Un long voyage pour un cadeau spécial [Pv Ghinzu]

Je déambulais tranquillement dans les couloirs de l'aéroport, en trainant derrière moi une valise noire assez légère. Je remarquais certains regards masculins qui se posaient moi. J'aimais bien ce genre d'attention que je trouvais flatteuse. Peut être que ma robe d'été de couleur robe pâle y était pour quelques choses. Vous savez ces petites robes légères qui épousent parfaitement les formes du corps et qui virevolte à la moindre brise d'air. Je n'étais pas là draguer, mais pour un voyage très spéciale. J'espérais avoir pensé à tous les préparatifs et n'avoir rien omis. Je n'étais pas une grande spécialiste de ce genre d'excursion. Pourtant je n'avais pas vraiment le choix, j'avais déjà trop attendu. Ce voyage avait une grande importance, il me tenait à cœur pour plusieurs raisons. L'une d'entre elle se trouvait dans la personne de Daniel.
J'étais un peu nerveuse, voir fébrile, comme à chaque fois que je prenais l'avion. Même si je devais dire que j'appréhendais moins qu'il ne fut un temps. A force d'être contrainte de quitter le sol, je commençais à trouver cela presque normal. Même si je n'étais pas encore rassurée totalement. C'était un bon moyen pour lutter contre ma phobie et puis il faut lutter le mal par le mal.
Je regardais ma montre, j'espérais que Daniel réponde présent à mon invitation qui avait été dès plus mystérieuse. J'espérais avoir piqué sa curiosité. Je n'avais pas vu Daniel depuis son séjour à l'hôpital. Cet événement m'a tellement affecté. Il en était sorti, c'était là l'essentiel, cela avait été un soulagement pour moi. Du coup je m'étais empressée de lui préparer son petit cadeau pour lui changer les idées, histoire qu'il se remette plus vite. J'avais aussi réalisé à quel point j'étais attachée à lui. J'espérais qu'il apprécierait la surprise, car je me doutais qu'il ne serait pas un homme facile à surprendre. Pourtant je pensais bien y parvenir. Du moins ce que j'espérais.

Je lui avais juste adressé une lettre lui disant de prendre quelques affaires, mais de ne pas trop se charger. Qu'il devait me rejoindre à l'aéroport avec son passeport et de me faire confiance pour le reste. Je n'étais même pas sûr qu'il me rejoigne, de toute façon pour moi la décision était prise je prendrais cet avion quoi qu'il arrive. Je m'installais sur un des bancs du hall, je pris une revue féminine sur la mode que je commençais à la feuilleter. Après tout il fallait que j'en profite, là où j'allais je n'étais pas prête d'en lire une de si tôt. Je sentais mon cœur battre dans ma poitrine. Est ce l'excitation ou bien le stresse? Peut être les deux je ne savais réellement le dire. Depuis combien temps j'avais imaginé ce jour et il était enfin arrivé. Je me demandais pourquoi je ne l'avais pas fait plus tôt. J'avais toujours eu une bonne excuse, je ne devais plus remettre cela à demain. Ce que je n'avais jamais prévus c'est que ce voyage ne se fasse pas seul et pourtant c'était le cas, enfin si Daniel répondait positivement.

- Si vous y faites une seule rayure, je vous arrache les yeux et vous les fait gober.

Hopes tendait les clés de sa précieuse porshe au groom chargé de la conduire au parking de l'aéroport. Il avait bien entendu prit soin de récupérer dans le coffre son attaché case contenant quelques effets personnels comme le préconisait la lettre de la charmante Amara. Il se voyait encore il y a quelques jours à peine décachetant l'enveloppe avec un regard circonspect et découvrant l'écriture rapide et stylisée de la jeune femme. Un sourire énigmatique lui avait illuminé le visage devant le propos volontairement brumeux et chargé de mystère. Tel que l'était la belle jeune femme aux yeux du professeur. Il se souvenait parfaitement de sa visite a l'hôpital même inconscient. Ses larmes et sa colère avaient su trouver son cœur. Il ne s'était pas trompé sur elle, malgré son aspect froid et d'une dignité extraordinaire se cachait une fragilité tangible et une sensibilité à fleur de peau.
Il n'avait pas hésité une seule seconde car il n'y avait pas à réfléchir. Il prit ses dispositions indiquant au service de l'administration de l'Institut une absence indéterminée mais qu'il jugeait courte. Une invitation avec Amara, ca ne devait pas se refuser, en aucun cas.

Le jour convenu, le soleil de juillet était assez éprouvant sans pour autant être caniculaire, en veste légère et en complet blanc, il se rendit à l'aéroport, coiffé de son panama blanc et se ses éternelles lunettes de soleil teintées, il avait ouvertement l'allure d'un de ses colons français qu'on pouvait croiser durant les années 50 en Indochine.
Le hall était assez spacieux pour que la foule s'y disperse, comment cependant y retrouver la belle blonde. Il s'agit bien du bon embarcadère mais il y avait tant de monde que cela paraissait aussi difficile que de dégoter une aiguille dans une botte de foin. Hopes ne voulut pas avoir recourt au portable, il voulait lui aussi que cela soit une surprise totale, une arrivé convenue aurait brisée son effet et il avait toujours ce genre de fierté un peu infantile (surtout en, présence d'une femme qu'il qualifiait volontiers d'admirablement belle !).
Il se décida donc à cabotiner quelque peu. Bloquant sa respiration il déploya son champ de distorsion temporelle au maximum (il s'étonnait d'ailleurs à en augmenter peu à peu la porté à chaque utilisation, pas grand chose, certes mais c'était perceptible, son pouvoir était en extension). Il la remarqua assise et plongée dans une lecture alibi. Une fois de plus, sa beauté était étourdissante et étrangement Daniel sentit son cœur battre un peu plus fort qu'à l'accoutumé. Il avait beaucoup de choses à lui dire mais il lui faudrait encore trouver les mots et le moment. Il relança le temps et traversa le hall d'un pas assuré vers elle. Il stoppa sa course à une distance raisonnable et avec tendresse la regarda quelques instants tout absorbée qu'elle fut à sa lecture pourtant frivole.
Il finit par toussoter légèrement avant de délivrer quelques mots d'une voix enjouée.


Et bien Amara...tu sais que je détestes dire des banalités mais franchement, tu es ravissante dans cette robe, je sais que tu as un faible pour les grandes marques mais en toute sincérité, ces sont plutôt elles qui devraient avoir un faible pour toi, mon amie...

Par politesse, il ôtait ses lunettes et son couvre chef.

Et bien ? Quelle est la destination de cette charmante invitation ?

J'étais plongée dans mes pensées, je ne lisais pas réellement ce magasine. Je tournais les pages machinalement. Je n'aimais pas rester sans rien faire et puis cela me donnait de la constance. J'avais l'impression de faire moins potiche, ou d'être la pauvre fille toute seule qui attend désespérément on ne sait quoi. Du coup ce je ne vis pas arriver Daniel. Ce fut une belle surprise et c'est sa voix qui me fit relever la tête. Ses mots étaient toujours aussi flatteurs. Il savait parler aux femmes. Mon visage s'illumina, j'étais contente de le voir et apparemment il était en pleine forme. Mieux que la dernière fois que je l'avais aperçu dans cette chambre d'hôpital sinistre qui m'avait accablé de douleur. Je n'avais pas envie de parler de ce moment pour l'instant, ni même d'y penser. Peut être plus tard au court de notre périple. Je chassais rapidement les mauvaises images de mon esprit pour focaliser mon attention sur lui. Je n'étais pas la seule à avoir la classe lui aussi.

" Bonjour Daniel, mais je peux te retourner le compliment, car quelle élégance. Je suis heureuse que tu es accepté mon invitation. Je suis ravi de te voir en forme. "

Mon regard pétillait, j'étais vraiment contente qu'il soit là. C'était très important pour moi. Je rabattis une mèche de cheveux derrière l'oreille machinalement, il ne changeait pas il était toujours aussi curieux. Ce qui prouvait qu'il avait du partiellement récupéré.

" Nous partons pour l'Amérique du sud! Nous ferons une escale à Rio! Avant d'entreprendre un petit périple. "

Je me levais de mon siège et je pris un air plus solennel. Je devais être franche avant de partir. Je ne voulais pas le mettre au pied du mur, il devait pourvoir avoir son libre arbitre sur ce qui allait se passer, tout en sachant aussi me protéger d'une certaine façon.

" Tu m'as souvent posé des questions qui sont restées sans réponses ou très évasif de ma part. J'ai décidé qu'une part de ton cadeau va d'être de lever le voile sur tous les mystères qui m'entourent. "

J'étais des plus sérieuse, ce qu'il allait découvrir risquer à jamais de bouleversait sa vie d'une façon ou d'une autre.

" Ne me pose pas de question, pas maintenant, tu verras qu'au fur et à mesure tout va s'éclairer. Je te demanderais une seule chose c'est que tout ce que tu verras et tout ce que tu découvriras devra rester entre toi et moi. C'est très important ! Je te le dis par pure formalité, car si j'avais douté que tu ne puisses comprendre ce qui t'attends jamais je ne t'aurais proposé de m'accompagner. "

Je lui souris timidement un peu gêné de continuer à faire temps de mystère. Je savais qu'il comprendrait quand nous serions sur place, mais pas avant. J'avais confiance en lui, depuis le premier jour que je l'avais rencontré à l'institut alors qu'il était en proie au doute. Je ne pouvais pas l'expliquer, mais j'étais persuadée que Janus ne l'avait pas mis sur mon passage pour rien. En tout cas il voulait une surprise de taille, je pensais que j'allais répondre à ses exigences.

" Mais trêve de bavardage ! Allons, nous avons un avion qui nous attend. "

Je sortis de mon sac deux billets d'avions.

