Entres fauves indomptables (Victor creed)

*Non, pas celle-ci, voyons celle d'à côté...*

Mei faisait le tour du parking, vérifiant chaque voiture. Après leur entretien dans la forêt, le X-men avait emmenée l'ex-espionne à l'institut pour lui faire faire rapidement la visite guidée. Ainsi, elle avait vu tout ce qui lui avait été inaccessible lors de sa première visite, quand elle travaillait encore pour la Chine. Les Xmen avaient pu voir celle qui avait prétendu voler leurs secrets, mais ne semblaient pas lui en vouloir. On lui avait bien fait comprendre que si elle le voulait elle aurait une place chez eux. Mais Mei ne se sentait pas accepter. Elle avait demandé un délai pour se décider, car rejoindre une association de mutants alors qu'au départ on travaillait contre eux, ce n'était pas le genre de choses qui se décidait au pied levé.
Ghinzu l'avait donc déposée sur une aire de repos au bord d'une route de campagne paumée. De là, elle devait trouver un moyen de retourner en ville pour essayer de récupérer ses affaires et trouver une planque en attendant de faire son choix.
Et donc, elle cherchait à voler une voiture. Elle cherchait une voiture de modèle peu récent, qui ne possédait pas de système d'antidémarrage compliqué. Son choix se porta finalement sur un vieux Pick-up Ford bleu horizon qui avait connu des jours meilleurs. Elle jeta un regard circulaire aux alentours et commença à crocheter la serrure avec une épingle à cheveux, comme elle avait appris à le faire dans les services spéciaux. Elle travailla vite et discrètement. Déjà, pour être plus discrète, elle avait passé un ciré de marin par dessus son uniforme.
La serrure céda assez facilement, et Mei s'installa au volant du pick-up, balançant son sac sur le siège passager. Elle avait pu rassembler quelques armes récupérés sur les corps de ses anciens frères d'armes. Elle démarra et prit la route avant que le propriétaire du véhicule ne s'apperçoive de quelque chose.
Elle roula une bonne demie-heure, puis elle eut une sorte de malaise. Des crampes lui rigidifièrent les muscles et une vague de nausée lui traversa les tripes, comme si quelque chose essayait de sortir de son corps. La chinoise arrêta la camionnette sur le bas-côté et descendit, se laissant tomber à quatre pattes sur le bas-côté.

"Mmmmmmmhrhâââââââ !"

C'était douloureux, mais elle sentait qu'elle ne devait pas relâcher ses muscles. Ses ongles devinrent noirs et pointus, ses yeux prirent une teinte jaune d'or. Elle était en train de se transformer contre sa volonté. Il n'y avait aucune maison dans les environs, et pas la moindre voiture à l'horizon, mais ce n'était tout de même pas le bon moment pour ça ! Elle lutta pour conserver forme humaine, mais déjà les coutures de sa vareuse commençaient à céder.

Doucement... lentement... oui, je l'ai en visuel, à présent...

Spoiler:

Un bout'd'temps que je suivais ce cerf au-travers mon scope d'AR-15. Je le sentais respirer, je ressentais ses battements d'coeur. Puis ce fut à cet instant qu'elle arriva. Elle que j'avais repéré y a un certain temps. Je savais qu'elle ne pourrait rester loin des bois, proche de tous ces Humains, Sapiens ou mutants, qu'elle devait renuer avec elle-même. Du coin de l'oeil, je vis la cammionnette s'immobiliser.

Ça y était, la bête en elle refusait de rester enfermée encore bien longtemps. Ah oui, c'est bon, tu dois laisser faire la nature, ma belle. Fais-lui confiance. Sans m'approcher, j'étais environ à deux ou trois miles d'elle, je marchai au-travers les bois pour décrire un arc de cercle autour d'elle. Lentement et furtivement, restant droit, la regardant d'un air impassible.

Je la regardai descendre en trombe du véhicule et se mettre à gémir comme si elle était sur le point de mettre bas. J'analysai sa métamorphose scrupuleusement. C'était une métamorphe et non pas un humanoïde aux traits animaux comme Jim, Lau et moi. Intéressent. Des petites griffes poussaient sur ses doigts... ses yeux changeaient de teinte vers un jade radieux. Ses muscles se développaient et les coutures de ses vêtements se déchiraient. Tous ses vêtements se fissuraient. Pas drôle, la croissance trop raide.

Elle perdait le contrôle. C'est normal, car elle luttait au lieu d'accepter son sort. Si elle aurait accepté son don, elle n'aurait pas ce genre de pépin. Charles n'a pas eu le temps de dépeindre sur elle. Parfait.

Je me mis à parler d'une voix forte, sans crier, mais j'avais foi que même à deux miles et demi, elle m'entendrait parler.

- C'est parfait, tout se passe bien, Lin. Accepte cette partie de toi-même, embrasse-la. Trop de jeunes aujourd'hui fuient ce don comme la peste. Sois en paix avec. Tu ne peux l'apprivoiser, cette partie en toi, car en fait, ce qui tente de sortir de ce corps, c'est ce que tu es en fait. Tu es un être suprême. Mais tu resteras faible tant et aussi longtemps que tu t'entêteras en perdant ton temps à résister. Ça te détruira. Ne fais qu'un avec la Bête.

Puis j'esquissai un coup d'oeil en direction du cerf. Il était toujours là, mais s'était immobilisé, il avait entendu cette chin'tok hurler et dans une fraction de secondes, il va se pousser. J'empoignai mon fusil d'un geste fluide et vif, visa avec le scope et en un clignement d'oeil, je pressai la détente.

BAANG!!!

Le bruit de la détonnation fit echo partout dans la forêt, puis la balle vint effleurer la poitrine du cerf, et il se mis à pisser le sang. Mais il pétait encore le feu tellement il était sur l'adrénaline, il éclata un sprint dans la direction opposée de Mei.

