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 Lacher prise [David Haller]

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Daniel Hopes
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Daniel Hopes


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MessageSujet: Lacher prise [David Haller]   Lacher prise [David Haller] Icon_minitimeVen 14 Mai 2010 - 11:28

Il descendait lentement les marches une par une, comme si plus rien ne pressait plus.
Ce qui l'intéressait c'était seulement de fuir au plus loin d'elle. Le regard d'Ilianna le renvoyait à son regard : changeant et voilées d'ombres. Le temps des disputes faisait place à celui des silences. Il était beaucoup plus menaçant et bien plus blessant qu'un orage d'été qui repend sa rage durant quelques minutes souveraines avant de s'éloigner. Le second acte était un combat au corps à corps destructeur où chacun se mettait à nu, drapé dans une souffrance analogue et muette. Ils se déchiraient pour mieux se perdent et le son des promesses d'hier s'enfuyait dans la mémoire douloureuse.
Il fut tenté de retrouver Ashe une fois de plus ou de finir dans quelque bouge où l'ivresse de toute façon ne viendrait pas. Il songeait sans doute aussi à regagner certains de ses travers, le tabac en était le moins répréhensible, peut être qu'un retour au paradis artificiels serait nécessaire afin de calmer la voix du doute tendit que son ame radicalement consumé par l'œuvre de son ange ténébreux tressaillait sous les affres de la radicalisation.
En passant devant la salle de repos il avisa le piano.
Il n'était pas si tard et le rez de chaussé était désert. Sans en avoir véritablement conscience, il s'approcha et laissa courir se plat de sa main sur l'ébène dont le contact rendait presque une sensation de caresse.
Peut-être la musique pourrait adoucir et sa colère et sa tristesse ? Toujours son amie immortelle l'avait guidé dans son existence, martelant sur son enclume la symphonie de sa vie tout entière au gré des notes teintés de ses sentiments.

Il s'installa et prit une large bouffée d'oxygène pour plonger au cœur de l'osmose. Ce moment était d'une intimité rare, comme toujours.
Il jouait peu à l'Institut, personne ne connaissait son talent de virtuose de l'époque de ces Années dites Folles.
Les doigts d'une dextérité véloce trouvèrent leur marque d'instinct.