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| Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] | |
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Daniel Hopes Agent du B.A.M. Alpha
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| Sujet: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Sam 17 Avr 2010 - 7:52 | |
| Habituellement il préfère le parc pour cette fameuse "heure". L'heure rituelle où il laisse le son l'envahir et son esprit vagabonder au delà des cadres de la réalité. Il a donc prit soin de s'équiper de son Ipod dont il comprend enfin les rudiments de fonctionnement et en veste légère s'apprêtait à aller somnoler sous un arbre. Pas de chance, la pluie est venue contrarier ses projets. Il décida donc de se rabattre vers la salle de Détente. Un genre de grosse cafétéria muni d'équipements divers pour qu'étudiants et résidents puissent se changer les idées. Daniel s'enfonça dans un des fauteuils et s'immergea dans sa musique. Il ferma les yeux quelques minutes puis s'absorba dans la contemplation des vas et vient. L'intégration était difficile, il se sentait inévitablement en décalage et parfois d'une inutilité navrante. Les jeunes lui manifestaient une politesse courtoise sans doute du à son aspect plus âgé. Certains le prenaient sans doute pour un intervenant extérieur, voire un professeur. Personne ne l'approchait véritablement à part les amis d'Ilianna et quelques tête bien connues comme Cessily, Amara ou David. Il ne regrettait pas son choix, il savait qu'il faudrait du temps, c'est tout. Il la vit d'emblée, entrant dans la salle et son esprit cessa son monologue. Une adolescente, une petite rousse au teint très clair. Immédiatement une autre image s'imposa à lui. Amélia ! Si Cessily lui rappelait l'Amelia quasi adulte dans son comportement et ses actions, la ressemblance physique de la jeune fille qui venait d'apparaitre le replongea dans ses souvenirs d'enfances. C'était incroyable ce qu'elle lui ressemblait ! même port de tête, même démarche, même impression de solitude et candeur. Le coeur de Daniel se serra quelque peu devant cette résurrection inattendue. A croire que le passé ne voulait pas se faire oublier, après tout notre présent en est le fruit mais chez Daniel, il se créait l'impression que passé et présent était indéniablement noués.
Pour l'heure il la suivait du regard et lentement, il ne pu s'empêcher de sourire. Ce n'était pas de la tristesse, non, simplement de la nostalgie et une résurgence d'une infinie tendresse. | |
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Sam 17 Avr 2010 - 12:14 | |
| «Tu as ta journée libre», on lui avait dit, «tu as ta journée libre». Depuis qu'Angie était arrivée à l'institut, il y avait quatre jours de cela, c'était la première fois qu'elle se retrouvait sans consigne. On ne lui avait pas conseillé de travailler ses pouvoirs seule ou à l'aide d'un télépathe, on ne lui avait pas non plus programmé une quelconque séance de langue ou de civilisation américaine. Elle se retrouvait là, sans la permission de franchir les grilles qui délimitaient la propriété de l'école. Et de toute façon, à quoi bon ? Elle n'avait rien à faire dehors, bien que la diabolique idée d'être un peu livrée à elle-même la tiraillait à nouveau.
Angie était néanmoins bien obligée de constater que vivre dans une société dont elle ne connaissait que superficiellement le dialecte pour elle un véritable enfer, aussi, dès le matin, elle avait prit la décision d'aller dans ce qu'on lui avait indiqué comme une salle de repos. En salle de de repos, mais pas pour se reposer : animée d'une volonté de fer, elle prit aussi l'initiative de réviser son écrit, se munissant d'un livre pour enfant en bas-âge et d'une pile de poli-copiés. Tout ce matériel était censé rattraper son énorme retard en lecture. Elle était décidée à revoir au mieux tous ces mots tordus qu'on devait assembler en des phrases compréhensibles. C'était une chance que Véga parle espagnol correctement, c'était son seul point d'appui dans l'institut.
L'adolescente ainsi chargée était déjà consciente qu'elle ne serait pas seule dans le hall avant même de pousser la porte du pied. Ses sens ne la trompaient pas : un homme était déjà assis dans un fauteuil à l'air confortable. Elle prit le temps d'observer les écouteurs qui pendaient de ses oreilles qu'il écoutait, déduisant indéniablement qu'il écoutait une musique quelconque. Il semblait âgé, un peu trop sans doute pour être un élève, aussi était-il sûrement un professeur. L'école était un endroit étrange : Angie avait déjà eu l'occasion de rencontrer des tuteurs à peine plus vieux qu'elle, alors que certains étudiants avaient plus de vingts ans. Elle pensa que c'était probablement relatif à la maîtrise du pouvoir propre à chacun; si c'était le cas, elle devait se trouver tout en bas de l'échelle. Elle pensa qu'il serait simple et naturel de se saisir d'une chaise pour commencer à réviser. Elle pensa également que si le courage ne la fuyait pas, elle adresserait un petit salut au trentenaire qui semblait maintenant la dévisager avec intérêt, pour peu qu'il l'entende. S'exprimer en anglais lui ferait un excellent entrainement supplémentaire.
Penser, elle devait peut-être penser trop intensément, car dans sa réflexion exacerbée, elle finit par ne plus prêter d'attention à son environnement direct. Il n'était pas dans son habitude d'être maladroite, et pourtant... Ce câble relié à une télévision éteinte était un traitre, que venait-il faire en plein milieu de la salle et du passage ? Dans tous les cas, les pieds de la jeune fille ne se posèrent pas de questions et ce furent eux qui s'emmêlèrent dans le fil félon, la faisant impitoyablement trébucher. Étendue au centre de la pièce, ses feuilles éparpillées devant-elle, Angie sentit naitre son propre sentiment de colère contre tout le monde, ce foutu câble, ces foutues feuilles, ce foutu courant d'air qui les dispersait lentement, et finalement la foutue incapable qu'elle était elle-même. Il n'y avait aucune raison qu'on se moque sérieusement d'elle, cela pouvait arriver à tout le monde. Et pourtant, l'adolescente craignait particulièrement d'avoir perdu toute crédibilité après cette scène gênante. Elle se jura que ça ne se reproduirait pas. Jamais.
