Quand ça va mal, ça va mal [Vega] [Terminé]

Il y a des nuits où tout va bien et d'autres où tout mal. Cette nuit appartient à la seconde catégorie.

Elle a mal commencé à 19h, quand Louis est arrivé un chouia en retard et que Lady Mackerel l'a disputé comme du poisson pourri. Puis sa collègue Maryline s'est désistée alors qu'ils auraient dû servir ensemble un groupe de jeunes gens. Elle a donc été remplacée en dernière minute par Ashley. La différence fondamentale entre Maryline et Ashley est que cette dernière n'est ni mutante ni extraordinairement résistante...
A 21h, quand le groupe est passé prendre les deux escorts au club dans des voitures de sport hors de prix, Med a compris que ça allait être une très, très longue nuit.Dans les voitures, les mains et les poudres sont allés bon train et le jeune homme s'est retrouvé presqu'en feuille de vigne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
A 23h, après avoir écumé quelques clubs et profité de quelques pré-manipulations corporelles, les quatre hommes et les deux accompagnateurs professionnels sont enfin arrivés à la résidence secondaire de l'un d'entre eux. Les brimades ont commencé. Il semblerait que ce quatuor ait quelques aversions pour les mutants. Ils ont pensé faire d'une pierre deux coups en demandant une femme et un homme de compagnie mutants, histoire de défouler leurs hormones et leur agressivité en une soirée.
A 23h30 les clients se sont - enfin - rendu compte qu'Ashley n'avait rien d'une mutante. La colère a explosé à la mesure de leur étonnement. Ashley a dégusté encore plus, Margareth a demandé à Louis d'intervenir mais celui-ci avait reçu des ordres stricts de sa patronne: il ne pouvait intervenir. De rage, Margareth s'est retirée, privant son double de tout booster.
A 23h45, Ashley est bonne pour l'hôpital... Med s'est enfin décidé à s'interposer entre eux et sa collègue. Furieux et sous l'effet de substances douteuses, les quatre hommes se sont mis à devenir encore plus menaçants envers lui.

Il est 23h50 et Louis court comme un dératé dans les ruelles du Bronx. Il est torse nu, pieds nus et ne porte que son jean. Sa peau blanche et ses yeux de mort-vivant paraissent encore plus pâles à cause de ses cheveux d'un noir rougeâtre et de son tatouage rouge foncé qui balaie le torse jusqu'aux épaules. Des traces de coups et de blessures strient son corps. La respiration est courte et la peau commence à luire de la sueur et de la fatigue accumulées.
Margareth ne répond à aucun appel... les foulées des clients furieux se font entendre à quelques mètres.
Les bâtiments se font plus sales, plus vieux, plus bas. Med a pris une ruelle plus étroite, espérant trouver un répit avant de pouvoir regagner le métro new-yorkais: à quatre, ces humains-là lui barrent systématiquement la route vers toute station de métro.
Louis croise un couple d'une quarantaine d'année, de classe moyenne probablement. Il les supplie de l'aider mais les passants préfèrent ne pas se mêler à ce qui ressemble à un règlement de compte.
Le quatuor se rapproche. L'escort ne prend pas le risque de s'attarder plus longtemps auprès du couple et fonce dans la ruelle suivante.

Spoiler:

C'était le samedi soir, un samedi soir encore très normal pour plusieurs membres de l'Institut. L'habitude était fréquente pour plusieurs personnes, mais Beaubier ne voulait pas resté dans les habitudes sans intérêt de quelques membres de l'Institut. Sortir dans des bars, c'était des mauvaises habitudes seulement pour attirer des jeunes femmes ou des jeunes hommes. Mais, les bars ne servaient presque plus à rien, selon différents sondages, pour charmer les autres, le mieux est d'aller aux magasins. La plupart des gens se trouvait dans ces lieux pour charmer, en plus les bars étaient remplis de foutus mauvais buveurs.

