Dîner aux chandelles avec une allumette [Pv Pyro]

[HJ: désolée pour le titre, j'ai pas résisté...Et oui, c'est le repas de midi, pas le dîner...osef Et rhaa désolée pour le pavé aussi !!]

Étonnant comme un programme pouvait soudain changer...Retournement de situation de 180 degrés pour Louise, totalement inattendu et radical. Elle qui s'était isolée dans les alentours de la Confrérie, profitant de quelques heures de calme pour travailler, habillée simplement et couverte de crasse, elle se trouvait à présent dans un des restaurants les plus luxueux de la ville, complètement métamorphosée. Le petit passage sous la douche lui avait été des plus bénéfiques et d’ailleurs elle y avait passé beaucoup de temps dessous, se délectant de l’eau chaude, et se frottant consciencieusement pour bien enlever toutes les traces de graisse et l’odeur de cambouis qui finissaient inexorablement par se coller à elle. Et une fois pure de toute saleté, lustrée comme un sou neuf et la peau écarlate après la chaleur de la douche, elle avait dû passer à l’étape numéro deux de sa préparation. Autrement dit, s’habiller. Quelque chose qui aurait pu être une opération des plus simplistes mais John avait donné le mot d’ordre : luxe. Et là Louise avait un petit souci des plus...insignifiant, dirons-nous. Elle n’avait pas de tenue dite « habillée » pour se permettre de sortir dans un restaurant qui devait accumuler les étoiles...Alors elle était allée piocher dans l’armoire d’une de ses camarades de chambre, une fashion victime en puissance, et elle lui avait laissé un petit mot pour rassurer à la demoiselle à propos de la disparition soudaine de ses vêtements. Ensuite, la conscience tranquille, elle s’était empressée d’enfiler une jolie robe noire, simple et unie, le genre assez moulant sans être non plus trop serrée –oui, il fallait pouvoir respirer-, plutôt bien décolleté, parfait pour mettre en avant ses charmes, et d’une longueur raisonnable...A mi-cuisse. Rien de trop excessif, ni dans un sens, ni dans l’autre. Elle avait ajouté à ça une paire de bas pour faire briller ses jambes et cacher les éventuelles imperfections de sa peau, puis compléter le tout par une paire de chaussures à talons hauts...A peine quelques centimètres, deux ou trois tout au plus, c’était largement suffisant. Parce que marcher sur des échasses, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé et elle ne voulait certainement pas avoir la démarche d’un canard malade devant Pyro. Enfin, dernière étape, elle s’était coiffée, lissant ses cheveux correctement de façon à ce qu’ils ne paraissent pas une masse informe et indomptable, puis maquillée, appliquant une touche discrète et naturelle, pour ne pas avoir l’air d’un clown ambulant. Le résultat était plutôt concluant et les efforts avaient porté leurs fruits. Simple mais efficace, elle ne ressemblait plus à n’importe quoi, au moins. Et si avec tout ça, le pyrokinésiste n’était pas content...

Pyrokinésiste qui avait du l’attendre un peu beaucoup au passage...Mais bon, c’était sa faute à lui. Il avait voulu qu’elle se fasse belle et elle s’était pliée à ses désirs. C’était du travail que se rendre propre et ravissante, et elle y avait passé le temps nécessaire donc...Qu’il ne vienne pas la ramener non plus...Déjà qu’il n’avait pas été fairplay dans leur course, qu’il l’avait regardée avec un air des plus arrogant quand elle était descendue de sa voiture...Çà lui avait mis les nerfs à vifs, à la mécanicienne, battue sur son propre terrain, et c'était l’orgueil dans les chaussures qu'elle était passée devant lui, sans rien dire, les dents serrées pour ne pas lâcher une remarque mauvaise, et tentant de dissimuler sa frustration oh combien gigantesque...Chose qu’elle avait très mal fait d’ailleurs, incapable à cet instant précis de jouer la comédie, et à ses paroles, elle n’avait pu que lui lancer un sourire forcé, qui n’avait rien du tout d’amical et qui signifiait « Ouais ouais, baratine tant que tu peux, je te ferai payer ça... ». Bref c’était passablement énervée qu’elle avait rejoint sa chambre pour se changer mais bien vite sa colère avait disparu au profit d’une excitation toute nouvelle...Elle sortait avec un beau gosse...Wow, la classe ! Bon, ce n’était pas exactement la définition exacte d’un rendez-vous mais après tous les types bizarres qu’elle avait croisés à la Confrérie et surtout d’après le fait que depuis qu’elle avait débarqué à New York, sa vie personnelle et sentimentale frôlait le ras des pâquerettes, c’était déjà un commencement. Elle avait bien fait quelques rencontres mais tout juste quelques hommes fréquentés momentanément dans des bars, pendant ses rares sorties à l’extérieur de la ville. Pas plus alors évidemment cette invitation au restaurant la mettait dans tous ses états...

Bref...Après sa longue préparation, elle avait fini par rejoindre John qui l’attendait, bien habillé également. Et elle l’avait empêché de protester sur sa lenteur en argumentant que s’ils partaient maintenant, ils allaient arriver à temps pour le dernier service du repas de midi. Puis ils avaient pris la voiture –c’était elle qui avait conduit, bien évidemment- pour se rendre au centre ville.

Et maintenant, Louise se trouvait avec le jeune homme devant la porte d’un superbe restaurant français, dont l’entrée était tenue par une espèce de pingouin tiré à quatre épingles. Impressionnée, Ampère réajusta sa robe le plus discrètement qu’elle put. Heureusement, les clients qui venaient pour le service de midi n’étaient pas autant sur leur 31 que ceux qui venaient le soir. Chics certes mais il n’était pas non plus question de robes de soirée ou de nœud papillon. Quoi qu’il en soit, il ne fallait pas qu’elle se fasse remarquer et heureusement Louise avait un minimum de jugeote pour savoir se tenir dans un lieu pareil. Soudain, sans prévenir, elle se colla à son compagnon et passa la main sous son bras, alors qu’ils s’approchaient de l'accueil. Puis prenant cette affreuse voix aigus aux tons si stridents, elle glapit :

"Oh chéri, c’est vraiment trop gentil de ta part de m’amener ici !! C’est trop chou, j’adôooore."

