, pour faire de même. Bien évidemment le mutant ne devait pas le faire par plaisir mais sûrement parce qu’il pensait que ne pas la lui donner discréditerai l’humain aux yeux du public. Très bien, l’abomination savait comment on jouait à ce petit jeu…Ca n’en allait être que plus jouissif de l’écraser. Evidemment, toucher la peau de ce type lui inspirait un profond dégoût et il allait s’y plier certainement à regret, mais il ferait pour la bonne cause. Si ce minus croyait qu’il n’était pas capable d’accepter son abject défi, il allait tomber de haut.

Il toisa son opposant, cette abomination qui avait l’outrance de lui donner sa main. Un des sbires du Professeur X, qui plus est…Il allait bien vite lui faire ravaler son petit air bien éduqué, à ce monstre. D’un geste pas trop lent, pour ne pas trahir son hésitation, il avança sa main tendue vers la sienne et la lui serra brièvement, évitant de s’attarder. Le contact fut bref et fort. Une poignée de main absolument neutre…Lui aussi savait feinter, lui non plus n’était pas sans ressources.

Une fois les deux adversaires assis dans leurs confortables fauteuils, la demoiselle annonçait le début des festivités par une brève introduction sur le thème de la mutation…Des humains dotés de pouvoirs ? Stryker fronça les sourcils…S’il avait pu, il lui aurait rappelé quelques détails importants à la gamine…Comme par exemple, que les mutants n’étaient pas précisément…des hommes.

Cette demoiselle n’était peut-être pas aussi intelligente que jolie après tout…Et puis elle prenait vite position. Un peu trop vite à son goût. Comme ce petit sourire amical lancé au monstre assis en face de lui. Enfin, qu’une jeunette ne l’apprécie pas et l’ignore royalement, cela ne lui importait guère. En revanche, si elle était aussi influente que les médias semblaient le déclarer, elle pouvait vite se mettre les spectateurs dans sa poche, et ça ce n’était pas bon. Le public prenait souvent tout pour argent comptant…Il lui faudrait jouer fin pour rattraper cet handicap.

Puis la présentatrice annonça les questions du public. A l’annonce de la sienne, il sentit inévitablement son estomac se serrer et il ne put conserver une expression neutre sur son visage qu’au prix d’un gros effort, évitant de justesse que la frustration et la colère ne marquent son visage. Certains secrets enfouis au plus profonds de son être ne disparaitraient jamais de sa mémoire, surtout si des imbéciles s’amusaient à le lui rappeler par des questions aussi stupides. S’il avait pu tenir ce Kentucky de malheur entre ses mains ou bien celui qui avait filtré les appels, nul doute qu’il leur aurait réservé un sort non moins enviable que celui qu’il réservait aux mutants.

La beauté rousse le fixait à présent, attendant sa réponse. Aussitôt il s’exécuta, refoulant ses émotions, et répondit d’un ton calme et posé.

« Franchement, voilà bien une question que je qualifierais d’inutile. Avec des si, nous pourrions refaire le monde…Le débat du jour ne porte pas sur ma personne mais bien sur un grave et épineux problème de la société actuelle… Néanmoins, je répondrai simplement à ce téléspectateur, qui très certainement ne doit pas être un bon chrétien, que le suicide est considéré comme un pêché…Notre vie est entre les mains de Dieu…Qui suis-je pour décider de ma destinée à la place du Seigneur ? En tant comme d’homme de foi, je ne peux donner un oui pour réponse, cela remettrait en cause toutes les valeurs chrétiennes pour lesquels je prêche chaque jour qui passe et que Dieu m’accorde. »

Il ponctua son petit discours avec un bref hochement de tête satisfait et tourna la tête vers son rival. C’était maintenant au tour de celui-ci de se dépêtrer avec les questions barbares des téléspectateurs. Il s’installa plus confortablement dans son fauteuil, croisant les bras sur son ventre, et attendit de voir comment le mutant allait s’en sortir.

Étonnant que l'homme lui serre la main, mais c'était une poignée de main très neutre, aucune réaction positive de sa part. Sa poignée de main était assez faible et sans intérêt. L'animatrice avait vraiment prise la position pour la défense des mutants. Très étonnant pour une émission de télévision. Habituellement, les émissions avaient une grande influence religieuse pour diaboliser leur adversaire. La nouvelle chaîne de télévision semblait beaucoup plus libéral que les autres chaines conservatrices. Véga écoutait la réponse de l'homme. Encore un foutu fanatique de Dieu, une personne tellement adepte de la religion qu'il n'est pas capable de voir autres choses que sa vision.

C'était un cas classique comme pour plusieurs autres, on posait des questions aussi idiotes que des réponses déjà prévus par les grands intellectuels. Tout le monde devrait savoir que la religion protestante américaine est contre le suicide, comme la plupart des religions de la planète. Ce n'était pas vraiment étonnant la réponse de Stryker. Même Véga aurait été capable de répondre à sa place pour démontrer que les questions étaient très prévisibles.

La jeune animatrice avait prit un sourire devant Véga, elle semblait avoir des valeurs beaucoup plus ouvertes que son voisin. Peut-être une future Bill Maher ou autres dans la télévision américaine, mais la question contre Véga était facile à répondre. Il répondit tranquillement à la question avec un comportement assez sérieux et mature.

-Dans plusieurs communautés, il a toujours des croyances et des préjugés différentes. Dans la communauté mutante, beaucoup de mutants acceptent et d'autres le voient comme une maladie et même une horreur. Il a des homophobes partout, cela veut seulement dire que chez les mutants, nous ne pratiquons pas une pensée unique. Nous sommes aussi importants que les humains pour choisir notre religion ou nos valeurs. L'important est d'être heureux, non? Les mutants ont le choix de m'accepter ou de me renier, mais la plupart m'acceptent. Peut-être que leur ouverture d'esprit est grande parce que je suis seulement dans l'Institut et les jeunes semblent beaucoup moins attirées par les préjugés contre les homosexuels, mais ils m'acceptent comme professeur et mentor.

Dit Véga en manipulant un peu sa réponse. Il semblait vouloir dire que la pensée unique était beaucoup plus présente dans la religion protestante que chez les mutants. En vérité, cela ne lui dérangeait pas l'homophobie, il en avait entendu parler depuis qu'il avoua son homosexualité au Canada. Il regardait toujours la caméra pour répondre à la question, mais il gardait une observation vers Stryker. Le pauvre doit être bousculer par les multiples annonces de Véga sur l'ouverture.

Véga était en train d'essayer de mettre à l'aise son adversaire. Il voulait seulement que Stryker montre des signes de frustration pour mieux le déranger après. C'était une habitude pour Beaubier de faire cela, surtout sur des adversaires religieux. Il faisait aussi un peu de publicité pour l'Institut, il connaissait bien les mutants. Ils vont bien écoutés un débat pour voir comment Véga s'en sort contre un grand religieux des États-Unis. Il pensait même que la Confrérie pourrait l'écouter présentement. Il était assez rare que le porte-parole des X-men accepte un débat avec un homme rempli de préjugés, mais il voulait aussi essayé d'attirer les jeunes mutants en crise d'existence.

Carmine écouta avec attention les paroles saintes du Révérend. Il sourit lorsque ce dernier se plaça contre le suicide. Elle semblait approuver dans l'expression de son visage le fait cité par les dires de Wiliam. Elle devait aussi passer pour une sainte religieuse à la télé pour se mettre les auditeurs dans la poche. Elle avait donc pour objectif de ménager la chèvre et le chou. Ne pas poser de trop grandes résistances à aucun des deux partis en présence. Simplement se placer dans l'optique de leurs deux optiques pour être vu comme une personne objective et réfléchie. Même si au fond son idée sur la question était pleinement réfléchie, elle ne pouvait pas se permettre déplaire à la majorité des américains en se plaçant contre Stryker. Son rôle de journaliste comédienne, en mission pour Phobos, lui interdisait un tel acte. Lorsque l'homme d'église eut fini de parler, elle sourit une dernière à sa tirade approuvant concrètement sa position.

Elle tourna sa tête pour écouter à présent la réponse de Véga. Neutre dans son action, elle semblait donner à présent raison à Stryker et plus au mutant. Cette attitude versatile avait été voulue par l'animatrice. Elle voulait que les deux hommes ne sachent pas au fond ce qu'elle pensait sur le débat. Pointant son regard devenu plus froid sur Jean-Paul, elle écouta tout en faisant fit de ne pas être autant touchée que pour la réponse de Stryker. Elle se répétait dans sa tête : blabla blabla… Le temps ne passait pas assez vite à son goût. Tandis que sur son pupitre digitalisé s'affichait toujours plus de questions d'auditeurs. Elle voyait en haut à gauche de son mini écran une courbe figurant le total des appels. Souriant non pas à la fin de la réponse de Véga mais faisant tout comme, elle se réjouissait plutôt de sa victoire sur les auditoires. Ces idiots réduits à subir le régime de la télécratie qu'elle comptait bien manipuler à fond. Elle allait à nouveau prendre la parole. Elle s'éclaircit quelque peu la voit avant d'ouvrir à nouveau la bouche pour tenir le spectateur en haleine.

"Bien. Cher révérend, vous avez une fois de plus montré aux gens que la foi en Dieu est salvatrice. Il est bon de savoir que Dieu est là avec nous pour nous aider."

Portant ses mains à son cœur tout en parlant et regardant le ciel dans un acte de pénitence purement pour l'audimat, elle finit de faire sa vierge pour revenir à la conversation.

"Jean-Paul aussi par la présente a mis en avant le fait que les mutants semblent plus ouverts à la tolérance que les humains. Etonnante remarque qui peut effectivement se comprendre. Le fait de la répression que subissent les mutants les force à être plus ouverts d'esprit. Un mal pour un bien…"

Elle tourna sa tête vers Stryker pour voir sa réaction et rebondir sur sa personne.

"Mr Stryker. Les auditeurs et moi-même de fait, nous nous demandons tous pourquoi une telle hargne à vouloir trancher ce que vous, je cite, nommez le "Problème Mutant". Certains parlent d'une campagne personnelle à votre gloire. D'autres évoque le fanatisme des religieux qui conduira le monde à sa perte comme se fut le cas dans toutes les mêmes situations du passé. Enfin d'autres vous voient comme le sauveur à suivre pour trouver enfin la paix de l'esprit… Si vous pouvez nous éclairer? Je demanderais après à Jean-Paul son avis sur vous. En tant qu'opposants depuis des années, l'opinion que vous avez l'un de l'autre semble être intéressante pour nous..."

William ne s’intéressait pas vraiment aux dires de son adversaire…Comme on pouvait s’y attendre, le monstre baragouinait des paroles sans queue ni tête. Comme si les mutants avaient la capacité de choisir quoi que ce soit…Avant de pouvoir faire cela, il fallait évidemment posséder une conscience, chose peu probable quand on était la création même de Satan. Evidemment Véga semblait insister sur les idées nouvelles d’une soi-disant tolérance, de la jeunesse ouverte à des valeurs pourtant abjectes. Ces libertés ignominieuses que même certains hommes prônaient au nom d’un pseudo respect et de droits inventés. Ces calomnies n’existaient pas dans la Bible…Alors pourquoi devaient-elles exister sur Terre ?

Enfin, tout cela, Stryker ne s’en souciait pas trop. Les débats sur l’homosexualité, il en a avait déjà fait des dizaines, il avait l’habitude d’entendre des calomnies du genre…Et il ne changeait pas de position sur ce sujet, comme pour la chasteté, la famille, le nouveau statut de l’église dans la société…Bref, un sans fin de nouvelles valeurs qu’on disait modernes et qui n’étaient que pure diffamation. Mais bon, d’un point de vue purement personnel, ce n’était pas son but en venant ici de polémiquer une énième fois sur ça. Bien sûr, il s’était douté que le thème ne pouvait qu’apparaître avec la présence de cet Harvey Milk customisé mais pour une fois, il ne s’en souciait guère.

Lorsque son opposant en eut fini avec sa stupide rengaine, la rouquine se tourna de nouveau dans sa direction. La jeune femme se tenait en face de lui, délicieuse en tous points certes, mais sans doute trop superficielle comme la plupart des présentateurs. Enfin…Au moins celle-ci ne semblait pas se ranger dans la catégorie des jolies filles auxquelles on disait « Soit belle et tais-toi. ». Non, celle-ci semblait différente, plus calculatrice…Plus intelligente…Et plus cynique….Qu’est-ce qu’elle faisait à lever les yeux aux ciels…Stryker n’était pas assez dupe pour croire à son petit manège de bonne sainte mais il était bien évident qu’elle tentait de mettre les spectateurs dans sa poche. Enfin…On ne pouvait pas lui en vouloir, c’était son travail, après tout.