Véga a décidé de faire un tour sur les toits pour ce samedi soir, il s'est arrêté sur un entrepôt abandonné pour relaxer un peu. Il faut bien relaxé de la présence de Spencer. Le pire monstre qu'il a rencontré depuis les dernières années, un petit mutant qui pense être capable de jouer aux héros, mais il manquait beaucoup d'intelligence pour faire un bon travail. Il repensa quelques secondes à reprendre son vol, mais il s'arrêta sur la vue des humains dans les rues. C'était habituel, une personne qui était en train de scier une chaîne pour voler un vélo. Quelques couples qui passaient, des jeunes qui boivent dans un hall d'entré. Les villes se ressemblaient tous, les jours ou les nuits. Puis, un groupe de quatre personnes était en train de diriger vers un jeune homme. Beaubier soupira. Il n'avait pas vraiment envie de jouer aux super-héros pour ce soir.

Le civisme, c'est vrai. Véga doit faire un peu de civisme pour aider les autres. Il décida d'aller rejoindre le groupe qui pourchassait le jeune homme qui semblait être en détresse. Le premier coups était puissant pour faire planer le premier homme de quelques mètres. Beaubier avait cogné la jambe de l'homme pour le faire arrivé rapidement au sol. Puis pour les autres, c'était simple. Un dans une poubelle et les deux derniers dans un mur. C'était très rapide, on pouvait seulement entendre les coups que Véga portait aux hommes pour les assommer. Il s'arrêta après pour regarder l'homme. Il semblait être très loin d'être un héros, il se recoiffa pour ensuite de demander avec une voix qui ne semblait pas très intéressée.

-Est-ce que ça va? La prochaine fois, ne va pas te faire casser la gueule par quatre autres personnes, je ne suis pas toujours là pour sauver l'orphelin...

C'était arrogant et ironique pour rire volontairement des super-héros des comics, mais Véga a toujours été ainsi. Il n'aimait pas aider son prochain, mais il se sentait parfois obligé moralement et non religieusement. Aider les autres était un principe très religieux, en tout cas une transformation religieuse et Beaubier était très loin d'être un religieux. Il détestait la plupart des religions et il se définissait lui-même comme athée et antithèiste. Il regarda l'allure de l'homme. Surement, un règlement de compte...

Soudain, quelques bruits sourds martèlent l'atonie des ruelles. Après avoir regardé derrière lui, Med se rend compte que les quatre hommes sont hors jeu. A la place, il aperçoit d'abord une paire d'yeux bleus appartenant à un homme plutôt beau, certainement élégant mais définitivement arrogant. Celui-ci se tourne vers lui.

Est-ce que ça va? La prochaine fois, ne va pas te faire casser la gueule par quatre autres personnes, je ne suis pas toujours là pour sauver l'orphelin...

Lancinants et cruels, les coups et blessures qui raient le corps de Louis le font souffrir et il peut sentir du sang couler, se mêler à la sueur à certains endroits. La respiration est difficile après cette chasse à l'homme; il se penche en avant et prend appui de ses deux mains sur ses genoux pour reprendre son souffle.
Louis (Med): Je me sens bien comme un bébé au sein de sa mère. Merci vous m'avez sauvé la vie! Il ne devrait plus y avoir de clients furieux, non.

Le cœur un peu calmé et la poitrine moins saccadée, l'escort relève le buste et se dirige vers le corps d'un des poursuivants inconscients le plus proche.
Louis (Med): Pardonnez-moi de ne pouvoir vous remercier plus longuement mais je dois absolument appeler la police.
Déformation professionnelle, Med arrive à garder le ton poli en toutes circonstances. Enfin, il trouve un téléphone cellulaire. Fébrilement, il arrive à composer le numéro de la police.
Louis (Med): Allô, c'est urgent pitié. Intervenez le plus vite possible. Une jeune femme est grièvement blessée à Backerstreet, n°18. Elle a été battue jusqu'à en perdre conscience par quatre hommes qui l'ont prise pour une mutante. Un de ces hommes est le fils du propriétaire de la maison. Vous avez retenu l'adresse? Mais merde, c'est une humaine, vous pourriez au moins faire un effort pour vos semblables! Ok ok... Backerstreet, n°18. Non je ne peux pas, merci. Au revoir.
Oui, parfois le ton poli s'envole quelques instants...

