Le nain dans la boite [Libre]

« Je suis pas ici », se répétait mentalement Ernest, la tête toujours enfouie dans ses mains, un peu à la façon de l’autruche. Il y mettait tant de volonté qu’il ne fut pas long à se convaincre de cette absurdité. Quand il s’autorisa un timide regard entre ses doigts qu’il écarta un peu, juste un peu, il constata qu’en effet, il n’était plus « ici », il était « ailleurs ». D’ailleurs il fut surprit que « ailleurs » ressemblait tant à « ici ». Ho, peut importait, il se sentait déjà mieux. Cette autre boite de nuit paraissait plus amusante et pour cause, Vermine crut apercevoir un petit personnage poursuivit par une horde furibonde d’autres personnages. Pareille scène ne se voyaient que dans les dessins-animées ! La boite de nuit était-elle une porte dimensionnelle pour rejoindre le monde de la télé ? En voilà une idée excitante ! Il fallait absolument en avoir le cœur net ! Avec un peu de chance, le petit personnage était comme le lapin blanc d’Alice au pays des Merveilles. Il fallait le suivre pour passer la porte dimensionnelle !

Et oui, pauvre enfant-rat. Le voilà une fois de plus abusé par son exubérante imagination. Il se redressa, il épousseta son peignoir, puis il s’avança d’un pas tranquille et dans une attitude très digne. Il était, il ne fallait pas l’oublier, le fils d’un milliardaire. Curieusement, il voulait se comporter comme tel, son habit étant redevenu à ses yeux une noble tenue.

Quand il se fut approché, il put mieux admirer le nain vert qui zigzaguait entre les gens et faisait tourner en bourrique ses poursuivants. Il ne sut qu’en penser. Ce « lapin blanc » était-il digne de lui ? Ou n’était-ce qu’un vulgaire gueux ? A cet instant, personne encore n’avait remarqué la présence de Vermine, sauf bien sûr le groupe d’adolescents qui lui avait permit d’entrer. La seconde d’après, cela changea car le semi-rongeur se planta devant Kurkaru et lui adressa un très respectueux…

-Bonjour.

Evidement, l’autre mutant, emporté par sa course, lui rentra dedans et tout deux se retrouvèrent au sol. Ernest, comme si de rien n’était, reprit.

-A zut, c’est le soir. Donc bonsoir.

Le rat repoussa légèrement le nain pour adopter une position assise.

-Je me présente, Vermine. Etes-vous le lapin blanc ?

Les videurs, ainsi que la horde des clients enragés, restèrent une poignée de secondes passifs devant cette scène si insolite. Puis, tout d’un coup, la curiosité s’évanouit.

-Laissez-les-moi !!! hurlait un gars.
-Ce sont des monstres ! vociférait une fille.
-Du calme, fit un videur.
-A nous trois ! fit un autre videur en attrapant d’une main Kurkaru et de l’autre Vermine.

Il les souleva en l’air sans la moindre difficulté et, moins d’une minute plus tard, il les jetait dehors sans ménagement. Une fois de plus, Ernest ne fit pas de cas de ce qui venait de se passer. Il se releva, épousseta son peignoir pourpre et reprit la parole.

-Où est la porte dimensionnelle ? Je veux entrer dans les dessins-animés.

Diable ! Quelle personne étrange que ce nain vert en short moulant ! Il déformait les propos, certes déjà incohérents, du bon rat dément au peignoir rudoyant. Nul doute, ces deux mutants étaient faits pour s’entendre. Enfin, c’est ce qui semblait tout du moins.

Vermine ne se laissa pas perturber par celui qu’il considérait déjà comme un simplet. Convaincu du bienfondé de ses motivations et de la clarté de ses propos, l’incompréhension de son interlocuteur ne pouvait donc être expliquée que par une insuffisance intellectuelle significative. Se remémorant les cours initiatiques à la communication qu’il avait suivit lors de sa scolarité, le garçon-rat mit au point sa stratégie de persuasion. Il fallait s’adapter à son public, c’était la règle d’or.

-Monsieur, vous m’avez mal compris…

Enfin, s’adapter à « ça », cette chose reniflante, c’était beaucoup demander à un noble de haut rang. Oui, Ernest était un noble maintenant, un noble comme on en trouve dans les livres d’histoire. N’avait-il donc pas la bonne tenue pour cela : un grand manteau pourpre ? Si, si, aucun doute, il avait le sang bleu. Son visage se peignait déjà de condescendance. Se drapant dans sa dignité, il adopta une posture parfaitement droite, enfin aussi droite que son corps animal le lui permettait. Il croisa les bras et reprit.

-J’ai évoqué une porte dimensionnelle et non pas la suite inintelligible de termes absurdes sortie de votre bouche malodorante ! Vous êtes le lapin blanc, au sens figuré j’entends, et vous devez me mener à la dite porte. Est-ce donc si compliqué à comprendre ? Même un roturier à l’éducation déficiente saisirait mes dires sans l’ombre d’une difficulté !

Sans même s’en rendre compte, il s’exprimait avec un accent mondain relativement exagéré. Il était, maintenant, pleinement entré dans son rôle. Une fois de plus, la réalité s’effondrait autour de lui. Il ne voyait et n’entendait que ce qu’il voulait et de la façon qu’il voulait. Il rêvait éveillé et Kurkaru s’était introduit dans ce songe psychédélique. Autour des deux créatures, on regardait, on écoutait, on se posait des questions, on se méfait, on riait aussi. Une petite dizaine de personnes restaient à bonne distance et profitait de l’insolite spectacle qui se déroulait devant la boite de nuit. Les videurs, eux, étaient sur leurs gardes. Hors de question que ces deux là remettent un pied ou une patte à l’intérieur. Vermine continua sur le même ton.

-La porte est des plus plaisantes et ce qui se cache derrière l’est plus encore, je vous l’assure. Oui vous pouvez la qualifier comme… comment avais-vous dit déjà ? Ha oui, « marrante », c’est ça ! La porte est rigolote et elle est à l’intérieur. Et donc, si vous voulez vous amuser, il faut m’aider à retourner dans la boite de nuit !

Les videurs eurent un large sourire. Inutile de préciser qu’ils entendaient tout, les deux mutants n’étaient qu’à quelques mètres d’eux.

-Est-ce claire ou faut-il que je sois plus explicite ? La poooooorte… Vermine décrivit avec ses mains la silhouette d’une porte. …est laaa-baaaas ! Vermine désigna la boite de nuit du doigt. Tooi… Vermine désigna le nain. …et mooi… Vermine se désigna lui-même. …on doit y alllllller. Vermine mima quelqu’un en train de marcher. Comprit ?

HRP : enfin j’y suis arrivé ! Oui, j’ai répondu !