"Tu n'as qu'à te laisser guider, pour l'instant ! Tu n'as pas peur qu'une femme te prenne en main? "

Mon ton était suave, affichant un petit air assez taquin. Après tout j'aimais bien l'asticoter un peu. Sans rien ajouter de plus je me dirigeais vers le guichet d'enregistrement. Il n'y avait pas trop de monde. Je posais ma valise sur le tapis roulant. Il ne fallut que quelques minutes pour faire enregistrer mes affaires et qu'on m'invite à passer en salle d'embarquement. Voilà je ne pouvais plus me défiler. J'étais tellement impatiente de lui faire vivre cette expérience que j'imaginais peut être inoubliable.

Daniel l'écouta attentivement. Ainsi voilà de quoi il s'agissait, enfin lever le voile sur le mystère qu'aimait entretenir la sulfureuse Amara. Partager un moment trop rare avec elle était déjà quelque chose de formidable à ses yeux mais si en plus cet instant se doublait de la satisfaction d'une curiosité qui le taraudait depuis leur rencontre, cela devenait des plus enchanteur. Cette perspective élargie le sourire du Time Tricker. pour une surprise, c'était une bonne surprise et il gageait aux dires de la jeune femme que cela ne serait pas la seule.

Rio ? oh ! C'est une belle ville, ca doit faire plus de dix ans que je n'y suis pas allé, autant je déteste le froid, autant je suis toujours à l'aise dans les pays chauds...j'ai bien fait de préparer des affaires estivales, sans doute un pressentiment.

Elle lui fit part de son désir de confidentialité.

Comment pourrait-il en être autrement entres amis ? Tes "secrets" seront bien gardés, tu as ma parole d'honneur. Voilà qui rend ce périple des plus intéressant et excitant !

Il la couva d'un regard amusé lorsqu'elle sortit les billets.

"Tu n'as qu'à te laisser guider, pour l'instant ! Tu n'as pas peur qu'une femme te prenne en main? "

Il étouffa un leger rire tant cette réplique faisait mouche. Il commenta d'une voix amusée en la suivant.


ohhh une jolie femme, peut prendre bien plus que la main d'un homme lorsqu'elle sait y faire, cœur, corps, fortune, ame...tout ce qu'elle veut...

Il lui rendit un sourire taquin pour jouer sur le même registre

Et toi, j'espère que tu n'as pas peur de tenir la main d'un séducteur invétéré et impénitent...tu pourras toujours me jeter de l'avion si je m'attaque aux hôtesses

Climat détendu et discussions triviales, Daniel partait le cœur léger, il faisait entièrement confiance à Amara.

Visiblement j'avais fait mouche, ce qui me réjouit. Je m'étais doutée que si je satisfaisais sa curiosité il ne pourrait être que ravis. Je n'avais pas de doute sur le fait que mon secret soit entre de bonne main. Il était incorrigible, les femmes étaient son péché mignon.

"Les hôtesses, je ne suis pas sûr que tu gagnes au change et bien tant pis je me rabattrais sur le steward !"

Il n'y avait pas de raison, après tout j'étais libre comme l'air. Quoi que sortir avec un garçon qui avait un métier avec l'un de mes pires cauchemars ce n'était peut-être pas très judicieux. Plus le temps tourner plus je sentais une boule se nouer dans mon ventre. Je ne tenais pas en place. Dans la salle d'embarquement je tournais en rond. Le fait de savoir que j'allais monter dans l'oiseau de fer, j'étais très mal à l'aise. Je n'avais pas le choix c'était quand même le meilleur moyen de transport et surtout le plus rapide pour arriver à destination.

"Daniel, je dois t'avouer que déteste ne plus avoir les pieds sur terre. Si je deviens hystérique c'est toi qui pourra me jeter de l'avion."

Je fis un léger sourire crispé. Le voyage n'avait pas encore commencé que j'étais déjà stressée. Je déambulais comme un fauve une cage. J'avais l'impression qu'on allait me mener à l'abattoir. Je décidais de me rendre au duty free, je pris une bouteille d'eau et je reviens au coté de Daniel. Je farfouillais dans mon sac et je sortis un tube de cachet relaxant. Je pris deux calmants avec une bonne rase d'eau. J'espérais qu'ils allaient agir vite.
Soudain une voix au parleur demanda au passager d'aller au porte d'embarquement.

"Et bien nous y voilà!"

Je me dirigeais vers l'endroit demandé sans entrain et je présentais les billets. Quand je passais sur la passerelle d'embarquement je fis une petite moue de savoir que j'allais bientôt entrer dans l'avion. Je me serais écoutée j'aurais fais demi tour. Je fixais le visage de Daniel, je le faisais pas uniquement pour moi mais aussi pour lui. Il fallait donc que je sois courageuse.
Je m'installais à la place demandée, j'avais laissé le côté fenêtre à Daniel. Hors de question pour moi de voir les nuages et le sol en tout petit, trop insupportable.
Une fois l'embarquement finit le commandant annonça le décollage. Dès que l'avions se mit en route, instinctivement je pris la main de Daniel comme pour me rassurer, esquissant un petit sourire nerveux. Dès que je sentis l'avion décoller je fermais les yeux, serrant très fort la main de mon ami.

"oh par Mercure...."

Le supplice ne faisait que commençait.

Les hôtesses ? diantre ce choix ne tient qu'à toi..

Son sourire carnassier se voulait badin. Elle était son amie, mais elle était une femme avant tout et ce rapport de séduction, elle l'avait toujours entretenu. Il en était conscient et y répondait sans arrières pensées. Amara était une belle femme, sans doute l'une des plus belles ayant croisée la route de Professeur et une attirance légitime s'était manifesté dès qu'elle avait guidé ses pas à l'Institut. Si les événements avaient été autres, sans doute que leur relation aurait pu évoluer différemment. Pour l'heure, elle était ce mentor inavouable, comme David Haller, qui jour après jour le forcait à devenir meilleur.Elle faisait parti de ces gens pour qui il n'hésiterait pas à se sacrifier si les circonstances l'exigeaient.
Bien sur, il la savait solitaire en amour et avouait ne rien y comprendre, Amara était pourtant du genre à se sublimer pour son idéal mais ce cœur qu'il sentait à la porté de la main, quelqu'un devait en prendre soin un jour car elle le méritait, elle était admirable.

"Daniel, je dois t'avouer que déteste ne plus avoir les pieds sur terre. Si je deviens hystérique c'est toi qui pourra me jeter de l'avion."

Son sourire embarrassé traduisit la véracité et le sérieux de son aveu, Hopes se contenta de lui renvoyer un léger sourire à son tour en acquiesçant.

Et bien..même Achille avait sa faiblesse ma douce amie. Confidence pour confidence, je ressens la même terreur irraisonnée quand je suis sur les eaux, un mauvais souvenir lorsque j'étais enfant. J'ai faillis me noyer en sauvant ma sœur, depuis ce temps là, je ne supporte plus l'eau que dans mon verre.

Tout était vrai, ca lui avait toujours posé de sacrés problèmes, surtout pour un voyageur comme lui, il prenait sur lui mais cette terreur était toujours là, prête à éclater.
Il la voyait trépigné en attendant, il ne pouvait que se montrer là pour l'aider, les mots étaient inutiles, c'est un combat contre soi même que l'on mène solitaire.
Il la suivait et l'épiait en meme temps, prêt à la rattraper si elle faiblissait. Son trouble était palpable., les secousses du décollage n'arrangèrent rien.

"oh par Mercure...."

Elle et ses jurons anachroniques ! A croire que tout le panthéon romain lui tenait à coeur - romain, jamais grecque- ce n'était cependant pas le moment d'explorer la mythologie ! Elle s'agrippa a sa main et il referma sur la sienne son étreinte.
Première règle la surprendre pour détourner son attention.

Amara ? tu n'as jamais songé à te faire une couleur de cheveux ? Je te verrais bien en rousse...j'adore les rousses. Il y a de superbes couleurs à porter dans les grandes marques avec cette teinte de cheveux. Je reçois régulièrement des invitations pour des ventes VIP de magasins parisien de Haute Couture et franchement depuis que nous nous sommes séparé Ilianna et moi, je ne sais plus à qui en faire profiter. Je peux toujours te les montrer, le prix ne pose pas de problème.

Je sentais mon coeur battre à cent à l'heure. Je croyais vraiment que j'allais défaillir et puis soudain tout se stabilisa, l'engin de malheur finit par prendre sa vitesse de croisière. Moi j'étais livide, Je m'aperçus que je serrais fortement la main de Daniel. Je relâchais doucement mon étreinte.

"Oh j'espère ne pas t'avoir broyé les doigts."

Je n'aimais pas me sentir en état de faiblesse, surtout devant lui. J'appréciais qu'il me parle pendant ce maudit décollage. J'avais un peu de mal à me concentrer sur la conversation. Il m'avait avoué un peu plus tôt qu'il détestait être sur un bateau. J'aurais échangé sans hésiter ma place pour être un paquebot. Je ne savais pas d'où me venait cette peur; pourtant c'était un handicape surtout pendant les missions. Je ne devais pas trop me plaindre, car maintenant je contrôlais mes pouvoirs sans risque de faire une grosse bêtise. Il fut un temps où j'étais capable de mettre le feu à cause de la panique.
J'essayais de me centrer un peu sur Daniel et de ne pas penser au lieu où j'étais. Je compris vaguement qu'il me parlait de mes cheveux et si je n'avais jamais pensé à les colorer. Je trouvais cela un peu bizarre.

"Pourquoi tu n'aimes pas les blondes ?"

On m'avait toujours dit que j'avais une magnifique couleur de cheveux aussi flamboyant qu'un soleil d'été. Il est vrai que dans ce monde j'avais cru comprendre que les blondes n'avaient pas bonnes réputations.

"Pour tout te dire, j'ai été brune il y a de cela très longtemps. J'étais encore une jeune fille à cette époque."