- Tu dois comprendre qu'en te transformant, ton corps va changer et tu n'auras pas le choix de te nourrir afin de survivre. Il te faudra beaucoup plus que ce que t'offre tes bols de nouilles avec ce nouveau corps. Tu sens parfaitement l'odeur de sang dans l'air. C'est un cerf frais, cent-cinquante kilos de chair fraiche bien conservée. Traques-le jusqu'au bout de tes forces. Suis son odeur. Ta survie en dépend. Ce sera toi ou lui qui vivra, à toi d'y voire. Montre-moi ce que tu sais faire.

Puis je m'accôtai sur l'arbre et la regardai faire... si elle pista le cerf pour le débusquer et le fumer, je la suivrai partout jusqu'à ce qu'elle y parvienne. Je verrai ensuite ce qu'elle vaut contre un ennemi de taille.

C'est ta première épreuve, le Couteau. File comme le vent, allez!

Le corps de Mei changeait de façon inéluctable, mais sans qu'elle se transforme totalement en tigresse. Son corps se couvrit de fourrure orange rayée, ses membres s'étirèrent en conservant une certaine finesse, ses vêtements furent soumis à rude épreuve, mais seules quelques coutures craquèrent au niveau du dos. Ses rangers n'explosèrent même pas comme elles l'avaient fait quand elle s'était transformée dans les égouts. Son crâne subit d'important changements, sa tête devint une tête de tigre au faciès plat, conservant quelques proportions humaines. C'était une forme demie-animale, qu'elle n'avait jamais maîtrisé auparavant. Sentant que ça n'irait pas plus loin, la chinoise put se détendre un peu. Une voix lui parvint alors depuis les bois.

"C'est parfait, tout se passe bien, Lin. Accepte cette partie de toi-même, embrasse-la. Trop de jeunes aujourd'hui fuient ce don comme la peste. Sois en paix avec. Tu ne peux l'apprivoiser, cette partie en toi, car en fait, ce qui tente de sortir de ce corps, c'est ce que tu es en fait. Tu es un être suprême. Mais tu resteras faible tant et aussi longtemps que tu t'entêteras en perdant ton temps à résister. Ça te détruira. Ne fais qu'un avec la Bête."

"Qui est là ?!"

Seul un coup de feu lui répondit, suivi d'une odeur de sang.

"Tu dois comprendre qu'en te transformant, ton corps va changer et tu n'auras pas le choix de te nourrir afin de survivre. Il te faudra beaucoup plus que ce que t'offre tes bols de nouilles avec ce nouveau corps. Tu sens parfaitement l'odeur de sang dans l'air. C'est un cerf frais, cent-cinquante kilos de chair fraiche bien conservée. Traques-le jusqu'au bout de tes forces. Suis son odeur. Ta survie en dépend. Ce sera toi ou lui qui vivra, à toi d'y voire. Montre-moi ce que tu sais faire."

Qui était-ce ? Et que voulait-il. Normalement, Mei aurait attrappé un fusil d'assaut dans le pick-up et se serait lancé à la rencontre du type qui lui parlait. Mais elle se sentait attirée par l'odeur du sang. Toutes ces années sans se servir de ses pouvoirs avaient endommagé ses instincts, elle n'avait plus autant de self-contrôle que quand elle était adolescente et qu'elle allait deux fois par semaine courir dans les montagnes sous sa forme de tigresse. Coupant la poire en deux, elle sortit du sac un fusil d'assaut QBZ-95 sur lequel elle fixa une baïonnette, et s'élança dans les bois. Elle mesurait deux mètres de haut, avait une silhouette humanoïde, était bipède avec des pattes plantigrades, n'avait pas de queue, c'était une forme qu'elle ne connaissait pas.
Elle ne mit pas longtemps à retrouver le cerf et, se servant du fusil d'assaut comme d'une lance, embrocha l'animal par l'encolure. Puis elle utilisa ses griffes pour ouvrir la panse de la bête et se délecter de ses intestins, plongeant le visage dans la blessure. Mais l'odeur du sang ne l'empêcha pas de détecter celle de son observateur. Abandonnant la carcasse, elle reprit le fusil d'assaut au canon collant de sang et le pointa vers l'homme perché sur son arbre.

"Qui es-tu ?" lança-t-elle dans un anglais qui ressemblait plus à un rugissement.

Ayant déposé mon AR-15 dans l'hélico un peu plus loin avant de la suivre dans sa traque. J'analysai ses mouvements. Première chose, elle était encore capable de manier son fusil d'assaut adéquatement sous forme semi-animale, c'était excellent, ça me fera une chose de moins à lui enseigner et c'est parfait ainsi. Elle courrait avec rapidité et fluidité au-travers les arbres et par-dessus les racines, comme si c'était naturel.

J'admirais sa démarche, c'était joli. Bon, il y aura des correctifs à apporter bien entendu, mais somme toute elle s'en sortait à ravir, et puis ultimement, les résutlats furent positifs, elle triompha de la première épreuve. Ses traits forcèrent davantage vers le tigre, certes son pelage poussait, de couleur orange, tigré de noir. Elle grandit également... bigre, elle était devenue presqu'aussi grande que moi! Elle rattrappa le cerf qui bondissait à pleine vitesse. Mais les pattes de Mei avaient changé de formes, et s'étaient inversées afin de lui occtroyer une poussée inversée, lui permettant d'atteindre de très hautes vitesses. Intéressent...