Allez, ça déjà, c’était pour se venger de son coup bas dans leur course automobile...Bien qu'au départ, elle s'était juré d'être la plus discrète possible. Mais vu que le ridicule n'allait pas la tuer et que Louise n'était plus à ça prêt, elle décida d'en rajouter une couche, histoire de montrer au jeune homme qu'il allait payer le prix fort pour sa peinture éraflée. Puis elle se pencha vers le maitre d'hôtel, un sourire aux lèvres large comme une bouche de métro, ajoutant sur le ton de la confidence:

"Nous sommes fiancés depuis peu et il me gâte à un point, c'est indécent!!!!!"

L’homme la regarda, feignant de s'intéresser à ses dires avec un petit rictus parfaitement hypocrite puis il se retourna vers Pyro:

"Une table pour deux, Monsieur?"

Deux mains fortes posées sur ses épaules et des lèvres chaudes soudain dans son cou...Le frêle et bref contact lui arracha un frisson. John s'était soudain glissé derrière elle, profitant du petit jeu dans lequel elle avait cherché à l'entrainer, dans le seul but de l'humilier et de le ridiculiser, mais elle aurait dû se douter que son insolence et son effronterie surpassaient les siennes. Mince. A ce petit jeu, il semblait doué...Très doué même, et Louise fut soudain prise d'un petit rire stupide tandis qu'elle sentait soudain son visage virer au cramoisi. Les joues brûlantes, elle s'obligea à se calmer et à adopter une attitude normale, sous les yeux du maitre d'hôtel qui semblait les passer aux rayons X et qui devait sans doute se demander qui étaient les deux fous qui venaient de passer le seuil de son restaurant. Quoique...L'Odémir, restaurant français de grande classe, devait accueillir sans cesse des couples amoureux transis qui devaient passer leurs temps à se regarder dans le fond des yeux au lieu d'avaler la moindre bouchée, alors peut-être qu'ils n'étaient pas aussi ridicules que ça...On pouvait toujours rêver...

Puis les doigts de John glissèrent le long de son bras, la frôlant délicatement jusqu'à se mêler lentement aux siens. L'instant d'après, il lui attrapait la main pour l'entrainer dans la salle à la suite de leur guide. Chemin faisant, le jeune homme se tourna vers elle, et à sa question, elle ne put que sourire. Cette fois-ci d'un sourire mi-amusé mi-cynique, qui ne pouvait pas cacher que toute cette farce commençait à tout simplement la divertir. La mutante en oubliait déjà sa petite vengeance personnelle et elle se laissait entrainer sur la pente glissante...Ils jouaient à être ce qu'ils n'étaient pas et c'était tout simplement hilarant. Et pas seulement dans ce mensonge qu'était leur prétendue relation mais aussi dans le fait qu'ils fréquentaient ce palace. Louise ignorait si Pyro avait l'habitude d'entrer dans un tel restaurant mais personnellement, elle n'avait jamais franchi les portes de ce genre d'établissement. Même avant de vivre dans la rue, lorsqu'elle était encore heureuse avec sa famille, ses parents s'étaient tout juste limités à l'amener dans des petits restaurants de province...Pas le genre à casser trois pattes à un canard quoi...Le luxe lui était donc totalement inconnu et contrairement à John qui semblait être plutôt à l'aise dans cette ambiance, elle, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir déroutée, bien qu'elle faisait tout son possible pour le dissimuler.

Ils arrivaient maintenant à la table et Louise se concentra, oubliant les millions qui s'étalaient partout autour d'elle, sur les murs et les meubles, et s'efforçant pour paraitre naturelle...Ou du moins naturellement hypocrite devant le maitre d'hôtel...Elle se tourna à son tour vers Pyro et lui rendit son clin d'œil, mais n'ajouta rien. Si elle voulait le faire flancher, elle avait d'autres moyens de le tester. Et si les paroles ne l'affectaient pas, peut-être qu'une fausse manœuvre sèmerait le doute dans son esprit...Et elle lui serra simplement la main plus fort, laissant son pouce caresser la peau du jeune homme. Un sourire mystérieux et tendre en plus et le reste, elle le laissait à l'interprétation totalement libre du jeune mutant...Après tout, aucun risque qu'il croit quoique que ce soit n'est-ce pas, il ne s'agissait que d'un divertissement...

Puis elle lui lâcha la main et s'installa tranquillement à sa place, remerciant d'un petit sourire poli et d'un vague merci l'homme qui venait de lui tenir la chaise. Jetant un regard à la table, elle observa médusée la flopée de couverts posée sur la nappe immaculée. Pas moins de deux verres, deux assiettes, deux couteaux et même deux fourchettes...Et bien d'autres choses...Autant dire que pour Ampère, il y avait au moins un exemplaire de chaque de trop. En réalité, la jeune femme était complètement perdu. Tout comme l'ambiance, le style des clients, les tableaux accrochés au mur et les lustres suspendus au plafond, et sûrement le contenu des plans, la mécanicienne ne s'y retrouvait pas...Et alors que le maitre d'hôtel s'éloignait après leur avoir tendu la carte, elle se pencha par dessus la table en direction de John, le carton encore dans ses mains et une expression déroutée sur le visage. Avant de désigner la batterie de porcelaine et de cristal de la table et de lancer sans détours une remarque qui se voulait cynique mais qui ne parviendrait sûrement pas à cacher son trouble:

"On reste aussi pour souper, c'est ça?"

John jouait le jeu, s'appliquant à renvoyer les petites attentions délicates, les gestes tendres et les regards avec autant de dextérité qu'un tennisman professionnel renvoyait la balle de set pendant le tournoi de Flushing Meadows...Et autant dire que la demoiselle Saavedra en prenait plein la figure pour le coup. La mutante avait certes un fort caractère et un cynisme assez conséquent, deux traits de sa personnalité qu'elle avait du se forger malgré elle pendant les années passées à la rue, mais cela s'arrêtait là. Encore jeune, encore bleue, elle tentait tant bien que mal de survivre et de se faire une place, mais il lui restait encore des choses à apprendre, et de ce point de vue là, Pyro la battait sur tous les plans. Plus fort, plus entrainé, plus indépendant peut-être...Mais surtout plus effronté et impudent...Il répondait à chacune de ses provocations en rajoutant lui-même une couche. Louise aurait pu s'en sentir frustrée mais la réalité était tout autre. En fait, elle passait un bon moment, à instaurer ce climat de taquineries et de défi avec le pyrokinésiste et à se prendre pour une grande dame alors qu'elle n'était qu'une vulgaire mécanicienne terroriste. Finalement, c'était plutôt inattendu mais ce rendez-vous improvisé lui plaisait et le sale caractère et l'arrogance de l'allumette, dont elle avait bien entendu parler, ne la dérangeait pas plus que ça. Bien au contraire, elle riait de ses remarques acides, de son insolence et de sa langue bien pendue, c'était tout dire...

