[Studio 2] Mutant ou Militant [PV : Véga/Striky]

Stryker était à présent passablement irrité. Certes, il savait que les pages de publicité faisaient partie intégrante de n’importe quel show télévisé, mais il ne pouvait pas s’empêcher de les haïr. Harcelé par des mains expertes qui l’obligeaient à recevoir une nouvelle couche de fond de teint, il tentait de garder son calme. Il acceptait ces doigts sur sa peau sans broncher mais il aurait donné cher pour s’en passer. D'autant plus qu'il sentait le regard de son opposant sur lui...Directement ou indirectement, il ne savait pas et il ne cherchait pas à savoir, mais il était évident qu’il occupait ses pensées de l'être impur, tout comme le monstre occupait les siennes.

Cela ne venait pas d’aujourd’hui...Les mutants, il y pensait chaque jour. A toute heure, à chaque minute, à chaque seconde. Il s étaient devenus comme une drogue. Sa drogue. C’était dur à gérer mais le Tout-Puissant n’avait qu’une parole et il se devait de la respecter. Chaque mutant éliminé, chaque purification –il se refusait à appeler ses actes des meurtres- était un soulagement, un peu comme un drogué qui recevait sa dose...Mais une dose appelait une nouvelle, et ainsi de suite...Le cercle vicieux s’était mis en branle et ne pouvait s’arrêter qu’une fois sa mission menée à bien. Stryker se devait de réussir pour son Dieu, puisque c’était lui qui l’avait choisi pour faire face à cette plaie qui s’était abattue sur le monde. Cette abomination qui souillait la Terre et qui devait être éradiquée. Totalement et à tout jamais, bien évidemment, et William ne comptait pas s’accorder une seule minute de repos avant de mener sa mission à terme...Même s’il devait en mourir. Après tout sa fin viendrait quand en déciderait le Tout-Puissant et lui n’était rien ni personne pour contester cette décision.

Près de lui, la maquilleuse en finissait avec lui, lui laissant la peau aussi superficielle que celle d’une de ces filles qui faisaient les premières pages des magasines, sans la moindre imperfection ni le moindre reflet. A vrai dire, les retouches n’étaient pas vraiment nécessaires...A son âge, il ne pouvait décemment pas se permettre prétendre que les rides et les tâches de vieillesse n’existaient pas. Mieux, elles ajoutaient à son charme...Il avait gardé une bonne figure, un charisme toujours présent et efficace...Les années l’avaient épargné. Le reste n’était que les traces de l’expérience, plus que celles du temps.

La voix délicate de l’animatrice résonna tandis que le silence s’installait de nouveau, le sortant de ses pensées. Aussitôt il se reconcentra sur le débat. Alors qu'il ne restait que quelques secondes avant la fin de la ^page publicité, la présentatrice lâcha soudain une plaisanterie...des plus douteuses. Si elle avait envie de détendre l’atmosphère, elle pouvait tout aussi bien s’abstenir...Mais William n’était pas dupe...Cela ne devait être qu’une pure attaque visant à provoquer davantage leur pulsions meurtrières...Parce que nul doute que le mutant en face de lui, malgré ses belles paroles de paix et d’amour, désirait sûrement autant sa mort que lui la sienne.

La révérend n’appréciait pas les paroles de la belle et malgré le fait qu’il se faisait violence pour ne pas le montrer, il ne put s’empêcher de lancer une remarque lorsqu'elle relança le débat.

« Avant de commenter quoi que ce soit, j'aimerais éclaicir une chose, suite à une réflexion de notre chère hôte pendant ce bref moment hors antenne....Au vu de nos positions respectives, il me semble que nous ne pouvons trouver un terrain d’entente. Évidemment il est clair que nous sommes dans un débat...Nous avons des opinions divergentes. Et personnellement, je ne tiens pas à changer la mienne, ni à flancher le moindre pas, car j’estime, et je tiens à insister sur ce point, que je ne tiens pas à céder le moindre bout de terrain à mon adversaire. Mes opinions sont claires et fermes et je me dois de les respecter. Ceux qui le soutiennent et comptent sur mon aide, et surtout sur celle de Dieu, doivent savoir que je suis le premier attaché à mes croyances et que je vais jusqu’au bout de mes décisions. »

Il s’interrompit pour afficher un petit sourire d’excuse.

« D’ailleurs, j’en profite, veuillez m’excuser Mademoiselle, pour rappeler que j’officie quotidiennement...Les horaires sont disponibles sur internet... »

Il laissa s’échapper un rire, hypocrite à souhait.

« Oui notre église s’est mise à l’ère moderne de l’informatique. Et là je m’adresse à nos téléspectateurs. Toutes vos questions, vos doutes ont une réponse...Je ferai mon plaisir pour vous aider. Avec l’aide de Dieu bien entendu. N’oubliez pas que le Tout Puissant est miséricordieux et juste avec ceux qui le méritent »

Une nouvelle fois, il avait fait le bon pénitent, l’homme d’église ouvert, accessible et disponible, concerné et charitable, mais en vérité, il se moquait de tout cela. Tout comme les prétendus sondages de la chaine...Il s’en moquait bien, de ces pourcentages, l’avis des citoyens ne rentrait pas en ligne de compte pour lui.

« Quand au vote du public...J’avoue que cela ne me surprend pas. 53 %...Ce n’est pas un résultat très parlant. Ça montre juste que les citoyens américains s’intéressent au débat et prennent le temps de réfléchir. Je ne pense pas qu’un simple débat puisse convaincre nos téléspectateurs. Soyons lucides et cohérents, le public est loin d’être stupide, il a besoin d’arguments convaincants et de preuves sur le long terme...Et j’engage les gens à bien réfléchir, à mûrement penser leurs décisions. Le problème est trop sérieux pour le prendre à la légère. Évidemment, comme je l'ai précisé avant, cela n’est pas dû à une quelconque faiblesse de ma part...Simplement, j’ai confiance dans la perspicacité et le raisonnement des gens, et je sais qu’ils m’accorderont leur soutien un jour ou l’autre. »

Et bientôt, sous ses habiles manigances, ils n’auraient même plus à se soucier de tout cela...Les mutants ne seraient plus que l’histoire ancienne sur Terre...Il allait y veiller personnellement...

Beaubier commença à sourire devant les remarques de Stryker, un sourire très hypocrite envers celui-ci. 47% était quand même assez bon, surtout quand on connait l'influence chrétienne aux États-Unis. De plus, habituellement, les américains très chrétiens utilisent plusieurs stratégies pour voter en faveur de leur petit gourou. Stryker rentrait dans des choses assez complexe comme l'économie ou le civisme. Beaubier connaissait très bien l'économie et l'argument: ''C'est nous qui vont payés, merde'' était facilement utilisable, mais facilement défait. Stryker devrait rester dans la théologie à place de s'aventurer sur des choses qu'il ne connait pas. De plus, Dieu était au moins dans trois quarts de ces arguments, des arguments très faibles pour un athée. C'était très stupide de sa part, mais quand il a seulement cela dans sa gueule, un foutu Dieu sans preuve, on ne peut pas l'arrêter.

Les téléspectateur intelligents? Non, c'était seulement des gens biaisées qui se croient intelligents et autonomes de réflexion. C'était seulement des gens de la classe moyenne qui suivent la mode. Quand l'égalité entre les mutants et les humains, va être à la mode, la petite classe moyenne va suivre en se croyant intelligent. Ces gens étaient seulement des débiles, des débiles qui suivent soit les réflexions d'un petit religieux minable ou d'un mutant. Il commença à regretter un peu de venir avec des personnes tant minable. C'était bien plus intéressant de corriger quelques copies en économie ou donner des cours supplémentaires au plus jeune. Maintenant, il était placé avec des minables avec une animatrice qui semble aussi ennuyante que Paris Hilton et un petit minable de religieux qui a le même titre de Jerry Falwell.

-Monsieur Stryker, je vous suggère de faire attention dans vos dires et surtout basé sur l'économie. C'est un manque de savoir sur l'économie. Vous parlez que les américains vont payés pour des millions, mais les américains payent déjà pour deux guerres qui ont couté des centaines de milliard depuis quelques années. C'est une véritable blague, et surtout que c'est principalement les églises protestantes qui a encouragé ces deux guerres. C'est complètement stupide de votre part, surtout que c'est grâce à votre institution que les américains doivent payés pour des guerres complètement inutiles.

