Adieu Becky
Dans les méandres du passé:Londres, par une sombre nuit de septembre. L'air était frais, une pluie fine n'avait cessé de s'abattre sur la capitale toute la journée. Rien ne semblait pouvoir troubler la quiétude du quartier. Tapis dans l'ombre d'une porte cochère une jeune femme métisse semblait s'abriter. Elle avait un visage charmant et il émanait d'elle une grande prestance malgré son air mélancolique. Son regard brumeux regardait en direction d'un vieux bâtiment qui se trouvait en face d'elle. C'était sous les traits de cette jeune femme que Fatale avait décidé de passer à l'action. La dernière qui sellerait à jamais sa vie.
Elle contemplait un lieu qu'elle avait bien connu dans le passé. Elle n'aurait jamais cru que son destin l'aurait ramené ici. La battisse qu'elle observait n'était autre que le lieu qui avait bercé son enfance. Là où elle avait grandi tant bien que mal, en faisant face aux railleries des autres enfants. Ou à chacune des adoptions qui s'y étaient déroulées avait été un enfer pour la jeune mutante, elle avait vu le visage des parents horrifiés en la découvrant. Elle avait dû apprendre à faire bonne figure.
A l'heure actuelle elle n'éprouvait que du mépris pour ce lieu, elle s'était endurci petit à petit à chacune des blessures qui lui avaient été infligées. Elle s'était forgée une carapace, pour pouvoir continuer à avancer. Combien de larmes elle avait versé dans son lit, essayant d'étouffer ses sanglots pour que les autres filles du dortoir ne le sachent pas. Ses souvenirs d'enfance n'étaient qu'une évocation d'une période douloureuse de sa vie. Certes les sœurs ne lui avaient jamais fait de mal, mais elles n'avaient jamais montré non plus une affection débordante. A l'égalité des chances, Fatale avait vite compris que ce n'était qu'un concept lointain, que la vie pouvait se montrer si dure et dès le plus jeune âge. Elle s'était faite toute seule et ne devait son mérite qu'à elle-même.
Elle était venue sur les traces de son passé pour une raison précise. Il était temps d'en finir une bonne fois pour toute. Cela faisait deux semaines et demie qu'elle venait de terrasser le dernier agent de Pandor. Après une longue traque qui avait duré plus de deux ans. Elle avait fini par déloger le dernier militaire. Elle avait tenu à lui régler son compte personnellement. Ce fut une délivrance, en y repensant elle se sentait plus légère, son devoir accomplit. Elle avait vengé la mort de Flash. Le goût de la vengeance lui avait donné des ailes, c'est ce qui lui avait permis de tenir si longtemps. Sans elle, Fatale savait qu'elle se serait effondrée. La haine avait laissé place à un immense vide qu'elle devait combler. Elle voulait prendre son existence en main, elle ne voulait plus qu'on lui dicte une conduite. Elle suivrait sa propre voie. Il lui restait un dernier acte à jouer pour être libéré totalement de ses chaines du passé.
Elle n'était pas totalement délivrée, elle devait accomplir une dernière tâche pour faire table rase du passé. Fatale attendait sagement son heure. Le jeune femme restait immobile, le visage impassible, les yeux scrutant inlassablement la battisse. La dernière lumière située au troisième étages venaient de s'éteindre. Fatale esquissa un léger sourire. Elle allait bientôt rentrer en action. Elle attendait que le sommeil gagne l'ensemble des pensionnaires.
L'orphelinat était plongé dans l'obscurité la plus totale. La tueuse regarda sa montre, il était 23h11. Elle devait encore attendre, immobile, bien sagement. Elle ne devait pas se précipiter. Elle avait fait un nouveau repérage des lieux quatre jours auparavant. Elle avait constaté que dans l'ensemble rien n'avait vraiment changé à l'intérieur. Elle avait déambulé invisible dans les locaux en pleine journée. Pendant que les enfants étaient à l'école et que les sœurs étaient à vaguer à leur occupation. Elle avait pu observer tout ce petit monde bien tranquillement.
