Nuit de débauche [Pv Vortex]

Sujet: Nuit de débauche [Pv Vortex] Mer 6 Oct 2010 - 21:01

« T'es pas un peu jeune ? »

Le dealer toisa son interlocutrice d'un air suspect. Vendre de la drogue ? Oui. A un bébé ? Non. Oui, car pour lui, même si cette gamine portait du vernis noir, avait des yeux charbonneux à souhait et un look rock le tout en portant un sac à dos de collégienne, elle restait à ses yeux un bébé. La blonde lui répondit par un regard on ne peut plus noir et glacial. Qui était-il pour la juger de la sorte ? Un dealer et elle était cliente. Chose qu'elle n'allait pas tarder à lui rappeler. D'un geste montrant son mécontentement, elle tapota la cigarette à moitié fumée qu'elle tenait dans sa main. Puis, elle la reporta à ses lèvres, exposant clairement ses mitaines roses fluos. Elle inspira profondément et laissa la fumée l'envahir, lui procurant un bien immense.

« T’inquiètes, je paye alors tu me files ma dope et on en parle plus ok ? »
« J'vends pas n'importe quoi à une petite fille. »

L'adolescente haussa les sourcils et prit une dernière bouffée. Puis, elle jeta le mégot de cigarette en direction de son fournisseur. Distraction. Moyen subtile pour qu'il ne voit pas le coup venir. Les yeux posés sur le reste de cigarette à ses pieds, il ne vit pas la jeune fille lui arriver dessus comme une furie, le chopper par le haut de son T-shirt avant de le plaquer contre le mur de la ruelle. Un petit paquet contenant une poudre blanche tomba à terre. Le regard du jeune homme croisa celui de la jeune fille. Puis, ses pupille se dilatèrent et il sembla ailleurs. Pendant ce temps, le jeune fille souriait. Un sourire carnassier. Quand elle cligna enfin des yeux, elle recracha la fumée au visage du jeune homme qui paraissait encore absent. Puis, elle se baissa et ramassa le sachet. D'un pas pressé, elle revint à l'entrée de la ruelle. Cette succession d'action lui avait pris 7 secondes. Elle sourit de nouveau.

« A plus, mon pote. »

Puis, elle regagna la rue principal, laissant là le jeune homme qui reprenait ses esprits. Lentement, elle avança, les mains dans les poches de sa veste. L'une d'elle tenait fermement le petit sachet. Elle chercha une petite ruelle déserte pour prendre son contenu. Lorsqu'enfin, elle se vit seule, elle ouvrit le sachet et en déversa le contenu dans le creux de sa main. De l'autre, elle pressa sur une narine et se pencha vers sa main avec détermination. Puis, elle prit simplement une grande bouffée d'air par le nez, laissant la poudre s'infiltrer dans son corps. Lorsqu'elle en eut fini, elle renifla légèrement et s'essuya le nez. Elle épousseta ses mains et ferma les yeux, attendant que les effets arrivent. Ouvrant les paupières, elle prit son sac et l'ouvrit. Elle en sortit une bouteille de bière. De quoi finir la soirée en beauté. Voilà ce que contenait son sac. Elle s'assit dans la ruelle et décapsula la bouteille avec le décapsuleur qu'elle avait glissé au préalable dans son sac. Puis, lentement et simplement, elle se laissa aller à la débauche. Alice Rigby, la fugueuse de San Fransisco, était en train de boire, de se droguer et de fumer paisiblement dans les rues sombres et désertes de New York.

Les minutes, les quarts d’heure s’enchainèrent. Personne ne venait par là et la jeune fille s’en donnait à cœur joie, se retrouvant rapidement dans un état d’ébriété non négligeable. C’était l’heure de la débauche, l’heure de la souffrance mais surtout, l’heure de l’oubli. Pour une fois, c’était elle qui oubliait, faisant abstraction total de son passé et de sa mémoire. C’était le seul moyen qu’elle avait trouvé. Le seul qui en valait vraiment la peine. Puis, des bruits de pas se firent entendre. La jeune fille fronça les sourcils. Sans même le savoir, elle s’adressa à l’inconnu d’une voix dure.

« Bordel mais on peut pas être en paix cinq minutes dans cette putain de ville ? »

Invité

Ace n'était pas en reste. Enfin ! Enfin il commençait à se souvenir ! Bon, ok, ce n'était pas autant qu'il ne l'avait espéré, mais c'était un début. Un très bon début. Pour autant qu'il sache, il ne pensait pas qu'il était si... Comment le dire avec politesse ? Non, y'avait pas moyen. Il était con. Très con. Pour autant, ce qu'il commençait à se remémorer le faisait extrêmement rire. Toutes ces aventures qu'ils avaient vécus, lui et ses deux autres guignols de collègues... Car oui, il se rappelait d'eux désormais. Caitlyn et Dimitry. Deux personnes qui avaient été cher à ses yeux fut un temps. Depuis l'accident du jeune homme, il ne les avait pas revu. Ni elle, ni lui. Et s'ils ne le cherchait pas, c'était simplement qu'ils l'avait oublié. Mais il ne s'en formalisait pas. Il avait découvert qu'il pouvait aider les autres. Sa vie à lui était fichue, autant s'impliquer dans celle de ceux qui en avait réellement besoin.