Puis elle arriva à portée de bras du cerf, le talonnant. Elle positionna son arme, baillonnette en place pour piquer en angle, puis frappa de plein fouet, enfourchant l'animal sous le collet, proche de l'entre-côtes, là où il avait de bonnes chances de toucher le coeur. L'animal s'effondra et l'odeur du sang excita de plus en plus les sens de la jeune tigresse. Elle plongea ses crocs dans la chair vive et se régala de son gibier, ouvrant la foulure à l'aide de ses petites griffes fines. Néanmoins, elle fut à même de me repérer à mon arrivée.

Elle fit volte-face lorsque je fus à quelques dizaines de mètres d'elle, perche dans un arbre. J'étais cette fois vêtu de fourrures d'animaux, dissimulant ma combinaison de protection et mes armes de poing rangées sur moi. Je la fixai dans les yeux alors qu'elle avait son fusil d'assaut chin'tok braqué sur moi.

- "Qui es-tu ?" rugit-elle

- À cet instant précis, je suis pour toi un tireur actif. Ouvre le feu sur moi! Répondis-je d'un calme froid et très sec

Je devais savoir comment elle se débrouillait avec son arme automatique. Videras-t-elle son chargeur d'un coup comme une amateur ou enverra-t-elle de courtes rafales, comme on apprend à le faire dans tout cours de tir qui se respecte? J'effectuai un saut périlleux vers un arbre voisin, et à mi-distance, je sortis mes deux Tech-9 pour lui tirer dessus. Sûrement qu'elle aura tiré dès que j'aurai bougé.

Ses habiletés de tireur lui permettront-t-elles de me clouer au sol avant que je n'aie atteint l'autre arbre? Il me faudra bien dix balles dans le corps pour me dévier de ma trajectoire dans ce saut. Tant qu'elle tire, je reste en mouvement, pour me mettre à couvert quelque part et changer de couverture constamment afin de la mettre à l'épreuve autant que possible. Déployant ma vitesse, ma force et mon agileté surhumaine, elle aura du fil à retordre.

Je verrai bien ce qu'elle vaut comme tireur pour cette deuxième épreuve. Le corps à corps sera pour le dessert...

L'homme était massif. Il ressemblait à un homme des cavernes...et était vêtu pareillement. Il émanait de lui une odeur animale, un parfum de fauve.

"À cet instant précis, je suis pour toi un tireur actif. Ouvre le feu sur moi !"

L'homme sortit alors des armes qui n'avaient rien de préhistorique : deux pistolets Tec-9. Le pistolet mitrailleur Tec-9 était une mitraillette bon marché très utilisée par les truands américains. Dylan Klebold en avait utilisé un pendant la tristement célèbre fusillade du Lycée Columbine. C'était une arme peu fiable et trop peu précise, mais dont la cadence de tir en faisait une arme d'arrosage appréciée.
Et la deuxième chose qui traversa l'esprit de Mei après l'identification de l'arme était : "Il va tirer ! Descend-le !"
Elle tira un coup vers le Cro-magnon qui bondit sur un autre arbre, puis continua de le poursuivre avec le canon du fusil d'assaut en tirant des rafales courtes de 3 à 5 balles. Il était rapide, bien plus qu'un être humain, mais Mei aussi était rapide. Faisant le vide dans son esprit, elle réussit à anticiper le prochain saut de l'inconnu et, profitant de ce qu'il était en l'air et vulnérable pendant un bref instant, elle enfonça la gâchette et lâcha sur lui un feu nourri. Les balles atteignirent presque toutes l'homme, le faisant tomber à terre. Le chargeur était vide, mais il restait toujours la baïonnette. La chinoise s'approcha lentement de l'homme. Sous ses fourrures il pouvait très bien dissimuler un gilet pare-balles, il y avait bien caché ses Tec-9.

"Mutant, hein ? Donne-moi une bonne raison de ne pas t'étriper !"

Oh putain, cette gonzesse maîtrisait les flingues bien mieux que moi, j'ai remarqué un sang froid et une assurance particulière sous mes tirs de Tech-9, comme si la seule connaissance technique de l'imprécision des tirs lui avait donné l'indication qu'elle n'aurait pas b'soin d'une planque à un point critique. Elle avait également eut le bon réflexe de tirer avant que je n'ouvre le feu, un bon réflexe de soldat. Une femme à marier, à date!

Avant que je ne sois projeté au sol, je pus loger tout de même loger quelques balles dans le corps de la Chinoise, mais ma précision surhumaine n'avait pas compensée de la faible fiabilité de l'arme, mais qu'importe. Je fus effectivement, selon mes bonnes attentes, projeté au sol sous la force des tirs du fusil d'assaut chin'tok. Son arme manquait de puissance de feu, ce qui est attribuable à la forme et au calibrage des munitions, sans parler de la complexité du casse-tête quand on démontait un QBZ-95... elle n'avait pas idée à quel point ce sera ardu de retrouver de la garniture 5.8 mm au pays des Burgers au boeuf! Mouais, ce fusil d'assaut était très reconnaissable dû à sa forme plus courte et à la position du clip. J'espère pour elle qu'elle a au moins un 97 quelque part...

Ma combinaison protectrice avait encaissée une bonne partie des balles. Celles m'ayant touché directement avec fait de p'tits trous se refermant progressivement, les balles s'éjectant petit à petit, mais le temps manqua; son chargeur fut à sec. Avec sa baillonette encore pleine du sang du cerf, elle avança vers moi, prête à m'embrocher et en fière guerrière me toisa singulièrement:

"Mutant, hein ? Donne-moi une bonne raison de ne pas t'étriper !"

- Y en a aucune...

Ne f'sant ni une ni deux, je m'élançai vers elle pour m'empaler moi-même au niveau de la poitrine avec sa baillonette. Puis je lui lançai un sourrire machiavélique, la fixant droit dans les yeux. J'attrapai donc son arme enfoncée dans mon torse et lâchai:

- Voyons voir comment tu te débrouilles sans ton pruneau!

