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| Un vieil homme. | |
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Invité Invité
| Sujet: Un vieil homme. Mar 19 Oct 2010 - 20:33 | |
| Mon livre est posé dans l'herbe, sa lecture ne me permet qu'une brève évasion. L'heure est à l'introspection.
Que reste t-il de ces heures trop lourdes de veilles volontaires à attendre des lendemain qui s'empoussiéraient aussi vite que la nuit en dévorait le jour ? Ma vie aurait été si déférente si je l'avais souhaitais et je suis de ceux qui savent. Chaque chemin, chaque carrefour, chaque parole. J'ai toujours su.
Certains diront qu'ils ne savaient pas et n'auraient pas pu imaginer ce que le futur ferait de leur pas. C'est le mensonge d'Oppenheimer qu'on déguise volontiers en un Nobel repentant au Soir des Rois. J'ai toujours jugé le pour et le contre, le poids du sacrifice que je jugeais utile, l'indispensable de l'inévitable. A la lueur de mes capacités d'analyse, peut être exceptionnelles, je savais ce qu'impliquait le verbe choisir. C'est pourquoi je ne regrette pas d'avoir choisi. Que les évènements me pousse à opérer un choix, oui, sans doute. Mais l'acte en lui même, je j'exempte de toute hypocrisie, ca au moins je peux m'en enorgueillir. Les choix douloureux furent mon quotidien et je gage qu'à jamais ils le seront. Ce n'est pas vrai que les grandes gens font les grands évènements. C'est bien entendu l'inverse qui se produit et les regrets naissent toujours des causes, en aucun cas des conséquences. Du moins c'est ainsi que moi, celui qu'on nomme si poétiquement Magnéto, je vois les choses sous mon aune et mon jugement est le bon puisqu'il est le mien. Mon père disait qu'un Homme qui ne croit pas à son jugement est comme celui qui ne croit pas en sa ceinture et porte en sus des bretelles pour tenir ses pantalons. Pour régler les problèmes, autant marcher nu en ce cas, on ne doute plus.
Alors j'ai marché nu durant longtemps, personne à mes cotés, seulement des leviers à actionner et des outils à manipuler. C'était un choix, je ne le regrette pas, je regrette juste qu'un autre n'est pas pu en endosser le fardeau.
C'est difficile à croire mais je suis un vieil homme et j'avais des rêves. Je déteste ceux qui parlent fort et "au nom de". Me voilà servit, emblème d'une cause et au pseudo évocateur de ténèbres et de sang. Je voulais le silence, me voilà le bruit. Je me voulais rectiligne, mon chemin s'oblique. Les évènements, toujours. Auschwitz. La cause Mutante Charles et ses pantins de X Men.
Ils me forcent à être, me force à quitter les rèves et à prendre le baton du pélerin. Jadis, j'ai été le Pélerin Gris, je me souviens..j'en suis revenu.
Je me cherchais à travers toutes mes contradictions, j'ai juste oublié ce que j'étais à la base : un humain avec des pouvoirs, ni plus , ni moins.
Je n'ai pas fini de parler. Loin s'en faut chers amis. Ma voix va encore obscurcir les cieux que je juge trop limpides pour les puristes. Si votre paradis vous satisfait, moi j'en crèverai les Nuages pour y faire notre place. Ce siècle sera mutant ou par ma volonté, il ne sera pas. Je l'ai dis et je le répète. Je m'y tiendrai.
Oui c'est sur, je suis un vieil homme, bien plus vieux que mon corps le laisse supposer et j'avais des rêves simples, celui d'être un Un homme Bon, un Bon mari, un bon père... Mais je sais que le Soir des Rois, oui j'aime cette expression Shakespearienne, le crépuscule d'une vie où l'on attend seul la venue de la cohorte funèbre : Souvenirs, remords, regrets et mort, donc le Soir des Rois va venir et je me tiendrai debout face au vent et à la question tant entendu.
" Qu'as tu fais ?"