C'est pourquoi il arpentait quotidiennement les rues de New-York, à la recherche de personnes à aider... Un bon samaritain, voilà ce qu'il était devenu. Sa vie d'avant ne lui manquait pas plus que cela. Oh, bien sûr, il était encore sous contrat avec Séléné, mais la jeune femme ne s'en préoccupait pas plus que cela non plus. D'ailleurs, personne ne le faisait. Il était aussi seul qu'il ne lavait jamais été. Mais ce n'était pas l'objet de ce récit. Non, ce qui importait aujourd'hui, c'était la rencontre fascinante qu'Ace allait faire. Tandis qu'il se promenait dans la rue, malheureusement dévêtu de sa tunique verte, qui soit dit en passant devenait de plus en plus célèbre, un bruit attira son attention. Un bruit que chaque alcoolique reconnaitrait entre tous. Le bruit d'une bouteille. Ce bruit provenait d'une ruelle, dans laquelle il s'engagea. Et là, miséricorde. Elle avait quoi cette gosse ? 17-18 ans ? Peut-être plus, peut-être moins. Son état le désolait. Elle buvait, elle fumait, et, c'était de la drogue cette poudre ? Non, non Ace, juste de la farine, elle faisait un super gateau. Il ne devait pas la laisser se perdre ainsi. Il ne le pouvait pas ! Il s'empara de suite de l'une de ses fidèles fléchettes, qui ne le quittait jamais, et en balçanca une en direction de la fille. L'objet s'écrasa contre la bouteille, la répandant au sol. Puis, tranquillement, il vint à ses côtés, avant de la surplomber de toute sa hauteur.

Bordel ? Quand même pas. Tu es déjà dans un tel état de débauche. C'est triste tu sais. De voir une belle fille comme toi s'infliger ça. Et pourquoi ? Pour oublier ? C'est à cause d'un garçon peut-être ? Tes parents ? Mais tu te trompe, suivant n'importe quel cas. Cela ne sert à rien de boire, de fumer, ou, son regard se posa sur le sachet de drogue, se droguer. Tu te sens rebelle c'est ça ? Waouh. Mais quand il n'y a personne pour voir, cela ne sert pas à grand chose. N'est-ce pas ?

Puis, tout aussi tranquillement, Ace s'assit à ses côtés, donnant au passage un coup de pied dans le sachet, qui se perdit dans les méandres obscurs des égouts. Un grand sourire aux lèvres, conscient qu'elle allait laisser exploser une colère plus que nécessaire, Ace plongea son regard dans ses yeux. Il craignait qu'elle ne fasse de mauvaises rencontres. S'il aurait été un violeur, un psychopathe ? Qu'aurait-elle fait ? Si jeune... Si fragile. Non. C'était décidé. Il devait prendre soin d'elle, et la ramener chez elle.

Je m'appelle Ace. je me doute que tu ne me porte pas dans ton cœur. J'ai détruit tes deux seuls moyens de t'attirer des ennuis, j'en suis navré. Tu as des parents que je pourrais contacter ? Petite pause. Où habite tu ?

Sujet: Re: Nuit de débauche [Pv Vortex] Dim 28 Nov 2010 - 0:02

Ca, pour un drôle de spécimen, s'en était un. Blond, plutôt bien fouttu à tel point que l'adolescente s'en voulait presque de lui avoir balancé une méchanceté dans la figure et surtout, il faisait attention à elle. Cependant, en un clin d'oeil, ces pensées qui s'emparaient de son esprit embrumé explosèrent tout comme la bouteille qu'elle tenait encore à la main. Elle regarda le contenu se déverser sur le sol avec un air détaché. Puis, elle comprit ce que cela signifiait et la colère se répendit dans ses veines au même rythme que l'avait fait l'alcool auparavant. Il se prenait pour quoi ce cassos ? Soeur Emmanuelle ? Il allait prendre cher...

Mais elle n'eut pas le temps de lui en balancer plein la vue qu'il commença à lui parler, la dominant de sa hauteur. Les paroles qu'il prononçait n'atteignaient pas vraiment l'esprit complétement retourné d'Alice mais elle comprit le sens gnéral. Ainsi, il pensait que c'était juste par déprime qu'ele plongeait la dedans ? Quel boulet ambulant ! Elle n'hésita pas un seul instant pour lui répliquer avec méchanceté le fond de sapensée.