Sans lâcher le canon de l'arme, de l'autre main, je griffai violemment les bras de Mei pour la faire lâcher. Si cela fonctionnait, j'exécutai un step back pour retirer l'arme, la lancer au loin et parrer sa nouvelle attaque. Je devais voir ce qu'elle valait en utilisant ses pouvoirs mutants au corps à corps.

L'homme fut rapidement relevé et s'élança vers Mei. Mais ce n'était pas pour l'attaquer. Il s'empala sur la baïonnette. Surprise, la chinoise ne perdit cependant pas son sang-froid. La lame s'était plantée bien profondément, aussi ne perdit-elle pas de temps à essayer de le retirer. Elle lâcha l'arme et s'écarta à temps pour éviter le coup de son agresseur. Elle sentit d'ailleurs au déplacement d'air qu'il mettait une grande force dans ses attaques, en tout cas assez pour l'envoyer au tapis si elle ne faisait pas attention. Elle ne devait pas lui laisser le temps d'en placer une. Bougeant autour du fusil toujours planté à l'horizontale, elle frappa l'homme une fois, deux fois, trois fois... De petits coups rapides avec les mains, laissant des traces de griffures sur le visage endurci. Puis, quand elle eut réussi à capter suffisamment l'attention de son adversaire sur la partie haute, elle se baissa, attrapa le fusil à deux mains et, en même temps qu'elle l'abaissait, elle lui fit faire un mouvement circulaire vers la gauche. Cette technique, que les samouraïs utilisaient autrefois, avait pour effet de sectionner le colon, il en jaillissait alors un flot de sang et d'excréments. Mais avec les mutants, on pouvait s'attendre à tout. Elle en avait vu défiler beaucoup dans sa vie de tueuse, en tout cas assez pour savoir qu'il ne fallait pas crier victoire trop vite.
Le fusil se trouva libéré par cette manœuvre ayant élargi la plaie. Mei le prit alors par le canon, encore glissant de sang et de merde, et donna un coup de crosse dans le genou du mutant pour l'obliger à se baisser. Une fois de plus elle se retrouvait en position de force. Mais elle avait comme l'impression que s'il avait vraiment eu l'intention de la tuer ça aurait été une autre paire de manches.

"Alors qu'est-ce que tu veux ? Me tuer ? Pour qui travaille-tu ?!"

Je crois que ce sera bien assez... elle avait l'habitude de se battre et de tuer. Son côté adoratrice des petites lames me faisait complètement flipper. Ouais, une vraie commando; des coups simples, précis, qui visaient les points cibles vitaux de la victime pour un succès optimal. Elle pouvait faire un assassinat silencieux dans l'obscurité, je le sentais. Un assassin parfait. Propre, net et discret. J'adore.

Alors voilà; au lieu de figer lorsque je m'empalai sur l'arme, elle lâcha tout pour éviter mes coups de griffes qui de toute manière visait exactement cela. Elle comprit rapidement qu'elle ne pouvait se permettre de recevoir un seul coup. Elle fit avec et persévéra. Puis elle se mise à griffer. Je parrai certains de ses coups, mais en raison des nombreuses blessures, elle parvint à me griffer sauvagement au visage.

Étant un simple humain, sa tactique d'attirer mon attention au niveau du haut du corps aurai entièrement fonctionné; mais elle faisait face à un adverssaire doté d'une regénération accrue; d'hyper-vitesse et d'hyper réflexes, c'était certes une autre paire de manches. Elle exécuta un squat parfait, positionna ses jambes en position de force, pris le fusil, se donna un élan pour exécuter un mouvement circulaire vers la gauche là où il y avait la plaie, se refermant petit à petit, exécutant un trait pour me sectionner le colon... ma combinaison protectrice CIA dissimulée sous la fourrure gêna le mouvement et ce fut à la place mon abdomen qui fut sectionné superficiellment. Aussi avais-je eu le temps d'esquiver vers l'arrière pour éviter le pire au niveau des blessures.

Continuant son mouvement pour attrapper le fusil au niveau du canon pour envoyer un violent coup de crosse au genou... mon genou était couvert d'une coquille en kevlar synthétique bouilli, donc une protection dure. J'élançai mon genou vers le fusil avait d'ébranler le haut de son corps lorsqu'elle frappa; ses bras étaient donc tous deux à ma gauche; sa partie gauche était donc exposée.

J'envoyai donc un coup direct au niveau des côtes afin de griffer et aggripper violemment son côté gauche, entre l'aisselle et le bassin. J'enfonçai mes griffes dans sa cage thoracique. Avec l'autre bras je tentai de lui attrapper les mains.

"Alors qu'est-ce que tu veux ? Me tuer ? Pour qui travaille-tu ?!"

- De bonnes questions. Simple, clair , concis et précis. Bon timing, également. Apprends simplement que si tu souhaites employer une arme contondante contre un adverssaire de ta taille lorsque tu es sous cette forme, assure-toi qu'elle soit assez grosse. Sinon, ça n'en vaut pas la peine.

Je la lâchai complètement, écartai les main, dirigées vers le sol et me détendit. J'avais un peu de mal à tenir sur mes jambes maintenant que l'adrénaline descendait, mais je ne le laissais pas parraître. Je respirai tranquillement pendant quelques instants... Lin pouvait voir les balles de 5.8 sortir des plaies au fur et à mesure que je respirais. Je fermais les yeux et au-travers fourrures, Lin put voir des des parties de ma combinaison anti-balles ultra perfectionnées et les fentes qu'elle avait faite avec sa bailonnette. Je saignais de moins en moins et à vue d'oeil, elle pouvait voir les plaies se refermer.

Si Lin n'attaquait pas...