Face à elle, Pyro était en train de commander son plat. Étrangement, il n'avait même pas consulté la carte, paraissant déjà savoir ce qu'il allait prendre, connaissant déjà le menu proposé, comme un vieil habitué de coin. Eh bien...Finalement, rentrer à la Confrérie n'avait pas été un si mauvais choix...Être un acolyte payait bien, assurément, si on pouvait s'offrir régulièrement ce genre d'écarts...Peut-être bien qu'elle allait faire carrière là-dedans tiens! Peut-être qu'elle finirait par devenir une véritable grande dame un jour, qui sait?

A présent le jeune homme se tournait vers elle, chose suffisante pour la faire sortir de ses pensées hautement philosophiques. Enjouée, la mécanicienne lui rendit son regard mais elle perdit vite son sourire à son annonce. Huit couverts? Hein?...Et puis quoi encore, ça suffisait pas avec deux? Décidément, elle ne comprenait rien aux paroles du jeune homme mais elle n'avait pas envie de se lancer dans un débat gastronomique et luxe cinq étoiles, alors autant passer au dessus de tout ça...Néanmoins, il lui fallait choisir à son tour et déjà le serveur la dévisageait, impatient. Aussitôt elle se plongea dans l'étude approfondie de la liste des plats présentés...Avant de se rendre compte du nouveau problème...Restaurant français, cuisine française, ça semblait évident. Les noms étaient en français, logique, mais les traductions ne l’aidaient pas vraiment...Le Turbotin, Pastilla de turbotin au beurre de Truffe Noire "Melanosporum" et son émulsion...La Betterave Rouge, Une betterave rouge fondante coupée en fines lamelles au Vieux Comté, fricassée de sot l'y laisse sautée au beurre noisette.Etc.Etc...HEIN? MAIS...KESAKO?? Bon...Heu...Il lui fallait se décider mais sans demander de l'aide, car il était hors de question de passer une fois de plus pour une demeurée. Cette fois-ci, la jeune femme comptait bien se débrouiller seule...Même si les risques qu'elle se plante en beauté n'étaient pas minces sur ce coup là...Ca...Non, ce truc...Ou ce...machin...Bref, après avoir longuement hésiter sur le fait de prendre la première chose venue, Louise renonça à cette opération hasardeuse, craignant que ce geste ne lui fasse plus de mal que de bien, et se décidant finalement sur une solution moins casse-gueule, elle prit finalement la parole sur un ton qui se voulait dégagé mais qui ne bernerait certainement pas le mutant assis face d'elle.

"Le huit services ? Hein...Heu oui oui. En fait, je vais prendre la même chose que toi, tu vois. On ira plus vite comme ça. "

Le serveur s'éloignait déjà et à présent, elle observait le jeune homme, le détaillant avec avidité, s'attardant sur les traits fins de son visage, le nez droit et les lèvres féminines. Le genre beau gosse, une belle gueule seulement gâchée par ses expressions cyniques qu'il arborait souvent. Il fallait bien qu'elle en profite, parce qu'on ne pouvait pas dire que le reste des hommes qu'elle voyait chaque jour était du même acabit...Question fringues aussi, il semblait avoir son propre style, qui lui allait divinement bien, et son attitude prétentieuse et arrogante avait un je ne sais quoi de la badboy attitude, toujours attirante pour les demoiselles en quête de frissons...Oula, elle perdait du terrain sur le jeu de la séduction, il fallait y remédier et vite! Bien décidée à lui en mettre plein la vue, la mutante se pencha en avant (décoletté plongeant bien en vue of course...Ehem!) et lui lança:

"Alors, alors, tu invites au restaurant beaucoup de filles que tu ne connais pas ou je me dois sentir particulièrement flattée que l'un des acolytes les plus célèbres ait daigné poser le regard sur moi? "

Il n'y avait rien d'effronté ou d'impudent dans ses paroles, elle ne cherchait pas à attaquer qui que ce soit...Seulement à renvoyer la balle dans le camp adverse...

Il continuait de regarder Louise avec le même faux sourire amoureux qu'il avait depuis qu'ils étaient à l'intérieur du restaurant. Elle tait magnifique, il n'avait pas a se plaindre de sa compagne côté look. Mais elle avait un de ses caractères de chien....surment ce qui fesait que Pyro était attiré par la jeune femme. Non mais vous le prenez pour qui? Si il n'y a pas de défi, il n'y a pas de plaisir! Des filles faciles, John en avait passé des tonnes. Il commencait à se plaires dans le petit jeux d'Ampère. Elle avait cru le prendre au dépourvu mais d'autre qui avait voulu paraitre comme des petites connes devant tout le monde pour l'humilier, ce n'était pas la première.

-Mouais c'est sur.... T'as fait comme toute les autres, parce que tu n'es pas capable de lire le menu. Ne t'en fait pas chéri, je t'apprendrai un de ses jours.

Il fit un clin d'oeil et redonna le carton au serveur et lui demandant d'amener sa meilleur bouteille de vin. Un rosé pour commencé ce devrait être pas mal. Il lui fit un clin d'oeil signifiant la fin de la blague. Maintenant, il admira bien le décolté qu'elle lui mit a porter de vu regarda pas dans les yeux de tout le long de ses prochaine paroles....vous savez très bien ou il regarde!

-Ha lala.... Cela fait bien quattre ou cinq que j'amène à ce restaurant sauf que c'est la première fois que je laisse le droit de conduire ma bagnole à une femme. C'est rare que l'on en trouve des bonnes pilotes.

Il mentait en ce moment. Les autres il les avait amené dans des place miteuse,dans des bars un peu classe, dans des nightclubs, dans des hotels. Jamais dans un cinq étoile. Est-ce qu'elle avait besoin de le savoir? Bien sur que non! de toute manière tout ça n'était qu'un jeu, ou peu-être qu'il voulait tout simplement prendre soin d'elle, il avait senti qu'une femme mécano n'avait surment jamais gouté à se genre de plats.