"Attend mais j'hallucine là... T'as rien compris à la vie mon pote. Une nana comme moi chiale pas pour un mec mais s'amuse à les faire chialer. Quelle blague... Quant à mes darons, c'est vraiment que deux gros abrutis qu'on rien compris à la vie... Et j'en ai rien à foutre, je suis plus forte qu'eux donc ils en valent pas la peine !

C'était là du Alice tout craché. Riposter en tentant de se montrer forte et en cherchant les ennuis avec une volonté affligeante. Le jeune homme blond s'assit tout de même à côté de la rebelle et fit une chose que l'adolescente ne manqua pas. D'un joli mouvement du pied, il envoya bouler le sachet de poudre contenant ce qui était si précieux à la jeune fille... qui vit rouge. Elle lança un regard noir à son interlocuteur qui la fixait avec un large sourire. Il voulait crever ou quoi ce type ? En tout cas, il cherchait les embrouilles. Mais une fois encore, il parvint à couper la jeune fille dans son élan de rage en prenant la parole. Il se présenta. Ace. Inconnu au bataillon mais désormais marqué sur la liste noir de miss Rigby. Puis, il lui demanda où elle vivait et fit une nouvelle référence aux parents de la jeune fille.

Alice, dans un élan de dépendance, se glissa à quatre pattes jusqu'à la bouche d'égoût où venait de s'envoler le seul moyen en sa possession de se sentir différente. Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur, ses cheveux blonds s'imprégnant de l'eau sale qui se glissait le long du trottoir. Elle se retourna brusquement vers le blond.

"Putain mais t'es un bel enfoiré ! Ca m'a rien couté mais... Raaaaah ! Tu m'soule déjà ! Mes parents servent à rien, t'as pas noté et imprimé ? Tu viens de me défoncer mes affaires et t'arrive à me faire la leçon ? Dégage minable ! j'peux rentrer chez ma soeur tranquille pépère et sans l'aide d'un beau blond complétement prude comme toi !"

Elle tenta de se relever en titubant mais dû se ratrapper au mur et s'appuyer contre lui pour ne pas retomber sur le béton froid et humide. Elle ferma les yeux pour tenter d'arrêter le tourni dont elle faisait l'objet.

Invité

Comme il s'en était douté, la jeune fille se mit hors d'elle. Il pouvait largement comprendre qu'elle n'acceptait pas ce qu'il lui disait, mais après tout, c'était pour l'aider, juste pour l'aider... C'était pour son bien, bien qu'à son âge, Ace n'aurait pas plus écouté qu'elle présentement. Oui, il la comprenait. Mais pourquoi tant de tristesse ? Pourquoi se limiter à prendre des choses néfastes pour oublier ? Car selon le jeune homme, c'était une manière d'oublier... Ace n'avait peut-être rien compris à la vie, certes, mais elle, ne devait pas en savoir d'avantage que lui...

Une fille comme toi devrait être en cours, avec des amies au fast-food, avec son petit ami sur un banc, en train de regarder amoureusement des canards qui pataugent dans une mare pourrie. Une fille comme toi devrait sourire, et devrait s'afficher dans la rue, montrer à quel point elle est heureuse de vivre. Une fille comme toi ne devrait pas être dans une ruelle minuscule, dans laquelle des viols sont commis chaque jours. Non, une fille comme toi devrait se balader sous le soleil, les bras chargés de paquets. Laisser les rayons caresser son visage, laisser l'astre illuminer ta silhouette, pas la laisser dans l'ombre. Petite pause. Si tu parles ainsi de tes parents, c'est qu'un problème persiste avec eux. N'essaie pas de me faire croire que ça ne te touches pas. Être détestable avec les garçons cache un malaise dont tu n'as peut-être juste pas connaissance...

Il n'était même pas sur de toucher un point sensible. Mais lorsqu'elle se dirigea vers la bouche d'égout, à quatre pattes, il ne souriait plus. Non, c'était tellement triste... Triste et affligeant... Elle l'insulta, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Ace la regardait avec un mélange de pitié, de pitié et de douleur. Dans les flashs qu'il voyait, il avait apprit qu'il était comme elle avant. Et il ne voulait plus jamais voir ça. Plus jamais... Lorsqu'elle perdit l'équilibre et qu'elle se retint au mur, l'archer vint vers elle, afin de passer un bras sous le sien, la soutenant un maximum. Son emprise était si forte, qu'elle ne pourrait pas s'en défaire, surtout dans l'état dans lequel elle était...