Dernière édition par Angie Gabrielle Saez le Sam 17 Avr 2010 - 21:37, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Sam 17 Avr 2010 - 15:16 | |
| Tout le monde à chuté dans sa vie, tout le monde a du ressentir cet instant où l'on pense que le monde entier est prêt à se moquer de vous ouvertement en vous désignant de doigt. Le secret c'est que personne n'échappe au ridicule mais qu'heureusement le ridicule ne tue pas. Comme elle restait au sol, Daniel en conclut que soit elle était morte de honte soit elle s'était réellement fait mal. Il éteignit son instrument et se leva. Il ramassa ca et là quelques feuilles qui avaient volé vers lui et s'agenouilla auprès d'elle attendant qu'elle se redresse. Lorsqu'il vit enfin sa frimousse se lever vers lui, il lui sourit calmement en lui murmurant d'une voix assez douce.
L'avantage quand on est au sol, c'est qu'on ne tombera pas plus bas, jeune demoiselle.
son regard se porta sur les autres feuilles qu'il ramassa et qu'il réunit en une liasse. Il jeta un coup d'œil rapide sur leur contenu et la couverture du livre. Rapidement il conclue que cette jeune fille souffrait soit d'un gros retard scolaire, soit qu'elle ne maitrisait pas la langue anglaise. Il décida donc d'adapter par proxémique son langage en fonction de ces probabilités.
Ne t'inquiètes pas...tout est là. Tu veux un peu d'aide ?
il lui tendit ses affaires en souriant, toujours agenouillée près d'elle. | |
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Sam 17 Avr 2010 - 23:59 | |
| Si la journée avait en effet mal commencée, Angie s'affirmait que ce n'était pas une raison pour baisser les bras, bien au contraire. Surtout que la chance ne l'avait pas positionnée dans une situation si embarrassante : elle n'était pas tombée en face d'un parfait imbécile railleur comme il en existait beaucoup. Comme elle l'était elle-même potentiellement, d'ailleurs. L'homme semblait plutôt sympathique et souriant, d'autant qu'il ne semblait pas avoir hésité pour l'aider. L'adolescente effaça son teint rougeaud et ravala les quelques paroles désagréables qui lui venaient à l'esprit, encore dues à l'humiliation récente.
Elle entreprit de se relever, en prenant appui avec ses mains, puisqu'elles étaient à présent vides, et détailla avec plus d'attention le visage de celui qui tenait encore son fardeau de feuilles. Vraiment, il était plutôt séduisant. Elle était assez troublée qu'il lui accorde une attention aussi immédiate. Elle n'ignorait pourtant pas que les garçons aimaient bien se trouver en situation de supériorité face aux femmes, mais la jeune fille se pensait naïvement un peu jeune pour intéresser le trentenaire. Peut-être était-ce donc uniquement de la bonté qui avait motivé son acte, bien que une hypothèse d'une raison plus intéressée était largement majoritaire dans l'esprit de la mutante. Qu'on puisse faire quelque chose par simple gentillesse était finalement assez effrayant.
L'adolescente se saisit rapidement de tous les papiers, lui arrachant presque les mains de peur qu'il ait le temps de les lire. Quand elle se rendit compte qu'il y avait probablement déjà jeté un oeil, elle se mit à rougir à nouveau. L'instruction, elle l'avait déjà comprit, était souvent un critère important dans l'appréciation des gens eux-même éduqués. Il y avait en fait deux possibilités, soit l'homme était un professeur et il était en effet très cultivé, soit il était lui aussi un élève, avec peut-être un retard conséquent, comme elle. Cela pouvait les rapprocher. Angie sourit timidement en réponse aux deux répliques de celui-ci, et bien qu'elle ne saisit pas vraiment l'intention de la première, la deuxième lui parut assez claire. Le résident s'était montré attentionné et serviable, aussi la jeune fille ne voyait aucune raison de ne pas lui être aussi agréable. Ce fut d'un ton encore incertain qu'elle lui adressa la parole à son tour, toujours entachée de son accent mexicain très audible.
-Merci pour les feuilles... Tu ne dis pas que je suis tombée à d'autres personnes hein ? Merci...
N'ayant pas besoin de tourner la tête pour s'assurer que personne d'autre n'avait assisté à la scène, Angie allait continuer, quand, par l'effort conscient qu'elle avait exercé sur son pouvoir, elle put analyser plus en profondeur les signaux émis par le corps de l'homme, qui de plus se trouvait plus près d'elle qu'au part avant. Où avait-elle déjà sentie ce parfum de fleur intriguant ? Elle mit quelques temps à s'en rappeler, mais par chance, l'événement était récent : avec Véga, le jour où elle était arrivée, passablement trempée et gelée. Elle n'avait alors pas réussi à identifier le sentiment en question, mais Beaubier avait ensuite été très aimable avec elle, allant même jusqu'à lui parler en espagnol. C'était une bonne nouvelle. Elle poursuivit donc avec nettement moins de tension.
-Je m'appelle Angie-Gabrielle, je suis ici depuis trois jours. Et aux USA depuis ... pas longtemps. Je ne parle pas encore très bien notre langue. C'est gentil de m'avoir aidée. ... Ce sont des feuilles pour m'apprendre à faire les choses que je n'ai pas voulues apprendre à faire chez-moi. J'ai ... encore ... un peu de mal, mais je ne suis pas stupide. Du moins, c'est ce que disent mes professeurs. Tu es professeur ? Je pense que tu te reposes, je ne veux pas t'embêter.