J'avais été obligé de changer de couleur de cheveux pour mieux être dissimulée parmi la tribu qui m'avait accueillit pendant un temps. C'était pour faire couleur locale.
Je commençais à comprendre pourquoi Jean avait autant de sucés auprès de ses mâles, visiblement ses cheveux roux en étaient en partie la cause. Raison de plus pour que je la jalouse. Il était tous à ses pieds.
Le fait de lui parler me décontractais un peu. Je pris une profonde respiration comme si cela pouvait m'aider à gérer le stresse. Il ne restait plus qu'à prendre mon mal en patience.

"Tout ce que j'espère c'est qu'il y aura pas de trou d'air je déteste quand cette machine fait des bons sans prévenir!"

Il fallait que je pense à autre chose; il m'avait tendu une perche avec la haute couture. Ilianna ne savait pas la chance qu'elle avait eu d'avoir un homme près à dépenser une fortune dans des marques de luxe.

"Il faut voir les produits, autant j'adore comme tu le sais les tenues, autant je ne suis pas très cosmétique. Leurs produits ne sont pas toujours très naturels. Ne va pas croire que je suis une fanatique du ... comme cela s'appelle déjà à oui du bio. Non juste que cela ne correspond pas à mes habitudes. J'utilise quand même une crème hydratante et je n'ai rien contre un peu de maquillage. A utiliser avec doigté pour par ressembler à une bimbo surtout quand on est blonde."

J'esquissais un sourire. Voilà il m'avait branché sur un sujet de fille, le pauvre. En tout cas cela me faisait du bien.

"Par contre, j'adore les parfums, certaines odeurs sont enivrantes."

J'aperçus au loin une hôtesse qui se baladait pour s'assurer que tout à aller bien auprès des passagers.

"Tiens voilà ta future femme. "

Je gloussais de ce que je venais de dire. Ce vol ne serait peut -être pas si terrible que cela.

Mais bien sur que si j'aime les blondes, tu es superbe Amara, je ne devrais pas avoir à te le dire bon sang, raaaa lala....et crois moi, en plus de cent ans, j'en ai vu des femmes...c'est juste que la couleur de cheveux roux m'a toujours attiré, une chevelure flamboyante, c'est un gage généralement d'un caractère bien trempé, j'adore qu'une femme se montre entreprenante et ...comment dire...n'hésite pas à me remettre à ma place. C'est peut-être pour ca qu'avec Ilianna..on..enfin, ca n'a pas marché.
Mais pourquoi je te raconte ca, moi ?

Daniel se laissa aller à un rire indulgent, il se sentait bien à ses coté, comme si ils avaient toujours été amis proches, Amara tenait véritablement une place importante dans sa vie, elle faisait parti de sa "familia".

"Tiens voilà ta future femme. "

Hum ?

Il se pencha pour mieux apercevoir la demoiselle en question et la détailla de pieds en cap avec un regard presque analytique, ses yeux bleu pale luisaient de malice.

Non...je passe...pas assez "classe" ou "atypique" a mon gout. Si tu es sage, je t'emmènerai faire un tour dans la cabine de pilotage pour reluquer les pilotes, sait-on jamais...tu pourrais en trouver un a ton gout.
Moi j'ai des critères trés poussés...
Tu sais ce que je regarde en premier chez une femme ?

Il lui décocha un sourire enjôleur appuyé d'un clin d'oeil.

Je regarde si elle te ressemble, Amara.

Ravis de son bon mot (pourtant éculé), il s'installa et croisa les mains non loin de son visage, les coudes posés sur les accoudoirs.

...C'était Louis.
Je sais que tu cherches des réponses.
C'est Louis Mc cavaugh...son pouvoir a dérayé, il avait une double personnalité et la plus destructrice a pris le dessus, je..je le considérais comme un fils, j'ai manqué de prudence. Je l'ai perdu une seconde fois, définitivement cette fois ci...je n'ai pas vu le coup arriver...peut être que..oui peut-être que j'avais simplement envie que tout s'arrête là, avec lui. Je n'ai pas fais ce qu'il fallait pour m'en sortir, toi aussi je t'ai laissé derrière, je suis désolé Amara.
Ce que tu as dit à l'hôpital..je ne pensais pas que tu tenais à moi à ce point..je n'ai pas pensé aux autres, j'étais égoïste.
Il faut me comprendre, l'éternité...ca a un gout amer et c'est dur à porter.
En plus j'avais confié a Timers, ma société Londonienne, des études sur mon pouvoir...je venais juste d'avoir les résultats...mon pouvoir est en extension... Je deviens de plus en plus puissants et du coup mon espérance de vie s'allonge, cette fois ci je ne vieillis quasi plus...Imagine, j'aurais mes premiers cheveux blancs en l'an 3500 si ca se trouve !
Que restera t-il de ceux que j'ai aimé ? des souvenirs...de la poussière...mon dieu..ca me terrifie..
Il y a des moments, tu sais, j'aurai juste envie de mourir et que ca s'arrête..
Si je continue c'est pour l'idéal de Xavier, rien d'autre n'a plus d'importance..parfois, ma vie devient aussi lourde que les sermons de ce cher David.

Un espace clos, rien de mieux pour confier à une personne proche ce que l'on a sur le coeur, Daniel ne s'en rendait pas compte, mais il abordé des réflexions bien douloureuse avec elle.

Mon malaise était toujours présent, mais moins prononcé que je ne l'aurais cru. La présence de Daniel m'aidait fortement et j'essayais de surpasser mon trouble. Le fait de parler me permettais d'évacuer un peu de ce stresse que je pouvais ressentir. Surtout que Daniel était fort charmeur aujourd'hui. S'il savait, une chevelure flamboyante, je pouvais être cent fois plus flambante qu'une simple couleur de cheveux.

"Tu me racontes tout cela, car je t'ai envoûté. Au niveau caractère il n'y a pas que les rousses, je pense que je t'ai démontré à quel point je pouvais m'enflammer. Même si à tes yeux je suis super et que cela me flatte, je dois dire... et bien n'y a pas foule pour se bousculer."

Depuis mon retour sur New-York je n'avais pas eu une seule aventure. Certes on avait beau me dire que j'étais envoutante voir sublime, il était ou le problème avec les garçons !
Visiblement notre hôtesse n'était pas à son gout, pourtant ce genre de femme faisait partie des fantasmes masculins. J'eus un petit sourire quand il me parla d'aller voir les pilotes.

"Je passe mon tour, je ne me vois pas entamer quoi que ce soit avec un homme qui pilote un oiseau de fer, même s'il est aussi beau qu'Apollon. Non franchement c'est déjà un supplice d'être ici alors avoir un copain qui vit de cela... Quelle horreur!"

Je fus surprise par la suite des dires de Daniel. Je levais un sourcil, ne sachant pas s'il était sérieux ou bien s'il me taquinait à sa façon. C'était certes un beau compliment, mais tellement surprenant de la part d'un homme. Je ne savais pas vraiment comment je devais réagir, c'était assez troublant à entendre.

"Me ressemblant ! Tiens tiens... comme c'est étrange.... qu'est ce que j'ai de plus que tu recherches chez les autres ? Surtout que tu ne trouveras qu'une pale, oui très pale copie. Ne cours tu pas derrière une chimère ?"

Sur le plan du physique je ne doutais pas qu'il puisse trouver une autre poupée blonde, mais sur le plan mental j'étais si différente des jeunes filles de mon âge. Mon passé avait jamais marqué ma différence. Il en prendrait conscience d'ici peu.
Soudain un frisson me parcourut tout le dos. Je n'avais pas osé lui demander qui avait pu s'en prendre à lui. Part respect, mais aussi pour ne pas gâcher notre voyage, je ne voulais pas me montrer trop intrusive, même si la question m'avait brulé les lèvres. Je sentis monter une haine féroce.
Je détournais mes yeux et ma tête de Daniel pour ne pas lui faire face pendant quelques minutes. Je sentis soudain mon regard s'embraser, fort heureusement que je n'étais pas au contact avec la terre, car à n'en pas douter elle aurait tremblé. Je fermais les yeux un instant et je pris une profonde respiration pour me calmer. Je restais silencieuse pendant quelques minutes le temps de faire redescendre la pression.

"Dérayer, dérayer ! C'est le moins que l'on puisse dire. Il a faillit te tuer. Alors si tu appelles cela dérayer moi j'appelle ça un meurtre. Par Jupiter, je ne l'ai jamais porté réellement de mon cœur depuis cette histoire de braquage, ou je me doutais qu'il naviguait en eau trouble. Par chance Orcus n'a pas joué son office, mais que jamais Louis ne se présente à moi, je ne ferais pas preuve de clémence. Ne me dis pas que cette histoire ne me concerne pas car en te touchant il a touché à un membre de l'institut."

Je sentais mon sang bouillir, je devais absolument me calmer au risque de déclencher mon pouvoir et de le voir se manifester. Le fait de penser que j'étais en plein ciel me calma rapidement la perspective de voir cet engin prendre feu par ma faute et finir par s'écraser ne m'enchanter guère. Ce qui me calma rapidement.

"Tu n'as pas à t'excuser Daniel, j'ai été extrêmement prise et puis je ne suis pas une fille... très accessible au premier abord. Tu sais j'ai réalisé au combien tu as marqué mon existence quand j'ai failli te perdre. Notre première rencontre fut pour moi irréel, je ne serais mettre des mots dessus!"

Il m'était apparut hors du temps à sa façon, un peu comme moi perdu dans cette époque moderne. Avoir pu parler latin autrement que pour une traduction avait été tellement magique.