Merci pour le compliment. C'est vrai que j'suis canon. Prude, par contre, tu peux oublier. Elle est où ta sœur ? Cherche pas, j'vais t'accompagner. Insulte moi tant que tu veux, frappe moi si ça peut te soulager, mais je te laisserait pas.

Pour une fois dans sa vie d'ado, Alice se sentait écoutée voir même presque comprise. Mais était-ce une raison pour faiblir ? Se montrer un tant soit peu gentille ? Non. Hors de question. Le jeune homme avait en partie raison. Elle aurait été normale, elle aurait certainement eu mieux à faire que sombrer dans la débauche. Mais la routine, ça ne lui correspondait pas. Pourquoi ? Parce qu’elle appréciait sa différence. Elle voulait qu’on la voit, la remarque, l’adule. C’était pour ça qu’être sur scène avec une bande de dégénérés bourrés à ses pieds lui faisait un bien fou. Mais tout ceci, c’était le passé. Elle était là pour l’oublier. Et maintenant que ce jeune homme lui parlait, tentait de lui faire comprendre qu’elle avait un grain, son passé était ressassé et ça, même la drogue ne pouvait rien faire contre.

Elle était coincée dans les bras du jeune homme. Elle commença à se débattre du mieux qu’elle pouvait mais ses sens étaient totalement bouleversés. On lui aurait demandé de compter jusque 10 que son esprit n’aurait certainement pas réagit de la bonne façon. Alors, elle tenta autre chose, balançant son poing droit dans le ventre de l’athlète. Après tout, il lui avait donné l’autorisation de se comporter comme une brute alors, autant en profiter. Puis, le flot d’insulte se déversa, libérant quasiment tout. Alice ne se rendait même pas compte de tout e qu’elle disait, mais, comme aurait pu le dire un bon psychologue, parfois, il est bon d’extérioriser.

« Bordel de merde ! Mais t’es vraiment le roi des enfoirés ! T’as rien pigé ! Je ferais tout ce que tu m’as dit. Ouai ! Mais encore faut-il avoir les amis pour venir au fast food, le mec pour regarder cette marre de merde ! J’viens de débouler à New York City et tout ce que j’ai vu depuis, c’est que des pauvres nazes dans ton genre qui font chier leur monde à me dire que je suis une sale gamine ! Et alors ? Ca vous fait quoi ? Mes parents sont que deux anti-mutos de mes deux qui méritent de crever au fond d’un ravin ! Alors fous moi la paix tu veux ? »

Nouvelle tentative de dégagement, vouée à l’échec. L’étreinte du jeune homme était trop forte. Miss Rigby se mit alors à grogner tout en se tortillant dans tous les sens. Puis, elle se décida à rendre les armes. Du moins, sur le plan musclé. Question blabla, elle avait encore pas mal de choses à dire à ce Ace.

« Fais chier ! Tu m’énerves ! Tu pourras pas me ramener nulle part si tu ne sais pas où sais. Et étant donné que tu m’as explosé une bouteille, jeté au fond des égouts ma dope et massacré le but de ma soirée, compte pas sur moi pour te dire où il faut m’emmener ! Et non, en effet, t’es pas prude, t’en qu’un casseur de burnes professionnel ! J’comprends mieux pourquoi t’es tout seul là toi aussi, t’peux pas trouver de nana tellement t’es bête et incompréhensif ! T’es comme tous les autres ! Tu comprends rien de rien ! J’suis sure que tu connais rien à la musique, que t’as aucun talent question bouffe et que tu vis encore chez maman. Alors, donneur de leçons de merde, laisse moi tranquille ! Pour une fois que j’avais l’occaz d’oublier ma vie de merde, tu déboules et tu fais tout foirer ! »

Oui, on pouvait le dire : Miss Rigby était en forme ce soir… Elle lança un regard à la fois haineux et détaché au jeune homme, attendant sa réaction.

Invité

Mais que pouvait-elle faire dans ce lieu de débauche ?
Une fille, seule, dans les ombres de cette ruelle sordide.
L'attitude d'Ace ne se résumait qu'à un mot : gauche.
Il ne comprenait pas, ne ressentait que du vide.

Elle se débattait, comme si les bras du garçon étaient le monde.
Elle se débattait, comme si sa vie n'avait plus aucun sens.
Elle se débattait, comme plongée dans des eux nauséabondes.
Et ne voyait en Ace que la proximité qui lui faisait offense...

Alors oui, le garçon pouvait comprendre son malaise.
Il avait déjà vécu de tels moments, il savait comment y remédier.
Si la violence était sa solution, alors qu'elle soit à son aise.
Mais jamais, oh grand jamais, il ne la laisserait tomber.