Non de dieu ! Aller refouler des ados boutonneux et cons comme leurs pieds était déjà assez chiant comme ça, mais il fallait en plus que des mutants miniatures rendent ce job payé au lance-pierres plus insupportable qu’il ne l’était déjà ! L’un des videurs, celui qui avait prit la photo, fronça les sourcilles. L’agacement, déjà présent sur son visage, se peignait plus encore. Son collègue, curieux, lui demanda de voir ce qu’avait donné le lutin verdâtre. Sans un mot, il lui passa la photo et croisa les bras. Un peu plus loin, Vermine aussi croisait les bras tout en adoptant un air très dubitatif. A ses yeux, les manigances de Kurkaru étaient vouées à l’échec. Ha… vous ne pouvez pas savoir à quel point il est difficile d’être surdoué ! Par contraste, tous les autres semblent si bêtes.

-On devrait peut-être appeler, suggéra le second des videurs, en observant le dos de la photo.
-J’ai pas l’intention de continuer à jouer avec ces rigolos, Fred. Sinon, ça va devenir le cirque ici. Regardes déjà tous ceux qui s’attardent pour observer.
-Mais…
-Non, non et non ! Pas envie qu’il y ait un incident et que ça nous retombe dessus !

Galvanisé par ses propres paroles, le premier des videurs arracha presque des mains de son collègue la photo, puis il se pencha, attrapa le poignet du nain vert, lui mit ce qui lui appartenait dans la main, ferma cette dernière dans son propre poing avec une vigueur sans doute excessive, avant de reprendre.

-Bon, écoutes-moi bien l’avorton et toi aussi le rongeur. Si vous êtes encore là dans dix secondes, c’est à coups de pieds dans le cul que j’vous expédie loin, très loin de là. PIGE ???!!!

Alors qu’il parlait plutôt bas, il avait achevé sa réplique en hurlant le dernier mot. Ceci-fait, il rejeta assez violement en arrière Kurkaru et fit jouer sa musculature pour parfaire sa séance d’intimidation. Bon, ok, conclut intérieurement Ernest. Inutile de se faire casser la figure pour atteindre la porte dimensionnelle. Mieux valait passer par ailleurs. Attrapant à son tour Kurkaru, il le tira en arrière tout en lançant à l’attention des videurs :

-Bon, d’accord, vous avez gagné !

Son ton était rien moins qu’irrité. Quel merveilleux jeu d’acteur ! Ceci dit, il entraina son compagnon… non disons plutôt serviteur, c’était plus convenable. Donc, il entraina son serviteur dans une rue adjacente pour les exposer son plan forcément génial.

-Terminé les pitreries, monsieur « haut comme trois pommes », commença-t-il avec un air très supérieur. On va faire comme JE dis. Comme ça se sera constructif. On va passer par les conduits d’aérations. Voilà. Tu n’y aurais pas pensé tout seul, avoues-le !

Vermine oubliais juste que, la première fois, le nain était entrée dans la boite de nuit justement par le chemin évoqué. Mais peu importait, il avait raison, les autres avaient tort et c’était comme ça. Il prit ensuite la direction du Night, planifiant un contournement stratégique à l’abri des regards, puis une escalade genre agent secret et enfin, l’infiltration. Ho, que ce mot était excitant !

HRP : n’hésites pas à faire avancer l’action, même si pour cela tu dois faire un peu agir mon personnage.

Bon, heureusement que le ridicule ne tuait pas parce que sinon cela ferait longtemps que Kurkaru aurait quitté ce bas monde. Voilà ce que se dit Ernest, toujours pleinement impliqué dans son rôle du « cerveau supérieur ». Gard à celui qui ferait remarquer au jeune mutant que lui-même n’avait pas de conseil à donner au nain vert. N’était-il pas affublé d’un peignoir en guise de costume ? Ne cherchait-il pas à entrer dans une boite de nuit dans le but d’y trouver une porte dimensionnelle menant au pays des dessins-animés ? Ne prenait-il pas son collègue pour un lapin blanc ? Toujours était-il que Vermine observait d’un regard lourd de dédain les pitreries du lutin. Ce dernier ne tarda pas à se balancer au bout d’une lance à incendie. Il dominait bon nombre de têtes agacées, amusées ou effrayées. Si la première intrusion de Kurkaru n’était pas passée inaperçue, celle-ci le fut encore moins. La panique, de nouveau, guettait l’établissement et les videurs, ulcérés, ne pouvait pour l’instant que constater la ténacité du mutant miniature.

Encore sur le toit, le garçon-rat s’impatientait. Il fixait le gros bidon rouge de la lance à incendie. Après une estimation de la longueur du tuyau qui s’était déroulé devant lui, associée à la hauteur de la boite de nuit additionnée aux mesures probables du conduit d’aération, il supposait que le nain n’avait pas put atteindre le sol de la salle de danse. Les bruits qui parvenaient jusqu’à lui étaient trop confus pour qu’un diagnostique plus précis soit dressé.

-Décidément, commença Vermine, irrité et en décroissant les bras, pour que les choses soient bien faites, il faut les faire soi-même !

Ceci dit, l’hybride décrocha le bidon qui fut alors entrainé vers la bouche d’aération. A l’autre bout du tuyau, Kurkaru descendit d’une vingtaine de centimètres avant d’être à nouveau bloqué. Le bidon, trop lourd par rapport au poids du nain, n’était pas passé par le conduit. Qu’à cela ne tienne ! Vermine fit en sorte d’y remédier. C’est donc ainsi que le lutin fit une belle chute libre dans la boite de nuit, chute qui fut accompagnée par une légion de cris de peurs. La conclusion de cet événement aurait put être dramatique… et ce fut effectivement le cas, mais par pour Kurkaru. Ce dernier, par un heureux hasard, trouva un dodu danseur pour amortir son arrivée. La seconde d’après, le gros bidon fit son apparition et alla s’écraser au sol dans un imposant bruit qui couvrit presque la musique surexcitée. Si quelqu’un l’avait reçu sur la tête, il y aurait sans doute eu un mort. Au lieu de cela, le bidon, prit pas son élan, roula au sol et renversa quelques adolescents effarés. Comme si cela était insuffisant, le tuyau ne résista pas au choc et se décrocha. La mousse blanche sous pressions se déversa alors en tout sens, propulsant le bidon dans ce qui devenait une danse frénétique. Bref, il y avait un mot pour résumer ce qui se passait au Night : le chaos !

Des hurlements, des pleurs, des mouvements de foules désordonnés… un film catastrophe n’aurait pas montré une scène plus explicite que celle-ci ! Il fallait évidement y ajouter les spots lumineux et la sono qui s’accordaient à merveille ! Vu le contexte, personne ou presque ne fit attention à l’arrivée de Vermine. Ce dernier avait mit à profit ses talents d’acrobate pour arriver à l’extrémité du conduit d’aération. Sans hésitation, preuve de son inconscience, il sauta. L’atterrissage fut rude mais l’enfant avait quand même trouvé une tête qui passait par là pour se réceptionner. C’était, avouons-le, un coup de chance assez fabuleux car les clients du Night n’avaient à présent qu’une seule envie : sortir d’ici ! Enchainant une cabriole, juste pour la forme, Ernest mit pied à terre. Il fut accueillit par un jet d’eau moussante qui l’indisposa plus qu’il ne l’était déjà. Avec de grands gestes révoltés, il se mit en retrait.

-J’ai déjà pris un bain cette semaine ! hurlait-il à qui voulait l’entendre.