De plus, je pense que c'est aux États-Unis qu'on encourage le plus le civisme humain. Les mutants de notre école, ne sont pas une armée, mais il pense que c'est pour le droit américain, pour la liberté et l'égalité pour réagir contre le crime et le terrorisme. Nos élèves ont seulement un grand civisme, une grande volonté de réagir parce qu'ils ont une grande responsabilité pour le drapeau de la liberté et des États-Unis. Ils réagissent pour défendre vos vies, vos libertés et vos droits contre une minorité de mutant sorti tout droit de l'enfer. Je crois dans un autre sondage de ABC, 75% des américains étaient pour le civisme. Donc, nous ne sommes pas une armée, nous faisons preuve de civisme. Et, je vous invite à faire un tour dans l'Institut, si nous ressemblons à une armée.

Je pense comme vous, les américains doivent réfléchir sur l'idée des mutants, mais pas avec votre aide, ni avec mon aide et ni avec l'aide de Dieu, mais avec leur esprit critique. Ils n'ont pas besoin de vous pour réfléchir, de chercher les vraies idées américaines. Les mutants restent des américains à part entière, sauf moi, je suis un canadien français. Mais, je tiens à vos valeurs américaines, à votre idée de liberté! Nous sommes peut-être le plus puissant pays de la planète, mais il faut donner l'exemple aux autres pays. C'est notre devoir de citoyen américain et de notre grande patrie!

Dit Beaubier avec un ton assez sérieux, mais c'était pathétique, c'était une réponse digne pour amener à la compassion pour les mutants avec le patriotisme primaire américain. Il avait fait exprès, mais c'était d'un grand sérieux. Même la Confrérie pourrait voir que le mutant se fout un peu de la gueule des humains et surtout des américains. Il manquait seulement le drapeau américain en arrière. L'Institut doit éclater de rire en voyant un message aussi primaire pour les américains. Véga était reconnu pour être un grand intellectuel et tomber dans la médiocrité patriotique américain pourrait être très drôle quand on connaissait un peu le caractère de Véga. C'était complètement contre ces propres valeurs de faire un isolement sur un pays. Son pays était toujours le Québec, mais pour essayer de charmer les américains, il doit se faire sentir comme un américain. Malgré son petit accent français, son discours ressemblait beaucoup aux membres de la droite politique américaine démocrate et républicaine version favorable pour les mutants.

Il voulait seulement voir la réaction des gens, il était quand même le porte-parole des X-men et il voulait essayé une nouvelle technique pour chercher une compassion pour les mutants. Peut-être que cela va attirer plus la petite classe moyenne qui manque d'opinion sur tout et qui ont un impact sur rien.

Reprise de volée par le virulent vieillard, Anders apprécia très peu d'être pointé du doigt en plein direct. Elle répondit pourtant à la réflexion par un sourire mais cachait en fait une véritable envie d'exterminer le révérend. Mais qu'à cela ne tienne, le vieux aura du fil à retordre s'il se mettait Miss Carmine à dos. Vînt ensuite le discours barbant de Beaubier et de son pseudo patriotisme. Une chose marqua grandement l'esprit de l'américaine qui ne put s'empêcher de répondre, pour la première fois à une remarque d'un de ses invités.

"Si je comprends bien, Jean-Paul vous venez de vous mettre à part des américains, vous revendiquant Canadien français. Mais vous parlez de "Nous" en évoquant le pays le plus puissant au monde. Est-ce moi où vous ne savez quel pays soutenir? Il serait assez facile de dire que tous les pays vous préoccupe mais aux vues de vos rébellions passées, je doute que l'Amérique et son puritanisme, que vous le reprochez au révérend, soit votre Nation de cœur. Il serait peut-être temps de dire sincèrement se que vous penser des Etats-Unis… Si Charles Xavier n'avait pas était américain, auriez-vous mis un pied en Amérique?"

Dès qu'elle eut fini, la masse d'auditeurs présents sur le plateau applaudit fort chaleureusement pour encourager l'animatrice. On pouvait entre même fuser quelques insultes sur les canadiens, les gays et les mutants. Le ton était donné, la pétulante petite rouquine entrait en scène. Fini les conneries médiatiques, place aux questions plus que compromettantes. Carmine passait à la phase deux de son émission. Maintenant c'était elle qui tenait ces pourceaux entre ses mains. Hors de question que ces idiots fassent chuter son audimat. Elle tourna soudain sa tête vers le Révérend.

"Il en va de même pour vous, Révérend. Vous clamez professer la parole de Dieu, soit. Mais votre attitude de Conquistadores des temps modernes laissent entrevoir une volonté autre que religieuse. La foi est personnelle, vous êtes bien placé pour le savoir, chacun a son rapport à Dieu. Chacun en allant à la messe le dimanche s'offre à la volonté divine en son âme et conscience. Il paraît un peu prétentieux de votre part de vous proposer comme leader d'une pensée que seul Dieu vous aurez donné : purifier la race humaine de l'aliénation que représente la mutation. Vous prendriez-vous pour le nouveau Messie. Un prophète contemporain révélé par le divin pour exercer sa propagande personnelle. Assassinant des familles par simple claquement de doigts comme dans l'Europe médiévale?"

Le la continuait d'être donné et une nouvelle fois le public applaudit les dires de Carmine, à nouveau des mots comme "Va au diable Messie de Mes Deux" étaient subtilement envoyés. La petite actrice jetsetteuse s'envoyait comme disaient les jeunes. Anders prenait un véritable plaisir à insulter indirectement les deux hommes en présence. Un plaisir proche d'un orgasme médiatique qu'elle n'avait surtout pas envie d'arrêter. Plus que jamais, elle se devait de faire monter la pression pour que les deux charlatans se sentent aussi bien que des frites dans de l'huile bouillante. Inutile de leur laisser le temps de répondre, elle se leva d'un bond après avoir fini sa tirade et pointant du doigt un coin de plateau elle poursuivit son discours :

"Pour vous chers auditeurs, notre production a fait venir deux familles. Veuillez les applaudir!"

Dans un léger nuage de fumée, deux portes s'ouvrirent pour laisser entrer une personne d'un âge avancé et un couple de la trentaine. Les trois individus marchèrent jusqu'aux fauteuils qui leur étaient réservés quelques mètres plus loin que les deux premiers invités. Carmine debout, alla les rejoindre et salua chaleureusement chacun des nouveaux venus. Prenant place entre la ménopausée et le couple, elle porta son micro à sa bouche et continua sa tirade.

"Bienvenus parmi nous à vous trois. Alors je vais faire les présentations. A ma droite se trouve Mme Susan Westborrow, 52 ans veuve de John Mestborrow. De l'autre côté j'ai le plaisir d'accueillir Mr et Mme Ted et Janet Harper."

Le public applaudit à nouveau soutenant les trois personnes venues pour ouvrir leur cœur et demander aux deux invités pourquoi. Après y avoir été invitée par la présentatrice, Susan Westborrow commença à raconter son histoire.

"Bonsoir à tous. Merci de m'avoir permis de participer à votre émission. Si je suis venue ici pour raconter mon histoire c'est pour permettre aux gens comme vous et moi à se faire une opinion sur les mutants et sur cette soit disant église de Mr Striker. Je suis originaire du Tennessee, d'un village de quelques milliers d'habitant. Mon mari et moi-même menions une vie tout à fait normale. Nous avons eu un seul enfant du nom de James. Il était très beau et fit de hautes études vous savez. C'était un fervent patriote, il aimait l'Amérique. Chrétien d'éducation, il tomba un jour sur une conférence donnée par le Révérend. Intrigué par les idées que clamait cet homme, il partit un jour pour en savoir plus. Et…"

Au fur et à mesure de ses paroles, la voix de Susan se perdait. Ses yeux rougissaient toujours un petit peu plus.

"…Il n'est jamais revenu…"

Cédant au flot de larmes qui envahit son être à cet instant, Susan se mit à pleurer. Carmine qui n'en avait rien à foutre se précipita aux épaules de la vieille pour faire bonne figure. Remerciant, confuse et triste l'animatrice, elle poursuivit son histoire en essuyant quelques gouttes de larmes.

"Mon mari ne pouvait supporter la perte de notre fils. Il écrivit plusieurs lettres à l'église du Révérend Striker, j'ai encore toutes les copies à la maison. Nous avons reçu quelque temps plus tard, une lettre expliquant que notre enfant devenu pacificateur, avait été tué par un mutant. Mon époux, fou de chagrin se laissa mourir. Il n'arrivait pas à croire à cette explication, il avait foi en l'homme et dans les mutants. Mais surtout, il savait que James n'était pas un violent, il se refusait à partir en Irak car il voulait son pays autrement. IL espérait devenir médecin pour tous, hommes et mutants. Jamais nous n'avons pu revoir le corps de notre garçon. Celui qui se prétend être du côté de Dieu, ne nous a permis de donner à mon James un enterrement correct."