Il savait ce que c'était de tomber bien bas.
Il savait la peine que l'on pouvait ressentir dans sa situation.
Il le savait, parce qu'il avait été dans le même cas.
Il le savait, parce que c'était ce que lui soufflait son intuition.

Elle était seule, perdue, livrée à elle même.
Personne à qui se confier, mais il était là.
Las pour elle, là pour la soulager de cette haine.
Cette haine grandissante, celle qui, s'il ne faisait rien, l'emportera.

_ Si tu penses ainsi des "enfoirés" qui veulent t'aider...
Je comprends pourquoi personne ne prends de temps pour le faire.
Il n'est jamais bon de s'attarder sur notre passé.
Sinon, oui, ta vie à New-York sera un véritable enfer.

Elle continua, frappant, grognant, insultant.
Pour autant, il ne fit rien, la gardant juste plus fermement.
Ace voulait juste l'aider, juste lui apporter la lumière.
S'il ne faisait rien, elle allait vite atteindre le sol, les six pieds sous terre.

_ Sache, que je peux tout savoir, tout apprendre de toi.
Je n'ai pas besoin de grand chose, un appel me suffira.
Alors soit tu me dis gentiment ce qui te plonge dans un tel émoi.
Soit je prends les armes, et crois moi, tu ne t'en sortira pas.

Je ne suis pas seul, en fait, mon copain m'attends à cette heure.
Mais tu vois, je préfère le laisser attendre que te laisser dans le malheur.
Tu peux me juger, mais fait-le quand tu en aura la possibilité.
J'en sais autant de toi que de ma personne, tu n'a même pas idée.

Oui, j'y connais rien en musique, et je cuisine mal.
Et alors ? Cela fait-il de moi une personne à haïr ?
Si tu penses cela, je ne vois pas quoi dire de ta chute, fatale.
Je suis seul, comme toi dès l'instant ou tu a choisis de partir.

Le garçon relâcha son étreinte, s'écartant un peu.
Il ne pouvait rien faire d'autre.
Lui, il était au mieux de sa forme, heureux.
Était-ce égoïste de la laisser se perdre, par sa faute ?

Il soupirait, ne pouvant s'y résoudre.
Il aurait agit pareillement à sa place.
Il ne pouvait pas la laisser se faire frapper par la foudre.
Après cette traitrise, comment se garder dans la glace ?

Ace avait le pouvoir de l'aider, de lui montrer le chemin.
Qu'importe les insultes, les coups.
Il ne l'écarterait pas de son destin.
Il devait lui porter assistance, transformer leurs "je" en "nous".

_ Boire, fumer, ce n'est pas la solution.
Tu ne le conçois pas, mais dit toi que j'ai raison.
Laisse moi le temps de te charmer.
Laisse moi le temps de te le prouver.

Te dire quoi faire, comment réagir.
Le hasard n'existe pas, je ne suis pas là pour rien.
Plus jamais je ne saurai me regarder sans me maudire.
Sans regarder le sang couler de mes mains.

Réfléchit, si tu ne veux rien dire, c'est ton choix.
Mais viens au moins passer quelques temps chez moi.
Nous trouverons comment t'aider.
Nous trouverons un moyen de faire revenir la félicité...

Ace lui tendit une main secourable.
Il saurait briser sa carapace de métal.
La sortir de son existence létale.
Lui prouver que ce n'était pas la débâcle.

_ Je pense que tu n'a plus rien à perdre.
Juste te donner de quoi poursuivre ta vie.
Juste une vie simple, sans emmerdes.
Mais s'il te plait, ne pense pas que tout est fini.

Tout commence en ce jour.
Ta vie, ce qui fait de toi, doit se battre.
Laisse les sentiments t'envahir, l'amitié, l'amour.
Mais s'il te plait, ne te laisse plus abattre...

Alice n’écoutait qu’à moitié ce que le jeune homme lui racontait. Sa rage lui embrumait l’esprit autant que l’alcool et la drogue. Elle était complètement perdue mais refusait de l’admettre. Ne pas ressassez le passé ? Est-ce bien là ce qu’il voulait dire ? « Aller de l’avant. » Combien de fois on le lui avait dit. Mais cela, c’était complètement impossible pour elle. Son amertume vis-à-vis de quelques expériences vécues lui rendait la tâche impossible. Elle ne pourrait jamais oublier ses parents. Les mots qu’ils avaient pour désigner les gens comme elle et ses frères et sœurs. Les mutants.

Alors, il l’a surpris. Il pouvait savoir qui elle était ? Comme ça ? Avec un coup de fil ? Vache, balèze dans le genre…Mais la jeune fille avait ses propres méthodes et, même s’il prétendait gagner quelqu’en soit le moyen, elle n’en était pas sure. Pire encore dans le genre glauque : Son copain l’attendait ? Il était gay ? Ca expliquerait pas mal de chose… Mais gay ou pas, elle allait l’envoyer bouler façon underground et sans plus tarder, cette conversation ayant déjà trop duré.