Quand il se fut reprit, il essora son peignoir tout en cherchant où pouvait se cacher la fameuse porte magique, objet de sa convoitise.

-Hé, le lapin blanc, faut trouver la porte maintenant ! fit-il avec autorité. C’est toi qui est sensé me guider !

Rien de ce que j'avais pu imaginer de cette soirée ne m'aurait préparé à ce que j'allais vivre. J'étais à la faculté d'histoire en train de faire des photocopies du cours de mon boss. Pour qu'il puisse les distribuer demain matin à ses élèves. Je m'étais battu une bonne partie de la journée avec cette maudite machine à reproduire un document. Si j'avais su que le boulot d'assistante consistait à manier autant d'appareil moderne j'y aurais peut-être réfléchit à deux fois avant d'accepter le poste. Quoi qu'il en soit après un long combat je réussis enfin à remporter la victoire. Elle m'en avait fait baver entre le manque d'encre, le fait qu'il n'ai plus de feuilles, et le bourrage de papiers, c'était digne d'un combat épique. A chaque fois il fallait que j'ouvre le corps de cette monstrueuse machine, que je la redémarre. La notice d'explication bien qu'elle soit en anglais me paraissait être en chinois. J'arrivais enfin au bout de mon périple. J'avais triomphé de la technologie et j'en était fière. Les dernières copies étaient en cours quand soudain un bruit sourd attira mon attention. Je mis un certain temps avant de réaliser que cela prévenait de mon sac à main. C'était mon communicateur qui sonnait, je me précipitais donc pour le chercher. Bien évidemment impossible de trouver ce petit appareil, je fus obligée de vider entièrement ma besace pour enfin mettre la main dessus. Ce gadget technologie qui m'avait été fourni par l'institut émettait une lumière bleuté et il n'arrêtait pas de sonner. Je le pris dans la main et après un instant d'hésitation sur le mode de fonctionnement j'appuyais sur le X en son centre. Sans plus tarder une voix familière ce fit entendre.

"Amara !"
"Heuu, oui..."
"Ah enfin, tu es toujours en ville ?"
"Oui..."

Cela me faisait toujours une drôle d'entendre des voix sortirent de ce bidule. J'avais toujours l'impression de parler toute seule. Cela ne présageait rien de bon, car en général quand on me contactait avec ce truc c'est que l'affaire était importante.

"Parfait, nous venons de constater la disparition de deux jeunes élèves de l'institut. Ils ont bravé le couvre-feu. Il semblerait que ces derniers soient partis en ville. Rien ne semble indiquait qu'ils soient ensemble. Tu es la seule
présente sur place, si tu pouvais essayer de les retrouver ?"
"C'est bien gentil, mais New-York n'est pas un petit bourg. Ils peuvent être n'importe où !"
"En effet, mais les deux jeunes fugueurs ne devraient pas passer inaperçu, C'est Kurkaru et Vermine."
"Je vois..."
"On t'envoie du renfort dès que possible, on arpente les bois aux alentours et un groupe devrait être en ville d'ici trois quarts d'heure, mais bon on n'a pas vraiment de temps à perdre, surtout connaissant les deux personnalités."

"ça marche !"


L'appareil s'éteignit, je le rangeais. J'ouvrais en grand mon sac et je jetais tout ce que j'avais vidé dedans. Je pris mes affaires et je quittais l'université d'un pas décidé. Me voilà en train de jouer au détective. Je n'avais pas l'âme d'être un chaperons pour jeunes mutants récalcitrants.

Je me demandais où est-ce qu'un jeune mutant aurait l'idée d'aller. En tant normal j'aurais bien arpenté les salles d'arcade, mais avec ces deux là ce n'était pas vraiment le genre de la maison. C'était chercher une aiguille dans une botte de foin. Je commençais par le centre-ville en désespoir de cause. Après une bonne heure je n'avais absolument trouvé aucune trace d'eux. Je commençais à croire que c'était peine perdue, autant les attendre bien sagement à l'institut et leur faire la morale à leur retour. Si New-York n'est pas un petit village de campagne, les rumeurs si propagent sans nul doute aussi vite. Je croisais un groupe d'adolescent qui parlaient entre eux. Ah la technologie, si en général elle me posait des difficultés cette fois-ci elle venait à mon secoure sans le vouloir. En effet l'un des garçons étaient en train de commenter sur son iphone une vidéo qu'on venait de lui envoyer. Ce qui avait attiré mon attention c'est quand il avait parlé d'un gnome vert. Je m'approchais doucement et j'écoutais la conversation. Clairement à ses dires il n'y avait pas de doute. De toute façon c'était la seule piste sérieuse que j'avais. Je m'approchais de lui et je lui fis un charmant sourire enjoleur.

"Excuse-moi, je suis curieuse, mais j'aimerai bien voir ta vidéo."

Sans se faire prier, il me la montra. Visiblement il n'était pas insensible à mon charme. En visionnant les images mes derniers doutes c'étaient volatilisés.

"Vous savez où cela se passe ?"
Sans se faire prier le jeune homme me répondit.
"C'est dans la boite de nuit le Night, j'ai des potes qui y sont apparemment il s'y passe de drôle de choses."
"Ok merci."

Comme quoi de temps en temps la chance peut vous sourire. Sans plus attendre une minute je sautais dans un taxi et je me rendais sur les lieux. Au vu de ce que j'avais pu apercevoir sur la vidéo cela risquait de dégénérer assez rapidement.
Une fois sur place je descendis précipitamment du taxi et j'arrivais à l'entrée. Avec un magnifique sourire j'entrais sans aucune difficulté dans l'établissement. Quelle ne fut pas ma surprise. J'avais en effet retrouvé nos deux fugueurs. Au moins c'était toujours cela de gagner, mais ils avaient mis une sacré pagaille. Il y avait de la mousse partout, le plafond était dégradé et les gens avaient l'air complètement paniqué. C'était un miracle qu'il n'y avait pas eu de blesser. Je savais me montrer cool, mais là ils avaient largement dépassé les bornes. Autant je pouvais comprendre leur envie d'échapper un peu à l'institut autant leur comportement était intolérable. Il n'avait pas de plomb dans la cervelle pour mettre autant le bazar. Je m'approchais d'eux, le visage sévère. D'une voix sèche:

"Tous les deux allez-vous asseoir, vous avez vu ce que vous avez fait? Votre attitude est inacceptable."


Je pointais du doigt une banquette qui se trouvait tout près. Mon ton était sec et ne prêtait pas à la discussion. Je ne pouvais pas quitter les lieux sans arranger le désordre qu'ils avaient semé. Ce qui m'énervait le plus c'est qu'il venait de donner une image déplorable des mutants. Il eut quelques regards interloqués, mais je n'avais que faire de ce qu'on pouvait bien penser les gens autour de moi.

Comment ? Qui osait interférer avec le plan forcément génial du « grand » Vermine ?! Qui osait se mettre entre lui et le monde merveilleux des dessins-animés ?! Qui était assez fou pour s’exposer à son divin courroux ?! C’était… l’autorité ! Oui, cette jeune femme qui venait de se manifester était l’autorité. Sa sévère réplique en était la preuve irréfutable. Et Ernest détestait l’autorité, surtout si celle-ci contrariait ses obsessions. Hors de question d’obtempérer. Il fallait attaquer… ou plutôt laisser quelqu’un le faire pour poursuivre la pressente recherche vers la porte dimensionnelle.