Louis se retourne vers son sauveur.
Louis (Med): Impressionnant, la super vitesse.
Il pointe du doigt ses plantes de pieds en sang.
Louis (Med): J'ai essayé de vous copier, mais je n'étais pas équipé.
Louis déglutit. C'est peu évident de demander de l'aide quand on n'en a pas l'habitude, qu'on a une tronche de déterré et qu'on se ballade à moitié nu à minuit.
Louis (Med): Aucun taximan n'acceptera de me prendre vu mon état et mon aspect de mort-vivant. Je ne peux pas aller à l'hôpital pour le moment, ils appelleraient la police pour mon cas. Puis-je vous demander de me raccompagner chez moi? C'est à 1h en voiture d'ici.
Le débit de la voix se fait plus rapide, marquant une certaine gêne et un empressement.
Louis (Med): Je sais c'est loin, mais s'il-vous-plaît, je vous paierai la course. Je suis bio-chimiste, je vous donnerai la liste de produits que je fabrique et vous pourrez choisir ce que vous voudrez. Il y a des trucs vraiment sympas. Ou si vous connaissez un endroit moins loin pour que je puisse me soigner et pas trop public, c'est bon aussi pour moi.

Beaubier était loin d'être modeste devant l'homme, mais la première phrase de l'homme était très étrange pour Beaubier. Un bébé au sein de sa mère? Jean-Paul trouvait cela un peu vulgaire, il rira quelques secondes à la remarque de l'homme, mais il recommença à se prendre aux sérieux peu après. Beaubier resta proche de l'homme, mais sans être rentrer dans sa vie privée. Il était en train de sortir ces fameuses cigarettes pour en fumer une. Le jeune homme commença à appeler les premiers secours pour une amie. Puis, il se détourna vers Beaubier pour lui demander une faveur, c'était quand même une grande faveur, Véga hésitait beaucoup sur cette question.

-Dit moi seulement ton adresse et je vais te poster devant, sinon pas besoin de tes affaires bio-chimistes, il en a déjà plusieurs bio-chimistes qui peuvent m'aider. Garde les pour toi. C'est beaucoup mieux pour toi et pour moi. De toute façon, mon taxi va duré entre 20 secondes à deux minutes, je n'ai pas vraiment besoin de voiture....

Dit-t-il encore assez désintéressé par l'homme. Beaubier en avait vu assez, des jeunes qui se font battre par d'autres jeunes. Ce n'était pas la première fois qu'il voyait ce genre d'acte et habituellement, il ne s'intéressait pas vraiment à leur vie.

Il ne s'intéressait même plus à l'humain depuis les dernière semaines, il se sentait tellement éloigné de ceux-ci. Il ne se sentait même plus proche de leur monde, il trouvait que leurs visions se limitaient par leur vécu et non par la logique ou le savoir. C'était une sensation horrible pour Beaubier, mais depuis quelques temps, il se disait une chose: Je ne vais peut-être pas aimer l'humanité, mais je vais aimer un groupe de gens.

Dit moi seulement ton adresse et je vais te poster devant, sinon pas besoin de tes affaires bio-chimistes, il en a déjà plusieurs bio-chimistes qui peuvent m'aider. Garde les pour toi. C'est beaucoup mieux pour toi et pour moi. De toute façon, mon taxi va duré entre 20 secondes à deux minutes, je n'ai pas vraiment besoin de voiture....
Ah oui c'est vrai qu'avec votre super-vitesse... J'habite Gardenstreet n°21, c'est à la frontière nord-ouest de New York.

Effectivement, entre 20 secondes et deux minutes plus tard, les deux hommes arrivent devant l'immeuble de briques rouges. L'adrénaline de la course-poursuite disparue, alors qu'il ouvre la porte latérale, Louis perd énergie et équilibre par la même occasion.
Pardon, pouvez-vous encore me supporter jusqu'à la salle de bain?