- Le huit service, c'était pour les deux de toutes manières, sinon tu aurait facilement terminer de manger avant moi. Les portions sont assez mince alors, je me suis dit que cela conviendrait.

Le rosé arriva , le serveur leurs servit chacun un verre. Il prit son verre, s'approchant d'elle, s'accotant sur la table.

-Buvons à la santé de ma victoire et de la faveur qui vien avec!

Il fit un clin d'oeil en prenant une gorgé de son verre. Il était très bien conscient qu'elle n'apprécie pas qu'il revienne sur le sujet mais au moins lorsqu'il fit son toast, il ne regardait pas dans son décolté pour une fois mais bien dans ses yeux.

A ses paroles, Louise lui aurait volontiers fermé le clapet avec une réplique bien sentie...Néanmoins elle préféra attendre la prochaine occasion et se taire cette fois-ci, histoire de lui laisser penser que c'était lui qui menait le jeu. Et ce fut ce qu'elle fit, quelque peu agacée mais tout de même consciente que le jeune homme cherchait juste à s'amuser...A la tester peut-être. Pourtant malgré cela, elle ne pouvait pas s'empêcher de se sentir légèrement blessée dans son orgueil. Parce qu'après tout, elle n'avait certes pas demandé de naitre dans une famille modeste, et encore moins de passer les années de son adolescence dans la pauvreté. Alors non, elle n'avait jamais ouvert la carte d'un super restaurant de luxe et non, elle ne savait pas que c'était qu'une fricassé de sot...Et de toute façon, ça ne servait pas à conduire une bagnole, ni à réparer un moteur, alors ce n'était pas bien grave.

Elle se contenta donc de pincer les lèvres et de lancer un petit sourire narquois. Lorsque le jeune homme répondit à sa question, et si Ampère avait pu lire l'esprit de John, elle aurait sûrement deviné sans problèmes qu'il mentait comme un arracheur de dents...Mais dommage pour elle, ce n'était pas son cas...Oui, pas de capacités télépathiques dans le bagage de sa mutation qui lui avait été accordé à la naissance. Et Pyro semblait être un bon acteur, puisque la jeune femme n'y vit que du feu, et d'ailleurs, elle se sentit vaguement frustrée. Encore une fois...Il fallait faire quelque chose, absolument, parce qu'elle commençait à s'enfoncer. Oui, les femmes aimaient se sentir spéciales, être choyées et toussa...On n'allait quand même pas lui reprocher d'être comme ça de temps en temps, quand même!

Puis Pyro leva enfin son verre, et les mots qui sortirent de la bouche du jeune homme lui arrachèrent une grimace...Aussitôt la défaite essuyée et le souvenir de sa peinture éraflée lui revinrent aussitôt en mémoire et elle s'efforça de garder son calme....Non, il valait mieux jouer le jeu encore un fois...Il n'était certainement pas question qu'elle perde les nerfs devant lui. Déjà qu'elle avait rougit comme une gamine...Une fois près de la Confrérie, une autre fois dans le restaurant...Ca suffisait maintenant. Et de toute façon, la revanche viendrait tôt ou tard, aujourd'hui ou un autre jour. Peu importait mais elle l'aurait. Souriante, elle leva son verre et l'approcha lentement de celui de Pyro, avant de trinquer doucement.

" J'avoue, tu te...débrouilles. Tu es même le premier mec qui m'ait jamais battue, c'est tout dire. "

Cela non plus, ce n'était pas totalement vrai. Louise avait quand même essuyé quelques défaites même si au fil des années, elles s'étaient faites plutôt rares. Mais bon, si on considérait le fait qu'il avait honteusement triché, ça ne donnait que plus de vraisemblance à ses propos. A cet instant, l'arrivée du serveur détourna son attention. Le jeune homme leur amenait un petit apéritif pour accompagner le vin, quelques toasts présentés avec classe, et elle fit mime de s'intéresser à lui, comme si le fait de déposer un plat de petits fours devant eux était un geste absolument exceptionnel. Oubliant momentanément Pyro, elle l'observa brièvement le nouveau venu avant qu'il ne s'éloigne, le suivant du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision. Puis elle se tourna vers John et lui lança:

"Sympathique le restaurant finalement...Et puis les serveurs sont pas vilains. "

Et paf, elle étira sa jambe, laissant son pied frôler doucement la jambe du jeune mutant dans un geste qui se voulait totalement hasardeux. Le contact fut bref et Louise reposa aussi sec son pied par terre, le sourire aux lèvres comme s'il ne s'était rien passé.

"Alors cette faveur? Tu as déjà décidé? Ou tu serais prêt à la remettre en jeu dans une autre course? "

Bon tant pis, au moins, on pourrait pas dire qu'elle n'avait pas essayé mais elle aurait du se douter que John n'allait pas tenter le diable, et sa réponse négative lui arracha une petite moue renfrognée. Parce qu'elle si elle avait eu une seconde chance, elle aurait été sûre de le battre...Sur ce point, aucun doute. Néanmoins, à cet instant précis, un autre souci occupait son esprit. Cela la gênait quand même de se trouver dans cette position certaine d'infériorité et de doute quant aux futures intentions du jeune homme. Après tout, elle ne le connaissait pas vraiment, juste d'avoir passé les dernières heures avec lui, et surtout de la réputation que le pyrokinésiste se trainait dans la Confrérie...Réputation au passage, qui n'était pas des meilleures...Encore qu'avec les cas qu'elle croisait tous les jours, ce détail n'était pas vraiment important.