La dernière phrase était là par simple convenance, la jeune fille étant persuadée qu'il allait sans problème lui prêter main-forte. Elle se dit que cette odeur n'était pas là par hasard, mais bien pour illustrer le jour favorable sous lequel leur relation débutait. - Spoiler:
Plusieurs choses : -L'italique représente les mots prononcés en espagnol -Le mot en gras est particulièrement accentué -L'odeur empathique citée fait référence à ce topic, il intervient quand Véga compare Angie à sa fille décédée, d'une manière assez semblable dans le sentiment exprimé, j'ai supposé. -Si tu veux que je réduise la taille de mes post, n'hésite surtout pas à me le faire savoir, ce n'est peut-être pas agréable d'avoir autant de texte à lire quand finalement les actions restent assez minimes.
Dernière édition par Angie Gabrielle Saez le Dim 18 Avr 2010 - 11:26, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Dim 18 Avr 2010 - 7:09 | |
| Angie-Gabrielle. un charmant prénom pour une charmante petite personne. Il avait vu juste, elle était étrangère, probablement d'Amérique du sud aux vues de l'accent qui ponctuait son phrasé. Daniel resta impassible un court instant cherchant à mettre en place des mécanismes qu'il n'avait pas utilisés depuis fort longtemps. Il etait loin d'être expert en langue mais en pratiquait couramment plusieurs. L'espagnol n'était pas sa préférée. Il manquait de pratique et prit le temps d'en reconstituer mentalement les bases. Au bout de quelques secondes il lui sourit à nouveau et s'exprima en espagnol.
Il ne faut pas s'inquiéter, tu as ma parole, ca restera un secret !
Toujours agenouillé auprès d'elle, il fit un effort pour s'assoir en tailleur, préfèrent rester sur le sol. Une position en décalage complet avec l'attitude d'un adulte ou d moins un "monsieur sérieux". Toujours en espagnol.
Je ne faisais rien de vraiment important, je veux bien rester avec toi. Je ne suis pas un maitre...humm..professeur, pardon..moi aussi l'espagnol n'est pas ma langue naturelle mais je vais te dire un secret...l'anglais non plus ! j'ai appris comme toi, et j'étais bien plus agé que toi quand j'ai commencé à l'apprendre. tu verras ce n'est pas très dur, je suis sur qu'une...(il bloqua un instant cherchant un diminutif affectif en espagnol mais rien ne vint)..qu'une personne aussi maline que toi y arrivera très vite.
Il lui tendit le bras la main en avant comme pour parodier une présentation "sérieuse et officielle".
Mademoiselle Angie-Gabrielle, je suis Daniel Hopes...et entre autre, je vis ici aussi même si je ne suis pas un élève non plus.
Il ajouta toujours en espagnol.
L'anglais est important pour s'en sortir, si tu es ici c'est que tu es non semblable...ahh..hum.."différente"...tu as des pouvoirs..comme moi et les gens dehors pourraient te vouloir du mal arce qu'ils ne comprennent pas..pas qu'ils ne t'aiment pas, juste qu'ils ont peur..alors si en plus tu ne comprends pas ce qu'ils disent et que eux ne comprennent pas..ca serait encore plus difficile pour toi..
Il bascula en anglais C'est pour ca qu'il faut travailler et que si tu le veux je serai là pour t'aider ou même si tu te sens seule pour parler avec quelqu'un. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Dim 18 Avr 2010 - 16:22 | |
| La jeune fille s'amusait de ce brusque changement de situation : c'était à présent son interlocuteur qui faisait des efforts visibles pour parler dans sa langue, ce que naturellement elle appréciait. Les gens capables de parler l'espagnol dans cet établissement semblaient finalement plus nombreux qu'elle ne l'avait d'abord crue. Découvrir une nouvelle personne aillant partagé son état d'immigrée la réconforta, s'il s'en était sorti, et s'il connaissait maintenant d'autres langues supplémentaires, il n'y avait aucune raison qu'elle ne parvienne pas à faire de même. Angie décida pour sa part de persister à communiquer en anglais, il ne serait pas le seul à travailler ! Son espagnol n'était pas parfait et son vocabulaire peu développé, mais l'adolescente était consciente d'elle-même véhiculer ce genre de maladresses, si elles n'étaient pas pires, dans son britannique.
Le fait de ne pas avoir à traduire chaque mot qu'il prononçait laissait à la mutante beaucoup plus de temps pour la réflexion. Ce charmant Daniel Hopes affirmait ne pas être un professeur, sans pour autant se qualifier d'élève, mais c'était pourtant bien les deux seuls types de résidents qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer. Elle avait vaguement entendue mentionné qu'une bonne partie des x-men étaient hébergés ici, mais la plupart tenaient aussi un rôle de tuteur. Et pourtant il était bien investi du fameux gène anormal, Angie, avait d'ailleurs elle-même tout le mal du monde à considérer ces erreurs de la nature sans terreur ou méprit. Ils étaient pour certains d'une étrangeté laide; non, elle était une humaine, normale, avec des pouvoirs. Et c'était bien tout.
-Oh, tu sais, les personnes ne voient pas que je suis ... ... mutante. Je ne crois pas que j'ai changé à l'extérieur, n'est-ce pas ? Rémy il le sait parce que je lui ai dit. Toi non plus ... tu ne ressembles pas à un monstre.
Se confier à Daniel était presque aussi intuitif que de dialoguer avec Gambit, à la différence que cet interlocuteur là se proposait en plus spontanément comme un confident, si elle avait bien interprété la dernière phrase, qui était de nouveau en anglais. Qu'à cela ne tienne, la jeune fille poursuivit sa tirade dans sa langue natale. Elle parla très bas, chuchotant presque, et très lentement en articulant bien ses mots. Elle n'allait pas utiliser un vocabulaire facile, d'ailleurs, elle ne souhaitait qu'à moitié être comprise. Peut-être même que parler à un mur aurait suffi, mais elle parlait à un homme.