Fondant encore en larmes, elle tourna son visage atypique en direction du Révérend.

"J'ai toujours cru en Dieu, Monsieur. Mais à vous entendre, je ne sais plus si je dois croire en l'homme. A me demander même si Dieu est encore à nos côtés. Mon fils s'est sacrifié pour vos idées, voilà ce que savons. Mais est-ce la vérité? Il aurait cru en votre bonté mais il a perdu vie. Tout cela pour votre campagne de haine… Dieu ne peut pas avoir voulu que mon fils nous quitte. L'encre des Évangiles dans mon cœur a séché… mon fils… mon mari… Tant de morts pour… pour rien! Vos paroles insipides ne vont que couler sur ma peine, alimentant la rage qui m'anime quand je vous vois vous pavez en bienfaiteur de l'humanité… Vous ne valait pas mieux que les monstres que vous dites purifier!"

Sur ce discours plus qu'émouvant, Anders bascula son œil intéressé sur son mini ordinateur pour voir que les auditeurs venaient en masse. Derrière les invités, sur le grand tableau digital la colonne orangée symbolisant les voix de Striker tombèrent en flèche. Le voilà en dessous des 42%. Posant sa main sur celles de Susan, Anders lui fit un sourire réconfortant. Show must go on!

"Susan, je compatis à votre chagrin. Cela doit être très dur pour vous de venir ici et d'exposer votre histoire si dure à tous les téléspectateurs. Mais avant que le Révérend réponde à vos question, Mr et Mme Harper ici présents vont à leur tour nous raconter leur venue ici."

"Merci, Lily… Je tiens à dire avant de raconter notre histoire que nous compatissons pour Mme Westborrow."

La femme semblait toute grelottante, limite dépressive tandis que l'homme était serein mais paraissait brisé au plus profond de son âme.

"Mon épouse et moi sommes nés dans le Nebraska, nous nous y sommes mariés et avons eu des jumelles. Elles ont grandis dans notre ville aux côtés des autres jeunes du quartier. Vers leur adolescence, ma femme et moi étions soucieux de savoir si elles étaient mutantes ou pas. Cela ne fut pas le cas, ce qui je dois vous l'avouer nous soulagea. La haine envers les mutants, ce courage de lâches, caché aux yeux de tous, nous terrifiait. Hélas pour elles…"

A ses dires son épouse fondit littéralement en larmes, tombant la tête sur ses genoux, coupant son mari qui à son tour perdit quelques larmes. Incapable de poursuivre et de consoler sa femme en même temps, prit un peu de temps avant de pouvoir poursuivre. Susan affectée à son tour par le désarroi de cette famille se leva et alla porter assistance sous les remerciements du public à Mme Haper. Désorienté et embrumé sous un monceau de flots oculaires, Mr Harper poursuivit :

"… Un jour, le shérif Graham nous a annoncé la mort de nos filles. Elles étaient allées au cinéma pour voir un film avec des amis d'enfance et en plein milieu du film certains de leurs amis devenus mutants massacrèrent tous les présents. Après autopsie, il nous fut confirmé qu'elles furent torturées, violées puis tuées."

Lui-même troublé par ses propres souvenirs, il passa sa main sur ses larmes pour tenter de stopper l'hémorragie lacrymale mais c'était impossible. Vaillant, il poursuivit malgré tout.

"Si nous sommes ici, c'est pour savoir pourquoi cette haine chez les mutants! Haine qui anime chacun d'entre vous! Cette putain d'antipathie qui vous enchaine à elle, vous forçant à détruire pour vous faire respecter des hommes. Ce poison qui coule dans nos maisons, pollue nos villes et vos âm…"

Se levant subitement comme une furie à qui ont venait d'annoncer la mort de ses filles, Mme Harper hurla après Véga le pointant du doigt :

"Vous Véga, qui vous placez ici en bienveillant juge condamnant les actes que vous qualifiez de barbares du Révérend, je vois brûler en vous cette haine qui fera de nouveaux malheureux. Je n'ai pour vous que du dégout! Pourquoi faut-il que la peur règne dans nos villes à cause de vous! Je vous maudits pour les nuits à prier Dieu pour que nos filles reviennent à la vie! Vous en oubliez d'être humain avant d'être mutant!"

Dans son coin, Carmine ne disait rien mais au vue de l'audimat en pleine explosion, elle n'avait qu'une envie : sabrer le champagne. Les sondages trafiqués faisaient baisser alternativement les deux colonnes pour finalement se stabiliser à 19% pour Véga et 22% pour Striker, les autres votent remplissaient la colonne grise Contre les deux avis qui plafonnait à 59%. Anders avait véritablement lancé une campagne de haine encore plus importante que celle voulue par ses deux premiers guests. Susan et Mr et Mme Harper étaient des comédiens engagés par Anders qui jouaient à la perfection leur rôle, personne n'aurait pu ne pas croire à leur sincérité.

Une fois de plus, la présentatrice prit la parole, concluant et avortant une nouvelle fois l'affrontement qui commençait. Apparemment, elle n’était pas une de ces poupées artificielles qui se contentaient de hocher la tête et de laisser les deux adversaires s’entretuer. A présent, elle prenait les devants, attaquant d’abord le monstre et ses idées...Stryker décida de ne pas s’en mêler, il jugeait le mutant suffisamment stupide pour s’enfoncer tout seul. D’ailleurs, cette abomination avait-elle seulement une conscience, une âme ? Non, probablement pas...Chaque propos qui sortait de sa bouche était aussi meurtrier que le venin du plus dangereux des serpents, chaque regard qu’il posait sur le révérend le souillait. Le Mal en personne, la représentation définitive du Diable sur Terre...Ou autre chose encore plus vil, auquel il ne pouvait donner de nom mais représentait sans aucun doute la pire des menaces à ses yeux. S’il avait pu à cet instant précis planter un couteau dans la gorge de cet être maléfique et sentir sous ses mains comment la vie le quittait...Bientôt ce rêve serait une réalité...Il le touchait du doigt assurément. Il avait déjà l’impression de sentir le contact de la peau de cette monstruosité entre ses paumes.

Mais il n’eut pas l’occasion de poursuivre ses pensées haut combien jouissives. C’était maintenant à son tour de subir les foudres de la rouquine. Sans broncher, sans montrer le moindre signe de colère, il l’écouta l’attaquer, remettant en question ses motivations et ses actes. D’un certain côté, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle n’avait pas tort, cette jeune femme, mais ce qu’elle ignorait, c’était ses véritables motivations. On ne pouvait pas désobéir à Dieu, surtout quand on lui devait la vie...Mais ce n’était certainement pas lui qui allait lui expliquer tout cela, à cette petite morveuse, pécheresse et indélicate.

De toute façon, il n’eut pas le temps de se défendre, la jeune femme passait déjà à autre chose. Annonçant l’entrée de deux familles, elle se retourna pour accueillir des invités... « surprise ».
William en fit de même, curieux de ce que leur réservait la chaine, mais quelque chose lui disait qu’il n’était pas au bout de ses peines.

Il n’avait pas tord. Dans une entrée bien plus pompeuse que nécessaire, fumée et musique accompagnant, trois personnes firent leur apparition sous les tonnerres d’applaudissements du public, qui sonnaient aux oreilles du révérend comme de plats encouragements...Comme tous les shows télévisés auxquels il avait assisté auparavant. Les spectateurs n’étaient qu’un troupeau de brebis, on leur faisait faire ce qu’on voulait...Leur avis n’était pas à prendre en compte.

La suite fut tout aussi désagréable que les discours inutiles qu’ils avaient échangés précédemment. Les invités apportaient des témoignages, brides de leur vie passée qui les avaient menés au fond du gouffre, après la perte de leurs progénitures. C’était assez poignant pour mettre la larme à l’œil à tous les foyers d’Amérique, mais pas assez pour le faire flancher, lui. D'un certain côté, le cas des Harper l’arrangeait, cela ne faisait qu’étayer sa théorie sur le danger que représentaient les mutants. Il n’avait pas envie de les réconforter, même si la bonne morale voulait qu’il se montre compatissant jusqu’au bout.

En revanche, Stryker tiqua en entendant le témoignage du Susan Westborrow. Des pacificateurs ? Où avait-elle eu cette indication ? Qui lui avait fourni de telles indications ? Malgré le coup psychologique qu’il venait de recevoir, il parvint à garder son calme et seul un froncement de sourcils et un léger tremblement des lèvres marqua sa frustration et sa haine. Son organisation n’était pas censée être connue du public...Et le fait que cette inconnue l’annonce, à sa façon, devant des millions de téléspectateurs, c’était plus qu’il ne pouvait supporter.