« J’te connais pas, j’vois même pas pourquoi j’te parle. T’es qu’un psychopathe cinglé si tu t’attardes autant sur moi. Tu veux que j’te raconte ma vie ? Désolé mais j’ai déjà un journal intime et lui cherche pas à donner des conseils à la con à tout bout de champ… »

Il relâcha un peu son étreinte, Alice le sentait. Elle se débattit alors avec moins de hargne sans pour autant cesser entièrement de montrer des signes de résistance. Elle n’était même plus en accord avec elle-même. Partir ou Rester ? Elle n’en avait plus la moindre idée. Ace avait semé le trouble en elle. Finalement, elle choisit de se libérer de l’étreinte du jeune homme. Mais le peu d’assurance qu’elle avait la fit s’effondrer sur le sol. De nouveau, elle gisait à genoux sur le macadam froid et trempé de la ruelle. Elle tremblait. Puis, sans même qu’elle ne s’en rende compte, quelques larmes glissèrent de ses yeux tandis que le blond à ses côtés reprenait la parole.

Elle savait. Tout ce qu’il lui disait était juste. Mais il ne pouvait pas comprendre et elle n’osait rien dire. Comment réagirait-il si elle lui disait qui elle était réellement ? Premièrement, il ne la croirait pas et penserait que ce sont les effets de l’alcool et la drogue qui la fait délirer. Deuxièmement, il la fuirait. Et troisièmement… Il resterait. Mais… Disait-il vrai lorsqu’il prétendait que leur rencontre n’était pas un hasard ? La vie est faite de surprise hasardeuse, Alice le savait mieux que quiconque. Mais le destin poussait parfois certaines rencontres à se réaliser. Le jeune homme voulait sincèrement l’aider et l’adolescente en prit conscience lorsqu’il lui proposa de venir chez lui, lui tendant une main amicale et chaleureuse. Elle serra les dents.

Combien de personne avait agi de la sorte avec elle ? Très peu. Elles pouvaient être dénombrées sur les doigts d’une main. Mais était-ce la faute de la jeune fille ? Fallait-il lui jeter la pierre ? Chacun à ses raisons d’agir. Pour Alice, c’est l’abandon et l’incompréhension de ses parents qui l’ont plongée dans cette solitude sombre. Provoquer, détruire, faire mal, elle savait. Mais aimer, se sentir heureuse… ? Jamais elle n’en avait eu l’occasion. Le bonheur, elle l’avait connu grâce à son pouvoir mutant. Ressentir la joie des autres à travers leurs souvenirs. Parfois, elle avait même tenté de copier ces souvenirs et de se les approprier mais elle avait échoué. Sa vie était son enfer. Elle avait déjà eu envie d’en finir mais avait réussi à dévier cette pensée en se noyant dans l’alcool, la drogue et le rock. Mais quand tout ceci vous lâche et que vous vous retrouvez devant votre existence, vous n’avez plus que vos yeux pour pleurer.

Et c’est pour cela qu’elle pleurait. Son monde s’effondrait et l’illusion qu’elle se faisait de la réalité s’émiettait lentement. Bientôt, tout cela n’existerait plus et elle serait perdue. Alors, saisissant la main d’Ace, elle se releva. La tête baissée et le visage caché derrière ses cheveux blonds, elle pleurait en silence. Puis, s’essuyant les yeux, elle observa le jeune homme depuis son regard d’émeraude.

« T’es vraiment sur de vouloir m’aider ? Parce que… Je vais vraiment avoir besoin de beaucoup d’aide je crois… »

Invité

_ Juste parce que je veux t'aider, je suis un psychopathe cinglé à tes yeux ? Qui te dit que tu n'en vaux pas la peine hein ? Arrête de te croire le centre du monde, et de croire que tout le monde est à mettre dans le même panier. Jusqu'à preuve du contraire, tu me connais pas, je te connais pas, alors évite de me juger comme ça. Bordel, je t'assure que ça me fait du mal de te voir comme ça. Si j'étais con, insensible, et psychopathe, je t'aurais laissé crever là, à sniffer ta merde, à te rouler dans la boue.

Quand Ace la lâcha, elle s'enfuit hors de ces bras, s'en libérant, pour, pratiquement la seconde d'après, rejoindre le sol, encore une fois. Le garçon leva les yeux au ciel. Quelle tristesse. Mais que pouvait-il faire ? La forcer à le suivre ? La prendre par la peau du coup, comme une lionne tenant son petit dans sa gueule, afin de lui apprendre les bonnes manières ? Elle pleurait. Rien ne pouvait être pire que de voir une aussi belle fille verser ne serait-ce qu'une larme. Ace en fut touché. Il savait ce que c'était de tout perdre. Alors qu'elle s'essuyait les yeux, relevant son visage pour le regarder, l'archer se rapprocha d'elle, s'agenouillant à ses côtés.

