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| Sujet: Un test inoffensif? [Angie] Dim 28 Mar 2010 - 11:59 | |
| Il est 18h45, l’homme attend dans un immeuble résidentiel de briques rouges des années 80 à la frontière du nord ouest de New York City. La porte latérale gauche donne directement sur la salle de séjour de son appartement trois pièces. La décoration est sommaire. Face à la porte, le grand meuble de rangement de couleur neige alterne portes pleines et portes vitrées sur tout le mur principal. Côté entrée, une colonne supporte des objets de la vie pratique: bottins téléphoniques, vide-poche... de même couleur que le grand meuble, elle se fond aussi dans le blanc des murs. Seuls le secrétaire près de son asperge de collègue et la table basse moderne ont le foncé des bois exotiques. La liseuse et le pouf en cuir jaune clouté apportent la pointe de couleur. Dans la pièce côté jardin séparée par un demi-mur transformé en bar-table haute, on aperçoit une cuisine américaine basique en aluminium. Formant un « L » avec la pièce principale, la chambre est cachée par un renfoncement du mur. Au sous-sol, l’escalier donne directement dans la salle de bain qui précède le laboratoire.
Margareth : Que testons-nous aujourd’hui ? Louis (Med) : Une nouvelle forme de l’excitant d’apprentissage, basé sur l’excitation du système auditif. Margareth : C’est pour quand ? 19h ? Louis (Med) : Oui, je me demande si elle trouvera. Les zigottos qui devaient lui donner mon adresse n’étaient pas très sobres… Margareth : Je boirais bien un thé. Louis (Med) : Je le prépare.
Via ses « amis de la rue », Med a obtenu l’aide volontaire et spontanée d’une jeune femme qu’il n’a jamais rencontrée. Elle semble idéale aux dires de ses connaissances : elle est jeune, en bonne santé et elle parle peu anglais. Le test ne devrait pas poser problème : les rats de laboratoire ont bien réagi. Par contre, il est quasiment impossible d’évaluer les effets d’une excitation de la réceptivité et de la mémoire basées sur l’audition avec des rats.
Pour cette raison, le chimiste attend sa testeuse du jour tout en préparant un thé pour sa sœur intérieure dans la cuisine. |
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| Sujet: Re: Un test inoffensif? [Angie] Lun 29 Mar 2010 - 20:31 | |
| Il était une porte blanche, classique, comme il en existait sans doute beaucoup. Mais Angie n'en avait pas encore observées assez pour se faire la réflexion. Elle hésitait. La poignée était tout aussi banale, mais il y avait quelque chose d'inquiétant à la toucher. C'était comme relever un défi risqué. Dans son pays natal, il arrivait parfois qu'un enfant disparaisse. Souvent, on ne le retrouvait pas. Mais quand on le retrouvait, c'était seulement sa carcasse exsangue à qui des organes manquaient à l'appel. D'ailleurs, c'était souvent en leur faisant miroiter ce genre de combine qu'ils se faisaient prendre. Attirée par l'argent, la jeune fille était tout aussi confiante qu'eux. Elle n'était pas assez sotte pour croire que ce qu'on allait lui faire ne présentait aucun risque. L'ambiance des États-Unis peut-être, l'impression d'être en permanence dépassée par les événements dans un monde dont beaucoup de sons n'étaient que des bruits sans sens à ses oreilles. Elle n'avait pas le temps que tout lui vienne naturellement, elle devait apprendre plus vite.
On lui avait affirmé que l'expérience du jour l'aiderait ''sans doute'' à avancer un peu dans ce sens. Qu'on sache parler l'anglais ou non, les deux personnes dont elle tenait ses informations n'inspiraient de toute façon pas confiance. Après lui avoir adressé une petite chanson à l'air paillard, dont, heureusement, elle ne compris pas un traitre mot, le couple d'homme lui avait proposé, et ce devait être là d'une drôlerie extrême, d'aller voir un ami à eux, un certain ''Med'', qui aurait certainement le pouvoir de faire de ses problèmes de langage le plus futile de tous. Angie n'avait pas saisi la subtilité, trouvant à peine outrageux qu'on se moque encore d'elle malgré ses vêtements neufs fournis par l'institut : un jean bleu-ciel relativement souple et une chemise blanche simple, sans aucune marque. Se rendant compte qu'elle prêtait néanmoins sérieusement attention à leurs dires, le plus lucide lui avait rapidement griffonné une adresse et une heure sur un papier. Par peur de perdre toute crédibilité, la jeune fille n'avait pas osé lui dire qu'elle ne savait pas non plus lire, et il lui avait fallu une bonne heure pour retrouver le bon endroit.
Maintenant elle y était, quoiqu'un peu en retard, mais ne possédant de toute façon pas l'heure précise, elle aurait tout aussi bien pu arriver une demi-heure avant. Ce serait la première chose qu'elle s'achèterait avec le peu d'argent qu'elle gagnerait : une montre. C'était un objet important pour une femme d'affaire comme elle. Elle allait appuyer sur cette fameuse poignée quand elle se rappela qu'il était coutume de frapper avant d'entrer. La porte était probablement fermée de toute façon. Elle se serait bien essayée à tenter de surprendre un américain dans ses activités quotidiennes mais ce Med était probablement un homme puissant. Du moins si on ne se référait pas à la taille de son habitation. La mutante se l'était imaginé comme un lord anglais, veste noire et monocle, le genre de personnage de vieux films qui vit dans un manoir immense, néanmoins elle du rapidement déchanter. L'idée aurait dû lui paraître ridicule dès le départ, depuis quand les gentlemans fricotaient-ils avec les pires voyous ? Depuis quand les lions s'associaient-ils avec les cafards ? C'était ça, ce Med ne pouvait être qu'un cafard. Le roi des cafards, peut-être.
Angie frappa trois coups nets. |
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