-Souvent, les mutants monstrueux m'effraient... J'ai du mal à leur parler. J'ignore si j'arriverais un jour à les accepter comme ils sont. Ils sont ... étranges ! Ce ne sont pas des humains. Ils ne sont pas comme nous. Enfin, ils ne paraissent pas, hein.
Angie pesait soigneusement chacun de ses mots pour ne pas risque de blesser ou d'outrer le trentenaire. Elle ne connaissait pas du tout le parti que prenaient les mutant ''normaux'' face à leur confrères difformes. L'adolescente ne voulait surtout pas déjà briser le début ''d'amitié'' qu'ils allaient probablement développer avec le temps, elle n'avait pas beaucoup d'autres ''amis''. ''Ami'' était en fait un terme qui lui semblait assez saugrenu pour qualifier un homme qui avait probablement au moins vingt ans de plus qu'elle. Mais ce n'était pas plus important que ça. Par défaut, elle aurait même accepté le bonhomme chauve et en fauteuil roulant qu'on lui avait présenté comme étant le professeur le plus éminent, dans son cercle d'intimes. Et Daniel était loin d'être infirme lui, et c'était tant mieux, car elle pensait dur comme fer que les faibles étaient de mauvais alliés. |
| | | Daniel Hopes Agent du B.A.M. Alpha
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Dim 18 Avr 2010 - 21:23 | |
| C'était dit ! en sortant d'ici il passerait à la bibliothèque pour retravailler ses notions d'espagnol. Daniel n'aimait pas ne pas comprendre ou être amené à construire une relation sur le fil du funambule. L'exercice de style n'était pas ce qu'il préférait. Son esprit se refusait à la stagnation et brider son vocabulaire le mettait en position de faiblesse. Les mécanismes assimilation et de pratique de la langue revenait peu à peu. Il commençait à s'exprimer de manière plus claire et par la même sa capacité de compréhension s'en trouvait accrue. Elle lui confia pour ce qu'il en comprit en gros, une aversion assez marquée pour ce qui concernait l'aspect physique de certaines mutation. Il se releva doucement plantant ses mains dans ses poches et enchaina en espagnol.
extérieur et intérieur, c'est pareil Angie. Ca fait juste plus peur quand ca se voit. si j'utilise mon pouvoir devant toi, tu aurais peut-être peur...même si je te disais que je pense que tu as ..quoi...15 , 16 ans ? et que moi j'en ai 116...les gens ont juste peur de ce qui est diffèrent...si tu as peur des mutants différent car ils sont "étranges" à la vue, c'est pareille pour ceux qui voient des mutants user de leur pouvoir alors qu'eux sont juste humain. les mutants étranges, ils sont comme nous Angie, seulement il faut faire un effort pour leur parler car ils font peur.. comme les humains devraient faire un effort pour nous parler. Mais ce qu'il faut que tu comprennes bien, c'est que de ressentir ca..est tout à fait normal. Ca ne fait pas de toi une personne "mauvaise", on est tous pareil à la base, on a très peur de ce qui ne nous ressemble pas du tout...pas comme des humains. Nous on a juste un petit truc en plus. Chez nous ca se voit moins mais ca ne veut pas dire que les humains n'ont pas peur de nous savoir diffèrent d'eux, au contraire.
Il fit une pause et se contenta de lui sourire une petite minute, elle était toute mignonne et ressemblait véritablement à Amélia. Ca lui faisait un bien fou d'utiliser des mots simples et de s'entretenir avec quelqu'un de véritablement plus jeune que lui. Il poursuivit en anglais.
Alors dis moi petite demoiselle..comment fonctionne ton pouvoir et est-ce que ca te pose des problèmes dans ta vie de tous les jours ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Lun 19 Avr 2010 - 13:19 | |
| Ce que professait Daniel ne convenait pas à la façon de penser de l'adolescente. Elle se souvint comment la Mara, traitait ceux qui n'avaient pas une peau d'hispanique, comme c'était le cas pour elle. Les étrangers devaient se faire respecter par la force, et les autres membres du gang ne rataient qu'exceptionnellement une occasion pour être cruels avec eux. Les rares jeunes assez déterminés pour intégrer la bande servaient de bouc-émissaire dès que c'était possible. Angie n'imaginait même pas comment ils l'auraient considérés s'ils avaient connu sa nature mutante, mais il ne fallait pas se leurrer : elle était comme eux, et aurait probablement agi comme eux, malgré qu'elle est dès le départ été mise à part. Elle aurait sans doute même été ravie de trouver encore plus exclue qu'elle.
Elle alla même jusqu'à trouver le discours du mutant comme enfantin. Elle n'arriverait à rien en faisant preuve de tolérance aveugle, la plupart des mutants étaient dangereux, et ceux plus laids que les autres ne faisaient que le lui rappeler. En plus d'être un affront pour ses yeux. Daniel ne pouvait, de toute façon et quoi qu'il dise, pas avoir l'âge qu'il prétendait avoir. Il avait probablement dû vouloir dire autre chose, il avait confondu les nombres, c'était surement ça. L'adolescente avait déjà rencontré une femme qu'elle savait avoir environ soixante ans : le temps avait déjà laissé de nombreuses traces sur sa peau et avait fait blanchir ses cheveux. Sur Daniel, il semblait avoir à peine commencé à prendre ses premières marques. Angie pensa qu'il ne pouvait pas être plus vieux que son père, qui n'avait pourtant pas plus de la cinquantaine. Il s'était trompée, elle l'avait mal compris, ou il avait voulu l'impressionner c'était les seules explications. Elle se contenta de garder le silence et son sourire aimable : elle était au moins d'accord sur un point, sa réaction était normale et naturelle. Elle se félicita d'avoir su garder pour elle les mots violents qu'elle avait hésité à utiliser.