Je restai là, à l'écouter et l'entendre, un peu des deux... Je répondis du mieux que je pouvais à ses questions sans pour autant trop gâcher la surprise. Puis je repris.

- Je te file la note de trois sur trois, jeune demoiselle. Tu fais honneur au pays qui t'a envoyé ici pour combattre au nom de ta patrie. Tu es une véritable guerrière. Si j'eus été un autre, je serais probablement mort.

Allant mieux, je me mis à marcher tranquillement, pour décrire un cercle autour d'elle, sans me presser. Sans la regarder, fixant le vide, je laissai planner:

- Ce n'est pas tant ce que je te veux que ce que je veux pour toi. Il y a un certain temps que je t'observe, Lin Swann, depuis ton départ de Chine, après que l'on t'ait confié ta mission, puis depuis ton arrivée ici, et le carnage que tu as entamé. C'est pas mal, comme boulot jusqu'à ce jour.

Puis tout en marchant, je tournai la tête vers elle, sourriant.

- Tu as été envoyée ici pour neutraliser la menace mutante qui pourrait devenir une menace pour la République Populaire de Chine. N'ayant pas... enfin, n'ayant plus vraiment de partie pris pour un camp fixe, je ne crois pas être une cible pour toi. Je pourrais bien me battre un jour pour le Canada, pour les États ou pour la Chine contre n'importe qui ou n'importe quoi. Je suis neutre pour toi, tu peux me croire là-dessus. Mon truc, c'est la bagarre, point final. Ça parraît cliché et grossis comme explication, mais j'ai pas trop le temps pour les grands discours pour l'instant, car dans les détails c'est toujours plus complexe, mais ce n'est pas ça ce que tu veux entendre pour l'instant.

Je m'éclaircis la gorge, lui laissant le temps de tout digérer, puis je continuai:

- Appelle-moi simplement par mon nom de code, ce sera l'essentiel pour l'instant; Dent-de-Sabre. Possible que tu m'aies vu quelque part dans les dossiers d'ennemis de la nation d'un pays quelconque, m'enfin. J'ai toujours été un petit bagarreur baignant dans son jus, aux côtés des idéalistes, jusqu'au jours où Dieu m'a envoyé un messager pour me montrer la voie afin d'entrer dans la cour des grands. Puis les portes se sont ouvertes et aujourd'hui, la Terre entière représente mon terrain de jeu. Je suis libre et craint. Je mène mes propres guerres là où je le veux, et je n'ai de comptes à rendre qu'à moi-même. Je servirai un tel ou un tel dépendemment des jours, pour m'amuser ou pour voir ce que ça m'apporte. Il n'y a qu'une chose que je souhaite à ce jour, mais ça, c'est une autre histoire, et ça n'a pas rapport avec toi... pour l'instant.

Je marquai une autre pause, possiblement échanger quelques mots avec elle, puis repris:

- Le rapport avec toi, à présent que je t'ai exposé que je n'étais pas un ennemi de la Chine, enfin pas directement, mais bon à toi de jauger, c'est que je souhaite prendre un ou une jeune sous mon aile pour transmettre ce que je sais. Tu sais... la chose que je recherche... m'a arraché ma seule possbilité de descendance, ma nièce. Et lorsque je t'ai vu, j'ai cru voir une possibilité de descendance. Quelqu'un à qui je pourrais enseigner ce que je sais, transmettre mes secrets, mes armes pour en faire le plus puissant tueur qui soit. Continuer ma lignée.

Voyant qu'elle allait ajouter quelque chose, je rectifias le tir:

- Que les choses soient claires; lorsque j'avais ton âge, j'avais un camp fixe également, en lequel je croyais, pour lequel je me battais et était prêt à crever. C'est comme si c'était hier, cette émotion, et je te comprends parfaitement quand tu la ressens, le patriotisme. C'est si doux le temps que ça dure, et je dois t'avouer que ça me manque. Alors écoute, je ne veux pas que tu sentes que je souhaites t'arracher à ton pays, ton armée, ta famille, ou même ta mission, ça n'a pas rapport avec ce que j'attends de toi. Tout ce que je souhaite, c'est t'apprendre, te transmettre, te donner, te faire évoluer, et comme dans tout rapport maître-élève, toi, tu feras ce que tu voudras avec ce que je te donnerai. Tout ce que je te demanderai en échange, ce sera quelques tâches, qui ultimement n'auront aucun impact sur ta mission, crois-m'en.

Je cessai de marcher, et me mis droit devant elle, puis tourna légèrement la tête vers la gauche. D'un air interrogateur, je lui demandai:

- Tu en connais beaucoup sur les principaux regroupements mutants ici aux États-Unis d'Amérique? Les X-Men de l'Institut Charles Xavier? La Confrérie des Mutants d'Erik Leinsherr ou Magneto? Les Maraudeurs de Monsieur Sinister?...

Je redressai la tête, et cette fois la foudroya du regard d'un air très sérieux. D'une voix grave et autoritaire, je lui demandai:

- As-tu déjà entendu parlé du Projet de l'Arme X, son programme; Alkaly Lake, ça te dit quelque chose?... et pour ce qui est... de l'adamantium, t'en as déjà entendu parlé?

Je lui laissai le temps de répondre.

Mei vit, sans grande surprise, les balles sortir des plaies du mutant et les plaies se refermer.

"Je te file la note de trois sur trois, jeune demoiselle. Tu fais honneur au pays qui t'a envoyé ici pour combattre au nom de ta patrie. Tu es une véritable guerrière. Si j'eus été un autre, je serais probablement mort."

Il parlait tranquillement en marchant, mais la chinoise refusait de baisser sa garde. Elle pointait toujours le fusil vers lui, s'en servant comme d'une lance.