"Daniel, vit pour toi ! Quand je serais poussière fait moi vivre parmi tes souvenirs, non pas en voyant ce côté triste d'une vie qui s'est achevée; mais par tous les bons moments que tu auras en mémoire. Tant que tu seras en vie une part des personnes que tu as côtoyé vivra en toi. Tu raconteras quelle femme extraordinaire j'étais et qu'aucune autre depuis trois siècles ne m'arrive à la cheville."

j'eus un petit rire cristallin, espérant rompre son malaise par ce manque de modestie flagrant.

"Vois le magnifique cadeau que t'as offert Saturne, si tu n'avais pas ce pouvoir on ne se serait jamais rencontré, demain qui sera sur ta route ? Même si nos existences sont éphémères à tes yeux, tu as cette chance de pouvoir y jouer un rôle si tu le désires. C'est là peut être le plus important. C'est peut être là ton destin."

Je parlais, je parlais. C'était simple à mon niveau de lui prodiguer des conseils. Pourtant cela me paraissait tellement limpide que les dieux l'avaient choisi pour cette raison.

Daniel l'observait calmement, il était ravis car elle ne manifestait plus sa phobie de l'avion, son rôle était remplit à la perfection. Une fois de plus il tiqua sur l'utilisation omniprésente de références aux divinités romaines. A croire que ses livres de chevet était le Gaffiot et les grands auteurs latins !

Amara aquilla...j'ai peut être traversé toutes ces époques pour mourir à tes cotés un jour..qui sait ? Nous partageons le même idéal...avec quelques divergences il est vrai...mais ca ne m'empêche pas de te considérer comme un membre de ma famille. Peut être que ce farceur de Janus savait ce qu'il faisait en me plaçant sur ta route. Mais c'est aussi son temple qu'on doit surveiller...je craint tôt où tard d'en voir les portes ouvertes..

Il regarda sa vieille montre a gousset en or pour en consulter l'heure.

Au fait...je compte bientôt officialisé mon appartenance aux X Men..c'est une demande de Charles...je pense que c'est une bonne chose...
Je ferais ca surement à mon retour de Rome...je dois m'y rendre prochainement pour une affaire d'expertise...j'ai travaillé longtemps au Vatican, j'y ai gardé mes entrés. Si ca t'intéresse, je t'y emmènerai un jour, toi qui te passionne pour la culture latine.

J'esquissais une petite moue, il avait éludé de répondre à ma question sur ce qu'il recherchait de moi dans toutes ses femmes. Je ne pouvais pas le forcer à me répondre. Je n'étais pas en position pour le titiller, je ne me sentais pas spécialement le plus alaise dans les airs pour être au mieux de ma forme.
En tout cas Daniel me paraissait très pessimiste sans nul doute à cause de l'épreuve qu'il venait de traverser. Je le comprenais dans le fond.

" Je compte bien vivre le plus longtemps possible. Je serais une petite vieille toute fripé et je doute que..."

Puis je me décidais de me taire, je n'étais pas sur de vouloir lui dire le fond de ma pensée. J'espérais que je vivrais suffisamment longtemps, mais je savais que la vie en tant X-men pouvait être des plus périlleuses. J'avais fait ce choix de vie et je connaissais les risques qui allaient avec . J'étais consciente que ce qui pouvait le fasciner chez moi maintenant aurait disparu quand j'aurais pris des rides. Je préférais ne pas y penser.
Ah Rome, cette citée d'où mes ancêtres venaient, la cité des perfides qui avaient assassiné notre empereur. Je me demandais bien comment cette ville avait évolué. L'expérience pourrait être intéressante.

"Et bien pourquoi pas, je pense que cela pourrait être captivant."

Chaque chose en ce temps nous devions d'abord finir cette petite escapade. Le reste du voyage ce passa sans trop de problèmes. J'eus une ou deux angoisses, quand je sentais l'avions vriber.

Le plus dur fut au moment de atterrissage où je crus que nous allions mourir. Ce fut un réel soulagement d'être de nouveau sur le sol.

"Ah Rio, nous voilà!"

Après avoir récupéré nos affaires, je nous dégotais un taxi et je donnais l'adresse de destination à notre chauffeur. Une demie heure plus tard, nous étions à bon port. Il nous déposa devant un petit hôtel aux couleurs bariolés, dont la façade donnée sur le bord de mer. La vue était imprenable, l'hôtel quant à lui était des plus pittoresque.
"J'espère que cela te convient, ce n'est pas un cinq étoiles, mais ce lieu à une grande importance pour moi."

J'étais contente d'être ici. Je retirais nos clefs à la reception et je lui donnais la sienne.

"Je te laisse prendre possession des lieux, quand tu seras près tu n'auras qu'à me rejoindre dans ma chambre, je suis dans la numéro 14."

L'hôtel était pittoresque, étrangement c'est la présence d'un piano bar qui attira l'œil de Daniel au premier regard. Sans doute un reste de ses vieilles ambitions passées, il aurait aimé fut un temps, faire le tour du monde pour exercer son talent de virtuose sur les plus belles places de la planète, des bribes évadés d'une époque de bohèmes où la révolution étaient aux poètes et aux musiciens. L'âme des artistes : un rêve illusoire tombé sous le pas de l'armée de nos modernités froides et anonymes.
Grâce à sa mutation, il ne soufrait ni de décalage horaire, ni du Jet Lag : ce qui était un avantage indéniable. Par contre, la chaleur était véritablement infernal et même si il adorait ce climat par dessus tout, il faut bien avouer que se rafraichir un minimum aurait été le bienvenu. L'heure était avancé, à moins que la sulfureuse blonde ai pour projet de lui faire faire la tournée des Grands Ducs, la soirée s'annonçait réservé à une douce intimité complice. Il s'en réjouissait d'avance la savant plus à l'aise les deux pieds sur le sol.
Il accepta sa clé et discrètement masqua un demi sourire sous l'annonce pleine d'ambiguïté innocente de la phrase de la belle. Il s'interdit un "Déjà ? " amusé jugeant que parfois, Amara avait tendance à prendre l'humour, il est vrai un peu souvent taquin, du Time Tricker pour argent comptant (ce qui cependant n'était pas pour lui déplaire, évidemment, on ne se refait pas).
Il la salua donc d'un clin d'œil amusé et adressa un sourire de connivence au réceptionniste qui les regardait d'un air interloqué.

Daniel eu tout le loisir de se poser dans sa chambre, somme toute assez classique. Il sélectionna d'abord hors de son bagage une tenue plus élégante, d'un gris clair discret pour poursuivre la soirée. Il se rafraichis ensuite d'une bonne douche qu'il aimait prendre froide (double habitude : pratique militaire et reste de sa vie d'errance désargentée du Paris de la Belle Epoque), il se coiffa soigneusement et s'apprêta de sa tenue.
L'idée saugrenue lui vint après avoir laissé à son énigmatique hôtesse le temps qu'il jugeait suffisant , additionné du retard de la coquetterie féminine, de consulter la programmation de la télévision de la chambre.
Il zappa moyennement intéressé par les informations régionales puis s'étonna brusquement de tomber sur un film, franchement inapproprié, aux images explicites et aux dialogues, nous dirons, universels.
Daniel avait parfois la naïveté d'un enfant devant la vitesse avec lequel ce siècle avait gagné en maturité en ce qui concernait certaines thématiques.
Il resta interloqué jusqu'à ce que le rouge lui gagne les joues et coupa la télévision, assez troublé.
Une question lui vint à l'esprit...Amara, lors de la sélection de cet hôtel, savait-elle le genre de programmes qui étaient diffusés sur ces chaines ? Etait ce devenu chose commune ?
IL lui en ferais part...ou pas.
Le monde était devenu véritablement un drôle d'endroit.

Quoiqu'il en fut, il s'était décidé pour la rejoindre et lui proposer un verre au piano bar et peut être se dégourdir les doigts sur quelques notes de piano.
Ayant gagné la dite chambre, il frappa à la porte tout en s'annonçant. Il profita de l'attente, pour réajuster son nœud de cravate par coquetterie.

L'hôtel était comme dans mes souvenirs, très coloré, fort charmant même si ce n'était pas le luxe qui dominait. Je prenais conscience que cette simplicité avait été un réel enchantement dans les premières heures de cette vie qui s'était imposé à moi du jour au lendemain. J'étais ravie de voir que rien n'avait changé, certes il y avait eu un bon coup de peinture par endroit, mais il n'avait pas perdu son originalité, ni son coté chaleureux et familial. J'espérais que Daniel en apprécierait le cadre.
Je suivis un instant du regard Daniel s'éloigner en direction de sa chambre. Je restais un instant à contempler le hall, j'étais envahie de souvenir. Tout se chamboulait dans ma tête. Ce lieu était empli de nostalgie à mes yeux. Il était la liaison entre mes deux vies. Je me demandais pourquoi je n'étais pas revenue plus tôt. Enfin ce n'était plus l'heure d'être rempli de regret, mais bien de profiter de ce moment particulier et d'en savourer chaque instant.
Il était temps de monter dans ma chambre. J'avais réussi à obtenir la même cas l'époque. Je m'étais dit qu'à renouer avec le passer autant le faire dans toute sa splendeur.
J'étais bien, j'avais l'impression de revivre. J'avais oublié au combien la chaleur de ce pays m'avait manqué.
Ma chambre était simple, sobre, ce qui me plaisait c'est qu'elle était dans les couleurs orangés et qu'elle avait une magnifique coiffeuse un peu vieillotte.
Je défis rapidement mes affaires, que je rangeais avec soi dans un placard. Je décidais de m'apprêter un peu. Je voulais être éblouissante. J'avais besoin d'un bon coup de ravalement de façade. Les heures des vols avaient fait leur ouvrage et je voulais les faire disparaitre. Je pris donc une bonne douche. Puis j'optais par une robe grise anthracite en soie à dos nu sans manche avec une ceinture recouverte de perles qui venaient de chez Lanvin. Elle me mettait en valeur, un coté chic et raffiné. Je coiffais mes cheveux en les attachant, sous forme d'un chignon, ne laissant que mèche de chaque coté. Je me fis un maquillage léger, je mis du noir sur mes yeux et des paillettes sur mes paupières, un coup de gloss rose sur mes lèvres pour les rendre pulpeuse. Je sortis deux pairs de chaussure hésitant entre à talon ou sans, je finis par prendre la perd de ballerine noire. J'enfilais une paire de boucle d'oreille de couleur noire en forme de rose. Je pris un pendentif, je m'apprêtais à le passer quand on frappa à la porte.
Je me doutais que c'était Daniel.