-C’est une méchante, espèce d’abruti ! vociféra l’enfant-rat à l’attention de Kurkaru. Montres-lui de quel bois tu te chauffe ! Tapes-lui dessus ! Cogne-la ! Etripe-la ! Eventre-la ! Eviscère-la ! Elimine-la ! Désintègre-la ! Fais ce que tu veux, mais débarrasses-moi d’elle !

Tout en disant cela sur un ton digne d’un grand méchant bien excité, l’hybride sautait sur place sous l’effet d’une fureur presque théâtrale. Oui, il avait tout du sale garnement. Déjà, dans sa tête, se dressait le plan de bataille. Il organisait les pions… hum… le pion dont il disposait et était prêt à le sacrifier pour attendre son but. Car évidement, le gnome ne pouvait pas gagner contre l’autorité, il était trop insignifiant, trop bête, trop… inférieur ! Mais peut-être était-il au moins capable de la ralentir.

-Bon, moi j’ai à faire. A plus chérie ! ajouta-t-il pour Amara.

Et il éclata du rire conventionnel pour tout grand méchant digne de ce nom. Ceci fait, il tourna les talons et partit au fond de la pièce. Dans la pénombre et les lueurs dansantes, son peignoir fit presque illusion, donnant à son porteur une apparence de petit seigneur. Le temps pressait. La porte dimensionnelle était forcément proche d’ici. Il fallait la trouver, il devait la trouver ! Pourquoi ? Et bien parce que c’était comme ça.

En attendant, la boite de nuit était toujours plongée dans un chaos sans nom. La pièce, peu à peu, se vidait. La lance à incendie, elle aussi, se vidait. Le jet d’eau moussante perdait en intensité. Derrière Amara, deux personnes apparurent, deux personnes tout aussi déterminées que la jeune femme. C’était le duo des videurs, bien décidé à ramener l’ordre.

Je n'avais pas imaginé une telle réaction. Je pensais naïvement qu'ils allaient obéir sans me poser de résistance. Je commençais à croire que je m'étais fourrée dans une situation que j'aurais du mal à gérer. J'avais appris à gérer les situations de crise, mais pas à ramener à les raisons deux jeune mutants en furie. Je compris que je n'obtiendrais rien de cette manière. La réaction de Vermine me laisse de marbre, je n'appréciais pas son petit jeu. Sa chérie, sa chérie, mais pour qui se prenait ce petit morveux. Mon regard bleu se posa sur lui un instant, j'étais furieuse intérieurement. J'avais une folle envie de lui bruler les moustaches pour lui apprendre à quels points je pouvais effectivement me montrer méchante. Sa réaction ne me plaisait guère et il était clair qu'il en payerait les conséquences quand cette histoire serait résolue. Cela ne servait à rien d'attiser les braises. Je me disais peut-être qu'un bon coup pied aux fesses pourrait lui remettre les idées en place, voir une bonne fessée déculotté. Je trouvais cette idée jubilatoire, mais pas vraiment à propos du moins pour l'instant. Son attitude m'inquiétait en fait. Il ne faisait que rendre la situation encore plus dramatique.

Je me rendis compte que rien ne servait de vociférer. Je n'étais pas sortie de l'auberge. Je devais être tombé sur les deux mutants les plus limités que j'avais eu l'occasion de côtoyer. Je pensais que même un enfant de trois ans comprendrait que ce qu'ils avaient fait étaient mal.
L'attitude du mutant vert m'interloqua un instant et je finis par sourire quand Kurkaru me toucha le doigt. Il agissait comme un petit animal en détresse. Il est vrai que j'avais cru bêtement qu'en me pointant ici, je jouirais d'une autorité naturelle qui me faisait clairement défaut.
Je m'approchais doucement du nain vert. Il m'avait demandé de me présenter et je décidais de m'exécuter. En espérant le mettre en confiance, Mon ton était doux et plus serein

"Je suis Amara, je travaille à l'institut. C'est le professeur Xavier qui m'envoie te cherche. Non je n'ai rien d'une méchante. Tes amis sont très inquiets, car il se fait tard. Il va falloir rentrer. Je te promets que nous aurons l'occasion de sortir une prochaine fois."

J'espérais qu'une lumière d'intelligence traverse son esprit. Je n'étais même pas sûr qu'il comprenne les mots que je venais de lui dire. Cela sentait clairement le roussi et si ses deux jeunes continuaient ainsi nous allions tout droit dans le mur. Pendant que je parlais les deux videurs arrivèrent et ils constatèrent l'ampleur des dégâts. Les conséquences ne se firent pas attendre, ils étaient courroucés par les dégâts.

"Et merde, bon appelle les flics, je crois qu'un séjour en taule leur fera du bien."

L'un des videurs se dirigea directement vers une porte au fond de la salle avant que je n'ai eu le temps de bouger. Si la police venait s'en mêler se serait la fin des haricots. L'autre se dirigea directement vers Vermine et l'attrapa par le bras.

"Ne lui faites pas de mal !"

M'exclamais-je ! Je ne pouvais tolérer qu'il le brutalise, même si Vermine m'avait un peu agacé. Le videur fronça les sourcils, il était passablement énervé. En même temps je pouvais comprendre au vu du souk.

"Toi la blondasse, occupe toi de tes affaires."

J'avais gagné ma soirée et le droit de me faire insulter de surcroit. Il y a jours où on ferait mieux de rester couché je vous le dis.

Nom de dieu ! Dire que le vigile était énervé était un doux euphémisme. S’il avait été un personnage de dessins-animés, il aurait été représenté rouge vif avec de la fumée lui sortant par les oreilles. Mais cet artifice illustratif était bien inutile. Son regard assassin et son visage crispé soulignaient déjà parfaitement la violence de ce qu’il ressentait. Assez des journées de merdes ! Assez des clients chants ! Assez des mutants couillons qui foutaient le bordel ! Le videur n’avait pas vraiment de préjugé envers les porteurs du gène X, il était même un chic type normalement, mais voilà : trop c’est trop ! L’intervention des deux petites terreurs avait été la grosse goute d’eau faisant déborder le vase.

-Toi tu me lâche, grand CON ! rugit Vermine, hors de lui.

Comme si miss autorité n’était pas suffisante, voilà que cet abrutit de vigile venait contrarier son plan. Ça n’allait pas se passer comme ça, à ça non ! De plus, l’homme lui serrait si fort le bras qu’il en avait mal.

-Non, navré… répondit le vigile, d’une voix étrangement calme et tremblante.

C’est cet instant que choisit Kurkaru pour envoyer son coup de pied. L’homme ne bougea pas. On pouvait même se demander s’il avait sentit quoi que ce soit. A sa haute stature, on devinait qu’il était très sportif, c’était bien pourquoi il occupait ce post.

-Raclure… fit-il simplement, tout bas.