Luttant contre la panique qui menaçait de s’emparer de lui, il se mit à réfléchir rapidement. Il n’y avait qu’une seule solution. Nier tout en bloc. Contourner la réalité et passer au dessus des règles...Non, il ne trahissait pas son Dieu, il mettait juste à couvert ses actions pour mieux le servir. Dans sa bouche, le mensonge n’était pas un péché, mais un acte de bravoure et de dévouement.

Il se tourna vers la dame en détresse, qui pleurait toutes les larmes de son corps et feignant la compassion la plus totale

« Madame Westborrow...Soyez sûr que je comprend votre détresse. Mais je ne vous demande qu’une chose, c’est de m’écouter...vous n’avez sûrement eu qu’à une version plus qu’erronée de la réalité, c’est pourquoi j’implore votre attention quelques minutes, afin de pouvoir présenter ma version des faits. Quand cela sera fait, j’espère que vous ne verrez plus comme le monstre que vous décrivez. Je comprends que votre douleur fasse disparaître tout sentiment d’indulgence et je ne tiens pas à vous jeter la pierre pour cela. Mais est-ce que vous allez vraiment croire à toutes ces balivernes, est-ce que vous pensez sérieusement que j’aurais refusé une sépulture à un bon chrétien ? Je n’ai jamais envoyé une telle lettre, croyez-moi. »

Il leva la main en signe d’excuse. Dans ses yeux, la détresse du monde toute entière se lisait et ses traits s’étaient affaissés sous ce pseudo théâtre tragique qu’il s’efforçait de jouer. Il porta la main à sa poitrine, non loin de son cœur, et continua.

« Madame, des gens se joignent à mon église chaque jour, des dizaines de fidèles qui viennent m’aider et participer à la vie de l’église, ici et dans le monde...Moi-même, je ne peux m’occuper de tous. J’ai donc des gens qui m’épaulent et prennent à charge ceux qui nous rejoignent...Parmi eux, certains se révèlent moins dignes de confiance que d’autres. Et effectivement, j’ai déjà eu beaucoup de soucis à ce sujet. Des êtres misérables dont la foi en Dieu s’est révélée une pure diffamation...Soyez bien sûrs que nous les avons renvoyés et même dénoncés à la justice pour les cas les plus graves. Nous avons par la suite tenté de régler leurs bavures et leurs crimes, mais il est évident que nous avons dû laisser passer certaines affaires. L’affaire de votre fils me parait être l’une d’entre elle puisque je n'en ai pas le moindre souvenir. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus mais sachez que je tiens à tirer cela au clair dès que possible. Les hommes comme votre fils et les bon patriotes méritent toute mon attention et votre enfant ne fera pas exception à cette règle, j'en fais le serment. »

Tant qu’il y était, autant aller jusqu’au bout de ses dires, même si les mots qu’il laissait échappés lui écorchaient littéralement les lèvres.

« Madame, je sais que mes paroles sont dures et je m’en excuse. Mais votre fils est mort et il n’a pas eu la justice qu’il mérite. Son âme erre encore, sans pouvoir être aux côtés de Dieu mais nul doute que là se trouve sa place. Une fois hors antenne et au calme, je vous promets, de faire mon possible pour que justice soit rendue. Votre enfant aura une sépulture digne, j’en donne ma parole. Je m’en occuperai personnellement. »

Il n’ajouta pas que les membres qui rejoignaient son groupe...très particuliers étaient de pauvres types déçus par la vie, des gens qui cherchent un soutien, après n’en avoir trouvé nulle part. Il en profitait certes, mais il n’allait pas écouter cette femme soi-disant de bonne famille venir pleurer toutes les larmes de son corps et le ridiculiser devant la télévision. Cette histoire pouvait lui nuire et à défaut que la vieille ne décide de s’en tenir aux compassassions qu’il lui avait proposé, il veillerait à que toute cette affaire s’étouffe avant même qu’elle n’ait commencé.

A présent, il était temps de se tourner vers le couple qui avait perdu ses enfants, histoire de leur apporter un soutien. Heureusement pour lui, le cauchemar de ces gens, dont il n’avait pas grand chose à faire en réalité, lui donnait un certain avantage. Évidemment, il n’en était pas à souhaiter la mort de deux malheureuses gamines...Bien au contraire, cela ne faisait que gonfler sa rage et sa haine. Et ces meurtres feraient sûrement réagir la terre entière et le pauvre citoyen américain de base ne manquerait pas d’y être sensible, assis qu'il était sur son derrière, avachi sur son sofa entre une cannette de Coca-Cola et une paire d’hamburgers...Pas que la charité et l'empathie lui étaient naturelles mais le malheur des autres le concernait indirectement...Toujours cette peur, dont William ne pouvait que jouer, était une fois de plus le moteur de sa victoire.

« Quand à Mr et Mme Harper, je ne sais quoi dire, sauf que je ne peux que m’ajouter à leur douleur, pour la perte d’être si chers...Je sais de quoi je parle. Et bien entendu, je ne peux qu’appuyer leurs dires. Combien va-t-il nous falloir entendre d’histoires tragiques avant de réagir ? Après tout, le fils de Westborrow est mort également aux mains d’un mutant, je vous rappelle...La menace des mutants est donc bien réelle, il nous faut arrêter ceux qui par haine mettent en danger des familles humbles et respectables comme les Harper. Et comme pour Mme Westborrow, je suis à leur écoute quand ils le désirent. »

Il ponctua son petit discours par un pauvre petit sourire encourageant, qui reflétait tout sa peine, sa compassion et sa bienveillance envers ces gens. Après tout, ces braves chrétiens méritaient de la considération, surtout de sa part.

Ayant achevé son rôle et répondu aux invités, il se retourna vers l’animatrice et prit un air dur. Le regard froid qu’il lui lança indiquait clairement à la demoiselle qu’il n’avait pas apprécié ses remarques, ni la venue de ses témoins particuliers. Malgré le fait qu’il ne s’attendait pas à recevoir de cadeaux, la situation empirait, autant pour lui que pour le monstre, et se maintenir à flot devenait de plus en plus dur. Garde son calme, adopter une attitude détachée relevait du miracle et William devait se faire violence pour qu’aucune parole ne trahisse ses pensées.

« Cela m’amène donc à vos attaques, mademoiselle. Je ne sers pas ma cause, ni ne mène aucune croisade personnelle. Je répands la parole de Dieu et je me mets au service des plus démunis, peu importe le message que vous tentez de faire passer... »

Il n’essaya même pas de cacher son agacement...Qui était-elle pour se permettre de faire pareille réflexion ? Une gamine sans importance, arrivée là où elle était à coups de promotions suspectes. Elle ne savait pas ce que c’était de consacrer une vie entière à une cause, ni de s’adonner à une cause comme la sienne. Comment pouvait-on comprendre la parole de Dieu quand on passait le plus clair de son temps dans la débauche, entre salons de beautés et boutiques de luxe ?

Délaissant la rouquine et ses arguments sans fond, il s’adressa enfin à son rival...Ce monstre à qui il n’avait même plus envie de répliquer, tellement l’effort pour pouvoir soutenir son regard et accepter sa présence était intense.

« Quant à vous...Les américains sont une forte nation et interviennent dans des guerres où ils s’occupent de rétablir l’ordre parce qu’ils en ont la puissance et donc le devoir. Je ne cautionne pas les guerres, mais pour renverser certains gouvernements, une intervention est parfois salutaire, même si je suis conscient que les pertes civiles sont toujours désastreuses. Toujours est-il que les citoyens américains contribuent à une cause juste. Nos soldats se battent chaque jour pour que les citoyens américains soient protégés, il est juste que les intéressés participent. Tandis que réparer les dégâts perpétués par des assassins qui chaque jour mettent leur vie en danger...Oui, vous avez raison, la comparaison tient tout à fait...la route...Je n'ajouterai rien à cela...Sauf que je ne peux que soutenir notre chère présentatrice quand à sa remarque sur votre supposé soutien aux américains....»

Exaspéré, le révérend poussa un long soupir. Cette conversation commençait à être tuante, il n’avait pas envie d’en rajouter plus...Comment avait-il pu accepter de se mêler à pareille mascarade ?