Puis Pyro eut soudain l'air gêné...Cela ne dura évidemment pas très longtemps mais en le voyant, Louise leva un sourcil dubitatif, ne sachant pas très bien comment répondre. Pas facile quand on avait un acolyte en face de soi....Ampère avait de la répartie mais elle était assez sensible à la hiérarchie. Et puis ce n'était pas forcément facile pour la jeune femme...Arrivée seulement depuis quelques mois sur le sol des Etats-Unis, elle n'avait pas vraiment eut le temps de faire des connaissances, ni d'entamer des liens en tout genre. Elle connaissait un peu Maiwenn, s'entendait bien avec les soeurs Magus, avait développé une relation de confiance avec Wanda...Certes, cela aurait pu être pire, elle aurait pu tout aussi bien ne connaitre personne...Avec John, elle jouait à un jeu dont elle ne connaissait pas l'issue. Pyro n'était comme aucun des mecs qu'elle avait pu rencontrer depuis qu'elle avait intégré la confrérie, avec un caractère pas des plus faciles...Cela dit, une faille semblait s'être formée dans la façade froide et cynique du jeune homme. Elle avait réussi par on ne sait quel moyen à percer un tant soit peu sa carapace de mauvais garçon et pour tout dire, elle comptait bien en profiter. Peut-être qu'après tout, il n'était pas si terrible que ça, le pyromane...

"L'esprit en paix...Alors je note de m'inquiéter particulièrement le jour où tu décideras de me demander ta faveur...Pour tes notes personnelles, si tu veux t'amuser avec une petite nouvelle et rendre ma vie un enfer, oblige moi à t'accompagner faire du shopping...Bien sûr, je ne sous-entend pas du tout que tu es un accro du shopping...Quoique tu as l'air de t'y connaitre en fringues...Je dirais même que t'as la classe."

Elle ponctua son petit discours d'un clin d'œil, maintenant qu'elle avait retrouvé grande partie de son cynisme et d'assurance. Elle se sentait plus en confiance à présent...L'environnement ne lui était pas familier mais la présence du jeune homme la mettait à l'aise. Parce que finalement, il n'était pas si terrible que ce qu'on lui avait dit, parce qu'il lui avait laissé conduire sa voiture -et ça Louise y était particulièrement sensible -, parce qu'il l'avait invitée au restau, et que même si elle n'était pas la première, c'était quand même très gentil de sa part. Sans compter qu'il était très séduisant, ce qui ne gâchait rien...

"Si j'avais l'esprit mal placé, je pourrais m'imaginer n'importe quoi et tenter de deviner. Mais comme t'as l'air un peu gêné, je vais t'épargner tout cela...Je ne voudrais pas te gâcher ton repas, ni le mien. Après tout, il y a de la bonne nourriture, une bonne ambiance et une bonne...compagnie..."

Nouveau sourire tendre, nouveau clin d'œil moitié sympathique, moitié aguicheur...A présent, les premiers plats arrivaient, amenés par un serveur apparemment surchargé. Il déposa le tout sur la table, avant de prendre rapidement congé. Louise dévora du regard les délicats mets qui se présentaient sur la table puis décida de les dévorer tout court. Elle avait faim...Vraiment faim après cette matinée de travail intense...Elle leva sa fourchette...Enfin, la première qui fut à portée de main...Puis elle lança à son compagnon, un large sourire sur le visage:

"Merci pour l'invitation et...Bon appétit!"

Pauvre petite Louise...Elle se trouvait de nouveau coincée contre le mur...Certes toujours à un mètre de John et avec une table entre les deux, mais il aurait été tout près d’elle, la collant contre la paroi, cela lui aurait fait la même chose. L’esprit soudain brouillé et dépassé par des déclarations soudaines qui contribuaient grandement à faire tomber le mur de méfiance qu’elle se construisait habituellement pour se protéger des gens, Ampère se retrouvait soudain embobinée par les mots charmeurs et le discours enjôleur d’un homme séduisant...Uyyy, que de sensations fortes et sans être au volant d’un bolide. Comme quoi, son cœur pouvait palpiter au bord de la tachycardie même quand elle était plantée sur une chaise. C’était clair...Elle tentait de le cacher, mais si elle avait pu, elle aurait roucoulé comme une colombe en parade amoureuse...si tant soit peu les colombes ont ce genre de ce comportement. Et sans doute devait-elle devait se dire...Trop le pied, j’ai réussi à draguer le bad boy de la confrérie et tout ça, juste avec un décolleté et un frôlement de jambe...Heureusement pour elle, elle parvint à cacher cet état de faiblesse et de sénilité momentanée et elle évita de justesse le sourire cruche de l’amoureuse transie à qui on a sérieusement envie de coller une baffe...Et qui aurait trop fait plaisir à notre chère allumette...Dommage...

Bref, peu habituée et légèrement déroutée, Ampère retomba sur terre lorsque John lui fit sa dernière remarque...Aie. Demander à Louise de se placer sur le siège passager d’un voiture revenait à lui demander son œil droit et le pyrokinésiste put bien voir sur son visage que cette idée la dérangeait et pas qu’un peu. Elle haussa les épaules dans un geste de je-m’en-foutisme parfaitement maitrisé et lâcha d’un ton qui se voulait indulgent et calme, et elle parvint même à rajouter un petit sourire pour faire bonne figure.

"Eh bien...C’est ta voiture...A priori, je ne vois pas d'inconvénient à ce que tu la conduises."

Enfin, si elle en voyait des tonnes à cet instant précis, mais ce n'était pas elle qui allait le lui dire...Tant pis, elle se rattraperait plus tard en conduisant l'un de ses propres engins, sa voiture, ou la moto qu'elle avait piquer dans la rue quand elle s'était enfuie du pont après avoir été jetée dans l'eau du fleuve par Malicia. Et pour le retour, eh bien, elle prendrait sur soi, tout simplement.

"Pour la peinture...T'inquiète pas, j'avais pas payé pour me procurer celle que j'avais déjà appliquée, tu peux me croire. Mais si tu t'offres pour passer une couche, je te dis pas non..."

Ses paroles sonnaient creuses, inintéressantes...Elle s'interrompit, de nouveau troublée et à court de mots de secours. Mécanicienne en péril, à l'esprit trop compliqué pour se décider entre deux camps...D'un côté, par le fait qu'elle se sentait inexorablement attirée par cet homme, autant par son physique que par son caractère, qui était certes insupportable, mais qui démontrait que le jeune homme était complètement indépendant et ne se laissait pas marcher sur les pieds, et d'un autre côté, exaspérée par le fait stupide qu'il cherchait impitoyablement à la gagner sur son terrain, à savoir la mécanique et le pilotage...Ou alors esprit trop simple, qui se laissait guider par ses pulsions, aussi primaires soient-elle...Difficile de savoir vraiment...La demoiselle s'était laissée entrainée sur une pente glissante depuis le début par le jeune pyromane, comme une débutante qu'elle était, et elle en payait les pots cassés maintenant à se retrouver comme la dernière des bécasses...Soit à s'offusquer comme s'il venait de lui faire la pire des propositions, soit à le dévorer des yeux comme un chien regarderait un bon bifteck...