Il lui envoya un sourire bienveillant, tout à fait hypocrite de sa part, mais qui se voulait dans le ton du débat. Assez neutre…Il ne fallait pas trop en faire, ni en faire pas assez.

« Révérend, Mademoiselle, si cela ne vous dérange pas. »

Il accompagna sa remarque d’un petit geste désinvolte, comme pour enlever de l’importance à ses propos. En réalité, il se moquait bien du nom qu’elle lui donnait, mais tant qu’il était là, autant passer pour l’homme d’église vertueux et patient.

« Avant toute chose, je dois dire que je suis heureux qu’une jeune fille comme vous, vraiment…angélique, croit encore aux bonne valeurs traditionnelles chrétiennes et j’espère que le public et notamment la jeunesse, qui sûrement vous considère comme un modèle, prendra exemple sur vous. »

William rit doucement pour accompagner sa petite plaisanterie...Puis il s’interrompit brièvement et se racla la gorge, cherchant les mots juste pour répondre aux questions suivantes.

« Mais revenons à nos affaires…Je suis parfaitement conscient que ma position soulève tant de polémique et je ne peux pas l’empêcher. J’avoue que l’avis de certains me gène me blesse profondément mais justement c’est l’une des raisons pour lesquelles je suis venu ici…D’abord je ne mène aucune bataille personnelle à ma gloire…D’ailleurs, je ne vais même pas tenter de répondre à cette question tellement elle me parait déplacée. Et j’imagine que vous n’avez pas besoin que je vous énumère mes arguments…Ensuite vous dites…La paix de l’esprit, quelle belle tournure…Voyons, Mademoiselle, je n’ai pas de telles prétentions. Je ne suis pas un sauveur et encore moins le Messie que vous semblez annoncer… Il est évident que cette campagne me tient à cœur mais je ne fais que répandre la parole de Dieu du mieux que je peux, tout simplement. »

Il fit de nouveau une pause, ménageant son effet.

« Quand au prétendu fanatisme des religieux, je ne me sens tout simplement pas concerné. Je n’annonce pas à la fin du monde et je ne tiens pas à le conduire à sa perte, bien au contraire. C’est simplement parce que je m’inquiète de ce qui se passe en ce moment et ce qui menace l’humanité…Regardez autour de vous et vous comprendrez pourquoi je me bats. Il suffit d’écouter la radio, de lire les journaux ou simplement d’allumer son poste de télévision…Suis-je le seul à penser que les mutants représentent un réel danger…Non, je ne pense pas. Je ne prendrai qu’un seul exemple, qui me suffira amplement...L’attaque qu’à souffert notre cher maire il y a quelques temps…Un pont détruits, des pertes matérielles importantes…Ce qui évidemment n'est rien comparé aux pertes humaines… »

Prenant un air grave, il se dirigea directement vers le public qui semblait suivre le débat avec attention.

« Et là je me tourne vers vous, chers téléspectateurs, cher public…Ces hommes morts sous les mains de ces mutants…Que faisaient-ils à part accompagner et défendre notre maire, que faisaient-ils à part leur travail. Ils servaient notre ville et notre pays. Ces monstres n’ont pas tué des simples policiers…Non, ils ont massacré des fils, des pères de famille, des fiancés, des cousins, des oncles…Ils avaient une vie et les mutants la leur ont pris…Tout cela pour libérer une bande de malfrats de leur caste…Une bande d’assassins, de voleurs que la justice de ce pays avait pris soin d’enfermer… »

Il répondait un peu à côté de la plaque certes, mais il tenait bien à rappeler cet incident aux gens. La peur bougeait les troupes et la crainte d’un nouvel attentat poserait sur leur conscience de sacrés doutes. Il baissa les yeux en secouant la tête dans un geste accablé et jeta un coup d’œil à la rouquine.

« Signalons aussi la disparition de notre regretté Karl Lagerfeld…Paix à son âme, c’était un saint homme. Personnellement, je ne suis pas adepte de la mode mais j’avais déjà eu l’occasion de le rencontrer. Mademoiselle, vous qui semblez apprécier la haute couture, je pense que vous deviez être l’une de ses fans… »

Si avec ça, il ne faisait pas le bon pénitent…

« Bref, j’ajouterai simplement pour conclure que je suis acharné et tenace, certes, mais pas extrémiste. Et entendre des remarques de gens qui ne font rien et qui se permettent de critiquer les autres qui œuvrent pour eux, c’est vraiment triste à entendre. Je m'inquiète seulement pour les honnêtes citoyens, simplement, et je ne fais que mon devoir en toute humilité.


Nul doute que le monstre en face de lui ne se générait pas pour casser ses arguments mais au moins, avait-il préparé le terrain. Sans doute sortirait-il encore l’argument que tous n’étaient pas comme ça, qu'il y avait les gentils et les méchants...Classique. Mais les humains avaient déjà peur et faisaient souvent l’amalgame entre eux, et ça, c’était un net avantage pour lui…

Véga écoutait le discours de Stryker, il écoutait chaque argument sans broncher, sans montrer de sentiment, restant le plus neutre possible. Il était habitué par ce discours de haine, un discours qui avait entendu des milliers de fois. Dieu? Comment peut-on dire si il existe vraiment? Qui est le bon Dieu? C'était des commentaires tellement méprisants et monstrueux pour Jean-Paul. Après l'argumentaire, il ferma les yeux pour commencer à marmonner doucement. Plusieurs intellectuels pratiquaient cette technique pour se rappeler des remarques de leur adversaire politique. Puis, Véga commença restant toujours neutre:

-J'ai beaucoup de complications pour une chose. C'est votre Dieu. Vous avez une idée typique de Dieu. Mais, je voudrais savoir comment vous connaissez les vrais paroles de Dieu? Moi, je peux bien lire la bible, la Torah, la Coran et le manifeste du parti communiste et choisir l'un de ces dieux pour complètement changer le discours selon mes valeurs. Vous prétendez une vérité absolue, moi je prétends un grand doute sur votre croyance. Je ne suis pas contre votre croyance, mais je suis un athée convaincu, Dieu pour moi, est une simple création de l'homme pour satisfaire ces questions personnelles.

Dit-t-il pour commencer. Il détestait le terme de la divinité pendant les débats, alors il voulait le mettre au courant de ces idées politiques. De toute façon, il est beaucoup trop intéressé par sa religion pour lire d'autres livres. Le livre Né Normal pourrait être facilement placé dans l'Index, mais la religion protestante était très loin de la religion protestante américaine.

-Je sais que vous attaquez beaucoup les mutants à cause d'une minorité de mutant. Ce n'est pas rare. L'attaque du pont est horrible, mais les mutants qui ont tué des humains, c'était une minorité. Je ne sais pas si vous le savez, mais la grande majorité des mutants ont peur. Ils ont peur de vous, ils ont peur de l'humanité et ils ont peur des États-Unis. Quand, vous faites ce genre de discours, vous leur adressez un message d'intolérance. Vous ne les acceptez pas, vous les rejetez. Ainsi, ils rentrent dans des organisations comme la Confrérie.

Je vous pose une question aussi très sérieuse que la majorité des gens ne comprennent pas. Vous vous jouez à la victime, vous croyez tellement que vous n'êtes pas puissants, que vous cherchez des gens pour dire que c'est à cause d'eux. Des mutants ont essayé de défendre le maire et les humains, mais est-ce que vous en parlez? Non! C'est honteux de votre part. C'est triste la perte des humains, mais vous semblez oublié une chose très importante dans l'histoire de l'humanité.

Quand, des policiers meurent aux États-Unis, des milliers de gens meurent en Afrique, dans le Proche-Orient et en Asie. Est-ce que vous connaissez le problème de la Somalie ou du Congo? Des millions de personnes sont morts ou sont en train de mourir, est-ce de notre faute, est-ce de la faute des mutants? Non, c'est les humains. Est-ce que je vais faire une campagne de terreur contre les humains parce qu'il a des millions de gens qui meurent présentement à cause des humains? Non. Parce que vous pratiquez des généralisations envers les mutants. C'est inacceptable. Vous ne parlez jamais des mutants tués par des gangs suprématiste pro-humains, vous ne parlez jamais des parents qui frappent leur enfant à cause de la mutation.

Vous ne faites pas du mal simplement à des mutants, vous faites mal à des personnes qui ont des sentiments humains. Chaque mutants ont des sentiments humains et quand vous commencez un discours haineux, des adversaires commencent des discours haineux comme les confréristes. Ici est le problème, c'est le discours de haine, si vous commencez une intolérance, d'autres aussi vont avoir un discours d'intolérance.

Pour répondre à la question madame, j'ai une très mauvaise opinion de Stryker et je n'ai pas honte de le dire. Il est comme toutes ces confrères religieux comme Jerry Falwell et autres. Peut-être qu'il va me prouver le contraire aujourd'hui, mais je doute de son effort intellectuel pour comprendre ou seulement apprendre un tort.

Répondit Véga de façon presque arrogante. Il était franc dès le début, c'était un coté de la personnalité de Véga très forte. Il regardait le prêtre religieux avec un sourire très arrogant. Il était enfin prêt à une réplique de l'homme.

L'émission avançait bien. La tension montait et cela existé au plus au point la présentatrice qui voyait en ce moment les chiffres d'audimat exploser les statistiques. Elle posa son regard sur Jean-Paul et quand ce dernier affirma que pour lui Dieu n'existait pas, elle prit une expression de jeune fille choquée. Pour tout dire elle avait presque rien écouté du monologue de Stryker ou de Vega. Elle ne relevait que quelques termes ou expressions sur lesquelles elle jouait pour satisfaire les spectateurs. Le public présent dans la salle fut lui aussi quelque peu choqué par les propos du X-Men. Elle décida de reprendre la parole pour empêcher Wiliam de répondre pour impulser à ce qui était depuis le début de l'émission le summum de la tension entre les protagonistes et de l'attention pour le public.

"Eh bien Jean-Paul, au moins vous y allez avec toute votre franchise. En cela je vous en remercie. Mais avant d'en savoir plus sur ce débat et sur l'avis du Révérend, nous allons faire une courte page de publicité."

Après un sourire commercial, elle entendit dans son oreillette que la première pub était lancée. Elle se leva de son fauteuil, ignorant les deux personnalités invitées pour aller faire un raccord maquillage. Elle but rapidement une gorgée d'eau aux fines bulles, avant de retrouver sa place. Une nouvelle fois sur le fauteuil, elle fit défiler sur son écran les dizaines de milliers de questions que les téléspectateurs avaient envoyé pour qu'elles soient posées à Stryker ou Vega. En pleine réflexion médiatique, elle stoppa ses recherches quand on l'avertit que la reprise de l'antenne était pour bientôt.

Affichant à nouveau le même sourire marketing, elle qui avait ignorait royalement les deux hommes semblait à présent être proche d'eux. Carmine adorait jouer ce rôle, cela la réjouissait pleinement.

"chers auditeurs, bienvenues à nouveau sur notre plateau pour assister en direct au débat qui oppose le religieux Révérend Stryker à l'X-Men Véga. Nous avons eut une idée de la personne que peut être le révérend maintenant nous allons passer à Jean-Paul. Véga comme l'on vous nomme en tant que mutant, vous êtes parmi les plus rebelles selon certains. Engagés dans des causes humanitaires ou sociétales, beaucoup disent que vous êtes de tous les combats et d'autres vous reprochent justement d'agir un peu comme un rebelle sans réel but. Fier québécois, très jeune vous avez été pour la liberté et la tolérance. Á présent, parlez-nous de vous. Le révérend, tout comme vous l'avez fait, nous donnera votre avis sur vous après.."

Elle était tournée vers Véga avec une allure assez relâchée attendant que le mutant finisse à son tour son monologue.

[HJ]La logique voudrait que Véga poste avec Stryker…[HJ]

Jean-Paul Beaubier écoutait les commentaires de la jeune femme, il prit un peu d'eau pour continuer. Jean-Paul devrait raconter sa vie, mais est-ce qu'il allait tout dire? Bien sûr que non, c'est beaucoup plus facile de le prendre sur des détails comme la Russie ou le terrorisme. Sa vie était rempli de mésaventure et d'aventure assez importante dans sa vie. Alors, il commença dès le début avec:

-Le combat de l'égalité entre les mutants est un affrontement comme d'autres pour moi. Je ne m'arrête pas seulement à l'égalité, je suis pour une liberté et une équité pour tous. Je connais des sujets les plus controversés comme les attaques économiques des pays riches sur la majorité des humains de la planète. Pour commencer, je suis engagé depuis mon adolescence en politique. Je commence le combat du Québec contre le Canada et je le continue encore. Je trouve que la différence du Québec et du Canada est important linguistiquement et dans les termes de l'histoire.