Fier et droit dans la tourmente, je pourrai lancer comme une ultime épitaphe à cette vie bien trop chargée.
"Rien d'autre que ce que je DEVAIS faire".
Voilà où réside ma force et j'en suis convaincu, elle ne faillira pas. Ma force se nourrit de la conviction mais trouve écho chez les autres et à présent pour porter l'estocade finale, j'ai besoin d'eux.
Mon regard se perd dans les eaux rapide de cette rivière, là tout contre cet arbre, je me surprend à penser que je suis ce courant entrainant les vagues, mais au delà de ca, je suis aussi l'eau. Le mouvement et l'objet. Personne ne pourrait nous arrêter.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un vieil homme. Mer 20 Oct 2010 - 6:22 | |
| Appuyé contre cet arbre il y avait cet homme d'une trentaine d'années, lequel paraissait être son aîné de deux ou trois ans à peine alors qu'il s'agissait de son père. Wanda s'approcha silencieusement, elle portait un jean et un tee-shirt simples mais avait gardé le foulard son cou au ras pour conserver un peu d'élégance. Le pantalon c'était simplement pour ne pas abîmer sa robe dans la forêt mais aussi se mouvoir avec plus de facilité afin de faire face à l'imprévu. Elle provoquait l'improbable alors forcément, elle s'y attendait, y croyant fermement et faisant tout pour s'y préparer. Les yeux de la jeune femme se posèrent sur l'homme installé contre son arbre et semblant regarder la rivière. Wanda évita de justesse un livre posé dans l'herbe alors qu'elle était toute proche, ignorant si Magneto l'avait découverte ou non, pas qu'elle cherche à se cacher mais elle était silencieuse comme toujours. Inquiète intérieurement de voir leur leader ainsi abandonné, fatigué avec un visage si fermé qu'on lui donnerait bien ses 90 ans, même physiquement parlant, elle sourit doucement pour faire disparaître ce sentiment, voulant guérir cet homme à la fois pour qu'il continue de les mener comme lui seul savait le faire mais aussi en tant que père. Si beaucoup se tiraient dans les pattes pour obtenir le pouvoir, il était clair qu'aucun mutant, quel que soit le clan ne voudrait renverser le leader qu'il s'agisse de Charles Xavier ou de Magneto; ce qui était assez exceptionnel en soi. Les bras droits des deux équipes étaient très fidèles, enfin Wanda en tout cas pouvait se vanter de l'être, jamais elle ne voudrait prendre la place de Magneto... Diriger un groupe d'accord, mais toute une organisation comme lui le faisait, et à merveille qui plus est était au-delà de ses possibilités.
-Salutations. Comme convenu, me voilà
Fit-elle d'un ton formel mais où l'on sentait percer un peu plus que de la simple solennité. Inclinant légèrement la tête par respect, la jeune femme regarda autour de lui. Pietro se faisait une joie de cette rencontre "familiale", où était l'homme plus rapide que l'éclair? Il avait dû avoir une mission de dernier moment! Enfin, ce n'était pas grave, tout ceci n'était que partie remise. Wanda était contente de voir qu'il allait mieux, tout du moins en apparence! Il avait paru transporté par Magneto, heureux de devenir le fils de ce dernier. Un peu inquiète intérieurement à l'idée de se retrouver face au maître de la Confrérie seule à seule dans cette perspective peu professionnelle, la sorcière rouge savait cependant se tenir, aussi ne se laissa-t-elle pas démonter; elle avait été très ponctuelle comme d'habitude, accordant du sérieux et de la minutie à tout ce qu'elle faisait. S'approchant un peu de Magneto mais ne s'asseyant pas, toujours droite, d'un air impérieux elle regarda la rivière comme si elle souhaitait la dominer avec le regard, la dompter. Au contraire de son père, la jeune femme bouillonnait d'énergie pour le moment, très heureuse que la Cause retrouve un second souffle grâce à l'intelligence suprême de Magneto et à son plan génial... Mais aussi et il était très difficile de l'admettre, parce qu'elle avait peut-être retrouvé un père depuis ce matin. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Un vieil homme. Sam 30 Oct 2010 - 17:43 | |
| Je bougeais lentement la tête comme si je revenais d'un rêve lointain et extraordinaire. La réalité n'avait cependant rien à envier à cet imaginaire étrange. Un moment d'intimité avec son propre sang..Quand cela s'était-il produit pour la dernière fois ? En fait : jamais. Je savais que ma tache était ardue et je savais que ce que j'avais vécu jusqu'ici m'interdisait des moments de ce genre. Mon innocence avait volé en éclat depuis que j'avais dans le Sonderkommando vu passé un quart de million de mort sous mes yeux à Auschwitz. J'avais cependant conscience du changement, il serait lent mais véritablement déstabilisant. Les visages du passé me rendaient nostalgique et un en particulier. Elle avait ce mélange de force et de douceur dans le regard, cet équilibre parfait entre fragilité et austérité dans sa posture. Tout en elle rappelait Magda.