"Entrez !"

Dès que la porte s'ouvrit, j'esquissais un doux sourire.

"Tu tombes bien, tu vas pouvoir m'aider à attacher mon collier. Je serais prête."

Je lui tendis le bijou pour qu'il puisse l'attacher.

Heu..je..haeum..oui bien sûr..

Déstabilisé.
Comment ne pas l'être ?
Il est des femmes qui parfois arrivent à vous couper le souffle en s'habillant si bien que l'effet en aurait été bien moindre en la contemplant nue. Amara était de celles ci. Non pas que ses tenues habituelles ne laissent pas présager une plastique magnifique sous les étoffes, mais l'élégance conjuguée au charme, voilà l'arme absolue des grandes séductrices. Le résultat était encore plus bluffant lorsqu'il s'accompagnait d'une ambiguïté entre le voulu et l'ingénu. Se rendait elle compte de sa puissance érotique et de l'atmosphère qu'elle savait créer ? Etait-ce un jeu dont Daniel était la victime ? Ou alors etait-elle simplement l'avatar de ses femmes fatales qui s'ignorent ?

Sa tenue pleine de suggestion sensuelle, était parfaite et coordonnée heureusement à celle du Time Tricker au point qu'on aurait pu les prendre pour un couple glamour. Daniel resta idiot un court instant avant de la voir lui tendre son collier et lui proposer une vue plongeante sur son dos en décolleté vertigineux. Un léger rouge aux joues, Hopes balbutia ses mots et s'avança jusqu'elle tentant de ne surtout pas effleurer le grain subtil de sa tendre peau.
Elle se place près de la coiffeuse et Daniel s'appliqua à lui passer le bijoux au cou et alors qu'il venait d'en fixer l'attache son regard remontant croisa celui d'Amara dans la glace.
S'en suivit une sorte de flottement où ils se tinrent du regard durant quelques secondes.
Daniel avait conscience qu'il la regardait comme une femme désirable et qui l'envoutait depuis longtemps, il savait aussi la fragilité de ses attaches sentimentales avec Ashe. Tout était devenu assez compliqué entre eux suite à son comas, comme si peu à peu la belle ténébreuse avait pris conscience de l'éphémère des relations entre hommes et femmes et par ses absences de plus en plus répétées, préparait le terrain pour s'éviter des souffrances futures. Le fait est que Daniel ne savait plus où il en était , ni véritablement ce qu'il voulait. Heureusement, il savait ce qu'il faisait.
Amara était une belle femme et il éprouvait des sentiments pour elle, sans doute car par certains aspects, elle lui ressemblait étrangement.
Mais Hopes avait une image de lui épouvantable et se dégradant de plus en plus, il se jugeait un "mauvais homme", autant qu'il estimait Amara comme étant quelqu'un de bien.
Il ne la méritait pas et ne la mériterait jamais tout comme elle méritait mieux que quelqu'un voulant juste partager sa solitude un cours instant.
Il l'estimait trop pour la dénaturer.
C'est à peu près ce qu'il se dit lorsqu'il accrocha son regard se demandant pour conclure ce qui pouvait bien se cacher, la derrière la douceur de ses iris.
Il finit par retrouver constance et son regard changea, plus doux et plus tendre tendit qu'un léger sourire se dessinait sur ses lèvres.



Amara...je voulais te dire..que tu es une des femmes les plus belles que j'ai vu dans ma vie. Je suis heureux de te connaitre, sincèrement.
...
Ca te dirait un verre au bar avec un vieux pour te tenir compagnie ? Je te jure d'essayer de ne pas radoter..

Je m'amusais un instant de voir Daniel bredouiller un peu. Je n'aurais pas cru que je l'aurais troublé à ce point. Ce n'était pas dans ses habitudes, lui qui avait un tel verbe. Je dois admettre que c'était grisant, voir très flatteur. J'avais donc bien choisi ma robe. Il est vrai qu'il m'avait toujours vu qu'avec des tenue que j'estimais ordinaires. C'était l'occasion de changer un peu et de pouvoir sortir le grand jeu. C'était dans ces rares occasions que je prenais conscience à quel point je pouvais enflammer les hommes. C'était peut-être aussi pour cela qu'ils avaient du mal à m'aborder. Ils avaient peut-être peur de se bruler. Ce qui n'était pas totalement faux.
Je le laissais donc faire, me retournant en direction du miroir. Le sentant derrière moi fiévreux au moment de m'attacher le pendentif. C'était étrange, soudain mon regard pénétrant tombant dans le sien, grâce au reflet de nos images respectives. J'eus l'impression que l'espace d'un instant toute la pièce allait s'embraser d'un coup par ma propre volonté. Je sentais monter en moi une immense chaleur, je me sentis soudain troublée et je baissais mon regard pour ne pas être consumé par le feu hardant qui était en moi.
Le bijou en place, je me retournais doucement, l'écoutant , sans oser croiser son regard une nouvelle fois.

"Merci bien!"

Je laissais planer le doute sur mon merci, si c'était pour son aide ou bien sûr son compliment. Je ne voulais pas faire disparaitre complétement cette atmosphère bouillonnante sans pour autant enflammer la situation. Je m'éloignais donc de lui et j'attrapais machinalement une pochette noire qui était posée sur mon lit. C'était un bon prétexte pour pouvoir reprendre mes esprits complétement.

"Avec grand plaisir! Je ne me suis pas apprêtée pour que seul les murs de cette chambre en profite. Pour un vieux crouton tu es fort élégant."

Je lui souris donc tendrement et je l'invitais à quitter ma chambre. Nous primes la direction de l'ascenseur. Une fois dans le hall de l'hôtel, je me dirigeais vers le piano bar. Il y avait un peu de monde sans être plein à craquer. A notre entrée je remarquais quels regards dans notre direction. Je ne savais dire avec exactitude si c'était de la convoitise ou juste de la curiosité. Je n'en avais que faire en réalité.
En tout cas il y avait une douce musique d'ambiance qui rendait l'endroit incroyablement féerique. le lieu ressemblait à un bar de jazz datant des années cinquante. Je repérais une table pour deux personnes dans un coin bien tranquille. Je m'installais avec beaucoup de grâce faisant attention à ma façon de m'asseoir. Après tout il ne suffisait pas de mettre une jolie robe pour paraitre gracieuse, il fallait aussi l'attitude. Sur la table il y avait une petite carte des cocktails que proposait la maison. Je la parcourus rapidement.
Un serveur vient assez rapidement prendre notre commande.

"Je prendrais une Pina colada! et toi?"

J'adorais tous ces cocktails liqueureux qui pouvaient vous faire tourner la tête en un rien de temps si on en abusait. Je me demandais ce que Daniel allait choisir.

[ hjr voici la musique d'ambiance quand nous arrivons ]

Rien de tel qu'un piano bar pour retrouver un peu de contenance, Hopes aimait particulièrement l'aspect désuet et intimiste de cet Hôtel. Ayant séjourné quelques temps à Cuba par le passé pour des raisons "politiques" et donc militaires, il appréciait la nostalgie enivrante de la chaleur langoureuse des nuits Sud Américaine. Il s'installa sur une banquette confortable et adressa un sourire complice à Amara.

Il semblerait que le vieux crouton fasse encore tourner des têtes vu les regards insistants que me lançaient les jeunes serveuses...j'aurai du jouer dans des James Bond...tu m'imagines arriver à la réception et me présenter comme lui...My name is Hopes, Daniel Hopes...terriblement efficace.

Il jeta un rapide coup d'œil à la carte et se fendit d'un léger sourire.

On va commencer assez doucement, il est impossible de m'enivrer à cause de mon pouvoir, mais toi...j ne connais pas tes talents concernant ta résistance à l'alcool.

Il ferma la carte et la tendit au serveur et lui adressant un regard décidé.


Caipirinha...ca fait une éternité que je n'ai pas eu le loisir d'en déguster un...

Son regard se reposa sur le belle jeune femme. Ses iris bleuté étaient charmeuses et un brun taquine.


Vais-je enfin savoir la destination finale de ce voyage, ma belle ? La rumeur circule a l'Institut qu'habituellement c'est moi qui entraine des jeunes filles dans des hôtels atypiques au fin fond du monde. Vu le résultat que ca donne, je devrais plutôt songer à une reconversion, j'ai la fâcheuse tendance à foirer tout ce que j'entreprends ces derniers temps...
Je sais que je peux être cynique mais...

Il laissa échapper un rire bref mais sincère.

Bah laissons celà, je préfère que les gens me voient tel que je ne suis pas, si on me prête des prétentions à la Casanova..c'est sans doute que je le mérite.
Un poete a dit un jour..."J'aime trop l'Amour pour véritablement aimer les femmes".
Le fait est que je me plante continuellement dans le domaine.
Je fréquente quelqu'un depuis quelque temps, et c'est sérieux, mais tout ce que j'arrive à faire, c'est lui faire encore plus de mal qu'à moi même. Les relations avec autrui c'est si compliqué..
...
Pardonnes moi, je m'égares un peu.
C'est que je n'ai pas grand monde d'assez proche pour aborder un tel sujet.