En son esprit, la dernière entrave avait cédée, plus rien ne retenait sa rage. Avec une violence excessive, il souleva Vermine comme si celui-ci n’avait pas pesé plus lourd qu’une plume. Il avait l’intention de le lancer sur le gnome mais le rat, aveuglé par sa propre démence, ouvrit les hostilités. Vif comme l’éclair, il mordit à plaine dents le bras de l’ennemi. Celui-ci poussa un hurlement et le lâcha. Le garçon se réceptionna lestement au sol.

-Tu vois, chérie, j’ai pas besoin d’aide. Personne n’a besoin de toi en fait, dit-il sans se rendre compte à quel point il était odieux.

Il avait encore d’autres méchancetés à dire mais ce fut au tour de l’homme de riposter. Il lui administra un coup de pied assez puissant pour le faire voler en arrière avant de s’effondrer. L’instant d’après, c’était Kurkaru qui était envoyé au tapis avec tout autant, si ce n’était d’avantage, de brutalité.

-Ah, vous voulez jouer à ça ! Alors on va jouer ! Venez, VENEZ !

N’écoutant plus que sa colère, le videur s’empara du support métallique de la lance à incendie en guise d’arme. Pendant ce temps, Ernest s’était relevé, une main crispée sur son estomac terriblement douloureux. Le jeune mutant, un peu secoué par ce qu’il avait reçu, n’avait qu’une envie : se venger. Sans réfléchir, il s’empara du tuyau détaché pour s’en faire une sorte de fouet. Lui et l’homme se faisaient maintenant face.[/i]

-J’vais te massacrer !

Aucun doute possible, la situation dégénérait. Si cette escalade de la violence n’était pas interrompue, les conséquences pourraient vite devenir réellement catastrophique.

HRP : le vigile est contaminé par l’Altérium. Vous pouvez décrire l’effet de cet contamination ou bien me laisser le faire dans ma prochaine réponse. Amusez-vous bien !

A mon grand désespoir Kurkaru ne comprit rien de ce que je lui avais dit. Il écorcha mon nom et il ne se soucia guère de ce que je lui avais dit En même temps il n'y avait rien de surprenant, mais j'aurais tant aimé croire au miracle. Ce dernier ne pensait qu'à jouer. En fait je devais être en présence de deux sales gosses. Je n'étais pas la plus expérimentée, ni même la plus calme pour régler ce genre d'affaire.
Je ne savais pas trop comment m'y prendre pour lui faire entendre raison. Il me vient cependant une idée. J'allais essayer de lui proposer de rentrer sous forme une forme ludique.

"Kurkaru, je veux bien m'amuser avec toi, mais pas ici. Je te propose un petit jeu si..."

Je n'eus pas vraiment le temps de finir mon explication, en effet les complications arrivaient et elle était de taille.
Le vigile avait attrapé Vermine et cela ne se passait pas bien du tout. Visiblement ils en étaient venus aux mains. De plus le nain vert avait décidé de se mêler de la partie, tant cas faire. Il avait attaqué l'homme sans grand succès. Ces deux petits monstres cumulaient les bêtises plus vite que leur ombre. Ce qui m'agaçait le plus c'était le ton employé par le rongeur
La tension était à son maximum. Vermine poussait le bouchon vraiment trop loin. Je commençais à me demander s'il n'était pas mieux dans les égouts, vu son manque de savoir vivre. De plus je n'appréciais pas du tous ses menaces envers le vigile qui ne faisait que son travail. Certes il était sorti de ses gonds, mais je pouvais largement le comprendre. Je décidais d'intervenir, je n'allais pas les laisser s'entretuer.

"Vermine, ton attitude est inacceptable."

J'ouvris mes mains en grand, soudain une vague de chaleur en sortit l'une en direction du tuyau que tenait Vermine, l'autre en direction du support de la lance. Sous l'effet de la chaleur la matière caoutchouteuse du tuyau commença à fondre, quant au vigile il lâche prise l'objet métallique qui avait été chauffé. En poussant un petit cri. Je les avais désarmé à ma manière.

"Maintenant tout le monde ce calme."

Je m'adressais le plus poliment au videur, en espérant l'amadouer un peu.

"Je vous promet un sacré dédommagement pour tout le mal qu'on fait ces deux garnements, mais arrêter de les violenter."

Le vigile eut un air goguenard, visiblement mes paroles n'avaient pas réussi à le convaincre bien au contraire. La douleur provoquait par la brûlure de ses mains n'avait fait qu'attisait sa haine un peu plus.

"Mais bien sur..."

Il ne finit pas sa phrase, les effets de l’Altérium commençait à agir sur lui.
Dans la foulée je posais mon regard sur le rat.

"Vermine si tu préfères aller faire un séjour en prison pour répondre de tes actes libres à toi. Je ne vais pas me battre pour une personne qui ne le désir pas. Cela t'apprendra peut-être à être plus respectueux envers autrui. Quant à toi Kurkaru, soit tu viens jouer de suite avec moi soit toi aussi je te laisse avec les vilains policiers qui vont arriver."

Je savais que la police allait débarquer d'un moment à l'autre et je préférais avoir remis un peu d'ordre, si possible avant que ces derniers ne débarquent. J'espérais ainsi ramener les jeunes mutants à des considérations moins futiles et qu'ils m'écoutent un peu.

-La prison ? Haha ! La bonne blague ! Il n’est pas né le flic qui me coffra ! lâcha Ernest sur un ton particulièrement dédaigneux.

Son arme, le tuyau, avait subitement chauffé à tel point qu’il avait commencé à fondre. L’hybride n’avait eu d’autre choix que de s’en défaire. Mais peu importait. Il lui restait ses griffes et ses dents. Il allait montrer à cet insipide videur ce qu’il en coûtait d’empêcher le « grand » Vermine d’attendre… quoi au juste ? Le jeune mutant avait oublié, son obsession délirante avait été chassée par sa colère. Maintenant, seule comptait la victoire dans le combat qui débutait. Le semi-rat, sur le même ton insupportable, s’exprima de nouveau en pointant Amara d’un doigt menaçant. Il avait comprit que la subite chaleur venait d’elle, elle qui pouvait le gêner dans l’affrontement, elle qui commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs !

-Et je t’ai déjà dis, blondasse, que j’n’ai pas besoin d’aide ! Merde quoi ! T’es trop conne pour piger ça ?! Occupes-toi de…

Un bruit insolite fit taire Ernest. On aurait dit un cri un peu étrange. Le garçon, lentement, tourna la tête dans la direction d’où venait l’insolite son. C’était celle du vigile qui commençait visiblement à se métamorphoser. Sa carrure, déjà imposante, le devenait d’avantage. Ses doigts s’allongeaient ; ses ongles se muaient en griffes luisantes sous les spots multicolores ; sa peau s’assombrissait et adoptait la texture du cuir. L’homme, peu à peu, devenait un monstre, un vrai, le genre qu’on ne croise que dans les films d’horreur. Il hurlait de douleur sous l’effet impérieux de l’Altérium, il tomba au sol et s’y roula. On entendit ses vêtements se déchirer car le cops du malheureux devenait trop volumineux. Pendant ce temps, Vermine, le doigt toujours tendu vers la jeune femme, observait cette impressionnante scène, sans un mot, sans un geste. La métamorphose fut rapide et pour cause, en à peine une minute elle était achevée. Le monstre, sans se hâter, se redressa de toute sa hauteur. A présent, il mesurait largement plus de deux mètres. Ses griffes étaient si longues qu’elles touchaient presque le sol. On aurait dit des aiguilles totalement disproportionnées. Avec de pareilles armes, la créature pouvait embrocher pratiquement n’importe qui. Son regard n’exprimait qu’une chose : la rage. Et ce regard tomba, telle la lunette d’un snipeur, sur Ernest Lenoir.