Ce combat est aussi important pour moi que mon implication contre les maladies transmis sexuellement ou l'égalité homme-mutants. Je n'agis pas selon des buts personnels, mais selon des buts collectifs. Je veux aider les gens et ce n'est pas certainement à toucher de la branche radicale de la religion protestante que je vais aider les gens. J'aide les gens avec une rationalité avant tout. Je ne cherche pas un rejet total de la religion, mais je cherche une universalité pour tous et non seulement pour une communauté religieuse. Si nous suivons les vrais valeurs démocratiques sur la planète, on devrait être sous contrôle indien et chinois. Les États-Unis doivent pensés que nous ne sommes pas seuls à l'intérieur et à l'extérieur de notre pays.

Nous sommes seulement un mouvement et ce mouvement peut disparaitre rapidement si on n'élimine pas la haine. La haine amène l'Apartheid, des lois contre les libertés individuels et autres. Je ne suis pas seulement un combattant pour l'égalité, mais je suis aussi un combattant pour la liberté. Si vous voulez limiter les droits des mutants, il faut aussi limiter les droits des humains. Nous ne décidons pas d'avoir une arme en soi. Nous ne sommes pas responsables de notre mutation, mais vous êtes responsables de la vie en société. Les mutants ne sont qu'une minorité qui ont peur. Quand, vous êtes parent d'un mutant, la première chose à faire est de l'accepter. Je tiens à féliciter ces familles, comme la petite famille Pryde ou autres dans tout les États-Unis, sinon vous êtes des vrais monstres. Des monstres aussi infâmes que les confréristes.

Je ne suis pas un combat pour être connu, je suis un combat pour la vraie égalité et liberté de tout les américains. Le combat de Stryker est seulement pour les protestants, moi j'inclue les protestants et les mutants. Tout le monde mérite d'être heureux, personne ne devrait se sentir discriminer par une personne ou un groupe de personne.

Conclu doucement Véga en regardant directement la caméra. Il ne voulait pas parler pour le débat, mais il voulait viser beaucoup les téléspectateurs pour comprendre un peu plus le problème des mutants. Il espérait que cela change un peu les points de vue des humains.

Comme prévu, le mutant n’avait pas manqué de s’attaquer à son discours, ressortant ses nobles valeurs pour lesquels il semblait se battre tant : l’égalité, l’innocence des majorités face à une minorité assassine et abjecte, et bien d’autres choses…Toutes les sornettes qu’on lui sortait habituellement. Et pour finir en beauté, il remettait également en question l’existence de Dieu, s’avouant athée convaincu…Rien de bien nouveau à l’horizon non plus…Ce n’était sûrement pas ça qui allait lui enlever le sommeil. William n’était pas né de la dernière pluie et il ne s’énerverait pas aussi facilement que ce militant de pacotille qui défendait avec ferveur ses idéaux…Lui, il avait été militaire. Il connaissait la rigueur et la maitrise de soi.

Le mutant lui sortait des arguments tellement rabâchés et si pitoyables que Stryker avait envie de rire. Ou de lui répondre une réplique bien sentie…Le monstre semblait perdre les nerfs et cela ne pouvait que jouer en sa faveur. Néanmoins, malgré l’air serein qu’il s’efforçait d’afficher, il ne pouvait pas cacher que cette attitude commençait à l’agacer un peu. Heureusement, la présentatrice annonça la publicité et elle se leva aussitôt pour filer s’arranger dans son coin. William respira, la pause arrivait à point nommé. Comme les autres, il en profita pour boire un peu d’eau. Sa gorge était sèche d’avoir parlé et surtout de la fournaise que représentait le plateau sous les sports lumineux. Une jeune femme se précipita pour lui faire une touche de maquillage, profitant du court instant que lui portaient les annonces publicitaires. Cela ne pouvait pas lui faire de mal, le Révérend se sentait peu à peu fondre littéralement sur ce plateau dont les températures avoisinaient les moyennes tropicales.

La débat était pourtant houleux et la publicité n’était pas de mise, mais le Révérend savait que ce n’était que pur marketing et il ne s’en offusqua pas. Il n’avait rien à faire de ces médias qui ne songeaient qu’à l’argent et à la notoriété. Lui venait dans un seul but, exposer ses idées et convaincre. Et surtout écraser ce minable être inférieur qui lui faisait face.

L’émission reprit rapidement et cette fois-ci, la rouquine s’adressa directement à son adversaire, le questionnant sur sa vie. Qu’est-ce qu’on en avait à faire, au juste ? En quoi la vie de ce minable était-elle intéressante. Ce monstre n’était qu’une bête à enfermer et à tuer, voilà tout. Ce qu’il avait pu faire avant importait peu…Dans quelques temps, ce serait un mutant mort et oublié. Comme tous d’ailleurs…

C’était à son tour de répondre…Et de donner son avis sur l’existence minable de ce type…S’il avait pu, il l’aurait insulté comme il le méritait, ce fils de Satan. Il toussota, retrouvant un semblant de calme et de lucidité.

« Un beau discours très édifiant que tout cela. Combien de gens ne se prennent-ils pas pour un super héros, tentant de sauver le monde. Tout ça, c’est très joli, mais c’est un discours maintes et maintes fois entendu et puis il me semble que l’on dévie un peu du sujet. Je ne doute pas un seul instant que les droits de l’homme sont souvent bafoués et que les injustices sont le quota de ce monde…Mais là nous sortons pleinement du cadre de ce débat qui, je le rappelle, tourne autour du problème mutant… »

Il toussota, laissant passer quelques secondes de silence, particulièrement pesantes.

« Quand à ma position sur Véga…Bien, dois-je vous rappeler qu’il fait partie de l’équipe du Professeur Xavier, un mutant qui recueille des élèves pour les entrainer…Les entrainer à quoi au juste, je vous le demande ? Veut-il former une armée de mutants ? S’ils sont pour la paix, pourquoi former une équipe de …X-men, comme ils se nomment ? Ces mutants ont été impliqués dans de nombreux attentats, si ma mémoire est bonne…L’attaque du pont n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. »

Il posa ses yeux sur son opposant, le dévisageant avec un regard hautain et sournois.

« Ensuite vous nous parlez d’injustices ? Mais Dieu est juste. Pourquoi vous en prenez-vous à notre religion, à celui que nous suivons tous. Après c’est vous qui venez nous parler de tolérance ? »

Son adversaire venait de faire une belle erreur en critiquant le Tout Puissant…Les américains étaient des gens très puritains, très attachés à leur religion. Les spectateurs n’allaient pas apprécier. La foi des américains, la peur que leur inspirait tout ce qui les menaçait et le patriotisme, voilà les grands points sur lesquels comptaient Stryker pour lentement, mettre les gens dans sa poche et défaire son adversaire…

Il poussa un soupir résigné et consterné et secoua la tête, jouant l'homme accablé et indiquant de cette manière qu’il avait fini de parler. La tension montait sur le plateau à chaque seconde, et cela en devait presque insupportable. Il se réinstalla un peu plus confortablement sur son fauteuil et attendit la suite...

Beaucoup de blablas pour rien pensait Carmine qui s'ennuyait énormément depuis que l'audimat avait atteint les sommets d'écoute. Elle regardait passive, endormie presque à l'intérieur, répondre le révérend à son adversaire. La vie était parfois dure avec elle, être obligée de subir pendant trois heures ce cauchemar tout ça pour engranger de l'argent et montrer aux gens qu'OlympCorp est une valeur sûre. Tout autour d'elle n'avait aucune importance hormis elle et sa mission. Indirectement donc les gens qui gravitaient sur le plateau avaient une importance pour sa mission. Alors que le vieux prêtre parlait toujours, Carmine posa son regard sur Véga. Elle observa un moment cet imbécile engagé dans tous les combats. Devenir à ce point un héros semblait vouloir dire qu'au fond de lui il avait quelque chose à prouver, écrasant les autres pour qu'enfin on lui reconnaisse un quelconque talent. Elle porta ensuite son attention sur Stryker qui n'avait toujours pas fini sa tirade soporifique. Le vieux avait de la ressource mais hélas son combat vain déviait de la vraie foi. Croisé des temps modernes, ce fou furieux allié comme tant de barbares du passé religion et guerre. En fin de compte, aucun des deux partis en présence n'était honnête, juste et surtout désintéressé. Surtout pas Carmine qui elle se plaçait au dessus d'eux puisque le débat mutant ne l'intéressait guère. Elle avait toujours su faire sa vie avec son pouvoir et c'était d'ailleurs grâce à lui que Phobos l'avait recruté comme membre de son organisation.

Elle se frotta lentement les yeux qu'elle ferma pour ne pas qu'ils soient en contact avec ses doigts. Fatiguée, non? Elle avait comme un sursaut d'ennui mental. Une envie pressante d'orangette lui venait à l'esprit. Ignorante qu'il s'agissait une fois de plus des affres de la lobotomie de Xavier, Carmine se devait une fois par semaine d'aller acheter des orangettes dans une et une seule boutique pour que incognito Charles puisse sonder son esprit sur les actions de Phobos. Elle nota donc dans un coin de sa tête qu'il fallait qu'elle aille dès demain matin acheter des orangettes pour son plaisir personnel. Lorsque ses yeux s'ouvrirent à nouveau, elle se rendit compte que plus personne ne parlait. C'était donc à son tour de prendre les devants et de relancer l'émission.

"Hey bien, entre vous aucune réconciliation possible à ce que j'ai pu entendre."

Un peu d'humour n'allez pas forcément faire de mal dans cette émission et puis au moins ça aiderait sa présentatrice à ne pas vouloir se suicider cérébralement.

"Bien suite à ce chasse-croisé auto-biographique, de nouvelles questions d'auditeurs. Je rappelle qu'il suffit de composer le 555-257-752 pour que vos questions puissent être posées. Cette fois-ci nous allons commencer par vous Véga. Une question qui nous vient de Rosy Rhodes Island : Avez-vous peur de mourir pour votre cause? Et pour vous révérend, il s'agit de Martin Alaska : Tuer des gens sous le nom de Dieu, est-ce réellement chrétien? Merci à vous chers téléspectateurs pour ces questions si intéressantes."

Carmine tourna sa tête avec son sourire figé vers Véga pour qu'il réponde en toute tranquillité sous le regard bienveillant de la demoiselle. Pour ce qu'il s'agissait des questions, c'était Carmine elle-même qui les avait écrite pour que les opposants soient réellement en danger durant ce débat. Elle savait que la majorité des questions des américains seraient soit d'ordre sexuel soit d'ordre terroriste.

"A vous Jean-Paul..."

Une fois de plus le la était donné et Carmine savait qu'elle en avait pour encore une vingtaine de minutes à s'ennuyer avant que la prochaine page de publicité vienne la sauver.

Jean-Paul écoutait les commentaires de Stryker, des commentaires complètement démagogues comme à les vieilles habitudes des chrétiens. Il détourna un regard vers la jeune rouquine, mais il ne semblait pas s'en faire. Stryker était seulement un pauvre démagogue comme les autres, il hésita beaucoup à répondre directement avant l'intervention de l'animatrice, mais si le spectateur est vraiment honnête, ils vont cherchés beaucoup que les paroles de ce vieux sénile. Véga restait toujours aussi calme et stable devant Stryker. Il n'avait aucun motif de perdre contrôle sur lui-même. C'était seulement un vieux, un homme sans intérêt, avec les vieux préjugés qui viennent avec. Stryker buvait un peu d'eau avant de répondre réellement à une autre question stupide d'un spectateur.

-Je ne me bats pas pour une cause, je me bats pour des gens qui méritent d'être valus dans notre société. Je ne suis pas mère Thérésa ou autres, je suis Jean-Paul Beaubier et mon engagement politique et social est ma vie. Je serai incapable de dire que je pourrais mourir pour l'un deux, parce que tout le monde se connait. Nous ne sommes pas des Jésus ou des Socrate, nous sommes des êtres vivants qui aiment la vie. Mais, pour moi mes combats politiques, sont des combats pour la vie.

Dit Véga toujours en souriant et sans grande hésitation. Il était vraiment assuré de gagner facilement le débat contre Stryker. De plus la question pour Stryker était assez simple, mais les valeurs de Stryker pourrait bien sortir en plein jour pour une fois. Véga ajouta avant de conclure.

-Et si quelqu'un veut essayé de me tuer, il peut bien essayer, je sais très bien me défendre et ce n'est pas à cause de la pseudo idée de Stryker que l'Institut est une armée pour les mutants...