Jean-Paul Beaubier écoutait le petit discours de l'animatrice, c'était assez bas, très bas. Cela paraissait très bien que ce n'était pas elle qui invitait les gens au début. Beaubier était reconnu comme un être en requête d'une identité civique, le faire passer pour un raciste devant une télévision nationale était lamentable et c'était peut-être le moment de la poursuivre pour diffamation et connerie humaine. Puis, peu après, c'était le tour des deux familles à parler, qu'est-ce qu'il voulait faire? Qu'on les console? Qu'on dit qu'on a tort et que les deux étaient des monstres. Bordel que ce débat était déguisé en grande mascarade pour amener des côtes d'écoute. C'était une foutue blague télévisuelle, une télé poubelle comme les petits américains aiment. Ils aiment voir des gens souffrir devant la télévision, c'était presque systématique avec les télé-réalités à la con et les petites animatrices à la Paris Hilton pour se rendre célèbre, prochaine chose, elle va commencer à chanter et sortir des disques pourris. Répondre à qui avant? Il devrait répondre à la famille avant tout. Mais, le message devrait être similaire à celle du petit Stryker.

-Écoutez madame Harper, écoutez-moi seulement deux minutes. Je peux comprendre votre douleur, je peux comprendre beaucoup de problème, mais il faut faire la différence madame. Je ne veux pas vous donner des leçons moraux, mais je trouve cela pitoyable de vous faire parler de ce problème devant des millions de personne. Est-ce que vous croyez vraiment que votre fille serait heureuse d'être reconnue ainsi? Je pense qu'il faut lui donner un respect en gardant un silence et ne pas se rappeler de la mort de votre enfant, mais bien de sa vie. Ma fille est morte très jeune du sida, je peux comprendre votre douleur, mais soyez certaines que la justice n'a pas été dans votre bord. Présentement, je ne vous réponds pas en défenseur des mutants ou de prêtre religieux, mais comme père de famille. Mais, je vais être obliger de répondre comme défenseur des droits mutants après. J'ai seulement connu trois femmes dans ma vie, ma sœur, ma fille et une jeune élève mutante à l'Institut. Je ne m'attache presque plus personne, parce que je peux comprendre votre misère et je ne me suis jamais remit de la mort de mon enfant ou de la jeune mutante. L'histoire est assez simple, la jeune mutante revient de son cours de mutant et elle se fait violer. Elle se suicide après trois jours. Je l'ai retrouvé pendu dans sa chambre. C'est similaire à votre histoire, est-ce que vous croyez que la famille de la mutante s'est en remit? Jamais, elle ne va jamais se remettre. Est-ce que la famille est frustrée contre les humains pour leur comportement? Oui, elle est frustrée. Mais, ce n'est pas en fixant seulement sur un groupe qu'on va régler le problème.

Les problèmes sont les violeurs, les agresseurs et les violents de la société. Je peux aussi vous parler d'une triste histoire d'une femme afro-américaine violée et tuée par une gang de suprématiste blanc. Est-ce que les problèmes sont les blancs? Non, ce sont les groupes de suprématie blanche, comme c'est le problème des groupes de suprématie de mutant. Je sais que la perte d'un membre cher est très dure, mais vous devrez comprendre que ce n'est pas de la faute aux mutants au complet. Des blancs, des arabes, des noirs, des asiatiques et plusieurs autres font des actes intolérables comme les deux guerres américaines où que la majorité des américains sont présentement contre. Il n'existe pas de juste sur la planète, il existe seulement la vie. Les humains comme les mutants sont obligés d'encaisser et d'encaisser. Je suis devenu athée, à cause que les miracles n'existent pas, les justes n'existent, seulement la vie existe. Et pour connaître la vie, elle n'est pas facile. J'encaisse depuis près de 48 ans de ma vie. Mes parents sont morts à cause d'un foutu saoulé, j'ai été séparé de ma sœur pendant près de 15 ans et ma fille est morte du Sida. Les vies ne sont pas justes et il faut s'en rendre compte. La meilleure chose que nous pouvons faire est la résilience. Si, j'aurai été vengeur envers les religieux, je ne serai pas avec vous présentement, mais avec la gang de Magnéto. Je ne crois pas aux miracles, mais je crois aux compromis et j'espère que vous allez pardonner les mutants un jour. Je comprends votre misère, quand ma fille touchait mes grands doigts pour seulement voir comment il a été fait. C'était peut-être la plus grande beauté de la planète.

Dit Véga presque sentimental envers la réponse, au moins il essayait d'être le plus gentil possible pour faire comprendre à la famille la compréhension qu'il pouvait avoir en ignorant complètement l'animatrice, il était bien sûr très choqué par les remarques de cette Paris Hilton. Mais, il avait répondu en même temps à Stryker en restant aussi très sentimental. Il tourna son regard vers l'animatrice.

-Madame, je vous suggère de faire attention à vos dires, me traiter de raciste devant des millions de gens peut être porter à la justice. Le principe quand on amène des invités est de les connaître et dire que je pratique un nationalisme identitaire est un manque de respect envers moi. Vous pratiquez aussi une diffamation sur Stryker, qui peut aussi vous poursuivre. Si, vous avez au moins feuilleter une fois Né Normal, vous voyez mes principes. Je suis fière d'être américain, et je suis fière d'être canadien. Je suis aussi fière d'être née dans une famille chrétienne, je suis fière d'être un québécois, je suis fière de mon homosexualité et de ma vie. Quand, je vois une personne, je ne vois pas sa nationalité, sa religion, sa mutation ou ces valeurs, je vois en premier lieu une personne. Stryker est une personne avec des qualités et des défauts, mais il reste une personne. Je m'enfoue de sa nationalité et si il est danger une seule fois, je vais faire preuve de civisme en l'aidant. Je m'enfoue de la nationalité de Charles Xavier, l'important c'est lui. J'ai rejoints l'Institut pour non défendre seulement la liberté américaine, mais la liberté mondiale. J'ai un idéal et personne ne va m'enlever mon idéal. Je pense que les américains peuvent comprendre et peut-être maintenant mieux comprendre les mutants. Je n'aime pas uniquement les États-Unis, j'aime la planète entière. J'aime les humains et les mutants, l'important est de vivre ensemble sans créer de conflit et ce n'est qu'en éliminant les criminels que nous pouvons le faire.

Dit Véga tranquillement restant toujours très calme. Oser lui dire qu'il pratique le nationalisme identitaire est une insulte totale pour lui.

-J'espère que votre débat va devenir plus intéressant en arrêtant la démagogie soit sur moi ou sur Stryker. Je sais que vous aimez attirer les gens par des diffamations, mais essayez de nous comprendre public, le débat est entre moi et Stryker et quand l'animatrice sort des choses complètement démagogique, ce n'est pas vraiment sympathique. Alors, j'espère reprendre le débat sans me sentir comme à TVA avec Martineau.

Conclu Véga avec l'animatrice en faisant une grande influence québécoise sans faire vraiment attention. Il avait tellement participé aux débats biaisés, pour connaître les règlements. Il avait quelques applaudissements dans la foule, c'était des gens très facilement influencable avec un bon discours.

Striker puis Véga, chacun à leur tour prient la parole et finirent tous par assassiner Carmine suite à ses propos. Cela n'affecta en rien la métisse déguisée qui avait déjà une réponse à donner aux deux abrutis face à elle. Démonter les arguments de ces idiots qui parlaient sans réfléchir, là était véritablement le plaisir médiatique de la rouquine. Touchant lentement son micro, elle attendit que les cris de désapprobation du public envers les réflexions des deux invités se finissent pour poursuivre. Dégageant lentement quelques mèches de cheveux de sa tête, elle approcha délicatement son micro de sa tête. Si seulement elle n'avait pas était lobotomisée, elle aurait pu la faire fermer à Véga sur le champ. Que connaissait-il du racisme, lui un blanc qui avait grandit dans un monde normal. Que savait-il de la vie des familles afro-américaines sur qui beaucoup font encore peser le poids de leurs origines d'esclaves. Comment pouvait-il imaginer ce que cela représentait pour les aïeuls de Carmine le fait d'être naturalisé américain. Avait-il connu les tragiques voyages jusqu'à Elis Island, où les gens étaient parqués comme du bétail, attendant d'être reçus ou pas. Et si cela n'était pas le cas, ils embarqués sur le premiers bateaux peu importait la destination. Des enfants norvégiens se retrouvèrent en Australie, sans parent. Lui qui semblait être au dessus de ces tracas, se disant canadien, américain, bref de tous les bords par pure facilité politique. Sa tirade sur le racisme, la justice et sa vie pourrie avait eu pour résultat de donner à Carmine l'envie de vomir. Mais en réponse aux attaques, la rouquine ne cracha pas son venin au contraire, elle se montra très courtoise et sereine, trop eut être.