Il lui fallait se ressaisir...Et vite. Après tout, Louise n'était pas complètement stupide et elle avait quand même un minimum de répartie et de fierté...Que penserait Wanda si elle la voyait dans un tel état, à mi chemin entre la fille colérique et incontrôlable, et la poupée idiote au rire stupide...? Pas très digne d'une futur confrériste ni d'une terroriste en puissance, qui voulait devenir acolyte. Elle avait tué des humains sans sourciller, rempli des missions dangereuses pour Magnéto et Mystique...Alors pourquoi se laisser tomber dans la décadence la plus totale à cause de ce type...Mystère. Quoi qu'il en soit, elle avait intérêt à se reprendre en main et vite, si elle ne voulait pas tomber dans le puits sans fond de la bêtise infinie...Allez, allez du nerf!! Elle se redressa, tentant d'adopter une attitude digne, et se retranchant dans les derniers lambeaux de fierté qui lui restaient. Ses joues cuisantes, ses yeux baissés et sa petite mine trahiraient sans doute sa déconfiture et sa défaite, et seules ses dents qui mordaient sa lèvre inférieure avec rage pouvaient indiquer au jeune homme qu'elle s'en voulait d'être aussi faible mais qu'elle avait bien retenu la leçon et que la prochaine fois, elle ferait bien attention et ne se laisserait plus faire...Puis pour passer à autre chose et oublier ce moment de stress et de honte, elle enchaina d'une voix plate:

"Humm...Alors, tu es depuis longtemps à la Confrérie?"

Pourquoi avoir posé cette question? A dire vrai, Louise ne connaissait pas vraiment les raisons qui l'avaient poussée à passer du coq à l'âne de cette manière si radicale. En réalité, c'était sûrement plus la volonté de changer de conversation pour oublier son petit passage à vide, plutôt qu'une réelle curiosité...Le premier truc qui lui avait traversé l'esprit, pour ainsi dire. Peut-être pas le choix le plus judicieux à priori, à voir la tête qu'avait fait John lorsqu'elle lui avait posé la question...Quoique la réponse n'était pas dénuée d'intérêt, tout bien considéré. Après tout, la jeune femme ignorait tout du passé du mutant pyrokinésiste...A la Confrérie, les gens avaient plutôt jugé bon de lui parler de son caractère et de son rôle. Et le fait de savoir à présent qu'il avait vécu à l'Institut était une information non négligeable. Ampère était certes depuis peu de temps à New York mais elle avait déjà affronté les X-Men, avec, à la clef, mission échouée, petit tour à l'infirmerie et cicatrice sur son cou délicat...Autant dire qu'elle ne les portait pas dans son cœur, ces fichus X-Men...

Mais elle n’eut pas le temps de continuer ni de s'attarder sur le sujet, car Pyro avait enchainé avec son petit tour de passe-passe, effrayant une bonne partie des clients et à cette blague, Louise ne put s’empêcher de rire franchement. Elle jeta un regard à la ronde, dévisageant les mines des clients, avec un plaisir non dissimulé. C'était sympa de les voir paniquer pour quelque chose qu'ils ne comprenaient pas. De toute façon, c'était toujours hilarant de les voir réagir face aux manifestations des pouvoirs mutants.

"Sympa ce pouvoir...On peut dire que tu sais enflammer l'ambiance, si j'ose dire."

Oui, bon, Louise n'avait pas toujours la meilleure réplique pour le meilleur moment mais en même temps la blague de Pyro cassait pas des briques non plus...N'est-ce pas? Se désintéressant de leurs voisins effrayés, Louise se retourna vers John, tout sourire, avant de se laissa aller en arrière, le dos contre le dossier de la chaise confortable. Son petit moment de stress et de honte était fini, sa gène s'était estompée, et elle profitait à présent de l'excellent repas. Elle mâchait doucement, savourant les délicieux mets et découvrant de nouvelles saveurs. Finalement, les restaurants de luxe, on s'y habituait vite...

Dans un coin de son cerveau, elle se fit la note mentale de demander à son compagnon plus de précisions sur l'Institut, parce qu'il n'avait pas l'air de vouloir en parler de lui-même. Mais étant donné qu'elle serait sûrement amenée à se reconfronter à ces guignols qui se voulaient être gentils, les informations d'une personne qui avait vécu parmi eux pourraient lui être des plus utiles...Mais cela pouvait attendre. Pour l'instant, il s'agissait juste de profiter. Elle fixa Pyro et haussa soudain un sourcil dans une expression comique. L'instant d'après, un énorme fracas se fit entendre du côté de la cuisine, un énorme "boom!!" suivi d'un bruit épouvantable de vaisselle qui se fracassait contre le sol . Louise avait en effet bloqué les portes électriques qui s'ouvraient automatiquement pour laisser le passage aux serveurs entre la cuisine et la salle du restaurant...Juste quand l'un des serveurs revenait, chargé de tous les plats vides qu'il venait de débarrasser...Trop vite, trop confiant sur la porte, dont les battants étaient malheureusement restés bloqués...

"Décidément, ça n'arrête pas..."

Il sourit, la réaction des humains était celle qu'il attendait mais lorsqu'il entendit le bruit de vaisselle, le fracassement des assiettes par terre et les verres qui dégringolait Il se mit une main sur le front et regarda Louise avec un sourire en coin.

-Ha chérie, fait pas sa quand il va arrivé avec nos plats, le service va être encore plus long!

Il avait toujours son sourire en coin et il fit un clin d'oeil complice. Lui il était encore dans le jeu mais elle, est-ce qu'elle arriverais à ne pas se faire avoir par les charmes faussé de Pyro? on ne sais jamais parfois uen femme peut se faire avoir par les beaux mots.

-Mais bon, peu importe tant que je puisse passé un peu de temps avec toi ma douce, c'est tout ce qui compte.

Il lui fit un regard tendre et fit signe au serveur de venir. Il prit doucement la main de Louise et ne prit même pas la peine de regarder le serveur.