Dit-t-il en riant, mais en attaquant directement Stryker sur sa démagogie. Il n'avait plus grand respect devant l'homme et il voulait le faire craquer un peu devant la télévision. Véga n'avait aucune scurpurle d'attaquer Stryker même pendant une question qui était destinée à celui-ci, Véga pouvait aussi démarrer dans la démagogie primaire de la religion, mais comme la majorité des gens étaient religieux aux États-Unis, il aimait beaucoup mieux se taire sur ce sujet. Il en connaissait beaucoup sur la religion aux États-Unis et ce n'était pas rare de se trouver devant une controverse seulement à cause de la critique envers la religion.

La liberté d'expression était quand même un gros mot aux États-Unis, il était capable de laisser parler beaucoup de raciste, mais quand c'était une critique de la religion, c'était un crime. Plusieurs personnes croyaient que les États-Unis sont plus évolués que certains pays des Moyen-Orient, mais pas vraiment. C'était similaire à des régimes autoritaires, mais seulement à cause des médias. Les médias avaient une grande place dans les valeurs américaines. C'était monstrueux. Pour une rare fois, Véga trouvait que les États-Unis étaient trop libres. C'était peut-être anti-démocrate, mais la liberté se gagne. Les États-Unis avaient eu trop de liberté. Si, le gouvernement américain décide seulement de restreindre la liberté des mutants, c'était finalement le signe du déclin de la liberté tellement prôné par les républicains.

Véga réfléchissait seulement de l'influence de Stryker sur des élections ou des libertés. Il avait un grand pouvoir de gourou, il était seulement un danger pour les mutants au complet. Il ne voulait pas le tuer, mais il était véritablement dangereux pour la majorité des gens.

Près d’eux, la présentatrice lançait une remarque des plus spirituelles sur leur animosité commune. Envie de détendre l’atmosphère tout simplement ou au contraire de jeter l’huile sur le feu…Si c’était cela, elle y arrivait très bien. A présent William ne voulait qu’une chose, c’était déguerpir d’ici. D’abord parce que tenir ce déchet en face de lui et écouter ses délires de pseudo héros lui tapait sérieusement sur le système…Et ensuite parce qu’il avait des choses bien plus importantes à faire de son côté. Il avait un véritable rôle à jouer, ses hommes l’attendaient pour passer à l’action. Non parce que c’était bien beau de parler et de faire le mariole devant une caméra, mais ça ne faisait pas tellement avancer les choses au fond…

La jeune femme relançait à présent la série de questions des téléspectateurs…Stryker était loin d’être emballé par cette idée, les questions étaient vraiment tordues. Enfin…en admettant qu’elles soient vraiment faites par un pauvre bougre sorti tout droit de sa campagne du Kentucky ou d'un glaçon en provenance directe de sa banquise …Les studios n’hésitaient pas à monter leur émissions de toutes pièces. William n’aurait pas été étonné qu’on leur amène un quelconque martyr pour témoigner sur le plateau…C’était même bizarre qu’aucune archive vidéo ou cassette choc ne leur ait été montrée...C'était triste à dire mais les gens s'endormaient devant les débats, ils s'accrochaient plus aux images...

Le monstre répondait à présent à sa question et montrait cette fois-ci de l'arrogance, tentant de se dépêtre du rôle de bon samaritain qu'il avait tenté de se coller à la peau quelques instants plutôt et avouant même sa capacité à tuer. Il se contredisait lui-même...Pour William c'était tout bon. Parfait même...Il lui mâchait le travail, le révérend n'aurait pas à rappeler le potentiel destructeur des mutants. Après tout, les américains avaient peur de la mort, peur de quoi que ce soit qui pourrait troubler leur paisible petite existence. A force de se croire une nation invincible, ils en étaient devenus paranoïaques, jugeant chaque nouveauté comme une nouvelle menace à leur suprématie. Avec cela, il était facile de les déstabiliser, de leur faire croire n’importe quoi et d'instaurer très vite la crainte dans leurs esprits. Le mutant semblait sûr de vouloir gagner avec ses idéaux de justice et d’égalité pour tous, mais ce n’était pas si facile de convaincre toute une population de leur innocence…Les gens cherchaient des responsables, pas des martyrs. Dans leurs esprits, les victimes, c’était eux, parce que cela les arrangeait de penser ça.

La question de la minorité dangereuse était aussi résolue et ne lui posait pas de problèmes. Le public ne réfléchissait pas et avait une certaine tendance à mettre tous les gens dans le même panier. Dommage pour le monstre, il s’efforçait de rattraper ses soi-disant gentils camarades mais le mal était fait. Et Stryker n’avait même pas besoin d’en rajouter une couche…Les américains feraient déjà l’amalgame par eux-mêmes, sans même qu’il n’ait à lever le petit doigt. Lui se contentait de donner un petit coup de pouce pour rappeler aux gens ce qui était ou devait être la cause principale de leurs soucis…Ils avaient tendance à oublier si on les laissait faire…

Et même si le mutant gagnait ce débat, en admettant qu’il puisse y arriver, ce ne serait qu’une demi-défaite pour Stryker. Son propre show attirait beaucoup de spectateurs, peut-être pas autant que le programme de cette boite dont il ne connaissait pas le nom mais son efficacité n’était pas des moindres. Il n’offrait pas de débat lui, il montrait aux gens le problème, il leur donnait une explication à tous leurs soucis…Ou une alternative, ça dépendait du point de vue. Et surtout il leur donnait des solutions, il prenait part à leur malheurs. Enfin bref, les gens avaient de mornes soucis qui dérangeaient leur existence paisible…les factures, les problèmes familiaux…Rien de bien intéressant. Alors quand William les mettait en garde contre les mutants, cela donnait enfin un sens à leur monotone vie. Il les impliquait dans leur combat…Le public aimait qu’on lui accorde de l’attention, cela le faisait sentir supérieur. Et Stryker jouait particulièrement bien sur ce terrain…

Quand à ces questions qu’on lui assenait en utilisant de la religion comme d’un socle, cela commençait à l’ennuyer profondément. Il répondit, sans pouvoir cacher le léger agacement dans sa voix.

« Mais qui a parlé de tuer qui que ce soit ? Dans notre religion, c’est le Tout-Puissant qui décide, c’est lui seul qui peut décider qui mérite de vivre ou pas. Et soyez sûr qu’il ne manquera pas de punir ceux qu’il jugera néfastes pour la vie de ses fidèles. Même s'ils doivent attendre l'au-delà, les pécheurs iront en enfer et la justice du Seigneur sera faite. Mon rôle est simplement d’assurer ici la sécurité de nos concitoyens mais je n’ai jamais parlé d’un quelconque meurtre. Pour ce qui est de notre défense, le gouvernement et ses lois s'en chargent déjà...Vous semblez beaucoup vous attarder sur le cas de l’église mais si nos élus ont décidé du traitement à réserver aux mutants, c’est qu’il a lieu d’être… »

Il jeta un coup d’œil au public avant de se retourner directement vers la rouquine, lui lançant un regard lourd de conséquence.

« A moins que vous ne fassiez plus confiance à la justice de notre pays, bien évidemment… »

Maligne comme elle l’était, elle n’oserait pas se mettre à dos les puissants leaders américains…Quoique, il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs. En tout cas, le défi était lancé. Le révérend se recala contre le dossier de sa chaise et, observant vaguement le public et les caméras, ajouta dans un ton qui se voulait désinvolte et neutre.

« Je laisserai de toute façon le choix au public de décider eux-mêmes de ce qu’ils considèrent chrétien ou pas, je ne contrains personne à me suivre. Mais je suis sûr que les honnêtes gens sauront par eux-mêmes faire les bons choix. »

William ne croyait pas un seul mot de ce qu'il venait de dire, bien évidemment, mais il avait été convainquant. De toute façon, il n'allait pas attendre que les gens réagissent. Ses plans étaient déjà en route et un simple échange de paroles en l'air n'y changerait rien...

Carmine n'avait pas écouté les dires des deux opposants, trouvant barbant d'entendre toujours les mêmes choses sur le sujet. Elle regardait pourtant chacun des deux hommes présents droit dans les yeux car elle ne voulait pas passer pour une idiote. Néanmoins lorsque le révérend lui fit une remarque directe, elle réalisa qu'il voulait la mettre peut être en porte à faux. La douce animatrice se tourna vers lui avec un regard mi-compatissant mi-terrifiant et prononça sans aucune obstruction dans la voix :

"Révérend, je ne suis pas ici pour penser, voyons…"

Elle rigola de manière contrôlée, montrant tout l'humour de sa répartie.

"… c'est à vous de justifier vos actes… Assumés ou non!"

Elle tourna son visage vers Véga avec la même expression du visage. Puis retournant face à la caméra, elle afficha un brave sourire d'animatrice consciencieuse.

"Bien à présent, vous qui parliez d'aller contre la justice, Révérend, qu'avez-vous à nous dire à propos de ceci?"

Elle se tourna pour voir derrière elle, sur écran géant, s'afficher des images en noir et blanc.

"Il s'agit de la famille Wilmer. Habitant la Californie. Famille sans problème qui n'a jamais eu une contravention. Une famille des plus normales que le voisinage adorait et qui n'avait jamais fait parler d'elle. Pourtant aujourd'hui, toute la famille réside dans le cimetière de la ville. Leur crime : être mutant. Le rapport de police que nous avons pu avoir entre les mains stipule le déroulement de l'action. Pour des raisons humaines, seules des photos seront proposées car la vidéo amateur du voisin des Wilmer montrant toute la scène peut choquer les âmes sensibles."

Les images défilaient, on pouvait voir en bleu les mutants qui ont été assassiné par les hommes de mains du révérend en rouge. Leur maison a été attaquée, la mère fut la première à mourir voulant protéger son mari et ses deux fils. Le père mourut ensuite voulant à son tour protéger ses enfants. Les deux garçons furent abattus devant les corps encore chaud de leur parents.



"Comme le montre ces images, des hommes sont entrés en explosant la vitre du salon des Wilmer en pleine après-midi. Mme Wilmer voulant protéger les siens fut abattue de sang froid devant ses enfants. Prenant la fuite, Mr Wilmer et ses deux fils furent stoppés devant la porte d'entrée. Mr Wilmer fut la seconde victime. Enfin, sous les yeux de tout le voisinage, Math Wilmer, 16 ans et Andy Wilmer 14 ans prirent chacun une balle dans la tête. Leur corps furent enlevés et la maison rénovée fut vendue comme si de rien était. Des hommes passèrent dans chaque maison du quartier pour interroger sur les faits passés et seule cette vidéo fut sauvée."

Carmine tourna son fauteuil pour fixer les yeux du révérend.

"Alors révérend, ces images n'implique pas directement votre église mais les recherches effectuées par nos enquêteurs mènent à vos locaux. sans vous accuser directement, nous aimerions savoir, comment justifiez-vous la mort d'une famille d'américains patriotes et sans problème? Sachant que seuls les deux garçons étaient des mutants. D'après nos sources leur pouvoir était : Math avait le don de parler aux plantes et Andy pouvait parler avec les animaux. Étaient-ils des dangers au point de les tuer? Pourquoi anéantir une famille entière? Pourquoi tuer alors que vous prêchez l'amour de Dieu?"

La jeune femme se révélait peut-être plus maligne et plus doué que ce qu’il avait pensé. Tant mieux, cela lui offrait un adversaire digne de ce nom, pas comme la charogne qui se trouvait en face de lui, et cela mettait un peu plus de piquant dans la conversation. La voix faussement doucereuse et le regard ambigu, la présentatrice lui renvoya la balle à l’aide d’un lob parfaitement contrôlé...Pas mal pour une simple femme médiatique. Sans doute un de ces mannequins entièrement refaites de la tête aux pieds, qu’on trouvait en magasin, fabriquées à la chaine. Celle-ci avait eut apparemment droit à l’option cerveau en option et se révélait être redoutable.

Lorsqu’elle lâcha un petit rire, il s’empressa de faire de même, se limitant pourtant à un simple sourire, incapable de montrer le moindre signe de bienveillance. Il atteignait déjà ses limites de self-control et quelque chose lui disait qu’il n’était pas au bout de ses peines.