Elle jeta un coup d'œil de nouveau à sa montre, 23h31. Il était grand temps d'agir. La belle attrapa le jerricane qui était caché derrière elle. Elle observa qu'il n'eut personne dans la rue. En une fraction de seconde un portail lumineux bleu apparut devant elle. Elle y pénétra et l'instant suivant elle en ressortit dans le bureau de la mère supérieure. Elle referma aussitôt le portail puis elle alluma une petit lampe de poche. La mutante se dirigea vers l'ordinateur qui se trouvait sur un bureau. Elle l'alluma le pc, Après quelques minutes la pièce qui était plongée quasiment dans l'obscurité fut illuminée par la lumière émise de l'écran.
Même pas de mot passe. Le visage de la mutant afficha un air de supériorité vraiment c'était du gâteau. Elle aurait aimé un peu plus de résistance, mais après tout pourquoi une servante de dieu aurait protégé ses données personnelles. Fatale sortit une disquette d'une des poches de sa tenue. Elle l'inséra dans le lecteur, puis elle appuya sur la touche entrée. Aussitôt l'ordinateur commença à faire un drôle de bruit. Fatale afficha un air de satisfaction, le virus qui était sur la disquette qu'elle avait retrouvé dans les affaires de Flash était en train de faire son office en mangeant définitivement le disque dur de l'ordinateur. Elle effaçait les données qui auraient pu être enregistré dedans. Elle n'était pas vraiment sûr que les sœurs est pris le temps de rentrer les anciens orphelins, mais elle ne voulait pas prendre de risque. Quand elle fut certaine que les informations ne seraient pas récupérables, elle ressortit sa disquette et éteignit le moniteur et la base grâce à l'interrupteur. Elle s'approcha d'un meuble fermé à clef. Elle réussit facilement à le forcer. Elle mit sa lumière dans sa bouche. Elle éplucha les documents qui s'y trouvaient classé par ordre alphabétique. Ce qu'elle cherchait ne s'y trouvait pas. Elle haussa les sourcils machinalement. Elle déposa dans le cœur du tiroir une petite bombe artisanal. Elle régla la minuterie à 10 minutes. Elle devait faire vite maintenant. Elle referma le tiroir et d'un geste délicat de la main droite elle créa un nouveau portail. Elle si faufila et elle ressortit dans la salle des archives de l'orphelinat. C'était là que tous les dossiers papiers étaient stockés depuis l'ouverture de l'institution.
La pièce était de grande envergure, c'était en réalité les sous sol du bâtiment. Il y avait entreposé un peu partout des boites et des boites. C'était le règne de la poussière et de la pagaille organisée. Fatale commença à asperger les archives avec de l'essence ce trouvant dans le jerricane. Après six bonnes minutes à un bon rythme, toute la pièce avait été imbibé par le produit. Fatale sortit alors une boite d'allumette, elle craqua une allumette et la lança au milieu de la pièce. Quand cette dernière toucha le sol la pièce s'embrasa. Les boites d'archive prenant immédiatement feu. Ce fut bientôt une fournaise, Fatale se téléporta de nouveau et elle se retrouva à l'extérieur au même endroit d'où elle était partie. Elle contempla la fenêtre qui s'était éteins un peu plus tôt dans la soirée et soudain la vitre vola en éclat par la déflagration de la bombe qu'elle avait posé.
Fatale était rayonnante, son visage affichait un air serein et décontracté. Elle venait d'accomplir selon elle l'acte le plus important de toute sa carrière, elle venait d'effacer toute trace de son enfance, tout ce qui faisait sa vie d'avant. Il ne restait maintenant plus rien de son passé. Elle venait de le faire bruler en quelques secondes. Becky avait définitivement disparu à jamais. Les alarmes de l'orphelinat s'étaient déclenchées, déjà dans le loin elle pouvait entendre les sirènes hurlaient. Elle n'allait pas moisir ici, sa vie allait prendre un nouveau tournant. Elle rentrait définitivement dans la clandestinité, sans aucune identité.
Elle disparut dans le chaos qu'elle venait de mettre. C'était la fin d'un chapitre de sa vie, elle allait en écrire un nouveau, Fatale était née réellement ce soir là.