_ Hey. Je ne dis jamais rien pour rire tu sais. Si je te propose de l'aider, c'est parce que je peux t'aider. Si tu as besoin d'un ami, je suis cet ami. Si c'est d'un endroit ou loger qu'il te manque, mon appartement est là pour toi. Si tu veux manger, te laver, je peux aisément accéder à ton souhait. Mais s'il te plaie, arrête de te comporter ainsi, ça ne sert à rien.

Le garçon pouvait l'aider, et s'il avait été à sa place, il aurait accepté. Comment perdre plus que ce qu'on ne possédait pas ? Cette gamine n'avait rien, elle n'avait rien à quoi se raccrocher. Qu'elle lui laisse une chance, une toute petite chance... D'un geste rassurant, il écarta l'une de ses mèches, la passant derrière son oreille. Ses yeux plongèrent dans les siens, tandis qu'il émit un petit sourire.

_ Comment tu t'appelle ? Je te jure de pas te remettre chez tes parents, ou là ou tu ne veux pas aller. Considère que je serais ton prince charmant, pour un jour, ok ? Ma carte bleue n'attends qu'un geste de ta part.

Sujet: Re: Nuit de débauche [Pv Vortex] Sam 8 Jan 2011 - 21:07

Elle était déboussolée. A vrai dire, elle l'avait toujours était. Peut-être qu'Alice avait devant elle le moyen de mettre un terme à ce comportement si spécial qui ne pouvait provoquer chez les autres qu'une envie de l'éviter. Mais seulement, le voulait-elle ? Elle n'était plus en mesure de réfléchir. Pour le moment, elle voulait simplement se poser, tranquillement et parler. Non, cette rencontre n'avait pas été anodine : ce soir, elle avait trouvé une oreille capable d'encaisser tout ce qu'elle avait à dire. Tandis qu'il s'agenouillai auprès d'elle, les vêtements désormais sales et humides, les larmes roulaient sans s'arrêter sur ses joues. Elle aurait aimé comprendre les raisons exactes qui l'avaient amenées jusque là. Puis, elle écouta à nouveau la voix douce et amicale de Ace. Pour une fois, elle allait accepter cette aide. Cette aide si précieuse que l'on ne donnait qu'à quelques personnes qui le méritait vraiment. En faisait-elle parti ? En tout cas, quelques soit les raisons qui ait poussé ce mystérieux jeune homme à l'aider, elle lui devait une éternelle gratitude.

Alors, il fit un geste. Un simple geste. Remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille de la jeune fille, il attira son attention. Son regard d'émeraude se plongea dans le bleu de celui du jeune homme. En temps normal, il aurait risqué gros : la jeune fille ne contrôlant pas encore totalement son pouvoir, elle aurait pu malencontreusement se glisser dans la tête de son interlocuteur. Cependant, dans la situation présente, elle était qualifiable de totalement non-opérationnelle. Il lui demanda son nom. Elle se mordilla la lèvre inférieure tandis qu'il lui promettais de ne plus la conduire là où elle ne voulait pas aller. Elle ne savait que dire, que faire, que penser.

Alors il lui proposa une sorte de deal. Etre son prince charmant ? Lui ? Pour elle ? Une journée ? C'était pas un peu abusé là quand même ? Surtout lorsqu'il ajouta que la carte bleue du jeune homme lui serait quasiment comme la sienne le temps de cette journée. Depuis quand un inconnu dans la rue vous propose de faire de lui ce que vous voulez avant d'ajouter que vous pouvez le ruiner comme bon vous semble juste pour vous faire plaisir ? Soit ce mec était définitivement total frappé, soit il n'avait plus rien à perdre… Toujours est-il que miss Rigby ne savait toujours pas quoi répondre à cette nouvelle proposition. Puis, finalement, après avoir passé une main dans ses cheveux, elle se décida.

"Je… Je m'appelle Alice… Alice… Rigby. De toutes façons, tu pourrais pas me ramener chez mes darons, ils habitent trop loin… Je suis à New York depuis pas trop longtemps, tu vois… Ecoutes… J'sais pas trop quoi t'dire, on m'a jamais proposé autant de chose en 5 minutes de temps. J'crois que pour le moment, il me faudrait un endroit où je pourrais me reposer un peu. J'ai mal au crâne, j'ai l'impression qu'ma tête va exploser. Et j'crois que c'que j'raconte à pas vraiment beaucoup de sens alors vaut mieux arrêter le massacre tout de suite avant que… Je sois trop une situation désespérée voir même un cassos quoi… Au fait, c'est sur, ta pas de copine toi… Faut jamais dire à une nana qu'elle a le droit d'utiliser ta carte bleue comme ça sinon, tu risques de te retrouver avec un calbut sur toi et plus rien dans l'armoire…"

Alice lui lança un léger sourire tandis qu'elle continuai de le fixer de ses yeux vitreux.