Le travail qui l'attendait pour se faire accepter lui était présenté comme étant énorme. La jeune fille se consola en se disant qu'elle aurait tout de même pu tomber plus bas encore. Après tout, il ne lui était pas si dur de cacher sa nature mutante. Avec un peu d'entrainement, elle y parviendrait tout à fait. Elle ne voyait aucune objection cependant à en parler à un autre mutant, surtout à quelqu'un d'aussi compréhensif et sympathique que celui qui se tenait devant lui. Pour avoir déjà essayé à deux reprises de les décrire en anglais à deux personnes différentes, elle commençait à trouver les mots justes et le vocabulaire approprié pour les qualifier. Il aurait été bien sûr préférable de l'exprimer dans sa langue maternelle, mais elle sentit que Daniel n'était probablement la dernière personne à qui elle aurait à les exposer, c'était donc aussi bien qu'elle perfectionne encore sa technique pour développer ses idées : elle n'était même pas sûre elle-même de savoir exactement ce qu'étaient exactement ses capacités. L'adolescente remarqua de plus un goût extrêmement salé qui se dégageait de son interlocuteur quand il parlait espagnol. Même s'il sa diction semblait s'améliorer de seconde en seconde, elle associa cette saveur à la concentration dont il devait faire preuve. Ou peut-être était-ce une sorte de frustration de ne pas pouvoir parler à sa guise.
-Ben, des problèmes ... pas trop. Je sens ce que sentent les personnes. Leurs sentiments, leurs émotions. Je les vois. Je les entends. Et quand on me fait du mal ... Je ... Je ne sais pas vraiment. Les problèmes c'est que ... quand il y a beaucoup de personnes, je crois qu'on me fait du mal ... et j'ai envie de ... leur dire de ... mourir ?
C'était de loin la meilleure retranscription qu'elle était parvenue à effectuer, et Angie en était assez fière. L'institut achevait de se réveiller, elle le sentait, les plus gros dormeurs s'étant petit à petit décidés. Sa perception s'en trouvait ainsi de plus en plus altérée. La faim commençait d'ailleurs à la tirailler de façon assez sonore. Elle se sentait presque aussi bien dehors que dans cette salle, car celle-ci était relativement éloignée du centre du bâtiment, un point qui lui était très dur de traverser, et encore plus d'y demeurer. Et pourtant elle allait devoir l'endurer pour pouvoir se sustenter.
-Je crois que je vais aller chercher à manger avant que toutes les personnes ... aient la même idée. Après, je reviendrai ici.
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Lun 19 Avr 2010 - 15:38 | |
| Une empathe ? elle décrivait avec précision les pouvoirs de certains empathes. Le problème avec ce genre de pouvoir c'était que sans contrôle, il pouvait véritablement pourrir la vie de celui qui le possédait car il pouvait se manifester de manière passive. Cette gamine semblait le prendre avec philosophie et pourtant Daniel comprit le pourquoi de la dernière phrase. Si elle souhaitait partir avant les autres c'est qu'elle devait sans doute entendre psychiquement toutes les personnes aux alentours. Cette idée le peina pour elle. Comment être seul si même la vie dérange ? Il se releva en soupirant. Une idée insolite lui traversa l'esprit. Il s'approcha doucement d'elle puis soudain déploya son champs de distorsion temporel qu'il limita au centre de la pièce. Le monde à l'extérieur se figea. Pensées, sentiments...tout s'arrêta. Deux choses vivante au centre du temps arrêté, elle et lui. Il s'approcha au plus prêt et commença lentement, la main sur son épaule, à entamer le processus de "rappel". Cette fois ci il s'exprima en espagnol.
Écoutes ma voix et suis là...je ne suis pas loin , il faut que tu parviennes à reprendre le contact, doucement..plus doucement..je sens ton cœur, écoute ma voix et laisse toi guider..
Un battement puis deux , puis trois jusqu'à ce que le cœur d'Angie batte en rythme avec le sien. Il éloigna sa main et la laissa reprendre conscience dans le temps ralentit à l'extrême. Plus rien d'extérieur ne venait plus les troubler. Lorsqu'elle ouvrirait les yeux elle pourrait facilement "entendre" le changement et voir par la porte de la salle ouverte les étudiants dans le couloir figés dans le temps. Avant qu'elle ne s'inquiète il la rassura en espagnol.
C'est plus calme comme ca ? c'est moi qui fait cela. Je suis capable de contrôler le temps. dans notre "petit monde" que je viens de créer le temps s'écoule tres tres lentement : 10 minutes ici, au dehors ca doit durer moins d'un seconde. C'est pour ca que tout nous apparait figé et que du coup, c'est le silence absolu. C'est aussi pour ca que je vieillis très lentement et que même si j'ai plus de 100 ans, je n'en parais réellement que 25, 30...
Il lui sourit avec malice
Tu es une des seules personnes à qui je l'ai montré car d'habitude les gens autour de moi sont figés aussi sauf si je désires le contraire | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Mer 5 Mai 2010 - 14:30 | |
| Daniel n'avait pas eu besoin de faire sauter la pièce pour être impressionnant. Angie n'avait d'abord rien remarqué, puis peu à peu, l'image du mutant s'était dédoublée, comme s'il avait été à deux endroits à la fois. La première restait à l'endroit où le chronopathe s'était trouvé un dixième de seconde plus tôt , et s'estompait à mesure que la jeune fille rentrait dans le vortex temporel. La deuxième était apparue brusquement devant elle, lui murmurant des mots d'abord à toute vitesse, puis de plus en plus lentement. Se synchronisant progressivement avec elle, l'adolescente était troublé dans ses repères. Elle vit que tout s'était arrêté, elle le sentit aussi : les sons et les odeurs qui venaient des pensionnaires restaient stables, comme si leurs émotions avaient été elles aussi figées. Surprise, elle ne prit pourtant pas tant de temps que cela à se rétablir. Loin de réfléchir à la portée philosophique du pouvoir de Daniel, c'était pour elle un merveilleux outil qu'elle aurait tout fait pour posséder. Ce qu'il lui dit confirma ses pensées : elle avait beaucoup de chance de s'être fait un ami pareil. L'expression crispée qu'elle avait affichée dans les premières secondes fut bien vite remplacée par un sourire tellement avide que sur le visage d'un autre il aurait pu en être effrayant.