Il avait toujours autant d'humour, quoi qu'à vrai dire je le pensais sérieux en fait. Pour une fois j'avais la référence à quoi il faisait allusion par chance. Ce qui n'était pas toujours le cas et je me retrouvais bien souvent dans l'incapacité de répondre. Je décidais de le charrier un peu, il n'avait pas le monopole du succès. Surtout ce soir où je me sentais à mon avantage.

"Ce n'est pas toi qu'elles regardaient, juste de la jalousie envers moi qui suit radieuse dans cette robe. C'est cela l'esprit féminin toujours à critiquer quand une rivale arrive. Surtout quand elle est de taille. Je n'ai rien à envier... comme elle s'appelait cette blonde avec son bikini ... Ah oui Ursula! "

J'eus un petit air narquois. Il faut dire qu'il m'avait fallu un sacré effort pour retrouver le prénom de cette fille qui je crois avait fait sensation dans l'un des James Bond.
Toujours sa curiosité, il brulait d'envie d'en savoir plus. Je décidais d'assouvir un peu sa faim sans pour autant totalement le rassasier. Ce n'était pas drôle si je lui livrais tout sur un plateau.

"Et bien, nous avons rendez-vous avec un anthropologue d'ici quelques jours qui va nous emmener voir des veilles connaissances perdu en pleine forêt amazonienne."

J'étais assez énigmatique et je supposais peut être à tord que cela lui suffirait pour le moment. Il avait l'air perplexe sur ce qu'on pouvait dire à son sujet au sein de l'institut. Je ne prêtais plus attention au qu'en dira t'on depuis bien longtemps. Il faut dire que ma coupure avec l'institut pour mes études m'avait le plus grand bien.

"Laisse dire, quoi que tu pourrais fièrement annoncer que tu t'es fais kidnapper par une charmante blonde et qu'elle t'a séquestré quelques jours à Rio. Telle Diane la chasseresse, tu sais bien que je ne fais rien comme tout le monde. "

J'eus un petit gloussement, avant de poser mon doux regard sur lui et de reprendre mon sérieux.

"J'ose espérais que cet hôtel te convient. En fait il est pour moi évocation de souvenir. C'est ici que j'ai séjourné peu après que mes pouvoirs ce soient manifestés avec d'autres mutants. C'est ici que j'ai commencé à apprendre à maitriser mes dons. Ce fut aussi pour moi le début d'une nouvelle existence loin de ma famille et de tout ce qui faisait ma vie. Je tenais à revenir ici, j'apprécie que tu sois là aujourd'hui avec moi, pour m'accompagner dans ce voyage temporelle. C'est un peu un retour aux sources."

Il m'avoua qu'il n'était plus célibataire, j'en fus troublé. Je trouvais qu'il n'avait pas mis beaucoup de temps pour remplacer son ancienne compagne. Je n'étais peut-être pas bon juge et puis à vrai dire mon esprit n'était peut-être pas aussi limpide que j'aurais voulu en face de Daniel. Ce qui m'intriguait c'était le fait qu'il disposait d'un temps infini accordé par Saturne, mais qu'il n'en profitais peut-être pas assez. A croire qu'il était pressé de rencontrer absolument quelqu'un ou bien est-ce le genre d'homme à ne pas supporter la solitude? Pour ma part, même si celle-ci me pesait de temps en temps je préférais être trop sélect que pas assez.
Je compris qu'il avait besoin d'une confidente et que je faisais office de cette oreille attentive. Après tout cela ne me changeais guère de mon rôle de grande sœur à l'institut. J'étais assez qualifiée pour cela.

"Tu te laisses peut être trop séduire par Vénus! Tu devrais suivre ce conseil de Sénéque qui dit je préfère modérer mes joies que réprimer mes douleurs. C'est là la clef du bonheur qui sait. En même temps la vie couple n'est pas facile. Mais si tu veux en parler je suis tout ouïe."

Enfin je le supposais, je trouvais cette société assez paradoxe, elle pouvait faciliter les échanges et il y avait tellement de personnes seules.

"Ce n'est pas toi qu'elles regardaient, juste de la jalousie envers moi qui suit radieuse dans cette robe. C'est cela l'esprit féminin toujours à critiquer quand une rivale arrive. Surtout quand elle est de taille. Je n'ai rien à envier... comme elle s'appelait cette blonde avec son bikini ... Ah oui Ursula! "

Et bien ma chère, j'attendrais de te voir en bikini pour pouvoir formuler un jugement. Si je m'autoproclame James Bond, j'espère au moins avoir la prérogative du casting concernant ma compagne pour mes futures aventures. Tu as ramené un cv et des photos ? Il va falloir te montrer très persuasive, mademoiselle Amara .

Son sourire était charmeur et enfantin, il prenait un réel plaisir à la taquiner.

"Et bien, nous avons rendez-vous avec un anthropologue d'ici quelques jours qui va nous emmener voir des veilles connaissances perdu en pleine forêt amazonienne."

Ha ! Ursula, j'ai à peine endossé mon costume d'agent secret au service de sa Majesté que tu veux me faire changer de panoplie pour celui d'Indiana Jones ? Je te préviens, j'ai une trouille bleue des tarentules...

La serveuse lui apporta son cocktail, par politesse, il ne prit pas son verre tant que sa compagne n'eut pas pris le sien.


"Laisse dire, quoi que tu pourrais fièrement annoncer que tu t'es fais kidnapper par une charmante blonde et qu'elle t'a séquestré quelques jours à Rio. Telle Diane la chasseresse, tu sais bien que je ne fais rien comme tout le monde. "

Personne ne croira cette version, Amara, on me prend pour un Sérial Lover là bas...en plus je suis français, ce qui n'arrange pas à ma réputation sulfureuse. Tu veux une confidence ? Avant Ilianna, je n'avais plus aimé physiquement personne depuis les années 30. Quand aux sentiments...je crois que ca remonte à Marion, ma femme. J'ai été marié Amara, elle est morte en 1917, j'ai eu une famille et j'ai tout perdu.
Ma fille a eu une descendance, je la croyais morte, je ne l'ai découvert que dernièrement lorsque j'ai été appelé à Londres pour une histoire assez compliquée. Ca s'est mal passé là bas, j'ai laché sur ce monde un fléau mais..ohh je ne préfère pas en parler, c'est embarrassant

Elisabeth était morte, Anna avait son esprit en lui et son corps véritable démon sans contrôle errait dans des mondes inconnus et Jenny elle, était sous la tutelle de Jarvis Kain. Une famille terrible dont il se serait bien passé.
Il lui adressa un sourire poli et changea de sujet.



Ainsi, si je comprend bien, tu as de la famille dans les environs ?

Je pouvais me montrer très convaincante quand les circonstances l'exigeaient. Après tout si Daniel était sous le charme rien qu'avec une de mes petites robes, je n'osais pas imaginer l'effet que je pourrais lui faire dans une tenue de plage. Je ne voulais pas l'enflammer plus que raison, ce n'était pas raisonnable de ma part, surtout au vu des confidences qu'il venait de me faire. Cela n'aurait pas été raisonnable. Surtout que sa situation était déjà compliquée, je ne devais pas mettre de feu sur l'huile. S'il était en couple cela ne servait à rien de le tourmenter.

"Tu ne sais pas ce que tu perds."

Dis-je d'un malicieux. C'est à peine si je regardais la serveuse qui venait nous apporter nos boissons. Le service avait été rapide, je n'avais rien à redire, mais j'étais assez absorbée par ma discussion. En regardant mon cocktail j'en salivais d'avance, il avait l'air délicieux.

"A la tienne ! A ces petites vacances improvisées."

Je levais mon verre pour porter mon toaste, puis délicatement je le dirigeais vers mes lèvres pulpeuses. Je pris une légère gorgée, je sentis immédiatement le doux nectar dans ma bouche. Je reposais mon verre sur la table délicatement et machinalement je commençais à jouer avec la petite ombrelle qui servait de décoration.

"Il y avait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion d'en savourer d'aussi bon."

Alors Daniel avait peur des petites bêtes aux longues pattes poilus et velus, j'avais du mal à imaginer le voir grimper sur une table à la vue d'une araignée. Je trouvais cette image cocasse. Pourtant dans la jungle il y en avait, mais ce n'était pas les bêtes les plus visibles. Il fallait surtout se méfier de celle qu'on ne voyait pas.

"Non, t'inquiète, je pense qu'on a plus de chance de croiser des serpents, la jungle en est infectée."

C'était bien agréable ce petit moment loin du stress de la vie au sein de l'institut. Daniel se confia à moi sur son ancienne vie, celle de son passé. Je commençais à mieux appréhender son mal être. Il avait donc aimé dans le passé, visiblement cette histoire était encore une plaie béante. Je pouvais sentir sa douleur qui était encore visible.

"Comme tu voudras Daniel, je ne veux pas t'obliger à te remémorer ces souvenirs. Ne te sent pas obligé, sauf si tu as envie d'en parler."

Nous y voilà, le moment que je redoutais me tomba dessus. Je ne pouvais pas toujours esquiver par des pirouettes et puis j'étais venu là pour lever une partie du voile.

"En effet, je ne suis pas loin de mes proches, enfin de mon père. J'ai perdu ma mère dans un tragique événement, il y a déjà quelques années. J'ai encore du mal à aborder le sujet sans être touché, malgré le temps qui passe je n'arrive pas vraiment à faire mon deuil."

Ce qui m'en empêchait c'était que la meurtrière courait encore. Cette maudite sorcière continuait sa vie bien tranquillement à New-York. Alors qu'elle avait du jour au lendemain chamboulé la mienne pour une obscure raison. Xavier ne m'avait pas laissé assouvir ma vengeance. Je le regrettais, même si je comprenais ses principes. A l'époque j'étais une jeune adolescente influençable, il y avait fort à parier que maintenant je ne laisserais pas passer ma chance même si cela devait m'exclure de l'institut.
Je ne devais pas penser à cela. Je me sentais coupable d'éprouver ce sentiment de haine.