-Ca va être une bouteille de ton meilleur vin et tâche de pas la briser...

Il regardait toujours amoureusement Ampère et fini par dire.

-Décidément c'est une bonne journée... Tu veut faire quelque chose après le resto?

Louise ne fit aucun commentaire sur la remarque de John à propos de leurs plats. Évidemment qu'elle n'allait rien faire, elle tenait à manger elle aussi. Et c'était bien pour ça qu'elle avait pris soin de bloquer les portes quand il repartait vers la cuisine...Enfin bref, ce n'était plus vraiment important et Louise se contenta de hausser les épaules pour montrer que le moment "je montre mes pouvoirs" était fini. Après tout, outre le fait que ça ne servait strictement à rien sauf à épater la galerie, ça les mettait aussi d'une certaine façon en danger. Après tout, ils étaient entourés d'humains et tôt ou tard, quelqu'un risquait de les apercevoir. Louise ne tenait pas à finir en prison et se faire coincer pour une telle bêtise, c'était loin d'être la chose la plus judicieuse...

Puis John posa sa main sur la sienne et Louise baissa les yeux pour observer ce contact tendre et intime...Qu'elle savait parfaitement hypocrite de toute façon. Oui, Ampère n'était peut-être pas la fille la plus intelligente mais elle n'en était pas pour autant dupe et là, il aurait fallu être réellement idiot pour ne pas voir que Pyro était en train de jouer tout simplement. Après tout, cela faisait tout juste quelques heures qu'ils se fréquentaient -un bien grand mot pour dire qu'ils se parlaient et qu'ils étaient venus au restaurant ensemble...- et il était donc vraisemblablement peu probable que le jeune homme soit sincère à cet instant précis.

Le serveur s'éloignait déjà après leur avoir amené la bouteille et Ampère entreprit de retourner sa main pour que leurs paumes respectives se trouvent face à face. Puis elle resserra ses doigts sur la peau douce du jeune homme et un tendre sourire s'afficha sur son visage, presque aussi mielleux et joueur que celui du pyromane qui se trouvait en face d'elle.

"Ne t'inquiète donc pas pour ta bouteille. Je fais bien gaffe aux choses auxquelles je tiens."

Puis elle lui lâcha la main et attrapa le verre rempli de vin que le serveur venait de lui remplir. Avant de le porter à ses lèvres et de boire une petite gorgée afin de goûter le nectar qui li avait été offert. Elle resta silencieuse, songeant à la question du jeune mutant.

"Je n'avais rien prévu cet aprem, j'avoue...Juste rester à la Confrérie et me tourner les pouces dans ma chambre ou dans le salon à me reposer pour être en forme pour sortir ce soir. Mais puisque tu le proposes...Une petite ballade en ville te tente? Et sinon, je connais des petits bars sympas..."

Louise tentait de paraitre la plus normale possible, comme si c'était tout à fait normal pour elle. Elle ne l'aurait jamais reconnu, même sous la torture, mais malgré les plaisanteries parfois douteuses du mutant, malgré ses piques et son sale caractère, elle se plaisait bien avec lui...

Aux paroles de John et à son clin d'œil, Louise haussa les sourcils et tiqua légèrement sur le dernier mot. "Chérie"? Mmmh, il valait mieux ne pas trop se poser de questions et éviter les commentaires...Cela pouvait être tout simplement une autre jeu que le pyromane recommençait, alors il valait mieux ne pas le suivre, au risque de retomber dans le face à face d'avant. Certes, ça avait été sympa, mais après le repas, Louise se sentait peu d'humeur combattive, et elle n'avait envie que d'une seule chose...Se laisser aller sur une piste de danse et passer un bon moment. Elle se contenta donc d'afficher un sourire aimable, tentant de cacher un semblant de gène et de légère incompréhension, et elle répondit au jeune homme du tac au tac.

"Non, c'est même une excellente soirée, je dirais. Première fois que je mets les pieds dans un tel restaurant et en plus la compagnie est des plus agréables..."

Puis elle passa rapidement la liste des bars qu'elle avait en tête. Certains proposaient une ambiance latine et elle aimait particulièrement y aller. C'était comme se retrouver un peu à la maison pour elle. Mais elle n'était pas sûre que John apprécie et elle n'avait pas envie de lui imposer quelque chose qu'il n'aurait pas apprécié. Dans le doute, mieux valait se rabattre sur des valeurs sûres. Un de ces bars de la ville dits "branchés", où la musique ne cassait pas des briques mais où l'ambiance était assurée. Il y avait les plus connus comme le Night ou le Velvet, mais elle en connaissait d'autres, peut-être plus modestes, mais qui feraient tout aussi bien l'affaire...Tout en parlant, elle continuait à marcher, John à ses côtés, et elle parvenait à la porte d'entrée. Une fois à l'extérieur, elle proposa:

" Le Quatre Cent, au sud de Manhattan, c'est sympa. On peut y être en vingt minutes."

Et puis si Pyro n'aimait vraiment pas, ils pourraient changer, tout simplement. A présent qu'ils avaient décidé de ce qu'ils allaient faire, il ne leur restait plus qu'à rejoindre la voiture, qu'elle avait garée quelques heures plus tôt dans une petite ruelle non loin de là. Ouais, à New York, ce n'était pas forcément évident de trouver une place et sur ce coup là, ils avaient eu de la chance.

Ils marchaient déjà depuis quelques minutes et Ampère commençait à avoir un peu froid. Heureusement, ils étaient presque arrivés. Encore une ruelle et ils seraient bien au chaud dans l'habitacle de la voiture. Pendant qu'ils marchaient tranquillement, la jeune femme prit un peu de retard par rapport à son compagnon, occupée qu'elle était à rajuster sa chaussure qui la gênait. Alors qu'elle se redressait, elle sentit soudain une main l'attraper par le cou et se resserrer fortement sur sa gorge, puis l'instant suivant, la lame froide du métal venait se loger sur sa peau. L'individu la serrait fortement et il entravait ses mouvements avec la dextérité d'un pro. Prise par surprise, Louise n'eut pas le temps de réfléchir...La panique s'empara d'elle et elle ne put que pousser un petit cri étouffé...

Pyro marchait un peu plus devant. Il était parti ailleurs quelques instants. Il regardait en l'Air, pas d'étoile puisque l'on est en ville mais parfois à la confrérie il avait de la chance d'en apercevoir quelques unes.