"Ce n'est pas tant ce que je te veux que ce que je veux pour toi. Il y a un certain temps que je t'observe, Lin Swann, depuis ton départ de Chine, après que l'on t'ait confié ta mission, puis depuis ton arrivée ici, et le carnage que tu as entamé. C'est pas mal, comme boulot jusqu'à ce jour."

Mei ne laissa rien paraître de sa surprise. Son visage resta froid et menaçant.

"Tu as été envoyée ici pour neutraliser la menace mutante qui pourrait devenir une menace pour la République Populaire de Chine. N'ayant pas... enfin, n'ayant plus vraiment de partie pris pour un camp fixe, je ne crois pas être une cible pour toi. Je pourrais bien me battre un jour pour le Canada, pour les États ou pour la Chine contre n'importe qui ou n'importe quoi. Je suis neutre pour toi, tu peux me croire là-dessus. Mon truc, c'est la bagarre, point final. Ça parraît cliché et grossis comme explication, mais j'ai pas trop le temps pour les grands discours pour l'instant, car dans les détails c'est toujours plus complexe, mais ce n'est pas ça ce que tu veux entendre pour l'instant."

Comprenant qu'il n'avait rien à gagner à la tuer, la chinoise se calma un peu. Elle baissa son fusil d'assaut en le gardant tout de même à la main.

"Appelle-moi simplement par mon nom de code, ce sera l'essentiel pour l'instant; Dent-de-Sabre. Possible que tu m'aies vu quelque part dans les dossiers d'ennemis de la nation d'un pays quelconque, m'enfin. J'ai toujours été un petit bagarreur baignant dans son jus, aux côtés des idéalistes, jusqu'au jours où Dieu m'a envoyé un messager pour me montrer la voie afin d'entrer dans la cour des grands. Puis les portes se sont ouvertes et aujourd'hui, la Terre entière représente mon terrain de jeu. Je suis libre et craint. Je mène mes propres guerres là où je le veux, et je n'ai de comptes à rendre qu'à moi-même. Je servirai un tel ou un tel indépendamment des jours, pour m'amuser ou pour voir ce que ça m'apporte. Il n'y a qu'une chose que je souhaite à ce jour, mais ça, c'est une autre histoire, et ça n'a pas rapport avec toi... pour l'instant."

"Alors tu es seulement un mercenaire. Un chien de guerre, comme on les appelle. Même si je sens que tu n'as rien d'un animal de compagnie. Et pourquoi t'intéresses-tu à moi si je ne suis pas une cible désignée par des employeurs ?"

"Le rapport avec toi, à présent que je t'ai exposé que je n'étais pas un ennemi de la Chine, enfin pas directement, mais bon à toi de jauger, c'est que je souhaite prendre un ou une jeune sous mon aile pour transmettre ce que je sais. Tu sais... la chose que je recherche... m'a arraché ma seule possbilité de descendance, ma nièce. Et lorsque je t'ai vu, j'ai cru voir une possibilité de descendance. Quelqu'un à qui je pourrais enseigner ce que je sais, transmettre mes secrets, mes armes pour en faire le plus puissant tueur qui soit. Continuer ma lignée. Que les choses soient claires; lorsque j'avais ton âge, j'avais un camp fixe également, en lequel je croyais, pour lequel je me battais et était prêt à crever. C'est comme si c'était hier, cette émotion, et je te comprends parfaitement quand tu la ressens, le patriotisme. C'est si doux le temps que ça dure, et je dois t'avouer que ça me manque. Alors écoute, je ne veux pas que tu sentes que je souhaites t'arracher à ton pays, ton armée, ta famille, ou même ta mission, ça n'a pas rapport avec ce que j'attends de toi. Tout ce que je souhaite, c'est t'apprendre, te transmettre, te donner, te faire évoluer, et comme dans tout rapport maître-élève, toi, tu feras ce que tu voudras avec ce que je te donnerai. Tout ce que je te demanderai en échange, ce sera quelques tâches, qui ultimement n'auront aucun impact sur ta mission, crois-m'en."

"De toutes façons je n'ai plus de mission. Je crois qu'à ce moment précis on se ressemble. On est des vétérans, des tueurs au chômage. Nous n'avons plus de compte à rendre à personne, mais la terre entière nous en veut. Je ne reverrais sans doute jamais mon pays ni ma famille, et pourtant j'aurais bien des choses à dire à mon père si je pouvais le voir. Je ne sais pas si je veux avoir un mentor, mais je sais que j'aurais du mal à me débrouiller seule dans ce pays. La Chine va envoyer des tueurs pour me traquer, et si je tombe aux mains des autorités américaines mon sort ne sera pas meilleur. Bien sûr, je pourrais me cacher, j'ai été entraînée pour ça. Mais comme je n'attends aucune extraction, je devrais me cacher toute ma vie. Et c'est impossible, je deviendrais folle si je devais rester enfermée dans une cave. Alors je vais te dire : je reviendrais à celui qui pourra me protéger de mes ennemis sans m'enfermer dans un placard, quel qu'il soit. Je n'ai plus aucune conviction alors je pourrais accepter n'importe quoi."

"Tu en connais beaucoup sur les principaux regroupements mutants ici aux États-Unis d'Amérique? Les X-Men de l'Institut Charles Xavier? La Confrérie des Mutants d'Erik Leinsherr ou Magneto? Les Maraudeurs de Monsieur Sinister?..."

"Oui, on m'a brieffé là-dessus. Sauf pour les maraudeurs."

"As-tu déjà entendu parlé du Projet de l'Arme X, son programme; Alkaly Lake, ça te dit quelque chose?... et pour ce qui est... de l'adamantium, t'en as déjà entendu parlé ?"