La porte latérale gauche donne directement sur la salle de séjour de son appartement trois pièces. La décoration est sommaire. Le grand meuble de rangement de couleur neige alterne portes pleines et portes vitrées sur tout le mur principal. Une colonne supporte des objets de la vie pratique: bottins téléphoniques, vide-poche... de même couleur que le grand meuble, elle se fond aussi dans le blanc des murs. Seuls le secrétaire et la table basse modernes ont le foncé des bois exotiques. La liseuse et le pouf en cuir jaune clouté apportent la pointe de couleur. De l'autre côté de la rue, on aperçoit une cuisine américaine de base en aluminium. La chambre est cachée par un renfoncement du mur.
Malheureusement, la salle de bain est à la cave, juste avant le laboratoire. Il faudra descendre les escaliers parallèles au mur qui sépare la salle de séjour à la chambre.

Dès son entrée, Louis attrape un papier abandonné sur le secrétaire qu'il tend à l'homme.
Je ne doute pas de la compétence de vos amis, mais je me sens mal à l'aise de vous avoir demandé tout cela sans pouvoir vous dédommager. Alors si vous avez un peu d'empathie pour moi, acceptez de souffrir ce dernier effort de lecture. (liste)
Au fait, il y a aussi des alcools dans la cuisine. Euh mais d'abord la salle de bain?

Beaubier avait un grand malaise de tenir ce étranger, il n'aimait pas vraiment qu'on s'approche de lui ou qu'on lui touche. C'était étrange pour les gens, mais Beaubier n'avait pas une relation amicale depuis des nombreuses années. Il avait une relation sérieuse avec Plasm, mais Beaubier était encore renfermé sur lui-même. Il n'aimait pas être toucher, seulement pour aider une personne, alors il avait un fort malaise de le tenir jusqu'à son abri.

Le jeune homme lui donna une liste, il n'était pas encore une fois attiré par prendre des objets de l'homme. Mais, il regarda quand même la petite liste de l'homme. Il semblait être très doué par la chimie et dans divers transformations. Beaubier semblait attiré par quelques produits, mais surtout par un produit.

-Tu fais des produits intéressants, tu as un bon avenir. Mais, si tu m'offres des produits, je vais prendre au moins trois excitant d'empathie, en forme solide donc en bonbon. Cela pourrait m'être nécessaire pour plusieurs choses.

Dit-t-il en regardant encore quelques listes. Les produits pourraient être très intéressants, mais Beaubier ne semblait pas très intéressant par les autres produits. Mais, il n'avait pas besoin pas de ces produits, il était bien capable de se défendre tout seul. Il regarda de nouveau l'homme, il le trouvait plutôt étrange. Son apparence était hors-norme, mais il ne doit pas jugé d'avance, il semblait être sympathique.

Il essaya de faire un petit sourire à l'homme pour lui poser plus de question personnel. Plusieurs personnes ont demandé de faire plus attention aux autres, question d'être plus gentil avec les autres et question de sociabilité.

-Tu vas à l'Université en chimie ou tu fais seulement cela pour te divertir un peu?

Demanda Beaubier en déposant la liste sur une table.

Arrivé à la salle de bain, Louis remercie la personne qui vient de le soutenir, il peut se débrouiller seul pour la suite. Dans la pharmacie, il trouve un booster de guérison qu'il s'injecte: ses blessures devraient se refermer assez rapidement.
Le temps que ce dernier fasse effet et que l'autre mutant ait lu la liste en entier, il a le temps de prendre une douche pour laver ses plaies. Les pieds sont les plus difficiles et les plus douloureux à décrasser, c'est d'ailleurs la seule partie du corps qu'il prend la peine de bander sommairement. Vêtu de son peignoir de bain, le chimiste se rend dans sa chambre dans laquelle il enfile un pantalon et une longue veste d'intérieur.

De retour dans la salle de séjour, il trouve le speedster en train de parcourir la liste.

Tu fais des produits intéressants, tu as un bon avenir. Mais, si tu m'offres des produits, je vais prendre au moins trois excitant d'empathie, en forme solide donc en bonbon. Cela pourrait m'être nécessaire pour plusieurs choses.