« Rassurez-vous, je suis un vieux loup de mer. A mon âge, les actes sont purement réfléchis, bien évidemment. Mes jeunes années d'inexpérience sont bien loin derrière moi. »

Puis la présentatrice enchaina. Pas de questions tordues du public, pas d’affrontement direct avec son adversaire...Sur l’écran derrière eux, des images s’affichaient à présent, accompagnées par les commentaires de la rouquine. Sous ses yeux, celui de son opposant et des milliers de téléspectateurs, la jeune femme leur présenta ce qui représentait des extrais d’une vidéo...Évidemment choisis avec soin, rien de bien exagéré pour ne pas tenter la censure, mais assez choquant pour ébranler le public... William fixait les images sans broncher. Il se souvenait bien de cette histoire, qui datait déjà de quelques mois. Il avait envoyé ses hommes pour un raid, pendant une période de forte activité pour les purificateurs. Cette famille avait été choisie complètement au hasard...Cela aurait pu tomber sur d'autres. Dans ce cas-là, il s'agissait uniquement de deux abominations qui ne méritaient pas de vivre. Les parents n'étaient pas mutants mais ces imbéciles avaient tenté de défendre leur monstres...Simples dommages collatéraux...C'était parfois nécessaire...Après tout, la fin justifiait les moyens, n'est-ce pas? Enfin...Se débarrasser d'eux avait été facile mais il avait fallu qu'un voisin, un pauvre type, filme toute l'histoire...Heureusement qu'il ne s'était pas déplacé lui-même pour cette affaire, nul doute qu'il aurait été fortement compromis...

Dans la bouche de la rouquine, l’histoire racontée était simple. Une famille entière abattue, quatre victimes innocentes, un récit assez convainquant pour faire pleurer les âmes sensibles. Une caricature évidemment...Le révérend doutait qu’une telle famille modèle existe. A vouloir faire des martyrs des êtres si parfaits, on tombait parfois dans le ridicule.

Dans d'autres circonstances, cela aurait pu lui faire de la peine mais considérant qu'il avait planifié lui-même l'attaque et que des mutants y avaient trouvé la mort, ce n’était pas vraiment le cas. Le Seigneur devait être heureux, il le servait bien et n'avait pas de pitié, même pour tuer de pauvres adolescents. Après tout, ce n'étaient que des gosses mais ça n'en restait pas moins des monstres à éliminer.

Lorsque la femme eut fini son petit discours, il s’imposa quelques secondes de silence pour bien préparer sa réponse. Effectivement, il avait été soupçonné mais après avoir bougé quelques câbles par ci par là, et graissé quelques pattes, cette affaire avait été rapidement étouffée. Effacée des fichiers et de la mémoire de tous, et cela n'expliquait pas comment les producteurs avaient pu se la procurer. Il lui faudrait se renseigner, et vite, une fois qu’il serait sorti de ce plateau de télévision . Quoique ses hommes, qui suivaient le débat, devaient déjà être en train de vérifier. Il ne se faisait pas de soucis.

Néanmoins à présent, la situation devenait dangereuse pour lui, il se trouvait sur une pente glissante. Un seul faux pas et il pouvait perdre toute sa crédibilité. Et cela, ce n’était décidément pas acceptable. Son cerveau réfléchissait à toute vitesse. Il ne céda pas à la panique...Ce n'était pas son genre, et de toute façon, ce n'était pas la première fois qu'il était accusé, il commençait à avoir l'habitude. Heureusement pour lui, les images étaient floues. On y voyait des personnes en train de mourir mais c'était tout...Il toussota et prit la parole d'une voix grave.

« Oui, je m’en souviens...Une histoire bien triste. Effectivement, il y a bien eu une enquête chez nous mais vous oubliez un détail important, il me semble. Peut-être avez-vous été mal informés ? Il est vrai que les médias amplifient et déforment souvent les informations au risque de modifier souvent les histoires et divulguent des informations erronées...Bref, cette affaire n’a jamais abouti à aucune conclusion satisfaisante...Par une faute évidente de preuves. En réalité, si la police a enquêté chez nous, c’était simplement par pure routine. Le couple Wilmer fréquentait une des églises que j’ai fondée dans l’état de Californie. Je n’ai jamais discuté avec eux directement mais j’ai entendu qu’ils venaient avec assiduité. De bons chrétiens dont la vie paisible a été tourmentée par l’arrivée de leurs deux enfants...Et de leurs pouvoirs. Ils venaient chercher l'aide de Dieu tout simplement...Je crois bien que l'affaire a été considérée comme non élucidée. Je suis désolé, c'est tout ce que je peux vous dire, je n'en sais pas plus...

Tout en parlant, William tentait d'adopter une expression fermée et neutre. Après tout, il n'était pas non plus censé jouer l'homme miséricordieux à cet instant. Il avait une position à tenir...et afficher un air accablé quand justement, il était censé s'opposer au porteurs du gène X, cela aurait pu paraitre suspect. Et maintenant, qu'il s'était justifié, il était temps de contre-attaquer...

« Pour conclure toute cette triste affaire, je dois soulever un point que je considère important. Vous semblez vouloir minimiser l’importance des pouvoirs des mutants...Les plantes, les animaux...Certes. »

La femme plongeait son regard dans le sien, tentant sans doute de le déstabiliser. Bien essayé...La jeune femme avait la classe et le charme pour manipuler n’importe quel homme et gagner. Dommage pour elle, il n’était pas vraiment du genre à flancher devant la première venue. Il lui lança un petit sourire d’excuse, avant de se retourner vers le public, adoptant un ton froid et grave.

« Parler aux plantes, parler aux animaux...Des dons en apparence très banals...Si j’ose dire. Il est évident que je ne trouve guère que le qualificatif « normal » s’applique ici, mais enfin passons...Évidemment, si l’on considère que certains mutants ont le don de contrôler vos pensées, de déplacer des objets par leur seul volonté ou encore de faire exploser tout ce qui leur passe à portée de main, nous nous trouvons vite en face de quelque chose de trivial...mais en apparence seulement...Qu’est-ce qui empêche un mutant qui parle aux bêtes d’ordonner à un chien dangereux de vous sauter dessus ? Qu’est-ce qui empêche un mutant qui contrôle les plantes de répandre les spores d’une plante vénéneuse ? Messieurs dames, laisseriez-vous vos enfants sortir de chez vous, en sachant que leurs camarades d’école peuvent les mettre en danger? Oseriez-vous sortir dehors vous-même? Réfléchissez bien à cette question car c'est justement sur cela que je base ma lutte...La danger nous entoure et nous ne pouvons certainement pas y être indifférents...»

Il fallait être éloquent pour convaincre les gens, pour leur faire peur. Laisser doucement la crainte infiltrer leur esprit...Pour mieux les avoir ensuite sous son contrôle. Un esprit effrayé était un esprit affaibli...Et les gens débiles étaient facilement manipulables...Ils arrivaient à croire tout ce qu’on leur disait.

Il observa les gens rassemblés devant lui. Dans les rangées, les réactions semblaient mitigées. Certains semblaient avoir été touchés par ses paroles. Les autres restaient neutres...Soit ils n’avaient pas compris sa mise en garde, soit il s’agissait d’un ramassis d’inconscients. Quoi qu'il en soit, il avait répondu...En noyant le poisson, certes...Mais il s'était bien défendu et la femme pouvait toujours tenter de l'acculer contre le mur, il avait encore des ressources. A présent c'était au tour de son adversaire de faire face à la rouquine. Nul doute que pour faire de l'audience, elle lui avait également réservé quelque chose...Et il n'attendait que ça, voir ce monstre s'enfoncer face à ses propres actes. D'une façon ou d'un autre, la justice de Dieu était toujours présente...

Véga souriait, il remarqua certaine faiblesse dans le discours de Stryker, mais c'était à l'habitude. La femme avait présenté le cas de la famille abattue par des fanatiques chrétiens protestants de l'église de Stryker. C'était très bas de l'auteur de l'émission, mais c'était avantageux pour Véga. C'était complètement ridicule de juger Stryker selon les disciples fanatiques de son coté. Mais, il ne voulait rien dire. Beaubier avait une rancœur contre les religieux, depuis des années, il le méritait très bien. Maintenant, son but était simple, de le faire complètement craquer. De toute façon, Stryker était trop pauvre de culture pour connaitre une once de la vie de Beaubier. Il ne doit même pas être capable de situer le Québec sur une carte mondiale. C'était un simple idiot du village qui avait prit des pouvoirs politiques comme au Québec avec des animateurs aussi cultivés qu'un chat manquant de nourriture. Mais, les gens n'aimaient pas réfléchir, ils aimaient écouter et se faire contrôler par des minables. Par exemple, le FM93 au Québec est la crème de misérabiliste politique, mais bizarrement, c'est grâce à eux que l'ADQ, un groupe largement pour un recensement des mutants. Les minables aimaient avoir le pouvoir politique, Ils aimaient le sport, détester la culture, il aimait dire liberté et démocratie et il détestait les ''gauchistes''.

C'était seulement un minable avec une croix religieuse autour du cou, croyant voir la vérité absolue sur la planète. C'était seulement un idiot, Véga souriait devant l'homme, il ressentait une grande fierté de ne pas tomber dans la masse abrutie de cette secte. Mais, ce minable n'était pas en état de commanditer des meurtres, Véga ne croyait pas qu'il pouvait tuer des gens. Peut-être que c'était seulement une illusion, mais il était seulement un simple d'esprit parmi d'autres. Véga avait toujours l'idée la justice avec l'innocence de la personne jusqu'au contraire. Il souriait à la réponse du révérend, une réponse de minable d'un minable, c'était presque normal.

-Mais? Vous foutez de la gueule du monde ou quoi? Une famille est morte et votre réaction, dire que les mutants sont des armes. Vous pensez que les médias déforment la réalité, mais vous l'avez déformé vous aussi. Vous êtes un démagogue de la pire espèce. On a seulement à mettre le charisme sur vous et vous allez gagner des personnes. Moi, je ne me demande pas de m'écouter chaque dimanche matin avec un asti, mais de réfléchir. Soyons logiques, essayez d'être des gens rationnels. Vous n'avez aucune idée de ce qu'est être un mutant. Si, notre pouvoir se limite à parler avec un chien, on ne va pas dire: « Va Lassie, attaque les humains, car je suis un démon... » C'est du grand n'importe quoi. Le danger est dans votre tête, le vrai danger est l'intolérance. Vous faites peur au gens avec vos paroles. Les humains ont des bombes atomiques, des armes chimiques et biologiques beaucoup plus dangereuses que n'importe quel mutant, qu'est-ce qui lui empêche de l'utiliser? Il est vrai que certains pouvoirs mutants sont puissants, mais quand le jeune a une bonne éducation sans une famille qui le rejette ou des amis qui ignorent, tout va aller bien.

Vous ne semblez pas être conscient de vos conneries, la création de la haine des humains chez les mutants est de création humaine. Ce n'est pas parce qu'on est différent, qu'on est des monstres. Je me considère comme n'importe quel humain dans cette salle. J'ai des idées, j'ai des croyances et j'ai des valeurs. Vous avez seulement la malhonnête intellectuelle et paresseuse du discours habituel.

En passant, une chose. L'Institut sert pour aider les mutants, tant que le contrôle de soi que leurs pouvoirs. Nous, on aide vraiment les mutants, on ne fait pas seulement envisager de baisser leurs droits. L'institut n'est pas une armée, plusieurs religieux sont chez nous, ils ont seulement des pouvoirs mutants et puis? Ils ont le plein droit. Vous êtes purement un simple démagogue. Je me demande monsieur Stryker, quels sont vos solutions miracles aimés par le grand Dieu pour les mutants? Vous voulez faire quoi? Un recensement? Un apartheid? Quels sont vos grandes idées?

Le ton de Véga était plus agressif et il se servait un peu de la démagogie du chrétien contre lui. Véga restait assez neutre et après son argumentation, il affichait un sourire. Il regarda son rival politique dans les yeux. Il voulait qu'il craque, il voulait qu'il montre un signe de frustration. Ce n'était pas un joueur de poker comme Avey ou Seed, c'était seulement un minable, il ne peut empêcher d'afficher ces émotions avec les tensions. Il va craquer.

Il connaissait bien ce genre de personne. Il avait une grande limite à ne pas dépasser. La limite était toutefois assez difficile à percer. Véga restait toujours neutre, il ne voulait pas montrer de signe de frustration ou autres. C'était son personnage. Il était reconnu au Québec pour être un borné et un impulsif. Ce n'était pas son but. De toute façon, Stryker ne doit rien connaître sur le passé de Véga, trop interessé par sa religion. Beaubier se voyait déjà comme grand gagnant du débat.

C'était assez facile, c'était avec un religieux, une argumentation facile avec la guerre de la terreur. La terreur du méchant et diabolique mutant, les enfants doivent avoir peur. Les parents doivent éteindre leur télévision et barriquer leur maison par peur des mutants. Des mutants totalement dérangés mentalement. C'était typique et simple. Peut-être que Véga avait interrompu l'animatrice, mais ce n'était pas important pour lui. Il était honnête intellectuellement, malgré qu'on sentait une certaine frustration dans sa voix. Il restait assit sans s'inquiéter, il voulait seulement augmenter le ton du débat.

Tout avait bien commencé et voilà que Véga pétait les plombs. Les affaires marchaient bien et ça allait en s'améliorant, une petite joute verbale ne ferait pas de mal aux petites affaires de l'entreprise de Carmine.
Amusée intérieurement mais ne laissant rien transparaître, elle se tourna vers Stryker.