"Véga, tout d'abord, je répondrai à vos menaces de mise en accusation que pour un homme qui ne croit pas à la Justice de ce monde vous n'avez pas peur d'y aller plus pour votre porte-monnaie plus que pour vos idées qu'une justice existe en ce monde. Quant à vos remontrances sur le fait que les Harper soient venus ici raconter leur vie devant des américains, n'avez-vous pas fait pareil en écrivant votre livre? Sauf que vous touchez des sous pour votre livre, non? Jugez-vous donc votre livre, vos talents d'écrivain de pitoyables, eux aussi? Et quand j'entends que vous vous foutez que Charles Xavier soit américain, il aurait été Turques vous n'auriez jamais mis un pied dans notre pays aujourd'hui. Cela rejoint donc ce que beaucoup pensent de vous et que j'ai cité plus haut. Enfin je dirais pour reprendre vos mots que vous voyez les gens tels qu'ils sont mais vous ne les écoutez pas. Les Harpers avaient des jumelles et vous n'avez parlé que d'une fille, je vous cite de mémoire : "votre fille"… Si la discussion de nous intéresse pas, comme vous le dites, au point de vous permettre de ne pas écouter les dires de nos invités qui sont, aussi important que vous sur ce plateau, je vous conseille d'éviter de leur répondre. C'est peut-être une marque d'irrespect encore plus grande que les attaques de racismes infondées dont vous m'accusez…"

Vlam, la guillotine était tombée. Et oui, Mr Beaubier, il fallait écouter les Harper, ils avaient deux filles et pas une. Un tonnerre d'applaudissement suivit les derniers mots de l'animatrice, même Mme Westborrow prenait part à cette levée de bouclier contre l'infamie qu'avait commise Véga. Le couple se tourna vers Carmine avec des yeux remplis de remerciements. La femme posa même sa main sur celle d'Anders pour la féliciter. Cela était une aubaine pour Carmine que le mutant se soit vendu tout seul sur un plateau. Derrière les deux crétins le tableau affichait une chute libre des votes allant pour Véga, ils avoisinaient les 7% tandis que ceux du Révérend remontaient en flèche vers les 38%, la barre des sans avis perdit que quelques voix. Maintenant au suivant : Striker qui quant à lui était plus intelligent semblait-il car lui écoutait les conversations et il avait répondu aux deux familles en présence. Mais Anders n'en avait pas pour autant fini avec le vieux décrépi. Elle avait prévu son émission depuis longtemps et avait d'énormes recherches sur les invités. Si elle faisait semblant d'être aussi cruche s'était pour qu'ils se sentent en position de supériorité face à elle. C'était toujours plus confortable de savoir que dans une discussion à trois, l'une était trop bête pour vous mettre en porte à faux et l'autre étant votre rival vous restiez le seul maître de votre opinion. Voilà pourquoi les Harpers et Westborrow étaient là. Pour qu'à travers eux, Anders puisse balancer ses saloperies. Susan les yeux encore mouillés se tourna vers Stryker, comme il était prévu aux multiples répétitions faites sans les guests, et reprit la parole.

"Mr Stryker, cessez vos paroles évangéliques… J'ai en ma possession une lettre de mon fils James. Il exprime avec des mots poignants au combien il est choqué par les actions de votre église. Il mentionne le nom de pacificateurs, assassinant les parias de la société. Il nous écrit qu'il compte rentrer au plus vite car il n'imaginait pas que des humains croyant en Dieu puissent être aussi barbares."

Carmine jouissait carrément sur place à l'annonce des dires de Susan. La tension était à son maximum. La lettre était un faux bien sûr mais elle avait été tournée pour que Stryker se compromette. Beaucoup de recherches avaient été faites par l'Olymp Corp et une large zone d'ombre planait sur les actions de l'église de Stryker. Trop pour qu'aux yeux de Carmine cela paraisse chrétien. En récoltant toutes les informations secrètes et officielles, elle avait montait un plan pour faire croire à un informateur en interne. La secte de Stryker était une énigme pour elle et cela posait de plus en plus de problème à son organisation. Mais à force de se la jouer distrait, il attirait plus l'attention qu'autre chose. Phobos voulait déjà savoir de quoi il retournait. Quand le grand gourou d'Olymp Corp voulait quelque chose, ses directeurs se devaient de lui apporter des informations. On ne devenait pas le maître du monde sans avoir en sa possession toutes les informations de ce monde. Il au niveau de William, il manquait cruellement d'informations. La chasse était donc ouverte et le meilleur tireur aurait le pigeon. Voilà pourquoi Anders était aussi prompt à pigeonner, étriper, vider et servir sur un plateau Stryker à son supérieur. Elle prit la suite de Susan pour enfoncer encore plus le couteau :

"Qui sont ces pacificateurs, tueurs de mutants? A croire que dans la lumière vous êtes un prophète de Dieu mais que dans l'ombre pour ne servait plus la même divinité car si Dieu nous a bien transmis une loi c'est de ne point tuer."

Derrière elle, le public lâchait des "Oui", "Elle a raison", "Menteur avoue!" et autres.

"D'autant plus que le taux de mutants morts autour de vos églises est en plein essor. On recense des mutilations, tortures et autres…"

Voilà la seule vraie information qu'avait en sa possession Anders. Il était certains que les purificateurs, comme ils se nommaient réellement, étaient très discrets. Mais à force les morts de mutants commençaient à s'accumuler. Carmine avait fait le rapprochement avec la zone d'ombre qui planait sur Stryker. Elle savait que ni Magneto ni les X-Men tueraient des mutants de la sorte. Seuls des anti-mutants pouvaient agir de cette manière. Elle espérait juste ne pas s'être trompée.

Apparemment, il n’avait même plus besoin de lever le petit doigt pour enfoncer son adversaire ou tenter de le discréditer auprès du pays. La rouquine avait réservé ses foudres pour le monstre et l’avait remballé aussi sec. Le mutant avait tenté de faire comme lui, d’apaiser les familles par des paroles de réconfort, en ressortant ses idéaux stupides et en étalant sa vie privée...Qu’est-ce qu’il croyait, que les gens allaient s’apitoyer sur le sort d'un misérable mutant? Qu’essayait-il de faire ? D’arracher une larme au téléspectateur ? Mais comment avait-il l’audace de comparer son existence et ses malheurs à ceux des humains ?

Dommage pour l'abomination, il y avait eu des ratés dans son discours. Trop peu attentif ou trop exalté pour prêter correctement attention aux dires des invités, il s’était mis d’un seul coup tout le monde à dos en montrant son flagrant manque de considération pour les supposées victimes. La présentatrice n’avait pas manqué de l’assassiner en direct en lui crachant à la figure ses attaques et ses reproches.

Pour lui, la menace arriva d’une autre forme. La mère éplorée, celle qui l’accusait depuis le début, revint à la charge, et de nouveau, Stryker ne put s’empêcher de sentir la colère affluer en lui. Ce que disait cette bonne femme décrépie qui mettait son église plus bas que terre, c’était tout simplement impossible. Il ne souvenait absolument pas du cas Westborrow...Et pourtant il s’occupait personnellement des recrues de son armée personnelle. Il n’autorisait jamais personne à écrire, toutes les entrées et venues de ses hommes étaient sous son contrôle absolu...Alors de là à poster une lettre...Ses hommes vivaient dans un quasi totale autarcie et avaient plus de chance d'être entendus avec leurs prières que toute autre forme de communication. Il était évident que tout cela n’était qu’un montage...Ses hommes lui étaient trop loyaux, trop sevrés de la véritable société et trop manipulables pour songer à abandonner le groupe. Ils haïssaient les mutants avec ferveur et sur ce point, William n'avait aucun doute.

L’animatrice enchaina en lui demandant de plus amples explications sur les pacificateurs, lui enjoignant de se justifier, poussant le vice jusqu'à lui lancer de graves accusations publiques. William tenta de rester impassible mais l'envie de se révolter et de perdre le contrôle, comme son adversaire, se fit pressante. Mais il n'en fit rien. Il avait déjà assez de soucis pour se permettre ce genre d'écart. Même en restant tranquille et hypocrite, la demoiselle le descendait sans aucune arrière pensée, alors il n'imaginait même pas les conséquences fâcheuses qu'une intervention trop enflammée pourrait entrainer. Néanmoins, il lui fallait réagir d'une façon ou d'une autre.

Fixant la mère de famille, il changea son ton navré contre un autre plus révolté. Les remords ne se lisaient plus sur son visage, il paraissait seulement outré, ses traits déformés sous une humiliation et une offense feintes.

