Cela faisait presque trois ans que j'avais élu domicile dans la « Big Apple » et cette cité ne cessait de me captiver. La belle ville de New-York semblait être constamment en mouvement. Les bruits de la circulation, le brouhaha des passants, s’élevaient tout autour de ses habitants, tels les battements du cœur de la métropole. Chaque année, des travaux de construction et de rénovation étaient lancés et les milliers d’ouvriers s’y afférant révélaient à leurs visiteurs un visage en constante évolution. Mêlant habilement la culture ancestrales et la technologie cette métropole était le miroir même de ses habitants, intrépide et ambitieuse. Des milliers de peuples de différentes ethnies s’y côtoyaient pacifiquement et il aurait été bien difficile de faire tomber les masques de cette bien étrange « tolérance »… Car si les problèmes relationnels entre les Blancs et les Noirs appartenaient désormais au passé, un autre conflit se présentait déjà à l’horizon. Ces problèmes mettaient en scène deux peuples qui s’entre-déchiraient pour prendre le pouvoir sur le monde et dont les acteurs avaient pour noms « humains » et « mutants ».
J' avais horreur des mésententes dont on ne cessait de lui parler, je désirais plus que tout vivre une vie normale entourée d’une famille aimante et de nombreux amis. Mais la « normalité » était-elle vraiment de mises lorsque l’on possédait des capacités dépassant la compréhension humaine ? Mon étrange couleur de cheveux avait toujours éveillé les soupçons des plus sournois. Les regards et l’attention des passants se détournaient de moi comme s’ils craignaient qu’un maléfice ne s’abatte sur eux. Autrefois, l’attitude de ses personnes me blessais profondément et je n'aspirais qu’à un sourire ou une amitié viendrait me conforter dans ses positions pacifiques. Durant des années, j'avais passé par moult teintures afin de me rapprocher de ses « ennemis héréditaires ». Mais aujourd’hui tout cela n’avait plus d’importance pour moi. J'avais épousé ma véritable nature et qu’importe les gens qui ne sauraient pas me comprendre. New-York était après tout une grande ville en constants changements et si certaines amitiés venaient à disparaître, elles seraient remplacées d’autres plus belles et beaucoup plus profondes que ces dernières.
J' avançais dans les rues encombrées de New-York comme sur un petit nuage. J'aimais tellement la vie qui grouillait sous toutes ses formes autour d’elle. La « Big Apple » avait ça d’attrayant qu’elle dégageait une énergie magnétique et électromagnétique très agréables pour moi… J'appréciais le contact froid du métal contre les paumes de mes mains et aimais à demeurer quelques heures vers les chantiers afin de satisfaire mon attirance naturelle pour cette matière si polyvalente. Mais le métal n’était pas la seule chose que je recherchais et elle retournais bien vite à ma première passion : la botanique.
New-York comptait parmi ses nombreuses boutiques, des magasins de fleurs des plus majestueux. De toutes origines et de toutes formes, ces plantes multicolores longeaient les vitrines des magasins attirant à elles, les nostalgiques de la campagne ou des écologistes de tous bord. Je faisais partie de cette seconde catégorie et rien ne lui faisait plus plaisir que de constater que ces petites merveilles de la nature forçaient l’admiration d’un public hétéroclite. Soudainement sortant tout juste de mes pensées, je croisais une jeune fille qu’elle n’avait encore jamais vu auparavant. Je souris donc à ses excuses et répondis.
- C’est un spectacle magnifiques n’est-ce-pas ? Il est bien dommage de constater que la main de l’homme ne cesse de détruire ce patrimoine vivant de notre mère nature. Qui sait, peut être qu’un jour l’être humain s’assagira et fera tout son possible pour réparer les dégâts irrémédiables de ses ancêtres… Appréciez-vous donc le jardinage mademoiselle ?