"Pour être honnête, cela fait un moment que je n'ai pas eu le temps de voir ma famille."

Je poussais un petit soupire.

"Tu ne sais pas ce que tu perds."

Son sourire se figea imperceptiblement devant la malicieuse réplique. Il la regarda un instant avec une sorte de recul étrange. Il y avait les kilomètres et il n'y avait qu'eux deux. Pour la première fois depuis qu'il avait accroché ce collier sur son cou dans la chambre et que leurs regards s'étaient croisés, de nouveau cette étrange idée qui finalement n'était pas dénuée de sens. Il savait qu'il était revenu différent de ce voyage dans les limbes, il savait que les choses autour de lui avait une saveur étrange, presque fanée.
La déchéance de Ashe, son absence et les mots que lui même mettaient en doute alors qu'ils prenaient vie dans sa bouche.
Il n'avait plus connu cela depuis les années 30. L'urgence de vivre, l'urgence de ne rien laisser derrière.
Cette obscure idée que tout pouvait prendre fin.
Il n'en démordait, il aurait du mourir cette nuit là. Tout ceci n'était qu'un rappel qu'il avait voulu.
Le temps est ce qu'en en fait, Daniel, dis toi souvent qu'a tu fais du tiens et que regrettes tu.
Il songeait souvent à cette phrase. Amara lui avait toujours plut, jamais il n'aurai songé se trouver là avec elle dans son intimité et au bout du monde. Une seule question le taraudait : pourquoi ici et maintenant si ce n'était pas ca ?

Détrompes toi...je sais. Il est là le problème, je le sais chaque seconde avec un peu plus de certitude. Et je crois que...

Il secoua la tête, il allait en dire plus qu'il ne faudrait.
Il laissa un silence énigmatique s'installer tendit qu'il buvait d'un trait son cocktail.
Il reposa et ferma les yeux un instant.

Le quartier Latina Del Logos, c'est à ..hum...5 bornes au sud dans un des quartiers pauvre..du moins ca l'était à l'époque...Aout 1957. Ce fut une soirée qui dura trois jours, j'ai du en consommer au moins une quarantaine. Je ne pensais pas sentir cet air encore.
Merci Amara.

Daniel héla une serveuse.

Vous nous ramerez 3 bouteilles de Tequila, la plus chère.

Il accorda à Amara un sourire en coin et un clin d'œil appuyé.

La nuit sera longue à devenir demain...pas de Rio, sans une cuite monstrueuse...enfin pour toi, moi l'alcool sur moi, ca n'a pas d'effet.

Il l'écouta lui parler de sa famille avec embarras et lorsque la serveuse leur rapporta la première bouteille, il lui versa un verre et s'en servit un.
Il restait perplexe un instant puis porta son verre aux lèvres.


In vino Veritas ma chère...
Ahh en parlant de ca. J'ai pris coutume de faire passer mes entretiens d'intégration sous forme d'un jeu assez amusant. Ca me plairait d'y jouer avec toi, on apprend des choses intéressantes et surprenantes.
Tu as déjà entendu parler du Jeu de la Vérité ?
C'est facile, une question et une réponse à tour de rôle.
Ca peut nous entrainer jusqu'au bout de cette nuit si on y joue sincèrement, ca te dirait de baisser tes défenses face au méchant Monsieur l'Intendant !!!

De nouveau ses yeux pétillaient de malice.

Je restais perplexe sur les paroles de Daniel. Je me demandais jusqu'à quel point je l'avais en réalité troublée, puisque ce dernier ne voulut pas finir sa phrase. C'était peut-être mieux ainsi, je n'étais pas sur de vouloir entendre cette vérité. Je décidais de ne pas relever et de faire comme si je n'avais pas fait attention, en buvant une nouvelle gorgée de ma boisson.
La soirée prit une tournure qui me surprit un peu. J'écarquillais grand les yeux quand il commande autant d'alcool. Ce n'était pas vraiment mon style de boire pour boire, ni même de me saouler. Je n'aimais pas perdre le contrôle de moi-même. J'aimais pouvoir avoir les idées claires. Je pouvais peut-être passé pour une coincé de première, mais je n'avais que faire. Je savais m'amuser, mais à ma façon. Qui n'était pas du gout de tous. Je réalisais très vite que j'étais la seule qui risquait d'en subir les conséquences. Après tout s'il ne pouvait s'enivrer cela lui donnait un avantage considérable. Je n'étais peut-être pas près à lui concédé malgré l'affection que je pouvais lui porter.

"Heuu Daniel, une seule bouteille est largement suffisante pour me faire tomber dans un coma éthylique. Je veux bien t'accompagner un peu, mais pas plus que de raison. Surtout que toi tu n'en ressens pas les effets ce qui en fait n'est pas drôle. Si je puis dire les dés sont pipés, ce qui n'est pas forcément très fair-play pour un gentleman, je trouve."

Je fis une légère moue comme s'il venait de m'offenser. C'était surtout pour moi un petit jeu, histoire de l'apitoyer aussi et de lui faire tomber un peu plus sa garde. Après tout c'était le seul moyen que j'avais, puisque même s'il buvait toutes les bouteilles qu'il avait commandées il n'en souffrirait aucunement.
Son petit jeu pouvait être très dangereux, mais à mon humble avis il avait sans doute plus de secret à cacher que moi. Après tout même si je m'étais auréolée de mystère c'était surtout pour protégé mes proches. Je n'avais pas grand chose d'autre à cacher, par contre je n'étais pas sur que ce soit le cas de Daniel avec ses nombreuses vies.

"Fort bien, si tu veux jouer, jouons. Tu risques de te bruler mon cher ami."

Mes yeux bleus brillaient légèrement, ils se posèrent dans ceux de Daniel, soutenant ainsi son regard sans sourcillé. Je me doutais qu'il avait des questions brulantes, mais après tout je n'avais guère à perdre ce soir, puisque je l'avais trainer jusqu'ici pour justement lever le voile de mystère.

"Aller, vu que c'est ton idée, je te laisse la primeur d'ouvrir le bal."

Je mis mon coude droit sur la table et je posais ma tête délicatement dans ma main comme si elle avait besoin d'être soutenu au vu de la question qui allait m'arriver.

Daniel esquissa un faible sourire tout en posant l'index de sa main ouverte ou reposait son menton sur sa tempe, le coude appuyé sur les accoudoirs du fauteuil. Son regard n'avait rien de froid mais paraissait plus voilé comme si il se livrait lui même à une introspection toute relative.

Oh mais je n'ai jamais eu pour projet de te faire rouler sous la table. Je ne savais pas si tu supportais l'alcool, c'est une faute mais ca ne sera pas ma dernière. Fais moi savoir si tu veux autre chose, j'y pourvoirai.
Si je n'arrive pas à m'enivrer, il est vrai, mon esprit à tendance à devenir plus incisif sous l'emprise de ce genre de stimulant. Tu y puiseras ce qu'il te convient, ni plus, ni moins. Le reste me servira de carburant pour cette nuit. C'était là mon unique dessein.
Certains perdent leurs moyens sous l'effet d'un quelconque psychotrope, moi c'est l'inverse. J'ajouterai même que parfois ca m'a été utile à faire taire certaines voix internes beaucoup trop..insistantes.

Il se versa un verre et leva vers Amara un regard amusé, puis reposa la bouteille sans la servir par un acte calculé lui signifiant qu'il respectait son libre arbitre.
Il se lova ensuite dans son fauteuil.

"Fort bien, si tu veux jouer, jouons. Tu risques de te bruler mon cher ami."

Un sourire indéterminé naquit sur ses lèvres. malice ? ironie ? excitation ? moquerie ? Impossible de réellement savoir ce qui se tramait dans l'esprit tortueux du Time Tricker.

Tu risques d'être surprise par mes réponses, choisis judicieusement, je ne suis peut-être pas aussi lisse que tu ne le penses, mon amie.

"Aller, vu que c'est ton idée, je te laisse la primeur d'ouvrir le bal."

Soit.
Dis moi Amara...pourquoi as tu rejoins l'Institut ? J'avoue..."Magma", j'ai lu ta fiche concernant ton pouvoir, ca aurait été stupide pour l'Intendant de ne pas le faire...je connais donc ton potentiel, rien d'autre. Ce pouvoir est destructeur, tu aurais pu le mettre au service d'une autre cause, la tienne ou celle de mutants plus extrémistes..alors pourquoi ce choix ? Au fond de toi...A quoi crois tu véritablement ?