Vermine déglutit avec difficulté. Encore une fois, son propre pouvoir se retournait contre lui. Pourquoi diable était-ce le cas ? C’était injuste ! En attendant, malgré sa colère, il se rendit bien compte du dramatique de la situation. Hors de question d’attaquer cette chose : c’était du suicide ! Où était passé le gnome ? Ce dernier pouvait servir de bouclier. Le jeune hybride le chercha des yeux. Il le trouva accroché à la jambe de miss autorité. Le lâche ! Il avait fuit ! Maintenant, Vermine était seul. Contrairement à ses dires, il avait un besoin urgeant d’assistance. Comment appeler à l’aide sans perdre la face ?

Le monstre poussa un grognement et fit un pas en avant. Vermine, alors, décida que sa fierté ne valait pas autant que sa survie. Sans demander son reste, il partit en courant se cacher derrière Amara.

-C’est pas ma faute ! J’y suis pour rien ! C’est pas ma faute ! C’est pas ma faute ! criait-il d’une voix plus aigue que d’ordinaire.

Une fois en sécurité derrière la X-men, il ajouta, un peu plus bas :

-Et puis je ne pensais pas ce que je disais, hein ? C’était pour rire. Hihi.

Ceci fut accompagné par un charment sourire. Avec un peu de chance, la jeune femme serait assez naïve pour croire ce mensonge.

HRP : inutile de préciser que le monstre va attaquer tout ce qui bouge. La durée de la métamorphose va être très courte, à peine quelques minutes. N’importe qui peut y mettre fin dans son post.

La tension était palpable dans l'air, il faut croire que même si la violence ne résout rien, elle m'était venue en aide. En effet le nain vert après avoir reçu un coup c'était blottit contre moi. Visiblement le vigile l'avait impressionné et le mutant était venu se blottir.
Vermine devenait de plus en plus odieux, je me demandais si je ne devais pas le laisser là avec le vigile. Après tout il n'aurait que ce qu'il mérite. Un sur deux ce n'était déjà pas si mal. Je voulais bien me montrer gentil, mais pas me faire insulter comme il venait de le faire. Quoi qu'il en soit je commençais à m'habituer aux phrases sans queue ni tête du nain vert. Même s'il me fallut un moment de réflexion pour totalement comprendre ce qu'il venait de me dire. Je décidais de le rassurer et de lui donner une explication.

"Un policier est une personne qui fait respecter la loi quand on fait des bêtises comme tu viens de faire. Quant au dédommagement c'est ce qu'on va être obligé de payer pour réparer ce que vous avez cassé."

Je répondis à ses interrogations sans trop savoir s'il allait capté le moindre mot de ce que j'avais dit. En même temps j'essayais de me montrer pédagogue, mais je n'étais pas vraiment sur d'être à la hauteur.
Je voulus réconforter Kurkaru et je passais machinalement ma main sur sa tête. Un petit geste d'affection anodin que j'espérais le consolerait. Rapidement j'esquissais une légère grimace que je sentis un truc poisseux dans ma paume. Je regardais instinctivement ma main et je constatais que j'avais une drôle de substance dans cette dernière. D'un geste sec j'enlevais la matière verdâtre qui était dedans et qui tomba un peu plus loin. Ce n'était pas très ragoutant. Pendant ce temps, le rat continuait à me défier. Son attitude m'énervait au plus au point et son insolence m'irritait. J'avais envie de le griller sur place. Je décidais de ne plus m'en occuper.

"Par Junon très bien, assume tes choix !"

Je m'apprêtais à partir avec Kurkaru . J'avais tourné les talons quand Vermine ce ravisa visiblement paniqué. Qu'est ce qui me valait ce revirement de situation. Je me retournais vivement et je découvris avec stupeur que notre ami le vigile c'était métamorphosé en un monstre hideux. Il faut croire que la rage l'avait vraiment déformé.
J'avais donc les deux trouble-fêtes collés à mes jambes. Vermine s'excusa, mais je n'étais pas assez stupide pour croire qu'il était sincère. De toute façon je suis rancunière par nature. Il avait été trop loin, d'un ton sec.

"Moi pas, je croyais que tu voulais que je m'occupe de mes affaires. Je devrais te laisser payer les conséquences de tes actes surtout que je suis une pauvre conne. "

Ce n'était pas vraiment le moment de faire une leçon de moral puisque pendant que je parlais cette hideuse chose décida de venir à notre rencontre. J'étais persuadée de pouvoir l'arrêter d'un claquement de doigt, mal m'en pris. J'avais oublié un détail de taille. Alors que je voulais dresser un mur de feu pour arrêter le monstre rien ne se produisit. J'eus d'abord un air de stupéfaction, ne comprenant pas ce qui s'était passé. Puis soudain je me rendis compte que si je me rappelais bien la fiche du nain vert il bloquait tous pouvoirs. Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre que la créature infâme m'infligea une baffe qui me propulsa à l'autre bout de la pièce. Fort heureusement pour moi je tombais sur un canapé. Après quelques secondes ou ma tête tournait, je me redressais, j'avais la joue en feu. Trop c'est trop, je me relevais et je constatais que la jambe de mon pantalon était engluée par la substance verte. Je me débarrassais rapidement de mes vêtements et les jeter le plus loin possible. Fort heureusement pour moi j'avais ma combinaison dessous. J'étais maintenant suffisamment éloigné de Kurkaru, je sentis monter en moi une vague de chaleur qui aussitôt dans un flash lumineux je me transformais sous ma forme magmatique.
Il était temps pour tout ce petit monde de voir de quels bois je me chauffe. Je libérais fureur de la terre, le sol se mit soudain à trembler.

Bon, récapitulons. Miss autorité s’était prit une tarte magistrale et avait exécuté un vol plané des plus disgracieux. Si c’était ça être un X-men, alors mieux valait devenir autre chose. C’est ce que se dit Vermine qui, discrètement, avait déjà pris ses distances. En effet, n’ayant pas vraiment confiance en la jeune femme, se méfait même d’elle après tout ce qu’il lui avait dit, il avait jugé préférable d’assurer sa sécurité par ses propres moyens, à savoir la mise en retrait. Ainsi, il se prémunissait à la fois des aléas de l’affrontement et des éventuelles représailles à son encontre. Maintenant, il se terrait derrière un canapé et observait la scène à distance.

Kurkaru, en brave pion qu’il était, fit le pitre en fuyant à son tour. Très bien, parfait même ! Le monstre, dorénavant, avait le gnome dans le collimateur et non plus le semi-rat.