"Évidement ! dit-elle avec une moue légèrement prétentieuse. Le gouvernement chinois craignait qu'en cas de guerre les américains aient recours à des armes mutantes, et le projet Arme X est à l'origine de cette crainte. La Chine ayant procédé à l'élimination de ses mutants serait désavantagée. Et j'ai été envoyée pour voir ce qu'il en était, et si possible me livrer à des actes de sabotage."

Nous étions de toute évidence sur la même longueur d'onde. Je fus certes néanmoins surpris d'apprendre qu'elle avait été mise de côté... ou trahi son pays. M'enfin qu'importe, le résultat était le même aujourd'hui. Elle était devenue une cible pour la Chine, à ce qu'elle me disait, et je ne crois pas qu'elle aurait la moindre raison de me mentir à cet instant-ci. Elle semblait respirer de plus en plus normalement, abaissa son arme. Elle resta quelque peu méfiante, mais semblait à présent plus ouverte sur la conversation. Un bon sang froid en plus.

Ainsi donc, mes hypothèses s'avérèrent donc fondées. Il y avait eu un holocauste mutant en Chine, et les mesures y avaient été bien plus hitlériennes qu'au pays de la Liberté. De plus en plus intéressent.

"Évidement ! dit-elle avec une moue légèrement prétentieuse. Le gouvernement chinois craignait qu'en cas de guerre les américains aient recours à des armes mutantes, et le projet Arme X est à l'origine de cette crainte. La Chine ayant procédé à l'élimination de ses mutants serait désavantagée. Et j'ai été envoyée pour voir ce qu'il en était, et si possible me livrer à des actes de sabotage."

- Alors tout s'explique... ce cher Cornelius avait donc fait trembler les Enfants de Mao Zedong, c'est pour ça qu'ils ont réagi après avoir voulu jouer les puritains. Si ça trouve, ils ont sûrement envoyé les Agents de Renseignements des Services Secrets Chinois pour copier les plans de l'Arme X, s'ils ont envoyé des commandos armés faire le ménage en parallèle. S'il fallait que ça marche, on assistera à un joli feu d'artifice. Et les feux d'artifice... ça a besoin d'oxygène pour se nourrir et c'est là où des agents de roulement de l'économie comme moi... et toi, à présent, entrent en scène. Les guerres, c'est notre gagne pain. Alors... on ne manque jamais de boulot, et les affaire restent bonnes en tout temps, ha ha!...

Je laissai planer un petit silence histoire de la laisser parler s'il y avait lieu. Sinon, je continuai:

- On pourra te cacher pendant un certain temps, mais pas longtemps. Le temps que je pourrai te protéger en t'apprenant à te protéger. Les armes nécessaires te seront fournies en temps et lieux. Le temps que je t'apprenne ce qu'il y a à savoir sur l'Amérique du Nord et ses mutants... Et que je fasse de la cible de l'Armée Chinoise leur pire cauchemar. Pour l'instant, on bouge d'ici, j'me gèle les pattes et j'ai pas envie d'voir l'Armée du G8 débarquer ici parce qu'on a pris racine trop longtemps... Je ferai en sorte qu'un jour, le plus proche qui soit, tu détiennes le pouvoir de faire ce que tu veux sur cette Terre. Et ainsi... tu pourras retourner auprès de ton père, car rien ne pourra t'arrêter. Soi dit-en-passant, j'oeuvre présentement pour la Confrérie. Ça me permet de mettre des raclées aux X-Men et d'en apprendre plus pour le moment. Ce ne sont que des étiquettes, mais Erik Leinsherr pourrait t'être utile s'il croit que tu lui es utile, si tu vois ce que je veux dire. On pourra commencer une fois arrivés à leur planque.

Tranquillement, je serrai mes Tech-9 dans leur étui; mes blessures étaient pas mal disparues.

- Donc... Lin Swann, si je ne me trompe point? J'espère que tu ne crains point les hauteurs. dis-je sarcastiquement; J'ai sentis des odeurs étrangères provenant de ton vieux Ford, ton empreinte olfactive y était ultra-récente, alors on n'attendra pas que la police débarque pour penser à s'en débarasser... jamais bon de laisser des traces derrière soi. Je t'épargnerai d'avoir à la mettre sur un chemin de fer ou dans le fleuve.

Je l'invitai à me suivre vers l'endroit où je l'avais attendu; mon hélicoptère Apache nous y attendait. Si elle acceptait, je l'invitai à monter au côté passager, mis les moteurs et nous élevâmes dans les airs... pour balancer un missile Hydra sur le Pick Up et foutre le camp d'ici; prochain arrêt: La Base de la Confrérie.

Mei ne faisait pas entièrement confiance à "Dents de sabre", elle était quelque peu sceptique sur son intention de l'aider. Mais de toutes façons, que pouvait-elle faire d'autre ? Attendre que les forces spéciales de l'un ou l'autre des gouvernements viennent la cueillir ? Elle connaissait fort bien le traitement infligé aux mutants en Chine, et on lui avait appris dans sa formation que les geôles de la CIA n'étaient pas plus confortables.
Elle laissa donc le mutant débiter son discours sur la vie de mercenaire. Elle reprit progressivement forme humaine. Ses pouvoirs ne lui obéissaient plus comme autrefois, mais elle arrivait encore à quelque chose.

"Donc... Lin Swann, si je ne me trompe point? J'espère que tu ne crains point les hauteurs. dis-je sarcastiquement; J'ai sentis des odeurs étrangères provenant de ton vieux Ford, ton empreinte olfactive y était ultra-récente, alors on n'attendra pas que la police débarque pour penser à s'en débarasser... jamais bon de laisser des traces derrière soi. Je t'épargnerai d'avoir à la mettre sur un chemin de fer ou dans le fleuve."