"Révérend, qu'avez-vous à répondre à ceci?"

Avec la même attitude d'animatrice figée, elle cessa de parler pour admirer la scène. Elle laisserait monter la sauce jusqu'à un certain point. Après, elle passerait au tour du lynchage de Véga pour montrer la neutralité extrême, même faussée, de son émission bidon.

Alors qu'elle fixa les yeux de Stryker, elle vida son esprit à nouveau pour ne plus avoir à écouter pareilles sornettes. Exilée dans les confins de son subconscient, elle pensait à rien et cela la soulagée. Cependant une zone d'ombre semblait grossir dans son esprit. Des questions de ci ou de ça venaient parfois à elle. La peur d'échouer dans son projet était la raison à cela. Rien à voir avec son lavage de cerveau qui réalisé par le professeur Xavier était venu à bout facilement de la personnalité de Mlle Anders. Oubliée à jamais, si Charles venait à disparaître, Carmine n'avait pas d'autre solution pour redevenir elle-même que de se faire télépather par le mutant paralysé. Encore fallait-il qu'elle puisse lui fournir des preuves sur Phobos sur les missions à venir. Dans le flou artistique et la mascarade que faisait subir le tyran de l'organisation, Aphrodite n'avait guère apprit grand-chose.

Alors qu'elle était encore et encore dans ses pensées, elle envisagea d'aller faire un tour chez un club de rencontre pour trouver un charmant petit homme musclé à souhait. Désirant construire une relation durable pour une journée, Carmine était devenue une femme facile. A la limite de la prostitution de luxe. Sans le savoir, la douce métisse avait perdu mainte fois sa virginité tant chérie. Tombant dans l'addiction au sexe et à ses rouages, la déesse de l'amour charnel n'avait pas résisté longtemps aux assauts de ses prétendants. En l'espace d'un mois, elle avait épuisé déjà une dizaine de mâles, autant dire qu'elle avait rattrapé le temps de sa chasteté passée. Á l'image d'une femme fatale et vénale, carmine jouait avec l'amour et le sexe comme les enfants jouent à la maman ou au docteur. Formée par les meilleurs, elle était devenue en un court laps de temps, un professionnelle de la luxure. Que penseraient ses parents ou Xavier, son mentor, à la voir ainsi débauchée. Charles ne pouvait s'en prendre qu'à lui d'avoir proposée à carmine cette mission, même si elle fut celle qui accepta contre toutes attentes en imposant le fait d'être entièrement lobotomisée et reformée pour devenir une femme fatale, froide et calculatrice.

Il n'y avait pas eu que du mauvais depuis son entrée à l'OlympCorp. Elle était devenue millionnaire, plaçant son argent sur un compte personnel dans les îles Caïmans. Sa mission à Miami lui avait rapporté un sacré pactole. Mais à côté de ce matérialisme, elle avait énormément progressée dans la maîtrise de son pouvoir. Phobos et les autres directeurs disposaient de salles d'entraînements spéciales. Elle avait donc pu pousser à l'extrême son pouvoir pour mieux en connaître les limites et découvrir les nouvelles possibilités. D'après son nouveau mentor maléfique, elle avait tout le potentiel d'une étoile. Bizarrerie de la vie, Xavier disait pareil. Elle disposait donc d'un énorme potentiel dont les 35% était à peine exploité. En tant que chef d'une des douze entreprises d'OlympCorp, elle se devait d'être puissante et redoutable. Elle pouvait prendre part aux divers combats qui pourraient opposer son organisation avec un groupe adversaire : X-Men ou Confrérie. Elle s'exerçait donc trois fois par semaine avec plusieurs maîtres en différents art martial. Après les entraînements avec Wolverine, son savoir faire se complétait petit à petit. Douée avec les armes, cela l'aidait aux maniements de ses armes photoniques qu'elle pouvait maintenir solidifiées plus longtemps. Outre ces compétences avec les armes, elle apprenait le Karaté, l'Aïkido et le Kung Fu. Disciple du serpent et de la grue, grâce à son agilité de danseuse, elle progressait très vite dans ces arts. Entraînée depuis son arrivée, prise sous l'aile de trois professeurs particuliers pour les arts du combat, un professeur de gymnastique et un expert physicien en lumière pour expliquer à carmine tous les rouages possible de la lumière. Boostée, elle allait progresser plus vite qu'à l'Institut ù contre toute attentes son tempérament la freinait plus qu'autre chose. Le reste du temps, elle le passait au bureau entourée de ses conseillers ou chez elles à dormir. Elle dormait peu et remerciait en cela les pilules du Docteur Wong qui lui permettaient de tenir debout 20h par jour.

Devenue une icône pour les jeunes et leurs parents, Anders avait eu la brillante idée de demander à Phobos un appareil pour lui permettre de camoufler son identité. Ainsi elle pouvait être l'arme et le tireur en même temps. Au début elle avait pensé à utiliser une potiche d'actrice à la côte mais très vite aussi, elle se rendit copte qu'à manipuler une inconnue sans cervelle pourrait être compliqué surtout qu'elle n'était pas télépathe. Elle décida donc de jouer double jeu. Indirectement Anders jouait un quadruple jeu mais elle ignorait qu'elle jouait deux rôles en plus. Le premier c'était le sien, celui de Carmine, le deuxième était celui de l'associé de Phobos ex Editeur en chef de magasine, le troisième était Aphrodite et le dernier Lily l'actrice. Comment tromper son monde? Il suffisait de demander à Anders pour qu'elle vous donne la réponse. Etre soi même, connaître un télépathe, se faire engager par un sociopathe et jouait la comédie à la télé. Avec tous ces changements de comportements, elle s'y retrouvait pourtant bien. Pas schizophrène pour autant, elle se débrouillait bien la gamine. Pleine de ressources, elle impressionnait les gens autour d'elle et notamment Phobos qui l'avait engagé malgré son jeune âge. Il n'y avait pas à sourciller, Anders était un cerveau, certes réduit par rapport à certains mais elle avait l'atout d'être une femme à cervelle. Ce qui pour beaucoup d'hommes n'existe que dans les rêves de la gente féminine. En cela elle était déconcertante car venant d'un petit bout de femme comme elle, les mâles prétentieux face à elle était souvent bouche bée après qu'elle ait imposé son autorité.

Outre sa plastique plus que parfaite, son cerveau richement fourni et ses compétences grandissantes en matière de pouvoir et facultés autres, Carmine avait un don. Don accordé par Charles Xavier dans le but de protéger indirectement sa protégée. Ce don consistait à comprendre rapidement la psyché humaine. Psychologue de rue mais psychologue qu'en même, elle pouvait analysait la manière de penser d'une personne après une simple conversation. Ceci lui permettait de très vite se faire une idée de la situation et des personnes en présence. Pouvant ainsi être sur la défensive plus tôt ou alors savoir qu'elle pouvait se relâcher. Néanmoins cette faculté mentale disparaîtrait après le nouveau lavage de cerveau du Professeur.

Clignant des yeux deux fois, carmine revînt à la conversation interminable et barbante entre les deux hommes de l'assemblée. Elle porta son regard sur le public et esquissa un rapide sourire pour satisfaire l'assemblée. Des applaudissements vinrent suivre ce geste. Saluée par le public, Anders se réjouissait d'être comme toujours une idole. La déesse des passions était vraiment forte à ce jeu. Elle porta à nouveau son attention sur Stryker le vieux prêtre complètement à la masse, un extrémiste qui vouait amasser des sous tout en répandant le sang. Elle demanderait de suite après l'émission à ce que Phobos fasse surveiller les agissements de ce malade mental. Véga ne valait pas mieux aux yeux de Carmine. Cet arriviste, rebelle pour deux sous, engagé dans tous les combats pour un rien, n'avait pas plus de charisme qu'une moule. Là-dessus, autant Wiliam que Jean-Paul pouvait gagner le concours du meilleurs mollusque en matière de vivacité d'esprit et de prestance. Elle n'était pas aidée pour ce coup-ci. Elle devait se débrouiller seule avec les deux huitres pour mener à bien l'émission. Par chance, Véga s'était réveillé et avait commencé les hostilités. Elle espérait, vainement, que Stryker ferait de même pour un peu la réveiller car à ce rythme elle allait finir par s'endormir.

Son petit discours n’avait pas manqué de marquer les esprits...Certes, pas ceux des téléspectateurs trop limités pour comprendre quoi que ce soit, ni celui de la journaliste, qui soit n’en avait rien à faire, soit jouait la carte de la neutralité...Mais elle avait eu de l’effet sur son principal adversaire, le mutant minable qui se trouvait assis en face de lui. Et sa réaction avait été au-delà de ses espérances. L’abomination, coupant net la parole à la rouquine, qui au passage, était loin d’avoir apprécié ce changement de programme, s’était mis à lui envoyer des reproches en pleine figure. Ce changement radical d’attitude du mutant (bien que minime, cette perte de contrôle est tout de même palpable) était à prévoir. Pourtant, William ne faisait que défendre son point de vue. De quoi aurait eu-t-il l’air s’il avait défendu cette famille...Il ne pouvait pas changer d’opinion comme de chemise, n’est-ce pas ?

A présent le type lui sortait un grand discours, ou plutôt le lui crachait. Son ton respirait la haine et la colère, des sentiments que Stryker parvenait à maitriser...Il se les réservait pour d’autres moments, plus importants que ce énième débat télévisé, qui n’avait aucune valeur à ses yeux. Pour l’instant, il ne s’agissait que d’entretenir sa façade de révérend dévoué. Certes, beaucoup le verraient comme un inconditionnel, un fou furieux qui ne lâchait pas son but et se donnait à fond, mais justement, c’était de cela qu’il s’agissait. Il valait mieux en faire trop que pas assez, c’était ainsi qu’on attirait les foules. Les gens n’aimaient pas les girouettes et même si cela faisait fuir certains, cela ne ferait qu’attirer le reste. De toute façon, tout cela importait peu, il ne s’agissait que de futilités. Ses véritables buts, ils étaient ailleurs, et ils étaient bien plus sérieux que ce cirque. Certes, il n’avait pas pu se défiler devant l’invitation de la chaine, mais après tout il était l’image de son église, et il devait se plier à chaque mascarade. Quant à ce mutant qui commençait à l’agacer et qui lui cherchait sensiblement des noises... Cet être minable, avec tous ses supers pouvoirs, était sûrement très puissant mais contre son armée et l’entrainement de ses hommes, il ne ferait pas le poids. Il avait Dieu de son côté, et ce pauvre type, qu’avait-il, au juste...Ses idéaux loufoques et sa petite bande de mutants...Oui, il n’allait pas faire long feu. Stryler se chargerait lui-même de lui faire la peau en temps et en heure venue.

En face de lui, le monstre continuait, tentait de le faire passer pour un acharné et un homme sans cœur...Pauvre petit mutant plein de bonnes valeurs, qui prônait la tolérance, l’égalité pour tous. Il avait envie de rire. Qui allait le suivre, qui se moquait de ce qui était marqué sur une simple déclaration d’indépendance. Les gens ne cessaient de faire de même, mais au fond, ils étaient de véritables égoïstes, qui ne pensaient qu’à eux. Quand ils se sentaient en danger, toutes leurs belles valeurs morales disparaissaient aussi sec. Un point sur lequel William ne manquait pas de s’appuyer.

Il n’allait pas prendre la parole, évitant de rentrer dans le petit jeu du mutant, mais la présentatrice lui enjoignit de le faire. Celle-là avait l’air de laisser passer l’affaire à présent, considérant qu'un affrontement direct était du bon ton pour l'audience. Après tous, les gens aimaient voir les autres se taper dessus en direct, c'était autrement plus intéressant que les longues discussions plates et inutiles. Malheureusement pour elle, il ne tenait pas du tout à entre dans le jeu de Véga.

Il toussota et plongea son regard froid dans celui de son opposant, incapable de montrer le moindre signe de bienveillance face à un porteur du gène X. Il n’avait pas envie de répondre à son blabla habituel mais il s’en acquitta d’une voix où pointaient lassitude et ennui.