-Alors tu ne mentais pas ?! Tu as RÉELLEMENT l'âge que tu dis avoir alors. Wouah. C'est ... génial ! Tu as vraiment un pouvoir extra ! Tout ce que tu dois pouvoir faire avec... C'est génial !
Peinant à trouver, même dans sa langue maternelle, les mots qu'il lui fallait pour exprimer son admiration, Angie sautilla sur elle-même, comme elle avait l'habitude de le faire dans de nombreuses situations, pendant deux bonnes secondes. Elle jeta un regard vif sur chaque chose autour d'elle. Elle se mit à imaginer comment elle allait profiter de ce moment rare. En premier lieu, elle avait un tas de questions. La jeune fille n'en avait pas grand-chose à faire de ces cent dernières années, mais elle en aurait probablement parlé avec lui si ses connaissances en histoires n'étaient pas aussi pitoyables que son anglais.
-Ça dure aussi longtemps que tu le veux ? Alors tu peux figer les instants heureux comme ça ? Tu dois être tout le temps heureux. Tu es surement le ... le plus puissant de l'institut ! Je suppose que tu peux pas m'apprendre à faire pareil... Moi je suis nulle à côté. Je ne sers à rien. Tu arrives à remonter le temps aussi ?
Elle revint à ses propres problèmes, puisqu'ils étaient constants, les signaux sentimentaux étaient bien plus simples à localiser. Il était vraiment beaucoup plus facile de se concentrer sur un seul et d'ignorer tous les autres. Ou de les ignorer tous... Mais elle exclut cette dernière possibilité, il était temps de montrer à Daniel que son propre pouvoir aussi n'était pas si inutile qu'elle-même le croyait et le prétendait, du moins quand il l'assistait pour s'en servir. Il y avait près d'ici, elle pouvait même maintenant le situer avec certitude : dans une pièce se trouvant à une vingtaine de mètres, une personne dont le sentiment dominant était figé sur une intense sensation semblable à celle de Rémy lorsqu'il conduisait. Angie savait qu'elle correspondait probablement à de la joie, ou ce qui pouvait s'en rapprocher. Curieuse, elle aurait bien été jeter un oeil pour comprendre ce qui la causait. Si cela faisait le bonheur d'un autre, pourquoi ne pourrait-il pas faire le bonheur de l'adolescente ?
-Je peux aller voir un truc ? Me balader un peu, ça te fatigue pas au moins ? Tu comprends, c'est agréable pour moi, ça me permet de mettre ... un peu d'ordre.
Les yeux de l'adolescente brillaient d'un éclat émeraude où l'on pouvait lire tout son enthousiasme et sa malice alors qu'elle attendait la réponse de Daniel. Elle agrémenta le tout d'un trait qui se voulait légèrement suppliant : ce n'était pas une manipulatrice expérimentée, mais l'expression était sincère. Et puis après tout, n'avait-il pas lui-même avoué qu'elle était l'une des rares privilégiées à assister à cette manifestation de ses capacités ?
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| | | Daniel Hopes Agent du B.A.M. Alpha
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| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Dim 30 Mai 2010 - 18:49 | |
| Le sourire de Daniel s'élargissait au fur et à mesure des assauts incessants de la jeune demoiselle. Elle était irrésistible d'innocence et de charme. Lorsqu'elle termina sa longue homélie par une supplique avec mimique implorante à l'appui, le Time tricker laissa exploser son rire léger en renversant la tête. Angie était une cascade de fraicheur dans un monde qui bougeait un peu trop vite.
Doucement ! Doucement ! tu vas me donner le tournis avec toutes tes questions...D'abord, tu me demandes si je peux figer les instants heureux des gens...techniquement oui mais bon, eux ne se rendent compte de rien...je peux figer le temps jusqu'à une trentaine de minutes...pas plus. Pour eux c'est comme si rien ne s'était passé. Moi je ne ressens pas les sentiments des gens comme toi tu peux le faire, donc pour moi non plus ca ne change rien. Tu comprends ?
Ensuite, il n'y a pas de "pouvoir nul" comme tu dis...tu es surement une des personnes les plus impressionnantes que j'ai rencontré Mademoiselle Angie.
Il se permit d'appuyer son compliment d'une chiquenaude sur le bout du nez de la jeune fille , geste affectif et complice qu'il faisait jadis à sa petite sœur. Son regard était emprunt d'une grande douceur.
Enfin ...je ne peux pas remonter le temps...c'est impossible pour moi, mais il est possible que d'autres puissent le faire ? Qui sait !?
Il se redressa pour regarder autour de lui.