En serrant les lèvres, Med se retient de lui demander si les bonbons sont pour lui: avec le caractère qui semble être le sien, ça pourrait lui être très utile. Mais au vu de sa disponibilité et de son aide, ce type est certainement beaucoup plus qu'un être détaché. De toute façon, il est loin du ton désagréable et méprisant affiché par nombre de ses clients.

Les excitants d'empathie sont faciles à fabriquer. Je peux vous en fournir une vingtaine sans que cela ne se ressente dans mes finances. Malheureusement, pour le moment, je n'en ai qu'un en stock.

Un peu surpris, Louis ne peut achever sa phrase: il vient de remarquer un rictus carnassier sur les lèvres de son interlocuteur. Mais si on cherche bien, on pourrait aussi croire qu'il s'agit d'un sourire forcé qui se veut amical. Après avoir été aidé par cet homme, c'est un peu difficile à trancher. Préférant la manière douce à la force brute, le chimiste opte pour un sourire peu assuré et un léger mouvement des sourcils vers le haut. Il espère que ce sera bien interprété.

Tu vas à l'Université en chimie ou tu fais seulement cela pour te divertir un peu?

OK, l'hypothèse était la bonne et le sourire a été bien interprété. Pour en revenir à la dernière question, Med sait qu'il a l'air d'un étudiant mais avouer qu'il vit surtout de ses produits pourrait le mettre dans l'embarras car certains sont carrément illicites. Il pourrait dire qu'il n'est qu'étudiant mais son sauveur a aussi l'âge de fréquenter une université: il pourrait lui demander des détails.

En fait je suis plus âgé que je ne le parais. Je suis docteur en chimie mais ma source de revenus principale est mon travail d'escort. C'est en revenant d'une séance de "doublemut" que nous nous sommes rencontrés. Les produits me servent surtout dans le cadre de ce travail pour me protéger de clients comme ceux de ce soir. A part que ce soir, je n'ai pas eu l'occasion de les utiliser.

Son travail d'escort ayant toujours été moins douteux que son travail de fournisseur, Louis préfère mettre ce dernier en avant.

Au passage, quelques tâtonnements de ses bras lui font remarquer qu'il est presque guéri. Merci les boosters... Un sourire apparaît sur son visage.

C'est étrange, vous êtes très jeune et vous me faites penser à un ami centenaire (*) Ne le prenez pas mal, c'est un compliment. Vous avez le même tranchant et le même détachement. Quel est votre nom? Je m'appelle Louis.

Puis-je vous servir quelque chose à boire? Vous ne me dérangez pas, je suis presque guéri grâce à mes boosters de guérison.

(*) Ghinzu lol

Spoiler:

Beaubier restait silencieux devant les remarques du jeune homme, il semblait tout passé et même ignorer le message, mais il écoutait très bien, le jeune homme a voulu être gentil, mais Beaubier ne se sentait pas concerné dans la vie du jeune, peut-être que c'était pour cela qu'il voulait devenir un peu plus empathique. Il voulait ressentir des émotions et arrêter de jouer selon une logique ou une force morale. Beaubier ne s'identifiait pas beaucoup aux super-héros de DC Comics comme Superman. Mais, il s'identifiait beaucoup plus à l'apparence, son réalisme solitaire et qui manquait de contact avec les humains.

Vous pouvez très bien dire que Beaubier réfléchi beaucoup trop, mais le problème d'identité restait. Il s'est construit totalement une identité selon son vécu, son idée politique, son idée économique et son idée social. Il avait plusieurs grands traits intellectuels qu'il pourrait exploiter, mais l'important était bien que ces idées étaient très différentes entre-eux. Comment encourager une égalité humaine-mutante quand on encourage un capitalisme presque sauvage? Beaubier était seulement différent et il se posait plusieurs questions importants sur sa propre identité.