« Comme prévu, vous me ressortez encore les mêmes arguments, Mr Beaubieu. Ou Baubier ? Enfin, peu importe...N’en avez-vous pas de meilleurs ?...Je vais tout de même vous répondre, au risque de me répéter inutilement...Les humains commettent de grands crimes également, vous en êtes conscients, félicitations donc...Moi aussi, j’en suis conscient, cette charmante demoiselle aussi et nos spectateurs au grand complet. Pour ceux qui pèchent, ils ont à répondre de leurs actes, d’abord devant la justice des hommes, puis devant celle de Dieu, tout simplement. Bien, ceci étant dit, pourrions-nous éviter d’en revenir toujours aux mêmes points...Cela commence à être lassant. »

Voilà qui était envoyé. Il avait volontairement écorché le nom du mutant pour faire comprendre à celui-ci qu'il ne représentait rien. Peut-être cela le ferait-il descendre des ses grands chevaux? Et pour le reste, il ne mentait même pas. A quoi bon épiloguer pendant des heures sur les travers de la nature humaine ? Dieu avait fait les hommes à son image mais ceux-ci s’étaient par la suite déviés du Tout Puissant et ce n’était quand même pas sa faute. L’humanité commettait toujours l’irréparable mais ce n’était pas son souci. Pour cela, il existait la justice, non ? Lui, il s’occupait d’autres choses, ce n’était pas ses affaires.

« Après, je ne dénigre pas du tout la mort de cette famille, bien au contraire. Je soulevais juste un certain point que notre chère présentatrice avait présenté et que je me devais de rectifier. Il s’agit d’un débat et il me semble avoir le droit de défendre mon opinion, peu importe qu’elle vous plaise ou non. Je n’ai pas dit non plus que ces jeunes auraient provoqué la mort de leurs compagnons dans le futur, mais comme on dit, il vaut mieux prévenir que guérir...D’ailleurs, vous n’hésitez pas à me rappeler la mort de ces individus mais vous oubliez bien vite les victimes de l’attaque du pont et tous les humains qui ont péri sous les mains de mutants incontrôlés. Avec toutes vos idées de tolérance et de justice, vous oubliez le reste... »

Il lui fallait maintenant répondre à sa dernière et grande question. Le mutant voulait savoir ce qu’il comptait faire...Ah, s’il avait su...Évidemment qu'il avait de grands projets mais ceux-ci n’étaient pas à être déclamés devant le public. Et d’ailleurs, il les avait déjà mis en marche. On ne faisait pas attendre les volontés du Seigneur tout de même. Adoptant de nouveau un ton concerné, il se pencha légèrement en avant, comme pour mettre plus de poids dans ses propos.

« Quant aux solutions miracles dont vous me parlez...Un apartheid...Laissez-moi rire...Eh bien, personnellement, au risque de vous décevoir, je ne compte rien faire du tout. Vous avez dû mal me comprendre. Je laisse aux autorités compétentes le soin de régler le sort des mutants, cela va de soi. Moi je ne fais que leur apporter mon soutien. Je suis là pour servir Dieu et pour aider les gens qui en ont besoin. Après si vous voulez un avis plus personnel, il me semble qu’un recensement des mutants, de leurs pouvoirs, de leur capacité et de leur puissance, est souhaitable. Rien de bien original...On demande bien aux gens de remplir leurs feuilles d’impôts pour contrôler qu’ils ne fraudent pas, on exige des comptes aux gouvernements de chaque pays sur chacune de leurs actions, et j'en passe...Chaque jour, l'humanité doit se justifier, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les mutants ? En quoi cela sortirait-il du cadre de la justice ? »

Il avait pris un air outré et scandalisé, collant parfaitement avec l'homme de foi qu'il était censé être...A présent, il ne restait plus qu'à attendre la réaction de son adversaire. Au lieu de s'énerver, William avait choisi de mettre une certaine touche d'humour et une logique certes discutable mais qui, devant l'esprit pauvre des téléspectateurs, se révélerait difficile à contrer...

-Vous dites que je sors toujours les même idées, les même arguments, mais êtes-vous mieux? J'entends depuis 40 ans ans le même type d'argument que vous: Le recensement. Ceci est un vieux argument, un argument sombre et anti-démocratique. Vous êtes peut-être la meilleure personne pour encourager la constitution américaine, mais vous êtes capable de négliger la liberté de quelques personnes pour le plaisir de la majorité. Nous sommes peut-être en démocratie, mais il va toujours avoir une grande réalité sur la vie politique. Nous ne pouvons pas éviter le plaisir des minorités au contraint de la majorité. Ce que vous voulez, est une représentation de la Yougoslavie utilitarisme dans les années 70. Je pense que vous avez assez de connaissance général pour savoir ce qu'il s'est passé. Dans une véritable démocratie, les minorités doivent choisir pour eux. Concrètement, vous ne pouvez pas obliger à une minorité de se conformer à des règles parce qu'ils sont différents. Les différences sont nettes, mais des américains se promènent toujours avec des armes sans recensement. Tout gens est différent, nous sommes peut-être pareil biologiquement ou en apparence, mais personne ne peut penser ou réagir de la même façon qu'une autre.

Peut-être que des mutants peuvent être des armes dangereuses, peut-être que je pourrais détruire l'armée américaine d'un coups, mais je ne le fais pas. Pourquoi? Parce que c'est une obligation morale et politique pour moi. La première chose qu'il faut faire pour une communauté mutante pacifique, c'est l'acceptation. Si les américains ne les voient pas comme des américains et les oblige à un recensement, le sentiment va être là. Une personne a déjà dit: « Vous ne pouvez pas comprendre une personne sans être dans sa peau.» C'était le religieux célèbre dans les années 50 qui a influencé complètement votre église.

Le problème chez vous est l'identification, j'étais sur le pont et devinez ce que j'ai essayé de faire. Arrêtez les mutants qui n'étaient pas en contrôle, j'ai sauvé des gens. C'est malheureux la mort de plusieurs policiers, mais vous ne parlez qu'une minorité de mutant. Après cela, vous dites que je pratique les même arguments. Vous n'êtes même pas capable de répondre correctement à mon argumentation.

Dit Véga très argumentatif devant le religieux, il ne prêtait aucune réaction négative ou positive devant les caméras. Il resta sans broncher devant celui-ci. Il resta toujours neutre, il croyait à ces buts et ce n'était pas assurément un pauvre religieux minable et sénile qui va le faire broncher.

-Une chose, monsieur Stryker, arrêtez de mêler Dieu à la discussion. Vous pouvez être un croyant, mais je ne veux pas parler à le croyant, je veux parler avec la personne. Je suis capable d'utiliser mes propres ressources pour argumenter, alors utilisez vos propres ressources. Deuxio, ne mêlez pas économie avec problème social. L'économie est une chose beaucoup moins importante que la vie humaine et mutante. Nous ne donnons pas de l'argent à l'état, mais nous donnons notre propre vie privée. C'est l'une des pires insultes à la démocratie de comparer l'argent avec la vie. Troisièmement, il faut toujours que je justifie les mutants. À chaque fois, qu'un adolescent mutant fait un accident de voiture, à cause qu'il est un mutant. C'est une exagération monsieur Stryker, vous pratiquez une démagogie fine et coriace et j'espère que peu de gens vont tomber dedans.

Véga ne semblait pas perdre contrôle, il alla seulement être franc avec celui-ci. Il n'avait pas beaucoup de respect envers les religions, mais il avait beaucoup moins de respect envers les démagogues et les gens qui demandaient une haine. Les arguments étaient nombreux, mais c'était simple pour Beaubier, il en avait déjà rencontrer.

Un peu de piment, cela relevait souvent la sauce et en matière de cuisine épicée, la Louisianaise était douée. Après avoir jeté les condiments photographiques sur l'assassinat de pauvres mutants innocents, attendre un peu que l'huile et le vinaigre se mêlent. Résultat de l'émulsion : un audimat en plein essor! Heureuse que sa recette ait fonctionné, la métisse cachée sous une peau laiteuse regarda alternativement les deux hommes qui servaient respectivement de Tabasco et de Wazabi. Pour ne pas faire tomber la mayonnaise, l'apprentie cuistot, décida de donner à nouveau un petit coup de fouet pour raviver l'émulsion si bien débutée.

"Excusez-moi de vous couper mais pour continuer ce débat, j'aimerais montrer à tout le monde des images qui nous sont venues d'un peu partout dans le monde, mais surtout dans la région de New York."

Les images de l'assassinat des Wilmer furent remplacées par des petites vidéos montrant des actes de vandalismes ou autres causés par des mutants.



"Ces images nous montrent les dégâts matériel et humain que les mutants causent à notre société. Je relève trois images parmi le tas… Premièrement la gare de New York qui a été entièrement démolie par un des Leader des X-Men : Scott Summers alias Cyclope. Je rappelle que cet évènement se place avant la tentative d'attentat contre les chefs des Nations unies à Ellis Island, il y a deux ans. Cyclope a littéralement ouvert le toit de la gare qui est je vous le rappelle toujours en travaux : montant des dégâts : 2,000,000$. Ensuite nous avons l'image d'un mutant classé neutre, dénommé Spike qui comme le prouve cette image met fin à la vie du Docteur Kavita Rao, travaillant sur un remède anti-mutation. Éminente chercheuse en génétique, elle était pressentie pour le prix Nobel de la Paix en sa qualité d'ambassadrice pour la réconciliation humain-mutant grâce à son remède. Elle décéda donc en 2008 sous les attaques du mutant. Enfin et cela nous touche tous car c'est encore frais dans nos têtes, l'attaque du pont de New York par la Confrérie, c'était il y a presque deux mois. Je le rappelle mais tout le monde le sait : la Confrérie a pris en otage le maire de la ville. Karl Lagarfeld venu saluer le premier citoyen de New York perdit la vie durant la lutte. Des gens furent éjectés hors du pont, beaucoup de blessés autant physiquement que psychologiquement. Vous-même Jean-Paul avait fait parti de la squad d'X-Men venus aider dans la bataille. Montant des dégâts : 35,000,000$. Des familles pleurent encore les victimes, il paraît même que des pertes du côté de l'Institut, notamment parmi les élèves sont à répertorier."

Ses mots étaient à la fois coupant et ciselant, comme l'on faisait pour couper des carottes ou des poireaux. Son intonation était tranchante mais aussi modérée. Salant un peu la mixture avec des montants de dégâts, Carmine pensait être arrivée à l'apothéose culinaire en matière de plat épicé à service chaud aux téléspectateurs. Dans la salle, le public, trié sur le volet, commençait à parler de plus en plus fort. Les images parlaient d'elles-mêmes et tout le monde gardait en mémoire les moments sombres que les mutants avaient fait vivre à l'humanité et surtout aux Américains.

Consciente qu'après cela beaucoup de gens détesteront plus les mutants qu'avant, elle avait fait le choix de privilégier l'audimat à la réalité. Oubliant le fait qu'elle-même était une mutante. Vu sa place et son estime d'elle-même, Mlle Aphrodite se savait plus haut dans l'échelle mutante que la vermine qu'elle présentait dans son émission. De plus Phobos n'allait pas tarder à régler les affaires du monde et elle n'aurait plus besoin de se soucier de son avenir, qui serait plus que Doré…

"Je me tourne donc vers vous Véga. Qu'avez-vous à dire pour défendre la cause mutante? Sachant que tous les mutants bons ou mauvais ont été traités de la même façon : la Confrérie certes mais aussi les Neutres et les X-Men qui comme nous le laisse voir les images ont aussi leur part de responsabilité."

Bon appétit!

Beaubier était resté neutre, c'était malicieux de leur part, mais il connaissait très bien les controverses des mutants. Mais, c'était une forte démagogie, comment donner un prix nobel à une personne qui veut démolir l'idée de l'égalité avec un ''médicament'', et pourquoi le prix nobel de la paix? En tout cas, ce n'était pas très intéressant, c'était un gène, pas une maladie. On dirait des petits chrétiens qui voient encore l'homosexualité comme une maladie. Euh, c'était bizarre. Au moins, elle était seulement pressentie, quelle débilité de mettre une pseudo scientifique pour ce prix. Beaubier n'était pas un grand sentimental, il n'avait pas beaucoup de respect pour un Karl Lagarfeld, un foutu homme superficiel qui a conduit à des jeunes filles à ressembler à des squelettes. Bon débarras! Mais, ce n'était pas le temps de se foutre dans la merde avec la pseudo science d'une débile ou d'un superficiel. Beaubier était resté neutre complètement, sans montrer une émotion, comment montrer des émotions devant cela? C'était de la démagogie pure et simple. Beaubier pourrait les poursuivre comme Stryker pourrait les poursuivre pour diffamation. Mais, ce n'était pas très important, il voulait répondre à ces négations.

-Je pense que vous n'êtes pas la seule à vouloir des réponses et je pense les répondre sans problème. Cyclope a bien défoncé un plafond, c'est bien cela. Mais, vous ne parlez pas de sa position, celui-ci essaie seulement d'aider. C'est peut-être l'un des hommes les plus gentils que j'ai rencontré et cette critique est prit de façon horrible. Ce qu'il a essayé de faire, n'est pas de faire un attentat contre les membres de la nation unie, mais de les protéger et sous vos respects, les dommages économiques ne sont rien devant des vies. Ce mutant a peut-être sauver des milliers de vie, mais mystérieusement, aucun média en parle. Je pense que vous êtes capable de pardonner. La communauté internationale a bien excusé les deux guerres américaines qui ont crée des millions de morts et des milliards de dommage économique.