Alors...ecoutes..quand on regarde, nous avons l'impression que tout le monde est figé mais ce n'est pas le cas, c'est notre "perception" à nous qui est changée, pas la leur à eux...En ce qui les concerne, c'est comme si rien ne se passait. Mais tu vois c'est comme quand tu jetes une grosse pierre dans l'eau...ca fait des cercles..;ca délimite une zone. Là c'est pareil ! le temps est figé seulement dans cet endroit...il s'étend...hummm..un peu près jusqu'à la porte... Ce qui veut dire que si tu veux venir faire un tour il faut aller jusqu'à la limite et que je relance le temps pour le figer aussi tôt ? Ca te dit ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Mer 2 Juin 2010 - 19:03 | |
| L'odeur sentimentale était toujours aussi forte, mais elle vint cette fois se décliner en plusieurs phases : du parfum de rose léger se détacha, sans qu'il soit possible à la jeune fille de savoir exactement quand, une douce effluve de bégonia. Agréable et profonde, elle acheva de rassurer la jeune fille sur les intentions sincères de Daniel. Elle écouta ses réponses d'une oreille attentive mais déjà lointaine, son esprit perdu dans des rêveries éthérées.
-Oh, il ne doit pas y avoir beaucoup de personnes impressionnantes ici alors.
Elle s'en amusa avec lui, démultipliant les sourires. L'attention qu'il lui portait était vraiment émouvante et plaisante. Angie doutait cette fois un peu de la véracité de la phrase. Des personnes impressionnantes, elle en avait pourtant déjà rencontré au moins une depuis son arrivée, sans compter son interlocuteur actuel : voler à la vitesse de la lumière avait tout de même de quoi émouvoir les foules. Qu'importait que Daniel n'ait retrouvé la vue que le matin même, son pouvoir était presque aussi formidable qu'il paraissait l'être, avec simplement une subtilité dans son maniement que l'adolescente releva sans s'en inquiéter. Elle ne s'attendait de toute façon pas à un possible retour dans le passé, son présent lui plaisait bien plus, au moins pour le moment.
-Hé, ça serait génial !
Angie reporta alors son attention sur l'individu joyeux qui l'attirait de ses signaux piquants. Sans dépasser l'amplitude des bulles de son protecteur, elle se dirigea d'un pas tout aussi gai vers sa position, sans rencontrer personne d'autre. Tantôt, assistée par l'extrême lenteur des autres, elle parvenait à mettre une émotion gênante de côté, tantôt elle en laissait une autre l'emplir pleinement pour s'en délecter tout entière. Tout était d'une facilité déconcertante. Comme guidée par un radar, elle sentait les pulsations irrégulières se rapprocher et gagner en intensité, signe qu'elle se rapprochait du but. Si Daniel se demandait où elle allait, il n'allait pas tarder à avoir sa réponse.
La jeune fille vit enfin la source de tout cela. Horreur et effroi. Elle leva les sourcils et fronça le nez de dégoût. Au milieu d'une petite pièce, assit sur un banc, un jeune homme entrouvrait une bouche à la taille improbable dont les deux lèvres devaient bien être distantes de dix centimètres. La cavité rougeâtre abritait de larges dents rectangulaires alors que, tout au fond, on pouvait apercevoir une glotte vermeille. Devant cette mâchoire insolite, tenu avec assurance dans deux mains légèrement potelées et lorgné avec avidité par deux yeux verts, un entremêlement de pain et de garniture à la même démesure. La vision était épouvantable d'étrangeté, mais pas moins appétissante. Et cela tombait bien, car Angie avait faim.
Elle adressa un regard un regard à Daniel. S'il faisait avancer la zone de distorsion d'un demi-mètre de plus, le jeune homme y serait lui aussi compris. A grand appétit grand moyen. Se saisissant d'un balais, temporairement posé là près d'un sceau d'eau encore savonneuse, l'adolescente commença à utiliser la tête de l'instrument pour faire chuter une grande partie de la nourriture devant elle. Elle le posa ensuite et se ramassa les aliments à terre.
-Merci grande-bouche, je te revaudrai-ça, ça m'évite bien des problèmes.
~lança-t-elle sur un ton plaisantin. Il y avait peu de chance que ce ''don'' l'influence un jour sur quoi que ce fusse, mais elle se demanda tout d'un coup si le centenaire derrière elle cautionnait ses actions. C'était un adulte, et bien qu'il ait brisé les aprioris qu'elle avait d'abord entretenu sur lui, elle venait de se le rappeler. Voler n'avait jamais été quelque chose de prohibé pour elle et son entourage, quelle qu'eut été la période de sa vie, néanmoins, elle n'oubliait pas que c'était chose interdite dans toutes les bonnes conventions. D'un air innocent, elle croqua une première fois dans le sandwich.
Dernière édition par Angie Gabrielle Saez le Sam 17 Juil 2010 - 23:49, édité 1 fois |
| | | Daniel Hopes Agent du B.A.M. Alpha
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Age du perso : 116 Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Jeu 15 Juil 2010 - 17:28 | |
| Il la laissait déambuler de sauts en sauts et à chaque fois la "réveillait" patiemment pour la laisser fureté ca et là. Elle savait y faire et surtout elle savait exactement ce qu'elle voulait. Hopes se contenta au final de la suivre et de l'observer à l'ombre d'un sourire. Lorsqu'il assista à la manière malicieuse dont la jeune œuvra afin de récupérer d'un pauvre mutant innocent et surtout inconscient la pitance tant désirée, il ne put s'empêcher d'étouffer un petit rire qui échappa à la "très Petite Rousse" tout occupée qu'elle était par son vil forfait. Lorsqu'elle se tourna vers lui avec une ombre dans le regard indiquant qu'elle se doutait pertinent qu'il ne s'agissait pas d'une chose tolérable mais qu'elle persista en mordant le délit du crime d'un air rebelle il y alla comme prévu de son commentaire avisé.
Mache bien, qui sait ? Tu pourrais avaler de travers...on dit souvent que bien mal acquis ne profite jamais, petite Angie...