Je t'en prie, viens t'installer auprès de moi. Il ne fait pas trop frais et c'est une splendide journée d'arrière saison. Le calme m'aide à m'éclaircir les idées mais trop de solitude à tendance parfois à m'enfermer dans une neurasthénie mal venue.
Je la laissais prendre place et me contentais de garder le silence durant une longue minute , non pas que je ne savais pas quoi dire, juste que je voulais apprécier ce moment de quiétude absolue le plus longtemps possible.
Lorsque j'étais enfant, un de mes professeurs m'a dit une chose que je n'ai jamais oublié. Le vérité de ses mots si durs et sonnant s'est imprimé en moi comme un axiome et plus tard, sa dérivé m'a fournis notre paradigme. Lors d'une compétition de lancé de javelot, j'avais commis le crime de battre de jeunes allemands de pure race et de "noble ligné" moi qui était d'une race inférieure puisque juif, même si j'étais Allemand. Ce professeur a su repérer ce qui m'échappait encore à l'époque, le réveil de mon pouvoir sur le métal...il savait déjà que mon don et ma condition susciteraient des jalousies qui, si les conditions événementielles étaient réunies, pouvaient s'avérer dramatiques pour moi ou ma famille. " Max, tu es spécial et tu possèdes un potentiel inconnu jusqu'ici mais prend garde car..le clou qui dépasse des autres, appelle toujours le marteau."
Je laissais échapper un soupir et d'un geste accompagnateur de la parole je désignais l'horizon.
Je n'ai jamais oublié cette phrase même après avoir incinéré son pauvre corps dans les fours crématoires du camp où je tentais de survivre..il était juif tout comme moi mais notre différence était autre, j'étais un mutant, lui non. J'ai longtemps reflechis aux clous que nous étions en tant qu'israélites puis en tant que mutants. J'ai vu la fin de l'histoire pour l'un et je me bat pour que cela ne se reproduise pas à nouveau quitte à parler haut et fort. L'idée m'est venue par la suite. Un clou si il est assez fort peut-il briser le marteau ? Il faudrait un miracle mais nous n'avons plus de Dieu...mais notre présence à nous autres Homo Sapiens supérior n'est-elle pas un miracle lorsqu'on veut bien y accorder un temps de réflexion ? Voici la solution...brisons le marteau ou faisons en sorte qu'il n'existe plus de clous à enfoncer. J'ai passé une partie de ma vie à lutter à mettre en œuvre la première solution, il est temps de s'essayer à la seconde. C'est toute l'ambition du plan "M". ... Ma fille. C'est pour cela que je me bats. C'est pour cela que je m'excuse de ne pas avoir pu être le père auquel tu aurais pu prétendre. Mais du fond de ce qu'il me reste de coeur, si il existe toujours, je te souhaite de ne pas devoir faire les choix qu'on m'a forcé à faire. Voilà aussi pourquoi je veux que tu me dises aujourd'hui sans crainte en quoi tu crois et pourquoi tu te bats , toi aussi. |
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