Mei acquiesça. Elle alla dans le pick-up récupérer ses affaires. Les armes et munitions pourraient encore servir. Elle suivit ensuite Dents de Sabre jusqu'à un hélicoptère camouflé dans les bois. Il devait avoir de sacrés moyens, en tout cas plus que ne le suggérait le choix de ses armes et de ses vêtements. Ils décollèrent et l'hélicoptère tira une roquette sur le pick-up qui explosa.

"Zut ! Je crois que j'ai oublié mes lunettes de soleil dans la boîte à gants !" plaisanta-t-elle.

Tiens, elle n'avait pas lâché une plaisanterie depuis 15 ans. C'était sans doute à cause de ça qu'entre temps ses anciens amis avaient fini par l'abandonner.

"Au fait, mon vrai nom c'est Mei, Mei Wong. Où va-t-on, maintenant ?"

La rénégat des commandos d'élites chinois avait ainsi accepté mon offre. Je pourrai enfin ma propre apprentie, que je pourrai éduquer comme je le souhaiterai et en faire le monstre parfait. Si elle disposait d'un aussi joli facteur guérissant que Jimmy, je pourrai gaver son squelette d'adamantium... La perfection transmise de génération en génération. Je ne puis vieillir, mes plus les temps avancent, plus mon nombre d'ennemis croît.

L'hélicoptère s'éleva. Je verrouillai le pick-up dans ma ligne de mire en envoya la roquette Hydra le pulvériser et du fait même, effacer toutes traces du passage de Lin... enfin, Mei. Le Couteau, quoi!

"Zut ! Je crois que j'ai oublié mes lunettes de soleil dans la boîte à gants !" plaisanta-t-elle.

Hmm hmm... visiblement, elle semblait, dans l'expression de sa voix, peu habituée à faire de l'humour. Bah, ça viendra. Je tournai légèrement la tête vers elle, la fixan du coin de l'oeil, sur le siège du passager. J'esquisai l'ombre d'un sourrire.

- Alors nous nous battrons dans l'ombre... hé hé hé...

Après avoir constaté la destruction totale du véhicule, je fis faire demi-tour à l'aéronef et mis les volets en direction de l'ouest.

"Au fait, mon vrai nom c'est Mei, Mei Wong. Où va-t-on, maintenant ?"

- Mei... astucieux, un faux nom, même moi je ne l'avais pas découvert. Pour commencer, je vais t'emmener à un endroit qui pourra te servir provisoirement de toit. L'Institut Xavier est trop connu, il ferait trop la cible des curieux et ceux qui te cherchent te trouveront assez rapidement; de toute manière, je doute que Xavier prenne le risque de t'offrir le gîte avec tous ceux qui te traquent, il tentera de protéger ses chers petits. Je t'amène à une base que mon employeur actuel a coutume de changer régulièrement d'emplacement; La Base de la Confrérie des Mutants. Chez Magneto. On pourra te cacher là pendant un moment, le temps d'entamer ton instruction du bon pied. Lorsque ça chauffera trop, j'aurai un autre endroit en tête, un des derniers au monde où ils penseront te chercher, c'est-à-dire sous le nez de la CIA et du SCRS. Une chose... évite de dire que tu es recherchée lorsqu'on sera à destination, je ne veux pas qu'on croit que tu sois une source d'ennuis, au moins jusqu'à ce qu'on leur prouve que tu en vailles la peine. Sinon, j'en connais qui vont nous casser les pieds sans relâche. De toute manière, ce serait plus prudent ainsi.

Je laissai planner un certain moment de silence. J'avais vraiment l'impression d'avoir adopté cette petite. Elle représentait tellement ce que j'aurais désiré de Laura... Comme si je fondais une espèce de famille... ça me f'sait un drôle d'effet.

- Tu peux m'appeler Victor... dis-je dans un sentiment d'amertume teinté de regret

Je repris sur moi, et d'un air sympathique, tournai la tête vers elle pour lui demander:

- Tu sais piloter ce genre de truc? Ou sinon, ça te dirait d'apprendre? C'est pas si sorcier que ça.

Si elle répondait que oui, je déclarai: "Eh bien prends les rennes; j'ai pas de GPS ou de radar à cause des satellites, mais je me débrouille avec ce que la nature m'a offert, et c'est amplement suffisant, je te dirai où aller. Ce zinc est capricieux sur les montées, mais prend bien les courbes."

Mei acquiesça, regardant par la fenêtre d'un air pensif.

- Tu peux m'appeler Victor...
-J'y penserais.

Silence. Mei n'était pas des plus bavardes, et c'était comme ça déjà avant son amnésie.

- Tu sais piloter ce genre de truc ? Ou sinon, ça te dirait d'apprendre ? C'est pas si sorcier que ça.
-Ça fait partie de la formation de base des troupes d'élite chinoises.
-Et bien prends les rennes; j'ai pas de GPS ou de radar à cause des satellites, mais je me débrouille avec ce que la nature m'a offert, et c'est amplement suffisant, je te dirai où aller. Ce zinc est capricieux sur les montées, mais prend bien les courbes.

Ils changèrent de place et Mei prit les commandes. On lui avait bien sûr appris à piloter les appareils américains dans l'éventualité où elle devrait en voler un sur le terrain. C'était un zinc assez vieux, plutôt rustique, mais toujours efficace pour qui savait l'utiliser...un peu comme son propriétaire. C'était dans ce genre d'engins que les yeux servaient plus que les instruments, contrairement aux hélicoptères de combat plus modernes où presque tout était géré par l'électronique. L'avantage, c'était qu'un hélicoptère rustique était moins sensibles aux attaques IEM. Et puis avec l'oeil acéré du tigre, la chinoise faisait un pilote idéal.

"J'espère que ce n'est pas trop loin."