« Madame, je respecte votre douleur mais je me vois dans l’obligation de vous demander de cesser. Pensez-vous que cela me plaise d’être accusé de la sorte. Vous souffrez ce que peu de gens souffrent mais croyez-vous qu'accuser un innocent dans le seul but de trouver un coupable vous rendra plus heureuse? Que cela vous rendra votre fils? Pensez à cela madame. Je peux me joindre à votre douleur mais je ne vous permettrai pas de porter ce genre d'attaques. J'ignore de quelle lettre vous parlez et je suis sûr que tout ceci n'est qu'une affreuse mascarade montée dans le but de me discréditer...Et que vous êtres comme moi, au fond. seulement une victime.

Puis il fixa l’animatrice une nouvelle fois...Celle-ci avait désormais perdu tout attrait à ses yeux. Il la voyait à présent comme une rivale. Il n’y avait plus un opposant sur ce plateau mais deux. Un dont il aurait volontiers fait la peau à l’instant même, ainsi qu'une Némésis qu’il aurait volontiers renvoyé de là où elle venait.

Le croyait-elle si stupide pour s’être laissé compromettre à ce point? Il lui fallait réagir, sans perdre de temps. Aussitôt d’un geste discret, il porta la main à son menton, effleurant sa peau de ses deux doigts. Une brève caresse d’apparence anodine mais un signe sans équivoque pour ses hommes qui suivaient évidemment l’émission à la télévision. Les codes avec lesquels ils s’étaient accordé étaient très simples mais assez peu courants chez lui pour que ses hommes puissent le remarquer avec aisance et sans risques. La demoiselle se croyait très maligne...Certes. Mais lui n’était pas né de la dernière pluie. A cet instant précis, tous ses hommes se démenaient pour chercher des informations sur les Harper, les Westborrow...Avec ses hommes infiltrés au gouvernement, il avait accès à bien plus d’informations que la jeune femme ne pouvait l’espérer...

Sans qu’elle le sache...Enfin, si elle était si maligne que ça, elle s’en doutait déjà...La vie de la demoiselle était déjà passée au peigne fin, ses connaissances étudiées, la moindre expression et le moindre de ses gestes soigneusement noté, enregistré et étudié. Elle n'était pas la seule à rechercher des informations sur ses ennemis...

« Vous sautez bien vite aux conclusions mademoiselle...Des pacificateurs qui tuent des mutants... Dans votre phrase, vous vous contredisez déjà...Enfin bref... Mon église est un simple groupe qui prêche la foi de Dieu...Je simplifie certes mais peut-être comprendrez vous mieux ainsi quelles sont mes buts et mes réelles motivations, au-delà de toutes vos accusations. Notre action a un rapport avec les mutants, je ne vous le cacherai pas...Et si ce n’était pas le cas, je ne serai pas ici.

Quand à vos accusations barbares...Je tiens à dire que je vous trouve bien informée...je ne vais évidemment pas confirmer ce que vous venez de dire...puisqu’il n’en est rien. Maintenant, je me demande d’où vous tenez de telles informations ? Pouvez-nous nous prouver ce que vous avancez avec tant de légèreté...Ce sont des accusations très graves, et je doute fortement que vous ayez accès aux fichiers de la police. Auriez-vous inventé ces données...Et dans ce cas-là...Le reste de votre émission est-elle réelle ? Que cherchez-vous à faire au juste ? De l’audimat ? Êtes-vous prête à tout pour que la barre des téléspectateurs atteigne le niveau requis pour encaisser votre chèque à la fin du mois ? Vous n’allez pas nous faire croire que votre émission se veut avoir des vertues morales pures...Je doute que quelqu'un vous croit...Je ne pense pas vous trainer en justice comme mon adversaire, mais je pense qu’il serait de bon ton pour vous de jouer franc jeu, tant qu’il est encore temps. »

De toute façon, de son avis personnel, le monstre avait bien de l’espoir s’il espérait gagner en justice face aux puissants médias et obtenir gain de cause...Quel juge digne de ce nom lui accorderait sa confiance ? Quant à lui, il avait d’autres soucis mais il lui restait tout de même un dernier atout dans sa manche, mis à part les actions qu’il pouvait mener à l’extérieur et les probables représailles...Ses deux sbires dissimulés dans le public, qui se prêtaient très bien à ce petit jeu, applaudissant et huant à tour de rôle les participants comme des robots bien programmés. A peine avait-il fini de parler que l’un d’eux se leva d’entre les gens, et levant la main, prit la parole d’une voix forte, couvrant les bruits du plateau.

« Excusez-moi d’intervenir mais je tiens à dire une chose...Moi le Révérend m’a beaucoup aidé. C’est pour cela que quand je suis venu quand j’ai su qu’il allait passer ici sur ce plateau. Et je ne crois pas un instant aux accusations de Mme Westborrow. Comme le dit si bien le Révérend, falsifier une feuille de chou, c’est très facile. Cela fait une heure que j’applaudis et je suis comme un mouton les directives de l’animatrice, comme on me l’a demandé quand je suis arrivé je précise, mais là je n’en peux plus. Vous osez accuser un homme de Dieu, un homme qui se bat pour les Américains...alors que dehors les mutants assassinent les nôtres, nous mettent en danger, nous et nos enfants ! Je trouve cela scandaleux! »

L’attention générale était fixée sur l’homme à présent, un type sans aucune caractéristique physique particulière...un homme qui aurait pu passé inaperçu au milieu d’une foule, comme son collègue. Et d’excellents acteurs...Voilà pourquoi ils étaient passés si facilement au travers des mailles du filet de la chaine, qui à n’en pas douter, avait sélectionné son public avec soin. Pour eux également aucune communication audiovisuelle, susceptible d'être détectée...Juste un code mis parfaitement au point. Si cela tournait mal, le reste de l'équipe ne tarderait pas répliquer...

Et puis au moins, son intervention détournerait quelques instants l’attention de lui. La rouquine aurait à faire face à de nouvelles accusations, les mutants se retrouveraient une nouvelle fois en ligne de mire. Il espérait qu’il avait joué fin, l’heure n’était plus trop aux erreurs...En même temps, il se trouvait acculé au mur, il n’avait plus trop le choix...

Déjà l'intervention de son homme commençait à provoquer un murmure dans les téléspectateurs...

C'était assez ennuyant, il avait fait une maladresse, mais il était capable de se récupérer très facilement. Il avait seulement à dire qu'il avait mal comprit en anglais tellement que le message était touchant, mais ce n'était plus intéressant de le dire. Rien d'intéressant était à dire, c'était une continuation d'accusation, restant assez silencieux devant l'animatrice, mais avec un sourire assez moqueur, il commença à faire quelque chose de particulier. Il semblait jouer avec son habit pour commencer à sortir le micro, ce n'était plus vraiment intéressant, continuer un débat ainsi. Il était assez discret dans son action, mais il décida d'ajouter quelques choses avant de partir. Ce débat manquait de sérieux. Un grand manque de sérieux, il était mieux d'en profiter pour sortir quelques phrases. Il doutait de tout, il doutait du public, des témoignages, des téléphones, de l'invité de Stryker, pour lui c'était finalement une foutue mascarade sans nom. Digne des séries américaines assez moyenne ou des télé-réalités qui cherchaient à provoquer des émotions. Beaubier n'était pas un grand sentimental, il a déjà été un sentimental, mais c'était oublier.

Il n'avait plus de sentiment pour beaucoup de personne, il réfléchissait selon une logique préconçue et cruelle. Son but n'était pas d'être gentil, mais de présenter une autre situation. Il était ancien marxiste, mais il ne suivait pas la morale respectueuse de la gauche pour la vie humaine. Il avait connu un demi-siècle de souffrance et cette femme décide de le traiter de raciste. Soit, elle n'est pas très brillante soit, elle veut provoquer Beaubier. Mais, ce n'était plus intéressant pour Beaubier. Il n'alla pas répéter son argument sur les mutants pour une seconde fois. Le public, l'animatrice et son adversaire étaient sourds. Il avait beaucoup d'autres solutions pour toucher le public que cette grosse mascarade. Il attendait seulement que Stryker et son invité finissent de répondre.

