Qui veut de bons hot dogs? [Taiki]

Un hurlement retentissant. Un bip sonore continu et tout à fait agressant. Un oreiller vola littéralement à travers toute la pièce alors que la voix stridente continuait de ravager les tympans de ses voisins de chambre. Le bip s’arrêta presqu’en même temps que sa propre voix. Ils commençaient sérieusement à s’habituer à ces réveils matinaux particulièrement mouvementés dans la petite chambre du quatrième. Si elle se plaisait à déranger les dormeurs de fin de semaine, elle n’endurait tout simplement pas qu’on lui fasse subir exactement le même sort. Enfin, c’était elle, après tout. Difficilement imitable par-dessus le marché. Quoi qu’il en soit, entre couverture, draps en tout genre, coiffure furieusement désobéissante et cette chaleur insupportable pour elle, elle s’obligea à relever son postérieur du si moyennement confortable matelas qui lui servait toute les nuits (ou presque) à dormir un minimum de quatre heures. Pas de vêtement très féminin ou dans ce genre là. Leggins violet et t-shirt légèrement trop grand pour elle dans les teintes de jaune. Ne parlons même pas du reste.

Miroir, ho miroir de malheur, elle s’y dirige rapidement, attrapant l’unique brosse à dent de la chambre et se glissa tant bien que mal les mains dans la tête pour se donner un minimum d’allure respectable. Oui, et bien, elle avait beau ne pas prendre soin de sa tête, elle se sentait tout de même vaguement obliger de faire quelque petit efforts. Objectif de la journée?

…

Enfin, ça restait encore à voir, quoi. Seul l’avenir lui dirait. Et pour le moment, l’avenir, bien, il lui murmurait de prendre ses effets et sortir. Elle poussa simplement la porte pour suivre dans la cage la série d’escaliers à dévaler à vitesse maximum, plein gaz, comme elle dirait. Peut-être irait-elle visiter ce qui restait de sa famille, aujourd’hui, songea-t-elle, même si l’envie n’apparaissait pas à travers le bleuté de ses iris. Elle les porta droit devant elle lorsqu’elle s’engouffra en coup de vent à l’extérieur, dans une inspiration de la puanteur ambiante. Elle n’appréciait pas tant la ville, en vérité. La campagne lui ferait probablement bien mieux. Et la page? Un regard vers le ciel trop bleu la convainquit que ce n’était pas l’endroit approprié où passer sa journée. Se rendre où la foule pullulait ne l’attirait absolument pas. Danser sous la pluie était plus dans ses intérêts, à regarder tout ce beau monde en bel habit chic sous leur parapluie aussi noir que leur âme. Ils auraient sans doute tous pu s’effondrer devant elle, qu’elle n’aurait daignée bouger le petit doigt pour venir en aide à ces gens qui tuait son monde, son univers, à petit feu, en le saignant quotidiennement de leur grosse voiture, e leur cellulaire et de leur grande maison! Mais c’était elle et elle en demeurerait inchangeable jusqu’à ce qu’on ne lui apporte des preuves acceptable.

Dans un soupire discret, la rouquine bougea enfin, se glissant parmi se monde gris, y mettant son brin de couleur personnalisé, marchant au long d’un trottoir bonder de ce peuple New-Yorkais. Elle bifurqua dans une petite ruelle qu’elle connaissait réputé pour ses sans abris. Personne aujourd’hui… Dommage, elle aurait bien aimé se rendre utile à leur suite. Elle était probablement plus humaine que la plupart des humains de cette ville, en vérité. Si elle était prête à tendre la main, se rendait-elle compte que très peu était prêt à faire de même envers elle. Caleb ne s’en plaignait pas, toutefois, n’ayant réellement jamais vu de situation où le besoin d’aide se faisait sentir. Dans tous les cas, elle s’était très bien débrouillait et souhaitait continuer de la faire, sans avoir à demander son reste à qui que ce soit. Du moins le ferait-elle aussi longtemps que possible lui serait permit.

Elle traversa donc pour poursuivre son chemin. En tentant de glisser sa musique à ses oreilles, elle due malheureusement constater que son lecteur n’avait plus de pile, à son plus grand désarroi. Tant pis, elle devrait se contenter de faire marche seule, sans ce son musical pour l’accompagner tout au long. D’un pas rapide et délicat, elle sourit péniblement lorsqu’elle pu enfin apercevoir le Central Park, où elle avait la fâcheuse habitude de passer ses journées de week-end. Au lieu de sortir danser, d’aller au bar, au bistro, elle préférait de loin se retrouver dans ce genre d’endroit qui lui permettait de se dire que la ville, malgré tout, avait ses bienfaits, même s’ils lui mentaient outrageusement. Ce ne fut que lorsqu’elle repéra un stand à hot dog qu’elle fut réellement ravie et s’y précipita. Manque de chance, il n’y avait plus de moutarde, seule chose qu’elle mettait généralement dans ce célèbre fast food. Elle remercia tout de même, sur un petit ton ennuyer et décida de s’en passer, pour finalement faire volte face et s’éloigner rapidement, faisant voler sa chevelure de feu. Elle ne s’était toutefois pas rendu compte qu’en se retournant brusquement de la sorte, qu’elle pourrait percuter qui que ce soit. Ce fut bien le cas. Elle ne vit pas vraiment de qui il s’agissait, n’ayant pas pour habitude de vraiment s’arrêter sur ce genre de détail mais se permis tout de même un mot d’excuse simple, en espérant seulement qu’on ne lui en veule pas trop…

[Voilà, j'ai posté la fin comme ça, mais tu n'es pas obligé de dire qu'il s'agit de ton personnage, il peut très bien s'agir de n'importe qui d'autre ]