-Ouuu… c’est pas passé loin ! fit tout bas le garnement pour commenter l’esquive, très respectable, du nain qui venait ainsi d’éviter une fin tragique.

Les griffes redoutables avaient fendu l’air pour le plus grand plaisir du velu spectateur. Oui, cela devenait un spectacle pour Vermine. Peu lui importait l’issu du combat tant que c’était intéressant et… à distance.

-Ho, mais qu’est-ce qu’elle fait ? Un striptease ?!! dit Ernest en voyant Amara se défaire de ses habits.

Elle allait se retrouver toute nue et le garçon allait pouvoir se rincer l’œil sans retenu ! Que demander de plus ? Pourquoi faisait-elle ça, surtout maintenant ? Aucune importance. Le principal, c’était qu’elle le fasse !

-Et merde… elle a une combinaison dessous… fait chier…

A présent, Vermine état confortablement installé dans son canapé. Et oui, il y avait un gros bordel à cause de lui et lui, il était le seul à profiter du moment. Si ça ce n’était pas la grande classe, qu’est-ce que c’était ? De l’inconscience ? Non, le danger était éloigné. Tout était calculé. Une preuve de plus de son détestable caractère ? Oui, peut-être…

-Et maintenant, une partie de cache-cache !

Voilà Kurkaru derrière un autre canapé. Hélas pour lui, le monstre l’ayant suivit du regard savait toujours où il était.

-Et en plus, il se met à parler. Mais qu’est-ce qu’il est con !

Le monstre s’approchait. Une fois à proximité, il souleva le canapé à bout de bras. Le gnome, recroquevillé sur lui-même, réapparu.

-Perdu. Vas-y, fais-en une crêpe ! Ho… ça tremble. Qu’est-ce qui se passe ? Ha, mais c’est miss autorité qui va sortir l’artillerie lourde ! Vas-y, blondasse, fait plus de dégâts que nous deux réuni ! Hahaha !

Que dire de plus si ce n’était que sans une intervention plus que rapide le nain vert allait finir aplati sous un canapé ? Vermine palpitait d’impatience ! C’était certain, la boite de nuit, c’était mieux que la TV !

Bon la situation échappait à tout contrôle, fort heureusement pour moi j'avais retrouvé mes pouvoirs. Les deux petits garnements pour l'instant s'en sortaient tant bien que mal, cela ressemblait plutôt à un cache cache qu'à un réel affrontement. Ma priorité était de protéger tout le monde, aussi bien le vigile qui visiblement n'était pas dans son état normal que les deux jeunes mutants. J'aurais peut-être trouvé délectable de voir Vermine au prise avec ce monstre, mais j'avais peur que cela finisse mal. La créature préféra, cependant s'en prendre au nain vert.
Le sol tremblait, gardait une stabilité dans ses conditions devenaient compliquer. J'en envoyais une légère boule de feu sur le monstre, histoire d'attirer son attention sur moi et qu'il laissa le nain tranquille. Du coup il lâcha le canapé qu'il avait pris. Cela lui déplut fortement, au vu de la grimace qu'il fit. Il dirigea de nouveau sa fureur vers moi. Par son instinct primaire il avança, dans ce sol qui se dérobait à chacun de ses pas. J'accentuais le phénomène et les dalles du sol finirent par commencer à casser les une après les autres. La créature qui essayait de se mouvoir dans ma direction finit par être déséquilibré et il tomba sur le dos. Il essaya à de se relever sans y parvenir, puis soudain, le monstre poussa un petit cri. Il s'immobilisa, enfin façon parler puisque la terre tremblait. Après quelques grimaces de sa part, je constatais que le phénomène qui l'avait transformé était en train de se dissiper. En moins d'une minute, la bestiole hideuse laissa place à nouveau au vigile. Ce dernier visiblement n'avait pas supporté physiquement la transformation inverse et il était tombé d'inanition.
Le mini tremblant de terre cessa aussitôt et le calme revient. Ne voyant plus de danger à l'horizon, je repris mon apparence normal. Le sol portait les stigmates de mon attaque puisqu'à plusieurs endroits le pavé avait été fissuré. J'avais essayé de faire le moins de dégâts que possible. Pour l'instant nous étions tirés d'affaire, je décidais qu'il était grand temps de rentrer à l'institut avant que les forces de l'ordre arrivent. Je ramassais mes affaires que j'avais jetés. Puis je m'approchais donc des deux vauriens.

"On rentre !"

Je n'avais plus aucune envie de parlementer. Je m'approchais de Kurkaru et je l'aidais à se relever. J'esquissais un petit sourire pour le rassurer. Je parlais d'une voix calme.

"C'est bon il n'y a plus de danger."

Je lui tendis la main. Je me retournais vers Vermine. au vu de son comportement je n'avais pas spécialement envie de me faire encore insulter, ni même de lui courir après.

"Maintenant fait comme il te plaira. Si tu ne veux pas venir je dirais à l'institut que tu n'as pas voulu rentrer avec moi. Mais pèse bien tes prochains mots, car ma patience est largement atteinte et qu'à la prochaine insulte de ta part je t'apprendrais la politesse à ma façon."

Je n'étais pas devenue une X-men pour qu'un sale gosse m'insulte. Il était allé trop loin à mon gout pour que je me préoccupe de son sort à partir de maintenant. L'institut n'était pas une prison, s'il préférait retourner dans les égouts ce n'était pas mon problème. J'avais fait ma BA à son égard il était saint et sauf, mon devoir était accompli. Il était prévenu s'il osait encore proférer un mot de travers je lui ferais ravaler à ma manière. Il risquait d'attraper un bon coup de chaud .

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! Un canapaé qui bouge ! Un canapé qui bouge !! A non. Ce n'était que le monstre qui essayait de soulever le canapé pour le rejoindre. Une seconde. Il y avait une information importante dans la phrase précédente. Hum. Rejoindre ? Non. Soulever ? Non plus. A oui. Monstre. Qui soulevait le canapé, du coup. Pour le rejoindre. Lui. AAAAAAAA !! Un monstre qui soulevait le canapé !! Kurkaru se mit à se déplacer en rampant sur le sol, essayant de s'éloigner autant que possible de la créature. De prêt elle était aussi moche que de loin, mais en pire. Si la situation avait été légèrement différente, il aurait bien fait un concours de grimace contre elle. Mais vu que pour le moment la créature avait autre chose en tête, ce ne serrait pas poli du tout de sa part de la dérangé. Et puis, comment dire... Mettre une certaine distance entre la chose et lui restait pour une raison quelconque en tête de ses priorités. Ce qui était un exploit, car généralement Kurkaru gardait une priorité en tête aussi longtemps qu'il faut à une fraction de seconde pour rendre l'âme et laisser la place à sa cousine. Ou a sa sœur. Enfin bref, à un membre quelconque de sa famille. Il allait tenter une approche à base d'audace et de : puisque c'est le seul chemin allons y pour se sortir de ce mauvais pas, en se jetant entre les pattes du monstre et dans la gueule du loup, à moins que ce ne soit l'inverse, quand la terre se mit à trembler. Stupeur et tremblements ! Puis, un effet pyrotechnique digne d'un monstre super méchant dans un dessin-animé frappa la créature, la faisant changer d'avis.