Le jeune homme ne semblait pas s'être trouver une identité propre, il travaillait dans des produits chimiques parce qu'il s'ennuyait et qu'il n'avait pas d'ami. En tout cas, avec son apparence, il ne doit pas avoir beaucoup d'ami. Beaubier était comme les êtres humains, il était capable de faire des déductions très faciles sur les êtres humains à cause de leur apparence. C'était humain, donc monstrueux. Beaubier essayait toujours d'oublier de juger, mais c'était une caractéristique humaine.

-Prends ton temps pour les excitants d'empathiques, je ne suis jamais très pressé...

C'était plutôt une blague ironique sur sa super vitesse et le ''pressé'', mais l'humour de Beaubier était quand même vieux et rabajoit. Une mauvaise blague de professeur qui va bientôt touché les 60 ans. Pas besoin d'en rajouter beaucoup plus, c'était mauvais, très mauvais pour Beaubier de faire des blagues. Il est mieux de faire la morale que de construire des mauvaises blagues comme Diablo. Il a reprit parole après la question de l'homme. Il connaissait un centenaire? Très rare, même dans la ville de New York. Peut-être qu'il avait quelques amis mutants.

-Si tu connais un peu la culture mutante, je suis Jean-Paul Beaubier, j'ai écrit Né Normal au Canada. Je ne fais pas vraiment mon âge, j'ai eu quelques problèmes avec une jeune mutante de l'Institut. Son pouvoir était capable de rajeunir n'importe qui et non de vieillir. Elle m'a fait vieillir pour me rendre d'apparence beaucoup plus jeune. J'ai presque 60 ans, je vais vivre environ 150 ans et peut-être plus si je ne me fais pas tué avant.

Ton ami centenaire ne doit pas très chanceux. Déjà que j'ai vécu 40 ans de déception et de mort, j'imagine le vécu d'un centenaire. Se rendre compte que malgré le temps qui avance, rien ne change totalement. C'est plutôt triste. Imagine vivre la première guerre mondiale, la seconde guerre mondiale, la guerre froid, l'unipolarité américaine et bientôt l'unipolarité chinoise. Vivre longtemps ne te donne pas beaucoup de bonheur quand tu n'as pas une famille qui t'accompagne. Tout devient universel à la fin, de la vie d'un simple homme jusqu'à la vie d'une simple fourmi.

C'était plutôt des phrases sombres, mais cela illustrait très bien la pensée de Beaubier depuis quelques semaines.

L’affirmation de son interlocuteur de son appartenance à l’Institut est très posée, détachée toujours et encore. C’est la première fois que le chimiste se retrouve en présence d’un X-Man.

Une phrase lui a perturbé les oreilles mais en attendant il préfère régler le problème de la livraison.

Je vais vous chercher le bonbon que j’ai en stock, vous pourrez l’essayer quand vous voudrez.

Louis se mord les lèvres. Il ignore si cet excitant empathique est destiné à son sauveur du jour mais sa dernière phrase vient juste de confirmer qu’il pense que ce dernier en aurait besoin.

Du moins, la personne à qui est destinée le produit.

Ca s’appelle s’enfoncer… Pour éviter tout moment de gêne, Louis se rue dans la cave où il prend l’avant dernier bonbon. Le dernier, il le réserve au cas où… Il remonte auprès de Beaubier à qui il donne la petite sphère jaune emballée dans un papier transparent.

Je vous apporterai les autres à l’Institut ou chez vous. Dites-moi ce que vous préférez.

Il y a un détail qui m’a étonné tout à l’heure. Vous dites qu’elle vous a fait vieillir pour vous rendre d'apparence beaucoup plus jeune, vous voulez dire que son pouvoir inverse le temps ? Je veux dire : lorsqu’on vieillit, on paraît plus vieux, non ?

Les yeux du chimiste remontent, dénotant une phase de réflexion autant pour lui-même que pour l’autre mutant.
En ce qui concerne mon ami centenaire… il est devenu moins sombre ces derniers temps.

Son regard revient vers Beaubier à qui il sourit, il n’a pas envie de s’attarder dans la vision noire de la vie, Ghinzu le fait très bien à lui seul.
C’est plutôt bon signe pour vous, dans un demi-siècle il y aura peut-être quelqu’un pour vous montrer le bon coté des choses.