"T'es quand même un drôle de mec carrément zarbi tu le sais ça ?"

Invité

Enfin, elle commençait à parler. Imperceptiblement, Ace soupira. Brave petite, enfin, elle prenait conscience qu'elle avait besoin d'aide. C'était une victoire pour le jeune homme, qui n'aurait pas pu la laisser au sol de toute manière. C'était inconcevable de laisser tant de misère se débrouiller seule. Non, lui, il avait les moyens d'éclairer sa vie, il se devait d'en profiter.

_ Enchanté Alice ! Je m'appelle Ace. Je sais que venir chez quelqu'un que l'on ne connait pas peut rendre méfiant. Je sais que c'est pas facile. Tu ne peux pas savoir si chez moi, y'a quatre mecs qui attendent pour te violer. Tu ne peux pas savoir si je ne suis pas un serial killer en puissance... Je ne peux rien faire d'autre que te donner ma parole. Rien d'autre. Et non, je n'ai pas de copine. J'en ai jamais eu en fait.

Il n'allait certainement pas lui dire de suite pour Icare, quitte à demander à son petit-ami de partir quelque temps, laisser le temps à la jeune fille de récupérer. Voir un véritable ange vivant aurait pu être traumatisant pour elle... Il valait mieux prévenir que guérir. Ace se releva, avant de tendre la main à Alice. Ce geste n'était pas qu'anodin. Clairement, il lui tendait la main, lui montrant qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Qu'il allait la relever du sol, oui, mais aussi de la torpeur dans laquelle elle se complaisait.

_ Allez, debout, on a des choses à faire. Déjà, on fonce chez moi et tu prends une douche. Tu dois être bien plus joli toute pimpante. Et après je te fais à manger, faut éponger l'alcool. Et après, seulement après, tu ira dormir. Je veux pas de boue dans mon lit...

Au fond d'elle, dans le reste de son état conscient qui n'était pas atteint par l'alcool et la drogue, Alice éprouva une grande reconnaissance à l'intention du jeune homme. Et à vrai dire, il s'épuisait et gaspillait de la salive inutilement lorsqu'il tenta de rassurer Alice sur le fait qu'il n'était pas un méchant de première. Même si ça avait été le cas, elle s'en foutait royalement. Elle voulait juste aller quelque part qui serait un endroit plus ou moins sur pour elle et où elle pourrait tranquillement récupérer. Alors non, il est vrai qu'elle ne pouvait savoir quel était le fond du jeune homme, s'il était aussi noir que les abîmes ou clair comme les ailes d'un ange. Il était vrai qu'il pouvait tenter d'abuser d'elle par n'importe quel moyen.

Mais la jeune adolescente savait désormais mieux que quiconque deviner quelle sorte de personne pouvait être des étrangers. Elle avait passé tellement de temps mise à l'écart qu'elle avait pris soin d'étudier d'un œil distrait les comportements des autres et de les garder en mémoire. Elle savait que le jeune homme était sincère lorsqu'il déclarait vouloir l'aider. Et c'était cette sincérité qui la touchait et qui l'incitait à le suivre.

Il se releva lentement avant de lui tendre une main amicale. Elle l'observa depuis le sol, ses yeux verts encore humides. Alors, Ace lui présenta le programme de la fin de soirée. Elle avait presque l'impression d'avoir 4 ans. Elle aurait volontiers répondu méchamment mais elle avait envie que cela se passe comme ça. Elle voulait qu'il l'aide et pour cela, elle était prête à se montrer docile… Pour le moment, du moins.

Elle s'agrippa à la main tendue et sentit la force du jeune homme la tirer de là. Chancelante, elle n'hésita pas à se rattraper au jeune homme, tentant de rester debout du mieux qu'elle le pouvait. Elle observa le sol et accrocha son regard à son sac à dos qui était à terre. Elle posa son regard dans celui du jeune homme.

"J'peux emmener mes affaires ? Ca t'emmerdes pas ? Histoire que je puisse me changer vite fait quoi… J'dois avoir un T-Shirt propre là dedans…"

Sans attendre l'autorisation presque parentale du moment, elle attrapa le sac et le chargea sur une épaule. Puis, les yeux légèrement papillonnant, elle reposa de nouveau son attention sur le jeune blond.

"Va falloir que tu me soutiennes… C'est loin chez toi ?"

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