-Bon, je pense que ce débat dépasse un peu le débat traditionnel que je porte souvent dans mon cœur. Je vais conclure. Je suis désolé de mon erreur, mais je parle beaucoup plus français que l'anglais alors, j'ai fait une erreur à cause de votre histoire assez touchante, de l'histoire de ma fille et l'animatrice qui cherche absolument la provocation. Je ne sais pas ce qu'il se passe ici, mais je commence à être à bout. Vos arguments sont absurdes et sans fondement. Est-ce que mon message veut quelque chose de moins parce que j'ai fait une erreur dans ma prononciation? Si, c'est l'États-unis que j'aime, non. Les américains vont au bout du fondement, pas à se limiter à le langage. Je vais pratiquer mon anglais, je vous le promets. Mais, je désire seulement dire que certains américains pratiquent le joual et ils sont des gens avec des grandes logiques.

Si, mon message ne vaut rien, ce show ne vaut rien. On m'avait promit de me connaître, mais je ne pense pas que l'animatrice me connait. Quand, on m'invite à un débat, on connait le livre Né Normal avant tout. Dans un chapitre, je parle de mon idée du nationalisme très concret que n'importe quel personne peut comprendre assez facilement. Je ne suis pas un raciste, que Charles Xavier soit un turc, un iranien, un afghan, un iranien, un kosovare ou un chinois, je m'en contre-fout. L'important est la personne, est-ce que je dois le répéter ou vous avez comprit? Sinon, je vous propose mon livre, parce que vous ne semblez pas l'avoir lu du tout. Je suis désolé de vous le dire, mais quand j'ai écrit ce livre, il avait des chapitres seulement sur la critique du nationalisme identitaire. Alors, je pense que je vais vous poursuivre en justice vous et vos studios, sauf si vous me donnez une bonne excuse pour rester.

Finalement, l'histoire des meurtres est très triste, mais pensez à quelques choses, nous sommes devant une simple chaine de télévision. Le mieux que vous puisez faire est de demander de nouveau une enquête policière. Ce n'est pas en accusant Stryker devant des millions de gens que la justice va être fait et même chose pour la famille Harper. Je me désole pour les souvenirs de vos enfants, mais la télévision à controverse ne va rien régler. Quand, on est deuil, le présenter devant des millions de gens ne règlent pas le problème. J'ai connu le même problème.

Sous vos respects et les respects de vos membres perdus, les émotions ne vont rien régler. Ce n'est pas en réagissant en dénonçant toutes les membres de l'église de Stryker ou des mutants, que la justice va être fait.

Je vous conseille de faire une autre chose avant de faire un débat. Vérifiez les renseignements des invités avant de les inviter et ne me faites pas croire que vous me connaissez. Je connais les petites techniques des shows, et je ne pense pas que les gens vont se reprendre ici. Je ne suis même pas assuré de légitimité du débat. Stryker a eu un invité surprise dans la foule, pourquoi pas que les autres sont des invités surprises dans cette foule pour encourager l'animatrice? Alors, je vous salue et quand votre mise de débat va être plus intéressant, je vais revenir. Mais, je vous laisse une chance, donnez moi une raison de rester ici, seulement une raison...

Dit Beaubier tranquillement en détachant son micro devant les gens, il avait entendu quelques huées, mais ce n'était plus intéressant pour lui. Il doutait du téléphone et même du public. Il resta seulement assez neutre en se levant doucement de son siège pour sortir le micro. Il ne semblait pas attendre une réponse assez bonne pour rester, c'était devenu seulement une mascarade et il ne voulait pas se fruster.

Cela commençait à être du grand n'importe quoi. Tout cela excédait Carmine au plus au point. Non seulement ces imbéciles étaient des quasis Dieux répondant à tout et trouvant toutes les excuses du monde les plus connes les unes que les autres. Rien ne les affectait, c'était usant à la longue d'être aussi démago et con. Anders qui arrivait au bout de son émission décida de passer à la vitesse supérieur. Elle prit soin de lancer une plage de publicité sans le dire au Révérend lorsque que son acolyte qui avait réussi à filtrer le public pré-choisi par le studio sans savoir comment. Ralala les miracles existaient encore de nos jours. Comme ça il pouvait critiquer tout ce qu'il pouvait, personne n'entendrait. Elle laissa toujours la pub lorsque Véga sortit son excuse bidon. Depuis deux heures d'émission où il n'avait pas de problème d'anglais, il venait à pleurer sur sa connaissance réduite de la langue. La poursuite du débat n'avait de toutes les façons plus d'importance. Aphrodite avait ce qu'elle avait voulu : un fort audimat, pleins d'idées passaient contre les deux invités. Mais là ça virait grave à du n'importe quoi médiatique. A croire qu'elle ne dirigeait plus sa propre émission et que les deux protagonistes étaient les réalisateurs du show. Quand Véga eut fini de se la jouer Drama Queen avec sa minable menace de poursuite en justice et sa demande d'excuse pourrie, Anders relança le direct coupant la publicité sans rien dire de son action.

Aux yeux des téléspectateurs, rien n'avait eu lieu depuis l'intervention de Stryker. Ils n'avaient aucunement eu connaissance de la tirade de l'acolyte ni même du barbant discours de Véga. A nouveau devant la caméra en marche, Anders ne fit cas de ce qui venait d'être dit. Elle salua le courage des deux familles venues parler de leur vie. Puis elle annonça la fin de l'émission qui allait être pour bientôt. Puis elle appuya sur un bouton pour lancer une vidéo pré-enregistrée bidon. Alors les téléspectateurs avaient droit à un montage faux fait par les techniciens et la technologie de Phobos. Carmine se leva après l'arrêt du direct et se cassa cash du plateau. Hors de question d'entrer en communication avec ses idiots supra divins.

Elle fila droit à sa loge et ferma à clé la porte. Le plateau était progressivement laissé à l'abandon par toutes les équipes qui rangeaient les caméras, les deux fausses familles partirent à leur tour ainsi que le public qui avait été pré sélectionné. Enfin sauf les deux génies qui avaient pu s'infiltrer contre toute attente. De sa loge, Anders ouvrit la fenêtre et fila avec sa synchronisation cellulaire comme la lumière jusqu'à sa voiture qui la ramena tranquillement chez elle.

Alors que le direct était fini, les gens derrière leur télé purent voir des images trafiquées de Véga et Stryker aux côtés de Carmine. Celle-ci qui avait fait cet enregistrement avant l'émission, les deux invités étaient en fait des acteurs ayant un hologramme fabriqué par Phobos. Effectivement la métisse n'avait pas décidé de clore son émission aussi radicalement. Elle avait tout prévu car elle aussi après tout était une super giga démagogue de la mort qui tue qui avait tout prévu qui savait tout. Hein... Pour tout dire elle en avait même deux, en fonction de la tournure de l'émission pour donner sa préférence à l'un ou à l'autre. On pouvait donc voir Anders qui rejoignit les deux invités reprenant sa place du début de l'émission. Elle remercia les deux personnalités d'être venues et conclut en disant que quelque soit leurs idéaux, ils avaient tous deux une vision du monde différente. Le manque d'explication de la part de Véga suite aux accusation de la présentatrice pouvait sembler louche mais les américains étaient des idiots hypnotisés par l'image de leur télévision. Après avoir félicité Stryker pour sa victoire dans les scores des votes des auditeurs, elle se tourna vers Véga pour lancer avec lui la fondation d'une œuvre caritative. Cette fondation serait là pour aider les mutants perdus ce qui tenait cher à cœur au X-Men. Elle exécuta donc la volonté de Phobos et fit en sorte que cette organisation aux mains de l'Olymp Corp soit vue comme un acte de la part d'un honnête mutant concerné par le sort de ses semblables qui se présenta même comme Parrain de la fondation. Tout était parfaitement réalisé, oui Carmine était une super giga démagogue de la mort qui tue je rappelle. Donc le lancement de l'œuvre se fit dans les règles de l'art et dans quelques temps l'Olymp Corp prendrait part comme plusieurs autres entreprises internationales pour promouvoir cette fondation altruiste pour l'avenir de la planète. Elle salua à nouveau les deux personnalités puis remercia les auditeurs de les avoir suivi durant tout le débat. Elle finit par un large sourire et le générique de fin fut lancé. Voilà tout était parfait et se finissait sur les chapeaux de roues.

Fin de l'émission...

Citation :

[HJ]Je considère ce topic fini... ça partait n'importe comment et ça commençait à me gonfler sérieux... J'en suis le premier fautif et je n'ai pas eu la lucidité d'en parler avec vous avant.
Ce post a été rédigé sur un coup de sang ce qui n'est pas très intelligent de ma part. Je ne le change pas car j'estime en avoir trop fait et être trop loin dans ma connerie et je ne désire plus vous affecter de ma connardise aiguë.
Je m'excuse...
Cela ne change en rien de l'estime que j'ai de vous... C'est juste que j'en viens à me dégoûter moi même.[/HJ]