Re-pincement des lèvres. Décidément, quand il est fatigué, Louis ferait mieux de se taire.
Excusez-moi, je suis fatigué, je dis n'importe quoi.

Véga avait fait quelques erreurs, mais il se rendait compte d'une chose après le discours de Louis. Plus personne ne le connait, plus personne ne lit son livre, il est rendu un foutu has been sans intérêt pour la plupart des tarés de la ville de la grosse pomme. Il reprit son souffle en se levant tranquillement de son siège pour aller vers la porte.

-Oui, désolé, je me suis trompé. Encore à mon habitude, sinon tu peux m'appeler quand tu vas avoir finit tes excitants empathiques. Mon numéro est 888-8888 Je suis heureux pour ton centenaire, mais je me demande quelques questions sur cet ami. Est-ce qu'il a un facteur anti-vieillissement? Il est un mutant?

Sinon merci pour les encouragements, mais je n'ai pas besoin de d'autres personnes que ma sœur. Et attendre un demi-siècle pour être heureux, j'aime mieux me faire mettre une balle par un ou une confrériste. De plus, qui ne te dit pas qu'on ne va pas être un tas de cendre dans 50 ans? La Chine? L'Inde? Le Brésil? Tu penses qu'ils vont devenir super-puissants sans que rien ne bouge concrétement? Je vais aller dormir, tu es mieux de faire la même chose et appelle un ambulancier au cas où.

Dit-t-il avec un peu d'ironie au jeune homme sans être véritablement méchant, il avait d'autres choses à faire que discuter avec une autre personne sauvée à cause de lui. Devenir héros n'était pas son grand but dans l'humanité.

Après autant de bêtises nocturnes – mais verbales – de la part de Louis, le visage de Beaubier prend un air las.

Oui, désolé, je me suis trompé. Encore à mon habitude, sinon tu peux m'appeler quand tu vas avoir finit tes excitants empathiques. Mon numéro est 888-8888 Je suis heureux pour ton centenaire, mais je me demande quelques questions sur cet ami. Est-ce qu'il a un facteur anti-vieillissement? Il est un mutant?

Aux oreilles du chimiste, la réponse dénote un certain abattement peut-être dû à ses propres paroles. Cet homme lui ayant tout de même sauvé la vie et n’aimant pas avoir de dettes, l’esprit un peu embrumé de Louis cherche un moyen de l’aider en plus de ses produits. Peut-être une rencontre avec un autre jeune « vieux mutant » pourrait-il lui faire plaisir ?
Louis : Je peux venir avec mon ami centenaire lorsque je vous fournirai les excitants empathiques si vous vous intéressez à la question. C’est quelqu’un de très aimable…
« , lui » a-t-il presque ajouté. Ok, il est temps d’aller dormir.

Le canadien reprend sur la lancée des rappels des bourdes de Louis.
Sinon merci pour les encouragements, mais je n'ai pas besoin de d'autres personnes que ma sœur. Et attendre un demi-siècle pour être heureux, j'aime mieux me faire mettre une balle par un ou une confrériste. De plus, qui ne te dit pas qu'on ne va pas être un tas de cendre dans 50 ans? La Chine? L'Inde? Le Brésil? Tu penses qu'ils vont devenir super-puissants sans que rien ne bouge concrétement? Je vais aller dormir, tu es mieux de faire la même chose et appelle un ambulancier au cas où.
Louis : Oui, je crois que j’ai besoin de me reposer. J’ai commis quelques impairs ce soir à votre égard, j’en suis désolé après tout ce que vous avez fait pour moi. Euh… pour dans 50 ans, je vous souhaite d’être toujours aussi fringant et accompagné de votre sœur.

A ce moment, le chimiste se souvient que la jeunesse de Beaubier est due à un accident : dans 50 ans, sa sœur sera sûrement morte… Quand ça va mal, ça va mal…

Louis ouvre la porte : je vous remercie de nouveau.