Le deuxième cas est triste, mais nous, les X-men essaient de rechercher ce fameux Spike depuis des années. Ce mutant est un monstre et ce que nous cherchons de faire est de l'arrêter et de le rendre aux autorités. Mais bien sûr, aucun média en parle. Étrange. Finalement pour le dernier cas, les morts sont tristes comme je vous l'ai, il y a seulement une dizaine de minute, mais je ne pense pas que vous faites dans la rationalité. Nous avons défendu la vie de plusieurs personnes, Ce que vous voyez à la télévision, n'est qu'une petite minorité de mutant. Mais, nous voyons jamais une certaine réalité. J'invite à toutes les démagos de venir rendre visite seulement une fois dans l'Institut. Si nous sommes réellement une armée de petit démon qui cherche la destruction des États-Unis. Bon ou mauvais, on doit construire une co-existence pacifique sans priver les droits à un seul des groupes. Je n'aime pas Stryker, mais je peux bien travailler avec lui pour construire un monde égalitaire.

Dit Beaubier avec assurance encore une fois, il n'était pas vraiment broncher par les attaques ou les arguments de l'animatrice. Il faut bien d'autres choses pour le mettre en colère et ce n'est pas en forçant dans une démagogie primaire que cela va le toucher. Il en avait connu d'autres et ce n'était pas difficile pour celui-ci.

Le révérend aimait la tournure que prenait la conversation. Le mutant s’enfonçait, à dire qu’il avait la capacité de détruire l'armée américaine. Les Etats-Unis n’aimaient pas cela, ils préféraient que les autres soit potentiellement inférieurs. Et même la promesse de ne pas abuser de ses pouvoirs ne marcherait pas. Et encore moins de s'en servir à des fins bénéfiques...Est-ce que le public allait croire à ses belles paroles et nobles promesses, à sa soi disant obligation morale et politique?...Non, les gens étaient trop peureux pour cela. La peur, encore la peur, quel sentiment si facilement manipulable...William étouffa un rire. Qui allait suivre les élucubrations de cette abomination, qui s’autoproclamait presque héros et bienfaiteur? Décidément, c’était tout juste s’il ne disait pas qu’il ne se comparait pas à un sauveur, se donnant le rôle du gentil...

Cela n’allait jamais passer...Pauvre minable mutant...Monstrueux et tellement naïf...

De son côté, la présentatrice avait visiblement décidé de rester neutre et d’éviter toute forme de favoritisme. Ou plus exactement de pousser l’art du sadisme et de la controverse à ses extrêmes en attaquant chacun de camps présents. Pure tactique médiatique, bien évidemment, Stryker était loin d'être dupe. Mais cela l'arrangeait. Le monstre se trouvait à présent face à ses démons, comme le révérend quelques instants auparavant, et ce n’était pas pour déplaire à William. La chaine avait choisi des images chocs, bien suffisantes pour montrer la puissance destructrice des mutants et mettre les gens encore plus sur leurs gardes...

C'était son tour à présent d'argumenter. Il toussota pour éclaircir sa gorge et se donner quelques secondes de réflexion.

« Alors...Tout d’abord, je tiens à répondre à mon opposant...Qui apparemment aime chercher des exemples là où il n’y en a pas. Ici, il ne s’agit pas de satisfaire la majorité, seulement de mettre tout le monde à égalité. N’est-ce pas ce que tout le monde cherche ? Ceux qui s’opposent aux lois sont sévèrement punis, la justice de notre pays est très stricte là-dessus. Tout comme devant les yeux de notre seigneur...Celui qui fait une faute est jugé. Qui y'a t-il à dire de plus? Nous n'allons pas argumenter des heures durant dessus...»

Arborant une expression mitigée, à moitié chemin entre l’étonnement et le courroux, Stryker se pencha vers son adversaire, le fixant dans les yeux, un soupçon d’arrogance et de fierté effleurant son visage.

« Concentrons nous sur les actes, puisque vous en parlez. Vous avez fait preuve d’une violence inouïe sur ce pont, mettant en danger des dizaines de vie...Et vous en êtes fier ? »

Il trainait sur chacun de ses mots, la voix grave et exaspérée.

« Quand à ce que vous dites sur Dieu, je ne vous lyncherai pas...Je suis sûr que les milliers de croyants américains et dans le reste du monde le feront à ma place...Bien que l’envie de vous répondre ne me manque pas, je l’avoue. Pour votre gouverne, Dieu fait partie de notre vie de tous les jours, c’est celui qui nous guide...Vous pensez peut-être pouvoir vous soustraire... Ou vous vous croyez supérieur à celui que nous respectons tous ? »

Maintenant, il était temps de passer aux photos divulguées par la chaine. Coup de chance pour Stryker, le mutant ne pouvait pas argumenter sur l'innocence de ses confrères. Les images étaient nettes...Impossible de plaider à une éventuelle erreur sur la personne. Aux dernières nouvelles, les humains ne pouvaient tirer des rayons par les yeux, ni se couvrir de pics affilés...Aucun doute sur leur identité, Véga n'avait aucun moyen de se défiler de la question, comme lui l'avait plus ou moins fait auparavant. Ses hommes restaient encore dans l'anonymat, pas comme ce fichu Cyclope...Stryker avait entendu parler de ce type, leader de l'équipe à laquelle appartenait le monstre assis en face de lui. Encore un monstre, de la même caste que son adversaire, tout aussi dangereux...Encore une autre cible à éliminer dès que possible.

« Et voilà, vos images ne font qu’étayer mes arguments. D’importantes pertes matérielles...Qui va payer pour tout cela...Le citoyen américain, bien évidement. Et encore pour l’affaire de la gare, nous n’avons pas à eu à déplorer des morts...Encore un autre signe de la bienveillance de Dieu. Ensuite, dans le cas de l'attaque de notre cher maire...Les pertes humaines sont terribles, irremplaçables même. Des artistes, des représentants de l’ordre, qui veillent nuit et jour pour nous, et qui n’hésitent pas à se mettre en danger...Et enfin, des gens comme vous et moi, qui ont une vie, une famille, qui sont humbles, modestes mais qui sont tout aussi important à mes yeux et à ceux du Tout-Puissant...Autant d’âmes de notre Dieu tout puissant, notre Dieu si miséricordieux....Pensez-vous que tout cela est juste, pensez-vous vraiment que votre minorité, comme vous dites, mérite un traitement de faveur ? Je ne crois pas...Et là je pense être objectif et impartial, malgré le fait que j’ai déjà une opinion bien arrêtée sur toute cette histoire. Il n’y a qu’à regarder ces images, elles parlent d’elles-mêmes et valent bien tous les débats. »

A présent la voix de Stryker était puissante et saccadée, il mettait toute sa haine envers ce monstre, qui ne cessait de le contredire, d'essayer de le mettre en porte à faux. Mais que croyez-t-il au juste, qu'il allait se laisser aller avoir comme un bleu? Qu'il allait tromper le public?

« Ensuite, vous dites que vous ne formez pas d’armées, mais...Et là, je reprends simplement les mots de notre chère présentatrice...Mais donc, vous envoyez vos élèves au combat ? Quel genre d’école fait cela ? Qui envoie ses pupilles au danger, en première ligne qui plus est...Puisque apparemment, vous semblez bien aptes à reconnaître le danger que représente d’autres mutants mais pas les votre...Avec vos belles et louables valeurs morales, je me demande où vous avez mis la tolérance, la compréhension, la protection...et j’en passe. Enfin, bref, je ne m’attarderai pas dessus, ma position est très claire, je pense. »

Honnêtement, à cet instant précis, Stryker avait l’impression de gagner. Il se sentait fier de ses réponses et de son point de vue. Et surtout le révérend mettait les citoyens et la justice américaine en avant. Après tout, n'était-ce pas le but de ce débat? S'attirer la sympathie du public? S'il ne se trompait pas, alors nul doute qu'il menait la bataille face au mutant...

Voilà qui était fait pour la première grosse partie de l'émission. Maintenant, il fallait que Carmine, sous les traits de Lily Evans, annonce une nouvelle page de publicités. Les secondes de publicités avaient été vendues à des prix battant tous les records de la chaîne appartenant à Aphrodite Corp.

"Bien, voilà ce qui conclue la première partie de notre émission. Ne vous inquiétez pas chers téléspectateurs, nous revenons après un court moment de publicité."

Clôturant avec son sourire Colgate Blancheur Ultra Frais, elle changea complètement d'expression quand la lumière des caméras s'éteignit. Le direct n'était plus du direct devant les yeux des américains mais uniquement pour les gens présents sur le plateau. Carmine toisa du regard les deux opposants pendant qu'une maquilleuse vînt lui faire un raccord. Soudain son Blackberry sonna, peu surprise, elle décrocha et écouta la voix grave de son supérieur. Les choses semblaient lui convenir. Sans avoir articulé le moindre mot, elle raccrocha, bidouilla un moment avec les touches de son appareil et le posa sur une tablette derrière elle, qui n'était pas visible pour les auditeurs de leur télévision. Une fois l'empotée de maquilleuse partie, Anders prit enfin la peine de dire deux morts à ses invités.

"Je sens que les passions se déchaînent entre vous… Si vous n'étiez pas ennemis, on croirait entendre un vieux couple…"

Elle feinta de rigoler comme une tarée de bimbo botoxée autant dans le cerveau que dans les lèvres. L'annonce de la reprise de l'émission se fit entendre, précipitant Carmine dans ses dernières finissions qu'elle cessa brusquement quand une lumière rouge s'afficha sur l'une des caméras. Son sourire parfait, même terriblement hypocrite, illuminait le téléviseur des américains pour cette reprise d'émission.

"Bon retour parmi nous! Avant cette coupure publicitaire, nous avions pu entendre l'avis de Mr William Striker, Révérend revendiquant que la mutation est une maladie à neutraliser. Face à lui, Jean-Paul Beaubier, alias Véga, X-Men fervent défenseur des causes homosexuelles et mutantes. Vous qui nous suivez depuis le début ou qui venez de nous rejoindre, je vous annonce que dès à présent l'un d'entre vous pourra gagner un voyage, tous frais payés à Tahiti avec la personne de son choix. Pour cela il vous suffit de répondre à cette question :"

Au même moment, la question apparut sur les écrans des téléviseurs, traduit dans toutes les langues de diffusion.

"A quel âge la mutation se déclare-t-elle? Á 2ans, Á 6ans, Á 10 ans ou à l'adolescence? Appelez-nous vite au 555-257-752 ou par SMS au 32 57. Je répète : A quel âge la mutation se déclare-t-elle? Á 2ans, Á 6ans, Á 10 ans ou à l'adolescence? Appelez-nous vite au 555-257-752 ou par SMS au 32 57."

Passant sensuellement sa main dans ses cheveux pour exister le mâle de plus de 15 ans derrière sa télévision, elle effectua un décroisement de jambe croisement à la Basic Instinct, décidément, Carmine Anders voulait à tout prix faire exploser la baraque ce soir.

"Maintenant, chers invités, vous n'étiez pas au courant mais un vote à était fait durant les deux pages publicitaires de notre émission à votre sujet…"

S'afficha alors derrière elle un tableau orthonormé avec en Orange les votes allant pour le Révérend et les Bleus allant pour Véga. Au fut et à mesure que Lily parlait, deux colonnes montaient côte à côte jusqu'au montant où l'une d'entre elle dépassa l'autre pour finir par s'arrêter un peu plus haut.

"Eh bien, Véga vous avez été dépassé de peu par notre Révérend… William je me tourne vers vous pour vous féliciter d'abord car vous avez convaincu 53% des américains que votre opinion était la bonne. Une réaction à cela Révérend? Jean-Paul vous pourrez intervenir après sur ce faible écart qui montre qu'en même que la quasi moitié de la population américaine du moins, pense que les mutants ne sont pas à abattre ou à jeter en prison. Je précise qu'à partir de maintenant, les scores du sondages évolueront en direct avec nous, vous pourrez donc voir en même temps que nous qui du Révérend ou du X-Men l'emporte à vos yeux. car après tout, c'est votre avis, celui des américains qui compte. Car ce qui fait ce pays, c'est vous!"

Bien sûr les votes étaient purement fictifs puisque c'était Carmine qui avait choisit de donner dans un premier temps un faible avantage à Striker. Elle se moquait bien des opinions des deux mâles, son but était autre et il n'allait pas tarder à entrer en scène.