La gamine allait mordre une seconde fois lorsque ses dents se refermèrent sur le vide. Daniel se tenait non loin d'elle mais visiblement avait changé instantanément de place. Il s'amusa une seconde de l'air désabusé de la jeune fille puis de la main droite lui montra le sandwich entamé en secouant la tête d'un air sévère et montra soudainement un plateau repas complet qu'il maintenait de sa main gauche caché derrière son dos (et qu'il avait récupéré dans le temps arrêter tendit qu'il jouait un tour pendable à la petite voleuse). D'un pas léger il la dépassa et alla placer dans la main du "bouffe tout" le sandwich en commentant.
Rendre à César ce qui appartient à César...
Puis s'approchant de la jeune fille , il lui tendit le plateau avec gentillesse
Et nourrir la pauvre petite affamée... Angie, il y a des choses qu'on ne doit pas faire ici, même si tu en avais l'habitude avant...les gens pourraient mal le prendre et t'en vouloir, tu comprends ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Les liens du coeur [Angie Gabrielle Saez] Dim 18 Juil 2010 - 1:04 | |
| Le commentaire sarcastique de Daniel la fit réfléchir. Si elle croyait dans une mesure modérée à une présence divine, elle ne s'était jamais interrogée sur la dimension morale de ses actes. Elle se savait probablement bien loin des idéaux et du respect des dogmes chrétiennes, mais elle se sentait tout à fait innocente en comparaison des garçons de la Mara. Elle ne serait pas seule en enfer si enfer il y avait, et ça lui semblait une raison suffisante pour ne pas faire attention à son comportement. Et de toute façon, elle avait été baptisée à l'âge de six ans, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. En résumé, tant qu'il existait pire qu'elle, elle se sentirait bien. Néanmoins, elle ne voyait pas en quoi voler ce sandwich pourrait lui être nuisible.
Elle déchanta à la seule et unique bouchée qu'elle eut l'occasion d'avaler. La mixture était infecte. Qu'avait donc pu y mettre l'invraisemblable mangeur ? Avait-il sérieusement l'intention de manger un casse-croute dont la saveur d'œuf gâté se mêlait grossièrement à un arrière-goût d'aluminium ?! Cette ... chose ne devait même pas être comestible ! L'adolescente fit malgré cela tout son possible pour ne pas recracher le morceau. Elle ne voulait pas que Daniel constate que sa prédiction s'était avérée exacte. Une certaine honte lui monta aux joues alors qu'elle avalait à grand peine le bout encore en travers de sa gorge. Elle poussa le vice jusqu'à tenter d'en reprendre un deuxième.
Tenta seulement, car celui-ci disparu de son champ de vision, et il lui fallut plusieurs secondes pour retrouver sa pitance, dans les mains du centenaire. Une lueur de surprise passa dans les yeux verts de l'adolescente pendant que celui-ci effectuait une mimique moralisatrice. La compréhension fut longue à faire son apparition : elle fut d'abord persuadée que le sandwich s'était tout simplement téléporté dans des bras salvateurs. Ce n'était pourtant pas dans le cadre des pouvoirs qu'il lui avait décris.
-Attends... Tu as bougé trop vite pour que je te vois, c'est ça ?! Wouah.
L'adolescente était plus impressionnée que réellement vexée. De l'intérieur, le pouvoir était inhabituel, mais de l'extérieur, il était tout bonnement bluffant. Elle prit conscience un peu plus de la puissance de Daniel. S'il avait pu aussi facilement lui voler un objet qu'elle tenait fermement, il devait aussi être capable de la tuer avant même qu'elle s'en rende compte. Cette pensée la fit brièvement frissonner, puis elle revint à des idées moins noires. Elle l'observa stupéfaite rendre son repas à son propriétaire. Elle ne savait pas trop si elle devait le huer ou l'admirer. Un comportement ainsi désintéressé la dérangeait, mais il dégageait aussi une noblesse qu'elle ne pouvait nier.
Angie n'eut plus aucun doute quand il lui tendit le plateau qu'il avait d'abord dissimulé. Elle s'était attendue à ne pas manger de suite et avait accepté son sort, se conformant totalement à la loi du plus fort. La gratitude décrispa ses traits tendus par le manège de Daniel. Elle consentie sans peine à prendre le déjeuner tout en lançant un énième « wouah » suivi d'un « merci » encore un peu chamboulé. S'asseyant sur un meuble bas, -sans doute pas initialement fait pour ça- elle commença à le consommer tout en songeant à ce que le mutant avait ajouté. Il était certain que les codes de la rue et de l'institut étaient différents, elle en avait fait l'expérience dès son arrivée. Il était difficile pour la jeune fille de changer en profondeur. Sans doute même qu'en compagnie d'un autre adulte que Daniel elle s'en serait tenue à des méthodes plus conventionnelles et n'aurait pas cédé à la facilité. L'espace d'un instant, la complicité qu'elle avait entretenu avec lui avait du lui faire perdre ses bonnes résolutions.
-Je sais... Mais prendre un sandwich, c'est pas trop grave, hein ? C'est un peu une habitude ... Enfin, tu l'as déjà dit. Des fois on est obligés de faire ça pour manger. Elle pointa du doigts le garçon qui n'avait toujours pas bougé. Regarde, je suis plus maigre que lui. Je suis sûre qu'il a plus mangé que moi dans sa vie. C'est donc normal que maintenant je mange plus que lui ...
Quoiqu'il en soit, elle ne pensa pas une seule seconde à s'excuser, mais simplement à se justifier et à relativiser son délit. C'était une parodie de morale qui lui semblait pourtant acceptable; mais ce n'était pas pour autant qu'elle y croyait. Jadis, elle n'aurait pas eu la force de lui prendre et elle n'aurait même pas songé à se défendre avec sa minceur. Elle savait que ça n'aurait rien changé. A présent néanmoins, l'ambiance respectueuse commençait à déteindre sur elle.
-...s'il est pas capable de se défendre... n'est-ce pas ? Je rattrape mon retard. |
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