-Ça me va très bien pour le quatre cent, cela devrais être pas si mal. Ça fait longtemps que je n’étais pas sorti à l'extérieur de la confrérie accompagné. Ça fait du bien de changer d'air avec quelqu'un pour une fois...

Pour une fois qu'il se montrait gentil, il se retourna vers elle alors qu'il ne vit qu'un pied avec une chaussure à talon haut et un léger cri étouffé venant de la ruelle. John ne perdit pas un instant et ouvrit son briquet pour faire sa boule de feu habituelle dans sa main, pour ensuite avancé vers la ruelle. Il vit Louise, une arme blanche au cou et l'homme qui la tenait d'une main ferme. Un sourire malicieux apparut sur son visage. Il éteignit sa boule de feu, arrêtant d'être hostile et montra son porte feuille.

-C'est ça que tu veux prend le!

Il le lança aux pieds d'Ampère. Ce que le trou du cul ne savait pas, c'est qu'un baril remplit de truc était en train de bruler derrière lui ou était deux clochard. Pyro avait gentiment prit toute les flammes et il les fit avancé lentement, le temps que le mec prenne une décision. John avait même jeté son briquet par terre!

-On ne veut pas de mal on veut juste s'en aller, j'ai pour 500 $ dans ce porte feuille et une carte de crédit avec une limite très haute alors t'aura qu'a t'amuser c'est bon? Laisse la aller s'il te plait.

John avait fait grimper la température des flammes pour qu'elle devienne de couleur bleu et ne produise aucune lumière donc rien pour alerter le mendiant qui avait prit Louise en Otage. Les autres clochards eux était sous le choc et ne produisait plus aucun son, figé sur place!

Une chance que Pyro pouvait rendre son feu matériel comme ça son plan allait marcher. Ayant mit le Clodo en confiance et en maitrise de la situation, il relâcha sa poigne et élargis ainsi la distance entre le couteau et elle.

D'un coup les flammes agrippèrent le bras armés de l'homme pour le propulser contre le mur et le tenir loin d'Ampère. John s'approcha de Louise et regardait l'homme gémir.

-Ça t'apprendra à t'en prendre à celle que je sort...Maintenant meurt...

Le reste de la chose se fit silencieux car John engouffra l'homme de flammes bleuté, démontrant ainsi à quel point l'home serait rôtis en quelques secondes mais il ne s'arrêta pas la. Pour que cela ne produise aucun son, il fit que les flammes s’introduisent dans sa bouche et qu'il brule de l'intérieur. Et voila, travaille vite fait bien fait! Étant déjà proche de Louise, il la prit doucement par les épaules.

-Tu n'as rien? Il ne ta pas fait de mal?

Autour d’eux, le reste des clochards avait déjà fuit, paniqués à l’idée de finir comme leur collègue, dans les flammes de l'enfer. Encore un peu déboussolée et surprise, Louise se redressa en s'appuyant sur son compagnon. Aussitôt, elle porta la main à sa gorge, là où le couteau avait frôlé la peau et elle caressa doucement son cou, comme pour s'assurer qu'il n'y avait aucune entaille. Depuis l'attaque du pont et la blessure grave infligée par la métisse qui lui avait laissé une vilaine cicatrice, son cou était devenu particulièrement sensible. Evidemment, cette douleur et cette sensibilité étaient plus psychologiques que réelles, mais elle les détestait tout autant...La sensation comme la vue de cette marque qui ornait son cou. Ce n'était pas forcément laid mais c'était assez visible pour que Louise l'aperçoive chaque jour dans son miroir et qu'elle maudisse celle qui lui avait fait ça jusqu'à la trente sixième génération.

Heureusement, elle n'avait rien. Rassurée sur ce point, mais toujours frémissant légèrement comme une jeune fille effarouchée, la mutante reprit lentement ses esprits, consciente d'avoir frôlé la mort. Doucement, elle remit sa chaussure en place et se recoiffa légèrement, passant rapidement ses doigts dans ses cheveux pour réarranger ses mèches. Puis elle planta son regard dans les yeux de son sauveur, son compagnon qui avait manipulé le feu avec brio pour envoyer son agresseur ad patres . Et aussitôt une musique se fit entendre...d'où elle venait, personne n'aurait su dire, mais elle était lente et langoureuse...Une chanson pendant laquelle la jeune fille délicate en profitait pour se loger dans les bras aimants et amoureux de son héros…



Avant de se laisser aux plaisirs d’un tendre baiser passionnel, où le désir fait rage …

…

Mais en fait, ça, ça serait seulement arrivé s'ils avaient été dans une de ces comédies romantiques, un peu style "Coup de foudre à Nothing Hill", vous voyez le genre. Sauf que là, le couple se trouvait dans une ruelle désaffectée de la Grande Pomme, alors aucune chance qu'un chanteur transi d'amour ou qu'une bande de mariachis apparaissent dans le coin...Non. Louise se contenta de fixer John avec un sourire malicieux. Elle avait déjà oublié la peur qu'elle venait de vivre...Ainsi que le fait qu’elle venait d’échapper de très prêt à la mort…

"Merci "chéri"!"

Des mots à interpréter à la volonté du client, dits d’une voix impudique et sensuelle, accompagnés d'un grand clin d'œil complice et malicieux…

"Je savais que t’allais intervenir, tu sais…Je n'ai pas eu peur..."

Et elle colla ses lèvres sur sa joue dans un doux baiser, laissant courir ses lèvres sur la peau du jeune homme. Oui, elle aurait pu lui rouler la pelle du siècle, comme dans les mauvais films –encore eux, décidément- mais elle préféra que cela reste un simple contact pudique, candide et angélique. Puis elle se recula légèrement et un large sourire illumina son visage.

"Maintenant je te dois deux faveurs, on dirait. "

Et sans attendre, elle lui fila une bonne claque sur les fesses, le genre à le faire sursauter le jeune pyrokinésiste. Puis elle commença à s’éloigner en se dandinant tranquillement d’un pas assuré et sensiblement provocateur, tandis qu’elle lui lançait en haussant la voix :

"Préviens moi quand tu voudras que je te les rende…Pour l’instant, allons nous amuser un peu. "


[RP TERMINE...Il vaut mieux xD...cette musique est ignoble xD]