Curiosité, curiosité quand tu nous tiens, cependant sur ce coup-ci Daniel me déçut un peu. Je trouvais qu'il avait légèrement outre passé ses droits. Ce n'était pas parce qu'il travaillait à l'institut qu'il pouvait se permettre de consulter mon dossier. J'acceptais cela des X-men. Mes partenaires avaient le droit de se renseigner sur moi lors d'une mission. Il était essentiel de savoir le potentiel de l'autre qui pouvait être déterminant pour mener à bien les actions, mais d'un ami je trouvais cela particulièrement malvenu. Surtout qu'en général lors du briefing de préparation nous évaluons le potentiel de chacun.
Il venait de casser à mes yeux ce moment magique de la découverte de l'un pour l'autre. J'avais naïvement pensé lui démontrer de quoi j'étais capable et quelle femme j'étais réellement. C'était l'une des raisons qui m'avait poussé à l'emmener à faire ce petit voyage. Puisqu'à j'avais garder ce secret pour moi et j'avais bêtement cru pouvoir lui faire la surprise. Lui démontrer que je n'étais pas aussi frêle et fragile au premier abord. Cette soudaine omnipotence me gêna, avant qu'il ne débarque à l'institut personne ne s'était permis de me faire un tel affront. Si j'utilisais mon vrai prénom au sein de l'établissement c'était en partie pour ne pas dévoiler qui j'étais et aussi ne pas être résumé à un simple pouvoir.
Certes je le respectais profondément, mais je commençais à croire que ce n'était pas totalement réciproque. Ou du moins nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Mon visage se ferma légèrement, mon regard se détourna de lui. J'étais troublé par un sentiment de mal gêne. Je savais au fond de moi que ce n'était pas grave et pour tant une part de moi lui en voulait de ne pas avoir pris le temps de me laisser ce choix.
Il venait sans le savoir de me blesser. Je n'aimais pas qu'au fouille dans mon passé, fort heureusement pour moi Xavier avait fourni des informations mensongères sur ma provenance, pour éviter qu'elle ne tombe entre de mauvaises mains. Je ne savais dire pourquoi, mais cette attitude à vouloir farfouillé partout ne me plaisait pas. Autant son petit jeu m'avait séduite puisque c'était un échange en bonne et due forme, autant là j'avais comme une étrange impression qu'il avait toutes les cartes en main contrairement à moi. Pour éviter qu'un blanc malsain s'installe, je mis la paille de ma boisson dans ma bouche et je sirotais lentement le liquide essayant de faire comme si de rien. Je devais essayer de passer de ne plus y penser. Du coup il venait de me frustrais et je décidais que je ne lui montrerais pas plus que ce qu'il avait pu lire, puisqu'il avait joué au détective sans mon autorisation. D'un ton monocorde je lançais.

"Humm, et bien je croyais que c'était une seule question! mais soit..."

Il ne m'avait pas échappé qu'il y en avait plusieurs même si elle était toute lié. Je savais que je chipotais pour pas grand chose. Mon caractère de feu reprenait le dessus.

"C'est un choix qui s'est imposé à moi Daniel, j'ai rencontré les mutants de l'institut avant que mes pouvoirs ne se révèlent à moi. Quand ceux-ci ce sont manifestés, vu leur potentiel il a été très naturel que ce soit à l'institut Xavier que j'apprenne à les maitriser. Bien avant d'adhérer à une cause. Contrairement à d'autre mutant vu mes capacités il aurait été très peu judicieux que je décide d'apprendre à les contrôler seule. Ce qui ne veut pas dire que j'ai toujours été en accord avec l'idéologie de Xavier.
Je crois à un monde libre ou chacun pourrait vivre sans jugement. Ou les mutants ne seraient pas des dangereux psychopathes en puissance. Voilà pourquoi je me bats."

Tout en parlant je n'avais pas levé mon regard de mon verre comme si par je ne sais quel miracle celui-ci allait faire s'envoler mon trouble. C'était donc à mon tour de lui poser une question.

"Daniel, es-tu sur que tu es fait pour être l'un des notre en tant que X-men? Tu parles de vouloir passer ta passation et pourtant tu es épris de liberté, tu es un électron libre ce qui n'est pas réellement compatible. Être X-men implique de grands sacrifices et surtout de respecter à la lettre l'idéologie de Xavier t'en crois tu réellement capable ? "

Je savais de quoi je parlais. Si pour beaucoup de nos étudiants le fait d'être un X-men était un privilège suprême, il impliquait aussi qu'il fallait renoncer à une part de soi-même. Même nos têtes brulés s'étaient à un moment ou un autre confronté à Xavier qui leur avait ordonné clairement de rentrer dans le rang ou de quitter leur fonction. Pour moi être X-men impliquait des choix de vie qui pouvait s'avérer douloureux et même aller contre ses principes personnels. J'en avais fait l'amère expérience.

Elle croyait à un monde libre ou chacun faisait montre de sa liberté d'action et par sa question lui signifiait qu'être X Men était avant tout être un mouton de panurge obéissant au moindre caprice d'un leader.Ce paradoxe parut flagrant aux yeux du Time Tricker. Son trouble même léger ne lui échappa pas. Elle se braquait, comme à chaque fois qu'ils discutaient ensemble on en arrivait invariablement au conflit.
Il ne ferait plus d'excuses, pas cette fois. D'autant plus qu'il ne voyait pas où le problème se posait et en quoi ses paroles avaient encore produit ce revirement dans le comportement de la jeune femme. Elle était aussi belle qu'explosive mais il n'était pas un ange non plus.
Il ne fit aucuns commentaires et repris un verre qu'il vida cul sec.
Puis prit une profonde inspiration avant de répondre.

Tu te méprends sur Charles.
Il est plus ouvert à d'autres idées que tu le penses, nous avons eu des conversations passionnantes avec David et lui. Nous ne sommes pas souvent du même avis.

Donc..
Respecter à la lettre ?
Il y a la loi et l'esprit de la loi.
Je respecte le but de Xavier pas forcément les moyens qu'il met en œuvre pour y parvenir. Être X Men ? Ca n'a pas plus d'importance pour moi que l'air que je respire. J'ai un projet, approuvé du bout des lèvres par Xavier et crois moi ce projet des plus secrets écorne légèrement la belle idéologie dont tu parles. Il faut cependant que je fasses mes preuves en tant que X Men pour y parvenir.
Si un jour on me chasse de l'Institut ou que je n'obtiens jamais le respect de mes pères, je m'en fiche. Je ne renoncerai pas à mon but. Toutes mes actions sont articulées autour de mon idéal qui rejoint celui de Xavier mais j'ai assez d'expériences de la vie pour savoir où mène l'aveuglement envers un leader. c'est justement parce que je défend le libre arbitre et la liberté que je veux rester un electron libre.
Je ne suis pas comme vous, et je ne le serrais jamais. Je ne suis pas pur et innocent...et c'est ce qui vous manque.
Mes propos sont terribles, mais je suis intègre que ca plaise ou non, je ne trahirai pas l'idéal de paix ni mes principes.
Qu'importe les conséquences pour ma vie social ou le reste. Je devrais être mort depuis longtemps, c'est a ca que je consacrerais ma vie.
Alors si tu attends de moi que je sois un soldat obéissant et aveugle, je te répond : non.
Je l'ai déjà été.
Très longtemps.

Pour être efficace, il faut convaincre. pour convaincre il faut argumenter. Pour argumenter il faut discuter. pour discuter, il ne faut jamais ordonner.

Hopes savait qu'Amara allait exploser, mais il s'en fichait, il n'avait pas à lui mentir. Pas à elle. Si tout devait s'arrêter ici dans cet hôtel, c'est que le sort en avait décidé.
Le jeu de la vérité était ainsi, cruel et aussi tranchant qu'une lame.
Il laissa un temps de silence et enchaina.

Comment vois tu les X men , dis moi ?

Je préférais ne pas répondre, après tout je connaissais Charles depuis plus longtemps que lui je savais de quoi le professeur était capable. Certes à parler c'était un homme charmant et intéressant, mais c'était aussi un homme de poigne, un leader charismatique. Il n'avait pas battis l'institut pour semer les graines de la discorde. Je ne comprenais pas vraiment l'attitude de Daniel, après tout pourquoi venir à l'institut si ce n'était pas pour respecter les règles et l'idéologie qui allait avec. Je commençais à croire qu'il aurait mieux fait de ne pas ce mêler de conflit, surtout si c'était pour montrer un exemple de haine.
Pour moi l'institut avait été ma maison, mon refuge depuis des années et contrairement à lui j'avais sans doute plus perdre. Après ma vie était entièrement dictée par l'institut. Même si j'avais pris un peu le large pour découvrir par moi-même autre chose, j'avais bien vite vu que ce monde renfermer bien des dangers.
Je n'étais pas un mouton de panurge à suivre aveuglement des ordres arbitraires, cependant les principes de tolérance et le meurtre n'en faisait pas parti. Daniel voulait une paix imposée par une violence si cela était nécessaire. Il n'était donc guère différent que les confréristes et rien que cette pensée me troublait.
Je ne cherchais même pas à polémiquer, je savais très bien que nous resterions sur nos positions mutuelles.
Une chose était sur si Xavier décidait de tolérer un groupe au sein de l'institut qui allait contre le principe de préserver la vie à tout prix, au vu du sermon qu'il m'avait fait dans le passé pour exercer ma vengeance. Je n'aurais plus rien à faire au sein de cet institut qui se serait corrompu.
Je sentais une douce colère monter en moi, car Daniel venait de chambouler mon univers, mais pas forcément dans le bon sens, du moins à mon avis. Je ne voulais pas mettre le feu au poudre cependant je ne pouvais pas totalement de taire.

"Si tu crois que le meutre ou achever un ennemi te rendra meilleur et imposera la paix c'est que tu ne vaut pas mieux qu'eux."

Pour moi c'était purement folie de croire cela, je commençais à croire qu'il n'avait pas appris des erreurs des hommes depuis tout ce temps. Je trouvais cela très triste. Je n'étais pas crédule au point à croire qu'il y avait une rémission pour tous, mais je préférais essayer d'avoir un exemple positif.

"Les X-men sont pour moi des professeurs de vie, ils doivent montrer un exemple positif aux jeunes générations mutantes, tout en réparant les erreurs faites par des congénères. Le tout étant d'éviter un conflit ouvert."

C'était peut-être une vision un peu candide, mais j'avais besoin de cela pour pouvoir continuer à avancer dans cette société moderne qui se perdait par sa noirceur.
Malgré la colère que j'éprouvais envers Daniel, je décidais de ne pas exploser, cela ne servait à rien. Je finis mon cocktail d'une traite. Alors il voulait me titiller sur ce qui me tenait à coeur, mais lui aller t'il mettre en pratique ses dire dans sa vie privée ?

"Vas-tu te venger de Louis?"

J'osais de nouveau poser mon regard sur lui. Après tout facile de me dire qu'on veut semer le chaos au sein de l'institut quand je constatais que sa vie était n'était guère un modèle de vertu si j'en jugeais avec qui il s'était lié d'amitié.