Kurkaru poussa un soupir de soulagement. Puis un second. Puis, il hésita sur l'attitude à adopter : devait il se mettre à grimper sur les murs pour être certain de ne plus avoir de problème avec le monstre, ou devait il aller aider la dame qui crache du feu par les mains ? La question était la. Et pas la bas, comme on aurait pu le croire au premier abord. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de choisir, il remarqua que le sol de mettait à trembler. Trop fort ! Il avait bien envie d'essayer ! Ca devait être un genre d'attraction, comme la roue géante dont on lui avait parlé. Mais c'était bizarre, il n'y avait que le monstre qui avait le droit de s'amuser. Kurkaru se trouvait donc pris dans un dilemme : s'approcher du monstre pour profiter des tremblements, ou rester à distance et ne pas s'amuser. Il fit le choix numéro quatre, Obi Wan Kenobi. A savoir : il prit le premier objet qui lui tomba sous la main (un verre) et le lança sur la créature. Comme Kurkaru manquait totalement de force et de pratique, le verre se brisa sur le sol, à deux bon mètres de la créatures .

« C'était fait exprès ! Je suis pas niais, panier, de crabe, qui pince ! Et je déteste qu'on me pince , à épiler, les pieds, de nez ! »

Quelques instants plus tard, la créatures s'effondrait au sol, et trois clignements de paupières après, elle avait repris une apparence à peut prêt normale. Kurkaru était méfiant, cependant. Les créatures de ce genre n'hésitaient pas à revenir à la vie, les fourbes. Il l'avait vu dans plein de film. On croyait qu'elle était cassée, et op, elle se relevait en hurlant. Dès qu'on s'approchait d'elle. Et si personne ne s'approchait d'elle ? Que ce passait il ? C'était pas du jeu, surement. Hum. Ou alors, il fallait être très malin, et s'approcher comme si on ne connaissait pas le truc, puis s'éloigner ! HAHA ! Kurkaru avait décidément tout d'un grand stratège. Du moins par l'esprit, parce que bon, pour la taille, il fallait bien avouer que c'était pas tout à fait ça. Après que la dame l'ai aidé à se relever, et l'ai assuré que tout allait bien, il s'approcha donc de la chose inanimé, sur ses gardes, reniflant l'air et prêt à tout. Elle allait bouger. Elle allait... Bon, elle bougeait plus ? Dans ce cas, pas de quartier !

« Tiens, prends ça méchant ! Et ça, et ça, et ça ! Na ! Et puis … et puis... »

Pour conclure cette démonstration de supériorité, Kurkaru tira une langue toute rouge, qui contrastait fortement avec sa peau verdâtre. Cette tache hautement héroïque accompli, il se précipita vers la dame Baba au feu qui tremble, et lui sauta sur le dos. Bien accroché comme un bébé Koala, il était prêt pour le voyage de retour ! Car pour Kurkaru, l'affaire été classé, et la soirée resterait dans son esprit comme un grand moment très amusant. Il ne voyait pas non plus pourquoi la dame paraissait facher après son coupain le rat. Il ne faisait que jouer à un jeu, c'est tout.


Hj : je pense que le message de vermine va conclure le rp, non ? Sauf si Vermine relance l'action... En tout, cas, je dois dire que c'était un très bon rp et que c'est un plaisir de rp avec vous ! ^^

Bien. Miss autorité avait ramené l’ordre et sauvé la veuve et l’orphelin… hum… non, seulement un gnome débile. Gloire à elle ! Le vigile avait reprit sa forme originelle et garderait de cette soirée un bien mauvais souvenir. Tant pis pour lui ! Vermine bailla et s’étira. Le spectacle était terminé. Maintenant, il fallait rentrer.

Oui, il allait rentrer. Il n’avait aucune raison de ne pas le faire, sauf peut-être persister à tenir tête à la demoiselle. Mais il n’y gagnerait rien. Son escapade était achevée. Inutile de la prolonger. Décroisant les jambes, Ernest se redressa puis bondit hors du canapé où il était installé. Les mains dans les poches et une expression malicieuse sur le visage, il s’approcha d’Amara. Celle-ci, visiblement excédé par ses provocation, l’avait mis en garde de ne plus l’insulter. Ainsi soit-il ! L’hybride ne dirait plus une grossièreté en sa présence… enfin pour ce soir tout du moins.

-M’apprendre la politesse ? Voyons, mademoiselle, je sais tout sur le sujet ! commença l’hybride d’un ton mielleux. Je n’en suis que mieux placé pour constater à quel point mes actes et mes dires sont inqualifiables. J’ai agis par sottise, par caprice. Si je vous ai offensé, je vous présente mes sincères excuses.

Sincère ? Evidement pas ! Tout ceci n’était que pur jeu d’acteur, de très bon acteur. Ce serait bien mal connaitre Vermine pour prêter le moindre crédit à cette prétendue rédemption ! Mais alors, pourquoi la formuler ? N’était-il pas entrain de perdre la face ? Espérait-il s’attirer la clémence de la X-men et d’ainsi échapper à d’éventuelles sanctions une fois de retour à l’Institut ? En vérité, Ernest avait une idée en tête. Sa manigance n’avait qu’un objectif : semer le doute, préparer le terrain. Il n’aimait pas miss autorité, et il allait bien le lui faire comprendre. Mais pas tout de suite. En attendant, il resta dans son rôle de repenti. Silencieusement, docilement, il suivit Amara.

Le groupe quitta le Night qui, avouons-le, avait tout de même bien souffert de cette soirée. Cette dernière, sans doute, resterait dans les mémoires au moins pendant quelques mois. Au loin, les sirènes de police s’élevaient. Il était grand temps de tirer sa révérence.

Cinq minutes après avoir quitté la boite de nuit, Vermine sortit de son mutisme. Il sembla parler plus pour lui-même qu’autre chose, une sorte de réflexion à voix haute.

-Une lance à incendie détruite… voyons… quelques centaines de dollars pour un remplacement standard… avoir fichu en l’air une soirée pour quelques ados boutonneux… préjudice moral d’un dollar symbolique… et puis ça a fait un bon coup de pub… on devrait presque être payé pour ça… Ha, j’oubliais le plus important…

Le garçon, fourbe, ménagea une courte pause. Il travaillait son effet. Il fallait que son attaque face aussi mal que possible.

-Fissuration du sol par secousse sismique… ou apparenté comme telle… va falloir vérifier les fondation, au minimum… faire de gros travaux… fermer l’établissement au moins pendant une semaine… donc un manque à gagner conséquent… ceci ajouté aux prix des réparations… je dirais… cent milles dollars… Diantre, ça coûte cher les interventions de X-mens !

Traduction : « Bravo Amara ! T’as fais plus de dégâts que Kurkaru et moi réunis ! » L’infâme garnement conclut par un sourire des plus charmants.

HRP : je pense qu’Amara va réagir à mon post et moi au sien, après ce sera la fin. Très bon RP en tous cas ! (Je n’ai pas eu le temps de relire ce message. Je m’excuse pour les éventuelles fautes.)